Focus
e d o c R Q Un e cacao l r u o p peut penser que les revenus des cultivateurs de cacao ont augmenté en 2021. Pourtant, d’après une étude de l’Université agricole de Wageningen (WUR) aux Pays-Bas, il n’en est rien. On estime ainsi qu’au Ghana et en Côte d’Ivoire, deux millions de planteurs de cacao, soit 75 pour cent d’entre eux, vivent toujours sous le seuil de pauvreté. Or la production de ces deux pays représente près de 60 pour cent du marché mondial. Il faut par ailleurs savoir que, dans un même temps, le chiffre d’affaires d’un fabricant de chocolat comme Barry Callebaut a augmenté de 4,6 pour cent alors que le cours du cacao a baissé.
TEXTE
Désirée Klarer PHOTOS
DR
Le cacao parcourt généralement de grandes distances avant d’arriver en Suisse pour être transformé en délicieux chocolat. Différentes entreprises ont recours à des solutions numériques pour rendre les chaînes d’approvisionnement plus transparentes.
Le séchage des fèves de cacao prend jusqu’à deux semaines.
Tout le monde sait que celles et ceux qui cultivent les matières premières nécessaires à la confection de nos aliments de luxe vivent dans le plus grand dénuement. Selon l’organisation humanitaire allemande Inkota, une famille de producteurs de cacao ghanéenne de six personnes possédant moins de quatre hectares de terres gagne en moyenne 178 francs suisses par mois, alors que, dans le pays, le minimum vital est estimé à 368 francs, soit un peu plus du double. Lorsque l’on examine les chiffres concernant la récolte de l’an dernier, on
– 32 –
Fairtrade: un centime de différence Christopher Gilbert, professeur d’économie à l’université Johns-Hopkins de Baltimore, dans le Maryland (USA), a étudié à la loupe le prix d’une tablette de chocolat. Résultat des courses: 44,2 pour cent des revenus sont encaissés par les détaillants, 35,2 pour cent par le fabricant et seulement 6,6 pour cent par les cultivateurs, l’industrie de transformation, les intermédiaires et les pouvoirs publics se partageant les 14 pour cent restants. «Par tablette de chocolat, les planteurs de cacao gagnent environ dix centimes, ce qui est insuffisant pour couvrir leurs besoins en nourriture et en médicaments ou pour envoyer leurs enfants à l’école», explique Florian Studer, codi-










