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ÉCOSYSTÈME
Altheoraredynamisesontissu industrielrégional Pour Mecelec Composites, la situation sanitaire a été un moment décisif pour intensifier ses décisions stratégiques. En créant Altheora, la société souhaite redynamiser le tissu industriel en région Auvergne Rhône-Alpes, et accélérer la quatrième révolution industrielle. Par Françoise de Vaugelas
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© Altheora
E
t si l’épidémie de Covid19 et les confinements avaient favorisé les prises de conscience crucialespourcertains? C’est le cas du groupe Altheora, créé en mars 2021. Ce groupe est en réalité une transformation de la société Mecelec Composites. Au-delà d’un simple changement de nom, il s’agit d’une transformation en profondeur de la société. Altheora entend être un écosystème industriel symbiotique et vivant, dans le domaine des matériaux composites et des revêtements, implanté dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Autrement dit, un regroupement d’entreprises situées à proximité les unes des autres, permettant le partage d’expériences et de savoirfaire. Pour cela, la société a signé plusieurs partenariats, notamment dans le domaine de la R & D, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Grenoble (Isère). Elle a également lancé, au début du mois d’avril, ses «Boosters », un appel à projets pour accompagner les projets industriels innovants dans le domaine des composites. « Nous avons un fonctionnement un peu similaire à celui d’une coopérative agricole : il y a un ancrage territorial avec une symbiose. Il y a cette notion de gagnant-gagnant », explique Bénédicte Durand, directrice générale d’Altheora. Avant
Bénédicte Durand, directrice générale d’Altheora
de poursuivre : « Évidemment, l’objectif premier d’une entreprise est d’être rentable pour être durable. M a i s ê t re d urable, c’est aussi investir dans ses outils industriels, mais également sur ses collaborateurs et dans son tissu et son écosystème local ». Afin de mener à bien cette transformation, Bénédicte Durand et ses collaborateurs ont profité du confinement en mars 2020 pour réaliser une série de séminaires et de groupes de travaux transversaux sur des thématiques portant sur la stratégie d’entreprise. « Ces séminaires, que nous avons baptisés « les 12 Travaux d’Hercule », ont été pour nous l’occasion de nous poser plusieurs questions : Où en sommes-nous ? Quelle direction voulons-nous suivre ? Où voulons-nous être en 2030 ? », se rappelle la dirigeante. Ces réunions ont permis à la société d’accélérer le processus de transformation RSE (responsabilité sociale et environnementale), entamé depuis l’arrivée de Bénédicte Durand à la direction, en 2015. La question majeure ressortie de cette série de
réunions est : « Quelle est la mission d’une entreprise industrielle dans le contexte d’aujourd’hui et pour les années à venir ? ». Car la crise actuelle a mis en exergue les enjeux écologiques, sociétaux et économiques de l’industrie. « Plus de 50 % de nos achats sont effectués dans la région AuvergneRhône-Alpes. C’est ce qui nous a permis, en particulier l’an dernier, de continuer à être approvisionnés, et ainsi de maintenir notre activité professionnelle », se rappelle Bénédicte Durand. Avant d’ajouter : « Nous voulons faire un modèle de ce lien territorial fort. Avant même que l’on en parle, nous croyions dans la relocalisation industrielle. Nous croyons dans la compétitivité d’un outil industriel en France, et d’autant plus au niveau local ».
Mettre l’accent sur la localité
En créant ce nouvel écosystème industriel, la dirigeante espère accélérer la quatrième révolution industrielle en participant à la redynamisation du tissu industriel local. « Altheora regroupe des acteurs de tous les niveaux de la TRL (Technology readiness level, ou niveau de maturité technologique, N.D.L.R.). Chacun au sein du groupe apporte ses connaissances et son expertise », pointe Bénédicte Durand. Et cette mise en commun des connaissances fait partie de l’ADN de Mecelec Composites. En effet, la création de Mecelec Composites reposait sur l’alliance des expertises respectives de Jean Rigaud, ingénieur mécanicien, et de Gabriel Noize, ingénieur électricien. En créant Altheora, Bénédicte Durand espère mettre cette mise en commun des savoir-faire au cœur de ce nouvel écosystème afin d’accomn°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine