zoom | éco-chimie
WEBINAIRE
L’écoconception,levierincontournable del’innovationdurable La société des experts chimistes de France (SECF) a organisé, le 23 mars dernier, un colloque en ligne sur l’éco-chimie. Cet événement a permis de prendre connaissance des différentes démarches d’écoconception en place chez les acteurs de l’industrie chimique pour proposer des produits innovants. Par Dinhill On
U
lippe, administrateur du GT Écochimie de la SECF. Avant de poursuivre : « Dans ce cadre, la chimie verte et la chimie circulaire sont des démarches essentielles pour concevoir des produits durables ».
Différentes stratégies d’écoconception
Greentech a aidé à améliorer la filière de récolte des fruits du baobab.
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sage de matières premières biosourcées, déploiement de procédés éco-respectueux, réutilisation de coproduits agricoles, recyclage, etc. L’éco-chimie a pris de l’importance avec l’émergence des problématiques environnementales, permettant de proposer des produits chimiques plus durables. C’est dans ce cadre que la Société des experts chimistes de France (SECF), via son groupe de travail dédié à cette éco-chimie, a consacré un webinaire à l’écoconception, le 23 mars 2021. Une conférence qui a réuni plusieurs acteurs industriels pour évoquer leurs démarches en la matière et partager leur vision de l’innovation durable. « Il est nécessaire d’anticiper pour minimiser les impacts environnementaux des produits, et ne pas dépasser les limites planétaires », indique Michel Phi-
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Du côté des conférenciers, chez Greentech, l’accent est mis sur le sourcing durable des matières premières. « Nous privilégions les achats durables en local et directement auprès des producteurs, et tout en respectant la biodiversité et les relations avec les fournisseurs. Nous avons également initié un programme de revégétalisation pour équilibrer nos consommations de ressources et ainsi pérenniser les filières », détaille Edwige Ranouille, responsable de laboratoire chez Greentech. L’un des exemples les plus représentatifs de la politique de sourcing durable de Greentech concerne la filière baobab au Burkina Faso. Greentech utilise les fruits de cet arbre africain pour leurs graines (source d’huiles) et pour leur pulpe (source de sucres, d’acides gras et de mucilages) qui entrent dans la fabrication d’un ingrédient liposoluble. « Nous avons aidé à la création et au développement de coopératives de femmes pour la collecte et la transformation du baobab. Greentech a notamment contribué à améliorer les condi-
tions de travail, via du don d’équipements, la construction de locaux et le déploiement de bonnes pratiques de récolte, de préparation et de stockage des fruits », explique Edwige Ranouille. Pour le groupe L’Oréal, l’écoconception de formules durables passe par deux principaux leviers : d’une part, le sourcing et la production de matières premières, et d’autre part, la fin de vie après usage. « Concernant le volet « sourcing », nous nous intéressons notamment à la renouvelabilité des ressources, déterminée par analyse au radiocarbone. De plus, L’Oréal est attentif à l’approvisionnement des matières, en particulier sur l’origine, pour garantir une traçabilité. Enfin, le groupe privilégie les ressources avec un indice de naturalité d’au moins 3,8. Cet indicateur analyse à la fois l’origine renouvelable d’un produit et l’indice de dénaturation au cours de son process de transformation/ extraction », précise Jacques L’Haridon, ingénieur de recherche chez L’Oréal. Pour ce qui est du volet «findevie»,legroupefrançaisprend en compte l’empreinte d’eau grise, qui regroupe les critères de biodégradabilité dans l’environnement et d’écotoxicité aquatique (sur des daphnies, des poissons et des algues). « Avec notre démarche « Sharing Beauty for all » achevée, nous avons ainsi amélioré le profil environnemental et social de 96 % de nos nouveaux produits. Via sa nouvelle stratégie « L’Oréal for the future », la société s’est notamment engagée à écoconcevoir 100 % de son portefeuille de produitsàl’horizon2030», souligne Jacques L’Haridon. Du côté de chez Solvay, il est indispensable de distinguer le green washing de la vraie valeur environnementale d’un produit. « Le n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine