InfoChimie 566

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synthèse | substances Dans le cadre de la seconde stratégie sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), l’Anses a élaboré une liste de substances qui pourraient être des perturbateurs endocriniens. L’agence a également identifié des substances prioritaires à inscrire dans son programme d’évaluation. Par Françoise de Vaugelas

© Anses

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

L’Ansesveutaccélérerlesévaluations

L’

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie par les ministères en charge de l’Environnement et de la Santé afin d’élaborer des outils méthodologiques pour l’identification des perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances interfèrent avec le fonctionnement hormonal des humains et des animaux, et peuvent avoir des effets délétères sur les organismes. Ils peuvent, par exemple, affecter la reproduction, le développement, le métabolisme, l’immunité ou encore favoriser le développement de cancers. Lancée en 2019, la seconde stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) amplifie les actions menées par la France pour réduire l’exposition à ces substances. C’est dans ce cadre que l’Anses a mis au point deux outils d’évaluation des PE : une liste regroupant les substances d’intérêt et une méthode d’expertise permettant de peser les preuves scientifiques indiquant qu’une substance est un PE en vue de la classer comme avérée, présumée ou suspectée. Afin d’établir une liste rigoureuse des substances d’intérêt, l’Anses a comparé les différentes listes établies à travers le monde et les méthodes employées. De cette façon, il a été possible d’envisager une évaluation au regard des trois points de définition des PE de l’Organisation mondiale de la

santé : la substance présente des effets néfastes sur la santé ; elle altère une ou des fonction(s) du système endocrinien ; et un lien entre ces deux constats est biologiquement plausible.

Seize substances prioritaires à examiner

Partant de ces données, l’Anses a été en mesure de retenir 906 substances pour constituer sa liste. Elles sont employées lors de processus industriels, sont présentes dans des produits de consommation courante, des produits phytopharmaceutiques, des biocides ou des médicaments. Parmi ces substances, certaines sont déjà interdites ou fortement encadrées en Europe, et d’autres n’y sont pas utilisées. L’Agence a donc mis en place un mécanisme de priorisation des substances auxquelles la population européenne est exposée et dont l’examen n’est pas encore planifié. Elle a ainsi identifié 16 substances prioritaires qui feront l’objet d’une consultation du comité d’orientation thématique sur les PE. À l’issue de cette consultation, l’Agence formulera sa recommandation aux ministères chargés de la SNPE 2 sur les substances à inclure dans son programme de travail, dès l’année 2021. Avec sa méthodologie d’évaluation, l’Anses espère aboutir à une catégorisation opérationnelle, qui pourra s’appliquer en amont de celle qui s’appliquera à l’échelle de l’Union européenne. •

SUBSTANCES SVHC

AFYREN ANALYSE L’EMPREINTE CARBONE DE SES PRODUITS Afyren a publié les résultats de l’analyse de cycle de vie de ses produits (ACV). Cette étude montre que «les acides biosourcés d’Afyren ont en moyenne une empreinte carbone 81 % inférieure à celle des produits fossiles équivalents». Autrement dit, la production annuelle du futur site d’Afyren à Carling-Saint-Avold (Moselle) de 16500 tonnes permettrait d’éviter l’émission de 30000 t/an de gaz à effet de serre.

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L’Ineris évalue l’exposition des articles de sport L’institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a publié les résultats de tests réalisés dans le cadre du programme européen Life AskReach. Menés dans 13 pays, cesessaisvisentàl’étudedelaprésencedesubstances chimiques extrêmement préoccupantes (SVHC) au sein d’articles de sport tels que des tapis de yoga, des haltères, des balles de gymnastique, des chaussures de sport ou encore des équipements de natation. Suite à l’analyse de 82 échantillons, il s’avère que 11 % des articles contenaient des SVHC à une concentration supérieure à 0,1 %, nécessitant une information

du consommateur à sa demande. En outre, 24 % des échantillons contenaient des SVHC à l’état de traces, en dessous du seuil de 0,1 %. Conformément au règlement Reach, les fournisseurs d’articles ont l’obligation d’informer sur demande du consommateur de la présence de SVHC, si la concentration se situe, au-dessus du seuil de 0,1 %. Dans ce test, la plupart des détaillants n’ont pas répondu dans le délai légal de 45 jours et ont dû être relancés. Pour faciliter l’information, l’Ineris rappelle l’existence de Scan4Chem, une application mobile indiquant la présence de SVHC. • D.O. n°566 - Mai 2021 - Infochimie magazine


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