InfoChimie 566

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n°566 Mai 2021

PROCÉDÉS

Un marché de l’occasion prêt à décoller O6 ENTRETIEN

Cécile Barrère-Tricca, directrice d’IFPEN Lyon

12 VAPOCRAQUAGE 30 ZOOM

ÉLECTRIQUE

Ingrédients fonctionnels Metabolic Explorer Un démonstrateur en vue pour BASF, Sabic et va changer de taille Linde

50 CAHIER AFTPVA

Peintures, encres et adhésifs en partenariat avec Double Liaison

Votre pionnier en solvants circulaires • Régénération de solvants • Purification d’intermédiaires chimiques • Distillation à façon pour l’industrie pharmaceutique et chimique • Négoce de solvants

info@dncp.be – www.dncp.be

édito | mai 2021

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Sylvie Latieule Rédactrice en chef

© DR

slatieule@infopro-digital.com @SylvieLatieule

Lafauteàpasdechance Les perspectives pour l’industrie chimique en France Au final, le segment a reculé de -15,8 % en volume. sont bonnes. En 2021, la profession devrait enreHormis la chimie fine pharmaceutique qui progistrer une croissance de sa production en volume gresse d’un léger 0,1 %, tous les pans de la chimie de 6 à 7 %, bénéficiant notamment du rattrapage sont en recul – chimie minérale (-9,1 %), chimie mécanique attendu du PIB et de l’amélioration des organique (-6,6 %), spécialités (-3,4 %). échanges internationaux. Le niveau des investisComble de malchance pour la profession, une très sements pourrait être inédit. En plus des 3,5 milforte tension sur les matières premières pourrait liards d’euros consacrés, chaque année, à la maingripper la reprise. Pour faire face à la crise, les entenance des installations, à la réglementation ou à treprises déstockent, en amont comme en aval, ce des augmentations de capacités, 1,2 milliard d’euros qui nécessite quelques jours, parfois quelques sesupplémentaires devraient être dépensés, sur deux maines, pour assister à un rééquilibrage de l’offre ans, au travers de plus de 80 projets soutenus par et de la demande, le temps de redémarrer les usines France Relance, annonce Luc Benoit-Cattin, préen amont. Mais aujourd’hui, non seulement la desident de France Chimie. Pour moitié, ce montant mande en matières chimiques de base est plus permettra des localisations de productions critiques forte que prévu, mais les zones géographiques qui (principalement des intermédiaires ou principes abreuvent la planète sont défaillantes. En tête, le actifs pharmaceutiques), 25 % seront consacrés au Texas, qui concentre quelque 15 % de production soutien de filières d’excellence du mondiale de matières premières, futur (hydrogène, batteries), 13 % a enchaîné les forces majeures, à la décarbonation des installations «La chimie en France entre vague de froid et incidents a joué de malchance et 13 % à la croissance des PME. techniques. Du côté de la Chine, Pour autant, ce rebond ne com- avec un mix produits ce sont plutôt des problèmes lopensera pas les fortes baisses de particulièrement gistiques et de disponibilités de volumes enregistrées en 2020. exposé à la crise.» conteneurs qui ont été rapportés.

En recul de -8 à -9 %, la chimie Résultat, des industries, comme en France a même été l’une des celles des peintures ou de l’emballanternes rouges de la chimie européenne qui a lage, tirent la sonnette d’alarme. Selon Luc Benoitterminé l’année en retrait de -1,9 %, tandis que la Cattin, «la situation devrait se normaliser à l’été, sauf chimie allemande n’est qu’à -1,1 %. Mais la chimie si de nouveaux incidents techniques ou des stockages en France a joué de malchance avec un mix prode précaution devaient alimenter le phénomène ». duits particulièrement exposé à la crise. Depuis Quoi qu’il en soit, France Chimie répète que la cinq ans, le secteur des savons, parfums et produits branche a globalement prouvé sa résilience. Lors du d’entretien était de loin le moteur de sa croissance. premier confinement, elle a pu maintenir un taux En 2020, avec la fermeture des réseaux de distrid’activité de 75 %, alors que l’ensemble de l’indusbution, dont le duty free et les coiffeurs, et l’arrêt trie était à 55 %. Avec un emploi préservé, en légère du tourisme, les volumes de savons et parfums se croissance de 0,8 %, et quelque 6 000 alternants, la sont effondrés de -18,5 %, sans pouvoir être comchimie en France est en ligne avec ses objectifs et pensés par la bonne tenue de la détergence (+6 %). prête à redémarrer.

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Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

À NE PAS MANQUER NOTRE ENQUÊTE SUR

LE MARCHÉ DE L’OCCASION p. 24

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sommaire |

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ZOOM

mai2021 www.infochimie.com

N°566

n°566 Mai 2021

INGRÉDIENTS FONCTIONNELS

Metabolic Explorer va changer de taille

____ 30

STRATÉGIE

WeylChem : « Nos clients cherchent des fabricants européens d’intermédiaires » ___________ 32 PROCÉDÉS

Un marché de l’occasion prêt à décoller O6 ENTRETIEN

Cécile Barrère-Tricca, directrice de l’établissement IFPEN de Lyon

12

VAPOCRAQUAGE ÉLECTRIQUE

BASF, Sabic et Linde tablent sur un démonstrateur en 2023

30 ZOOM

Ingrédients fonctionnels Metabolic Explorer va changer de taille

ESTERS DE CORPS GRAS

La Stéarinerie Dubois innove en s’inspirant de la nature___________ 34

50 CAHIER AFTPVA

Peintures, encres et adhésifs en partenariat avec Double Liaison

POLYMÈRES EN ÉMULSION

« Ecoat doit passer à une échelle industrielle plus tôt que prévu »________ 36

Rendez-vous

ÉCOSYSTÈME

RECHERCHE ET INNOVATION

« La mission d’IFPEN est d’accompagner la transition écologique » __________________ 6

Altheora redynamise son tissu industriel régional ______________ 38 VALORISATION MATIÈRE

Synthèse

Les pare-brises trouvent une deuxième vie dans les pots de peinture ___________ 40

INTRANTS CRITIQUES

PROCÉDÉS SÉPARATIFS

VAPOCRAQUAGE ÉLECTRIQUE

WEBINAIRE

L’État se mobilise face aux tensions sur les approvisionnements ___________ 10 BASF, Sabic et Linde tablent sur un démonstrateur en 2023

_________ 12

Separative réinvente la chromatographie en alliant performance et durabilité _______ 42 L’écoconception, levier incontournable de l’innovation durable ____________ 44 VALORISATION DU CO2

MATÉRIAUX D'ISOLATION

Soprema construit à Nïmes ____________ 14

Le projet Carbon4Pur arrive à son terme ___ 46 RECYCLAGE CHIMIQUE

PROTÉINES D’INSECTES

Plastic Energy veut construire une usine à Notre-Dame-de-Gravenchon

DIGITAL

Cahier AFTPVA

Ÿnsect s’empare de Protifarm ______________ 18 Sumitomo s’associe à Accenture pour optimiser ses activités _______________ 20 PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

L’Anses veut accélérer les évaluations

_____ 22

Enquête ___________

__ 48

PEINTURES, ENCRES ET ADHÉSIFS ________

50

Solutions PURIFICATION

Un outil polyvalent en filtration tangentielle pour la R&D ___________________________ 54 MESURE

24

Procédés Un marché de l’occasion prêt à décoller

Un capteur autonome et sans fil ___________ 55 TRIBUNE HSE

La sécurité, un sujet à part entière _________ 60

Profession

CARNET _______________________________

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AGENDA _______________________________

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Molécule ANALYSE

Propylène______________________________ 66

Crédit photo couverture : De Dietrich

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n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

rendez-vous | entretien

En à peine quinze ans, IFPEN a opéré une véritable métamorphose. Centré au départ sur le développement de procédés et de catalyseurs de raffinage, de pétrochimie et de traitement de gaz, l’institut accompagne aujourd’hui très activement la transition écologique, notamment au travers de ses priorités stratégiques « climat, environnement et économie circulaire » et « énergies renouvelables » qui regroupent l’ensemble de ses actions dans la chimie biosourcée et le recyclage des matières plastiques. Détails avec Cécile Barrère-Tricca, directrice de l’établissement de Lyon.

Propos recueillis par Sylvie Latieule

© Sabine Serrad

RECHERCHE ET INNOVATION

«La mission d’IFPEN est d’ac la transition écologique»

© IFPEN

InfoChimie magazine : Pouvez-vous présenter l’établissement de Lyon d’IFPEN que vous dirigez ? Quelles sont ses particularités ?

Cécile Barrère-Tricca : IFPEN possède deux établissements, l’un à Rueil-Malmaison, en région parisienne, et l’autre à Solaize, dans la Métropole de Lyon, avec un effectif d’environ 800 collaborateurs pour chacun. Sur les huit directions de recherche que compte IFPEN, toutes sont représentées à Lyon, sauf les géosciences.

La biotechnologie est davantage représentée à Rueil-Malmaison, mais il y a d’importantes interactions avec Lyon sur des aspects de procédés. Dans tous les cas, on peut dire que la chimie est particulièrement bien représentée à Lyon.

La mission d’IFPEN est d’accompagner la transition écologique et cela fait une quinzaine d’années que l’on a clairement pris le virage sur cette thématique, même Cécile Barrère-Tricca, directrice de l’établissement de Lyon si on parlait surtout, au début, de d’IFPEN. transition énergétique. D’ailleurs, nous avons changé de nom en 2010. L’Institut

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français du pétrole est devenu IFP Énergies nouvelles ou IFPEN. Nos actions consistent à développer des technologies innovantes (procédés, équipements, catalyseurs et agents de séparation, logiciels et services) dans le cadre de programmes de R&I couvrant quatre grands domaines, nos quatre priorités stratégiques : « climat, environnement et économie circulaire », «énergies renouvelables », « mobilité durable » et « hydrocarbures responsables ». 60 % de notre budget est aujourd’hui dédié aux trois premiers domaines, ce qui nous permet de voir le chemin parcouru en quinze ans, alors que nous étions très majoritairement tournés vers les hydrocarbures.

Comment est financé l’IFPEN ?

C.B.-T. : En 2020, notre budget était d’environ 270 M€ dont 55 % de ressources propres, et 45 % de dotation budgétaire de l’État, dotation qui a diminué significativement au fil des années. IFPEN est ainsi le seul organisme de recherche public français à autofinancer autant son budget. Ceci est lié au fait que nos travaux ont vocation à être mis sur le marché avec un modèle économique associé. Sur 2020, malgré le contexte, nous avons quasiment stabilisé notre nombre de dépôts de brevets à 175, avec une part croissante de n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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RECYCLAGE CHIMIQUE DU PET : L’ANGLE D’ATTAQUE D’IFPEN Si le recyclage mécanique fonctionne bien pour les bouteilles

IFPEN a démarré, en 2015, des programmes sur le recyclage des plastiques.

compagner dépôts de brevets consacrés aux NTE. Ils étaient au nombre de 105 en 2020, soit dix de plus qu’en 2019 !

Ceci nous a permis de conserver notre 13e place au niveau national, toutes entités confondues, et notre 3e place parmi les organismes de recherche.

Qui sont ces partenaires qui contribuent au financement de votre institut ?

C.B.-T. : Ce sont principalement des industriels qui vont utiliser nos technologies innovantes.

Historiquement, nos débouchés se situaient dans le raffinage, la pétrochimie ou le traitement de gaz.

Aujourd’hui, l’industrie se transforme et nous avons de plus en plus de partenaires impliqués sur les sujets de la transition écologique, comme les biocarburants, la chimie biosourcée, le recyclage des plastiques, le captage du CO2, l’extraction de lithium… Au niveau de l’organisme de recherche IFPEN, nous produisons la connaissance scientifique et technique, pour acquérir les données de base qui permettent l’industrialisation de technologies innovantes (procédés, catalyseurs/ agents de séparation, équipements…) par nos filiales et/ou partenaires industriels. Notre principale filiale Axens commercialise les technologies que nous développons dans les biocarburants, la chimie Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

en plastique transparentes, un verrou réside dans le traitement des bouteilles opaques et du PET thermoformé. Fort de ce constat, IFPEN a ouvert un projet en 2015 pour répondre au besoin de purification destiné à recycler ces matériaux tout en éliminant les pigments et les colorants. Car d’une part, le recyclage mécanique ne permet pas de revenir à une matière neutre, lorsque le PET est coloré. D’autre part, on assiste à l’émergence de contenants en PET opaque. Or, dans ce cas, le polymère contient de très fines particules inorganiques comme de l’oxyde de titane. Cette formulation n’est pas compatible avec les filières de recyclage actuelles et, au-delà d’une certaine teneur. Les chercheurs de l’institut ont alors considéré que le recyclage chimique serait une bonne solution pour recouvrer un PET incolore et apte au contact alimentaire. Ils se sont donc attelés au développement d’un procédé de dépolymérisation par glycolyse, dépigmentation et décoloration qui permettra de transformer les paillettes de PET coloré, opaque ou thermoformé usagé en monomère incolore. « Nos travaux ont déjà permis de valider la preuve de concept des éléments clés du procédé à l’échelle laboratoire et de produire le monomère pur à partir de plusieurs dizaines de kilos de paillettes de PET opaque, issues des filières de recyclage françaises. Les rendements obtenus dans des conditions opératoires optimisées permettent de confirmer la viabilité technicoéconomique des options retenues. La prochaine étape consistera, sur un outil fonctionnant en continu à une échelle représentative, à compléter les données nécessaires pour l’extrapolation à l’échelle industrielle », souligne Frédéric Favre, chef de projet procédé de recyclage du PET. C’est pour poursuivre ces travaux et passer au stade de la démonstration qu’IFPEN s’est associé à Axens et au Japonais Jeplan pour réaliser une phase de démonstration au Japon. biosourcée, le recyclage des plastiques, la purification de biogaz, le captage de CO2… Par le biais de ses sites de production, notamment en France, à Salindres, elle produit des catalyseurs et des adsorbants. Elle fournit également des équipements pour les procédés.

Est-ce qu’Axens est la seule filiale d’IFPEN ?

C.B.-T. : En dehors d’Axens, qui est une filiale à 100 %, nous avons deux autres filiales à 100 % dans le domaine du conseil et des logiciels en géosciences ainsi qu’une filiale dans le domaine de la formation continue. Par ailleurs, nous prenons des participations dans des start-up innovantes jusqu’à 25 % pour leur permettre de conserver leur statut. Ce sont parfois des start-up que l’on a contribué à créer. Pour l’heure, nos participations se situent plutôt dans la mobilité durable, avec Drive-Quant, Galanck et

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rendez-vous |

entretien

Cécile Barrère-Tricca directrice de l’établissement de Lyon d’IFPEN

La Compagnie des Mobilités dans le domaine de la mobilité connectée, ou Easy-Li et K-Ryole dans le domaine de la mobilité électrique. Cette année, nous allons accompagner la création d’une start-up qui va industrialiser et commercialiser un système intelligent d’assistance électrique pour les lits d’hôpitaux, un concept issu du 1er challenge d’innovation participative Energina que nous avons organisé en interne en 20172018. Un 2e challenge a été organisé en 2019-2020 avec de belles innovations également en perspective.

Nous travaillons depuis plus de 30 ans avec des start-up et des PME innovantes et nous avons déjà accompagné 400 d’entre elles, ce qui a permis de créer 1 200 emplois. Chaque année, nous rencontrons environ 300 entreprises. Une cinquantaine de dossiers sont instruits et 20 contrats signés. Nous proposons deux types d’accompagnement. Notre dispositif historique « boost & link » consiste à mettre à disposition des moyens et des compétences pour développer l’innovation et amener les briques qui manquent à l’entreprise. Plus récemment, nous avons mis en place un « partenariat corporate » qui consiste à innover ensemble sur des sujets qui nous intéressent, dans nos domaines stratégiques. C’est dans ce cadre que, tous les ans, nous sommes amenés à investir dans le capital d’une entreprise innovante, comme cela a été le cas, en 2020, avec K-Ryole.

© IFPEN-Axens

Est-ce qu’IFPEN continue de faire de la recherche fondamentale ?

C.B.-T. : Malgré notre forte orientation industrielle, 30 % du budget de R&I d’IFPEN est dédié à la recherche fondamentale car il faut être capable de lever les verrous scientifiques pour préparer les innovations de demain. Ces recherches fondamentales sont principalement menées en partenariat avec le monde académique. Nous accueillons des thésards et des post-doctorants dans nos murs. L’an dernier, nous avons démarré une quarantaine de nouvelles thèses, dont la moitié à Solaize, et nous avons accueilli une vingtaine de post-doctorants. À Lyon, nous avons un

Le démonstrateur du japonais Jeplan va tester le recyclage du PET coloré et opaque.

08

fort ancrage territorial et de nombreuses collaborations sont nouées avec l’université de Lyon, à laquelle nous sommes membre associé. Je viens, par exemple, de rejoindre le conseil d’administration de l’ENS Lyon ainsi que celui de la FPUL (Fondation pour l’université de Lyon). Cela n’exclut pas des collaborations dans d’autres territoires ou à l’international, évidemment. Nous cherchons toujours à collaborer avec les meilleures équipes académiques.

Pouvez-vous présenter les projets dans lesquels vous êtes impliqués dans le domaine des biocarburants ?

C.B.-T. : Dans les biocarburants avancés, nous sommes partenaires du projet Futurol qui vise à produire de l’éthanol à partir de déchets végétaux issus de l’agriculture et des forêts, pour incorporation dans l’essence. Ce projet, qui s’est déroulé sur dix ans, s’est terminé fin 2018 et le procédé est, depuis, commercialisé par notre filiale Axens. Un fait marquant de 2020 est qu’un premier accord de licence a été signé avec le groupe INA, en Croatie, qui produira 55 000 t/an de bioéthanol. Une première industrielle sur le territoire français est en instruction, mais je ne peux pas en dire davantage à ce stade. Bien entendu, nous continuons à travailler à l’amélioration du procédé et des biocatalyseurs pour préparer les générations suivantes.

Nous sommes également partie prenante du programme BioTfuel, le pendant de Futurol sur la production de biocarburants avancés pour les véhicules diesel et les avions. Ce programme est en phase finale de démonstration pré-industrielle et se terminera à la mi-2021. Les essais sont menés avec succès dans deux démonstrateurs situés à Venette et à Dunkerque.

Qu’en est-il de la chimie biosourcée ?

C.B.-T. : Depuis 2012, nous sommes partenaires du projet Biobutterfly qui vise à créer une filière de production de butadiène à partir de ressources renouvelables, en partenariat avec Michelin et Axens.

En 2019, il a été décidé de construire un démonstrateur sur un site de Michelin, à côté de Bordeaux. La construction est en cours de finalisation pour un démarrage en 2021. Avec la société américaine Anellotech et Axens, nous avons développé un procédé de transformation de biomasse en bioaromatiques qui entrent notamment dans la fabrication de plastiques, dont le PET. Nous avons finalisé le développement du procédé qui est désormais commercialisé par Axens.

Notre actualité la plus récente concerne un partenariat signé en 2020 avec Cargill et Axens. Ensemble, nous nous sommes associés pour industrialiser un procédé de transformation de l’acide lactique en acide n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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IFPEN travaille sur la production de biobutadiène avec Michelin.

© Eric Meurice - Objectif Images

Justement, quels types de travaux menezvous dans le domaine du recyclage ?

C.B.-T. : Après avoir démarré, en interne, des travaux sur la dépolymérisation et la purification du PET, en particulier sur des produits colorés et opaques, nous nous sommes attelés à la recherche d’un partenaire.

Cela nous a conduits à signer, en 2020, un accord tripartite entre IFPEN, Axens et la société japonaise Jeplan pour passer au stade de la démonstration au Japon, dans une unité de Jeplan. L’idée est de tester rapidement le procédé pour une commercialisation à la fin 2022. Cela va aller très vite.

Mais nous avons d’autres projets dans le recyclage des plastiques. Nous instruisons également le recyclage du PVC ou des polyoléfines par dissolution. Encore une fois, nous essayons d’utiliser nos compétences en chimie et en procédés pour ce domaine du recyclage.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

© IFPEN

acrylique. Il s’agit d’un procédé initialement mis au point à l’échelle du laboratoire par Procter & Gamble, qui l’a ensuite cédé à Cargill. Notre travail consistera notamment dans la mise au point du catalyseur et du procédé. L’enjeu est de taille, puisque qu’il s’agit de produire de l’acide acrylique à partir de matières premières renouvelables, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 50 %, alors qu’en 2020, plus de 6 millions de tonnes d’acide acrylique fossile ont été produites.

Qu’est-ce qui fait votre force dans le développement de procédés ?

C.B.-T. : Nos principaux atouts sont notre personnel engagé et professionnel ainsi que nos équipements de recherche, de l’échelle du laboratoire jusqu’au pilote pré-industriel. Cela nous permet d’aller du screening d’un grand nombre de catalyseurs sur des équipements d’EHD (Expérimentation haut débit) jusqu’aux tests de catalyseurs en conditions réelles des procédés industriels. Sur les sujets historiques (raffinage, pétrochimie), nous n’avons plus besoin aujourd’hui de réaliser des étapes de démonstration pré-industrielle, car nous avons suffisamment de savoir-faire et d’expertise. En revanche, sur des sujets novateurs (les biocarburants, les bioproduits, le recyclage des plastiques, le captage de CO2…), nous avons généralement besoin de passer par une phase de démonstration pré-industrielle qui, dans la majorité des cas, se fait à l’extérieur d’IFPEN, dans le cadre de projets partenariaux, compte tenu de la taille des installations.

Par ailleurs, IFPEN maîtrise 50 métiers différents, avec des compétences notamment en chimie, en physique et analyse, en biotechnologie, en génie des procédés, acquises depuis plus de 60 ans. L’enjeu, aujourd’hui, est d’utiliser au mieux ces compétences et de les faire évoluer sur les nouveaux sujets de la transition écologique. Concrètement, nos connaissances en catalyse et en procédés, développées dans le domaine du raffinage et de la pétrochimie, sont parfaitement utilisables en chimie biosourcée ou dans le recyclage chimique des plastiques, par exemple.

Vue du pilote d’Anellotech pour la production de bioaromatiques.

Entre le biosourcé et le recyclage, quel est aujourd’hui le sujet le plus important ?

C.B.-T. : Il y a un enjeu à la fois sur le développement de produits biosourcés et sur le recyclage de plastiques. Les deux sont importants.

Il est vrai qu’au niveau d’IFPEN, nous avons démarré plus tôt sur le biosourcé, avec des procédés « bioalcool vers oléfines » qui ont été développés avec Total et Axens et qui sont commercialisés par Axens, depuis 2012, pour Atol-C2TM (bioéthylène), et 2017 pour Atol-C4TM (bio-butènes). Puis, c’est en 2012 que nous avons lancé un premier grand projet autour du biobutadiène, avec Michelin et Axens, et en 2015 autour des bioaromatiques, avec Anellotech et Axens.

Nos premiers travaux sur le recyclage sont plus récents et remontent à 2015, mais l’enjeu est aujourd’hui particulièrement fort dans l’agenda des politiques publiques. •

09

synthèse | panorama La ministre déléguée à l’Industrie a présenté une série de mesures pour venir en aide aux industries touchées par la crise d’approvisionnement en intrants. Les mesures devraient permettre d’éviter les contraintes pour l’année 2021.

Par Camille Paschal

© France Chimie

INTRANTS CRITIQUES

L’Étatsemobilisefaceauxtensions surlesapprovisionnements EN CHIFFRES

273

PROJETS SOUTENUS

462M€ De soutien

public

S

uite à une réunion avec les représentants des six filières les plus touchées par la crise d’approvisionnement de composants et de matières premières, la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher est revenue sur les différentes mesures mises en place. Parmi ces industries, on retrouve l’automobile, l’agroalimentaire et le bâtiment pour la partie clients, et l’électronique, la métallurgie et la chimie pour la partie fournisseurs. Selon la ministre, « cette crise est hétérogène avec, au premier semestre 2021, des difficultés croissantes, puis un déblocage ou un pic à l’été 2021. Des difficultés seront rencontrées jusqu’à la fin du second semestre.

Concrètement, cela implique un allongement des délais de livraison pour les matières premières, une augmentation des prix des intrants critiques et des difficultés du fret maritime à acheminer rapidement certains éléments nécessaires à la production ».

Pour remédier à ces contraintes importantes, l’État prévoit de prendre des actions immédiates comme des interventions douanières et diplomatiques pour accélérer l’acheminement des matières, mais également une mise à disposition de certains stocks en France et en Europe. Concernant cette dernière mesure, elle s’organise au sein de chaque filière pour assurer une chaîne de production sécurisée jusqu’au bout. Cette initiative

est essentielle, puisque certaines industries, comme l’automobile, n’ont aujourd’hui plus de stocks tampons.

Les actions à moyen terme sont soutenues par le plan de relance. « Tout l’enjeu est de construire une résilience qui ne réponde pas qu’à des situations conjecturelles », a précisé la ministre. Cela passe notamment par la relocalisation de la production des intrants critiques en France et en Europe, tout en rendant ces industries compétitives.

Proposer des politiques adéquates

La Commission européenne doit bientôt établir une liste des intrants critiques et des éléments vulnérables au niveau de l’industrie pour proposer des politiques adéquates. « Il faut également mettre en place des mécanismes pour mieux valoriser et mettre plus rapidement en place une filière des matières premières recyclées, une façon de se désensibiliser des aléas du marché des matières premières», ajoute la ministre. Dans le cadre du plan de relance, l’État rembourse la différence de prix entre les matières premières vierges et celles recyclées. Au total, le plan France Relance soutiendra 273 projets de relocalisation dans les secteurs critiques qui représentent 462 millions d’euros de soutien public. Parmi ces projets, 32 projets de relocalisation font partie du secteur fournissant des intrants essentiels à l’industrie. •

EMPREINTE CARBONE

Lyon Vallée de la chimie compte ses émissions Jusque tout récemment, la Métropole de Lyon ne connaissait pas exactement le niveau des émissions de CO2 de la plateforme Lyon Vallée de la chimie. Il est apparu que l’industrie chimique faisait la course en tête en étant responsable, à elle seule, de 26 % des émissions de la Métropole, avec un niveau d’émissions de 1 800 kt CO2 équivalent par an. C’est dans le cadre du Plan Climat Air Énergie Territorial du Grand Lyon (PCAET), approuvé en 2019, qu’a pu être initié ce comptage des émissions de CO2 de la plateforme.

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La mission a été confiée, début 2020, à un bureau d’études spécialisé. L’étude a également permis de montrer que 98 % des émissions étaient issues de l’activité des 27 sites étudiés. À peine 2 % des émissions sont attribuées au transport de marchandises, moins de 1 % au déplacement pendulaire des 11 000 salariés recensés sur la plateforme. Si les émissions de la Vallée de la Chimie se situent à un niveau relativement élevé, l’enjeu est désormais de placer la plateforme sur une trajectoire de décarbonation. Et des objectifs ont déjà

été fixés. Alors que le PCAET de la Métropole vise 27 % de réduction d’émissions en 2030, la Vallée a retenu le chiffre de 30 % à ce même horizon. Dans l’immédiat, il est prévu de repenser la logistique industrielle pour favoriser le rail et le fluvial au détriment de la route, même si l’impact restera faible au regard des résultats de l’étude. En revanche, c’est bien sur l’optimisation des procédés et sur le mix énergétique qu’il faudra travailler pour observer de réels effets. • S.L. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com CAOUTCHOUC

Le Syndicat national du caoutchouc et des polymères (SNCP) a fait part de son inquiétude sur les tensions autour de l’accès aux matières premières. Selon lui, la situation s’avère critique pour les transformateurs de caoutchouc, en raison notamment des pénuries liées aux retards de livraison, des mises sous allocation, de la multiplication des cas de forces majeures ou encore des difficultés logistiques. À cela s’ajoute une hausse du coût des matières premières : sur le trimestre décembre 2020-février 2021, le prix du Brent a augmenté de 35 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les prix contrat du butadiène et de l’éthylène ont respectivement bondi de 53 % et 11 %. Ces tensions sur les matières premières interviennent, alors que l’activité des industries française et européenne du caoutchouc reste fragile, suite à la

© DR

Le SNCP s’inquiète pour son approvisionnement

pandémie, malgré un mouvement de reprise sur les marchés du transport, de la défense, du bâtiment, de l’énergie ou encore de l’hygiènesanté. Le SNCP préconise par conséquent un dialogue constructif et la recherche de solutions équilibrées entre donneurs d’ordres et transformateurs de caoutchouc. • D.O.

PEROXYDES ORGANIQUES

L'EOPSG rattaché au Cefic L’entité dédiée à l’usage sûr des peroxydes organiques, l’EOPSG, a annoncé son rattachement au Cefic en tant que groupe sectoriel.

Fondé par Arkema, Nouryon, Pergan et United Initiators, ce groupe vise à générer des données sur la sécurité des produits et à promouvoir la sécurité de la manipulation, du transport et du stockage de ces substances. L’EOPSG va désormais pouvoir examiner la législation pertinente à venir, suggérer des améliorations, géné-

rer des données, proposer de nouvelles méthodes d’essai et établir des pratiques de travail sûres pour les peroxydes organiques. Thermiquement instables et pouvant être corrosifs, les peroxydes organiques sont utilisés dans la fabrication de polymères et de matériaux de construction. Ces ingrédients aident à améliorer la production de ces polymères, à développer de nouvelles propriétés et à faciliter le traitement en fin de vie ou le recyclage. • D.O.

HYDROGÈNE BAS CARBONE

Air Liquide va engager 8 Mrds € Le spécialiste français des gaz industriels Air Liquide a détaillé ses objectifs de développement durable. Pour parvenir à réduire l’empreinte carbone de ses actifs, la société entend notamment s’appuyer sur le captage de CO2, accélérer la production d’hydrogène bas carbone par électrolyse et avoir recours à l’utilisation de ressources renouvelables comme le biométhane. Dans le cadre de ce plan de développement, le Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

spécialiste des gaz industriels va investir environ huit milliards d’euros dans la chaîne de valeur de l’hydrogène bas carbone et ainsi contribuer au développement d’un écosystème hydrogène bas carbone pour l’industrie et la mobilité propre. Visant la neutralité carbone en 2050, le groupe prévoit notamment pour 2025 une baisse de 33 % de ses émissions de CO2 des scopes 1 & 2 par rapport à 2020.

LES JEUNES PLÉBISCITENT L’APPRENTISSAGE Selon une enquête Ifop réalisée pour BASF en France auprès de 1 002 jeunes âgés de 18 à 24 ans, 86 % d’entre eux trouvent rassurant d’être accompagnés par un tuteur ou un mentor lors de leurs premières années professionnelles. À ce titre, l’apprentissage joue un rôle central. Malgré le contexte sanitaire, plus des 2/3 des jeunes (68 %) se montrent confiants pour leur avenir professionnel proche, que ce soit pour leur entrée dans cette nouvelle vie (lorsqu’ils n’ont jamais travaillé) ou pour leurs premières années (s’ils sont déjà actifs).

CONJONCTURE

La production en baisse Le Conseil européen de l’industrie chimique (Cefic) a publié les premiers résultats de l’activité de cette industrie au niveau européen en 2020. Malgré des « poussées vertes de reprise » – encouragées par le Green Deal –, les perspectives à long terme restent incertaines. Le Cefic rapporte que la production de produits chimiques dans l’Union européenne a diminué de 1,9 % en volume en 2020, par rapport à 2019. Le rapport estime que cette production BAISSE DE LA devrait augmenter de 3 % PRODUCTION CHIMIQUE en 2021 et de 2 % en 2022, EUROPÉENNE mais les prédictions à long terme restent difficiles en raison de l’épidémie de Covid-19 et de ses incidences économiques persistantes. Les ventes de produits chimiques de l’UE27 étaient inférieures de 34,8 milliards d’euros sur onze mois (janvier-novembre 2019), par rapport à l’année précédente. • F.V.

-1,9 %

ARKEMA DÉCARBONE SA PRODUCTION À MARSEILLE L’usine Marseille Saint-Menet d’Arkema va recevoir l’aide du programme France Relance dans le cadre d’un projet d’amélioration de l’efficacité énergétique. Au programme, un revamping d’une chaudière de production de vapeur consommant aujourd’hui 40 % de fioul lourd et 60 % de biomasse interne issue du process de distillation de l’huile de ricin.

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synthèse | entreprises VAPOCRAQUAGE ÉLECTRIQUE

BASF,SabicetLindetablent surundémonstrateuren2023 En passant du gaz à l’électricité, les émissions de CO2 des vapocraqueurs pourraient baisser de 90 %. Du coup, la plupart des grands pétrochimistes s’engagent dans la course à la conception de e-crackers.

MEMBRES DU CONSORTIUM

BASF Sabic Borealis BP Lyondell Basell Total

P

our se décarboner, l’industrie chimique mondiale devra notamment passer à l’électrique. C’est ainsi que les groupes BASF, Sabic et Linde ont signé un accord en vue de développer des fours de vapocraquage électriques, alors qu’ils sont actuellement chauffés, à des températures d’environ 850 °C, avec des combustibles fossiles tels que du gaz. Les partenaires envisagent de construire un e-cracker de démonstration de plusieurs mégawatts, d’ici à 2023, sur le site de BASF à Ludwigshafen en Allemagne. L’intérêt d’un tel basculement résidera dans l’utilisation d’une électricité renouvelable à la place de gaz d’origine fossile. « Ce saut technologique marquera une étape importante sur la voie d’une industrie chimique à faibles émissions. Nous avons non seulement développé les premiers concepts de chauffage électrique au monde pour les vapocraqueurs, mais nous voulons également démontrer la fiabilité des composants clés à utiliser dans ce type de réacteurs à haute température », a déclaré Martin Brudermüller, président du conseil d’administration de BASF.

Des concurrents devenus partenaires

Le vapocraquage joue un rôle central dans la production de produits chimiques de base, mais il nécessite une quantité importante d’énergie pour décomposer des hydrocarbures (contenus le plus souvent dans du

© BASF

Par Sylvie Latieule

naphta) en oléfines - principalement de l’éthylène et du propylène - et en aromatiques.

BASF et Sabic, qui sont pourtant deux géants potentiellement concurrents sur la partie pétrochimie de leurs portefeuilles, ont décidé de combiner leur vaste savoir-faire et leur propriété intellectuelle. BASF opère des installations à Ludwigshafen, Port Arthur (ÉtatsUnis), Anvers (Belgique) et Nanjing (Chine). Sabic est installé au Moyen-Orient (Jubail et Yanbu) et en Europe (Geleen et Wilton). Linde, via sa branche ingénierie, apportera sa propriété intellectuelle, son expertise dans le développement et la construction de fours de vapocraquage, et plus tard dans la commercialisation.

Néanmoins, les partenaires ont aussi sollicité des subventions pour financer ce projet auprès du Fonds européen pour l’innovation et du programme allemand de décarbonation dans l’industrie.

Hormis ce partenariat, les actions dans la mise au point de e-cracker fourmillent. En 2019, BASF et Sabic s’étaient déjà associés à Borealis, BP, LyondellBasell et Total pour former le consortium « Cracker of the future », aux Pays-Bas. Puis en 2020, Dow et Shell ont annoncé travailler en duo sur le sujet. •

AGROCHIMIE ADVANCED PETROCHEMICAL CONSTRUIT À JUBAIL Le Saoudien vient d’annoncer qu’il avait reçu l’accord pour la construction d’un nouveau complexe pétrochimique dans la ville industrielle de Jubail, en Arabie Saoudite. Ce site sera capable de produire 1,15 million de tonnes d’éthylène par an avec un nouveau vapocraqueur, 850000 t/an de propylène et 400000 t/an d’aromatiques, de carburant et leurs dérivés.

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ChemChina et Sinochem enfin réunis Après plusieurs années d’incertitudes, les entreprises chinoises Sinochem et China National Chemical Corp annoncent leur fusion. Dans le cadre de cette restructuration, les parts des deux entreprises seront détenues par une société nouvellement créée qui sera établie et détenue à 100 % par la Commission de contrôle et d’administration des actifs d’État pour le compte du Conseil d’État chinois. Cette fusion permettra ainsi de minimiser la concurrence entre les deux entreprises tout en créant le plus grand conglo-

mérat chimique au monde, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 1 000 milliards de yuans, soit environ 153 Mrds $ (129 milliards d'euros). Ce qui place cette nouvelle société devant BASF, numéro un mondial de la chimie au chiffre d’affaires annuel de 59 Mrds €. Toujours selon Sinochem, la nouvelle société couvrira des domaines tels que les sciences de la vie, avec une part importante d’agrochimie, les sciences des matériaux, l’industrie chimique de base, les pneus en caoutchouc et les opérations urbaines. •C.P. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

Le spécialiste américain des additifs et des intermédiaires chimiques SI Group a officialisé le projet d’extension de son site français de production de Béthune (Pas-de-Calais). Cet investissement vise à doubler la production de tackifiants, des agents renforçant le pouvoir d’adhésion des colles. Ce projet, qui devrait être finalisé d’ici à la fin de l'année 2021, a également pour objectif de faire du site béthunois un hub régional, capable de répondre à la demande croissante en résines tackifiantes Novolac, qui servent notamment à la production de pneumatiques plus performants et durables.

L’annonce intervient, alors que le groupe américain a officialisé, en septembre 2020, l’extension de

© SI Group

SI Group accroît sa production sur son site de Béthune

ses capacités de production de tackifiants sur son usine de Nanjing, en Chine. Outre ces produits, SI Group commercialise des résines de renfort, des liants, des agents durcissants et des anti-dégradants pour élastomères avec une trentaine de sites dans le monde, dont deux en France : l’un à Béthune et l’autre à Catenoy, dans l’Oise.• D.O.

STRATÉGIE

Shell va investir massivement dans sa chimie Le 11 février 2021, le groupe Shell de celle de produits chimiques a détaillé sa stratégie pour bâtir issus du recyclage de déchets. un portefeuille pour la transiD’ici à 2025, Shell prévoit le traition énergétique à l’horizon 2030. tement d’un million de tonnes Dans ce cadre, Shell par an de plastiques. prévoit d’investir entre À l’hor izon 2030, quat re et cinq mille groupe pétrolier enliards de dollars dans visage de générer un la chimie. Cette somme chiffre d’affaires annuel MILLIARDS DE DOLLARS, MONTANT va servir notamment de 1 à 2 Mrds $ avec sa à convertir treize de DE L’INVESTISSEMENT chimie. En outre, Shell ses raffineries en six prévoit de muscler sa parcs chimie-énergie à haute vaproduction de biocarburants issus leur ajoutée. L’objectif étant de réde canne à sucre ainsi que l’établisduire sa production de carburants sement de hubs dédiés à l’hydrotraditionnels de 55 % au bénéfice gène. •D.O.

4à5

PQ GROUP VEND SA BRANCHE PERFORMANCE CHEMICALS PQ Group a procédé à la cession de son activité Performance Chemicals auprès de Cerberus Capital Management, L.P. et Koch Minerals & Trading. L’opération, qui doit être finalisée en 2021, s’élève à 1,1 milliard de dollars (environ 916 M€). Dans le détail, PQ Group se désengage de la production, entre autres, de silicates de sodium et de dérivés de silice utilisés en tant qu’agents nettoyants et de blanchiment. Cette activité historique est héritée de la fusion avec Ineos Silicas en 2007.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

RECYCLAGE

Skytech signe pour son futur site à Aubevoye Le spécialiste français des résines de plastiques régénérées Skytech a annoncé la signature d’un accord en vue de l’acquisition de son futur site de production et siège de l’entreprise sur la commune d’Aubevoye (Eure, Normandie). L’installation sur le site de 42000 m2 de l’ancienne usine de Draka Paricable sera effective dès le début de l’année 2022. Le groupe entend bien moderniser son site pour multiplier par trois la capacité de production sur deux ans et recruter 50 employés. Skytech devrait investir au total environ

15 millions d’euros grâce au soutien de son actionnaire Xerys Gestion.

Le groupe français produit des granulés plastiques, issus à 100 % du recyclage de déchets, provenant de véhicules hors d’usage ou encore d’équipements électriques et électroniques. Il produit actuellement 10 000 tonnes de granulés par an. Les déchets sont achetés par l’entreprise puis triés par triboélectricité.

Cette méthode permet ainsi de séparer trois types de plastiques courants : le polypropylène, le polystyrène et l’ABS. • C.P.

REVITALISATION INDUSTRIELLE

LyondellBasell finalise son projet à Berre-l’Étang Le groupe chimique LyondellBasell a officialisé la clôture du plan de revitalisation de son site de Berre-L’Étang dans les Bouches-du-Rhône, depuis le 5 février 2021. Initié en 2015, ce projet visait à accueillir de nouvelles activités sur la plateforme, suite à la fermeture de l’unité de raffinage du groupe en 2014. Deux projets ont été sélectionnés, consistant en l’implantation de deux entrepôts logistiques portés par les acteurs de développement de la promotion immobilière et logistique Baytree et GEMFI. Ces projets, qui devraient être finalisés d’ici à la fin de 2021, conduiront à la création de plus d’une centaine d’emplois localement.

Dans le cadre du plan de revitalisation, LyondellBasell a accepté de céder le foncier nécessaire (104 000 m2) pour la construction de ces entrepôts. Bien que la convention soit désormais close, la plateforme indique qu’elle « continuera d’étudier l’implantation de nouveaux projets compatibles avec ses activités », à l’instar de l’hydrogène. Pour ce faire, LyondellBasell dispose encore de 35 à 50 hectares de terrain (selon le PPRT associé) pour l’accueil de projets.• D.O. © LyondellBasell

ADDITIFS

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synthèse | entreprises Soprema construit à Nîmes Le spécialiste des matériaux d’isolation et d’étanchéité Soprema a officialisé, le 11 mars 2021, la reprise de deux terrains dans le Gard. Implantés entre Garons et Saint-Gilles, à proximité de Nîmes, ces terrains au sein de la Zac Mitra serviront à la construction de deux usines à l’horizon 2023.

Le projet, d’un coût total de 35 millions d’euros, va permettre la création de 150 nouveaux emplois. La première usine, qui s’étend sur 20 000 m2, sera dédiée à la production d’isolants en polyuréthane à haute performance technique. Quant au second site de 5 500 m2, il contribuera à consolider MONTANT DE son activité dans les L’INVESTISSEMENT isolants naturels, via l’implémentation d’une unité de production de panneaux isolants à base de paille de riz. Ces deux nouveaux sites permettront au groupe de bénéficier d’une meilleure couverture nationale. En outre, ils vont l’aider à réduire l’empreinte carbone liée au nombre de kilomètres parcourus pour les livraisons. • D.O.

35 M€

SOLVAY POURRAIT SE SÉPARER DE SON CARBONATE DE SOUDE Le groupe Solvay a connu un exercice difficile en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19. Mais il a profité de cette période délicate pour engager la filialisation de son carbonate de soude. Cette opération pourrait constituer un premier pas vers la cession d’une activité historique du chimiste belge, même si, pour l’heure, le groupe s’en défend.

MATÉRIAUX POUR BATTERIES

SK IE Technology investit plus de 850 M€ en Pologne La filiale dédiée aux matériaux du groupe SK Innovation va construire deux usines de production de films séparateurs pour batteries en Pologne. Pour ce projet, le groupeSKIETechnology vainvestirunesommede 1 130 milliards de wons (environ 852 M€), ce qui constitue le plus important investissement de l’entreprise pour ces matériaux. Le Coréen prévoit l’édification de deux usines d’une capacité individuelle de

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430 millions de m2 par an, sur le site de Silesa (Pologne). Cette production supplémentaire de 860 M m2/an vient s’ajouter à deux autres installations en cours de déploiement sur le site polonais, quitotalisent680Mm2/an.

Les deux usines, qui seront pleinement opérationnelles en 2024, permettront de porter la capacité annuelle totale de production en séparateurs pour batteries du groupe coréen à2,73Mrdsm2. •D.O.

SPÉCIALITÉS

DuPont reprend Laird PerformanceMaterials tique et de gestion thermique de Laird Performance Materials. Laird Performance Materials est une société britannique dont le chiffre d’affaires de 2020 s’est élevé à 465 millions de dollars et qui avait été acquise par Advent International en juillet 2018. Il s’agit de la deuxième opération d’envergure pour DuPont depuis le début de l’année.

En janvier, la branche Nutrition & Biosciences de DuPont et International Flavors and Fragrances (IFF) ont en effet fusionné. • C.P.

DuPont a conclu un accord avec Advent International, l’un des plus importants fonds d’investissement, afin d’acquérir Laird Performance Materials pour une somme de 2,3 milliards de dollars (2 Mrds €).

Cette transaction sera financée par sa trésorerie et finalisée au troisième trimestre de 2021. Cet accord réunit le portefeuille technologique de DuPont dans le domaine des films, des laminés et de la chimie de placage avec les solutions de blindage électromagnéINGRÉDIENTS

Seppic inaugure une usine en Amérique du Nord La filiale du groupe français Air Liquide, Seppic, vient de lancer sa première usine en Amérique du Nord, baptisée Polykon. Déjà en fonctionnement, elle est destinée à la production de polymères de haute performance pour les cosmétiques et la pharmacie. Elle permettra d’augmenter la capacité de production d’agents texturants et d’épaississants de 50 %, soit environ 4 000 tonnes de produits par an. S’ajoutant à ses trois implantations en France et une autre en Chine, la cinquième usine de l’entreprise se situe aux abords de Richmond en Virginie, où se trouvent 80 % des clients américains du groupe. Cette usine a nécessité 60 millions d’euros d’investissement et a été conçue de ma-

© Seppic

MATÉRIAUX D’ISOLATION

nière à limiter les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation d’eau et la fabrication de déchets. Les ingrédients de spécialités dédiés aux cosmétiques représentent un marché de plus de 10 milliards de dollars dans le monde, dont 25 % aux États-Unis. Cette nouvelle usine permettra donc de mieux desservir le marché nord-américain, tout en fournissant les autres clients à l’international. • C.P.

AKZONOBEL INVESTIT DANS LA START-UP QLAYERS Le groupe néerlandais entièrement automatisée, la AkzoNobel annonce son start-up, installée aux Paysentrée dans le capital de la Bas, propose une mise en start-up Qlayers, aux côtés du peinture plus rapide et sans fonds Eindhoven Venture surpulvérisation, grâce à des Capital Fund II (EVCF II), géré têtes d’impression innovantes, par ECFG. Qlayers est permettant d’accroître la spécialisée dans l’application durabilité de ce type de revêtements industriels. d’opération tout en réduisant Grâce à une solution les coûts. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com INGRÉDIENTS

ÉLECTRONIQUE

L’Allemand Lanxess a déboursé une somme de 1,075 milliard de dollars (environ 867 M€) pour s’offrir les actifs de l’entreprise de chimie de spécialités détenue par le fonds de placement American Securities.

Cette transaction, qui doit être finalisée au second semestre 2021, comprend le montant d’acquisition de 1,04 Mrd $ ainsi que la reprise de la dette d’Emerald Kalama Chemical. Cette opération consolide les activités de Lanxess dans l’alimentaire et la santé animale. Dans le détail, le chimiste de Cologne renforce ses actifs, notamment dans la production d’actifs antimicrobiens et de conservateurs. De plus, cela lui permet de consolider les actifs du groupe en Amérique du Nord.

Lanxess prend le contrôle d’une société ayant enregistré 425 M$ de chiffre d’affaires, dont 45 % en Amérique du Nord en 2020.

Solvay a annoncé la fin de la construction d’un nouveau site de production « EG20 » (Electronic Grade) de peroxyde d’hydrogène de haute pureté sur son site de Bernburg, en Allemagne. Ce produit est utilisé pour le nettoyage et la gravure dans la fabrication de puces pour semi-conducteurs. Sur son site de Bernburg, Solvay produit du carbonate de soude, du bicarbonate de sodium, du peroxyde d’hydrogène et de l’acide phosphorique.

CAPACITÉ DE En juin 2020, le Belge PRODUCTION avait déclaré le lancement de la production de peroxyde d’hydrogène depuis son nouveau site de la zone industrielle de Phuc Long, dans la province de Long An, au Vietnam.

Cette installation a été conçue pour atteindre une capacité de 24 000 tonnes par an. Mais en septembre de la même année, le groupe a annoncé une réduction de sa production de 70 kt, en Europe de l’Ouest, dès janvier 2021, dans le cadre du projet « Peroxides for the Future (P4F) ». • C.P.

© Lanxess

Lanxess acquiert Emerald Kalama Chemical

Emerald Kalama Chemical génère 75 % de ses ventes dans le domaine des spécialités chimiques pour le consommateur : cosmétique, alimentaire, produits d’entretien, nutrition animale, parfums et saveurs. S’appuyant sur un effectif de 500 collaborateurs, Emerald Kalama Chemical opère trois sites de production implantés à Kalama (État de Washington, États-Unis), à Rotterdam (Pays-Bas) et à Widnes (Royaume-Uni). • D.O.

Solvay démarre la production de peroxyde d’hydrogène à Bernburg

24 kt

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Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

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synthèse | entreprises STRATÉGIE

PPG ouvre un centre d’innovation en Chine L’Américain PPG a annoncé l’ouverture de son centre d’applications à Zhangjiagang, dans la province de Jiangsu, en Chine.

Cette installation est le premier centre de recherche et de développement inter-entreprise de la société dans la région. Il permettra de faire le lien entre l’innovation et les applications clients pour ses activités de revêtements de finition pour l’automobile, l’emballage et l’industrie en général. Le

centre est situé dans le parc industriel chimique international de Jiangsu Yangtze River, qui est adjacent à l’usine de fabrication de résines de PPG, à Zhangjiagang.

Cet emplacement permettra au chimiste américain de passer rapidement des applications nouvellement développées à la production pilote dans son usine de Zhangjiagang, et ainsi d’accélérer la mise sur le marché et la personnalisation des produits et services. • C.P.

RECYCLAGE CHIMIQUE

Agilyx collabore avec NextChem Le spécialiste du recyclage de plastiques Agilyx a officialisé, le 15 mars 2021, un partenariat avec NextChem, filiale de l’ingénieriste Maire Tecnimont dédiée aux procédés durables, pour accélérer le déploiement du recyclage chimique. Cet accord prévoit que le groupe italien se charge de l’ingénierie et de la construction des projets d’Agilyx dans le domaine du recyclage chimique par pyrolyse en vue de la production de carburants et d’oléfines « circulaires ». Dans un premier temps, les deux partenaires envisagent de développer une série de projets de recyclage chimique pour des tiers, en particulier un en Europe et un autre en Amérique du Sud. Ce n’est pas la première fois qu’Agilyx collabore avec une entreprise d’ingénierie. En juillet 2020, le groupe s’était associé à TechnipFMC pour développer un procédé de purification d’huile de styrène (issue du recyclage du polystyrène) en monomères de styrène de haute pureté. • D.O.

CLARIANT OUVRE UN SITE DE STABILISANTS Clariant a annoncé l’ouverture d’un nouveau site de production pour les stabilisants de process et à la lumière, en coentreprise avec Beijing Tiangang Auxiliary (Tiangang). Localisée à Cangzhou (Chine), cette usine produira des stabilisants haut de gamme pour les industries locales en croissance, comme l’automobile, les textiles et les revêtements.

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Merck confirme son virage dans l’électronique L’Allemand Merck a décidé de rebaptiser sa division « Matériaux de performance » en division « Électronique ». Ce changement marque une nouvelle étape du programme de transformation « Bright Future », débuté en 2018, qui prévoit la réorientation stratégique de Merck en direction de l’industrie électronique. Le groupe explique que la 5G, le Big Data, la conduite autonome, l’intelligence artificielle ou l’Internet des objets sont en demande de composants électroniques toujours plus petits, performants et économes en énergie.

Grâce à l’acquisition de Versum Materials en 2019 pour 6,5 Mrds $, Merck a élargi son portefeuille pour y inclure des équipements,

© Merck

REVÊTEMENTS

des produits chimiques et des gaz de très haute pureté pour la fabrication de semi-conducteurs. Sur l’exercice 2020, la division Électronique a réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 Mrds €, en recul de 0,9 %.

Néanmoins, Merck estime que le secteur est en plein essor et il a relevé ses perspectives de croissance de 3 % à 4 % par an. • S.L.

IBERCHEM VA ACQUÉRIR PARFEX Le groupe espagnol Iberchem, filiale du Britannique Croda, a signé un accord pour l’acquisition de la maison de parfums française Parfex, basée à Grasse (Alpes-Maritimes), qui emploie 75 collaborateurs. Cette opération va permettre à Iberchem de se renforcer en matière de parfums naturels et durables tout en accueillant un nouveau centre de création pour la division de parfumerie fine du groupe. Cela va également consolider sa position sur le marché européen et étendre son portefeuille d’ingrédients d’origine naturelle destinés aux marchés haut de gamme.

RECYCLAGE CHIMIQUE

Repsol s’attaque à la mousse de polyuréthane

L’Espagnol Repsol a annoncé qu’il allait construire sa première usine de recyclage de polyuréthane sur son site de Puertollano, en Espagne, pour un investissement de 12 millions d’euros. Elle sera capable de traiter près de 2 000 tonnes de mousse de polyuréthane par an.

L’usine sera opérationnelle fin 2022.

L’objectif est de produire des polyols grâce au recyclage chimique des mousses présentes dans les matelas, les coussins ou les canapés. « L’usine de recyclage de mousse de polyuréthane représente une chance de créer de nouveaux modèles commerciaux

qui reflètent l’engagement environnemental de Repsol tout en aidant nos clients à atteindre leurs objectifs de durabilité et à répondre au besoin croissant de recycler et de prolonger la durée de vie utile de nos produits », a déclaré José Luis Bernal, directeur exécutif de Repsol Chemicals.

En août 2020, le groupe espagnol avait déjà annoncé une collaboration avec son compatriote Acteco pour augmenter la capacité de production de polyoléfines recyclées de l’usine d’Acteco, entreprise de collecte,traitementetrecyclagedesdéchets, située à Ibi (Espagne). • C.P. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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synthèse | entreprises vertes Ÿnsect annonce l’acquisition de son concurrent néerlandais Protifarm. La société innovante accélère ainsi son développement international et son entrée sur le marché des protéines d’insectes destinées à l’alimentation humaine.

Par Françoise de Vaugelas

dans dix catégories, portant ainsi le nombre total de brevets détenus par Ÿnsect à plus de 300.

Ÿnsects’empare deProtifarm CHIFFRES CLÉS

230000t/an

Capacité de production d’Ÿnsect

3

FERMES VERTICALES

300 Brevets

détenus par Ÿnsect

Ÿ

© Protifarm

PROTÉINES D’INSECTES

Se développer sur le marché de l’alimentation humaine

nsect, entreprise innovante spécialisée dans l’élevage d’insectes et leur transformation en ingrédients, a annoncé l’acquisition de l’agri tech néerlandaise Protifarm. Cette société est spécialisée dans la production d’ingrédients à base d’insectes à destination de l’alimentation humaine. Avec cette acquisition, dont le montant n’a pas été communiqué, Ÿnsect se dote d’une troisième ferme verticale à Emerlo (Pays-Bas). « La stratégie et le positionnement de Protifarm correspondent parfaitement à nos objectifs à long terme et à nos valeurs de durabilité. Cette acquisition est une étape clé, qui renforce la position de leader d’Ÿnsect sur le marché mondial, et nous permet d’accélérer dans l’alimentation humaine et animale avec des produits complémentaires », a commenté Antoine Hubert, p-dg d’Ÿnsect. À ce jour, le site d’Emerlo produit 1 000 tonnes par an d’ingrédients, et est doté d’une capacité de production pouvant atteindre 20 000 t/an. Cette acquisition permet à Ÿnsect d’augmenter son volume de production et d’être en mesure de produire 230 000 t/an d’ingrédients. Protifarm va également apporter 40 ans d’expérience dans l’élevage d’insectes, avec 37 brevets

Protifarm est déjà présent sur le marché de l’alimentation humaine en Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre, au Danemark et en Belgique, où il distribue des ingrédients à partir de différents insectes, dont le scarabée Molitor, espèce exploitée également par Ÿnsect. Cette opération intervient quelques semaines seulement après l’avis positif de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) quant à l’utilisation du ver de farine dans l’alimentation humaine. Protifarm a récemment déposé un dossier auprès de l’EFSA pour la consommation humaine d’un autre insecte, le scarabée Buffalo. Les apports nutritifs de ces deux insectes étant différents, ils « répondent à des besoins complémentaires ».

Cette opération, permettant au spécialiste français des insectes d’accélérer son développement international, tout en limitant les montants d’investissements, n’est pas sans rappeler celle de Metabolic Explorer (Metex).

La cleantech auvergnate a signé le 15 avril 2021 le contrat d’acquisition de 100 % des parts d’Ajinomoto Animal Nutrition Europe (AANE). En reprenant le spécialiste des ingrédients fonctionnels produits par fermentation, Metex accélère notamment l’industrialisation de son acide glycolique naturel – qui sera produit sur le site d’AANE à Amiens (Somme) – tout en réduisant les dépenses d’investissements nécessaires à ce projet de 20 millions d’euros par rapport au budget prévu initialement. •

INGRÉDIENTS BIOSOURCÉS

DSM reprend l’activité Arômes et Parfums d’Amyris Le chimiste néerlandais Royal DSM a conclu un accord d’acquisition avec la société de biotechnologie américaine Amyris. Cet accord concerne l’activité Arômes et Parfums (F&F) comprenant sept produits intermédiaires – quatre générant déjà des ventes et un Ebitda significatifs, deux qui viennent d’être lancés et un en cours de développement.

Cettevente,quipourraitreprésenter un montant total de 500

18

millions de dollars (426 M€) pour Amyris, se réalisera en trois étapes. DSM réalisera un paiement initial de 150 M$, soit près d’un tiers du montant final. Par la suite, Amyris partagera la croissance de l’Ebit-da de certains de ces produits sur la période 20212024, et recevra en contrepartie des compléments de revenus qui représenteraient, selon les estimations, un montant total compris entre 100

150 M$

MONTANT DU PAIEMENT INITIAL

et 150 M$. Enfin, le solde sera attribuable via un accord de R&D de quinze ans entre les deux parties : Amyris continuera à développer, mettre à l’échelle et produire les ingrédients du portefeuille

F&F, et ce, avec le soutien de DSM. Avec cette opération, DSM complète l’acquisition de la division F&F d’Amyris, déjà entamée. En effet, DSM a acquis, en décembre 2020, la technologie Farnesene d’Amyris, destinée à la nutrition et aux parfums et arômes.

Auparavant, le groupe néerlandais avait pris le contrôle du site de production de cet ingrédient sur le site de Brotas (Brésil), en 2017.• F.V.

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com ACIDE LACTIQUE

BIOÉTHYLÈNE

Le spécialiste de l’acide lactique et ses dérivés Corbion a annoncé son intention d’augmenter « considérablement » sa capacité de production d’acide lactique. La société lance un plan d’investissements multiples. Cette initiative implique des dépenses en capital sur quatre sites du groupe déjà existants : celui de Gorinchem (Pays-Bas), de Rayong (Thaïlande), de Campos (Brésil), ainsi que celui de Montmeló (Espagne). Ces différents projets devraient permettre une production supplémentaire combinée équivalente à celle d’un nouveau site de production, sans avoir à en construire un. L’acide lactique et ses dérivés sont utilisés en tant qu’ingrédients dans les aliments et les boissons comme agents de conservation, et dans les produits

Oxy Low Carbon Ventures (OLCV), filiale d’Occidental Petroleum, et la start-up Cemvita collaborent pour la construction d’un pilote de production de bioéthylène. Cette unité, d’une capacité de production d’une tonne par mois et qui devrait entrer en service en 2022, exploitera une technologie de recyclage du CO2 développée conjointement par les deux sociétés. « Notre processus de biosynthèse nécessite simplement du CAPACITÉ DE PRODUCTION CO2 , de l’eau et de la lumière pour produire du bioéthylène, et c’est pourquoi il permet de limiter grandement les coûts et les émissions de carbone », a déclaré Moji Karimi, p-dg de Cemvita.

OLCV a investi dans Cemvita en 2019 pour étudier conjointement les applications possibles de la biologie synthétique dans la bio-fabrication de produits chimiques. « La nature a fourni l’inspiration. Nous avons pris un gène de banane et avons génétiquement modifié notre micro-organisme hôte utilisant du CO2 pour l’intégrer à son génome », a raconté Tara Karimi, directrice technique de Cemvita.• F.V.

© Corbion

Corbion lance une stratégie d’expansion

de soins personnels et domestiques comme agents désinfectants. Cette stratégie d’expansion a été initiée dès janvier 2020, avec l’annonce de la construction d’une nouvelle usine d’acide lactique sur le site de Rayong, qui devra entrer en service dès 2023. En janvier 2021, Corbion a également annoncé son intention d’augmenter la capacité de production de son site de Blair dans le Nebraska (États-Unis).• F.V.

OXYDE D’ÉTHYLÈNE

Clariant et India Glycols créent une coentreprise

© Clariant

Le chimiste de spécialités suisse Clariant a annoncé la signature d’un partenariat stratégique avec India Glycols, fabricant de produits chimiques à base de technologies vertes. Cette association a pour objectif la création d’une coentreprise à 51-49 % dans les dérivés renouvelables d’oxyde d’éthylène (OE). Dans

le cadre de l’accord, India Glycols apportera sa technologie Bio-EO, qui comprend une installation de production polyvalente, dont une unité d’alcoxylation, située à Kashipur (Inde). De son côté, Clariant apportera ses capacités de production industrielles de spécialités en Inde, au Sri Lanka, au Bangladesh et au Népal, détenues par Clariant India.

Cette entité du chimiste réalisera un paiement net en espèces pour atteindre une participation de 51 % dans la coentreprise, et ainsi obtenir une participation majoritaire. En 2019, Clariant lançait des additifs biosourcés à partir d’éthylène biosourcé produit par Neste.• F.V.

LIXOL INVESTIT SUR SON SITE DE PRODUCTION GIRONDIN La spécialiste des résines alkydes biosourcées, Lixol, a annoncé un investissement d’un million d’euros sur son usine de production de La Teste-de-Buch en Gironde. Cette somme servira à la modernisation des installations, notamment la remise à neuf des bâtiments et l’automatisation des procédés.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

OLCV et Cemvita construisent un pilote

1 t/mois

SHELL INVESTIT DANS LANZAJET La société LanzaJet, filiale du groupe LanzaTech, a annoncé que le pétrolier anglo-néerlandais Shell investissait dans la société.

Cet investissement va accélérer la commercialisation de la technologie de LanzaJet, et ainsi développer la production de carburant d’aviation durable (SAF).

CARBURANTS RENOUVELABLES

Gevo choisit Axens

LacompagnieaméricaineGevoannonceavoirchoisi la technologie Polynaphtha d’oligomérisation du Français Axens pour son projet Net-Zero 1 à Preston, dans le Dakota du Sud (États-Unis). Le champ d’application inclut la licence technologique, l’ingénierie de base, ainsi que les réserves de catalyseurs pour la conversion d’oléfines renouvelables en une gamme flexible d’essence renouvelable et de carburant aéronautique durable. Avec Net-Zero 1, Gevo a pour objectif de convertir des matières premières renouvelables provenant de différentes sources en hydrocarburesdensesenénergie,qui,lorsqu’ilssontbrûlés dans des moteurs traditionnels, ont le potentiel d’atteindreuntauxnetdezéroémissiondegazàeffetde serre.L’énergieutiliséeétantaussirenouvelable. •C.P.

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synthèse | fournisseurs DIGITAL

Le groupe japonais a mené deux opérations d’envergure dans le domaine du digital. Il a créé une coentreprise avec la société Accenture et a réorganisé son activité d’ingénierie et de maintenance pour tirer le meilleur parti des technologies numériques. L’idée étant de gagner en productivité et en agilité sur ses opérations industrielles.

Par Dinhill On LE CAPITAL DE SUMIKA DX ACCENT

80%

PARTS DÉTENUES PAR SUMITOMO

20% Participation d’Accenture

L

e groupe japonais Sumitomo Chemical et le spécialiste de la digitalisation Accenture ont procédé à la création d’une coentreprise dénommée Sumika DX Accent. Détenue à 80 % par le Nippon, cette société vise à développer les activités existantes et futures en implémentant des technologies d’intelligence artificielle (IA), d’analyse de données et d’automatisation pour la transformation de la supply chain de Sumitomo. « Pour mener à bien la transformation numérique, il est essentiel de réimaginer les entreprises et les opérations et de renforcer les talents à l’aide de technologies telles que l’analyse des données et l’IA ; il ne s’agit pas d’adopter une nouvelle technologie pour le plaisir de la technologie, mais plutôt de choisir les bonnes solutions et de s’assurer que les personnes sont à l’aise pour les utiliser », précise Masafumi Takei, directeur Ressources chez Accenture au Japon. Dans le cadre de ce joint-venture, Accenture dispensera des formations pratiques et des prestations de conseil pour développer les compétences dans les technologies digitales et intelligentes.

Le chimiste nippon Sumitomo Chemical a également annoncé la création d’un département pour renforcer

© Pixabay

Sumitomos’associeàAccenturepour optimisersesactivités

les opérations de maintenance et de sécurité de ses projets industriels.

Gagner en flexibilité avec le digital

Opérationnelle depuis le 1er avril 2021, cette entité « Ingénierie et Maintenance » vise à renforcer l’agilité des opérations de construction d’unités et de rénovation à grande échelle via les solutions digitales. « Dans le contexte de la mondialisation et des changements accélérés de l’environnement commercial, nous devons mener des opérations plus rapidement que jamais, notamment pour la construction de nouvelles usines et les travaux d’expansion, et accroître le soutien aux dépenses d’investissement à grande échelle à l’étranger », indique Sumitomo dans son communiqué. Concrètement, la nouvelle entité travaillera de concert avec les filiales d’ingénierie existantes Sumitomo Chemical Engineering et Ciatec. L’ambition du groupe japonais étant « d’accroître la sophistication de toutes les fonctions de l’usine afin de répondre rapidement et avec souplesse aux changements de l’environnement commercial, et viser une croissance durable et une valeur d’entreprise accrue par la poursuite d’opérations sûres et stables ». •

PESAGE

MAIRE TECNIMONT DÉCROCHE UN CONTRAT DE 500 M$ L’ingénieriste italien a paraphé un accord de collaboration avec le groupe Advanced Global Investment Company.

Ce partenariat, évalué à 500 millions de dollars, prévoit l’ingénierie et la construction (EPC) de deux unités de production de polypropylène (PP) d'une capacité totale de 400000 t/an à Jubail, en Arabie Saoudite.

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Precia Molen négocie pour l’achat de Creative IT L’expert ardéchois des solutions de pesage industriel Precia Molen a officialisé ses négociations exclusives pour s’emparer de 100 % du capital de son compatriote Creative IT, éditeur et intégrateur de logiciels MES (Manufacturing Execution System). Cette transaction aidera le spécialiste des balances industrielles «à se positionner sur le marché en forte croissance de l’édition et de l’intégration de logiciels MES et à compléter son offre de produits et de services récurrents avec une troisième activité de valorisa-

tiondesdatasauprèsdesaclientèleindustrielleen France et à l’international». Dans le détail, Precia Molen va prendre le contrôle d’une entreprise spécialisée dans la conception de logiciels destinésàl’améliorationdesprocessindustriels.

Basé à Lyon (Rhône), Creative IT emploie une quarantaine de collaborateurs et a enregistré un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros en 2020. Disposant de 11 sites de production, Precia Molen emploie 1300 collaborateurs répartis dans 20 filiales dans le monde. • D.O. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com TRAITEMENT DES DÉCHETS

AureareprenduneusinedeSuez

Le spécialiste européen de l’économie circulaire Aurea a signé le rachat, auprès de Suez, d’une usine de régénération de solvants à Beautor, dans l’Aisne. Cette opération permet d’étendre le périmètre d’activité d’Aurea à un nouveau métier. Ce site de Beautor, qui prendra le nom de Sargon, formera un nouveau pôle industriel dédié au recyclage des produits issus et destinés aux secteurs chimiques et pharmaceutiques, avec les activités de Fleurea Chemicals. Cette entité belge, filiale d’Aurea, est experte dans la production de chlorure de zinc haute pureté pour les vaccins et les médicaments. L’acquisition de cette usine s’inscrit

dans la stratégie de croissance du groupe visant à « créer une véritable dynamique en regroupant les PMI les plus performantes dans ces mêmes secteurs d’activités ». Parmi ses nombreuses activités, le spécialiste de l’économie circulaire se focalise notamment sur la régénération des huiles noires de moteur, la fabrication de roues à bandages à partir de pneus usagés et le recyclage du PVC rigide. En outre, le groupe Aurea se charge également du recyclage de plastiques complexes et d’emballages, du recyclage de métaux (aluminium, cuivre, zinc, plomb et cadmium) et du traitement et de la décontamination du mercure. • D.O.

SULZER ET BOREALIS DÉVELOPPENT UN PROCÉDÉ D’EXTRUSION L’entité Chemtech du spécialiste suisse des équipements de procédés Sulzer a annoncé la finalisation du développement d’une technologie avec le chimiste Borealis. Les deux partenaires sont parvenus à mettre au point un procédé d’extrusion innovant, destiné à la production de billes expansées de polypropylène. En plus d’être plus écologique que des procédés de fabrication traditionnels, cette technologie se révèle plus économique, aidant à réduire les coûts de production jusqu’à 60 %.

DIGITAL

Les sociétés Suez et Schneider ont annoncé la création d’une coentreprise pour développer et commercialiser des solutions digitales pour le traitement de l’eau. Cette association visera à l’accompagnement des industriels dans la digitalisation de leurs installations d’eau. Dans ce cadre, le joint-venture commercialisera une offre Digital Water, constituée d’un ensemble de solutions logicielles en vue de la planification, l’exploitation, la maintenance et l’optimisation des infrastructures. Cette offre s’appuiera notamment sur la suite logicielle Aquadvanced de Suez dédiée au pilotage et à la gestion des réseaux et des usines d’eau et d’assainissement, ainsi qu’à la solution EcoStruxure de Schneider Electric Infochimie magazine - Mai 2021- n°566

© Suez

Coentreprise entre Suez et Schneider Electric

pour la supervision et la gestion de la consommation d’énergie des installations en temps réel. Ces technologies aideront les industriels, notamment sur la réduction des fuites, la performance des réseaux, les économies d’énergie, l’augmentation de la durée de vie des installations, la préservation des milieux naturels, l’amélioration de l’empreinte environnementale des systèmes d’eau, etc. • D.O.

COMMERCE CHIMIQUE

Brenntag résilient sur l’exercice 2020 Le leader mondial de la distribution de produits chimiques Brenntag a dévoilé le bilan de son exercice financier 2020. Le groupe allemand a publié « de très bons résultats », malgré la situation économique délicate liée à la pandémie de Covid-19, affichant des ventes de 11,77 milliards d’euros en 2020 (- 8,2 % en glissement annuel). En revanche, CHIFFRE D’AFFAIRES 2020 l’Ebitda s’établit à 1,06 Mrd € (+ 5,6 %), tandis que le résultat net s’est accru de 1 %, à 2,85 Mrds €. Ce bilan s’appuie sur les bénéfices du plan de transformation Project Brenntag, qui a permis d’avoir un impact positif sur l’Ebitda de 15 M€ en 2020. Il a consisté principalement en la fermeture d’une trentaine de sites et le départ d’environ 200 salariés. En ce qui concerne l’année 2021, Brenntag table sur une situation économique encore délicate sur le premier semestre. Il prévoit de générer un Ebitda opérationnel compris entre 1,08 et 1,18 Mrd €, conjugué à son programme Project Brenntag. • D.O.

11,8 Mrds €

SULZER INVESTIT SUR SON SITE FINLANDAIS Le fournisseur suisse d’équipements de procédés Sulzer a officialisé un investissement sur son usine de Kotka, en Finlande, afin d’accroître sa productivité et de réduire les délais de livraison de ses turbocompresseurs, pompes et agitateurs pour l’industrie. Pour ce faire, Sulzer souhaite digitaliser et automatiser les procédés d’assemblage, d’essais et de peinture. En outre, ce projet d’investissement comprend la construction d’un centre logistique de 5 300 m2 pour le stockage des matériaux et composants nécessaires à la fabrication.

MAROON GROUP S’EMPARE D’UNE ACTIVITÉ DE THE CARY La filiale du groupe néerlandais Barentz, Maroon Group, a annoncé le rachat de la distribution de matières premières et de spécialités chimiques de The Cary Company, expert dans le commerce de peintures, de revêtements, d’adhésifs et de plastiques. La transaction, dont les détails financiers n’ont pas été communiqués, permet de renforcer la position du groupe Barentz sur ses marchés clés, via une présence géographique accrue en Amérique du Nord, de meilleures infrastructures opérationnelles et des capacités digitales.

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synthèse | substances Dans le cadre de la seconde stratégie sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), l’Anses a élaboré une liste de substances qui pourraient être des perturbateurs endocriniens. L’agence a également identifié des substances prioritaires à inscrire dans son programme d’évaluation.

Par Françoise de Vaugelas

© Anses

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

L’Ansesveutaccélérerlesévaluations

L’

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie par les ministères en charge de l’Environnement et de la Santé afin d’élaborer des outils méthodologiques pour l’identification des perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances interfèrent avec le fonctionnement hormonal des humains et des animaux, et peuvent avoir des effets délétères sur les organismes. Ils peuvent, par exemple, affecter la reproduction, le développement, le métabolisme, l’immunité ou encore favoriser le développement de cancers. Lancée en 2019, la seconde stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) amplifie les actions menées par la France pour réduire l’exposition à ces substances. C’est dans ce cadre que l’Anses a mis au point deux outils d’évaluation des PE : une liste regroupant les substances d’intérêt et une méthode d’expertise permettant de peser les preuves scientifiques indiquant qu’une substance est un PE en vue de la classer comme avérée, présumée ou suspectée. Afin d’établir une liste rigoureuse des substances d’intérêt, l’Anses a comparé les différentes listes établies à travers le monde et les méthodes employées. De cette façon, il a été possible d’envisager une évaluation au regard des trois points de définition des PE de l’Organisation mondiale de la

santé : la substance présente des effets néfastes sur la santé ; elle altère une ou des fonction(s) du système endocrinien ; et un lien entre ces deux constats est biologiquement plausible.

Seize substances prioritaires à examiner

Partant de ces données, l’Anses a été en mesure de retenir 906 substances pour constituer sa liste. Elles sont employées lors de processus industriels, sont présentes dans des produits de consommation courante, des produits phytopharmaceutiques, des biocides ou des médicaments. Parmi ces substances, certaines sont déjà interdites ou fortement encadrées en Europe, et d’autres n’y sont pas utilisées. L’Agence a donc mis en place un mécanisme de priorisation des substances auxquelles la population européenne est exposée et dont l’examen n’est pas encore planifié. Elle a ainsi identifié 16 substances prioritaires qui feront l’objet d’une consultation du comité d’orientation thématique sur les PE. À l’issue de cette consultation, l’Agence formulera sa recommandation aux ministères chargés de la SNPE 2 sur les substances à inclure dans son programme de travail, dès l’année 2021. Avec sa méthodologie d’évaluation, l’Anses espère aboutir à une catégorisation opérationnelle, qui pourra s’appliquer en amont de celle qui s’appliquera à l’échelle de l’Union européenne. •

SUBSTANCES SVHC

AFYREN ANALYSE L’EMPREINTE CARBONE DE SES PRODUITS Afyren a publié les résultats de l’analyse de cycle de vie de ses produits (ACV). Cette étude montre que «les acides biosourcés d’Afyren ont en moyenne une empreinte carbone 81 % inférieure à celle des produits fossiles équivalents».

Autrement dit, la production annuelle du futur site d’Afyren à Carling-Saint-Avold (Moselle) de 16500 tonnes permettrait d’éviter l’émission de 30000 t/an de gaz à effet de serre.

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L’Ineris évalue l’exposition des articles de sport L’institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a publié les résultats de tests réalisés dans le cadre du programme européen Life AskReach. Menés dans 13 pays, cesessaisvisentàl’étudedelaprésencedesubstances chimiques extrêmement préoccupantes (SVHC) au sein d’articles de sport tels que des tapis de yoga, des haltères, des balles de gymnastique, des chaussures de sport ou encore des équipements de natation. Suite à l’analyse de 82 échantillons, il s’avère que 11 % des articles contenaient des SVHC à une concentration supérieure à 0,1 %, nécessitant une information

du consommateur à sa demande. En outre, 24 % des échantillons contenaient des SVHC à l’état de traces, en dessous du seuil de 0,1 %.

Conformément au règlement Reach, les fournisseurs d’articles ont l’obligation d’informer sur demande du consommateur de la présence de SVHC, si la concentration se situe, au-dessus du seuil de 0,1 %. Dans ce test, la plupart des détaillants n’ont pas répondu dans le délai légal de 45 jours et ont dû être relancés. Pour faciliter l’information, l’Ineris rappelle l’existence de Scan4Chem, une application mobile indiquant la présence de SVHC. • D.O. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com REACH

Septsubstancesinscritesàl’AnnexeXIV

© Echa

L e 14 a v r i l 2 0 21, l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a recommandé l’inscription sur la liste d’autorisation (Annexe XIV) de sept composés.

Faisant déjà l’objet de certaines restrictions d’usage, les cyclosiloxanes D4, D5, et D6 sont désormais réglementés pour une utilisation dans le secteur électronique ou le nettoyage à sec. En outre, le terphényle hy-

drogéné a également été inclus à la liste, étant susceptible d’être délétère pour l’environnement. Ce composé trouve des applications en tant que fluide

d’échange de chaleur pour les installations industrielles, ou dans la formulation d’encres, de peintures, de mastics, de revêtements, de plastiques et d’adhésifs. Enfin, trois autres substances - le DHCP, l’octaborate de disodium et le TMA - ont été inscrites à l’annexe XIV, suspectées d’être délétères pour la santé humaine. • D.O.

REACH

Des réévaluations de dossiers en hausse de 55 % en 2020 Le Conseil européen de l’industrie chimique (Cefic) a publié le deuxième rapport sur le plan d’action volontaire pour la révision et l’amélioration des dossiers d’enregistrement Reach. Au 31 décembre 2020, le nombre de dossiers réévalués a progressé de 55 % par rapport à l’année précédente, soit un total de 2 731 fichiers d’enregistrement. À ce jour, ce sont 190 entreprises qui ont signé le plan d’action volontaire du Cefic, permettant la révision de 4 489 dossiers depuis juin 2019. « Ces derniers résultats sont encourageants et reflètent l’engagement de l’industrie chimique à faire fonctionner Reach, malgré les circonstances

difficiles de 2020, lorsque des perturbations inévitables du fonctionnement de nombreuses entreprises ont affecté les laboratoires effectuant des tests de sécurité.

Les entreprises participantes travailleront davantage au cours des prochaines années pour mieux comprendre les lacunes potentielles en matière de données et soumettre des propositions d’essais, le cas échéant. Le Cefic continuera à travailler avec l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) pour aider les entreprises à améliorer le contenu de leurs dossiers afin de passer les contrôles de conformité de l’Echa », déclare Sylvie Lemoine, directrice Product Stewardship du Cefic. • D.O.

AMOEBA EN COURS D’HOMOLOGATION AUX ÉTATS-UNIS Le spécialiste des biocides biologiques Amoeba a déposé une demande d’approbation auprès de l’agence américaine EPA. Elle concerne l’amibe vivante Willaertia magna C2c Maky et les produits la contenant. Amoeba espère un retour positif à la mi-2022 pour une commercialisation au 2e semestre 2022.

CORTEVA AGRISCIENCE NE VEND PLUS SON DICAMBA EN AMÉRIQUE DU NORD Le spécialiste de l’agriculture a annoncé dus à son utilisation intensive en pulvérisation. Cette décision fait suite à le retrait de son herbicide FeXapan des marchés canadien et américain. l’enregistrement conditionnel en 2018 Ce produit, à base de dicamba comme du XtendiMax, herbicide à base de dicamba de Monsanto, aujourd’hui filiale de nombreux herbicides, est impliqué dans des différends juridiques à de Bayer, par l’Agence de protection de propos de dommages présumés l’environnement des États-Unis (EPA).

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

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enquête | procédés

3,8 Mrds € Montant total des

investissements industriels dans la chimie en 2019 (Insee/France Chimie)

70%

Part des investissements de la chimie liée à la maintenance et aux exigences réglementaires (Insee/France Chimie)

100 Mrds €

Montant du plan France Relance initié par le ministère de l’Économie

Unmarchédel’occas En ce contexte de pandémie de Covid-19, les industriels de la chimie ont pris conscience de la nécessité de rapatrier une partie de l’outil productif en Europe. Or les investissements liés à cette relocalisation peuvent s’avérer onéreux, à un moment où les industriels doivent aussi gérer les répercussions économiques liées à l’épidémie. Dans ce cadre, les équipements de seconde main constituent un moyen avantageux d’équiper et de moderniser les sites chimiques.

Par Dinhill On

E RETROUVER TOUTES LES ENQUÊTES DE LA REDACTION SUR INFOCHIMIE. COM

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t si la relance industrielle en France passait par l’utilisation d’équipements d’occasion ? L’idée peut paraître étonnante au premier abord, mais elle n’est pas si illogique car elle permet d’économiser sur des investissements fortement capitalistiques, comme cela est généralement le cas dans l’industrie de procédés. Selon des données de France Chimie et de l’Insee, près de 3,8 milliards d’euros ont été déboursés pour des investissements industriels en 2019 par les entreprises du secteur chimique en France. Que ce soit pour des augmentations de capacités, des dégoulottages d’unités ou bien de la construction neuve, les industriels de la chimie peuvent choisir de recourir à du matériel de seconde main pour équiper leurs installations. « Dans les secteurs de l’industrie de

procédés comme de la chimie, un grand nombre d’acteurs de la production s’appuient sur l’achat ou la revente de machines d’occasion », indique Jérémy Languer, directeur général de MatXPro, fournisseur nordiste d’équipements industriels en acier inox de seconde main, qui réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires avec le secteur de la chimie. Des propos qui vont dans le sens de ceux de Jeff Reyes, consultant indépendant dans la fourniture de machines industrielles d’occasion : « Dans le domaine de la chimie de spécialités, il est arrivé régulièrement que les entreprises équipent leurs usines avec de la seconde main. Par exemple, le secteur de la cosmétique peut se doter d’équipements de production pharmaceutique d’occasion, bénéficiant de contraintes réglementaires moins rigides. Pour les acteurs de la chimie nécessitant des machines certifiées Atex, le choix de l’occasion est plus difficile, les machines d’occasion certifiées Atex étant encore relativement rares. Malgré cela, et bien qu’elle soit moins dynamique que dans le domaine de l’agroalimentaire, cette pratique historique de l’acquisition d’équipements de seconde main se développe depuis plusieurs années dans la chimie ». Selon le consultant, l’occasion permettrait à un industriel acquéreur d’abaisser son Capex de l’ordre de 30 % à 60 %.

Une pratique en plein essor

La vente d’équipements industriels d’occasion peut prendre différentes formes. D’une part, il existe le dépôt/vente, selon lequel l’industriel souhaitant se séparer de ses équipements n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

© De Dietrich

infochimie. com

« Dans les secteurs de l’industrie de procédés comme de la chimie, un grand nombre d’acteurs de la production s’appuient sur l’achat ou la revente de machines d’occasion » Jérémy Languer, MatXPro

ionprêtàdécoller passe par un professionnel du matériel de seconde main pour stocker et vendre son unité.

Une autre méthode est celle du courtage : par anticipation d’un projet, l’industriel vendeur peut solliciter un expert de la seconde main pour trouver un repreneur de son équipement.

La machine à vendre continue de tourner tant qu’il n’y a pas d’acheteur. Enfin, il existe les enchères industrielles, dans lesquelles l’industriel met son équipement sur une place de marché en attente d’une vente rapide. « Même si on a davantage de chances de céder son équipement au bout du temps de l’enchère, le prix de départ est relativement bas. Cette pratique est plus développée dans certains pays européens, comme au Royaume-Uni, où ce sont les sociétés elles-mêmes qui régissent ces enchères. En France, elles sont peu courantes car elles nécessitent une licence professionnelle de commissaire-priseur pour vendre les équipements d’une usine tierce », explique Grégoire Tabeau, directeur général d’Osertech, spécialiste de l’achatvente de machines industrielles d’occasion. « Ce mode d’achat est plutôt risqué, car il n’y a aucune garantie et traçabilité de l’équipement.

De plus, il y a souvent des frais annexes à payer, suite aux enchères, ce qui n’est pas forcément le plus avantageux », estime Jérémy Languer (MatXPro).

Pour ce qui est de l’acquisition, elle peut se faire de plusieurs manières : soit un achat avec paiement comptant de la machine de seconde main, soit via une démarche de leasing. « Il s’agit d’une location longue durée de plusieurs mois, Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

voire de plusieurs années, qui inclut une option d’achat. Le leasing est particulièrement pratique pour les sociétés qui ont des moyens financiers limités comme les start-up », détaille Frédéric Guichard, directeur du développement du groupe De Dietrich, expert de la fabrication d’équipements de procédés. Avant d’ajouter : « L’accès au x équipements d’occasion est relativement répandu en Europe de l’Est,

Le témoignage de Thierry Geistel, directeur d’usine chez Lefrant Rubco

« Au sein de la société Lefrant Rubco, nous avons commencé à recourir à des équipements d’occasion dans le cadre d’un projet de rachat d’usine avec une ligne complète de production en état de fonctionnement. Plutôt que d’envoyer les équipements à la ferraille, nous avons décidé de les réutiliser pour notre site de production de factices biosourcés à Muille Villette, dans la Somme : cela nous a permis de renforcer la capacité de production de 40 %, avec le coût raisonnable de la logistique. De plus, ce transfert de matériel nous a permis de bénéficier de capacités accrues en quelques semaines. Outre le coût d’achat, l’occasion réduit le coût d’usage, les équipements nécessitant moins de rodage qu’avec du matériel neuf. Au regard du succès de cette première expérience, nous avons, depuis, le réflexe de nous équiper avec des machines de seconde main, lorsque cela est possible. En parallèle, nous avons renforcé nos équipes de maintenance pour pouvoir les remettre en état et les adapter à nos besoins. En tant que chimiste à façon, Lefrant Rubco se doit d’être une entreprise réactive pour produire rapidement, et la disponibilité quasi immédiate des machines y contribue. Enfin, réutiliser des appareils de seconde main est tout à fait compatible avec la tendance de l’économie circulaire en vogue dans l’industrie. Au regard du rapport investissements/bénéfices, les industriels peuvent donc se lancer, il suffit juste de franchir le pas ».

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enquête | procédés 3 questions à

Osertech commercialise notamment des mélangeurs industriels d’occasion.

notamment pour les réacteurs en acier vitrifié, en raison des nombreuses fermetures d’usines et de fournisseurs locaux ». Preuve en est chez les fournisseurs d’équipements : de plus en plus d’acteurs proposent de reprendre et de fournir des équipements d’occasion, voire en location. Dans ce cadre, le groupe De Dietrich propose l’achat/vente et la remise en état d’installations de seconde main. « Il s’agit davantage d’un service que nous proposons à nos clients, plutôt que d’une activité », indique Frédéric Guichard. D’autres fournisseurs de machines ont pris le parti de faire de la seconde main un business à part entière. C’est le cas de l’équipementier spécialisé dans les poudres Hosokawa, qui a créé un département dédié. Sous l’appellation Hosokawa Originals, l’entreprise fournit des broyeurs, des classificateurs, des compacteurs ou encore du matériel de laboratoire rénovés avec des pièces d’origine. En outre, le groupe propose également à la location des appareils tels que des systèmes de multitraitement, des tamis à jet d’air ou des systèmes de production en conteneurs.

De multiples avantages vis-à-vis du neuf

Comparés au neuf, les équipements de seconde main offrent aux industriels plusieurs avantages, que ce soit à la vente ou à l’achat. « Pour le vendeur, cela lui permet de se libérer d’un équipement inutilisé souvent encombrant et de mieux le valoriser par rapport à des options comme l’envoi au ferrailleur », explique Grégoire Tabeau (Osertech). La vente de matériel d’occasion peut s’effectuer dans plusieurs situations, comme le précise Jeff Reyes (consultant) : « Cela peut se produire lors de la fermeture d’un site ou d’une société, lors d’un projet de revamping ou d’augmentation de capacités, ou encore pour le renouvellement du parc de machines ».

De l’autre côté, comme pour le neuf, les équipements de seconde main permettent à l’acquéreur de subvenir à ses besoins de production.

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«Lalocationpeutsemontrer avantageuseentermesdecoût parrapportàl’occasion»

La société Aggreko est spécialisée dans la location d’équipements de production d’électricité et de contrôle de la température pour l’industrie. Gilles Revial, business development manager Chimie et Pétrochimie France, nous fait part de l’intérêt de louer des équipements dans le domaine de la chimie.

Propos recueillis par Dinhill On

© Aggreko

© DR

UTILITÉS

InfoChimie Magazine : Pouvezvous présenter brièvement l’activité de la société Aggreko?

Gilles Revial : L’entreprise Aggreko est un spécialiste de la location d’équipements modulaires de production d’électricité et de systèmes de chauffage et de refroidissement pour l’industrie. Elle propose des technologies de contrôle de la température de procédés (échangeurs, tours de refroidissement, groupes froids et aéroréfrigérants), des groupes électrogènes, des compresseurs sans huiles en passant par des systèmes de chauffage. Comparé à un spécialiste de la location de matériel classique, Aggreko se distingue par sa capacité d’ingénierie qui contribue à fournir des solutions issues d’études détaillées, répondant parfaitement aux besoins de nos clients. Cette démarche nous permet d’être reconnus comme un partenaire de choix dans l’industrie chimique et pétrochimique. Pour ce faire, nous nous appuyons sur un réseau employant plus de 6000 collaborateurs dont 450 en Europe, répartis sur 195 sites implantés dans 80 pays. Dans ce cadre, la chimie constitue notre principal marché, avec près de 50 % du chiffre d’affaires en 2020.

Dans quel cadre les industriels de la chimie font-ils appel à vos services ?

G.R. : Il nous arrive d’être sollicités par le secteur chimique dans le cadre de projets pour lever des contraintes n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

«Les délais de fabrication et de livraison s’allongent, souvent sur plusieurs mois, ce qui se répercute sur le lancement d’une production. L’occasion est préconisée pour les entreprises souhaitant s’équiper en quelques semaines»

opérationnelles, compenser des pannes matérielles ou des arrêts de maintenance, ou pour accroître temporairement les capacités lors de campagnes de production. Par exemple, au sein de notre portefeuille, nous proposons notamment des équipements sous pression compatibles avec les exigences des sites Seveso. C’est dans cet esprit que nous soutenons, chaque année, la rentabilité d’un grand site pétrochimique en France en mettant en place, chaque été, huit solutions qui optimisent la récupération et le fractionnement de coupes valorisables. Nous travaillons également avec les équipes internes de nos clients sur des projets à moyen terme. Par exemple, nous collaborons avec les industriels de la chimie dans le cadre de leur plan de sécurisation de la production critique.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

Quels sont les avantages d’opter pour de la location, par rapport à l’achat en occasion ?

G.R. : Pour aider les industriels, Aggreko propose une flotte d’équipements révisés régulièrement et toujours en conformité au niveau réglementaire, tout en étant adaptés aux besoins des secteurs chimique et pétrochimique. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les acquisitions d’équipements de seconde main. De plus, la location peut se montrer avantageuse en termes de coût par rapport à l’occasion, si on considère également les prestations liées à l’ingénierie. Ainsi, sur trois ans, une location peut se révéler trois fois moins chère, et ce, sans considérer le coût de maintenance ou la valeur ajoutée des produits. Selon nos estimations, l’achat ne devient avantageux par rapport à la location qu’au-delà d’une période de neuf ans.

« L’occasion permet de disposer d’un équipement à un prix plus abordable qu’avec du neuf, et avec une disponibilité immédiate. Ce qui permet d’être opérationnel rapidement », explique Grégoire Tabeau (Osertech). Des propos que corrobore Frédéric Guichard (De Dietrich) : « Déjà en tension, notamment à cause des retards liés à la pandémie, le marché de l’achat neuf d’équipements se tend davantage encore, du fait d’une demande soutenue. Résultat : les délais de fabrication et de livraison s’allongent, souvent sur plusieurs mois, ce qui se répercute sur le lancement d’une production. L’occasion est préconisée pour les entreprises souhaitant s’équiper en quelques semaines, par exemple pour des campagnes ponctuelles de production ». « L’achat en occasion est une démarche gagnante pour tous : pour des sociétés comme la nôtre, qui mettent en relation l’offre et la demande, pour le client qui revend/obtient une machine et pour les fabricants d’équipements qui peuvent

© De Dietrich

© Aggreko

© Rescoll

Frédéric Guichard, De Dietrich

Filtre sécheur renové par De Dietrich.

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enquête | procédés

Le rachat d’équipements de seconde main constitue une opportunité intéressante à condition de bénéficier d’un retrofit de qualité. C’est dans ce cadre que la société ACSR et le fournisseur de machines pharmaceutiques Pharmamaschinen ont créé, il y a un an, en France, la Retrofit Alliance. Il s’agit d’un partenariat visant à favoriser la réutilisation de machines de seconde main dans la production pharmaceutique : presses à comprimés, sécheurs, granulateurs, lyophilisateurs, mélangeurs, etc.

«Cette initiative, lancée il y a près de dix ans en Allemagne, partait du constat que des machines fonctionnelles étaient souvent jetées en raison d’un logiciel d’exploitation obsolète. Nous avons donc décidé de créer cette collaboration pour pouvoir prolonger la vie de ces équipements», détaille Franck Scheibel, responsable commercial en

fournir des consommables, des pièces détachées ou d’usure pour remettre aux normes de sécurité ou à niveau un appareil », renchérit Jérémy Languer (MatXPro).

Encore des freins à une démocratisation

© DR

Si le recours aux équipements de seconde main procure des bénéfices significatifs et s’accroît, cette pratique reste encore à développer. « Si des pays comme l’Espagne ont une certaine culture de l’occasion, la France n’est pas encore très avancée dans le domaine. Il y a parfois une hésitation des industriels à s’appuyer sur des équipements ayant déjà servi pour des questions de qualité de production et d’état durable des machines.

Et puis, il y a également une question d’image : une société qui s’équipe avec de l’occasion, cela peut indiquer qu’elle n’a pas les moyens d’investir dans du neuf », explique Jeff Reyes (consul-

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«Il y a parfois une hésitation des industriels à s’appuyer sur des équipements ayant déjà servi pour des questions de qualité de production et d’état durable des machines.

Et puis, il y a également une question d’image».

Jeff Reyes, consultant

© ACSR

La Retrofit Alliance met des machines d’occasion à disposition de la pharmacie

France d’ACSR. Avant d’ajouter : «Notre travail de retrofit consiste principalement à remplacer les automates et à les adapter aux infrastructures informatiques actuelles. Outre les économies de coûts par rapport à l’achat neuf, le réemploi de machines industrielles d’occasion permet de garantir une traçabilité : ainsi, il n’y a aucun risque de tomber sur une machine ayant utilisé des hormones ou des substances CMR». En outre, Retrofit Alliance prend en charge la maintenance, l’étalonnage et l’approvisionnement de pièces de rechange, y compris après l’installation. Si cette alliance est à ce jour focalisée à 99 % sur les équipements pour la production de formes sèches, elle reste ouverte à d’autres acteurs, notamment pour enrichir l’expertise sur les formes liquides.

tant). Avant d’insister : « La pratique de la seconde main se démocratise dans l’industrie de procédés, et ce, d’autant plus dans les pays où le différentiel de prix entre le neuf et l’occasion est important, comme en Allemagne». Selon Jérémy Languer (MatXPro), il subsiste également un autre frein d’ordre politique : «Dans la majorité des financements de projets industriels, et selon le pays d’achat, les subventions allouées sont généralement plus avantageuses pour s’équiper avec du neuf. C’est la garantie que le financement servira pour un investissement sur le moyen ou long terme».

En septembre 2020, le gouvernement français a initié son programme France Relance visant notamment à impulser une dynamique de relocalisation et de réindustrialisation, tout en favorisant ladigitalisationetlesinvestissementsbascarbone.

Dans ce cadre, le recours aux équipements d’occasion constitue un moyen pour aider les industriels à équiper leurs sites de production et à être compétitifs plus rapidement. De plus, cette pratique évite l’exploitation de nouvelles ressources naturellespour fabriquer des machines, permettantde concevoirdesinstallationsavecuneplusfaibleempreinte carbone, ce qui s’inscrit parfaitement dans une démarche de développement durable. Avec des capacités d’investissements réduites par les effets de la pandémie de Covid-19, les industriels pourraient bien étudier sérieusement la question. • n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

2e édition

Serez-vous le lauréat 2021 ?

Déposez votre dossier de candidature aux trophées avant le 30 juin 2021

6 Catégories :

Performance Énergétique Empreinte Environnementale Sécurité Partagée Digitalisation des Process de Production Maintenance Curative et Prédictive Innovation et R&D équipement

Dossier de candidature sur www.info-chimie.fr Pour plus d’informations : initiativeschimie@infopro-digital.com

Des Trophées co-organisés par :

zoom | chimie verte

MetabolicExplorer vachangerdetaille Après sa sélection dans le cadre du plan France Relance, Metabolic Explorer vient d’acquérir une filiale européenne d’Ajinomoto, avec son site de production d’Amiens. Cette opération permettra à la société de passer du statut de PME de R & D à celui de société industrielle et commerciale.

Par Françoise de Vaugelas

L

e mois de février 2021 a été riche en annonces pour la société auvergnate Metabolic Explorer(Metex).Alorsqu’elle vient de bénéficier d’une subvention dans le cadre du plan France Relance (voir encadré), la société a annoncé son entrée en négociations exclusives avec Ajinomoto, spécialiste japonais des acides aminés, pour l’acquisition de sa filiale européenne Ajinomoto Animal Nutrition Europe (AANE). Cette opération, désormais finalisée, va complètement changer la donne pour Metex. En effet, AANE opère un site de production basé dans la Somme à Amiens - ex-Eurolysine -, premier producteur européen d’acides aminés par fermentation à destination de la nutrition animale, employant plus de 330 personnes. Il produit un portefeuille

de 8 acides aminés sous licences exclusives pour la fabrication et la vente en Europe, dont les principaux sont la lysine, le tryptophane et la valine. De son côté, la société auvergnate possède deux produits commercialisés qui sont le 1,3-propanediol (PDO) et l’acide butyrique (AB), bientôt fabriqués sur le site de Carling Saint-Avold (Moselle) où la société construit une unité industrielle d’une capacité annuelle de 6 000 tonnes de PDO et d’AB, dans le cadre du projet Metex Nøøvista.

Cette transaction permettra à Metex d’accélérer l’industrialisation des technologies développées sur sa deuxième plateforme Metex Altanøøv, développée à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme), qui vise à industrialiser une nouvelle technologie par an. Pour acquérir 100 % de cette filiale AANE, la société réalisera un investissement

METABOLIC EXPLORER SÉLECTIONNÉ PAR LE PLAN FRANCE RELANCE

Metabolic Explorer a annoncé, le 10 février 2021, l’obtention d’une subvention de 9,6 millions d’euros. Ce financement, accordé par l’État français dans le cadre du plan France Relance, permettra à la start-up de concrétiser son projet d’investissement dans une unité industrielle d’acide

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glycolique (AG). Ce projet, évalué au départ à 40 à 45 M€, pourrait tomber à 25 M€ avec l’acquisition d’AANE. Il est la suite logique de la production d’AG d’origine naturelle à l’échelle du démonstrateur, réalisée en décembre 2020.

Grâce à ce soutien de l’État, Metex espère mettre en

place un outil industriel d’une capacité annuelle de 2 500 tonnes d’AG. Utilisé en cosmétique en tant qu’actif anti-âge de référence, l’AG est une véritable opportunité pour Metex. Évalué à 130 M€ en 2020, son marché mondial connaît une croissance estimée entre 5 et 10 %.

© Ajinomoto

INGRÉDIENTS FONCTIONNELS

« raisonnable » de 15 millions d’euros en deux phases : une première tranche de 8 M€ sera versée dès la clôture de l’acquisition – qui sera effective d’ici à la fin du deuxième trimestre 2021 –, et une seconde tranche de 7 M€ sera versée dans les six mois suivant la signature.

Des bénéfices pour les deux parties

« Ajinomoto a annoncé en 2018 son désir de se séparer de ses actifs industriels liés aux applications de la nutrition animale », explique Benjamin Gonzalez, p-dg de Metabolic Explorer, au cours d’une conférence de presse. Cette stratégie de la société japonaise s’est traduite par la fermeture de plusieurs unités industrielles en Asie du Sud-Est, la fermeture d’une usine au Brésil et le dégoulottage d’une autre installation aux États-Unis. Ajinomoto poursuit dans cette voie avec la vente de sa filiale européenne. « L’objectif pour Ajinomoto est de pérenniser AANE en ayant un repreneur qui puisse se substituer à la fonction de fournisseur de technologies, à la fois pour garantir la compétitivité du site actuel, et aussi diversifier le mix de produits », pointe Benjamin Gonzalez. En effet, Ajinomoto réalisait au Japon le support technologique et assurait ainsi le développement de technologies pour sa filiale. Cela signifie qu’il lui fallait trouver un repreneur ayant une expertise en R & D et étant en mesure d’apporter le support technologique nécessaire. Et cette opération sera également bénéfique pour Metex : la société est en pleine phase de transformation du statut de PME de R & D à celui de PME inn°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

AJINOMOTO ANIMAL NUTRITION EUROPE, PRODUCTEUR HISTORIQUE D’ACIDES AMINÉS

Metex espère industrialiser l’acide glycolique sur le site d’Amiens d’Ajinomoto.

dustrielle et commerciale. L’acquisition de cette filiale permettra de compléter ses activités en termes d’asset industriel et de capacités de commercialisation des ingrédients de Metex. « De façon mutuelle, nous partageons la vision que le marché se dirige de plus en plus vers une demande de naturalité, et la fermentation est un procédé qui permet de répondre à cette demande », complète Benjamin Gonzalez. Il estime que cette acquisition sera parfaitement en phase avec le positionnement stratégique de Metex qui pourra changer de taille et atteindre les 450 collaborateurs.

Une acquisition en phase avec la stratégie

Au travers d’Altanøøv, Metex a donc pour ambition d’industrialiser un produit par an, et ce, dès la fin de l’année 2021. Le premier ingrédient sur la liste est l’acide glycolique. L’acquisition d’AANE permettra à la société de tenir cet

© Metabolic Explorer

Antoine Darbois, directeur général de Metex Nøøvista, et Benjamin Gonlazez, p-dg de Metabolic Explorer.

Ajinomoto Animal Nutrition Europe est une filiale du groupe japonais Ajinomoto implantée à Amiens (Somme). Autrefois connu sur le nom d’Eurolysine, il s’agit d’un site historique français – créé au début des années 1970 – hautement performant et entièrement automatisé. «Il s’agit d’une usine conséquente de 34 hectares sur un terrain de 40 ha. Il y a donc suffisamment de place pour gérer d’éventuelles expansions futures», détaille Antoine Darbois, directeur général de Metex Nøøvista. Cette unité produit des acides aminés répartis en deux catégories : ceux qui sont produits depuis

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

engagement. En effet, les technologies utilisées par les deux sociétés sont similaires. AANE produit des acides aminés par fermentation grâce à une technologie développée à partir de la bactérie Escherichia coli (E. coli), tout comme Metex pour son procédé de production d’acide glycolique. Par conséquent, la société auvergnate n’aura pas à construire une unité de production complète. « Nous réaliserons simplement un revamping.

Pour tout ce qui concerne la partie fermentation et séparation des bactéries, l’asset du site d’Amiens est adapté sur mesure pour les technologies Escherichia coli de Metex. Et l’acide glycolique en est une. L’investissement pour son industrialisation se fera simplement pour les étapes de purification spécifiques de l’AG », explique Benjamin Gonzalez. En plus d’accélérer le projet d’industrialisation de l’acide glycolique, cette acquisition permettra également de réduire les dépenses d’investissements nécessaire pour la finalisation de ce projet, qui s’élèveront ainsi à 25 millions d’euros, alors que la société avait communiqué sur un montant initial nécessaire de 45 millions d’euros.

longtemps, la lysine et la thréonine, qui sous l’effet de la concurrence sont devenus des commodités et qui représentent 80 % de la production du site; et ceux qui ont été introduits plus récemment, tels que la valine et le tryptophane, qui sont des acides aminés de spécialités à haute valeur ajoutée et représentent 20 % de la production. Cette société distribue ces produits sur l’ensemble de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique.

Avec le rachat par Metex, et l’introduction de la production d’acide glycolique à Amiens, la part des produits de commodités pourrait tomber à 40 % à l’horizon 2022-2023.

Avecl’acquisitiond’AANE,Metexespère s’imposer comme le leader européen des ingrédients fonctionnels par fermentation. « Son terrain de jeu» s’étend des applications pour la nutritionanimalejusqu’àl’alimentation humaine en passant par les cosmétiques ou les additifs. Ce marché représente 27 Mrds €, quand celui des ingrédients fonctionnels d’origine pétrochimique est supérieur à 500 Mrds €. Selon Metex, la croissance des ingrédients fonctionnels par fermentation est deux àtrois fois supérieure à celle des ingrédients conventionnels. Ils devraient suivre une croissance annuelle de plus de 7 % et ainsi atteindre les 37 Mrds € d’ici à 2023. « Le chiffre d’affaires sur l’exercice 2020 d’AANE est de 200 M€, et son Ebitda est légèrement positif. Notre objectif à moyen terme est de générer un chiffre d’affaires de 250 M€ avec une marge d’Ebitda de 7 % », détaille Antoine Darbois, directeur général de Metex Nøøvista.

«CetteacquisitionpermettraàMetex de devenir une ETI leader dans le secteur des ingrédients fonctionnels de spécialités, avec comme objectif à long terme d’atteindre la rentabilité moyenne du secteur », conclut Benjamin Gonzalez. •

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zoom | chimie fine

STRATÉGIE

« Nosclientscherchentdesfabricants européensd’intermédiaires» Porté par la stratégie du groupe de sociétés WeylChem (WeylChem Group of Companies) et un intérêt croissant du secteur de la pharmacie pour des fabrications européennes, WeylChem Lamotte investit pour renforcer ses capacités dans la fabrication de produits de spécialités. Entretien croisé avec Christine Chartroux, directrice commerciale de WeylChem Lamotte, et Gilles Zuberbuhler, président de WeylChem Lamotte.

© WeylChem

Propos recueillis par Sylvie Latieule

Gilles Zuberbuhler, président de WeylChem Lamotte.

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InfoChimie magazine : WeylChem opère la plateforme chimique de Lamotte, basée à TroslyBreuil, dans l’Oise. Aux côtés de trois autres industriels, la société produit des molécules, dérivées du glyoxal et de l’acide glyoxylique, tout en menant une activité de chimie fine à façon.

Quelle est aujourd’hui l’actualité de ce site?

Gilles Zuberbuhler : Sous l’impulsion de son nouveau président, Uwe Brunk, le groupement de sociétés WeylChem a entamé, en 2019, une transformation stratégique pour une approche plus centrée sur le client.

Au cœur de ce plan, l’accent a été mis sur l’amélioration de l’offre de services avec des investissements spécifiques dans des technologies et des expertises. À ce titre, on peut citer un investissement dans la technologie Halex (échange d’halogène) à Allessa, en Allemagne, pour la production de dérivés fluorés pour la pharmacie et l’agrochimie, dans une installation de chloration de cycles aromatiques à Francfort-Höchst,

en Allemagne, pour la fabrication d’intermédiaires avancés, dans un système ERP et dans de nouveaux équipements à Lamotte. Dans tous les cas, ce sont des investissements stratégiques pour mieux servir le marché de la chimie fine sur lequel nous souhaitons nous développer.

Quel est le besoin sur ce site de Lamotte ?

G.Z. : À Lamotte, nous avons une triple casquette avec nos activités de chimie fine, la production de produits catalogues dans la chimie des C2, dérivés de glyoxal et de l’acide glyoxylique, et des activités de développement de procédés.

Notre activité de production de l’acide sulfurique reste à part.

Aujourd’hui, la volonté du groupe est de se développer dans les intermédiaires de synthèse pharmaceutique. C’est ainsi que nous avons décidé d’améliorer la polyvalence de nos ateliers pour mieux répondre aux besoins de nos clients qui sont de plus en plus nombreux dans le secteur pharmaceutique. Pour cela, nous avons démarré, en 2019, un investissement qui va se terminer, cette année, avec l’installation d’équipements de séchage de produits en poudre et la mise à niveau de nos capacités de

synthèse. Nous étions bien équipés pour les fabrications de liquides, mais pour les poudres, nous avons dû compléter nos installations avec différents types de séchage et de procédés de séparation (entre autres pour la manipulation de produits corrosifs). Pour augmenter nos capacités, nous avons ajouté une ligne de synthèse polyvalente à nos installations.

Elle est équipée de matériaux en Hastelloy, de taille moyenne, pour des synthèses de produits sur mesure. Nous avions communiqué sur un montant de l’investissement de 5 millions d’euros. Cet investissement a été complété, depuis, par d’autres projets, toujours pour l’amélioration de nos capacités polyvalentes.

En quoi consiste votre offre dans le secteur de la chimie fine pharmaceutique ?

G.Z. : Nous produisons des intermédiaires et des intermédiaires avancés pour la pharmacie. Nous n’avons pas la volonté de faire des APIs (principes actifs pharmaceutiques).

D’ailleurs, nos installations de Lamotte ne sont pas agréées GMP. Cela signifie qu’elles ne sont pas auditées par les agences sanitaires, mais elles restent auditées par nos clients. En Allemagne, WeylChem/ Allessa dispose d’un agrément GMP pour certaines fabrications.

Observez-vous une augmentation de la demande depuis la crise du Covid-19 et la mise en lumière de la perte de souveraineté de l’Europe en matière d’intermédiaires et de principes actifs pharmaceutiques ? n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

© WeylChem

infochimie.com

continuent de produire en Europe et qui cherchent des fabricants européens d’intermédiaires.

Hormis ce secteur de la pharmacie qui fait l’objet d’une demande plutôt européenne, nous servons le marché mondial. Nous sommes très présents aux États-Unis et au Japon, dans la chimie de spécialités, et en agrochimie notamment.

G.Z. : Ce phénomène avait démarré dans l’agrochimie suivant la Blue Sky Initiative en Chine, puis on l’a vu arriver dans la pharmacie.

Au départ, le groupe WeylChem était plus centré sur l’agrochimie, mais il a décidé d’élargir son portefeuille et d’investir dans la pharmacie. Les investissements que nous réalisons actuellement sont le fruit de la stratégie de repositionner l’ensemble des sociétés, voulue par le nouveau président.

Quelles sont les technologies phares dont vous disposez ?

G.Z. : Désormais, nous mettons en avant nos différentes technologies de séchage de poudres pour les produits finis. Nous maîtrisons également des technologies très innovantes comme celles des micro-réacteurs, des micro-ondes, de l’extraction au CO2 supercritique qui reste assez unique. D’ailleurs, nous avons un projet en cours sur les microréacteurs qui pourrait nous permettre de rapatrier des technologies dangereuses qui

Qui sont vos clients sur ce segment de la pharmacie ?

C.C. : Nos clients vont être soit des CDMO (sous-traitants de l’industrie pharmaceutique), soit des grands de la pharmacie qui

© WeylChem

Christine Chartroux : En réalité, ce frémissement est plus ancien. Nos premiers contacts pour des demandes de rapatriements de productions en Europe remontent à 2017/2018.

Cela s’est accéléré en 2019, puis en 2020. Pour pouvoir participer à ces projets, il faut avoir les bons équipements et les bonnes technologies. D’où nos investissements.

Christine Chartroux, directrice commerciale de WeylChem Lamotte.

WeylChem en bref Le groupement de sociétés WeylChem a été fondé, en 2005, par le fonds d’investissement privé familial allemand ICIG. WeylChem regroupe un portefeuille d’une dizaine d’entreprises dans le domaine de la chimie fine, opérant dans quatre pays différents en Europe et aux États-Unis. En France, WeylChem compte deux sites de production. Le site Vynova PPC, à Thann dans le Haut-Rhin, a été acquis en 2006 auprès d’Albemarle, et le site de Lamotte a été acquis en 2014 Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

auprès de Clariant. Outre la chimie fine, le fonds ICIG est actif dans deux autres secteurs industriels : le PVC à travers Vynova et la pharmacie avec CordenPharma.

En France, Vynova possède un site à Mazingarbe, dans le Pas-de-Calais, ex Ineos ChlorVinyls. CordenPharma opère un site à Chenôve en Côte-d’Or, ex Synkem. Le groupement de sociétés WeylChem est présidé, depuis octobre 2018, par Uwe Brunk.

étaient parties en Asie. Nous avons un beau laboratoire de développement de procédés sur notre site pour mener à bien ce type de projets.

Avez-vous déposé des dossiers pour bénéficier du soutien du programme France Relance ?

G.Z. : Nous avons candidaté sur trois projets et les discussions avec les services de l’État sont en cours.

Nous avons un premier projet sur un investissement dans une nouvelle technologie de purification qui nous permettrait d’accéder à un nouveau marché, un deuxième dans la décarbonation et le dernier vise à permettre à notre plateforme d’accueillir de nouveaux arrivants.

L’an dernier, nous avons accueilli, par exemple, la start-up Cell Alternativ, spécialisée dans la fabrication de cellules de synthèse pour tester les produits cosmétiques. Nous avons d’autres projets d’accueil, notamment de panneaux photovoltaïques plus facilement industrialisables.

Quelle pourrait être la prochaine étape de votre développement ?

C.C. : Depuis 2018-2019, nos clients rencontrent des problèmes pour accéder aux intermédiaires dont ils ont besoin. Mais pour rapatrier un intermédiaire, il faut disposer de procédés adaptés pour pouvoir les fabriquer au juste prix.

C’est pourquoi nous menons des discussions avec nos partenaires pour identifier les besoins en intermédiaires et les technologies qui nous manquent en Europe, en vue d’autres investissements pour les intégrer. Cela pourrait nous conduire à la construction d’un nouvel atelier. Mais cela reste à l’état de projet car rien n’a encore été décidé. Dans tous les cas, nous souhaitons nous faire une place sur le marché des intermédiaires nécessaires à la fabrication de principes actifs. •

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zoom | oléochimie

LaStéarinerieDuboisinnove ens’inspirantdelanature

Comme le fait la nature, la Stéarinerie Dubois combine des alcools et des acides gras de toutes sortes pour concevoir des produits de spécialités très variés qui entrent dans de nombreuses applications. Explications d’Hervé Plessix, directeur général délégué de l’entreprise.

Par Sylvie Latieule

Hervé Plessix, directeur général délégué de la Stéarinerie Dubois.

DES PROGRAMMES D’INVESTISSEMENTS CONTINUS

La Stéarinerie Dubois prévoit d’investir 2,5 millions d’euros sur deux ans dans un programme de renouvellement de ses réacteurs sur le site de Scoury, dans l’Indre, pour une meilleure efficacité énergétique et plus de flexibilité. Ce projet, lauréat du programme France Relance, va bénéficier d’une aide gouvernementale pour accélérer son déploiement. Il fait partie d’un investissement de 17 millions d’euros sur sept ans, annoncé début 2019, pour étendre le centre logistique du site et développer de nouveaux ateliers de production. À plus long terme, un projet en cours de développement pourrait faire de la Stéarinerie Dubois l’un des actionnaires d’une unité de méthanisation qui valoriserait des coproduits agricoles dans la région.

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© Stéarinerie Dubois

S’

inspirer de la nature pour produire des corps gras techniques, c’est le métier de la Stéarinerie Dubois. En 200 ans d’existence, la société familiale qui emploie 150 collaborateurs et réalise 68 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 70 % à l’export, n’a cessé de se réinventer et elle ambitionne désormais de devenir l’un des leaders mondiaux de ce domaine. Les marchés d’application des corps gras techniques sont très vastes.

Ils couvrent les secteurs de la cosmétique, de la santé, de l’alimentaire et de l’industrie en général. « On a tous un produit de la Stéari-

nerie Dubois chez soi, même si on ne le sait pas », confie Hervé Plessix, directeur général délégué de l’entreprise depuis quatre ans, après une carrière chez L’Oréal et Danone notamment.

Derrière ces corps gras techniques se cachent des esters qui s’inspirent des huiles naturelles afin d’atteindre les propriétés attendues pour les applications auxquelles ils sont destinés. Le premier type de bio-inspiration consiste à développer des triglycérides de synthèse.

Par exemple en estérifiant le glycérol par un mélange d’acides gras linéaires saturés à 8 et 10 carbones, on obtient une huile appelée MCT (Medium Chain Triglycéride), à la fois fluide et très stable, dont les applications sont multiples, de la cosmétique à l’alimentaire. Elle

©Stéarinerie Dubois

ESTERS DE CORPS GRAS

est, par exemple, utilisée dans des formulations pour l’enrobage des confiseries, permettant de créer autour des bonbons un film gras imperceptible, qui les empêchent de se dessécher et de coller entre eux.

Un deuxième type de bio-inspiration consiste à synthétiser des esters en combinant des alcools et des acides dont l’un au moins comporte une longue chaîne carbonée (alcool gras et/ou acide gras). En jouant sur la longueur de chaînes, le poids moléculaire, les insaturations et les ramifications, on peut atteindre une palette extrêmement large de propriétés physicochimiques et proposer ainsi des solutions pour de très nombreuses applications. « Il n’y a pas de limite à l’imagination dans la combinaison d’acides et d’alcools. Nous avons déjà une centaine de produits dans notre catalogue et nous continuons à créer de nouvelles combinaisons », commente Hervé Plessix.

Un Fablab à Poitiers

Pour accélérer sur ce volet de l’innovation, la société a ouvert, en septembre dernier, un laboratoire d’application à proximité de Poitiers et du Futuroscope, dans des locaux modernes et vastes, équipés des technologies les plus récentes.

Très facilement accessible par TGV, le laboratoire dispose aussi d’un vaste espace pour accueillir des séminaires, des marketplaces, des formations… «Au cœur de notre écosystème scientifique et technique, le Fablab de la Stéarinerie Dubois est un lieu ouvert à nos clients, nos n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

© Stéarinerie Dubois

partenaires,nosfournisseurs,nosexperts industriels et universitaires… pour co-inventer et co-développer les solutions technologiques au service de la performance des produits », selon Hervé Plessix.

Pour ce qui est de la production de ses esters, la Stéarinerie Dubois possède deux sites de production. L’entreprise s’est implantée à Scoury, dans l’Indre, dans les années 1960, après avoir quitté ses installations de Montreuil (SeineSaint-Denis). Puis, dans les années 1990, elle s’est tournée vers la Malaisie où elle possède un deuxième site de production dans le cadre du joint-venture Dubois Natural Esters (DNE) avec le géant Wilmar.

Si la France se réserve la production de spécialités, l’usine asiatique est conçue pour fabriquer des produits qui sont devenus des commodités en Europe, dont le palmitate d’isopropyle, le myristate d’isopropyle et les triglycérides à chaîne moyenne. Cet investissement a

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

L’entreprise s’est implantée à Scoury, dans l’Indre, dans les années 1960.

C’est un retour aux sources pour la Stéarinerie Dubois. Fondée en 1820 pour fabriquer des bougies à base de cire d’abeille, la société s’était très vite tournée vers la bougie stéarique qui venait tout juste d’être inventée, fabriquée par un procédé chimique à partir de graisses animale et végétale.

Avec l’arrivée de l’électricité, le marché de la bougie s’est effondré, obligeant l’entreprise à se tourner vers d’autres débouchés.

Mais depuis quelques années, la Stéarinerie Dubois voit à nouveau poindre une demande en provenance des fabricants de bougies, cette fois pour des esters de spécialités. «Lorsque j’ai rejoint la Stéarinerie Dubois, il y a quatre ans, j’ai dressé un état des lieux des applications dans l’industrie.

Il est apparu que nous avions une croissance régulière de la demande en esters de la part des ciriers. Avec quelques ingénieurs stagiaires, nous avons mené des recherches pendant seize mois pour tout comprendre du monde de la bougie», explique Christophe

offert à la Stéarinerie Dubois non seulement des capacités de production supplémentaires, mais également un accès stratégique à des matières premières végétales.

Des approvisionnements responsables

Christophe Monné, directeur des Spécialités fonctionnelles.

En effet, la moitié des matières premières consommées par l’entreprise sont d’origine végétale, principalement dérivées de l’huile de palme, de ricin ou de colza, sachant qu’aucune matière première n’est d’origine animale. L’autre moitié est encore d’origine pétrochimique. « Notre but est d’aller de plus en plus vers le végétal responsable. Les nouveaux produits que nous préparons sont à 100 % d’origine végétale », explique le dirigeant. Il ajoute que si sa société cherche aussi à privilégier des

© AdobeStock

LE RENOUVEAU DU SECTEUR DE LA BOUGIE

Le marché de la bougie s’intéresse aux propriétés des esters de spécialités.

Monné, directeur des Spécialités fonctionnelles. Ces travaux ont conduit l’entreprise à réaliser une «formulation châssis de bougie végétale» pour étudier l’influence de ses esters, en présence ou en absence de différents composés (parfums, mèches, contenant en verre…). «Nous sommes maintenant bien armés pour accompagner le développement des ciriers», ajoute Christophe Monné. Il conclut : «Née autour de bougie, la Stéarinerie Dubois a évolué vers des domaines plus innovants et elle réinjecte désormais cette innovation dans le marché de la bougie».

huiles d’approvisionnement local, les huiles européennes ne peuvent pas satisfaire toutes les propriétés techniques apportées par l’huile de palme, par exemple. D’où un engagement dans des programmes d’approvisionnement durable en huile. À ce titre, Stéarinerie Dubois a rejoint la Table ronde sur l’huile de palme durable RSPO et le programme Action for Sustainable Derivatives (ASD). Un même type de démarche est en cours pour l’huile de ricin. Outre cette présence en Malaisie, l’entreprise possède des bureaux de commercialisation en Chine et en Tunisie et un gros réseau de distributeurs pour démultiplier sa présence à l’international.

Expertise industrielle, innovation, réseau commercial, la société s’appuie donc sur trois piliers pour assurer sa pérennité. •

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zoom | peintures

POLYMÈRES EN ÉMULSION

« Ecoatdoitpasseràuneéchelle industrielleplustôtqueprévu» © Ecoat

Spécialisée dans la production de polymères, à la fois biosourcés et en émulsion aqueuse, la société Ecoat va doubler sa capacité de production pour répondre à une forte demande des marchés du bâtiment et de l’industrie. Explications de son président fondateur, Olivier Choulet, qui vient de recevoir un coup de pouce du programme France Relance.

InfoChimie magazine : Comment s’est déroulée l’année 2020 pour la société Ecoat ?

Olivier Choulet : Le début de l’année 2020 a été difficile. En janvier, la demande a brutalement chuté en provenance de la Chine, avec le confinement d’une partie du pays, alors que nous réalisons 40 % de notre activité dans cette zone. Puis, le confinement est arrivé en Europe au mois de mars.

Mais finalement, les baisses d’activité n’auront duré qu’à peine deux mois. Les marchés sont très bien repartis et nous avons réalisé une année 2020 en forte croissance. En deux ans, sur les exercices 2020-2021, nous allons multiplier par huit notre chiffre d’affaires et nous pensons atteindre l’équilibre financier, l’année suivante. Ecoat emploie désormais une trentaine de personnes, alors que nous étions encore 17 collaborateurs, début 2020.

Qu’est-ce qui fait le succès d’Ecoat ?

O.C. : Nous sommes des fabricants de polymères en émulsion dans l’eau, qui sont utilisés comme liants dans les peintures architecturales et industrielles. Nos produits sont généralement obtenus à partir de polyesters. La particularité de nos liants est qu’ils sont partiellement

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© Ecoat

Propos recueillis par Sylvie Latieule

Olivier Choulet, président fondateur d’Ecoat.

biosourcés. Sur le marché de l’architecture, nous proposons des gammes de liants biosourcées à 95 %. Nous sommes portés par la demande en peintures murales biosourcées. Le confinement a créé une tendance à des consommations plus écoresponsables. Les fabricants qui

avaient des lignes de peintures écoresponsables ont progressé de 50 % en volume avec le Covid-19.

Parmi ceux qui n’en avaient pas, bon nombre d’entre eux ont lancé leur gamme. Pour ce qui est du marché industriel, nous proposons des gammes biosourcées à 50 ou 60 % pour le revêtement du bois, des métaux et en anticorrosion. Le fait que ces liants soient proposés en phase aqueuse nous permet d’attaquer le marché des liants en phase solvant et explique notre très forte croissance en Chine et en Europe.

Aujourd’hui, 80 % des peintures industrielles sont encore proposées en phase solvant. De façon générale, nous cherchons à lancer de nouveaux produits qui vont démocratiser la chimie verte, en termes de prix et de performance. Pour cela, Ecoat

LES INDUSTRIELS D’AUVERGNE-RHÔNE-ALPES SOUTENUS PAR FRANCE RELANCE Le projet «PO Lyfran» d’Ecoat, soutenu par le programme France Relance, fait partie des 36 lauréats de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui bénéficieront du fonds de soutien à la résilience de l’industrie. Ecoat est répertorié dans la catégorie des «secteurs fournissant

des intrants essentiels à l’industrie». Parmi les autres projets soutenus dans cette même catégorie en région, on peut citer Rhodia Opération à Saint-Fons qui projette de relocaliser la production de vanilline naturelle en France avec le projet «Solvay Cristal»; Novapex (groupe Seqens)

souhaite augmenter sa capacité de production d’alcool isopropylique sur la plateforme de Roussillon avec son projet «IPA Roussillon»; Metabolic Explorer veut industrialiser la production d’acide glycolique par voie biotech à travers son projet «Again».

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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des chaudières au fioul. Ceci va permettre de réduire de 70 % les émissions de CO2 de nos fabrications, alors qu’en parallèle, nos produits ont déjà une empreinte carbone négative de par leur nature biosourcée, avec l’utilisation de matières premières dérivées d’oléagineux de bois, ou de synthons produits par fermentation. Dans tous les cas, nos sources de matières premières sont européennes.

emploie six ou sept docteurs qui travaillent sur des projets de R&D internes et en partenariat avec l’Inra, le CNRS et l’Itech. Certains sont financés par l’Ademe ou par l’Europe.

Est-ce que vous ambitionnez de développer des produits à 100 % biosourcés ?

O.C. : En réalité, nous cherchons à aider nos clients à basculer vers la transition écologique. Pour cela, nous leur fournissons des produits biosourcés, mais pas uniquement.

En fonction de leurs marchés, ils peuvent avoir besoin d’ACV (analyse de cycle de vie), de calculs d’empreinte carbone, de produits équitables sourcés durablement, de produits sans COV… Nous les aidons dans la compréhension de leurs besoins.

La plateforme de Roussillon va accueillir les nouveaux projets d’Ecoat et de Seqens.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

En quoi consistent vos installations industrielles ?

O.C. : Ecoat est une société grassoise, créée en 2011, qui fête ses dix ans. Il y a cinq ans, nous avons acheté un local de 3000 m2 sur le site industriel de Roussillonen-Isère pour y installer un gros pilote. Au départ, sa capacité était de1200t/an.Puis,nousavonsinvesti etportélacapacitéà5000t/an, l’an dernier, grâce à l’ajout d’un réacteur. Désormais, notre projet est de monter une ligne complète pour atteindre les 10000 t/an, avec l’installation notamment d’un nouveau réacteur d’émulsions sous pression. Par ailleurs, la nouveauté est que nous allons utiliser les infrastructures de vapeur issue de biomasse du site pour chauffer nos installations, plutôt que d’utiliser des fluides thermiques chauffés par

© Osiris

Ecoat développe des polymères, à la fois biosourcés et en émulsion aqueuse.

Comment allez-vous financer cette nouvelle installation ?

O.C. : Pour limiter le montant de l’investissement, nous allons recourir à l’économie circulaire, ce qui va nous permettre de diviser par cinq le montant total. Nous sommes par ailleurs en cours de levée de fonds et nous allons recevoir un soutien du gouvernement dans le cadre de France Relance. Nous faisons partie des 105 lauréats de la 3e vague de l’appel à projets destiné à soutenir les investissements et la relocalisation dans les secteurs critiques. Le montant de la subvention n’est pas publié, mais il va représenter 40 % de l’investissement total.

Auriez-vous réalisé cet investissement sans le soutien de France Relance ?

O.C. : Sans ce soutien, nous aurions quand même investi dans cette nouvelle ligne de fabrication, mais pas de la même manière. On aurait peut-être réduit notre investissement ou cherché à lever davantage de fonds. Nous sommes «piégés» par notre forte croissance.

Nous devons accélérer notre processus de développement et passer à une capacité industrielle plus importante pour faire face à la croissance. En plus de notre investissement, l’an passé, nous sommes passés à une production en 2/8 à 3/8. Nous prévoyons le démarrage de notre nouvelle installation pour septembre 2021. •

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zoom | matériaux composites

ÉCOSYSTÈME

Altheoraredynamisesontissu industrielrégional Pour Mecelec Composites, la situation sanitaire a été un moment décisif pour intensifier ses décisions stratégiques.

En créant Altheora, la société souhaite redynamiser le tissu industriel en région Auvergne Rhône-Alpes, et accélérer la quatrième révolution industrielle.

Par Françoise de Vaugelas

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© Altheora

E

t si l’épidémie de Covid19 et les confinements avaient favorisé les prises de conscience crucialespourcertains?

C’est le cas du groupe Altheora, créé en mars 2021. Ce groupe est en réalité une transformation de la société Mecelec Composites. Au-delà d’un simple changement de nom, il s’agit d’une transformation en profondeur de la société. Altheora entend être un écosystème industriel symbiotique et vivant, dans le domaine des matériaux composites et des revêtements, implanté dans la région Auvergne Rhône-Alpes.

Autrement dit, un regroupement d’entreprises situées à proximité les unes des autres, permettant le partage d’expériences et de savoirfaire. Pour cela, la société a signé plusieurs partenariats, notamment dans le domaine de la R & D, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Grenoble (Isère).

Elle a également lancé, au début du mois d’avril, ses «Boosters », un appel à projets pour accompagner les projets industriels innovants dans le domaine des composites. « Nous avons un fonctionnement un peu similaire à celui d’une coopérative agricole : il y a un ancrage territorial avec une symbiose. Il y a cette notion de gagnant-gagnant », explique Bénédicte Durand, directrice générale d’Altheora. Avant

Bénédicte Durand, directrice générale d’Altheora

de poursuivre : « Évidemment, l’objectif premier d’une entreprise est d’être rentable pour être durable.

M a i s ê t re d urable, c’est aussi investir dans ses outils industriels, mais également sur ses collaborateurs et dans son tissu et son écosystème local ».

Afin de mener à bien cette transformation, Bénédicte Durand et ses collaborateurs ont profité du confinement en mars 2020 pour réaliser une série de séminaires et de groupes de travaux transversaux sur des thématiques portant sur la stratégie d’entreprise. « Ces séminaires, que nous avons baptisés « les 12 Travaux d’Hercule », ont été pour nous l’occasion de nous poser plusieurs questions : Où en sommes-nous ? Quelle direction voulons-nous suivre ? Où voulons-nous être en 2030 ? », se rappelle la dirigeante. Ces réunions ont permis à la société d’accélérer le processus de transformation RSE (responsabilité sociale et environnementale), entamé depuis l’arrivée de Bénédicte Durand à la direction, en 2015. La question majeure ressortie de cette série de

réunions est : « Quelle est la mission d’une entreprise industrielle dans le contexte d’aujourd’hui et pour les années à venir ? ». Car la crise actuelle a mis en exergue les enjeux écologiques, sociétaux et économiques de l’industrie. « Plus de 50 % de nos achats sont effectués dans la région AuvergneRhône-Alpes. C’est ce qui nous a permis, en particulier l’an dernier, de continuer à être approvisionnés, et ainsi de maintenir notre activité professionnelle », se rappelle Bénédicte Durand. Avant d’ajouter : « Nous voulons faire un modèle de ce lien territorial fort. Avant même que l’on en parle, nous croyions dans la relocalisation industrielle. Nous croyons dans la compétitivité d’un outil industriel en France, et d’autant plus au niveau local ».

Mettre l’accent sur la localité

En créant ce nouvel écosystème industriel, la dirigeante espère accélérer la quatrième révolution industrielle en participant à la redynamisation du tissu industriel local. « Altheora regroupe des acteurs de tous les niveaux de la TRL (Technology readiness level, ou niveau de maturité technologique, N.D.L.R.). Chacun au sein du groupe apporte ses connaissances et son expertise », pointe Bénédicte Durand. Et cette mise en commun des connaissances fait partie de l’ADN de Mecelec Composites. En effet, la création de Mecelec Composites reposait sur l’alliance des expertises respectives de Jean Rigaud, ingénieur mécanicien, et de Gabriel Noize, ingénieur électricien. En créant Altheora, Bénédicte Durand espère mettre cette mise en commun des savoir-faire au cœur de ce nouvel écosystème afin d’accomn°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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Mecelec Composites en bref

© Mecelec Composites

• Création : 1934 • Siège social : Mauves (Ardèche) • Activité : Transformation de matériaux composites et production de peintures industrielles • Chiffre d’affaires 2019 : 28,9 millions d’euros • Collaborateurs : 179 • Sites de production : Mauves, Saint-Agrève (Ardèche), Saint-Étienne de Saint-Geoirs (Isère), Bourg-lès-Valence (Drôme) et Cluj-Napoca (Roumanie)

Altheora est une transformation en profondeur de la société Mecelec Composites.

pagner la transformation RSE de chaque entreprise qui en fait partie, et ce, au niveau local. «Pour nous, ce n’est pas une révolution, c’est la suite logique.Lalocalitéestdéjàdansnotre ADN, nous souhaitons juste la mettre à une échelle plus importante », explique Bénédicte Durand. Pour ce faire, le groupe est structuré en trois pôles de compétences : Altheora Composites, Altheora Coatings et Altheora Shift. C’est dans le premier que l’on retrouve Mecelec Composites, figure de proue de ce pôle de compétences qui regroupe les savoir-faire technologiques et l’innovation au niveau des matériaux composites. Les secteurs de l’énergie, de la mobilité, du sport, des loisirs, de la santé et de l’aéronautique sont représentés au sein d’Altheora Composites. « On recherche de plus en plus des pièces qui sont techniques et qui ont un certain aspect. C’est pourquoi nous avons cherché à ajouter une compétence peinture à notre groupe», raconte la dirigeante. En ce qui concerne les secteurs des revêtements et de la peinture industrielle, ils sont soutenus par le pôle de compétences Altheora Coating. Enfin, le pôle Altheora Shift, à l’initiative des «Boosters», n’est autre qu’un accélérateur de projets innovants. « Nous avons des travaux de R & D concentrés autour de la plasturgie et des composites. Nous travaillons notamment avec le CEA autour de nouveaux matériaux. Nous avons également travaillé sur des matériaux biosourcés. Nous avons participé à un projet

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

pour la ville de Paris, pour la réalisation des toits des colonnes Morris en composite biosourcé », détaille Bénédicte Durand.

Aujourd’hui, Altheora comprend cinq filiales en son sein et réalise de nombreux partenariats en faisant l’alliance des trois coqs de la Bpi-

france : le coq bleu pour la French Fab, le coq rouge pour la French tech, et enfin, le coq vert pour la transition écologique. Reste à savoir si ce concept d’écosystème industriel symbiotique séduira les industriels de la région AuvergneRhône-Alpes. •

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zoom | économie circulaire

VALORISATION MATIÈRE

Lespare-brisestrouventunedeuxième viedanslespotsdepeinture

Afin de répondre à la nécessité de concevoir des produits écoresponsables, Initiatives Décoration a mis au point une gamme de peinture contenant 50 % de matière première recyclée. La société utilise des coquilles d’huîtres broyées et du PVB contenu dans des pare-brises usagés. À Rochefort, Françoise de Vaugelas

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© Françoise de Vaugelas

D

es coquilles d’huîtres et des pare-brises pour fabriquer de la peinture ? C’est ce que propose Initiatives Décoration. Créée en 1976, cette société était spécialisée dans les produits à destination de l’ébénisterie, pour la restauration et la protection des meubles, avant de se lancer également dans les peintures en phase aqueuse. Suite à son rachat par le groupe Oceinde en 2014, la société basée à Rochefort (Charente-Maritime) adopte une stratégie d’écoresponsabilité.

La première étape a été d’ajouter à son portefeuille une gamme de peintures biosourcées. « Nous avons fait notre entrée sur le marché des produits plus respectueux de l’environnement. Nous avons notamment signé une collaboration avec l’entreprise bretonne Félor qui a développé la peinture à base d’algues, Algo », précise Guy-Antoine de Lavenne, directeur général du groupe Oceinde. Il s’agit d’une gamme de peintures dont la résine alkyde en phase aqueuse est composée en grande majorité d’algues. « Le fonctionnement en interne de notre société se veut de plus en plus respectueux de l’environnement », explique Guy-Antoine de Lavenne.

Par exemple, la société est en train de supprimer les bouteilles d’eau en plastique pour les remplacer par des fontaines et des gourdes

Initiatives Décoration fabrique ses peintures Eco dans son usine de Rochefort.

mises à disposition des collaborateurs. En plus de sa démarche interne, la société a constaté une réelle demande de la part du consommateur pour des produits plus écoresponsables. C’est donc naturellement que l’entreprise a franchi une étape supplémentaire dans le domaine de la protection de l’environnement en s’intéressant à l’économie circulaire et en

présentant une nouvelle gamme de peintures : Eco. A fin de respecter son objectif de proposer une peinture responsable, la société a développé un produit contenant 50 % de matières premières recyclées : les charges et la résine. De plus, « la loi AGEC nous pousse à intégrer 30 % de matières premières biosourcées dans nos produits, même si le décret n’a pas encore été voté », précise Jean-Hugues Favereau, chef de projet et responsable de la veille réglementaire chez Initiatives Décoration. Les charges naturelles conférant une plus grande résistance à la peinture, l’équipe de recherche et de développement de l’entreprise a donc naturellement choisi les coquilles d’huîtres broyées pour remplir ce rôle. En ce qui concerne la résine, Initiatives Décoration s’approvisionne auprès de la société danoise Shark Solutions. Cet industriel européen recycle les pare-brises.

Plus précisément, il récupère le poly vinyle butyral (PVB) présent dans les pare-brises de véhicules. Ceux-ci sont composés de deux tranches de verre collées entre elles grâce à une couche de résine PVB. C’est cette dernière qui est récupérée par Shark Solutions, puis nettoyée et traitée de façon à produire une nouvelle résine.

L’utilisation de matières premières recyclées permet à cette gamme de produits d’avoir un bilan carbone inférieur à celui des peintures classiques. Quand une peinture solvantée affiche un bilan carbone de 600 g de CO2 par m² et qu’une peinture acrylique affiche 400 g de CO2 par m², la peinture Eco revendique un bilan carbone de seulement 55 g de CO2 par m². Elle affiche égalen°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

© Initiatives Décoration

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ment un taux de composés organiques volatils (COV) inférieur à un gramme par litre. Enfin, que serait un produit éco-responsable sans un emballage durable? La peinture est donc conditionnée dans des pots métalliques recyclables.

Les peintures Eco sont composées de coquilles d’huîtres broyées et de PVB issu de pare-brises.

Une production sur site

Autrefois dédiée à la fabrication de produits solvantés pour le traitement du bois, l’usine de Rochefort intègre désormais la fabrication de cette nouvelle peinture. Dans les entrepôts du site s’empilent résine, pigments, charges… Et comme le précise Guy-Antoine de Lavenne, « la peinture, c’est un peu comme de la cuisine ». Il n’est donc pas étonnant de croiser au fil des rayonnages des transpalettes équipés d’instruments de mesure afin de

Initiatives Décoration en dates

• 1976 : Naissance sous la marque Les anciens ébénistes • 1987 : Rachat des marques Lakeone et L’ébène • 1994 : La marque devient Les décoratives • 2014 : Rachat par le groupe Oceinde, basé à La Réunion • 2016 : Les décoratives devient Initiatives Décoration • 2019 : Premier accord de distribution en Chine

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

préparer les « ingrédients » nécessaires à la fabrication des lots de peintures. Une fois les mélanges réalisés, l’entreprise s’assure de la qualité des produits. «Chaque fabrication est toujours validée par notre laboratoire de qualité pour s’assurer que le lot respecte les cahiers des charges », explique Guy-Antoine de Lavenne, à l’entrée du laboratoire. Couleur, viscosité, pH, densité, opacité… tous les paramètres sont contrôlés par les techniciens de laboratoire. Si un lot présente la moindre anomalie, le mélange est « corrigé » afin que le produit respecte les qualités requises. Les données entrées dans un logiciel ainsi que des archives de plusieurs années permettent d’assurer une traçabilité exacte des lots. De plus, ces contrôles sont nécessaires de par la nature de la matière première. « Il s’agit d’une résine qui peut réagir à l’air », explique Clairette Mazières, ingénieure R&D chez Initiatives Décoration. Avant de poursuivre : « De plus, le PVB peut contenir des impuretés qui peuvent jouer sur l’aspect de la peinture ». « Nous avons un partenariat avec Shark Solutions afin d’améliorer le système de production de la résine ainsi que les conditions de stockage », ajoute Aude Salamero, également ingénieure R&D chez Initiatives Décoration. Une fois ces tests de qualité réalisés, le produit peut être expédié.

Bientôt en grande distribution ?

L’un des enjeux principaux désormais pour le succès des peintures Eco est de réussir à intégrer le marché de la grande distribution. « Il faut désormais que nous arrivions à convaincre la grande distribution que le consommateur final est intéressé par ce type de produits.

Les peintures biosourcées ou écoresponsables restent une niche, mais celle-ci s’élargit d’année en année », constate Guillaume Zehnacker, directeur commercial d’Initiatives Décoration. La société a donc choisi de réaliser une phase de tests

« Il faut désormais que nous arrivions à convaincre la grande distribution que le consommateur final est intéressé par ce type de produits.

Les peintures biosourcées ou écoresponsables restent une niche », Guillaume Zehnacker, directeur commercial. pour la commercialisation de son produit. La peinture est actuellement en vente dans une soixantaine de magasins d’une enseigne de grande distribution française spécialisée dans le bricolage et la rénovation de l’habitat, ainsi qu’en Belgique. « Si cette phase de tests s’avère stable, elle pourrait valider une mise sur le marché à plus grande échelle, dès le mois de septembre », avance Guillaume Zehnacker. Mais la société reste confiante quant à l’accueil du consommateur pour ce type de produits. En effet, dans de nombreux secteurs, la demande pour des produits plus respectueux de l’environnement, voire biosourcés, augmente depuis plusieurs années. Selon une étude Opinionway réalisée en 2019, « 90 % des consommateurs attendent des marques qu’elles s’engagent ou les aident à consommer mieux ». Et cette tendance s’est accrue avec la crise sanitaire résultant de l’épidémie de Covid-19. De plus, « certains de nos produits ont eu beaucoup de succès sur Internet au cours du premier confinement », constate Guy-Antoine de Lavenne. La société a même connu une embellie exceptionnelle à la sortie du premier confinement, lui permettant ainsi de réaliser une année 2020, meilleure que 2019, avec un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros.

Est-ce que cette tendance se confirmera en 2021 grâce à cette gamme écoresponsable? •

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zoom | société innovante

PROCÉDÉS SÉPARATIFS

Separativeréinventelachromatographie enalliantperformanceetdurabilité

Par Dinhill On

U

ne solution de rupt ure per met tant de révolutionner les opérations downstream de distillation, séparation et purification (DSP). C’est ce que promet la société Separative avec sa technologie novatrice de chromatographie. Créée en 2014, cette entreprise rhodanienne, implantée à Solaize, a développé un procédé de chromatographie multicapillaire (HPMC) permettant de gagner en productivité, et ce, tout en réduisant les coûts opératoires. « Cette technologie de chromatographie par capillaires était connue depuis longtemps, via des travaux qui datent de 1983. Nous avons repris l’idée en 2005, pour y apporter des innovations en vue de proposer une technologie de rupture pour l’extraction en phase liquide », détaille François Parmentier, directeur général de Separative.

Un matériau de colonne innovant

Habituellement, la chromatographie en phase liquide à haute performance utilise comme élément filtrant un lit compact de particules, qui nécessite d’opérer à de hautes pressions pour percoler le

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© Separative

La start-up Separative a développé une technologie de rupture pour les opérations de purification de molécules à valeur ajoutée : la chromatographie multicapillaire.

Cette innovation permet de gagner en efficacité sur la séparation, tout en limitant la consommation de solvants.

François Parmentier, directeur général de Separative.

fluide au sein de la colonne. « Pour ce type de procédé, la perte de charge est généralement très importante.

Nous avons donc eu l’idée d’utiliser des capillaires dotés d’une paroi poreuse pour parer à ces problèmes », explique François Parmentier. Les équipes de Separative ont ainsi conçu des colonnes avec un garnissage « en nid-d’abeilles » dans la matrice, constitué d’un ensemble de canaux ordonnés, rectilignes et parallèles.

Separative a également travaillé sur le garnissage de la colonne de chromatographie. Les colonnes classiques de HPLC sont constituées de monolithes de silice, élaborés par voie sol-gel. En règle générale, présentant tous des retraits importants lors de leur synthèse, les monolithes ne peuvent pas être obtenus en diamètres supérieurs à

quelques millimètres. La société Separative a pu lever ce verrou technique, en remplaçant l’usage de silice en poudre par une base de gel mésoporeux en silice ultrapure. « Ce matériau permet d’obtenir sans difficulté des objets monolithiques de 20 cm de diamètre sans aucun défaut. De plus, il a l’avantage de ne présenter aucun retrait au séchage, ce qui favorise une homogénéité des diamètres des capillaires pour une production à échelle industrielle », précise François Parmentier. Avant de compléter : « Ce substrat présente une surface spécifique de 250 m 2/g et sa tenue mécanique est équivalente à celle d’un matériau en céramique ».

Par conséquent, le procédé HPMC de Separative procure une performance de purification plus importante, en divisant le temps de l’opén°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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Cibler un large panel de marchés

En termes de stratégie, Separative souhaite commercialiser ses colonnes HPMC dès le niveau de la R & D pour ensuite descendre vers la production en aval. Pour approvisionner ses futurs clients, l’entreprise prévoit de se doter de son propre site de production dans les deux années à venir. « L’industrialisation aura lieu en France, soutenue par l’apport de subventions à hauteur de 2,4 millions d’euros.

Somme à laquelle s’ajoutent cinq millions d’euros de la part de nos actionnaires, parmi lesquels Agilent Technologies, entré au capital de Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

LA SOCIÉTÉ SEPARATIVE EN BREF

Le garnissage en «nid-d’abeilles» aide à limiter la perte de charge lors d’une chromatographie.

• Création : 2014 • Siège : Solaize (Rhône) • Effectif : 6 collaborateurs • Activité : concepteur et fabricant de solutions de chromatographie multicapillaire • Marchés cibles : pharmacie, chimie fine, pétrochimie, agroalimentaire, nucléaire • Partenariats :

- Financiers : Financière Florentine, Bpifrance, Agilent Technologies, Angels Santé, Les

© Separative

ration par 10 et avec un pouvoir accru de séparation. « Notre technologie contribue ainsi à obtenir des molécules existantes avec un coût réduit ou à rendre la séparation de certaines molécules possible d’un point de vue technico-économique.

Notre procédé s’avère près de 10 fois moins cher qu’une chromatographie en phase liquide traditionnelle ».

En effet, la solution de Separative permet à l’utilisateur d’opérer à des pressions relativement modérées (3 à 5 bar), ce qui évite les investissements onéreux dans des équipements haute pression en downstream. «La partie DSP, c’est ce qui coûte le plus cher dans une usine de production chimique. Cela représente 70 % du coût opérationnel », indique François Parmentier. En plus d’être économique, le procédé du groupe Séparative s’avère aussi écologique : en opérant à pressions basses, il permet de réduire la consommation énergétique des équipements. « De plus, notre solution nécessite deux fois moins de quantités de solvants par rapport à un procédé de chromatographie classique», précise le directeur général de Separative. Selon le dirigeant, l’arrivée sur le marché de sa technologie HPMC constitue un pas significatif vers l’intensification de procédés, permettant de décupler les possibilités en matière de conception pour les ingénieurs de process.

« La partie DSP, c’est ce qui coûte le plus cher dans une usine de production chimique.

Cela représente 70 % du coût opérationnel ».

François Parmentier, directeur général de Separative

Business Angels des Grandes Écoles, Programme Horizon 2020 - Scientifiques : Axel’One, IFP Énergies nouvelles, CNRS Axelera, incubateur Crealys, Novacité, RSI et Laboratoire de génie des procédés catalytiques (LGPC) • Distinctions : Concours Émergence de Bpifrance (2014), Concours i-Lab (2016), SME Instrument Phase 1 (2018), Accelerator EIC Pilot (2020)

notre groupe en 2019 », confie François Parmentier. Outre l’outil de production, ces moyens financiers supplémentaires serviront également à embaucher du personnel : Separative compte faire passer son effectif de six personnes, aujourd’hui, à 23 collaborateurs au premier trimestre 2023.

Avec sa technologie innovante de HPMC, la société Separative souhaite couvrir en premier lieu les besoins de la chimie pharmaceutique. « L’industrie de la production pharmaceutique est très consommatrice de chromatographies, et elle a toujours été pionnière dans les nouvelles technologies de purification et d’analyse de composés à haute valeur ajoutée. Le marché est donc suffisamment large pour s’y implanter.

Nous sommes déjà en contact avec de grands groupes du secteur pharmaceutique en Europe », indique François Parmentier. Avant d’ajouter : « Cela ne nous empêche pas d’envisager de nous étendre sur d’autres secteurs où la réglementation est moins contraignante que la pharmacie, comme la cosmétique, la pétrochimie ou encore l’agroalimentaire ».

Et avec le coup de projecteur lié au succès lors du concours européen de l’EIC Accelerator Pilot (programme de soutien financier aux PME pour l’innovation dépendant d’Horizon 2020), nul doute que Separative va décrocher de nouvelles collaborations. •

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zoom | éco-chimie

WEBINAIRE

L’écoconception,levierincontournable del’innovationdurable La société des experts chimistes de France (SECF) a organisé, le 23 mars dernier, un colloque en ligne sur l’éco-chimie. Cet événement a permis de prendre connaissance des différentes démarches d’écoconception en place chez les acteurs de l’industrie chimique pour proposer des produits innovants.

Par Dinhill On

U

lippe, administrateur du GT Écochimie de la SECF. Avant de poursuivre : « Dans ce cadre, la chimie verte et la chimie circulaire sont des démarches essentielles pour concevoir des produits durables ».

Différentes stratégies d’écoconception

Greentech a aidé à améliorer la filière de récolte des fruits du baobab.

© DR

sage de matières premières biosourcées, déploiement de procédés éco-respectueux, réutilisation de coproduits agricoles, recyclage, etc. L’éco-chimie a pris de l’importance avec l’émergence des problématiques environnementales, permettant de proposer des produits chimiques plus durables. C’est dans ce cadre que la Société des experts chimistes de France (SECF), via son groupe de travail dédié à cette éco-chimie, a consacré un webinaire à l’écoconception, le 23 mars 2021. Une conférence qui a réuni plusieurs acteurs industriels pour évoquer leurs démarches en la matière et partager leur vision de l’innovation durable. « Il est nécessaire d’anticiper pour minimiser les impacts environnementaux des produits, et ne pas dépasser les limites planétaires », indique Michel Phi-

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Du côté des conférenciers, chez Greentech, l’accent est mis sur le sourcing durable des matières premières. « Nous privilégions les achats durables en local et directement auprès des producteurs, et tout en respectant la biodiversité et les relations avec les fournisseurs.

Nous avons également initié un programme de revégétalisation pour équilibrer nos consommations de ressources et ainsi pérenniser les filières », détaille Edwige Ranouille, responsable de laboratoire chez Greentech. L’un des exemples les plus représentatifs de la politique de sourcing durable de Greentech concerne la filière baobab au Burkina Faso. Greentech utilise les fruits de cet arbre africain pour leurs graines (source d’huiles) et pour leur pulpe (source de sucres, d’acides gras et de mucilages) qui entrent dans la fabrication d’un ingrédient liposoluble. « Nous avons aidé à la création et au développement de coopératives de femmes pour la collecte et la transformation du baobab. Greentech a notamment contribué à améliorer les condi-

tions de travail, via du don d’équipements, la construction de locaux et le déploiement de bonnes pratiques de récolte, de préparation et de stockage des fruits », explique Edwige Ranouille.

Pour le groupe L’Oréal, l’écoconception de formules durables passe par deux principaux leviers : d’une part, le sourcing et la production de matières premières, et d’autre part, la fin de vie après usage. « Concernant le volet « sourcing », nous nous intéressons notamment à la renouvelabilité des ressources, déterminée par analyse au radiocarbone. De plus, L’Oréal est attentif à l’approvisionnement des matières, en particulier sur l’origine, pour garantir une traçabilité. Enfin, le groupe privilégie les ressources avec un indice de naturalité d’au moins 3,8. Cet indicateur analyse à la fois l’origine renouvelable d’un produit et l’indice de dénaturation au cours de son process de transformation/ extraction », précise Jacques L’Haridon, ingénieur de recherche chez L’Oréal. Pour ce qui est du volet «findevie»,legroupefrançaisprend en compte l’empreinte d’eau grise, qui regroupe les critères de biodégradabilité dans l’environnement et d’écotoxicité aquatique (sur des daphnies, des poissons et des algues). « Avec notre démarche « Sharing Beauty for all » achevée, nous avons ainsi amélioré le profil environnemental et social de 96 % de nos nouveaux produits. Via sa nouvelle stratégie « L’Oréal for the future », la société s’est notamment engagée à écoconcevoir 100 % de son portefeuille de produitsàl’horizon2030», souligne Jacques L’Haridon.

Du côté de chez Solvay, il est indispensable de distinguer le green washing de la vraie valeur environnementale d’un produit. « Le n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

Selon Suez, l’écoconception pourrait réduire l’émission de polluants émergents dans la nature.

© L’Oreal

point clé est la définition de « l’unité fonctionnelle » qui est la quantité de produit utilisée pour fournir un service donné : c’est le mode commun pour comparer différentes options », indique Guy-Noël Sauvion, Fellow Scientist Research & Innovation chez Solvay. Avant d’ajouter : « Il faut ainsi considérer les coûts (de fabrication et d’utilisation) ainsi que les impacts sur l’ensemble du cycle de vie ». Pour ce faire, Solvay a développé son outil SbyD (Sustainable

by Design) qui évalue à la fois l’analyse de cycle de vie et le coût économique des produits. « Cela permet de déterminer le coût environnemental, dénommé Seeval, en le monétisant selon des règles pré-établies. Ce qui permet d’effectuer des comparai-

L’Oréal analyse l’empreinte d’eau grise de ses produits.

sons éclairées et de prendre des décisions pertinentes, à la fois du point de vue économique et environnemental en matière d’écoconception», précise Guy-Noël Sauvion.

© L’Oreal

Écoconcevoir pour limiter la pollution chimique

Enfin, le groupe Veolia considère que l’écoconception doit servir à un plan plus ambitieux : celui de la transition chimique. « La pollution chimique constitue l’une des limites planétaires, cette problématique doit se traiter de manière transversale. L’écoconception peut aider à préserver l’environnement du relar-

LE BIOMIMÉTISME, MODÈLE D’INNOVATION DURABLE

Mais par où commencer pour concevoir des produits durables et innovants? La solution se situe peut-être dans un vaste laboratoire de R&D apparu il y a 3,8 milliards d’années : la nature. C’est pour parler de cette notion que le Centre d’études et d’expertise en biomimétisme (Ceebios) a réalisé une intervention au cours du webinaire de la SECF. «Le biomimétisme est une stratégie d’innovation pluridisciplinaire visant à s’inspirer du vivant et à utiliser ses propriétés remarquables. Par exemple, il est possible de s’appuyer sur la capacité de papillons mâles à détecter des hormones femelles à plusieurs kilomètres en vue de créer un capteur pour la détection d’explosifs. Un autre exemple est celui de l’ormeau qui a adopté une organisation des matériaux organiques de sa coquille pour gagner en

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

solidité», précise Dounia Dems, cheffe de projets Matériaux bio-inspirés du Ceebios. En matière de biomimétisme, il est recommandé de bien définir les caractéristiques des modèles vivants recherchés. Par exemple, pour trouver de nouveaux adhésifs, il est possible de s’inspirer du lierre qui combine l’adhésion chimique (via des nanoparticules d’arabinogalactane/pectine) et mécanique (poils racinaires desséchés). «La difficulté du biomimétisme est de traduire la nature en concepts fonctionnels, qui seront retraduits en produits reproduisant les caractéristiques», explique Dounia Dems. Avant de continuer : «À noter que mimer la nature n’est pas forcément la voie la plus écologique : en effet, le pétrole est bien un produit de la nature, mais ayant un impact important sur l’environnement».

gage de polluants émergents », explique Ismahane Remonnay, directrice des affaires réglementaires et des risques chez Veolia. Dans ce cadre, l’entreprise souligne la nécessité de développer de nouvelles approches pour recueillir des données toxicologiques sur ces substances. « Le développement d’analyses in silico ou d’autres méthodes alternatives peut servir à évaluer l’impact d’un composé sur l’environnement et sur la santé. C’est ainsi que nous avons développé une méthodologie dénommée OSOM (One Scoring for One Mixture), permettant de prendre en compte les deux impacts et de préconiser une prise de décision sur l’usage d’un produit », détaille Ismahane Remonnay. La méthode OSOM couple le danger potentiel sur la santé et l’écotoxicité pour attribuer un score de A à D. Les produitsclassésAetBpourrontfaire l’objet d’une stratégie de contrôle des rejets, tandis que ceux notés C ou D être soumis à une analyse de la meilleure option de gestion des risques (RMOA). Ce qui nécessitera l’arrêt de l’usage du produit, sa reformulation, sa substitution ou de travailler sur unprocédéde traitement.

«Actuellement en cours de validation au niveau de la Commission européenne, cette méthode s’inscrit dans les objectifs du Green Deal en Europe, dont l’un des axes est de s’orienter vers un environnement dépourvu de substances toxiques», conclut Ismahane Remonnay. •

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zoom | économie circulaire

VALORISATION DU CO2

© Piicto

LeprojetCarbon4Purarrive àsonterme

Mené dans le cadre du programme européen de recherche Horizon 2020, le projet Carbon4Pur se termine. Il donne une vision d’ensemble sur la conversion du dioxyde de carbone et du monoxyde de carbone en intermédiaires pour les polyuréthanes, dans une démarche d’économie circulaire.

L

e projet Carbon4Pur a été initié, en octobre 2017, dans le cadre du programme européen de recherche Horizon 2020-SPIRE-2017. Programme dont l’objectif est de soutenir des procédés chimiques innovants pour élaborer des produits à partir de monoxyde de carbone (CO) et de dioxyde de carbone (CO2), et d’en démontrer la faisabilité technique et économique dans un environnement industriel. Carbon4Pur, quant à lui, vise plus précisément à convertir le CO et le CO2 contenus

© Covestro

Par Camille Paschal

Mousse polyuréthane rigide produite à partir de CO2.

dans des effluents gazeux industriels en intermédiaires pour les polyuréthanes. Il s’est déroulé sur la période 2017-2021 et a été financé par l’Union européenne à hauteur de 7,8 millions d’euros.

Les objectifs phares du projet sont la réduction de l’empreinte carbone des intermédiaires de polyu-

HORIZON EUROPE SUCCÈDE À HORIZON 2020

Horizon Europe est le nouveau programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation pour la période allant de 2021 à 2027. Horizon Europe prend ainsi la suite du programme Horizon 2020, qui se terminait à la fin de l’année 2020.

Le nouveau programme de recherche et d’innovation de l’UE disposera d’un budget d’environ 95,5 milliards d’euros pour 2021-2027.

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L’un des objectifs du projet est de transformer l’industrie de l’UE pour une économie propre, neutre sur le plan climatique, circulaire et compétitive, incluant un approvisionnement durable en matières premières.

Dans ce cadre, le programme Horizon Europe soutiendra de nombreuses thématiques comme : les industries efficaces du recyclage visant à maximiser le

potentiel et à réduire la pollution, les symbioses industrielles, la valorisation du CO2 de l’industrie et des autres secteurs, les échanges d’énergie et de ressources entre installations industrielles, l’approvisionnement durable des matières premières et leur substitution ainsi que la maîtrise de celles-ci, la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

réthane de 20 à 60 % vis-à-vis des produits de polyuréthane actuels, et l’économie de 70 % de l’énergie du procédé par rapport aux procédés chimiques classiques.

Pour cela, le consortium cherche à mettre en œuvre une conversion directe du carbone du mélange gazeux d’une aciérie pour la production de polyols intermédiaires.

Après plus de trois ans de travaux, Liv Adler, coordinatrice chez Covestro, est revenue lors d’un webinaire bilan, en mars 2021, sur les différentes avancées du projet. « Nous avons étudié, sur le site de Gand (Belgique), deux techniques pour purifier les gaz émis par les industriesetenextraireleCOetleCO2 : l’oxydation catalytique sélective et le bouclage chimique à pression alternée. La première méthode, plus ancienne que la seconde, permet d’obtenir un flux composé de CO, CO2 , mais aussi de 50 % d’azote. La seconde technologie, quant à elle, produit un flux pur à 90 % de CO et de CO2 . Ces deux procédés sont n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com

LES 14 PARTENAIRES DU PROJET CARBON4PUR

encore à l’échelle du laboratoire. Le bouclage chimique est la méthode la plus efficace et celle qui a le plus de chances d’être développée à échelle industrielle ».

Le projet Carbon4Pur avait également pour objectif d’améliorer la conversion de ces gaz purifiés en polyols grâce à de nouveaux catalyseurs et procédés. L’entreprise allemande Covestro utilise la conversion catalytique pour transformer le CO et le CO2 en polyols.

Aujourd’hui, elle est capable de convertir 14 % du CO2 et 27 % du CO en polyols, les intermédiaires pour la fabrication de polyuréthane. L’entreprise belge Recticel transforme ensuite ces polyols en mousse polyuréthane rigide pour la fabrication de panneaux d’isolation. L’entreprise grecque Megara Resins utilise, quant à elle, les polyols pour produire des polyuréthanes dispersibles pour les revêtements. À la fin du projet, l’empreinte carbone des intermédiaires de polyuréthane a été réduite de 10 %.

Vue aérienne du port de Marseille-Fos, qui abrite notamment Covestro et ArcelorMittal.

L’étude d’une symbiose industrielle à Marseille

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

© DR

Depuis 2020, le consor t ium Carbon4Pur s’intéresse à un autre projet de valorisation de gaz industriels, cette fois sur le sol français. Il s’agit d’une étude de préfaisabilité sur la zone industrielle du port de Marseille-Fos (Bouches-du-Rhône) pour l’analyse d’une symbiose industrielle entre ArcelorMittal et Covestro, membres du conglomérat, séparés de 10 km. Les gaz issus des hauts fourneaux de l’aciérie d’ArcelorMittal seraient captés, traités puis transportés par un pipe jusqu’au site voisin de Covestro qui réutiliserait le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone pour synthétiser des polyols. Tout l’enjeu

Carte de la symbiose industrielle sur le port de Marseille-Fos.

Ce consortium comprend 14 participants de 7 pays européens : en Allemagne, Covestro, Dechema Gesellschaft für Chemische Technik und Biotechnologie (Société Dechema pour le génie chimique et la biotechnologie), Technische Universität Berlin (université technique de Berlin en Allemagne), RheinischWestfälische Technische Hochschule Aachen (université

de l’étude est de savoir quel va être l’impact de la construction d’un conduit de gaz sur l’environnement et l’économie du projet. Il y a également des enjeux techniques, réglementaires et technologiques et de nombreux obstacles sont à gérer : voies de chemin de fer, routes, port, forage pour le passage des pipes, zones environnementales à protéger… Les résultats de l’étude ont démontré qu’il y avait quatre scénarios possibles de passage pour le pipe qui connecterait les deux sites.

Deux semblent réalisables, mais présentent tout de même des challenges techniques, économiques et environnementaux. Le premier relierait directement les deux industriels en passant potentiellement sous les darses (bassins à l’intérieur d’un port méditerranéen) du port. Cet itinéraire pose deux défis majeurs : l’absence actuelle de corridor pour pipeline qu’il faudrait construire, et l’investissement au

technique de RhénanieWestfalie); en France, le CEA, ArcelorMittal Maizières, Grand Port maritime de Marseille-Fos, PNO Consultants; aux Pays-Bas Universiteit Leiden (université de Leyde); en Belgique Universiteit Gent (université de Gand) et Recticel; en Grèce, Megara Resins – Fanis Anastassios; au Royaume-Uni, Imperial College London; et en Suisse, South Pole Carbon Asset Management.

kilomètre qui est très élevé. Le second scénario envisage la possibilité de passer par l’Est. Dans ce cas, il n’existe que très peu d’obstacles techniques. Cependant, c’est le chemin le plus long, et par conséquent, le coût reste élevé.

Pour Sylvain Pichon, responsable de la transition énergétique pour le port de Marseille-Fos, «le projet permettraitpotentiellementd’implanter une nouvelle usine à faible empreinte carbone et d’augmenter l’attractivité de la zone par le développement d’un pipeline de gaz industriels. D’autant plus que le port de Marseille-Fos cherche à développer l’économie circulaire, la décarbonation et le verdissement de ses industries. » Même si le projet Carbon4Pur s’est terminé officiellement, fin mars 2021, il y reste encore des briques technologiques à consolider pour faire passer l’étude marseillaise à un TRL de l’ordre de 6, puis envisager une industrialisation.

Pour l’instant, aucun des deux industriels – ArcelorMittal et Covestro - ne souhaite financer le projet. Mais des bases solides ont été construites pour envisager une suite à l’échelle industrielle.

Pour Sylvain Pichon « l’ambition de ce projet pour les partenaires de Carbon4Pur est aussi de dupliquer cette solution d’économie circulaire sur d’autres sites industriels présentant des conditions d’accueil favorables, comme celles de MarseilleFos, avec potentiellement d’autres partenaires.» •

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zoom | économie circulaire

RECYCLAGE CHIMIQUE

PlasticEnergyveutconstruire uneusineàNotre-Dame-de-Gravenchon Dans le cadre d’une collaboration avec le groupe ExxonMobil, Plastic Energy va construire une usine qui convertira des déchets de plastique difficiles à recycler en huile de pyrolyse. Par la suite, cette huile sera utilisée comme matière première pour le vapocraqueur de NotreDame-de-Gravenchon.

Par Camille Paschal

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Plastic Energy a installé ses premières unités en Espagne.

sommes bien positionnés pour ajouter de la valeur grâce à notre expertise dans la fabrication de plastique et de produits à haute performance pour aider à faire avancer des projets comme celui-ci, qui fournissent des solutions durables. »

De multiples collaborations

Plastic Energy a également des projets du même type avec plusieurs autres pétrochimistes. En janvier dernier, Plastic Energy s’était allié avec le Saoudien Sabic pour créer un joint-venture baptisé Spear et concrétiser un partenariat entamé en 2018. Cette alliance a pour objectif la construction d’une unité de recyclage de plastique du même type, à Geleen, aux Pays-Bas, qui devrait être opérationnelle au deuxième semestre 2022.

Le groupe Total a, quant à lui, annoncé un projet de construction

© Plastic Energy

D

epuis 2018, le Britannique Plastic Energy et l’Américain Exxon Mobil collaborent pour la construction d’une usine de recyclage qui ouvrira ses portes en 2023. L’usine sera construite par Plastic Energy, près du complexe pétrochimique d’ExxonMobil à Notre-Dame-deGravenchon (Normandie), en France. Elle recyclera de manière chimique les plastiques mixtes, difficiles à recycler, pour produire une huile de pyrolyse, selon la technologie brevetée «Thermal Anaerobic Conversion (TAC) ». Cette matière première, appelée Tacoil, sera ensuite utilisée directement comme charge pour le vapocraqueur du site de Notre-Dame-de-Gravenchon. Alors que ce dernier produit 400 000 t/an d’éthylène transformé, notamment en polyéthylène, la nouvelle charge permettra donc d’accéder à des polymères circulaires certifiés et autres produits à haute valeur ajoutée. Sur la base des plans actuels, le projet devrait être l’une des plus grandes usines de recyclage avancé d’Europe, avec une capacité initiale de 25000 tonnes de déchets plastiques par an. La production sera augmentée pour atteindre 33 000 t/an dans un

avenir proche. Ce projet a reçu le soutien financier du gouvernement français dans le cadre de son Plan de relance et de son programme de subventions à l’aménagement du territoire. L’investissement, dont la décision finale sera prise à la mi-2021, restera à la charge du groupe britannique. ExxonMobil se contentera de louer un terrain, tout près de ses installations de raffinage et de pétrochimie, et d’acheter du Tacoil à Plastic Energy sur la base d’un contrat d’approvisionnement dont les détails n’ont pas été révélés. « Nos projets avec Plastic Energy démontrent comment l’industrie, le gouvernement et les consommateurs peuvent travailler ensemble pour construire un système plus circulaire afin de capturer la valeur du plastique post-utilisation », a déclaré Karen McKee, présidente d’ExxonMobil Chemical Company. « Nous

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com Des déchets difficiles à recycler mécaniquement peuvent être valorisés par pyrolyse.

d’usine à Grandpuits (Seine-etMarne). L’annonce remonte à octobre 2020 avec la communication de la création d’une société commune 60/40 entre Total et Plastic Energy. L’usine est également prévue pour 2023 avec une capacité de production de 15 000 t/an.

En avril 2021, le Britannique Ineos a également annoncé une construction d’unité de recyclage en association avec Plastic Energy, pour une mise en service, fin 2023.

La localisation de l’unité n’a pas été précisée, mais Ineos a déclaré que la nouvelle matière première a été transformée avec succès en polymères vierges grâce à son craqueur de Cologne, en Allemagne.

Plastic Energy possède déjà deux unités en fonctionnement en Espagne, à Séville, depuis 2014, et à Almeria, depuis 2017, avec pour client le groupe Repsol. De conception modulaire, ce type d’unité peut être intégré à des infrastructures existantes partout dans le monde. Interrogé par Les Echos en août 2019, Carlos Monreal, fondateur de la société, avait fait part de ses ambitions : « Nous visons 200 000 tonnes par an de capacité avec dix usines opérationnelles, fin 2021, et 400 000 tonnes par an, fin 2024, soit vingt usines, dont dix en Europe et dix en Asie du Sud-Est ». • Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

InfoChimie magazine : L’annonce du partenariat entre ExxonMobil et Plastic Energy remonte à 2018.

Que s’est-il passé en trois ans, jusqu’à l’annonce d’une construction d’unité ?

Olivier Dumas : Ce projet va dans le sens des objectifs d’ExxonMobil Chemical France qui souhaite être partie prenante dans tout ce qui est recyclage avancé ou chimique des plastiques. Néanmoins, il a fallu valider de nombreux aspects techniques. L’huile de pyrolyse est une nouveauté pour notre vapocraqueur. Il a fallu faire des analyses en laboratoire et évaluer les risques pour notre installation, sachant que l’on n’a pas encore pu essayer cette matière première en production. Il a fallu définir des spécifications pour le produit et entamer des discussions commerciales. De son côté, Plastic Energy a dû entamer des discussions avec la Dreal, notamment, pour obtenir les autorisations nécessaires à la construction, dont la décision finale sera prise à la mi2021. Ce serait une première pour ExxonMobil que d’avoir une alimentation de vapocraqueur à partir de recyclage chimique de plastiques. Auparavant, le groupe avait mené des essais aux États-Unis, à partir de sa technologie propre.

Est-ce qu’ExxonMobil va participer à l’investissement et à cette construction d’unité ?

O.D. : ExxonMobil va louer un terrain à Plastic Energy et lui acheter de la matière première dans le cadre d’un contrat commercial d’approvisionnement à travers un cahier des charges. Nous allons investir dans un pipeline de 2 à 3 km pour assurer la liaison entre l’unité et notre vapocraqueur, ainsi que dans des facilités de stockage et des analyseurs. En revanche, la construction et l’exploitation de l’unité est de la responsabilité de Plastic Energy. L’unité deviendra une des installations de la zone industrielle de Port-Jérôme au même titre que les installations d’ExxonMobil et celles des autres entreprises.

© ExxonMobil

© Pixabay

3 QUESTIONS À OLIVIER DUMAS, responsable des relations externes d’ExxonMobil

Que peut représenter cette nouvelle source de matière première au regard de la capacité du vapocraqueur de Notre-Dame-deGravenchon ?

O.D. : Plastic Energy a annoncé la construction d’une unité qui traitera au départ 25 000 t/an de déchets et jusqu’à 33 000 t/an. Le vapocraqueur de NotreDame-de-Gravenchon a, quant à lui, une capacité de 400 000 t/an d’éthylène. Il a la particularité d’être assez flexible avec la possibilité d’utiliser des matières premières gazeuses et liquides, ce qui lui permettra de traiter cette nouvelle matière première. Ce qu’il y a de remarquable dans ce projet, c’est sa circularité. À quelques kilomètres de distance, on va traiter des déchets plastiques qui seront transformés en éthylène, puis en matière plastique vierge, car à Notre-Damede-Gravenchon, le vapocraqueur est directement relié à des unités de production de polyéthylène et de polypropylène.

Propos recueillis par Sylvie Latieule

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cahier | peintures, encres et adhésifs

© FouchaMuyard

L’ÉDITO DE L’AFTPVA*

Jean-Claude Saal Président de l’AFTPVA

Le grand virage

Cette fois-ci, c’est la bonne! Le vert, le bio, l’éco en peintures sont lancés pour de «vrai», comme disent les enfants. En ce moment passe sur nos écrans, à une heure de grande écoute, un «publi-reportage» d’une grande enseigne de distribution vantant à plein les peintures décoratives sans odeurs, sans produits toxiques, faites qu’avec des matières naturelles, et de citer coquillages, algues, etc. Là, nous y sommes, le grand virage est pris «pour de bon» et tout retour en arrière semble bien difficile!

Et tout prouve que même un effondrement du baril de pétrole ne remettra pas en question cette tendance! Quand un si grand distributeur passe un tel message clair et explicatif directement au grand public, le passé nous a toujours montré la force d’un tel mouvement, et l’irréversibilité de la chose. L’automobile avec l’électrique étant l’exemple le plus marquant, surtout s’agissant là d’un marché d’une tout autre taille!

Pour aller dans ce sens, L’AFTPVA, une fois de plus associée à nos amis de la SECF, va programmer pour le 24 juin prochain, un webinaire technique sur le thème de l’écoconception des peintures. Une bonne partie de nos matières premières «classiques» va être remise en question, certaines disparaîtront, quand d’autres apparaîtront.

Mais revenons à cette publicité, le présentateur de l’enseigne précise, après tout un tas de vertus, un séchage un peu plus lent, mais sur ce point comme sur tant d’autres, nous pouvons faire confiance à nos industriels de la chimie pour résoudre et améliorer sans cesse les performances de cette nouvelle génération de peintures de l’avenir.

Associativement vôtre * Association française des techniciens des peintures, vernis, encres d’imprimerie, colles et adhésifs

SOMMAIRE

• Filtration Adjuvants organiques de filtration par précouche : les solutions de JRS Rettenmaier • Liants L’ultra-performance des acryliques à morphologies avancées

En partenariat avec

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FILTRATION

Adjuvantsorganiquesde précouche : les solutions Spécialisé dans l’élaboration et la transformation de fibres végétales et d’ingrédients d’origine naturelle, JRS Rettenmaier propose différentes solutions pour le marché de la peinture.

En plus de ses additifs multifonctionnels, il fournit également des adjuvants organiques de filtration par précouche.

L

e groupe JRS Rettenmaier est le leader mondial dans l’élaboration et la transformation de fibres végétales et d’ingrédients d’origine naturelle issus principalement du bois, de la cellulose,decéréales,defruitsetd’algues.

Les secteurs d’application sont multiples et couvrent principalement la filtration, la pharmacie, l’alimentation humaine, la nutrition animale (feed et petfood), la cosmétique, la détergence, le bâtiment, la construction des routes, l’industrie chimique, les applications techniques, les litières végétales et de nombreuses autres applications.

En complément des additifs multifonctionnels et biosourcés, destinés notamment au marché de la peinture, JRS Rettenmaier propose des adjuvants organiques de filtration par précouche.

La séparation solide-liquide est une opérationdepurificationmécanique indispensable à la bonne exécution globale d’une fabrication et à la qualité du produit fini. Elle intervient donc dans un grand nombre de procédés et peut être conduite selon différentes méthodes et technologies, etce,essentiellementenconsidérant la taille des particules à éliminer.

Parmi les différentes techniques existantes, la filtration par précouche bâtie avec un adjuvant de filtration permet des filtrations microniques dont les seuils de coupure se situent dans le domaine [3-15] µm.

Adjuvants organiques de filtration

Les adjuvants organiques de filtration élaborés à partir de matières vén°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

aftpva. org

Usage et intérêts

Ils sont utilisés dans des secteurs très variés : boissons (vins, bière…), agro-industrie (glucose, sucre, huile, gélatine…), chimie (organique, minérale) et transformation du métal (purification huile de coupe, lubrifiant de laminoir…).

L’objectifestd’éliminerlessédiments, soit constitutifs de la matière première, soit générés par les réactions oulesopérationseffectuées,etlesauxiliaires sous forme de poudre mise en œuvre au cours du procédé, catalyseurs,charbonactif,neutralisant…

Leur recours est nécessaire quand les filtrations par exclusion simple atteignent leurs limites, se traduisant par une qualité de séparation insuffisante et un colmatage trop rapide du média séparateur.

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

Lesadjuvantsorganiquesdefiltration se mettent en œuvre sur tout type de filtre, et grâce à leur morphologie, en se déposant sur un média, forment une couche (précouche dans le cas présent) présentant une porosité interne. Cette configuration contribue au transfert du liquide à travers la précouche mais aussi, d’une part, à la rétention et à l’accumulation des impuretés solides à la surface de la précouche, et d’autre part, à piéger les particules les plus ténues au sein même de la précouche.

La filtration par précouche permet d’atteindre les objectifs de séparation solide-liquide recherchés et de protéger la toile de filtration d’encrassements précoces et parfois irréversibles. L’utilisation des adjuvants organiques de filtration autorise, grâce à leur compressibilité, une excellente récupération du liquide à valoriser et donc limite la quantité de déchets fatals qui trouvent des exutoires bon marché voire rémunérateurs.

Leur emploi s’inscrit dans une triple démarche écologique, efficace et économique.

Développement

Au-delà des fibres conventionnelles, sont produites des fibres imprégnées d’agents fonctionnels. Celles-ci, en plus de leurs propriétés habituelles apportent de nouvelles performances applicatives en présentant des capacités de purification chimique, puisqu’elles concourent à l’élimination des métaux dissous, des savons ainsi qu’à celle des composés organo-métalliques.

Vue de la poudre de cellulose micronisée Arbocel B 00 par microscopie électronique.

© JRS Rettenmaier

gétales, naturelles et renouvelables, et en particulier de matières cellulosiques, constituent une famille plutôt récente. Ils sont produits par micronisation de fibres de cellulose (Arbocel) ou de fibres de bois raffiné (Filtracel EFC) ou de fibres de bois (Filtracel NF), ce qui conduit à l’obtention de grades dont la distribution de longueur fibreuse est restreinte et contrôlée. Ces grades, qui permettent de répondre aux différentes configurations rencontrées, se répartissent dans quatre grandes classes, identifiées comme : - Poudre (longueur moyenne de 20-60 µm) - Fibres courtes (longueur moyenne de 60 -120 µm) - Fibres moyennes (longueur moyenne de 120-300 µm) - Fibres longues (longueur moyenne de 300-900 µm)

© JRS Rettenmaier

filtration par de JRS Rettenmaier

Vue de la poudre de cellulose micronisée Arbocel C 100 par microscopie électronique.

Source JRS Rettenmaier

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cahier | peintures, encres et adhésifs LIANTS

L’ultra-performance des acryliques à morphologies avancées Celanese est mondialement reconnu comme fournisseur de dispersions vinyliques sur les marchés des peintures et revêtements. En revanche, beaucoup ignorent encore son savoir-faire de pointe dans la chimie des acryliques. Les développements dans ce domaine sont remarquables.

Fig 1 : Morphologies des particules de dispersions acryliques.

L

esdispersionsacryliques sont largement appréciées des applicateurs pour leur qualité et durabilité, que ce soit pour des utilisations intérieures ou extérieures. Dans la plupart des cas, les dispersions acryliques sont dites « homogènes ». C’est-à-dire que la polymérisation de plusieurs monomères donne lieu à une particule avecunerépartitionhomogènedesa composition. Cependant, les cahiers des charges étant toujours plus exigeants : formuler sans coalescent, amélioration des performances mécaniques, chimiques, etc., il n’est pas toujours possible d’y répondre avec ce type de produit. C’est pourquoi, Celanese s’est penché sur cette problématique et a développé des dispersions de polymères à morphologie avancée (fig. 1).

Technologie Core-Shell

En contrôlant le processus de polymérisation, Celanese a su développer des particules avec deux zones bien distinctes, un noyau et une écorce. Chacune des deux parties ayant sa propre Tg. Leur écart pouvant être très important. La partie souple (Tg basse) Fig 2 : Équilibre entre résistance au blocking et élasticité optimisée. permet une formation de film à basse température sans ajout de coalescent (bas taux de COV). Et la partie dure (Tg élevée) apporte la résistance à l ’a b r a s ion hu mide, aux produits chimiques et au blocking.

Ainsi sont réunies des caractéristiques complémentaires au sein d’un seul et même produit.

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La Mowilith LDM 7459 (TMFF = 0 °C, Tg = -5/+65 °C), la dernièrenée de cette famille, a été spécialement développée pour formuler des peintures et laques intérieures murales de qualité premium à basses émissions de COV, avec une résistance chimique et une résistance aux taches optimisées.

Technologie à composition graduelle Maîtrisant la fabrication des polymères Core-Shell, Celanese a voulu aller plus loin et a développé une technologie brevetée et unique sur le marché. Avec les particules CoreShell, il existe une relation linéaire entre la résistance au blocking et l’élasticité. Plus la résistance au blocking est élevée, moins le produit est élastique, et inversement (fig. 2).

Or dans certains cas, l’allongement du film est une propriété primordiale pour éviter les fissurations sur des supports travaillant dans le temps, comme par exemple le bois.

Aussi, Celanese a créé la technologie à composition graduelle (GC) où une transition progressive de la composition de la particule se fait de la partie souple à la partie plus dure (1). Elle offre donc un allongement optimisé pour une même résistance au blocking. Cette technologie permet d’accéder à des performances inatteignables, même avec des technologies Core-Shell.

LaMowilithLDM7510(TMFF=0°C) fait partie de cette nouvelle génération de dispersions acryliques, elle a été conçue pour formuler des peintures brillantes, vernis, et laques à basses émissions de COV. Celanese peut ainsi répondre à toutes les exigences de performances grâce à sa large gamme de dispersions acryliques innovantes.

Plus d’informations : coralie.barreca@celanese.com, support technique – peintures et revêtements

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

solutions | procédés PURIFICATION

La société Siva commercialise le Smart SIVALab, un nouveau modèle d’unité de filtration tangentielle.

Destiné aux laboratoires de R & D, cet équipement permet à l’utilisateur de procéder à différents types d’opérations de séparation membranaire au sein d’une même installation.

Par Dinhill On

F

aciliter le développement de procédés membranaires pour les équipes de R&D : c’est une des raisons pour lesquelles le spécialiste des unités de filtration tangentielle sur mesure Siva a lancé sur le marché son modèle d’unités Smart SIVALab. Cet équipement miniaturisé de filtration tangentielle se destine aux applications de clarification, de concentration, de séparation ou encore de purification pour des volumes allant du litre jusqu’à la vingtaine de litres. « Nous avons développé cette unité pour répondre à la demande des laboratoires académiques et industriels. Ils souhaitaient bénéficier d’un appareil polyvalent de filtration pour la réalisation d’études de faisabilité et la production de petits volumes d’échantillons », indique Laurent Grospelly, directeur technique

Le Smart SIVALab en bref

• Principe : filtration tangentielle • Modes de filtration : microfiltration (1,4 à 0,1 µm), ultrafiltration (100 à 2 nm), nanofiltration (2 à 0,5 nm) et osmose inverse • Volumes opératoires : de 1 à 20 litres • Applications : clarification, concentration, séparation, purification, etc.

• Marchés cibles : bio-industries, cosmétologie, environnement, chimie fine, chimie verte, extraction végétale, agroalimentaire

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chez Siva. Avant de poursuivre : « Cet équipement aide les équipes de recherche à déterminer quels membrane et seuil de filtration conviennent le mieux pour répondre à leur cahier des charges. Donc il s’agit avant tout d’un équipement pour faire des essais qualitatifs en amont d’une industrialisation ».

Le Smart SIVALab est conçu pour pouvoir mettre en œuvre différents domaines de filtration, que ce soit de la microfiltration (1,4 à 0,1 µm), de l’ultrafiltration (100 à 2 nm), de la nanofiltration (2 à 0,5 nm), et même de l’osmose inverse (pour la séparation d’espèces ioniques). « À notre connaissance, sur le marché, il existe peu d’équipements unitaires, polyvalents et compacts capables de mener l’ensembledecesopérationsdefiltration de manière aussi qualitative », insiste Laurent Grospelly.

Choisir la membrane en fonction de ses besoins

La société Siva a conçu son Smart SIVALab de telle sorte qu’il puisse parfaitement s’adapter à différents types de membranes selon les exigences des conditions opératoires. « Notre unité peut tout à fait accueillir des membranes céramiques pour les opérations de microfiltration et d’ultrafiltration. Elles ont l’avantage d’être inertes, donc sont idéales pour la chimie, par exemple en conditions sévères de pH ou de tempéra-

© Siva

Un outil polyvalent filtration tangentielle en filtration pour la R&D

ture. Mais le Smart SIVALab peut tout aussi bien héberger des membranes organiques, en particulier pour la nanofiltration et l’osmose inverse », explique Laurent Grospelly. Avant de poursuivre : « La possibilité de choisir entre les deux types de matériaux procure une grande flexibilité à l’utilisateur ».

De plus, l’équipement couvre une large variété de géométries, pouvant s’appuyer sur des membranes tubulaires, à fibres creuses, spiralées ou planes. En outre, le Smart SIVALab est entièrement équipé de capteurs de mesure connectés, aidant l’industriel à récupérer puis exploiter ses données expérimentales informatiquement. « Avec cet équipement, Siva ne déroge pas à son métier d’équipementier sur mesure. Il est ainsi possible pour le client d’avoir une unité entièrement adaptée à ses besoins, que ce soit au niveau de la conception (Atex, par exemple), des matériaux utilisés, des revêtements de protection, de l’instrumentation, etc. », indique Laurent Grospelly.

Avec son nouvel équipement Smart SIVALab, Siva cible un large panel de marchés industriels qui nécessitent des opérations de développement et d’optimisation en filtration tangentielle. « Cet équipement polyvalent est lancé à destination des applications en bio-industries et en cosmétologie.Maisilpeuttrèsbienintéresser d’autres utilisations comme en chimie fine, en chimie verte, en agroalimentaire, en environnement ou encore dans l’extraction végétale», précise Laurent Grospelly. • n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com MESURE

Vega vient de sortir une nouvelle gamme de trois capteurs autonomes à très longue durée d’action. Sans fil et destinés notamment à des solutions de stockage, ces équipements préfigurent ce que pourrait être l’utilisation de radars à l’avenir.

Avec un recours accentué à l’IoT.

© Vega

Par Nicolas Viudez

Un capteur autonome et sans fil

L

a technologie radar continue d’évoluer. Un des leaders du marché, Vega, mise pour son nouveau produit sur un critère primordial pour faciliter l’installation, en basculant sur une technologie sans fil. Si les innovations se multiplient sur ce secteur, Vega conserve sa coloration industrielle et s’adresse notamment aux industries pharmaceutiques et agroalimentaires. Connu pour ses radars de niveau, le groupe familial allemand est parti d’un constat simple pour concevoir sa nouvelle gamme de capteurs : l’utilisation de radars sur un site industriel a longtemps été ralentie par des problématiques purement techniques telles que la nécessité d’avoir recours à un câblage supplémentaire et le besoin en alimentation électrique pour l’équipement, sans compter le poids financier de l’acquisition et de l’installation de ces appareils. Avec sa gamme de capteurs autonomes Vegapuls Air, déclinée en trois modèles, Vega veut démocratiser l’utilisation du radar pour des applications sur lesquelles le recours au radar demeure encore marginal. Les capteurs autonomes développés par Vega offrent des applications nombreuses et variées. Les radars peuvent toucher différents domaines d’activités allant de la gestion des déchets et

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

de l’eau, à la supply chain (avec des applications pour le stockage et le transport) et permettent d’optimiser les approvisionnements, l’utilisation des ressources, et d’anticiper et de réaliser des économies de fonctionnement. Vega met ainsi en avant la facilité d’installation, la mobilité et l’autonomie du capteur Vegapuls Air 23 pour en faire une solution parfaite pour le suivi des stocks dans les cubitainers mobiles type IBC, très utilisés pour le stockage et le transport des produits dangereux. Les capteurs Vegapuls Air 23 permettent ainsi de mesurer à travers le plastique du cubitainer, sans avoir à ouvrir ou à modifier le conteneur. Avec un appareil radar, le contenu de l’IBC peut être mesuré lors de son stockage ou pendant son transport et cela plusieurs fois par jour. Les valeurs de mesure et la position géographique sont transmises par radio à un cloud sécurisé. Une technologie qui permet d’obtenir un aperçu du stock en temps réel et ainsi de mieux maîtriser ses approvisionnements ou d’optimiser sa logistique. Autre avantage du radar, en comparaison avec d’autres technologies, notamment les ultrasons, son insensibilité à l’encrassement, à la poussière et aux variations climatiques. La technologie radar avec des capteurs 80 GHz fournit ainsi des mesures précises, quelles

Les trois nouveaux Vegapuls Air.

que soient les conditions environnantes. Sans fil et dotés d’une alimentation par batterie qui leur assure jusqu’à dix ans d’autonomie, ces capteurs sont mobiles et fonctionnent par ailleurs sans entretien.

Un radar qui met le cap sur l’IoT

Car c’est l’autre tendance forte d’évolution dans ce secteur, le recours à l’application des technologies de l’Internet et de l’Internet des objets à l’industrie, qui permet de connecter les équipements industriels et les capteurs aux systèmes d’information des laboratoires. Accessibles en temps réel et à travers le monde, les données peuvent être récupérées via le logiciel appelé Vega Inventory System ou être transférées vers le système d’information de l’utilisateur. Cette interconnexion permet la récupération et le stockage de données qui facilitent la supervision, l’aide à la décision et l’automatisation des process. En exemple d’application, Vega mentionne que l’analyse des données collectées peut notamment permettre d’imaginer des systèmes prédictifs et ainsi d’optimiser les process. Les valeurs mesurées par le capteur sont transmises au logiciel de supervision Vega Inventory System de manière sécurisée. •

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solutions | usine PROCESS

De nombreux réservoirs industriels sont sujets à la corrosion. Avec le temps, la paroi du réservoir va ainsi s’amincir et représenter une menace importante. Dans ce contexte, Invert Robotics continue d’innover en équipant ses robots à chenilles à vide et hybrides d’un testeur d’épaisseur par ultrasons (UTT). Cet outil haut de gamme peut être facilement monté devant le robot : 5 minutes suffisent pour l’installer et le retirer. Le robot Invert Robotics peut mesurer l’épaisseur de la paroi d’une large gamme d’actifs en acier, acier inoxydable et aluminium. La technologie utilisée est d’une grande précision pour garantir le respect des normes en matière

SÉPARATION

TAMISEUR TOURBILLONNAIRE AVEC SYSTÈME DE DOSAGE

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prévu. Sa maniabilité permet aussi d’inspecter toutes les surfaces internes de l’équipement, y compris les tuyauteries et les conduits. Le robot peut par ailleurs aller n’importe où, grimper même à l’envers, et fonctionner sur n’importe quelle surface lisse pour fournir instantanément des diagnostics précis à 360°.

https://invertrobotics.com

DÉSULFURATION

Sika accélère le processus de calibration des capteurs de température grâce à deux nouveaux calibrateurs portables : TP 37450E.2 et TP 37450E.2i. Ils sont dotés d’une capacité d’enregistrement de deux voies de mesure. Le volume de leur enceinte de 60 x 150 mm permet de calibrer jusqu’à 450 °C simultanément sur plusieurs sondes de température. De plus, le système de ventilation breveté garantit de très courts temps de montée et de descente de température, diminuant ainsi la durée consavérificacrée aux vérifications. Le système d’aération directe du puits sec permet d’atteindre des temps de refroidissements re une précicourts. Il off offre d’affichage d Le calibrateur sion d’affichage de de sonde de ± 0,2 °C avec une stabilité température de ± 0,010 °C. Il intègre un TP 37450E.2. écran industriel tactile LCD de 7” via lequel l’utilisateur est guidé dans sa tâche par une arborescence de menu intuitif. Outre la vérification en bloc sec, il permet d’ailleurs d’étalonner les thermomètres à infrarouge et les sondes de surface. Un seul appareil est donc nécessaire pour diverses configurations.

Les pompes péristaltiques Bredel de Watson-Marlow Fluid Technology Group (WMFTG) permettent un process de désulfuration des gaz de combustion (DGC).

Elles autorisent un meilleur contrôle des process et une réduction des coûts Opex (dépenses opérationnelles). Les pompes Bredel fonctionnent à sec et sont autoamorçantes. Le principe de pomPompe péristaltique page est basé sur Bredel. un tube en caoutchouc renforcé, écrasé par des galets, ce qui aspire le contenu et propulse le produit hors de la pompe. Ainsi, le fluide transporté n’est en contact qu’avec le tuyau, ce qui le rend idéal pour la manipulation de produits chimiques agressifs ou abrasifs, comme la chaux. Ces pompes ne nécessitent quasiment pas d’entretien car il n’y a ni joints, ni vannes, ni membranes, ni presse-étoupes, ni rotors, ni stators, ni pistons. La conception en rotor unique de ces pompes protège les roulements du réducteur contre les surcharges.

© Sika © Azo

www.azo.com

Le robot pour l’inspection des cuves d’Invert Robotics.

MESURE

Des pompes péristaltiques pour les gaz de combustion

www.sika.net

© Watson Marlow

Des calibrateurs de sondes portables

Le tamiseur tourbillonnaire DA 360 de la société Azo France est conçu pour le tamisage de contrôle et de sécurité, le fractionnement, la séparation des corps étrangers, la dissolution des grumeaux et l’aération des produits. Il possède un système de dosage intégré rendant tout dispositif de dosage en amont non essentiel.

Son faible encombrement vertical lui confère une intégration simplifiée dans les systèmes existants. Cet appareil est entièrement démontable sans outils, comme notamment la vis de dosage qui se démonte grâce à des fermetures rapides.

Cet outil de tamisage est positionné sur un rail de guidage le rendant amovible et pivotant. Le tamiseur tourbillonnaire est en acier inoxydable et offre une interchangeabilité des tamis rapide.

Tamiseur tourbillonnaire DA 360.

d’équipements et de procédures. Invert Robotics utilise en effet la sonde Olympus, l’une des plus répandues dans l’industrie. L’Olympus D790-SM haut de gamme sert de transducteur standard.

Sa sonde à double élément pitch-catch crée un trajet sonore en forme de V. L’eau (ou le mélange eau/gel) est acheminée vers la tête de la sonde pour relier la transmission des ultrasons. Ces câbles seront combinés avec le câble ombilical UTT d’Invert Robotics. Le système venu de Nouvelle-Zélande permet de garder un œil sur l’équipement à distance et d’identifier toutes sortes de défauts, tels que les fissures, les piqûres ou le nettoyage incomplet afin d’éviter tout im-

© Invert Robotics

Unrobotpourl’inspectiondescuves

www.watson-marlow.com/fr-fr/

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com ©Emerson

PROCESS

Despompesrésistantes pourlachimiefine

Les pompes de la série RMI ISO/DIN de Richter, dotées d’un revêtement en PFA, disponibles chez Lewa, ont été conçues pour les fluides pour lesquels l’acier inox et les matières plastiques classiques ne samment résistants sont pas suffi suffisamment à la corrosion. Elles existent en plusieurs tailles, en version normalisée et monobloc pour des HMT jusqu’à wa 72 mètres et des débits © Le jusqu’à 120 m3/h avec Lewa propose ses une pression de design pompes destinées de 20 bar. La série RMA à la chimie fine. au design ASME/ANSI est disponible en plusieurs tailles, en version normalisée et en version monobloc pour des HMT jusqu’à 155 m et des débits jusqu’à 320 m3/h, avec une pression de design de 20 bar. Les avantages de ces pompes résident notamment dans leur revêtement performant en PFA pur sans carbone, d’une épaisseur de 3 à 5 mm. Ce matériau offre une résistance au vide, une haute résistance aux produits chimiques et à des températures élevées jusqu’à 150 °C.

www.lewa.com

Le commutateur magnétique MTS TopWorx.

DÉTECTION

Un nouveau commutateur magnétique pour zones dangereuses La société Emerson vient de sortir le Magnetic Target Switch (MTS) TopWorx. Il s’agit d’une solution de détection de position prête à être installée et universellement certifiée pour les applications antidéflagrantes et de sécurité intrinsèque. Certifié pour les zones dangereuses, ce commutateur magnétique de type cylindrique est actionné par cible, et est conçu pour offrir des performances éprouvées TopWorx ainsi qu’une valeur de haute qualité dans des applications industrielles standard et extrêmes. Cet appareil présente des certifications universelles, notamment IECEx, Atex, UL et CSA. Le MTS TopWorx est en acier inoxydable 316 l, Résistant à la corrosion, le rendant adéquat pour une utilisation dans des environnements tels que le pétrole et le gaz, l’industrie chimique, l’énergie industrielle, les services publics sur site, l’exploitation minière, les déchets et les eaux usées.

www.emerson.com/topworx

ÉQUIPEMENT

UN PESAGE HAUTE RÉSOLUTION La société Mettler Toledo répond aux besoins des fabricants d’équipements, de machines et d’instruments avec son module de pesage APW (Automated Precision Weighning). Les capteurs de poids garantissent des pesages d’une grande précision, tout en permettant aux modules qui les contiennent d’offrir des hauts niveaux de linéarité, de répétabilité et de rendements.

De taille compacte, l’APW peut être utilisé dans des espaces restreints et complexes. L’APW est équipé d’une protection contre la surcharge, qui protège le capteur de pesage en cas de dysfonctionnement des équipements de manipulation ou d’erreurs lors de l’installation. Bénéficiant d’un indice de protection IP65, le capteur peut supporter des opérations de nettoyage au jet d’eau.

Jerome.Souchet@mt.com

MESURE

Une série de transmetteurs pour les environnements Atex Vaisala présente la nouvelle série Hmt370Ex de transmetteurs d’humidité et de température à sécurité intrinsèque.

La série est conçue spécifiquement pour les environnements dangereux et explosifs. L’intégralité du transmetteur peut être installée directement dans des zones explosives jusqu’à la zone 0 et la zone 20. Le transmetteur Hmt370Ex fonctionne de manière sécurisée et fi able, fiable, la sans boîtier de protection supplémena is Va taire. Avec son écran robuste, il © peut résister à une exposition continue aux environnements potentiellement explosifs, contenant des gaz ou des poussières Infl ammables. La série se compose du Inflammables.

La nouvelle série transmetteur et d’une large sélection de transmetteurs de sondes. Pour simplifi er les opérasimplifier de Vaisala. tions, le transmetteur est équipé d’un affichage graphique intuitif. Les sondes de mesure, détachables à la main, tout comme la facilité de la configuration et de l’étalonnage du produit réalisés au moyen du logiciel Vaisala Insight pour PC, permettent de procéder à la maintenance de manière intelligente, en réduisant les temps d’arrêt.

www.vaisala.com

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

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solutions | usine UN KIT D’ENTRAÎNEMENT AIMANTÉ

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www.sucovse.fr

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Le module d’entraînement F-TM Servo.

AUTOMATISATION

GUIDAGE

Une nouvelle solution avec mesure intégrée

Bosch Rexroth présente une nouvelle solution intégrée pour le guidage avec IMScompact. Il s’agit d’une solution de guidage à billes sur rail avec un système de mesure intégré, dès la taille 15. Il détermine la position du guide via une mesure sans contact, avec une précision absolue de ± 20 µm par mètre et une répétabilité de ± 1 µm, à des vitesses allant jusqu’à 5 m/s. Le corps du guide en acier protège le codeur intégré des interférences magnétiques, jouant le rôle d’une cage de Faraday, ce qui permet au système de mesure intégré de fournir des valeurs exactes, même en association avec des moteurs linéaires.

IMScompact est insensible aux poussières, aux chocs et aux vibrations. Ses dimensions sont les mêmes que celles des guides standard, elle peut donc être intégrée dans des configurations existantes. Le système de mesure est équipé d’une interface incrémentale 1 Vpp ou TTL et d’une interface de codeur absolu SSI. Le système peut mesurer des longueurs allant jusqu’à 17,8 m. L’utilisation de composants standard facilite le montage et la mise en route. Les guides linéaires aves système IMScompact sont configurables en ligne.

www.boschrexroth.fr

Un système d’entraînement à basse tension Le module F-TM Servo de Siemens enrichit la gamme des systèmes d’entraînement à très basse tension (24 à 48 V) Simatic Micro-Drive. Il se compose d’un module de commande (F-TM Servo), d’une périphérie décentralisée Simatic ET 200SP, de moteurs polyvalents et d’un câble unique pour une connectique simple. Le module F-TM permet d’assurer un positionnement dynamique et précis, dans un espace restreint, dans une plage de puissances pouvant atteindre 280 W. Le F-TM Servo est intégré au TIA Portal, comme le PDC Simatic Micro-Drive. Il se raccorde aux automates Simatic et s’intègre à la plateforme d’automatisation, réduisant les délais d’ingénierie et simplifiant la mise en service ainsi que la maintenance. La communication s’effectue via Profinet. La gamme Simatic Micro-Drive (PDC & F-TM Servo) est bien adaptée aux opérations de positionnement, notamment pour les machines de production, les actionneurs, les navettes motorisées pour magasins automatiques, les transstockeurs, ou encore pour les véhicules à guidage automatique (AGV). www.siemens.com/micro-drive

MOTEUR

Un système d’entraînement deux en un

La société Nord Drivesystems a mis au point la solution DuoDrive pour les systèmes d’entraînement dans l’industrie alimentaire et l’intralogistique. Il s’agit d’un moteur synchrone IE5+ à haut rendement intégré dans un réducteur hélicoïdal monotrain, ce qui permet d’optimiser le rendement du système.

Cette solution est compacte, a une densité de puissance élevée et de très faibles émissions sonores. Elle est équipée d’un système plug-and-play

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qui assure une mise en service simple. Le DuoDrive a un rendement pouvant aller jusqu’à 92 % et atteint un rendement système très élevé en charge partielle. La première taille de cet appareil couvre des rapports de vitesses de réducteur d’i=3,24 à i=16,2 et est conçue pour des plages de couple allant

© Nord

© Su

Suco-VSEFrancelance sur le marché français un nouveau kit d’entraînement à aimants permanents développés par la société allemande DST DauermagnetSystem Technik. Il répond aux exigences des applications avec agitateur, et couvre un large spectre de possibilités. Ce système peut convenir aussi bien en première monte qu’en retrofit. retrofit Grâce à la présence de paliers radiaux en composite graphite/ SSiC, il posLe kit sède d’entraînement une forte magnétique de DST. résistance aux fluides agressifs. Ces paliers étant facilement accessibles, les opérations de maintenance sont simplifiées. De plus, ils offrent d’excellentes propriétés pour le fonctionnement à sec. En optimisant la conception et le positionnement des paliers, DST a réussi à améliorer la concentricité. Enfin, pour des applications à faible pression, il suffit de sélectionner une cloche dans un matériau plus économique. Ce nouvel entraînement pour agitateur peut transmettre un couple statique de 2,5 Nm à 20 °C, selon une plage de pressions pouvant aller jusque 400 bar sous une température maximale de 350 °C.

Le système de guidage IMScompact.

La solution DuoDrive de Nord.

jusqu’à 80 Nm et des vitesses allant jusqu’à 1000 t/min. Le DuoDrive est compatible avec l’électronique d’entraînement Nord et peut être équipé de tous les diamètres courants d’arbres creux (de 20 à 40 mm) et de versions à bride (B5 et B14), ou d’un bras de couple.

www.nord.com

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

© Siemens

AGITATION

infochimie.com CAPTEUR

© ABB

CONTRÔLE À DISTANCE DE MACHINES TOURNANTES ABB lance son Smart Sensor pour les machines tournantes qui fonctionnent dans des zones dangereuses. Le capteur intelligent, sans fil, surveille les paramètres clés pour fournir des informations détaillées sur les performances et la santé des actifs tels que les moteurs et les pompes. Les équipements installés dans des endroits difficiles ou dangereux d’accès peuvent être surveillés à distance en toute sécurité.

En combinant la connectivité et l’analyse des données, les opérateurs peuvent planifier leurs activités de maintenance à l’avance, réduire les temps d’arrêt et prolonger la durée de vie des équipements. Ce Le Smart Sensor capteur offre une grande autonomie de d’ABB. batterie. Il est scellé à vie, avec un indice IP66/67, et peut être monté directement sur l’équipement en quelques minutes, à l’aide d’un simple support de montage. Le capteur communique avec les smartphones, les tablettes, les PC et les gateway en utilisant la technologie Bluetooth ou Wireless HART à faible consommation d’énergie. Une nouvelle conception d’antenne a permis d’étendre sa portée d’un facteur trois à quatre, ce qui signifie qu’une communication fiable sur des distances de quelques centaines de mètres (ligne de visée) est désormais possible.

www.abb.com

LABORATOIRE

© Hauschild

Un mélangeur centrifuge plus rapide La société Hauschild a mis au point son mélangeur centrifuge, le Hauschild SpeedMixer. Il permet de mélanger différents liquides et pâtes, des pâtes avec des poudres, une poudre avec une autre et diverses combinaisons de liquides et de poudres.

Et ce, même avec des matériaux aux propriétés physiques et chimiques différentes. Le Hauschild SpeedMixer permet un mélange extrêmement rapide, permettant ainsi de raccourcir le processus de développement de produit, d’analyse et d’assurance qualité dans le laboratoire. Pour ce faire, il est équipé de la technologie DAC (Dual Asymmetric Centrifuge). Elle se base sur le principe de double rotation du récipient de mélange. La combinaison des forces centrifuges travaillant sur différents plans permet d’obtenir un processus de mélange très efficace, qui se distingue par un résultat homogène, sans utiliser des Le mélangeur pales de mélange. L’appareil est doté d’une centrifuge technologie du vide permettant une d’Hauschild. extraction quasi complète de l’air. Le Hauschild SpeedMixer réalisant les mélanges dans des récipients jetables sans lames, il n’est pas nécessaire d’employer des produits supplémentaires pour le nettoyage de l’appareil. Il peut réaliser des mélanges allant de quelques grammes à 10 kg, et de quelques millilitres à une capacité nominale de 16 l.

www.hauschild-speedmixer.com

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

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solutions | tribune HSE LABORATOIRE DE CHIMIE

Lasécurité,unsujetàpartentière

Les laboratoires de chimie présentent des risques nombreux, certains très « visibles », comme la flamme d’un bec Bunsen, un évaporateur rotatif, un four, une odeur… D’autres invisibles, comme les risques Atex, les risques toxiques, les risques radioactifs, les risques sanitaires ou même les risques liés à la communication entre laborantins… Pourtant, chacun d’entre eux nécessite une attention particulière.

© DR

Q

Par Jean-Luc Audren, expert indépendant en sécurité industrielle

1) ARIA : Analyse, Recherche, Information sur les Accidents (cf. ARIA La référence du retour d’expérience sur accidents technologiques, developpement-durable.gouv.fr)

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uand on effectue une recherche sur la base accidentologique française gratuite ARIA1 avec le mot «laboratoire», le nombre d’accidentsrépertoriésestsupérieurà500!

Ce résultat certes important, est en trompe-l’œilcarlemot«laboratoire» est utilisé par plusieurs professions dans des contextes bien différents.

Si l’on est curieux et que l’on effectue une recherche sur la base accidentologique ARIA avec le mot, cette fois-ci, de «laborantin», le nombre d’accidents répertoriés tombe à 9 ! Mais quel neuf… Il y a tout ce que l’on retrouve dans une usine : réactions chimiques imprévues, matériel défaillant, défaut des laborantins (ou des opérateurs), mais aussi de l’encadrement, manque de formation, nonrespect des procédures, insuffisance dans l’organisation, et même dans le matériel de lutte contre l’incendie, ce qui paraît complètement surréaliste en France au XXIe siècle…

Si l’on revient à la recherche dans la base ARIA avec le mot «laboratoire»,desdramessuccèdent aux drames. Cependant, il est indéniable qu’il faut savoir tirer «profit» de ce retour d’expérience. On peut aussi investiguer au-delà de la base ARIA, dans la presse écrite, dans la base française EPICEA, dans la base américaine «process safety beacon» et tant d’autres, mais très souvent payantes. Néanmoins, gardons bien en tête que la physique et la chimie sontlesmêmespartoutsurlaplanète!

Et qu’un incident/accident au Japon pourrait nous concerner…

C’est ce que font les grands groupes : pister les near miss ou presqu’acci-

dents en français. Qu’est-ce c’est ?

C’est un événement où il ne s’est «rien» passé si l’on peut dire, ou pas grand-chose, mais que personne n’a envie de voir se produire une seconde fois! Même le Code du travail l’a incorporé à sa manière, mais il faut savoir le décoder : - à l’article L.2315-27 : « à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves…»; - à l’article L.4523-3 : « à la suite de tout incident qui aurait pu entraîner des conséquences graves…»; -àl’articleR.4523-4-1 :«lesaccidents ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves»; - à l’article R.4532-85 : «à la suite de tout accident ayant eu ou ayant pu avoir des conséquences graves»; - à l’article R.4643-34 : «…ayant révélé l’existence d’un danger grave, même si les conséquences ont pu en être évitées…».

Toutefois, aujourd’hui, tracer et étudier ces presqu’accidents, est devenu stratégique. Car savoir que son organisation est faillible, et en plus sans frais, est une information de première main qu’il faut savoir exploiter par rapport à ses concurrents…

De plus, pour concevoir un laboratoire, ou mettre à niveau son laboratoire existant, il existe des guides comme celui de l’INRS (cf. laboratoires de chimie - votre métier) avec toussesliensversdesproblématiques spécifiques, mais aussi toujours de l’INRS : Évaluation des sorbonnes : ND2301 de 2008; Sorbonnes de laboratoire : ED795 de 2009.

Une petite remarque historique : l’INRS a le grand mérite de mettre à jour certains de ses documents.

Dans le cas de son ED6015 de 2019, il paraît bon de signaler que les ver-

sions de 2012 et de 1999 présentent un intérêt supplémentaire, celui de leurs photographies. Cela permet de mesurer le chemin parcouru!

De même, Total a aussi son propre guide interne (GM-GR-HSE-002). Il existe aussi pour les hottes et les sorbonnesdelaboratoirelanormeeuropéenne NF EN 14175, ainsi que son développementfrançaisXPX15206.

Etenfin,ilexisteunepageWikipédia fort bien rédigée sur les laboratoires de chimie…

De plus, il paraît bien utile de redire que des réunions de sécurité mensuelles ou toutes les deux semaines sont nécessaires pour rappeler certaines règles et garder la vigilance sans ennuyer, ni faire peur. Créer du «liant» entre des êtres humains en général, et des laborantins en particulier, est fondamental pour accroître sa propre sécurité et celle des autres. Sur la route, ça s’appelle le code de la route. Dans un laboratoire de chimie, c’est plus petit, mais avec de nombreux risques de nature bien différente. S’il n’existe pas encore de code dédié, il existe des règles de bonnes pratiques, comme celles que nos aînés, les alchimistes, ont durement apprises, et que nous continuons à découvrir, avec de nouvelles molécules que nous créons.

Classons les Fichesde données de sécurité (FDS) qui donnent des informations précieuses sur notre sécurité. Mais ces FDS se mettent à jour!

On peut aussi comparer des FDS entre fournisseurs pour détecter un «écart» ou un changement de réglementation. À titre d’exemple, le règlement délégué (UE) n°2020/1182 du 19/05/20 (cf. https://aida.ineris.fr/consultation_document/43499)vaentreren vigueur le 1er mars 2022. Dans l’annexe de ce texte européen modifiant leCLP(Classification,Labelling,Packaging), le nombre de changements dans les mentions de danger (H) est impressionnant.Vérifiezbienauprès de vos fournisseurs leurs FDS révisées et les Équipements de protection individuelle (EPI) recommandés pour ces nouvelles mentions de danger! • n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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profession | nomination Directeur financier Le producteur de catalyseurs PQ Group a annoncé plusieurs nominations au sein de sa direction. Michael Feehan a été coopté aupostededirecteurfinancierpourremplacer Micheal Crews qui a décidé de prendre sa retraite en septembre 2021. Diplômé de l’Université de Notre-Dame-du-Lac et de Vilanova aux États-Unis, M. Feehan a débuté sa carrière au sein du cabinet d’audit Arthur Andersen avant de poursuivre son parcours chez KPMG. Ayant rejoint PQ Group en décembre2006entantqu’assistantaucontrôle financier, M. Feehan a exercé les fonctions de contrôleur principal entre 2008 et 2016.

Il a ensuite été coopté vice-président des finances et trésorier en mai 2016.

CHEVRON PHILLIPS CHEMICAL

MILLIKEN

Directeur général LasociétéChevronPhillips Chemical(CPChem)aofficialisé, le 1er mars 2021, plusieurs changements à sa tête. L’actuel président, Bruce Chinn, a été désigné pour prendre le poste de directeur général du groupe à compter du 1er avril2021.Cescooptationssontlaconséquence du départ de l’actuel p-dg Mark Lashier, qui a fait valoir ses droits à la retraite après vingt années de services. Après avoir exercé chez DuPont, B. Chinn a rejoint Chevron en 2006, où il a dirigé des activités dans le domaine du raffinage et des usines au Venezuela et aux États-Unis.

Présidente de la division Chimie La société Milliken a officialisé la nomination de Cindy Boiter au poste de v ice-présidente exécutive et présidente de sa division Chimie. Elle succède à David Moody qui a décidé de poursuivre d’autres opportunités en dehors du groupe.

Son mandat a pris effet le 15 mars 2021. C. Boiter a rejoint la division chimique de Milliken en 2012 en tant que directrice du marketing, de la stratégie et du développement commercial. Elle est ensuite devenue directrice financière de la division, où elle a joué un rôle essentiel dans sa croissance rapide. En 2018, elle est devenue la directrice de la stratégie de Milliken, où elle a dirigé les initiatives de planification stratégique de la société pour 2025 et supervisé deux acquisitions importantes.

Bruce Chinn

Cindy Boiter

© Milliken

Micheal Feehan

© CPChem

PQ GROUP

ilsbougent EXXONMOBIL

P-dg

Président À compter du 1er avril 2021, Jon Gibbs occupelepostedeprésidentdugroupeExxonMobil. Il prend la suite de Neil Duffin, qui a fait valoir ses droits à la retraite après 41 annéesauseindugroupe.Diplômédel’université du Missouri (États-Unis), J. Gibbs a rejoint ExxonMobil en 1993 en tant qu’ingénieur, et a occupé plusieurs rôles à responsabilité, notamment celui de responsable de l’activité en Indonésie, en 2013. En 2016,ilaéténommévice-présidentMoyenOrient et Asie Pacifique de la filiale ExxonMobil Development Company avant d’être promu président d’ExxonMobil Services Company en 2019.

© DR

Depuisle 1er avril 2021, Hélène Moreau-Leroy a pris les fonctions de présidente-directrice générale de Hutchinson.

D iplômé e de l’INSA de Lyon et titulaire d’un MBA international de l’université de Nouvelle-Angleterre (Australie), elle débute sa carrière au sein de groupes industriels tels que Thomson et Alstom dans des fonctions de responsable de bureau d’études, responsable pr o duc t ion et ac h at s à l’international. Elle rejoint le comité exécutif de Safran en 2013 et dirige la société Safran Transmission Systems, puisprend, en2018, ladirection du projet d’intégration de Zodiac Aerospace lors de son rachat par Safran.

H.Moreau-Leroyestégalementadministratrice référente au conseil d’administration d’Arkema.

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62

Jon Gibbs

SAINT-GOBAIN

Benoit Bazin

Directeur général L e Conseil d’administration du groupe Sa i nt- Goba i n a annoncé la nomination de Benoit Bazin au poste de di rec teu r général. Remplaçant Pierre-André de Chalendar, il prendra ses fonctions au 1er juillet 2021. Depuis le 1er janvier 2019, il est directeur général délégué du groupe Saint-Gobain.

© Jean Chiscano

Hélène Moreau-Leroy

BOREALIS

Thomas Gangl

Directeur général Le conseil d’administration du chimiste Borealis a officialisé l’arrivée de Thomas Gangl pour occuper les fonctions de directeur général à compter du 1er avril 2021. Il prend la suite d’Alfred Stern qui a décidé de prendre du recul, suite à sa nomination en tant que membre du comité exécutif en charge de la chimie et des matériaux chez OMV. Avant sa nomination, T. Gangl occupait le poste de membre du comité exécutif d’OMV en charge du raffinage et de la pétrochimie.

© OMV

HUTCHINSON

CLARIANT

Günter von Au

Président du conseil d’administration Le conseil d’administration du chimiste suisse Clariant a procédé à la nomination de Günter von Au à sa présidence. Cette décision intervient suite au retrait de la candidature d’Hariolf Kottmann qui était pressenti pour ces fonctions dans un premier temps. Membre du comité de direction depuis 2012, G. von Au a exercé en tant que vice-président du conseil d’administration jusqu’en 2018. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

infochimie.com 26 MAI • NANTES

5-7 OCTOBRE • PARIS

Journée Émergence Projets « Hydrogène et Polymères »

à noter

www.weezevent.com/ jep-polymeres-h2

18-20 mai Webinaire Salon du laboratoire

1ER -3 JUIN • TOULOUSE

Sepem Industries Sud-Ouest : salon des services, équipements, process et maintenance

https://salon dulaboratoire. com

https://toulouse.sepemindustries.com

SEP 2021 : 14e congrès francophone sur les sciences séparatives et les couplages de l’Afsep www.sep2021.fr/

formations CPE Lyon Formation continue Valérie Thoraval contact@cpe-formation.fr Tél. : 04 72 32 50 60 17-21 MAI • LYON

5-7 OCTOBRE • BARCELONE, ESPAGNE

In-Cosmetics 2021 : salon sur les ingrédients destinés à l’industrie cosmétique et des produits de soin www.in-cosmetics.com

Transfert de chaleur : Calcul et simulation d’échangeurs thermiques 25-27 MAI • LYON

Procédés de mélange et mélangeurs - Application au mélange des poudres 10-11 JUIN • VERNEUIL EN HALATTE

datesàretenir 9-11 JUIN • DUNKERQUE

8 édition des Journées Hydrogène dans les territoires, organisée par l’Afhypac e

www.afhypac.org/ actualites/evenements/ detail-335/ 15-16 JUIN • WEBINAIRE

Achema Pulse 2021 : conférence en ligne sur le génie chimique www.achema.de/en

16-17 JUIN • DORTMUND, ALLEMAGNE

Solids Dortmund 2021 : forum de la fabrication et du process de la poudre et du granulé

www.solids-dortmund.de 20-24 JUIN • MONTRÉAL, CANADA

WHTC 2021 : salon et conférence consacrés à l’hydrogène comme source d’énergie

29 JUIN-1ER JUILLET • ANVERS, BELGIQUE

6-7 OCTOBRE • PARIS

www.stocexpo.com/en

ww.fctm-esope.com

StocExpo 2021 : salon sur le stockage en vrac

Exposition et symposium internationaux des équipements sous pression

Maîtriser l’évaluation des risques environnementaux pour une substance chimique – les risques pour l’environnement liés aux produits chimiques 16-17 JUIN • LYON

La pratique du broyage et de la micronisation

Atomer Contact@atomer.fr Tél : 06 52 34 17 63 1ER-4 JUIN • PARIS

31 AOÛT-3 SEPTEMBRE • BOLOGNE, ITALIE

Chem2DMat : conférence européenne sur la chimie des matériaux bidimensionnels www.chem2dmatconf. org/2021 14-17 SEPTEMBRE • BARCELONE, ESPAGNE

Expoquimia 2021 : salon international de la chimie

www.expoquimia.com/en

10-14 OCTOBRE • ANTIBES

Polymères : relations structure-propriétés

www.euradh2021.com

7-8 JUIN • PARIS

EurAdh 2021 : conférence européenne sur l’adhésion

10 NOVEMBRE • PARIS

Colloque Chimie et Agriculture durable organisé par la Fondation de la Maison de la Chimie

https://actions. maisondelachimie.com/ colloque/chimie-etagriculture-durable

5-7 OCTOBRE • PARIS

Forum Labo Paris 2021 : salon des fournisseurs de matériels et services pour le laboratoire www.forumlabo.com

www.whtc2021.org

Infochimie magazine - Mai 2021 - n°566

24-25 NOVEMBRE • LYON

PCH Meetings 2021 : 17e édition des rendez-vous d’affaires internationaux des industries pharmaceutique, chimique et pétrochimique

Aide au choix des matériaux et des procédés d’élaboration 28-29 JUIN • PARIS

Agents de texture, épaississants, gélifiants, colloïdes dans l’industrie agroalimentaire 7-9 JUILLET • PARIS

Évaluation et prévention des risques chimiques, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques

https://pchmeetings. com/index.php/fr

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table | index Table des annonceurs

a, d, e

3C FRANCE.................................................15 ADEME ........................................................ 5 BRABANT ...................................................59 DALMEC .....................................................23

DE NEEF CHEMICAL PROCESSING.....................................2ème CV ENDRESS + HAUSER ........................4ème CV

f, i, p,

FCTM / ESOPE ..................................3ème CV INFO CHIMIE MAGAZINE ..........................65 PBS .............................................................17

t, u, w, z

TROPHEES INITATIVE CHIMIE ..................29 USINE NOUVELLE ......................................61 WATTOHM .................................................57 ZIEMEX.......................................................39

Index des entreprises citées dans ce numéro

a, b, c

AANE ................... p 18, 30 ABB ........................... p 59 ACCENTURE ............ p 20 ACSR ......................... p 28 ADEME ..................... p 37 ADVANCED PETROCHEMICAL .. p 12 AFTPVA .................... p 50 AFYREN .................... p 22 AGGREKO ................ p 26 AGIC .......................... p 20 AGILENT TECHNOLOGIES ..... p 43 AGILYX ..................... p 16 AIR LIQUIDE ........... p 11 AJINOMOTO ........... p 30 AKZONOBEL ............ p 14 ALTHEORA .............. p 38 AMOEBA .................. p 23 AMYRIS .................... p 18 ANELLOTECH ....... p 8, 9 ANSES ...................... p 22 ARCELORMITTAL ... p 46 ARKEMA ................... p 11 ATOMER .................. p 63 AUREA ...................... p 20 AXENS .............. p 7, 9, 19 AZO FRANCE ........... p 56 BASF ......................... p 12 BOREALIS .......... p 20, 62 BOSCH REXROTH .. p 58 BRENNTAG .............. p 21 CARGILL ..................... p 8

CEA ........................... p 46 CEEBIOS .................. p 45 CEFIC .................. p 11, 23 CELANESE ............... p 52 CELL ALTERNATIV . p 32 CEMVITA .................. p 19 CHEMCHINA ........... p 12 CHEVRON PHILLIPS CHEMICAL................ p 62 CLARIANT .... p 16, 19, 62 CNRS ......................... p 37 CORTEVA AGRISCIENCES ................... p 23 COVESTRO ............... p 46 CPE LYON ................. p 63 CREATIVE IT ............ p 20

d, e, g

DE DIETRICH p 25, 26, 27 DRIVE-QUANT ........... p 7 DSM ........................... p 18 DUPONT ................... p 14 EASY-LI ....................... p 8 ECHA ......................... p 23 ECOAT ....................... p 36 EFSA .......................... p 19 EMERALD KALAMA CHEMICAL................ p 15 EMERSON ................. p 57 EOPSG ....................... p 11 EXXONMOBIL .... p 49, 62 GALANCK ................... p 7 GEVO ......................... p 17 GREENTECH ............ p 44

Magazine édité par ETAI Antony Parc II - 10, place du Général-de-Gaulle BP 20156 - 92186 Antony Cedex Tél. : 01 77 92 92 92 Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92, suivi des quatre chiffres indiqués après chaque nom. Pour leur adresser un e-mail, taper l’initiale du prénom, le nom puis @infopro-digital. com (ex. : pdupont@infopro-digital.com) PRESIDENT, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Julien Elmaleh DIRECTRICE GENERALE DELEGUEE : Isabelle André DIRECTEUR DU POLE MAGAZINES SPECIALISTES : Pierre-Dominique Lucas

64

h, i, j

HAUSCHILD ............. p 59 HOSOKAWA.............. p 26 HUTCHINSON.......... p 62 IBERCHEM................ p 16 IFPEN........................... p 6 INA ............................... p 8 INDIA GLYCOLS ....... p 19 INEOS ........................ p 49 INERIS ....................... p 22 INITIATIVES DÉCORATION .......................... p 40 INRA .......................... p 37 INVERT ROBOTICS . p 56 ITECH ........................ p 37 JEPLAN ....................... p 9 JRS RETTENMAIER. p 50

k, l,m, n

K-RYOLE...................... p 8 L’ORÉAL .............. p 44, 45 LAIRD PERFORMANCE MATERIALS .............. p 14 LANXESS................... p 15 LANZAJET ................ p 19 LEFRANT RUBCO .... p 25 LEWA ......................... p 57 LINDE ........................ p 12 LIXOL ......................... p 19 LYONDELL BASELL . p 13 MAIRE TECNIMONT p 20 MAROON GROUP .... p 21 MATXPRO ................. p 24 MECELEC

DIRECTRICE DES REDACTIONS : Sylvie Latieule (95 87) slatieule@infopro-digital.com SECRETAIRE DE REDACTION : Ariane BoixièreAsseray (95 85) REDACTION : Dinhill On (chef de rubrique, 95 80), Françoise de Vaugelas (01 79 06 77 94), Nicolas Viudez (95 81) Mathilde Lemarchand (95 83) Camille Paschal (93 97) RESPONSABLE STUDIO MAGAZINE : Thierry Michel assisté de Frédéric Dirr PREMIER REDACTEUR GRAPHISTE : Thierry Meunier CONCEPTION GRAPHIQUE : Miz’enpage PUBLICITE : Patricia Raphel (directrice commerciale Pôle Industrie Magazines spécialistes - 96 58) Emmanuel Pierson (Directeur de Clientèle - 96 37) assisté de Marie-Christine Soyeux (assist. technique - 96 56) REPRESENTANT : Rhône-Alpes : Gratiane Picchetti tél. 06 31 45 32 95 e-mail : gratiane.picchetti@infopro-digital.com

COMPOSITES ........... p 38 MEGARA ................... p 46 MERCK ...................... p 16 METEX........... p 18, 30, 37 METTLER TOLEDO . p 57 MICHELIN............... p 8, 9 MILLIKEN ................. p 62 NEXTCHEM .............. p 16 NORD DRIVESYSTEMS ....... p 58 NOVAPEX .................. p 37

o, p, q

OCEINDE .................. p 40 OLCV ......................... p 19 OSERTECH ......... p 24, 27 PARFEX ..................... p 16 PLASTIC ENERGY .... p 48 PNO CONSULTANTS p 46 PPG ............................ p 16 PQ GROUP .......... p 13, 62 PRECIA MOLEN ....... p 20 PROTIFARM ............. p 18 QLAYERS .................. p 14

r, s

RECTICEL ................. p 46 REPSOL ..................... p 16 RHODIA .................... p 37 SABIC ........................ p 48 SAFIC-ALCAN........... p 12 SAINT-GOBAIN ........ p 62 SCHNEIDER ELECTRIC ................. p 20 SECF .................... p 44, 50

MARKETING, DIFFUSION, ABONNEMENTS : DIRECTEUR : Guillaume de Corbière DIRECTRICE DE LA DIFFUSION ET DU MARKETING DIRECT : Laurence Vassor MARKETING ABO : Nina Yingui ninay.ingui@infopro-digital.com POUR S’ABONNER : Courrier : INFOPRO Digital Service Abonnements - Antonyparc II BP 20156 - 92186 Antony Cedex Tél. : 33(1) 77 92 99 14 – du lundi au vendredi (9h à 12h - 14h à 17h / 16h le vendredi) Web : www.infochimie.fr 1 an, France : 339 € TTC (dont TVA, 2,10%) Etudiants, étranger, multi-accès : nous consulter Règlement à l’ordre d’Etai (pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire)

SEPARATIVE ............. p 42 SEPPIC....................... p 14 SHARK SOLUTIONS p 40 SHELL .................. p 13, 19 SI GROUP .................. p 13 SIEMENS ................... p 58 SIKA ........................... p 56 SINOCHEM ............... p 12 SIVA ........................... p 54 SK IE TECHNOLOGY ......... p 14 SKYTECH .................. p 13 SNCP .......................... p 11 SOLVAY ... p 14, 15, 44, 45 SOPREMA ................. p 14 SPEAR........................ p 48 STÉARINERIE DUBOIS ..................... p 34 SUCO-VSE 58 SUEZ .................... p 20, 45 SULZER ............... p 20, 21 SUMITOMO .............. p 20

t, v, w, y

THE CARY ................. p 21 TOTAL ................... p 9, 48 VAISALA .................... p 57 VEGA ......................... p 55 VEOLIA ...................... p 45 WEYLCHEM .............. p 32 WILMAR .................... p 35 WMFTG ..................... p 56 ŸNSECT ......................p 18 MENTIONS LEGALES

Commission paritaire n° 0224T 78667 ISSN 1286-0921 - Dépôt légal : Février 2021 Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur ZI, route de Vire - BP86 - 14110 Condé-en-Normandie Société éditrice : EDITIONS TECHNIQUES POUR L’AUTOMOBILE ET L’INDUSTRIE (ETAI) SAS au capital de 57 029 328 euros Siret : 806 420 360 00117 Principal actionnaire : INFOPRO DIGITAL SAS

Origine du papier : Italie Pas de fibres recyclées Certification : pEFC Impact sur l’eau (P tot) : 0,008 kg/tonne

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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molécule | analyse Deuxième hydrocarbure le plus simple de la classe des alcènes, résultant de la substitution d’un atome d’hydrogène de l’éthylène par un groupement méthyle, le propylène ou propène (nomenclature IUPAC) est aussi la deuxième molécule de la pétrochimie. www.societechimiquedefrance.fr

MARCHÉ MONDIAL Source : Reports and Data

96 Mrds $ EN 2019

136 Mrds $ EN 2027

+ 5,9 % CROISSANCE PAR AN LES DÉBOUCHÉS

Polypropylène, oxyde de propylène, cumène, acrylonitrile, isopropanol, butanol, éthylhexanol, acide acrylique…

66

C3H6

Propylène

A

près des évolutions décevantes en 2019 et 2020, le propylène se montre, en 2021, beaucoup plus performant, grâce à une demande tirée par les biens de consommation, en particulier celle des emballages et des contenants.

L'éternel défi du propylène est celui du coproduit avec seulement quelques marchés clés. À ce titre, il ne sera jamais maître de son destin. L'approvisionnement est dicté non seulement par les taux d’utilisation des vapocraqueurs, mais aussi par son approvisionnement qui favorisera toujours la rentabilité de l'éthylène. Le propylène est également un coproduit du raffinage, soumis à la complexité économique des carburants et des lubrifiants.

De ce fait, le nuage qui plane toujours audessus du polypropylène (PP), son principal débouché, c’est cet approvisionnement en propylène. D’où la croissance rapide de la déshydrogénation du propane dédiée à la production de PP. La production mondiale de polypropylène devrait croître de près de 50 %, passant de 80 millions de tonnes par an en 2018 à près de 120 Mt/an en 2023.

Comme pour de nombreux autres produits pétrochimiques de base, les principaux ajouts de capacité se situent en Asie, en particulier en Chine, et au Moyen-Orient.

Sur un plan plus tactique, l'offre de propylène sera limitée au deuxième trimestre 2021, en raison de maintenances programmées de plusieurs craqueurs et raffineries.

Le calendrier des redémarrages a dû évoluer avec la pandémie. Les opérateurs auraient aimé effectuer des maintenances en 2020,

lorsque la demande était faible, mais les restrictions de santé publique ont empêché de mobiliser un trop grand nombre de travailleurs. Aujourd’hui, alors que la demande est élevée, les travaux ne peuvent plus être reportés. Environ les deux tiers de la production de propylène sont directement convertis en polypropylène. Les autres débouchés se situent principalement dans la production d'acrylonitrile (10 %) et d'oxyde de propylène (10 %).

La demande de PP a été forte tout au long de la pandémie, avec des volumes importants consommés dans les emballages jetables.

Mais des volumes encore plus importants ont été utilisés dans des applications plus durables telles que les conteneurs, l'automobile, les meubles, les appareils électroménagers, les articles ménagers, les jouets et les tapis. Tous ces produits ont été très demandés, car les gens qui vivent et travaillent à leur domicile aspirent à une amélioration de la qualité de vie de leur intérieur.

Le propylène en Europe se négocie actuellement à son apogée, comparé aux cours des douze derniers mois. Les prix des contrats ont atteint leur plus bas niveau sur douze mois à 570 €/t en mai 2020. Ils sont remontés autour de 700 €/t pour le reste de 2020, puis ont grimpé rapidement au premier trimestre 2021 jusqu’à 1 015 €/t sur avril.

Les prix spot ont évolué de manière similaire.

Unpointbasaétéatteintenmai2020,à470€/t.

Le cours est remonté à 700 €/t, en septembre, puis il est revenu autour des 600 €/t pour le reste de l'année. Le prix spot a ensuite bondi à 1000 €/t, en février 2021, et reste à environ 1080 €/t, début avril. • Gregory Morris

Évolution des prix contrat du propylène

1020

760

733 735

630 500

1015

en en €/t) €/t

890

570 Mai 2020

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Janvier 2021

Février

Mars

Avril

Source Chimie Pharma Hebdo

n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine

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Paris

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