GLNF Magazine n°117 - mars 2018

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Grand Hospitalier de la Province, Denis B. était l’un des rares à avoir encore une ligne de téléphone fixe en état de marche, à son bureau, poursuit le Grand Maître Provincial. C’est lui qui a organisé le cordon ombilical avec les Frères sur place". Sur les routes jonchées de plaques de tôles, d’arbres abattus, il sillonnait l’île en voiture pour apporter ces vivres aux Frères dans le besoin.

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u même moment, la seconde chaîne d’union fraternelle se met en place. En Guadeloupe, les Frères organisent une collecte pour rassembler des objets indispensables à la survie des habitants de Saint-Martin. Dans leur temple de Pointe-à-Pitre, ils entassent quelques 150 matelas, des brouettes, de la tôle, des outils, des échelles, du contreplaqué, des vivres pour remplir un second container. Sans savoir que trois semaines plus tard, ils seraient à leur tour durement frappés par l’ouragan Maria, qui a ravagé sur son passage l’île voisine de la Dominique. Autant d’aide supplémentaire qu’il leur faudra fournir, à ce moment-là. "Ces Frères ont été exemplaires" se félicite Henri-Claude Isidore. L’un d’entre eux mérite d’être salué. Travaillant dans un grand magasin d’outillage, il a obtenu de son directeur de pouvoir stocker le second container sur le parking de son établissement, jusqu’à ce qu’il soit acheminé à son tour vers Saint-Martin, le 26 octobre.

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a troisième phase de cette union de fraternité a consisté à apporter une aide financière pour chacun des Frères touchés à Saint-Martin. Le Grand Maître prend alors une décision salomonienne : devant l’impossibilité de pouvoir savoir lequel des Frères était plus touché que les autres, le TRF Jean-Pierre Servel décide que chacun des 103 Frères de l’île bénéficierait d’une somme égale, 3 000 euros. À charge pour eux de rééquilibrer ensuite ces dons entre eux. Certains n’ont ainsi pas hésité à reverser cette somme à un Frère qu’ils estimaient en avoir davantage besoin qu’eux. Là aussi, un défi en terme d’organisation. Dans

la mesure où il était impossible dans le chaos ambiant de récupérer 103 relevés d’identités bancaires pour effectuer des virements, il est décidé que chaque Hospitalier ou Vénérable Maître des cinq Loges de l’île se verrait crédité de la somme correspondant aux nombres de Frère sous sa responsabilité, et qu’ils effectueraient ensuite la répartition.

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e quoi ont-ils besoin, aujourd’hui, nos Frères encore dans la détresse ? Alors qu’ils auraient besoin de tant d’argent pour tenter d’effacer les stigmates de ce drame, le Grand Maître Provincial Henri-Claude Isidore le reconnaît humblement. "On nous a déjà tellement donné, je ne peux pas demander plus d’argent à nos Frères métropolitains, estime-t-il. D’ailleurs, ils doivent savoir que nos Frères, sur place, ne savent pas quoi dire ni comment ils pourront, un jour, les remercier pour une telle générosité". Mais il y a encore beaucoup d’autres aides possibles. La prochaine étape, sur le long terme consistera à faire le tri entre les Frères qui étaient assurés et les autres, qui n’avaient pas pu l’être, faute de moyens. "Le problème n’est pas uniquement l’argent, insiste Henri-Claude Isidore. Il n’y a plus d’entreprise capable, sur place, de procéder aux reconstructions. Cela prendra des années avant d’envisager un retour à la normale". La chaîne d’union ne doit donc pas se relâcher trop vite !

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u milieu de cet océan de générosité, les Frères qui se sont distingués sont nombreux. Impossible de les citer tous ici. Pensons à Vikram qui a assisté le Grand Hopsitalier Provincial ou à Yawo H., par ailleurs deuxième Vice-Président de la collectivité de Saint-Martin. Le jour, il volait au secours de ses administrés, la nuit il s’occupait de ses Frères. Qu’ils soient, eux et tous les autres anonymes, remerciés pour leur dévouement et leur charité qui font honneur à notre Ordre et à nos serments. Cyrille Lachèvre

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES


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