De la définition des mots... Les définitions du terme « discrimination » renvoient à la notion de distinction ou de séparation. La considération de la dimension problématique et sociétale (telle qu’elle est traitée dans la loi art. 225-1, 225-2, 225-3 du code pénal) implique que cette distinction pose la question d’un fonctionnement entre des groupes d’individus qui porte atteinte à la notion de collectif, a la possibilité d’un « vivre ensemble », et ainsi fragilise la collectivité dans son souci d’un « faire société ». Cette fragilisation relève d’une logique « dedans / dehors » dès lors que la discrimination
56
revêt un caractère « excluant » (auquel est bien rattachée la notion de « lutte contre » les discriminations) ou de son caractère « non incluant » (auquel est rattachée la notion de « promotion de » l’égalité). Les réponses apportées par la collectivité à des comportements qui la fragilisent sont de deux types. D’abord, le traitement des effets de cette distinction. On se place alors en aval de l’acte discriminant en organisant à la fois l’accompagnement des « victimes » mais aussi en
définissant le cadre juridique (définition ci-contre) et de ce fait les sanctions que peut imposer la société aux porteurs de ces actes. D’autre part, en amont de l’acte discriminant, en agissant sur le système de valeurs et les comportements mêmes de la société et des individus qui la composent. Il s’agit alors de prévenir et d’anticiper des actes futurs répréhensibles mais aussi d’inscrire la question des discriminations dans une préoccupation collective et ainsi agir sur les vecteurs de reproduction et de banalisation des comportements discriminants.