GLNF Magazine n°117 - mars 2018

JOURNAL D’INFORMATION DE LA GRANDE LOGE NATIONALE FRANÇAISE

LE TEMPS retrouvé

le temple réinvesti LA FRAternité

NO117 MARS 2018

EDITO Très chers et bien aimés Frères,

C

ette année encore, il me revient l’émotion de faire l’édito de ce GLNF Magazine, qui est devenu une publication annuelle attendue par tous, soit dans sa forme numérique accessible sur le site de la GLNF, soit sous sa forme papier, pour qui en fera la demande à sa Loge ou à sa Province.

C’est l’occasion pour votre Grand Ma^ître d’adresser quelques mots de remerciement à tous ceux qui ont accompagné notre Grande Loge sur le chemin de son rayonnement retrouvé.

En effet, chacun d’entre vous a participé activement à maintenir la paix dans nos assemblées et la joie dans les cœurs, mais pas seulement...

C’est ainsi que j’ai pu cette année particulièrement développer le thème de la fraternité, qui est la clé de voûte de la Maçonnerie régulière, ouvrant nos cœurs et nos esprits à tout le reste : aide initiatique, écoute, ouverture, compréhension de l’autre, toujours dans le respect de ses opinions.

U

ne fraternité qui ne se contente pas de façade et qui perce le mur de l’indifférence tumultueuse et glacée des sociétés contemporaines. Ce mur qui, à travers le spectacle de l’actualité, voit une forme d’insensibilisation générale à la détresse des plus faibles et les plus éprouvés, quand on ne voit pas surgir des discours odieux pour justifier le mauvais traitement dont ils sont abreuvés.

Mes bien aimés Frères, soyons unis, soyons réellement fraternels, ne laissons pas l’indifférence gagner nos cœurs. Tous ensemble, montrons-nous de ceux auxquels les affligés peuvent confier leur peine, un de deux auxquels les malheureux peuvent demander assistance et protection.

Il est temps, mes Frères, de vous laisser à la lecture de votre magazine Recevez le témoignage de ma fraternelle affection.

Jean-Pierre Servel Grand Maître

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éVèNEMENT

SOMMAIRE 1

Édito

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Sommaire - Évènement

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Nouvelles du CA

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Tenue de Grande Loge

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Rubrique actualités : Les célébrations du tricentenaire Les festivités de la GLUA Extraits du livre du tricentenaire

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L'Arche Royale

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Dossier la Fraternité De La Fraternité Fraternité en Province Reportage Saint-Martin

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Conférence sur le temps

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Réinvestir nos Temples

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Bibliographie

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Numismatique

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Fondation - OAF

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In Memoriam

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Musée

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Archives

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Villard de Honnecourt

Le temps retrouvé.

C

ette année, à l’occasion du tricentenaire de la Franc-maçonnerie dans le monde, notre Grande Loge a pris l’initiative d’inviter des penseurs de différentes disciplines à s’exprimer au sujet d’une notion à laquelle on ne pense plus guère, sauf pour dire qu’on en manque : le temps. Temps présent, pressé, laminé, concassé, millimétré, mais aussi diversifié. Temps de travail et temps pour se distraire, de l’essentiel peut-être ?

C’est ainsi que, le 30 novembre, quatre conférenciers ont su, en quatre fois vingt minutes, nous faire cadeau du temps de leur vie. Le temps du musicien, celui de l’historien, celui du scientifique et celui du philosophe.

Si vous n’avez pas trouvé le temps ou la possibilité de venir les écouter le 30 novembre dans le Grand Temple de la rue Christine de Pisan, le reportage "papier" se trouve dans le corps de ce magazine et le reportage vidéo intégral des conférences est sur le site à l’adresse :

http://www.glnf.fr/evenement/?id=10004 De nombreux extraits se trouvent également sur la page Facebook de notre Obédience.

Directeur de la publication Jean-Pierre Servel Directeur délégué Jean-François Variot Rédacteur en chef Cyrille Lachèvre Direction artistique Olivier Recurt Secrétaire de la rédaction Daniel Denys PAO et relecture Clémentine Ravaoharisoa Chefs de rubrique Jean-Pierre Rollet (International) Gérard Icart (formation) Bruno Pinchard (V.D.H.) Yonnel Ghernaouti (Bibliographie) Philippe Jouve (O.A.F.) François Geissmann (Musée) Francis Delon (Archives) Crédits Photo Patrice Maurein Alexandre Huez

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NOUVELLES DU C.A.

LES TRAVAUX DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

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e Conseil d'Administration de la Grande Loge Nationale Française est présidé par Jean-Pierre Servel (GrandMaître). Les autres membres de droit sont Jean-Pierre Rollet (Député Grand-Maître), Claude Charbonniaud (Grand Maître d'honneur), Patrick Ribière (Grand Trésorier) et Jean-François Variot (Assistant Grand Maître), faisant office de secrétaire du conseil. Les membres élus sont Patrick Aubart, François Franck, Marc Simon, Christian Gazet du Châtelier et François Xavier d'Estève de Bosch.

Tout au long de l'année, le Conseil d'Administration a consacré une large partie de ses travaux à la gestion des questions immobilières concernant les Provinces. Pour éviter d'avoir à traiter au cas par cas ces dossiers, il a été décidé d'adopter une stratégie à long terme sous la forme d'un plan à cinq ans recensant, à partir d'une analyse du parc existant, les besoins d'investissement des Provinces à court et à moyen terme. Cette stratégie sera progressivement définie dans le cadre d'un comité d'investissement dédié à l'immobilier.

Le Conseil d'Administration a par ailleurs poursuivi les audits provinciaux. Au cours de la dernière année civile, plusieurs Provinces ont ainsi été auditées par le cabinet Grant Thornton. Après Bourgogne-Franche-Comté, Massilia, Austrasie et Bretagne, auditées de novembre 2016 à janvier 2017, ce fut au tour de Dauphiné-Savoie, Picardie-Plaine de France, les Marches-de-l'Est et Vallée-du-Rhône, courant 2017.

Ces provinces ont toutes reçues l'approbation du cabinet GT ainsi que du Conseil d'Administration pour leur gestion.

Les questions de sécurité continuent également à occuper une place importante des travaux. Sécurité physique, tout d'abord : le référent National Sûreté, Eric Delbecque est désormais secondé par trois adjoints, Olivier Libotte, Jérôme Brajeux et Georges Cazaux. Par ailleurs, un premier diagnostic sûreté a été réalisé dans la Province d’Occitanie. Sécurité informatique, ensuite, notamment s'agissant de la protection des données, qui devient un sujet éminemment sensible.

Dans le cadre de la directive "RGPD", à partir du 25 mai 2018, le règlement européen relatif à la protection des données s'appliquera à toutes les entreprises ainsi qu'aux associations. De nombreuses formalités auprès de la CNIL vont disparaître. En contrepartie, la responsabilité des organismes sera renforcée. Ils devront en effet assurer une protection optimale des données à chaque instant et être en mesure de la démontrer en documentant leur conformité.

Le Conseil a décidé de nommer Didier Gomez comme CIL (Délégué à la protection des données personnelles). Il sera le responsable pilote de la mise en conformité de la GLNF en ce qui concerne le respect des exigences du Règlement européen et les relations avec la CNIL. La politique de communication s'est, pour sa part, poursuivie dans de nombreux domaines, avec le renforcement progressif de la communication sur les réseaux sociaux mais surtout l'accent mis sur le développement des vidéos accessibles au grand public, à travers notamment une chaîne YouTube.

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REPORTAGE

UNE TENUE SOUS LA LUMIÈRE DE LA FRATERNITÉ

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REPORTAGE Tenue de Grande Loge

2 décembre 2017 Quatre-vingt-dix délégations étrangères, un record ! Jamais dans l'histoire de la Grande Loge Nationale Française, autant de Loges étrangères n'avaient honoré de leur présence notre Tenue annuelle de Grande Loge.

à

ces délégations venues des cinq continents, il fallait rajouter treize Grands-Maîtres de juridiction maçonniques désormais considérées "en amitié avec la GLNF" : du suprême Conseil National de France (SCNDF) au Grand Prieuré des Ordres Unis Maçonniques, Religieux et Militaires du Temple et du Sépulcre et de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, Palestine, Rhodes et Malte pour la France (KT) en passant par le Grand Prieuré Rectifié de France ou le Grand Chapitre de l’Arche Royale des Ancients de France... Tous ces ordres redevenus amis avec la GLNF depuis 2013 ont été rejoints, mi-2017, par la Grande Loge de Marque de France Réunie (GLMFR). Pour la première fois depuis la grande crise de 2010, le Grand Maître de cette nouvelle Obédience était présent, à nos côtés.

Tous ces prestigieux visiteurs ont été accueillis, comme il se doit, par un nombre record de participants. Au point qu'il fallut même faire tomber les cloisons au sens propre, pour permettre aux 3 000 Frères, ayant bravé le froid polaire qui s'abattait sur l'Arche de la Défense, de s'asseoir. Autant de Frères venus en nombre marquer leur attachement au Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Servel qui, ému, prononçait son dernier discours à cette charge depuis la chaire du Roi

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Salomon : la prochaine Tenue de Grande Loge, en décembre 2018 sera en effet marquée par l’élection et l’installation d’un successeur sur le trône du roi Salomon.

C'est une GLNF au zénith que notre Grand Maître laissera au moment de marquer l'achèvement de son chantier avec plus de 29 000 Frères à la matricule. Plus de 1 000 nouveaux Frères, en net, ont rejoint les colonnes l'an dernier dans l'un des six rites de l'Obédience. 34% des Frères pratiquent le REAA, 21% le Rite Émulation, 19% le Rite Français, 14% le Rite Écossais Rectifié (RER), 7% le York et 5% le Standard d'Écosse.

"La progression de la Grande Loge Nationale Française se poursuit régulièrement dans le calme et la sérénité". Ces mots de conclusion du compte rendu d'activité du Grand Secrétaire, le TRF Claude Legrand, résument la tonalité des douze derniers mois. La GLNF compte 1 257 Loges. Au cours de l'année écoulée, elle en a consacré 32 nouvelles et réveillé 15, dont la Loge Nationale de Recherche des Maîtres Installés "Les Fidèles d'Amour" no 333.

Reportage

Après que la commission intérieure, présidée par le RF Jacques Sicard ait rappelé "l’importance accordée à la sécurisation des Temples ainsi que de la protection du site internet national" et appelé toutes les Loges à "la vigilance apportée à la présentation des profanes, qu'il s'agisse du profil des candidats de l’implication des parrains ou du respect d’une rigueur dans l’enquête qui doivent faire l’objet d’une attention toute particulière, afin d’endiguer d’éventuelles démissions ou dérives", ce fut au tour du Grand Orateur, le TRF Jean-François Variot de

prendre la parole pour parler d'espérance. Cette Espi, restée seule au fond de la jarre de Pandore, tandis que les autres fléaux s'abattaient sur la terre, "rappelle le courage et la dignité de ceux qui, après avoir bu jusqu’à la lie la coupe d’amertume du désespoir, ont tout à la fois la Force et la Sagesse de transformer leur désir inextinguible de vivre, en désir de Dieu", a déclaré le TRF Jean-François Variot. "Mon Frère, pendant votre réception, vous seul étiez dans l’obscurité, mais la lumière est inaltérable et n'a jamais cessé de briller autour de vous", dit l’un de nos rituels. "L’espérance maçonnique n’est-elle pas dans cette lumière ? Dans l’omniprésence divine qu’elle symbolise ?"

Parfaite transition avant le discours de clôture du TRF Jean-Pierre Servel qui, de l'espérance, bascula sur la fraternité.

"Veiller au bien de l’Ordre, c’est avant tout préserver notre idéal de Fraternité, a déclaré le Grand Maître. En montrant son cœur mis à nu, le profane accepte d’offrir son amour et s’ouvre à la Fraternité". Mais attention, si "le lien de fraternité naît spontanément, les dérives du monde profane le menacent directement, immédiatement, et sa préservation suppose un engagement concret, un effort constant sur soi-même".

Et le Grand Maître de prévenir, à l'aube de cette nouvelle année : "En Loge, la rupture du lien fraternel apparaîtra systématiquement lorsque sera oublié le nécessaire dépouillement des métaux, lorsque les manifestations de l’ego prendront le pas sur l’humilité et l’effacement de soi".

Un ego qui ne trouva nul espace, ce samedi 2 décembre, dans le cœur des Frères venus goûter la fierté d'une fraternité retrouvée.

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Reportage

REPORTAGE

Mais c'est aussi une GLNF au firmament dans le concert international, désormais en reconnaissance avec 183 Grandes Loges de part le monde. Une reconnaissance qui doit se faire en gardant toujours à l'esprit la vigilance la plus extrême a rappelé le Député Grand Maître, Grand Chancelier, le TRF Jean-Pierre Rollet : "Défendre notre souveraineté nationale exclusive est devenue plus qu'une impérieuse nécessité : c'est désormais une conviction profonde !". Lors de la Tenue annuelle, les Frères ont ainsi voté la reconnaissance de plusieurs Grandes Loges dont la Grande Loge Équinoxiale d’Équateur, créée en 1979 et comprenant 34 Loges et 745 Frères.

Poursuivant le processus de reconnaissance avec nos Frères brésiliens, les représentants de la GLNF ont voté pour la reconnaissance des 11 Grandes Loges d’État brésilien (sur 27) qui restaient encore en attente de reconnaissance (Amapa, Bahia, Mato Grosso, Minas Gerais, Para, Paraiba, Parana, Pernambuco, Rio Grande do Norte, Rio Grande do Sul, Santa Catarina).

REPORTAGE

Rapport de la commission des affaires extérieures

Une vigilance permanente Extraits du rapport lu par le Député Grand Maître, Grand Chancelier, à la Tenue annuelle du 2 décembre 2017 Les moyens déployés pour assurer notre politique internationale sont de deux natures : - Une présence active, de participation et d’interventions au sein de colloques, forums et aux Tenues annuelles des Grandes Loges, ainsi qu’une forte implication des représentants de la GLNF (Grand Maître et Grand Chancelier) dans la gouvernance ou conseils des organisations maçonniques. Cette présence nous permet de faire entendre notre voix, nos idées et nos positions, et d’affirmer notre position de Grande Loge soucieuse du strict respect des "Basic Principles" : "TOUTE LA RÉGULARITÉ ET RIEN QUE LA RÉGULARITÉ".

1 - Situation de la GLNF sur le plan international

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es évènements survenus à la GLNF, il y a maintenant cinq ans, nous ont fait prendre conscience du poids de l’international dans le dénouement de notre crise et de l’enjeu qui était en cause : le maintien de la régularité de notre Grande Loge. Une régularité à laquelle nous sommes viscéralement attachés et qui est le fondement de notre existence et de notre devenir.

C’était notre Statut d’unique Grande Loge régulière en France qui était en jeu. Perdre ce statut, c’était ne plus avoir la maîtrise de son destin. C’était peut-être disparaître ou, pour le moins, se fondre dans le magma de la foultitude d’obédiences françaises.

Et en tout état de cause, c’était perdre notre identité.

Pour continuer à être reconnue comme l’unique Grande Loge régulière en France, il nous a fallu retrouver une crédibilité et une honorabilité permettant ainsi aux Grandes Loges étrangères de nous redonner leur confiance et de nous accorder à nouveau leur reconnaissance.

Ainsi, cette impérieuse nécessité, très conjoncturelle, d’avoir eu à nous expliquer et nous défendre, s’est transformée en une profonde conviction de nature structurelle. C’est par une présence active à l’international que nous avons pu modifier le regard qui était porté sur notre Grande Loge. En poursuivant une politique internationale proactive, nous assurerons, non seulement la paix et la stabilité, mais nous garantirons le maintien de notre position exclusive comme Grande Loge régulière française.

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- Le développement des relations inter-individuelles et des liens de fraternité. Nous devons multiplier les occasions de rencontres entre nos Loges françaises et des Loges étrangères, notamment pas des inter-visites et déplacements de Loges. Il s’agit aussi de mettre en place des "jumelages" ou "échanges de chartes d’amitié" entre nos Loges et des Loges étrangères.

En outre, nous désignons systématiquement des Grands Représentants d’amitié qui sont nos ambassadeurs au sein des Grandes Loges étrangères. Enfin, nous devons favoriser la constitution de Loges travaillant en français au sein de Grandes Loges étrangères, permettant ainsi de créer une communauté francophile dans ces Grandes Loges et des relais d’opinion, en complément des Loges "France" déjà existantes et qu’il convient de revivifier.

Nous devons aussi nous appuyer sur le rayonnement culturel pour consolider notre position internationale. La GLNF, à l’instar d’autres Grandes Loges, a une longue tradition de publications de travaux d’études et de recherches maçonniques. Jusqu’à présent la diffusion de nos publications restait circonscrite à notre territoire national et en langue française.

Nous avons donc souhaité donner une dimension internationale à nos travaux de recherche et publications, en créant spécifiquement un nouvel ouvrage édité en 3 langues (français, anglais et espagnol). Cette revue s’intitule : "Villard de Honnecourt International Review".

Elle est diffusée auprès de toutes les Grandes Loges en amitié avec la GLNF, permettant ainsi de renforcer nos liens et de faire valoir notre richesse spirituelle. Le 1er numéro a été diffusé en juin, en français et en anglais, et en espagnol pour la fin de l’année.

Cette initiative a rencontré un réel succès. À ce jour, ont répondu de nombreuses Grandes Loges sur tous les continents.

Une équipe dédiée au sein de Villard de Honnecourt a été constituée dans la Grande Chancellerie dans le but d’entretenir et de faire vivre ces relations. Le deuxième numéro est programmé pour le mois de juin 2018.

INTERNATION AL

2 - Perspectives internationales : trois points de vigilance

3 - les relations extérieures de la GLNF - Avec les juridictions françaises :

S’agissant des perspectives à venir nous devons continuer à faire preuve de vigilance sur trois points.

- Défendre notre souveraineté territoriale exclusive : la GLNF n’accepte pas de partager son territoire (en métropole comme en outre-mer) et refuse donc que soit reconnue et considérée comme régulière une autre obédience française. Nous considérons notre juridiction territoriale exclusive comme un attribut majeur de l’expression de notre régularité ce qui impose d’exercer une surveillance de tous les instants, tant sur notre territoire que vis-à-vis du paysage maçonnique mondial pour ne pas laisser s’installer en France une autre Grande Loge étrangère ou que d’autres Grandes Loges étrangères décident de reconnaître une autre obédience française en lieu et place de la GLNF. Cette position est d’autant plus importante à défendre que d’autres Grandes Loges régulières et reconnues de par le Monde acceptent de partager leur territoire. En outre, fréquemment dans ces pays, il n’y a pas - comme en France ou dans d’autres pays d’Europe - une multitude d’obédiences irrégulières. Les Grandes Loges étrangères ont d’ailleurs du mal à imaginer la spécificité de la situation française.

- Composer avec l’existence d’une Franc-maçonnerie irrégulière très active : Cette Franc-maçonnerie irrégulière fait une promotion active, largement facilitée par Internet et propage une image ne correspondant pas à notre exigence de régularité, pouvant être source de dangers. Certaines de ces structures peuvent ainsi détourner de futurs candidats qui se font leurrer ; d’autres, par leurs excès, peuvent également donner de la Franc-maçonnerie une image très négative vis-à-vis de la société ou des Corps constitués. La communauté maçonnique des Grandes Loges régulières a pris conscience de ce risque ; d’où la mise en place croissante de colloques ouverts au public, pour faire entendre notre différence ou encore de manifestations particulières. La cérémonie grandiose de célébration du tricentenaire par la GLU d’Angleterre en est la parfaire démonstration.

- Composer avec un courant de Maçonnerie régulière engagée dans une ligne à connotation sociétale. Dans certaines Grandes Loges, notamment celles d’Amérique Latine - confrontées à un environnement politique et économique parfois difficiles, avec des incertitudes fortes sur leur avenir - on constate la volonté de rendre la Maçonnerie plus "engagée". Si cette tendance peut se comprendre dans certains cas particuliers, nous devons rester vigilants pour toujours s’assurer qu’il n’y ait pas de dérives à connotation trop sociétale. La GLNF, dans toutes les occasions, entend ne pas se laisser entraîner dans de tels débordements, qui la conduiraient à s’écarter de la ligne de la régularité strictement définie par les Basic Principles.

Depuis 2013, ont été "officialisés" ou "ré-officialisés" les liens avec les Juridictions maçonniques suivantes, désormais considérées comme "Juridictions en amitié" : - le Suprême Conseil National de France (SCNDF) ; - le Directoire National des Loges Écossaises Rectifiées de France (DNLERF), sous obédience du Grand Prieuré Rectifié de France (GPRF) ; - le Grand Prieuré Rectifié de France (GPRF) ; - Le Grand Chapitre Français (Suprême Conseil du Rite Moderne pour la France) ; - Le Grand Chapitre de l’Arche Royale des Ancients de France (GCARAF) ; - Le Grand Conseil Cryptique des Ancients de France (GCCAF) ; - Le Grand Chapitre de l’Arche Royale Écossaise de France (GCAREF) ; - Le Grand Prieuré des Ordres Unis Maçonniques, Religieux et Militaires du Temple et du Sépulcre et de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, Palestine, Rhodes et Malte pour la France (KT) : - Le Grand Conclave Impérial pour la France de l'Ordre Maçonnique et Militaire de la Croix-Rouge de Constantin et des Ordres du Saint-Sépulcre et de Saint-Jean l'Évangéliste (CRC) ; - La Grande Loge de Marque de France Réunie.

- Avec les juridictions étrangères : À ce jour, la GLNF est en lien de reconnaissance avec 183 Grandes Loges dans le monde alors que l’on peut potentiellement évaluer à 275 le nombre de Grandes Loges régulières dans le monde.

- En Europe, 47 Grandes Loges sont reconnues par la GLNF sur 51 Grandes Loges (ne sont pas reconnues : Kazakhstan, Géorgie ainsi que la GLRI en Italie et Grèce et la GLN en Grèce).

- En Afrique et Océan Indien, 19 Grandes Loges sont reconnues par la GLNF sur 20 Grandes Loges (le Nigéria ne l’est pas).

- Sur le continent Nord-Américain nous reconnaissons 59 Grandes Loges sur 101, aux États-Unis, c’est-à-dire la totalité des 51 Grandes Loges d’État (courant "mainstream") mais seulement huit Grandes Loges Prince Hall (sur 50 Grandes Loges Prince Hall). Au Canada, nous reconnaissons 10 Grandes Loges sur 20 (les 10 Grandes Loges d’État mais aucune des 10 Grandes Loges Prince Hall canadiennes avec lesquelles nous n’avons à ce jour aucune relation).

- En Océanie, nous reconnaissons six Grandes Loges en Australie (une par État) ainsi que la Grande Loge de NouvelleZélande.

- En Asie, nous reconnaissons quatre Grandes Loges sur quatre Grandes Loges régulières reconnues (Chine, Inde, Japon, Philippines).

- En Amérique latine, nous reconnaissons 39 Grandes Loges sur 74 obédiences considérées comme régulière dans 21 pays (les différences viennent des pays qui ont une maçonnerie composite avec plusieurs Grandes Loges par pays).

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INTERNATION AL

REPORTAGE

La Fraternité

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a GLNF est particulièrement honorée et sensible à la présence des délégations étrangères, à leur nombre, leur qualité, aux paroles qui ont été prononcées.

Leur grande diversité sur le plan géographique, sur le plan des cultures, nous conforte dans la percéption de l’universalité de la Franc-maçonnerie régulière et illustre l’extraordinaire miracle du rayonnement de l’idéal maçonnique dans le monde entier, en très peu de temps, au XVIIIe siècle.

Mes Frères, j’ai l’honneur de m’adresser à vous pour la dernière fois, dans la mesure où, l’an prochain, j’installerai dans la Chaire du Roi Salomon mon successeur, que vous aurez désigné le matin même et qui prononcera sa première allocution.

L’idée qu’il faut retenir, laquelle relève du paradoxe, est la suivante : le lien de fraternité naît spontanément mais les dérives du monde profane le menacent directement, immédiatement, et sa préservation suppose un engagement concret, un effort constant sur soi-même. Il existe ainsi un parallélisme évident - et ce n’est nullement une coïncidence - entre la valorisation des liens fraternels et le processus de l’initiation.

C’est en effet d’une fraternité initiatique qu’il s’agit (Point 1 de la Règle), ne l’oublions pas, et non pas d’une camaraderie de club, voire de comptoir, d’une fraternité de façade assortie d’apitoiements hypocrites.

La création spontanée du lien fraternel

De nombreux Frères, j’en suis persuadé, ressentiront un grand soulagement face au mutisme de celui qui a manifestement trop parlé, pendant plus de 15 ans, en qualité de Grand Orateur, puis de Grand Maître !

Nous aurons toujours en mémoire le soir de notre réception dans l’Ordre. Nous revivons ce miracle chaque fois que nous assistons à une initiation. L’inconnu d’un soir va devenir notre Frère.

Je n’ai pas l’intention de dresser un bilan, d’abord parce que je n’ai pas fini mon temps, mais surtout parce qu’il s’agirait d’un exercice susceptible d’évoquer une forme d’autosatisfaction.

En montrant son cœur mis à nu, le profane accepte d’offrir son amour et s’ouvre à la Fraternité. Son serment l’engage envers l’Ordre et la Loge et nous l’acceptons parmi nous sans le connaître, en réalité comme si nous le connaissions depuis toujours. Selon le Rite, c’est le moment de l’entrée dans la Chaîne d’Union, moment magique orchestré par le rituel. Mais ce n’est pas possible ! Comment se fait-il ?

Nous ne le connaissons pas !

C’est à vous, à vous seuls, qu’il appartiendra, selon nos coutumes, de reconnaître éventuellement la qualité du travail accompli et la beauté du chantier.

En ce qui me concerne, je ne puis que vous remercier de votre confiance. Vous m’avez permis de passer - à la tête de notre Ordre - de si belles années, sans doute les plus belles d’une vie.

Je dois cependant vous rendre destinataire d’un dernier message relatif au bien de l’Ordre.

Veiller au "bien de l’Ordre", c’est avant tout préserver notre idéal de Fraternité dont je voudrais vous dire quelques mots, ce soir.

Nous sommes au cœur de nos principes fondateurs.

Dès la première page du préambule de notre Règlement Général, est évoquée la mise en pratique d’un idéal de Paix, d’Amour et de Fraternité.

Dès les premiers mots de notre Constitution et au Point 3 de la Règle, on retrouve la même expression.

Enfin, parmi les Obligations du Franc-maçon, on souligne la formule "Ils s’engagent à aimer leurs Frères. Il est de leur devoir d’entretenir et de fortifier, parmi eux d’abord, puis parmi les autres hommes, des sentiments de fraternité et d’égalité."

Nous sommes tout simplement dans l’état requis, la cérémonie nous a préparés à ouvrir nos cœurs à celui qui n’était qu’un étranger, le rituel nous a totalement coupé du monde profane, nous avons oublié nos métaux, nous communions dans la foi maçonnique.

S’interrogeant sur le caractère éventuellement utopique de la Fraternité, le Grand Orateur Jean-François Variot y voit, au contraire, une réalité concrète. Je le cite "Nous sommes Frères et cela avant tout parce que nous avons tous vécu notre Initiation maçonnique comme une nouvelle naissance symbolique dans la Loge".

C’est dans la Loge que se réalisent cette harmonie particulière, ces attitudes de bienveillance, au sens propre.

La force de notre Union réside dans la Fraternité, expression de l’unité et de la cohésion, ce ciment qui solidarise les pierres du Temple dans l’harmonie.

Cependant, la négation et la rupture du lien fraternel sont évoquées par la plupart des mythes, dans la Bible - notamment dans l’Ancien Testament (il faut lire la très belle planche de Yonnel Ghernaouti sur la Fraternité dans l’Ancien et le Nouveau Testament) - et même dans la légende de notre 3ème Grade.

En Loge, la rupture du lien fraternel apparaîtra systématiquement lorsque sera oublié le nécessaire dépouillement des métaux, lorsque les manifestations de l’ego prendront le pas sur l’humilité et l’effacement de soi.

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Reportage

REPORTAGE

Allocution du Grand Maître

REPORTAGE

Ces intrusions dérisoires des dérives profanes, dans l’espace sacré, ne sont malheureusement pas exceptionnelles et peuvent détruire l’essentiel.

On retrouve le cas pitoyable des "donneurs de leçon", imbus de leur supériorité, lassés de rechercher la vérité et préférant asséner leur vérité !

On retrouve la situation voisine de ceux qui ont la conviction fausse d’être toujours dans leur bon droit, d’avoir raison, de pouvoir juger les autres, de les façonner à leur image, de les corriger, oubliant, comme l’enseignent les exhortations, qu’il convient de corriger chez nous les défauts que nous percevons chez autrui. On ne taille pas la pierre des autres…

On devient homme, initié, en se dépassant vers les autres, en allant au-delà de soi, non pour se perdre mais pour se découvrir.

Dépasser ses passions profanes correspond à un degré complémentaire de l’initiation.

De même que la véritable initiation passe par l’épreuve volontaire, la Fraternité ne s’enseigne pas, elle se vit avec l’Autre, elle s’éprouve.

Veiller à préserver l’idéal de Fraternité nous conduit à inventer une vie nouvelle, à réformer nos conduites au regard du vœu qui nous lie irrévocablement.

Le sens de cette vie nouvelle n’est pas donné, ni écrit ; il ne peut résulter que de la liberté et de la responsabilité de chacun.

On retrouve l’égoïsme, l’orgueil et la jalousie, les basses ambitions ou la fraternité présentée comme l’espérance d’un service, la recherche de privilèges, de pouvoirs.

Plaçons nos relations sous le signe de la communion, du partage, de la tolérance et, si nous avons jugé, sachons apprécier la douceur du pardon.

On retrouve les égarements ordinaires de ceux qui, frustrés par quelque situation, décident - sans se rendre compte qu’ils passent du sacré au profane - de contester les Us et Coutumes de l’Ordre et se réfugient dans un juridisme puéril, en invoquant des droits pour mieux fuir leurs devoirs.

Pratiquons la bienfaisance et soyons solidaires envers nos Frères Maçons et tous nos Frères en humanité. Il y a des moments exceptionnels et précieux, je pense bien sûr à l’Œuvre d’Assistance Fraternelle et à la Fondation, à la belle mobilisation au profit de nos Frères antillais...

Il appartient aux Vénérables Maîtres et aux Frères Surveillants de mettre immédiatement un terme à ces dérives, de les neutraliser pour préserver l’harmonie fraternelle de leur Loge.

Cultivons enfin toutes les occasions de nous réunir et de travailler dans la convivialité : anniversaire des Loges, des Frères, des Grandes Loges Provinciales, de la Grande Loge (nous avons fêté pendant une année le Centenaire de la GLNF en 2013), de la Franc-maçonnerie obédientielle (dont nous avons célébré, cette année, le Tricentenaire). À Londres, fin octobre, la fête fut extraordinaire !

Mais il faut aller au-delà et cultiver concrètement l’idéal de fraternité.

La réalisation de l’idéal de fraternité

À chaque occasion, des documents, des livres sont publiés.

Ils sont l’histoire de notre Fraternité.

La règle, la loi d’amour, imposent de passer d’une virtualité énoncée dans un principe, à la réalité, c’est-à-dire à l’action.

Il s’agit d’un travail, d’une discipline, de contraintes, afin d’accéder à un dépassement de soi.

Je ne puis me connaître et réaliser mon unité que par l’expérience de l’Autre, en brisant l’étau qui m’isole et me replie sur moi-même.

La Fraternité, c’est le vœu formulé du bonheur de l’autre.

"Je suis le gardien de mon Frère", selon le joli mot du Grand Maître Provincial d’Île-de-France, Denis Martial.

Il ne s’agit pas d’une faculté, d’une éventualité, mais d’un devoir ; un rituel l’énonce clairement : "Vous êtes donc déterminés à remplir les devoirs de l’Union fraternelle ?".

Il importe de s’attacher à valoriser cette relation faite de respect et d’harmonie : "La rencontre nous créé", précise Bachelard, "Nous n’étions rien - ou rien que des choses avant d’être réunis".

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Ce soir, en fin d’année 2017, nous pourrions avoir l’impression que les lumières de la fête du tricentenaire s’éteignent…

Il s’agit peut-être d’une fausse impression. En effet, depuis le début de l’année maçonnique du Tricentenaire, des voix d’historiens s’élèvent pour mettre en doute la date de 1717.

Ainsi, lors d’une série de conférences de la prestigieuse Loge de Recherche "Quatuor Coronati", Andrew Prescott avait avancé l’idée selon laquelle le scénario proposé par Anderson sur le lieu et la date de naissance de la Grande Loge de Londres et de Westminster serait erroné !

Nous aurons ainsi la possibilité de concilier l’histoire et les légendes en fêtant à nouveau le Tricentenaire en…2021 ou 2023 !

Puisse le Grand Architecte de l'Univers donner à toutes les Loges, du "Centre des Amis" n0 1 à "Anthony Sayer" n0 2017, à tous les Frères, du Grand Maître au dernier initié, la force nécessaire pour tracer les lignes d’une Fraternité intacte et bien vivante.

Reportage

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REPORTAGE

Propos du Grand Orateur

Espérance et lumière : du rien au tout.

Cette année, mes Frères, notre Grand Maître bien aimé nous livre sa dernière allocution… Comme il a choisi de s'exprimer au sujet de la fraternité, je me vois conduit à vous entretenir d'autre chose pour pallier notre tristesse et nourrir notre espérance. Alors j'ai songé à vous raconter quelques histoires, qui vous aideront à passer le temps, interminable, des propos du Grand Orateur...

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oici trois histoires que vous connaissez bien : Caïn et Abel, la Tour de Babel, la boîte de Pandore. À travers ces récits, de quoi vais-je vous entretenir ?

Caïn et Abel, c'est l'histoire de deux frères. L'un… berger, l'autre cultivateur. Tous deux faisaient des offrandes à Dieu, l'un lui sacrifiait quelque agneau nouveau-né, l'autre quelque boisseau de ses récoltes. Or, il advint que Dieu préféra le sacrifice d'Abel. Jaloux, Caïn tua son frère Abel. "Le sang de ton frère crie vers moi", dit Dieu dans la Bible...

"L'œil était dans la tombe et regardait Caïn !", écrit Victor Hugo.

Que raconte cette histoire ? L'éveil de la conscience chez Caïn, dit-on. Conscience du meurtre de son frère, de son "semblable".

Laissez moi vous proposer une petite interprétation, à la fois plus... symbolique… Et plus scientifique ! Imaginons, avec les neurobiologistes contemporains, qu’Abel et Caïn soient deux parties distinctes du même cerveau humain.

Des siècles avant Darwin, la Bible aurait-elle voulu nous dire que le cerveau industrieux, nommé Caïn, a supplanté notre cerveau primitif, nommé Abel, plus proche de la nature et par là, plus respectueux de l'Ordre divin ?

Abel s’inscrivait plus simplement dans l’ordre des choses voulu par Dieu. Il se montrait attentif à lui rendre la vie qu’il prenait à ses victimes, dans un rituel de sacrifice où, en échange, Dieu permettait à Abel de se nourrir du corps de sa victime. On connaît chez Caïn le réveil d’une conscience coupable de meurtre. Ne s’agit-il pas, chez Abel, de l’existence d’une conscience plus ancienne encore, dont le tigre ou le loup sont dépourvus lorsqu’ils tuent leur proie. Dans le commerce d’Abel avec Dieu gisaient les épousailles de la mort et de la vie, les premières étincelles de ce qu’avec la première conscience, il faut appeler « l’espérance » d’un réservoir de vie, géré par la divinité, ailleurs...

Vous connaissiez l’histoire de Caïn et Abel. Vous connaissez aussi l’histoire de la tour de Babel. C’est celle d’un architecte que nous aimons bien, Phaleg, qui voulut construire une tour allant jusqu’au ciel. Dieu fit échec au projet en dispersant les hommes, leur faisant parler plusieurs langues afin qu’ils ne se comprissent plus. Cette histoire, qui est à mettre en opposition avec le récit de la Pentecôte chez les chrétiens, nous montre assez, dans l’Ancien Testament, la volonté de Dieu d’être, sinon absent, du moins… ailleurs. Dans notre tradition, elle est à mettre en relation avec toutes les histoires que nous avons construites autour de la parole perdue, lesquelles figurent la coupure dans la relation entre l’homme et Dieu. La coupure du pont entre immanence et transcendance. Situation sans espoir… À moins que, audelà de cette situation sans espoir, nous ne trouvions encore la force de la quête maçonnique, qui n’est autre que… une forme d’espérance.

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Il me reste à vous parler maintenant de l’histoire de Pandore, la première femme, offerte par Zeus aux hommes, plus précisément à Epiméthée le frère de Prométhée. Pandore était parée de tous les attributs des dieux : Athéna lui avait conféré l’adresse et l’art des tissus, Aphrodite la beauté et un charme ensorceleur, Apollon la musique, Hermès le mensonge et Héra la jalousie.

Si vous n’êtes pas trop ému, comme je le suis, par le portrait qui vient d’être fait de nos compagnes, vous vous souviendrez de la jarre (et non la boîte) que Pandore portait avec elle et qu’il lui était interdit d’ouvrir. La curiosité fit son œuvre et tous les fléaux de la terre, contenus dans la jarre, se répandirent sur l’humanité : la vieillesse, la maladie, la mort, le vice, l’envie, la trahison, l’orgueil. Seule, au fond de la jarre, resta Espi, qui signifie appréhension, ou Espérance…

Avec appréhension en effet, car nombre d’entre vous, comme moi, ont été cette année mis à l’épreuve par la perte d’un être cher ou l’accompagnement d’une personne dans la souffrance, vous avez compris que je vais vous parler de la vertu d’Espérance.

Cette espérance qui, pour les fils de Caïn ou Prométhée, naît là où les espoirs ordinaires meurent.

Comme ils sont admirables, le courage et la dignité de ceux qui, après avoir bu jusqu’à la lie la coupe d’amertume du désespoir, ont tout à la fois la Force et la Sagesse de transformer leur désir inextinguible de vivre, en désir de Dieu.

Désir de Dieu qui revêt une forme de confiance et d’abandon de la pensée, là où elle prend sa source, c’est-à-dire en Dieu lui-même. Dans "Le génie du christianisme", Chateaubriand usait de la métaphore assimilant notre pensée à des rayons de lumière prenant leur source dans l’astre solaire, figure de Dieu. On peut songer aux termes de l’exhortation au Vénérable Maître "Prenez exemple sur l’astre glorieux de la nature qui, se levant à l’Orient, répand de façon continue la Lumière et l’éclat sur tout ce qui l’entoure".

La plupart des religions ont cultivé l’espérance comme un espoir fou d’éternité, dans l’union à Dieu, sous diverses formes, après notre mort. Le Christianisme, dont la Franc-maçonnerie est issue, a produit cette figure extraordinaire d’un dieu poussant la solidarité avec ses créatures jusqu’à l’Amour, épousant la nature humaine jusqu’à en vivre la mort et l’agonie, cloué à une croix de souffrance… la nôtre, en fait… L’espérance chrétienne est dans cette Nouvelle Alliance.

Quant à la Maçonnerie régulière, théiste et néanmoins laïque, elle s’est ouverte à plusieurs sensibilités religieuses.

Quelle est donc son Espérance ?

Dès le jour de notre réception, nous sommes plongés dans cette espérance, originellement religieuse, par la voie des symboles et spécialement par le premier d’entre : le bandeau que nous avons sur les yeux.

Reportage

Nous mettrons du temps à comprendre que ce bandeau nous figure nos propres ténèbres et notre désespoir devant la mort, la souffrance, le mal, désespoirs ordinaires, alors que la Lumière qui nous entourait, sans que nous la vissions, qui n’a jamais cessé de briller et que notre aveuglement nous masquait : "Mon Frère, pendant votre réception, vous seul étiez dans l’obscurité, mais la lumière est inaltérable et n’a jamais cessé de briller autour de vous", dit l’un de nos rituels.

L’espérance maçonnique n’est-elle pas dans cette lumière ?

Dans l’omniprésence divine qu’elle symbolise ?

Certes, l’espérance a pris plusieurs visages parfois trompeurs ; depuis les ténèbres qui nous enveloppent, elle ne doit pas être assimilée à une utopie (à la Thomas Moore). Plus que l’utopie, qui séduit la Maçonnerie libérale, notre longue quête initiatique évoque l’exode qui conduisit légendairement les hébreux d’Égypte, terre de la puissance matérielle, à la Terre Promise, Terre Sainte, lieu de spiritualité. À travers notre progression de l’Occident à l’Orient, de Babylone à Jérusalem, nous comprenons, avec l’aide de nos Maîtres, que ce long exode est en fait un voyage intérieur. Qui nous conduit à ressentir, au plus profond de nous, la pierre cachée, la pierre la plus précieuse, c’est-à-dire le Verbe, ce germe, cette parole ineffable qui nous relie secrètement au Créateur et nous porte, souvent déraisonnablement, à l’encontre de nos intérêts, vers les autres, eux-aussi porteurs de cette pierre, de cette Présence, c’est-à-dire nos Frères et, plus généralement, ceux que nous aimons, en Dieu.

Le chagrin de notre mort est dans la douleur physique et psychique ; il est la douleur d’une séparation. Nous quittons la communauté des vivants, que nous aimons, pour rejoindre le grand mystère, le grand tout, le Un qui réunit ce qui est épars.

Laissez-moi terminer ce propos mes bien-aimés Frères par quelques considérations que j’emprunte à un petit livre que je ne saurais trop vous recommander : "Comme un chant d’espérance" de Jean d’Ormesson, qui vient de nous quitter. On y lit que, si les secrets appartiennent au domaine du savoir, les mystères, qui sont des secrets dans lesquels nous sommes plongés…, appartiennent au domaine de la Connaissance. Notre savoir a enregistré que l’Univers a 14 milliards d’années, la terre 4,5 milliards d’années, que la vie est apparue il y a 3,5 milliards d’années et que les hominidés et, probablement avec eux, la pensée, sont apparus il y a seulement 7 millions d’années, Sapiens datant tout au plus de… 200 000 ans.

Riche de ces savoirs, la science elle-même et la pensée avec elle, se heurtent portant à deux grands mystères : le mur de Planck qui nous ferme la compréhension de "ce qu’il y avait avant le big-bang" et le mur de la mort qui porte le mystère de ce qui nous arrive après.

Comment, de "rien", le monde a-t-il pu naître, à moins que Dieu ne fût précisément ce "rien", cet imperceptible, pour nous ce néant habité ? D’alpha (le rien) à Oméga (le tout), comment le "quelque chose" que nous sommes pourrait rejoindre le "grand tout" en ayant, malgré tout, l’air de disparaître pour redevenir "rien" ? À moins que le mystère de ce rien, ou tout, qui nous enveloppe, ne soit au fond le profond mystère de l’apparente absence de Dieu et de son évidente omniprésence, siège de notre Espérance, intimement liée à notre foi et à l’amour sur terre, émanation de l’amour de Dieu.

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Reportage

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Une fête exceptionnelle par la Grande Loge Unie d'Angleterre Trois cents ans d’histoire le temps d’un spectacle magique

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l y a 300 ans, dans une taverne londonienne, l’une des plus grandes organisation "areligieuse", "apolitique", fraternelle et charitable au monde, était fondée par quatre Loges. Le 24 juin 1717 naissait la Franc-maçonnerie spéculative et régulière moderne.

Trois siècles plus tard, la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUDA) a fêté dignement cet anniversaire à l'occasion de grandioses cérémonies qui se sont tenues trois jours durant, fin octobre, au cœur de Londres.

Pour l'occasion, 136 représentants de Grandes Loges régulières ont répondu à l’invitation de leur Loge mère et se sont associés à cet évènement majeur qui demeurera, selon les mots mêmes du Duc de Kent - Grand Maître de la GLUDA - "le plus grand rassemblement de Grands Maîtres jamais organisé dans l'histoire de la Maçonnerie". La plupart des Grandes Loges étaient représentées uniquement par leur Grand Maître, seules quelques-unes - considérées comme particulièrement proches de la GLUDA - furent autorisées à venir avec deux délégués. Ce fut le cas de la GLNF dont le Très Respectable Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Servel s'est rendu à Londres accompagné de son Député Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Rollet.

Les célébrations du tricentenaire ont été marquées ces derniers mois par une succession d'évènements locaux dans toutes les Provinces anglaises. Mais le point culminant a été la journée du 31 octobre avec une cérémonie unique à bien des égards qui s’est tenue dans la célèbre salle de spectacle du Royal Albert Hall en présence de 3 900 Francs-maçons du monde entier. Cette cérémonie "ouverte", accessible aux non-maçons, même si chaque Frère à l'intérieur était vêtu en grande tenue, fut également diffusée sur une chaîne internet créée spécialement par la GLUDA afin de toucher une audience plus large.

Pendant plus d'une heure, une troupe d'acteurs et de chanteurs, menée par le célèbre comédien sir Derek Jacobi, a interprété un spectacle exceptionnel, à mi-chemin entre pièce de théâtre et comédie musicale, narrant l'histoire de la Franc maçonnerie régulière depuis l'origine des tailleurs de pierre. La scène – un triangle mosaïque – se tenait sous un compas lumineux de 55 pieds de hauteur, entourant un cercle dans lequel se glissait, parfois, un œil ouvert à l'intérieur duquel on pouvait lire cette superbe phrase du révérend (Maçon) Rabbie Burns : "Que la liberté, l’harmonie et l’amour vous unissent dans un grand dessein sous l’œil omniscient qui règne au-dessus".

mots, prononcés par le futur premier Grand Maître de la GLUDA: "Notre nation a été tiraillée par la guerre et les luttes fratricides. Il est de notre devoir de nous réunir et de prouver que l’unité est plus forte que la division. Nos quatre Loges n’en feront donc plus qu’une seule pour offrir un refuge aux Frères persécutés, un espoir à ceux dans les ténèbres, en leur donnant la possibilité de se réunir entre égaux, et d'avancer ensemble entre le niveau et l'équerre".

Le spectacle imagina ensuite une discussion - inventée ? - entre les Frères George Washington et Benjamin Franklin sur l’idée de créer une nation entière basée sur les principes maçonniques, les États-Unis, puis swinga sur une vibrante reprise de "Minnie the moocher" du Frère Cab Calloway, célèbre jazzman, avant de plonger dans une superbe "Flûte enchantée" du Frère Wolfgang Amadeus Mozart. Partout, sur les panneaux défilèrent les noms de grands Maçons, experts en arts libéraux, ayant tous œuvré au cours des siècles pour le plus grand profit de l’humanité.

Ce spectacle fut conclu par la montée à l'Orient du Grand Maître de la GLUDA, le duc de Kent. Initié en 1963, promu Grand Maître en 1967, c'était l'occasion pour lui de fêter les 50 ans de sa grande maîtrise.

"Nous sommes aujourd'hui plus de 4 000 Frères du monde entier réunis en paix et en harmonie, quelles que soient notre race, notre religion ou toute autre considération ayant généré de la division au cours des siècles passés".

Le clou de la cérémonie fut alors la montée sur scène de la "Soane Ark". Construite en 1830 par le Frère John Soane, cette arche reposant sur trois piliers – sagesse force et beauté – fut l’emblème du Freemason Hall, à Londres, jusqu’à ce qu’un incendie la détruise en 1883. Plusieurs Frères l’ont reconstruite au cours des dernières années, conforme en tous points aux plans d’origine.

Le Duc de Kent s’empressa de la consacrer en demandant qu’une équerre et qu’un compas y soient entreposés, à jamais. "Cette arche nous offrira à tous un symbole d’espérance", ajouta le Grand Maître de la GLADU tandis que les articles de l’union y étaient entreposés à leur tour. Ainsi "nous ressortons du Royal Albert Hall encore plus fier de notre institution", conclut le Duc de Kent.

2 000 Frères se réunirent ensuite pour un dîner de gala à Battersea Park achevant ce magnifique anniversaire aux lueurs du matin.

Le spectacle narra le voyage d'un Apprenti dans les trois grades, depuis son initiation dans la Loge "L'Oie et le Grill" jusqu'à son élévation, à peine effleurée pour ne rien dévoiler au monde profane. Un voyage qui fut surtout l’occasion pour les spectateurs de découvrir tous les évènements maçonniques — légendaires ou véridiques – formant 300 ans d'histoire extraordinaire.

Tout a commencé peu de temps après le grand incendie de Londres de 1666. La reconstruction de la cathédrale Saint-Paul à peine achevée, – "un triomphe de pierre et d'habileté" – quatre Loges de "free masons" se réunirent le 24 juin 1717 autour de ces

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tricentenaire

ACTUALITÉ - TRICENTENAIRE

LES CÉLÉBRATIONS DU TRICENTENAIRE

ACTUALITÉ - TRICENTENAIRE

CONFÉRENCES AU MÉMORIAL DE CAEN Tenue provinciale de Neustrie Une journée mémorable à tous points de vue

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e 14 octobre a eu lieu la Tenue provinciale de Neustrie.

Ce fut une belle manifestation qui rassembla à Caen l’ensemble des Loges de la Province sous l’autorité de son Grand Maître Provincial, le TRF Jacques Huot. Toutes les Loges furent représentées et la Tenue fut réalisée avec brio dans une atmosphère chaleureuse et bon enfant. Un invité de marque était présent en la personne du RF John Wade, éminent historien et Passé Vénérable Maître de la Loge de Recherche de la Grande Loge Unie d’Angleterre "Quatuor Coronati" no 2076.

Après des agapes remarquables, le Grand Maître Provincial avait organisé, en liaison avec les Loges normandes du Grand Orient de France, une conférence ouverte à tous sur le thème "Trois cents ans de Franc-maçonnerie au service de la paix".

On ne pouvait évidemment trouver mieux pour tenir cette conférence que le Mémorial de Caen, haut lieu d’histoire et de mémoire.

Une assistance nombreuse remplissant le grand amphithéâtre put écouter trois orateurs Francs-maçons, le Très Respectable Frère Gérard Icart s’exprimant au nom de la GLNF rappela les fondements de la Franc-maçonnerie régulière, le Respectable Frère John Wade, s’exprimant en anglais, présenta un aperçu historique des débuts de la Franc-maçonnerie en Angleterre et le Frère Jacques Garat au nom du GODF brossa un tableau de la Franc-maçonnerie française et de ses particularités.

Ce fut une après-midi riche et appréciée de tous les participants. Il se termina par un cocktail organisé par la Province de Neustrie et nous fûmes honorés par la présence de Monsieur le Maire de Caen.

Extraits des trois Conférences qui pourront être téléchargées sur REGIUS… "Réflexions sur trois cents ans de Franc-maçonnerie" par le Très Respectable Frère Gérard Icart "[…] L’histoire de la Franc-maçonnerie, par-delà la célébration de son trois-centième anniversaire cette année, ne commencera à avoir du sens que si on l’interprète à la lumière de l’histoire au sens large. La Maçonnerie ne peut s’expliquer par la Maçonnerie. C’est pourquoi il est peut-être plus urgent d’établir

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un cadre pour interpréter l’histoire de la Maçonnerie que de continuer à explorer des matériaux documentaires négligés.

Les historiens documentaires rejettent les historiens qui se concentrent sur la forme large de l’histoire. Ce n’est que lorsqu’on étudie une institution à laquelle aucune forme n’a été proposée que l’on réalise l’importance fondamentale de tels cadres pour tous les aspects de l’étude de l’histoire. Un historien tente de décrire les changements des sociétés, des cultures et des institutions au fil du temps. Les Francs-maçons tiennent souvent beaucoup à prouver qu’ils sont les gardiens d’une vérité ésotérique, les gardiens d’une Maçonnerie pure et acceptée, qui a été transmise inchangée à travers les siècles. Il y a là un conflit fondamental qui démontre que dans un contexte maçonnique, trop souvent l’histoire, ne se produit pas. […]"

"Une histoire de la Franc-Maçonnerie anglaise jusqu'à la formation de la Grande Loge Française en 1813" par le RF John Wade, Passé Maître de la Loge de Recherche "Quatuor Coronati" no 2076 de la Grande Loge Unie d’Angleterre ; (Traduction et adaptation du RF Daniel Paccoud, Formateur National) "[…] Dans cette année du centenaire, plutôt que de se concentrer sur 1717 ou même la tâche impossible de couvrir les 300 années qui se sont écoulées depuis cette année, je vais parler du développement de la Franc-maçonnerie depuis ses débuts (peu importe ce qu'ils sont) jusqu'à la formation de la Franc-maçonnerie, la présente United Grand Lodge of England en 1813, dont le bicentenaire a été célébré il y a quatre ans.

La question première et évidente à aborder est apparemment simple : "Qu'est-ce que la Franc-maçonnerie ?" En ce qui concerne les Francs-maçons, le rituel maçonnique comprend cette question dans la liste des questions et des réponses à apprendre par un Apprenti entré après son début dans la Franc-maçonnerie. La réponse qu'il a apprise est : "Un système de moralité particulier, voilé dans l'allégorie et illustré par des symboles". En fait, cette question « simple » est en fait assez complexe et ne peut être comprise que lorsque le Frère nouvellement initié a connu les nouvelles cérémonies de passage et même alors, il continue d'apprendre beaucoup sur le symbolisme, les références allégoriques dans les cérémonies

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et ce qu'il attend de lui dans ses relations avec Craft et ses camarades dans le Craft au cours des années suivantes de son appartenance. Il existe de nombreuses théories concernant les origines de ce qui a été apparemment organisé et réglementé pour la première fois en 1717 dans le rapprochement de quatre Loges de Londres pour former la Grande Loge d'Angleterre. Ces théories comprennent des légendes impliquant le roi Salomon et la construction de son Temple, certains philosophes grecs, les cultes mystérieux de la Grèce antique, la collègienne romaine, les cultes secrets tels que ceux des Esséniens ou des Druides, les Templiers historiques, etc.

Mais en tant qu'historien, je dois me tourner vers ce que les historiens considèrent comme une définition de la Franc-maçonnerie. Ils ont évidemment besoin de preuves documentaires pour procéder ; ils ne peuvent certainement pas compter sur la tradition, le mythe et la légende. Alors, quelle est la première preuve documentée pour le terme "Freemason"²? Il existe une référence latine aux sculpteurs lapidum liberorum 'sculpteurs de pierre libre' dès 1212 et il existe une référence spécifique à un Nicholas le Freemason en 1325, l'utilisation connue du mot en anglais le plus tôt possible. Cependant, ce ne sont que des indications de terminologie précoce et ne sont pas vraiment utiles pour rechercher les origines de la Franc-maçonnerie. La théorie du professeur Andrew Prescott sur les origines de la Francmaçonnerie en tant que mouvement social est qu'elles doivent être recherchées dans les fraternités religieuses qui ont grandi après la mort noire en 1349. […]"

histoire interne, ses crises, ses évolutions, celles de ses rituels, de ses pratiques, à la recherche des « écarts à la norme », des erreurs, des choix ou des renoncements, comme si la Francmaçonnerie en somme, pouvait s’expliquer par elle-même…

On s’applique ainsi à définir une orthodoxie, des canons, à évaluer, classer, voire condamner et, ce faisant, on perd de vue une donnée absolument première, tellement évidente qu’on pourrait la qualifier de truisme : où que ce soit, la Franc-maçonnerie est toujours le produit de l’histoire du pays où elle se développe. Seule cette histoire qui s’attache à retrouver et analyser le mouvement du réel, indépendamment de la volonté et de la conscience des acteurs, permet d’en rendre vraiment compte.

Fait social et culturel européen, la Franc-maçonnerie telle que nous la connaissons aujourd’hui, est bien le produit de l’histoire complexe de notre continent. Une histoire mouvementée, faite de trajectoires divergentes, d’oppositions, voire de guerres, mais aussi de convergences profondes, autour de notions fondamentales, comme l’humanisme ou la démocratie, que notre vieille Europe a données au monde. La Francmaçonnerie est un fait social et culturel britannique qui s’est acclimaté dans un certain nombre de pays en se confrontant aux vicissitudes de leurs histoires nationales. Si on la regarde dans une vue d’ensemble, on est tenté d’y voir l’œuvre d’une espèce de dérive des continents, longtemps insensible sans doute mais dont le résultat s’impose à tous. […]"

"L’évolution libérale de la Franc-maçonnerie en France, XIXe et XXe siècles" par le Frère Jacques Garat, Conseiller de l’Ordre du Grand Orient de France, Officier délégué à la République, la laïcité et l’École, Membre de l’Aréopage de recherches Sources, du Suprême Conseil du Grand Collège des Rites Écossais - Grand Orient de France […] Je voudrais tout d’abord dire la joie qui est la mienne d’avoir été invité par la GLNF à participer à sa célébration du Tricentenaire de la Franc-maçonnerie moderne et, si je cède à la tentation d’y voir un petit signe de rapprochement fraternel, qu’on me le pardonne !… Il est vrai que cette invitation n’allait pas de soi… Ce qui était attendu au contraire, c’était que l’on offre la énième représentation de cette comédie aigre, qui met en présence d’un côté, la Maçonnerie anglaise, et celle qui est reconnue par elle, la Maçonnerie « régulière », une Maçonnerie qui fait de la croyance en Dieu « la base, la pierre angulaire, le ciment et la gloire de notre vieille confrérie » pour le dire avec les mots du pasteur Anderson, et de l’autre, la Maçonnerie française classique et plus largement, continentale, « libérale », progressiste et attachée par-dessus tout, à la « liberté absolue de conscience ».

Le décor était planté, l’argument connu de tous, les personnages en place, chacun dans son rôle, et on aurait assisté une fois encore, à la même scène, inlassablement rejouée, de la liberté philosophique contre l’impérialisme spiritualiste. Il s’agit là bien sûr d’une caricature. Une caricature qui empêche de comprendre, qui empêche même de voir ce qui devrait sauter aux yeux. Il faut en sortir. Comment ?... Pour qu’une approche ouverte et compréhensive devienne possible, je crois qu’il faudrait que chacun des protagonistes s’oblige à une meilleure connaissance de l’histoire de l’autre. On s’évertue en effet trop souvent à n’étudier la Franc-maçonnerie que de l’intérieur - chose par ailleurs indispensable - en se focalisant sur son

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ACTUALITÉ - TRICENTENAIRE UN LIVRE POUR LE TRICENTENAIRE Vérifier que la Loge est bien couverte À l'occasion des célébrations du tricentenaire de la naissance de la Franc-maçonnerie en Angleterre, la GLNF a publié un ouvrage de référence "300, Trois cents ans de Franc-maçonnerie". Les 617 pages de ce livre, toujours disponible en librairie, se clôturaient par un grand entretien réunissant certains de ses auteurs. Entretien dont nous reprenons un court extrait ici.

Jean-François Variot.

Revenons sur la question des rapports que la Maçonnerie peut entretenir avec le bain culturel ambiant. Doit-elle n’entretenir aucun rapport ? Quels types de rapports ? Est-ce que la GLNF a des partis pris ? Elle en a, qui la distinguent de la Maçonnerie en général, telle qu’elle se définit ou telle qu’on l’imagine. Quelles conséquences cela peut-il avoir ? À quelle position réaliste la Franc-maçonnerie doit-elle se tenir tout en étant conforme à une volonté initiatique ?

Bruno Pinchard La pratique dans les Loges clarifie parfaitement la situation puisque, précisément, elle a accepté des musulmans, elle a accepté des bouddhistes. La pratique des Loges corrige ce qu’aurait de trop autoritaire une distinction formelle.

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Yves Hivert-Messeca C’est un débat que la Grande Loge d’Angleterre a depuis 150 ans. Nos Frères anglais n’ont pratiquement pas eu de débat avec les juifs puisque l’admission s’est faite tout de suite, à la différence de la Maçonnerie française par exemple. À partir du XIXe siècle, ils ont eu ce questionnement pour les musulmans, la Grande Loge d’Écosse étant beaucoup plus libérale, si l’on peut dire, que la Grande Loge d’Angleterre.

C’est elle, souvent, qui a créé les premiers ateliers ouverts aux musulmans, notamment en Inde. Jusque-là, tout allait bien, puisqu’on demeurait dans le monothéisme. Avec les sikhs, on a commencé à se poser de nouvelles questions mais le premier gros problème se posa avec les farsis. D’une certaine manière, pour faire de l’humour, ils avaient deux Grands Architectes.

Mais comme c’était une communauté extrêmement dynamique aux Indes, ils formaient une partie des élites, on les a aussi intégrés et là on s’est aperçu, que dans les Obédiences, il y avait à la fois un discours qui se voulait strict et des pratiques qui étaient plus souples, allant jusqu’à s’ouvrir au bouddhisme.

En effet, selon la doxa bouddhiste, la volonté révélée du Grand Architecte n’est pas toujours évidente.

B.P. Pour la cooptation peut-être, mais ça n’a pas touché le corpus mythologique.

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Y.H-M. En effet, c’est la grande vertu des Anglais, c’est même la grande vertu des Britanniques. Néanmoins, je pense qu’il y a une grande différence avec ce qui se passe aujourd’hui, car on évolue toujours dans un milieu culturel dominant. Ainsi aujourd’hui, même si la pratique religieuse tombe en désuétude, être en milieu protestant ou en milieu catholique, ce n’est pas la même chose.

Les Suédois, aujourd’hui, ont une pratique religieuse de 1 à 2 % : ils sont quasiment une société post-chrétienne, mais cotisent volontairement à 75 % à l’Église luthérienne. C’est-à-dire que ce sont des adhérents non pratiquants. On avait déjà des pratiquants non croyants avec les Polonais, du temps du régime communiste qui, pour embêter le gouvernement, allaient aux processions alors qu’une partie ne croyait pas en Dieu. Désormais, on a cette nouvelle catégorie et donc il ne faut pas que notre formulation ferme, il faut qu’elle ouvre. Comme le corpus maçonnique s’est construit progressivement, la définition de l’Art Royal ne peut être qu’ouverte.

On peut définir les principes, mais en les laissant accueillants si j’ose dire. Nos amis anglais y arrivent très bien. En France, on est souvent dans le binaire, c’est-à-dire blanc ou noir.

Olivier Badot Au rituel, à la mythologie, je vais ajouter la dimension sociologique et économique, pour plus de contingence profane. Je vais le faire à partir d’un témoignage parce que je fréquente la Maçonnerie en Angleterre, en particulier à Londres et je trouve que le rituel est stable, le corpus mythologique n’a pas beaucoup changé mais en revanche, au plan sociologique et économique, j’y trouve une énorme plasticité. Par exemple, le Grand Temple accueille beaucoup d’événements de mode, des films, etc. Et parfois en les hybridant avec des symboliques maçonniques, y compris auprès de populations jeunes et féminines. Quelle extraordinaire modernité et occasion d’ouvrir notre confrérie sans pour autant toucher aux fondamentaux rituels !

J-F.V. Mais c’est simplement le lieu qui est loué !

O.B. Peut-être, mais selon moi, cela montre une certaine plasticité sociologique et économique. Voilà une façon d’évoluer sans trahir les fondamentaux.

Y.H-M. En effet, les Anglais y sont contraints. Pour les 200 ans du Royal Arch Masonry, un service a été organisé à la cathédrale de Canterbury. La nouveauté, c’est que le culte était dirigé par la révérente Sheila Watson. Il faut s’adapter.

O.B. Oui, mais ça fait partie aussi de la question je trouve. Je n’ai pas dit que c’était ce qu’il fallait faire, mais enfin ça donne un benchmark : voilà ce que font les Anglais. Ils ne touchent pas au rituel, ils ne touchent pas à la mythologie, mais ils innovent à la périphérie...

Antoine Faivre Je pense aux États-Unis où j'ai vécu deux ans et demi. J’ai fréquenté des Loges, j’ai bien connu, notamment, une Loge de Berkeley, étant professeur à l’université du même nom.

La visibilité, la connexion avec le monde extérieur, se faisait notamment de la façon suivante : dans la Loge, tout le rituel était pratiqué par cœur. Mais pas de planches… En revanche, ce qui tenait lieu de ce que nous appelons les Agapes, c’était

un dîner avant la Tenue rassemblant, d’une part, tous les Frères et d’autre part, des profanes choisis, pour nous parler de thèmes purement profanes. Il y avait un exposé à la suite duquel les Frères s’entretenaient avec l’invité durant de longs moments. Je ne dis pas que c’est un modèle, mais cela va un peu dans le sens que tu évoques, Olivier. Par exemple, nous eûmes un exposé très intéressant fait par un spécialiste des chemins de fer : "La situation des chemins de fer aux ÉtatsUnis" à ce moment-là. Une autre fois, ce fut une sociologue, qui nous a parlé de "L’enseignement primaire en Russie".

Je m’en suis entretenu plusieurs fois avec le Vénérable de la Loge qui m’a dit, à peu près en ces termes : "Oui, c’est notre ouverture à nous sur le monde" !

O.B. On est dans le sujet, comment éviter l’hémorragie? Comment regagner des candidats qui seraient intéressés par la Maçonnerie de tradition compte tenu des changements du monde ?

A.F. Aux États-Unis, en Angleterre aussi, mais surtout aux ÉtatsUnis, il y a cette visibilité de la Maçonnerie, cette sorte d’ancrage sur la culture extérieure. Ce n’est tout de même pas pour rien qu’une des grandes avenues de San Francisco s’appelle Masonic.

J-F.V. Autres questions : en quoi a-t-on besoin d’être fermé pour pratiquer l’initiation ? Cette fermeture de la Loge est-elle étanche aujourd’hui ? Est-elle encore possible à l’heure de Wikipédia ? Dans un sens ou dans les deux sens ? À quoi sertelle au sens profond c’est-à-dire en quoi est-elle constitutive du fonctionnement initiatique ?

Jean Staune C’est symbolique. Prenons les mystères grecs d’Éleusis, prenons les églises roumaines en forme de huit, on voit très bien, dans la forme même de l’église, que les catéchumènes ne pouvaient pas mettre les pieds dans la première partie de l’église. Le rituel orthodoxe est magnifique là-dessus. Avec des images, des représentations, l’iconostase ferme la porte au moment de la transsubstantiation. Tout est là, toutes les traditions sont là. Un rituel profond ne se fait pas sur la place publique, dans l’agora.

B.P. Le premier devoir d’un Franc-maçon, c’est de vérifier que nous sommes à couvert.

J.S. Ce n’est pas propre à la seule Franc-maçonnerie, c’est le fait de toutes les traditions initiatiques. Elles ne se déroulent pas dans l’Agora, elles se font à couvert.

Y.H-M. Je suis d’accord, même si dans les traditions initiatiques, tu en trouveras toujours une qui fait exception (c’est ce qui fait leur charme). Par définition, on ne peut pas imaginer que le processus initiatique se déroule sur l’Agora. C’est impossible. Même l’idée de le filmer est pour moi profondément choquante.

J-F.V. D’accord, allons plus loin alors. Lorsqu’on assiste à une cérémonie de baptême pour adulte de l’Église catholique, ça se fait à la Veillée pascale avec le grand cierge, sur le parvis, on voit vraiment des structures d’ordre initiatique, avec des symboliques de l’eau et du feu. C’est comme cela qu’est

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tricentenaire

ACTUALITÉ - TRICENTENAIRE

accueillie dans la communauté des chrétiens cette nouvelle personne venue au monde des baptisés, avec un rituel et ça prend effectivement à une forme d’initiation puisque ça correspond à un changement d’état et ça se fait publiquement.

Excusez-moi, c’est public ce n’est absolument pas fermé.

Aujourd’hui je voudrais votre réaction.

J.S. Dans mon article du cahier Villard no 100, j’insiste sur le fait qu’encore au IIIe siècle, il pouvait y avoir des adversaires du christianisme qui pensaient sérieusement que les chrétiens se réunissaient en privé pour manger de la chair et boire du sang humain parce que l’initiation chrétienne était justement gardée secrète. L’eucharistie que tu vois aujourd’hui à la messe dans toutes les églises le dimanche matin, fut pendant des siècles le secret le mieux gardé du christianisme. Ce qui est aujourd’hui public a pu être secret pendant très longtemps.

J-F.V. Je ne dis pas le contraire. La question s’adresse à la Maçonnerie aujourd’hui. Le fait de garder le secret est-il consubstantiel et absolument nécessaire à la forme initiatique maçonnique ?

Vous pensez bien que ce n’est pas une plaidoirie. Au contraire, je vous demande de vous exprimer.

Y.H-M. Pour apporter une réponse équivoque, l’initiation doit être mise en rapport avec la société à laquelle on est initié. Il peut y avoir des formes d’initiations publiques dans certaines sociétés africaines qui néanmoins demeurent fermées.

L’Église romaine, en l’occurrence, n’est pas présentée comme une société fermée. Pourtant, le baptême est devenu public après avoir été longtemps pratiqué dans les catacombes, ou à

couvert. Je n’ai pas assez de connaissances en anthropologie pour être catégorique, mais je dirais qu’aussi bien dans le temps que dans l’espace, à peu près toutes les sociétés dites "fermées" pratiquent au moins une partie de leur initiation à couvert. Sinon cela ne fonctionne pas, c’est-à-dire que les trois termes de l’initiation n’opérent pas. S’ils sont totalement publics, l’enlèvement de l’impétrant de l’endroit d’où il vient, son processus de "marginalisation" et son intégration ne peuvent être totalement opératoires. Il y a forcément un moment où il faut que cela se passe discrètement.

O.B. Au Rite Français, la réception se fait symboliquement dans le portique. C’est entre les colonnes et l’entrée du Temple. À ciel ouvert. C’est ce que le rituel raconte.

Y.H-M. C’est paradoxal. En même temps, tout est sinon public, du moins connu. Tu vas dans n’importe quelle bonne librairie, tu sais tout, au niveau du corpus, mais rien au niveau de l’essence.

O.B. Bruno rappelait que le premier devoir d’un Maçon, c’est de vérifier que la Loge est couverte (bien fermée, à l’abri des intrusions profanes), Dans plusieurs rituels on ajoute "intérieurement et extérieurement", parce que l’espace est multiple. Il y a la Loge, le Temple et le portique où se passe finalement la cérémonie.

J-F.V. Les avis sont donc unanimes pour dire que le schéma initiatique a besoin, pour se développer, se concrétiser, d’avoir lieu (le terme est choisi) dans un espace séparé, différent du monde ambiant.

Le livre est encore disponible chez Scribe

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tricentenaire

ARCHE ROYALE

L'ARCHE ROYALE Inoubliable voyage à Londres Le 8 novembre 2017, une délégation du Suprême Grand Chapitre des Maçons de l’Arche Royale de France, conduite par le TEC Didier Gomez, Pro Premier Grand Principal, accompagné des TTEECC Guy Bruandet, Philippe Prével et Patrick Ribière, s’est rendue à la Convocation annuelle du Supreme Grand Chapter of Royal Arch Masons of England.

Puis, les deux Grands Officiers - en tenue et verge à la main, qui n’ont jamais quitté notre délégation durant toute sa présence l’ont conduite à la porte du Grand Temple où l’attendait un "train" d’escorte plus conséquent.

L’imposant Grand Temple du Freemasons Hall (1 700 places assises), pratiquement plein, a alors accueilli, debout et sous les applaudissements de ses occupants, notre délégation qui a été placée à l’Orient et à proximité immédiate des Grands Principaux.

Le Most Excellent (et très aimé) Companion SAR le Duc de Kent, Premier Grand Principal, a ensuite ouvert le Grand Chapitre lui-même, accompagné des Deuxième et Troisième Grands Principaux.

C

elui-ci, composé de plus de 3 000 Chapitres et comptant quelques 105 000 Compagnons, recevait pour la première fois de son histoire une délégation française de l’Arche Royale. Autant dire tout de suite que l’accueil qui lui fut réservé s’est situé bien au-delà des espérances de nos représentants…

Immédiatement prise en charge par plusieurs Grands Officiers, dont le Député Grand Chancelier John Hamill, notre délégation a pu bénéficier de la mise à sa disposition du Temple réservé à la Loge du Grand Maître, juxtaposé au musée, et ce durant une quarantaine de minutes, le temps pour elle de se préparer et d’être soigneusement briefée sur la suite des évènements à venir.

Sous sa présidence, après un "God save the Queen" vibrant et la minute de silence traditionnelle, les différents rapports – préalablement circularisés – ont tous été approuvés en moins d’une minute (!).

Le Grand Scribe Esdras s’est alors levé pour appeler par leur nom une bonne centaine de Compagnons, nommés ou promus ; préalablement disposés dans l’ordre d’appel, ceux-ci ont été conduits – un à un et de façon visiblement "huilée", par une vingtaine de Grands Officiers – auprès du MEC 1er Grand Principal, SAR le Duc de Kent, lequel les a tous investis un à un et leur a serré la main. Un ballet réglé au millimètre et qui n’a pas duré plus de 10 minutes…

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arche royale

ARCHE ROYALE

Le MEC Peter Lowndes, Pro Premier Grand Principal s’est ensuite exprimé pour faire constater à l’ensemble des Compagnons que l’Office de Grand Maître était indissociable de celui de Premier Grand Principal et qu’il trouvait remarquable que SAR le Duc de Kent les ait constamment exercés durant 50 ans, demandant à toute l’assemblée d’accueillir cette prouesse comme il se devait.

Les 1 500 Compagnons présents se sont alors levés et exécutés.

Inutile de décrire l’émotion qui s’en est dégagée…

Dans son allocution, SAR le Duc de Kent – qui fêtait son jubilé des 50 ans passés à la tête de la Grande Loge et de son Suprême Grand Chapitre - a alors cité nommément les quatre membres de notre délégation à laquelle il a rendu un bel hommage.

Il a ensuite félicité les nouveaux promus, leur précisant que les honneurs devaient également être compris comme des encouragements à poursuivre leurs efforts.

Il a enfin remercié le MEC Peter Lowndes pour la gentillesse de son propos et salué l’excellence du travail du Grand Scribe E. et du Grand Directeur des Cérémonies (et de leurs équipes respectives).

Nos Compagnons et Frères anglais, ayant généralement - pour l’apéritif qui s’en suivit - quelques bonnes habitudes (Cherry pour tout le monde), nous ont alors fait la surprise de remplacer celuici par du Champagne…

Puis, notre délégation a été invitée à prendre place à table, dans un salon qui en comptait une cinquantaine, les TTEECC Didier Gomez et Guy Bruandet étant conviés à partager celle de SAR le Duc de Kent et du Pro Premier Grand Principal Peter Lowndes.

Après la clôture des Travaux du Banquet, un important cortège (dont notre délégation) a alors raccompagné SAR le Duc de Kent jusqu’à sa voiture, escortée de près par un important (mais discret) dispositif de sécurité.

Enfin, et avant de nous séparer, le MEC Peter Lowndes nous conduisit dans un salon où, entouré des Deuxième et Troisième Grands Principaux, il nous remercia chaleureusement de notre visite, remerciements que nous lui retournâmes - à notre tour et au nom de notre TE Premier Grand Principal Jean-Pierre Servel pour la grandeur et la chaleur de l’accueil qui nous avait été réservé.

Enfin, SAR Le Duc de Kent a fermé le Grand Chapitre (lui-même) et s’est mis à disposition du Grand Directeur des Cérémonies, lequel – nous intégrant dans son cortège – l’a fait raccompagner en grande escorte.

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LA FRATERNITÉ

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FRATERNITé

LA FRATERNITÉ

DE LA FRATERNITÉ : DEUX OU TROIS CHOSES QUE l’ON SAIT D’ELLE Yves Hivert-Messeca

L

a fraternité est un mot à la fois complexe, polysémique et opaque, mais c’est également un objet insaisissable et un sentiment fort et troublant que chaque humain peut ressentir. On laissera de côté la question du genre, encore qu’il soit loisible de se demander si la sororité1 est identique à la fraternité ! Le français ne dispose pas d’un nom collectif signifiant à la fois "sœur(s) et frère(s)", au contraire de l’anglais siblings ou de l’allemand Geschwister.

***Fraternité, fratrie, fratricide.

Stricto sensu, la fraternité (du latin fraternitas) désigne le lien de parenté biologique et de sentiments mutuels entre frères, et par extension entre enfants d’un même couple.

L’amour fraternel (la relation affective adelphique2) est souvent fort et durable entre frères et sœurs, pouvant aller comme dans la fratrie de Musset jusqu’à une empathie fusionnelle et fictionnelle. Paul (1804-1880) vouait à Alfred un véritable culte tandis que ce dernier considérait Paul comme un modèle, une muse et une mère au point que l’auteur de La Confession d’un enfant du siècle (1836) voyait dans la fraternité stricto sensu le modèle de toute relation et qu’il proposera à George Sand en guise d’amour, une "camaraderie fraternelle".

Au-delà de toutes les particularités des parcours individuels, la fraternité repose entre autres sur la consanguinité, la vie commune et la durée car, le plus souvent, les relations dans une fratrie ont plus de chances de se prolonger si elles se sont appuyées sur une histoire riche, partagée et longue durant l’enfance. Néanmoins, faites d’inclination profonde, de solidarité matérielle et affective et de complicité, les relations au sein d’une fratrie sont tout sauf simples. La recomposition des familles (qui est un phénomène très ancien) n’a pas simplifié le problème3. Les rapports au sein de la fratrie sont complexes et changeants, la rancœur, la jalousie, voire plus, peuvent ne pas être très loin de l’affection. Le mot fratrie d’origine latine est porteur de cette ambiguïté alors que les grecs distinguaient la phratia4 (les liens affinitaires) et l’adelphie (les liens du sang).

Ambivalence qui se retrouve dans les arts et les lettres comme dans Les frères Karamazov (1879/80) de Fiodor Dostoïevski où chacun des fils s’identifie à un idéal-type de la psychologie et de la société russes ou chez les sensibilités des Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott (1868). Dans l’œuvre de Victor Hugo, on note même un apparent contraste entre les évocations adelphiques, heureuses dans sa poésie sombres dans ses romans. La psychologie et la psychanalyse ont investi la thématique des rapports infra-fraternels. Jacques Lacan popularisa le concept explicite de frérocité tandis que Philippe Caillé5 et Robert Neuburger parlent de fratitude, état de concurrence mimétique, la fratrie sans la fraternité. En effet la fraternité ne s’identifie pas toujours à la fratrie car la fratrie est aussi le lieu du fratricide. Au-delà des crimes réels6, l’inceste et le fratricide sont une constante incontournable et fondatrice de nombreuses mythologies (Osiris/Set ; Caïn/Abel ; 1 - L’anglais dispose de deux mots pour traduire cette notion : sorority traduit les liens entre filles nées d’une même mère et sisterhood, les relations d’affinités et/ou de proximité entre femmes.

2 - Adelphie : naissance d’une même mère.

3 : L’empereur Auguste, cousin au 4e degré, puis fils adoptif et héritier de Jules César, adopta à son tour comme fils et héritier Tibère, fils d’un premier mariage de sa 3e femme Livie, laquelle fit ensuite adopter à son empereur de mari, un de ses arrière-petit-fils issu de sa première union Caligula, et les recompositions continuèrent au sein de la dynastie Julio-claudienne.

4 - Fratrie latine et phratria grecque. La phratria (de phratêr, membre d’un même "clan") désignait une association d’individus liés par des rites et usages communs et qui se disaient apparentés.

5 - Fratries sans fraternité dans "Cahiers critiques de thérapie"…, 2004/1, no 32, p. 11/22.

6 - Cf. Haddad Gérard, Le complexe de Caïn. Terrorisme, haine de l’autre et rivalité fraternelle, Clamecy, éditions Premier Parallèle, 2016.

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Remus/Romulus ; Gilgamesh/Enkidu7 ; Gwyn/Gwythyr8, Sunda/Upasunda9 et nolens volens Hiram et ses "frères" mauvais compagnons).

***Fraternisation, confrérie et fraternité. a) La fratrie est un fait, la fraternité reste à faire. La fratrie est une donnée sociale et ethnologique, la fraternité est un concept moral et spirituel. Si la fratrie est génétique et reçue (liens du sang), la fraternité est symbolique et volontaire. Ainsi la fraternité serait de se comporter dans les rapports interpersonnels, et plus largement dans les rapports sociaux, comme des frères/ sœurs, il faudrait préciser comme de"bon(ne)s" frères/sœurs.

On ne choisit pas sa famille10, mais on peut choisir son équipe, son club, son parti, son église, son association, sa loge. On sort de la famille biologique pour entrer dans une famille construite, adoptée11, plus vaste : cette sortie/entrée prend des formes plus ou moins denses, de la camaraderie juvénile, professionnelle ou politique12 à la fraternité d’armes13. La fraternité présuppose la fraternisation, l’alchimie de se constituer frère. Elle relève d’une logique sentimentale, de l’inclination, de l’affect, de l’attachement, l’idée de sexualité en étant théoriquement exclue14.

Fraterniser suppose la rencontre, l’échange, l’apprivoisement de l’altérité, la réconciliation. Comment ne pas noter que la fraternisation désigne également ce temps de suspension des hostilités entre belligérants ou ces moments le plus souvent fugaces (quelques jours, voire quelques heures) durant lesquels une sorte d’égrégore sociale semble abolir les frontières infrahumaines comme le "moment fraternité"15 qui suivit la révolution parisienne de février 1848 ou la semaine de juillet 1998 qui vit la victoire au mondial de football de l’équipe black blanc beur sur l’air de I will survive. b) La fraternité est également le ciment d’un nombre certain d’associations16, légales ou non, secrètes ou non, plus ou moins ritualisées dont les membres se considèrent comme frère (sœur) le plus souvent à la suite d’une réception plus ou moins cérémonieuse, d’une intronisation ou d’une initiation.

La fraternité initiatique, ou plus exactement la fraternisation (au sens de se construire comme frère avec l’autre) dans le processus initiatique présuppose un corpus et des modes d’amalgame qui constituent le moyen d’agrégation du néophyte, de sa déconstruction/reconstruction et de sa transformation.

Entre frères (et sœurs) choisi(e)s, la socialisation, la fraternisation au sens psycho-affectif, passe ainsi par des conduites d’initiation qui comprennent des pratiques rituéliques, des discours partagés, des homologations symboliques et le plaisir d’être inclus ensemble. La fraternité/fraternisation comme composante 7 - Mythologie mésopotamienne 8 - Mythologie galloise.

9 - Mythologie indienne.

10 - C’est vrai pour sa famille utérine, mais on peut construire sa famille conjugale.

11 - Néanmoins dans de nombreuses sociétés, les initiations d’âge sont quasi-obligatoires.

12 - Cf. la proposition de la révolutionnaire féministe russe Alexandra M. Kollontai (1872/1952) d’une nouvelle devise : Liberté, égalité, camaraderie, ce dernier terme désignant une nouvelle morale sentimentale, l’amour-camaraderie ou l’amitié érotique.

13 - Paradoxe, la fraternité d’armes est d’origine belliciste. Elle n’est pas empathie mais construction contre l’ennemi. On se fait frère contre l’autre.

14 - Cf. l’expression : vivre comme frère et sœur.

15 - Le 27 février 1848, la nouvelle République adopte pour la première fois comme devise officielle "Liberté, Égalité, Fraternité". La Constitution du 4 novembre 1848 précisera dans son article IV que la République "a pour principe la Liberté, l'Égalité et la Fraternité" et "pour base la Famille, le Travail, la Propriété et l'Ordre public".

16 - Sans être exhaustif, citons les Fraternités ou Sororités d’étudiants (comme la célèbre Skull and Bones, de l’Université Yale, au Connecticut), les groupes scouts, les Loges maçonniques, certaines confréries religieuses ou corporations de métier, mais également des sociétés secrètes politiques comme l’Irish Republican Brotherhood, voire des associations criminelles ritualisées (Cosa Nostra, Triades chinoises, Yakusas japonais).

LA fraternité

d’un processus initiatique (à la fois comme mise en chemin (initium/initio) et comme objectif/but (télétè/télos) implique ainsi, engendre et soutient de nouveaux rapports à soi et aux autres.

juridiquement, la fraternité reste toujours un sentiment d’appartenance, de reliance, voire plus si affinités, diffus et imprécis plus qu’un principe de droit. On ne peut légiférer sur la fraternité.

c) Par élargissements successifs, cette acception a débordé le cadre familial et confraternel pour investir le champ du politique, du social, du philosophique et du religieux à un niveau plus vaste, y compris jusqu’à la nation/état17. C’est le cas de la France. Progressivement, la fraternité fut associée à la liberté et à l’égalité durant la période révolutionnaire, avant que ce triptyque ne soit adopté comme devise officielle d’abord le 27 février 1848 (Seconde République), puis le 14 juillet 188018 (Troisième République). Néanmoins, les trois termes ne sont pas isonomiques. La liberté et l’égalité relèvent du contrat social, de la loi, du droit, du statut. Elles peuvent être définies par des bénéfices et des devoirs. La fraternité est un impératif moral. Elle assure par l’affect, le sentiment, le regard vers l’autre, l’équilibre entre la liberté et l’égalité, valeurs antagonistes et complémentaires. C’est elle qui devrait empêcher la liberté d’être individualiste et l’égalité d’être niveleuse.

*** Du Frère à l’autre, au tout-autre comme frère.

À cause de sa nature présumée sensible, voire romanesque, d’aucuns ont pensé lui préférer deux notions censées être plus concrètes, plus objectivées : la solidarité et/ou la laïcité, deux termes éloignés de la dimension émotionnelle et de la fragilité conceptuelle de la fraternité. Dans ce nouveau triptyque, la fraternité serait la vertu par laquelle les concitoyens admettent qu’ils sont amis, libres, ressemblants et solidaires et qu’ils acceptent de faire à la fois communauté et différence ensemble. La solidarité est l’expression concrète du contrat social, destinée à maintenir et conforter la cohésion sociale, en mettant en œuvre une justice distributive, par un transfert des revenus et des richesses. La laïcité, dans son principe, peut être définie comme un lien constitutif obligatoire de la cité démocratique. Elle permet à tous les individus d’un pays, qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, qu’ils fassent partie d’une institution religieuse ou pas, qu’ils pratiquent ou non une religion ou qu’ils se réfèrent à une spiritualité ou une philosophie particulière ou à aucune, de participer en citoyens à la vie publique, à égalité de droits et de devoirs. Si la solidarité et la laïcité peuvent être définies concrètement,

Le Bouddha préconise l’amour familial et l’amitié tout en cultivant Maitrï, la bienveillance incommensurable pour tous les êtres :

17 - Cf. Debray Regis, Le moment fraternité, Paris, Gallimard, 2009.

18 - Inscription sur les frontons des édifices publics.

Lien, mode et éthique familiaux et socio-politiques, la fraternité est aussi un lien, un mode et une éthique universelles. Il est difficile de préciser quand ce sentiment a germé chez l’homo sapiens, où et comment dans le long et lent processus d’humanisation, il est devenu (ou plutôt qu’il a eu l’intuition qu’il pouvait être) homo humanus fraternitatis. Peu ou prou, la fraternité est présente dans diverses religions, spiritualités et philosophies dès l’antiquité.

Le Lévitique élargit les rapports des frères à l’autre en général : "Tu ne te vengeras point et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (XIX, 19).

"Ainsi qu'une mère surveille et protège son unique enfant au péril de sa vie, ainsi doit-on chérir tout être vivant avec un esprit sans limite"19.

L’École pythagoricienne fut en même temps une société ésotérique fermée sur ses spécificités et une société exotérique ouverte sur l’universel.

L’adelphie se déploie dans le Nouveau Testament, notamment les Actes des apôtres. La fraternitas apparait au IIe siècle chez des auteurs chrétiens. Elle est présente dans les paroles de Muhammad : "Nul ne sera véritablement croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même20".

19 - Metta Sutta [Metta = Maitrï] en pali (vieille langue indo-aryenne)][Sutta de la bonté bienveillante] / Suttïanipâta = Choix d’instructions, I, 8.

20 - Selon deux recueils de hadîth [propos tenus par Muhammad et rapportés par ses compagnons] le Sahîh d’Al-Bukhârî & le Sahîh Muslim.

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LA fraternité

LA FRATERNITÉ

En Occident, la fraternité prit une forme laïcisée à partir de la Renaissance et de la Réforme. Depuis, elle fut et demeure le ciment de nombreux projets utopistes et/ou communautaires, des courants pacifistes et non-violents et de divers mouvements citoyens et modes de vie alternatifs. Elle figure (comme obligation) dans l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 :

Au-delà des mots, de la spéculation intellectuelle et de l’émotion, la fraternité universelle est difficile à cerner, à définir : Agapè à l’échelle de la planète ? Conscience forte, individuelle et collective, d’appartenir à une même humanité ? Dénominateur altruiste à toutes les grandes visions humanistes du monde ? Philosophie de l’universel ? La fraternité universelle est peut-être un doux rêve ? Une utopie ?23 Une uchronie ?

"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

La fraternité est pour le moins un véritable programme (idéal) de développement social, intellectuel, éthique et spirituel de l’humanité en marche, dans un élan vital de construction. Plus largement, elle s’inscrit dans une interdépendance totale avec le vivant. Peut-être ce processus de fraternisation serait à la fois l’outil, le but et le sens (signification) de l’humanisation ?

Quoiqu’il en soit, il ne semble pas y avoir de fraternité universelle sans sacralisation24. Le sacré est le plus sûr (au sens d’efficace) moyen de mise en commun dont dispose un ensemble massif, hétérogène et hétéroclite (bref l’humanité) pour faire corps et perpétuer. Inutile cependant de lever les yeux au ciel, la fraternité est immanente. Elle n’est pas un viatique du salut.

La fraternité n’est pas la grâce.

Cette adelphie universelle a répondu et répond à un impératif humaniste, comme y invitait le pasteur Martin Luther King : "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots" (1968)21.

La fraternité à l’échelle du monde suppose la prise en compte et le respect de l’humanité et de chacun de ses membres dans leurs droits et leurs besoins. Elle implique l’acceptation de tous dans leur singularité sans poser de critères de race, d’âge, de différences physiques, de catégorie sociale, de culture, d’orientation sexuelle. Elle doit même prévoir le désaccord.

Elle s’inscrit dans l’opposition au désir mimétique cher à René Girard. Elle induit l’impérative obligation (comme une sorte de fatum) aux humains de s’aimer, grâce à une identification réciproque, précisément parce qu’ils sont frères, comme l’énonce Emmanuel Lévinas : "Le statut même de l’humain implique la fraternité et l’idée du genre humain"22.

21 - Discours du 31 mars 1968, à Washington, cinq jours avant son assassinat.

22 - Totalité et infini. Essai sur l’exteriorité, La Haye, M. Nijhoff, 1961

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La fraternité est un mot agréable, sonore, emphatique, chimérique peut-être ? Comment articuler son aspiration et son incarnation, sa verticalité et son horizontalité ? Aimer son frère comme soi-même ? Aimer tous les humains en frère (en sœur) ? La voie est étroite, rugueuse, longue. Il faut donc postuler que la fraternité est ontologique. Être humain, c’est être frère (sœur), c’est être en empathie avec l’autre. On peut toujours se déclarer frère (sœur), l’essentiel est de se faire frère (sœur).

La fraternité est une réalité anthropologique. La fraternité est un projet éthique. Vivre en fraternité, c’est être soi-même comme un autre25 comme le développe Paul Ricœur. La fraternité co-fonde l’individu et l’humanité, le temple de chacun, un temple pour tous.

23 - Attali Jacques, Fraternités. Une nouvelle utopie ? , Paris, Fayard, 1991.

24 - Attention à ne pas amalgamer : sacré/spirituel/religieux/divin !

25 - Paris, Seuil, 1990.

LA fraternité

NE LAISSER AUCUN FRÈRE SUR LEBORD DU CHEMIN enfants, des circuits pédestres, souvent grâce à l’implication formidable et bénévole de Frères qui mettent leur temps et leur savoir-faire à disposition des autres. Tout est envisageable : c’est ainsi qu’à Paris, par exemple, l’OAF nationale organise des sorties culturelles, des soirées au théâtre suivies par des rencontres avec les artistes, le but étant de sortir les Frères qui seraient confrontés à la solitude, ou encore d’offrir à leurs enfants des spectacles joyeux.

Vous êtes aussi très sensible à aider les veuves et les orphelins…

Interview du Grand Hospitalier Comment s'organise la Grande Hospitalerie de la GLNF ?

Philippe Jouve : Nommé par le Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Servel comme Grand Hospitalier, j’applique la feuille de route donnée par celui-ci : ne laisser aucun Frère sur le bord du chemin.

C’est une mission particulièrement chère à notre Grand Maître. Pour ce faire, nous aidons les Provinces à mettre en place plusieurs pôles de responsabilité, sous la direction du Grand Hospitalier Provincial qui, rattaché directement au Grand Maître Provincial, reçoit également des conseils et des orientations de la Grande Hospitalerie. De même, une Loge est dirigée par le Vénérable Maître, auquel l’Hospitalier de la Loge est rattaché comme membre de son collège, mais ce dernier doit également porter les messages et relayer les initiatives du Grand Hospitalier Provincial, sous la direction du Grand Maître Provincial. Le "bras financier" de l'ensemble des mesures prises par l'hospitalerie s'appelle l'OAF sous la présidence du Grand Maître assisté de deux Présidents délégués, Jean Yézéguélian et moi-même.

Quels sont ces pôles de responsabilité ?

Chaque Province doit avoir, dans l’idéal, au moins cinq pôles de solidarité : le premier est destiné à gérer les problèmes de santé des Frères ; le second concerne les difficultés en matière d’emplois ; un troisième pôle, dit "juridique", propose des conseils ou de l’assistance légale aux Frères dans le besoin faisant face à une difficulté d’ordre juridique ; par ailleurs, les Provinces doivent veiller à s’occuper des veuves et des orphelins qui auraient besoin d’aide ; enfin, un cinquième pôle traite des problèmes de logement. Chaque type de solidarité-là revêt une importance variable selon les situations propres à chaque Province. Mais je pense par exemple aux enfants de Frères venant étudier à Paris et qui ont besoin de se loger : nous pourrions mettre en place une sorte de bourse d’appartements de Frères qui pourraient les louer dans des conditions abordables ou les mettre ponctuellement à disposition en cas de besoins urgents. Plus généralement, au niveau de chaque Province, il est important d’organiser régulièrement des évènements à la fois pour lever quelques fonds nécessaires à secourir ceux dans la détresse mais aussi, tout simplement, pour garder le contact avec ceux qui sont un peu plus isolés. C’est ainsi que les Provinces organisent régulièrement des évènements comme des soirées de solidarité, des galettes de rois, des noëls pour les

Oui, ne serait-ce que parce que la tâche est colossale. Cette année, à la cérémonie du souvenir, j’ai lu le nom de 150 Frères décédés.

Il y en avait 111 l’an dernier. Ce sont autant de veufs et d’orphelins qui n’ont pas forcément tous besoin d’aide mais qui doivent être accompagnés, dont il faut prendre des nouvelles, à qui il faut penser lors des fêtes de Noël, lors des anniversaires si ils sont seuls.

Dans le cas des orphelins, nous pouvons être amenés à octroyer des bourses d’études, ainsi que pour les enfants de Frères dans la détresse. À chaque fois, le montant de l’aide est calculé à partir des revenus disponibles des personnes. Il nous arrive aussi de participer aux frais d’obsèques et faire de l’accompagnement. Un Hospitalier est un Frère doté d’une grande capacité d’écoute. Un homme qui porte en lui l’amour de l’autre, qui a de l’empathie. Mais je le répète, nous ne rentrons pas dans le voyeurisme, nous faisons confiance aux Frères qui demandent notre aide.

Comment s’est passée l’aide à nos Frères des Antilles après le passage de l’ouragan Irma ? À la demande du Grand Maître Jean-Pierre Servel, nous avons immédiatement répondu présent et lancé la chaîne de solidarité huit jours à peine après le passage de l’ouragan Irma. Je crois que nous pouvons être fiers, collectivement de ce que nous avons fait : la fraternité a magnifiquement fonctionné. À fin novembre, nous avions récolté 330 000 euros et distribué 382 000 euros uniquement sous forme de dons d’argent. C’est un minimum, quand vous vous rendez sur place, vous voyez combien la situation est catastrophique. Nous avons été guidés par un principe : donner la même aide aux 104 Frères en détresse quelle que soit leur situation financière personnelle. Certains ont tout perdu, d’autres ont eu des dégâts matériels un peu moins importants mais nous ne pouvons pas rentrer dans ces considérations-là, la solidarité doit être guidée par une exigence d’égalité. Justement, certains Frères qui estimaient ne pas avoir besoin de l’argent de l’OAF ont, de leur propre initiative, décidé de le reverser à des Frères qu’ils estimaient être plus nécessiteux. Quelle belle image pour la solidarité au sein de la GLNF ! Nous ne nous arrêterons pas en chemin. C’est une catastrophe qui mettra 3 à 4 ans avant de s’estomper. Certains Frères vont devoir repartir de zéro. À l’OAF nous avons décidé de laisser ouvert le compte en banque dédié aux Antilles le temps qu’il le faudra.

Quelles sont les perspectives de cette année ?

Elles sont multiples évidemment mais s’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait le fait que cette année nous allons fêter le centenaire de l’OAF. Elle a été créée en 1918, pour aider justement les veuves et les orphelins des Frères décédés pendant la guerre et cent ans plus tard, nous pouvons dire que son ambition est toujours intacte. Nous organiserons un évènement pour célébrer ce centenaire et ainsi mieux faire connaître et développer nos actions.

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LA fraternité

LA FRATERNITÉ

FRATERNITÉ DANS LES PROVINCES

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

Auvergne

Bretagne

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Multiplier les sources de revenus de l'Œuvre d'Assistance Fraternelle (OAF) n dehors de nos aides charitables envers nos Frères auvergnats, quelques Loges ont organisé des "Opérations Vide Greniers" en récupérant des objets chez certains Frères ensuite mis en vente lors de marché aux puces.

Les bénéfices ont été reversés à l'OAF et nous comptons bien renouveler ces initiatives en les multipliant aux vues des résultats obtenus.

Sous l’impulsion de notre Grand Maître Provincial, le TRF Thierry Thaves, une opération de ventes de cravates en faveur de l’OAF a permis de récolter pas loin de 2 000 euros. Nous comptons bien la reconduire cette année.

On dit que les plus belles légendes naissent en Bretagne... En voici un exemple : haque geste d’entraide et de solidarité fait naître une étoile dans le ciel breton. Ainsi, lorsque les Frères regardent la Voûte étoilée de leur Loge, ils prennent la juste mesure de ce que fraternité et générosité apportent à leur quête initiatique.

Le témoignage de réconfort d’un Frère affecté par la perte de sa maman, les remerciements d’un Frère de la Grande Loge Unie d’Angleterre pour l’accompagnement de sa parente, le soulagement de l’enfant d’un des nôtres qui peut envisager de poursuivre ses études : autant de petites étoiles qui sont greffées à jamais dans la Voûte étoilée bretonne !

Alors, lorsque circule le Tronc de Bienfaisance, il n’est pas rare de surprendre un regard en direction de la Voûte étoilée de la Loge…

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

LA FRATERNITÉ

Guyane

Guyenne & Gascogne

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Chaîne de Fraternité

L'Hospitalité en Guyenne et Gascogne

epuis l’installation de notre Grand Maître Provincial, le TRF Alain Chaumet en février 2016, nous n’avons cessé de mettre en valeur la formation et l’instruction des Frères, qui est une priorité pour notre Grand Maître Provincial, mais aussi développer la Fraternité et l’Amour Fraternel à l’intérieur et à l’extérieur des Loges.

Ce qu’il faut retenir de cette année maçonnique est particulièrement l’implication des Hospitaliers et de l’ensemble des Frères des Loges pour : - Leurs interventions auprès des Frères et de leur famille en détresse.

- Les organisations de journées champêtres qui ont permis de réunir les Frères ainsi que leur famille, en mettant un point fort sur le choix du lieu afin que ces journées soient l’occasion de marquer une très grande Fraternité et qu’elles soient mémorables.

- L’envoi des vœux systématiquement aux Frères à l’occasion de leur anniversaire et parfois même, une délégation de Frères s’invitant par surprise chez le Frère pour lui souhaiter comme il se doit, son année de plus.

Enfin, nous avons pu instaurer en Loge et hors Loge, cette loi d’amour fraternelle, véritable ciment qui est cher à notre Très Respectable Grand Maître Jean-Pierre Servel.

Puisse-t-il perdurer !

n village du Blayais, au soir d’une des dernières belles journées de la saison, les vignes sont rousses et endormies après l’effort, les chais pleins de promesses, une salle des fêtes plutôt anonyme, environ 80 personnes, des hommes en majorité, de tous les âges en écoutent six autres assis à une sorte de tribune.

Ce soir, ils nous reçoivent autant que nous les recevons, hospitalité première… "Entrez, soyez le bienvenu, venez, prenez une chaise et asseyez-vous" propose celui qui est installé au centre et qui, pendant plus d’une heure, évoque la Francmaçonnerie de tradition, son histoire, sa nature, sa vocation.

Celui qui parle, c’est le Très Respectable Grand Maître Provincial de Guyenne et Gascogne. Le lieu est profane, austère, les mots et les gestes n’ont rien de rituélique et pourtant l’auditoire est captivé par celui qui est venu porter témoignage de Fraternité....

Michel Delest n’est pas en grande Tenue mais il y a au-delà de ces instants, déjà presque perceptible, l’émergence d’"un vrai désir". Il ne s’agit pas d’une opération de séduction, encore moins de recrutement, peut-être une information, sûrement un partage. Il s’agit d’aider des Frères un peu seuls dans ce secteur de la Province et qui doivent se renforcer pour trouver plus de sérénité dans leur travail. Un exemple de ce qu’est la Maçonnerie, loin des caricatures ? Notre Très Respectable Grand Maître Provincial parle de la dureté de ce monde, du chômage, de son expérience personnelle en la matière. Le Grand Hospitalier complète en évoquant les 596 retours à l’emploi de la commission Heraklés…

Si l’Espérance nous permet d’approuver le monde et la vie malgré ses injustices, ou encore d’affronter le mal, elle ne permet pas de le surmonter seul, enfermés dans notre blessure, il nous faut cet Autre que nous sommes, il nous faut l’accueillir pour être accueilli sans exclusive, avec la plus infinie des charités. L’Hospitalité, en Guyenne et Gascogne et ailleurs, ouvre la porte, et "la porte est en dedans..".

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

Lutèce

Les Marches-de-l'Est

Une Fraternité morale autant que matérielle

À la découverte de Gustave Caillebote

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alheureusement, la société de plus en plus individualiste dans laquelle nous évoluons nous fait perdre toute notion de partage. Pourtant, tous les actes d’altruisme que nous accomplissons nous sont rendus un jour ou l’autre.

L’engagement maçonnique est synonyme d’amour sans retour, d’amour sans réserve, d’amour par dons. La solidarité est requise.

Fraternité et Solidarité sont des valeurs qui demandent rigueur et travail sur soi.

La Province de Lutèce met un point d’honneur à donner un éclat particulier à la fonction d’Hospitalier en lui restituant son profond contenu initiatique.

La Province s’est évertuée à remplir ses devoirs de fraternité, là où le besoin se faisait sentir, là où le secours était demandé.

Des dons ont été octroyés pour des Frères en grande détresse, il a été porté assistance dans des domaines divers : santé, logement, obsèques, conseils juridiques, emploi, soutien psychologique, visites car le réconfort n’est pas que matériel, mais aussi moral.

L’enfance est aussi un sujet de préoccupation. La Province a mobilisé des ressources en faveur de la petite fille d’un Frère atteinte d’une grave maladie.

es Frères de notre Province se sont retrouvés à l’occasion de la journée fraternelle, qui s’est déroulée le samedi 18 juin dans le cadre champêtre du parc d’un hôtel de charme à La Varennes-Jarcy.

La journée fut baignée de soleil, une belle piscine extérieure fut même à la disposition des Frères équipés de leur tenue estivale.

Le matin, pendant que notre Grand Maître Provincial Georges Ducros recevait les nouveaux Vénérables Maîtres récemment élus, les épouses purent visiter une exposition de peinture dans la petite ville proche située à Yerres, à la Villa Caillebotte.

Cette promenade rencontra un vif succès, d’autant qu’elle fut commentée par un guide dynamique et passionné.

Une centaine de Frères se retrouvèrent pour déjeuner et passer l’après-midi ensemble sous un vaste barnum mis à notre disposition, et purent partager un barbecue géant.

L’ambiance fut également musicale, en particulier par la participation de tous à un grand karaoké. Enfin, une tombola a clôturé cette journée bien remplie, les Frères repartirent avec de nombreux lots, dont le premier fut l’inscription à un baptême en hélicoptère, et d’autres lots comme des bons pour des nuits dans ce même hôtel.

Avec d’autres Provinces, elle organise le Noël des enfants.

Notre Province a toujours soutenu les activités ou les projets philanthropiques de la GLNF, tels que la formation de chiens d’aveugles, une action particulière en 2016 ayant permis de réunir plus de 5 000 euros.

Nous ne doutons pas, compte tenu de ce franc succès, que nous serons au moins aussi nombreux l’année prochaine à nous retrouver pour partager ce riche moment de fraternité.

Nos Loges n’ont pas manqué de manifester leur solidarité, pour nos Frères sinistrés des Antilles.

"Celui qui aime son Frère est dans la lumière, dit Saint Jean, et c’est cette lumière que nous venons chercher en Loge".

TRF Serge Barthélémy Grand Maître Provincial de Lutèce

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

LA FRATERNITÉ

Neuilly-Bineau Hospitalier, une charge immense

Nouvelle-Calédonie Des Frères au secours des sinistrés du Vanuatu

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ospitalier est une charge immense et très particulière, car elle est sans doute la seule confrontée directement à la douleur de son semblable, de son Frère. Être Hospitalier, c’est faire face à la pudeur du Frère dans la détresse, à sa gêne d’avoir à la révéler. Ne préférerait-on pas montrer de soi uniquement une expression avantageuse ? Être Hospitalier, c’est se sentir responsable d’aider, toujours dans la plus grande discrétion.

Nous nous rendons alors compte que la face heureuse d’un Frère maquille des tourments : soucis personnels, problèmes professionnels, vicissitudes …

Face à cette réalité qu’il faut parfois savoir détecter, aux indicateurs de désarroi qu’il faut repérer, le cœur doit être au centre du lien qui nous unit. Un message que le RF Jean Mignondé, Grand Hospitalier Provincial et les Frères (un Député, trois Assistants) qui l’entourent portent inlassablement aux Hospitaliers des Loges de la Province.

Le Grand Maître Provincial a désigné, au sein du pôle Hospitalier et Solidarité, des Frères qui savent écouter et répondre quotidiennement à ceux qui sollicitent du temps et de l’aide. Pour fournir un appui à la constitution d’un dossier, pour répondre aux demandes d’assistance à l’emploi ou d’un logement. Pour secourir un Frère malade, ou qui se trouve financièrement dans le dénuement… Pour, ponctuellement, soutenir les Frères caribéens victimes de l’ouragan Irma comme cela a été le cas en 2017.

Bien sûr, nous sommes tous des Hospitaliers et nous nous réjouissons d’être là pour agir et donner. Notre devoir prend tout son sens quand des instants de vies difficiles se transforment en moment de joies humaines.

C’est l’étreinte d’un Frère qui reçoit un chèque essentiel pour lui et sa famille des mains du Grand Hospitalier Provincial qui a fait dans la journée 300 kilomètres pour le lui remettre. C’est un Frère qui n’a plus personne à qui parler et qui se dit être heureux d’avoir passé une après-midi à partager… C’est un autre qui, le 2 décembre dernier, lors de la Tenue de Grande Loge, nous remercie d’avoir aidé son épouse malade. Autre image du travail du pôle hospitalier, celle de 360 enfants reçus dans l’enceinte de la maison des Maçons et qui repartent, après avoir assisté à un spectacle, avec cadeaux et souvenirs lors du Noël 2017, organisé avec les Hospitaliers des autres Provinces parisiennes.

Des histoires individuelles qui prennent une dimension collective quand ce ciment permet de travailler au bien général.

Ces sourires ne sont-ils pas le plus beau des présents pour les membres du pôle Hospitalier ?

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hronologie de l’aide humanitaire apportée par l’Orient de Nouméa, dont le Grand Maître Provincial est le TRF JeanPierre Flotat, à l’Île de Tanna au Vanuatu, suite au cyclone Pam survenu le 13 mars 2015.

Au Vanuatu, pays le plus touché, il est considéré comme la catastrophe naturelle la plus dévastatrice de l'histoire de l'archipel.

Le 21 mars 2015, le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU dresse un bilan définitif : - Quelques 166 000 personnes au Vanuatu (soit environ 64 % de la population) ont été affectées par le cyclone, qui a tué 16 personnes.

Alors que la rentrée scolaire venait de se dérouler en février 2015, le cyclone Pam a forcé les enfants à de longues vacances scolaires. L’école"envolée", plus aucune structure ne pouvait en effet accueillir les enfants à l’école.

Mais l’urgence première était ailleurs… Reconstruire les cases familiales, le dispensaire, pour offrir un abri précaire avec des matériaux de fortune. Plus important a été de s’occuper des ressources vivrières fortement endommagées. L’isolement de l’Île de Tanna oblige les habitants à vivre en complète autonomie.

Les aides internationales furent acheminées difficilement sur Tanna qui manquait de moyens logistiques pour organiser les secours.

Suite à l’achèvement des travaux du dispensaire et de l’école, il fallait du matériel scolaire pour pouvoir dispenser un enseignement de qualité.

L’Œuvre d’Assistance Fraternelle est intervenu en faveur des enfants sinistrés de Tanna au Vanuatu avec une association caritative de Nouvelle-Calédonie sous forme de dons en fournitures scolaires.

Remise de la collecte des Dons en matériel scolaire à L’Association Tanna : Le 20 décembre 2016, l’ensemble de la collecte a été remis à l’Association Tanna pour venir en aide aux écoliers de l’Île de Tanna au Vanuatu, suite au passage du cyclone Pam qui a dévasté l’île à 100%.

Les Frères de l’Orient de Nouméa, sous le maillet bienveillant des Vénérables Maîtres, réagirent avec Force et Vigueur pour fournir du matériel neuf ou en parfait état à l’École primaire sinistrée.

Parallèlement à cette action, il faut souligner l’engagement bénévole des Frères spécialistes de santé (Médecins - Infirmiers) qui, en amont, firent depuis 2015 et font encore des périodes en 2017 pour venir en aide à la population de Tanna.

Séminaire des Hospitaliers et Éléémosynaires du 7 novembre 2016 par le Grand Hospitalier Provincial et le Grand Éléémosynaire Provincial : Sur ce point, il est proposé de travailler avec l’Association Solidarité Tanna dont la Présidente est l’épouse d’un Frère.

L’Orient de Nouméa venant en complément par rapport à cette association qui fait un travail remarquable sur le terrain.

FRATERNITé DANS LES PROVINCES

Occitanie

Un myosotis pour mieux encadrer les Frères

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u cours de l’année, s’organisent dans la Province d’Occitanie dirigée par le Grand Maître Provincial, le TRF Michel Boulbès différentes activités :

- La Fête des enfants pour Noël (avec spectacles, cadeaux, goûter et Père Noël), chaque enfant apportant un de ses jouets préférés pour le donner à des enfants défavorisés (Secours Catholique, Secours Populaire).

- La Cérémonie du Souvenir pour une prière collective avec les familles, les représentants des différentes Obédiences et des autorités civiles et religieuses.

- Une réunion festive pour les Anciens et très Anciens avec leurs épouses, permettant de garder ou de conserver des liens fraternels quelquefois distendus.

- Des réunions d’information et de formation des Frères Hospitaliers dans différents lieux de la Province.

- La mise en place d’un pôle Myosotis dont la finalité est de recréer le lien entre une Loge et un Frère risquant d’être dans une situation d’éloignement.

Après identification des problèmes d’un Frère par l’Hospitalier de sa Loge, nous utilisons la technique de géo-localisation à partir des données de Régius : Géo-localisations de l’espace de vie de ce Frère (dit Myosotis), d’un ou plusieurs Frères de sa Loge (dit Myosotis de Loge) et d’un Frère ou plusieurs Frères de la Province (dit Myosotis de Province) les plus proches possible du Myosotis.

Il suffit alors de relier ces trois Myosotis pour organiser des rencontres autant fraternelles qu’amicales.

- La mise en place d’un pôle soutien au Handicap avec, dans un premier temps, le rapprochement d’un(des) Frère(s) ayant une expérience personnelle du handicap et le Frère qui commence à être atteint.

Viendra dans un second temps une aide transversale, singulière et spécifique avec les pôles Solidarités Provinciaux très actifs depuis 5 ans : - Pôle accompagnement emploi - Pôle santé - Pôle conseil juridique et expertises - Pôle dépendance et fin de vie.

Paris

La fraternité à Paris, un défi

A

u plan de l’aide financière, l’Œuvre d’Assistance Fraternelle de notre Province a pu venir en aide à tous les Frères rencontrant des difficultés matérielles et nous ayant sollicités. Tous les dossiers présentés ont reçu de notre OAF Provinciale, dirigée par le Grand Hospitalier Provincial (TRF Jacques Immelé) une réponse favorable. Tous ont reçu également de l’OAF Nationale une contribution complémentaire et significative.

C’est dire que ces demandes étaient ô combien justifiées.

Au plan de l’écoute fraternelle, nous essayons de répondre du mieux possible aux sollicitations des Frères pour les aider, les conseiller, les orienter dans les difficultés quotidiennes : logements de proximité lors d’hospitalisations, conseils administratifs, orientation juridique relatif au droit de la famille ou au droit du travail. Concernant l’emploi, nous diffusons régulièrement, par l’intermédiaire des Hospitaliers de Loge, les offres ou les demandes qui nous parviennent et qui concernent notre bassin d’emploi. Nous relancerons d’ailleurs cette année un grand recensement de professionnels souhaitant nous apporter leur concours selon leur compétence.

Sur le plan de la convivialité et de la fraternité, nous développons toutes les initiatives qui peuvent rapprocher Frères, épouses, compagnes, enfants à l’occasion de fêtes ou d’événements. Notre Maçonnerie parisienne, quelque peu différente de celle de la Province, ne facilite pas ces rapprochements qui sont pourtant pour nous et nos familles si indispensables.

Chaque année, notre Province organise son rallye pédestre et maçonnique lui permettant de dégager des recettes des droits d’inscription des participants. Cette année, en raison de l’anniversaire du trentenaire de notre Province, ce rallye fut organisé dans la région de Chevreuse. Chaque année également, nous participons avec les quatre autre Provinces parisiennes à la Fête de la Famille le deuxième dimanche de décembre. Cette organisation nous permet de nous retrouver à l’occasion d’un aprèsmidi consacré à nos enfants, en compagnie de nos épouses ou compagnes dans notre maison de Pisan.

Alors continuons, imaginons, aidons, soyons Frères tout simplement et que l’ère du numérique nous permette encore une meilleure écoute de l’autre.

Car comme le rappelle notre Grand Maître Provincial, le TRF Yves Penne, si "l’amitié est le fruit d’une sympathie réciproque, elle résulte d’un libre choix, elle est élective, restrictive et réversible.

Au contraire, la fraternité, qu’elle soit de sang ou d’initiation, est contraignante et irréversible. La Fraternité cela se vit, c’est de l’affection, de la solidarité. C’est l’émotion partagée lors de la chaîne d’union. C’est aussi le geste que nous faisons pour le tronc de la veuve. C’est parfois appeler un Frère que l’on pourrait aider".

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

LA FRATERNITÉ

Picardie-Plaine-de-France Aider les veuves et les orphelins

Provence La Solidarité dans notre cœur

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a Règle en douze points nous donne les bases de la Fraternité : amour, générosité, confiance réciproque, solidarité, probité, droiture, vénération de la parole donnée mais aussi dignité, amour et profond respect de la famille, des hommes, de la vie sous toutes ses formes, amour de Dieu, l’Être Éternel qui vit en nous.

Dans notre Province, nous avons reçu cela de notre Grand Surveillant Provincial, Philippe Sellos, disparu prématurément en mars dernier, laissant des Frères orphelins et une famille désespérée pour de nombreuses raisons.

L’action du Grand Hospitalier Provincial, de son adjoint, d’un Frère très proche de cette famille, sous l’impulsion attentive du Grand Maître Provincial, leTRF Alain Bellet a permis d’apporter une aide efficace et appropriée à leur désarroi.

Les études supérieures de la fille de notre Frère sont financées et assurées par l’OAF jusqu’à leur terme, et un soutien permanent est apporté par des Frères proches.

Dans notre maison des Maçons de Port-Salut, une salle a été consacrée à notre Frère Philippe Sellos le 21 novembre en présence de la fille et de la compagne de notre Frère décédé.

De nombreux Frères ont su témoigner leur Amour fraternel avec dignité.

epuis plus de dix ans, la Province de Provence entreprend de nombreuses actions au bénéfice des Frères dans la détresse. Les Grands Maîtres Provinciaux et les Grands Hospitaliers Provinciaux se succèdent sans omettre de transmettre à leurs successeurs leur capacité à organiser des manifestations festives avec comme objectif de réunir des fonds afin d’en faire bénéficier les plus démunis.

Nuit du pôle des solidarités, fête des enfants et galette des rois, les Frères de Provence travaillent avec cœur pour proposer de petits spectacles pour lesquels une participation financière modeste est demandée aux Frères.

Deux opérations majeures sont nées il y a une dizaine d’années sous le maillet du TRF Patrick Diebold, Grand Maître Provincial de Provence qui passa le flambeau de la solidarité au TRF Jean-Martin Guisiano puis Jean-Louis Lagadec qui lui succédèrent.

Toutes ces initiatives soutenues et validées par notre Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Servel et par le TRF Philippe Jouve, Grand Hospitalier qui honorent tous ces évènements de leur participation discrète et unanimement appréciée.

D’autres manifestations festives sont en projet : Loto provincial, soirée dansante provinciale, dimanches festifs, toujours prévus pour collecter des dons et soutenir les familles frappées par la maladie ou l’absence d’emploi.

Le Grand Hospitalier Provincial est actuellement le RF Bertrand Legendre assisté de son Député Provincial, le RF Jean-Michel Plazy.

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

La Réunion-Mayotte

Septimanie

Garder intact le patchwork du souvenir

Les trois colonnes de la Solidarité

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ans une Province qui porte le nom prédestiné de La Réunion, on ne saurait douter que l’hospitalité y joue un rôle particulier. Bénie des dieux… même si parfois cyclone et volcan se rappellent à leur bon souvenir, la Province La Réunion-Mayotte n’oublie jamais ceux qui lui sont chers.

La rupture du fil d’argent est un moment terrible. Le vide laissé est incommensurable. Dans cette chaîne d’union qui se reforme naturellement dans nos Loges, nous avons voulu inclure les veuves et orphelins. Dans un geste naturel, pour que le patchwork du souvenir reste intact.

C’est ainsi que les familles de nos Frères défunts ont été conviées à quelques week-ends d’animation et de partage. L’occasion de faire le point, avec tout le tact nécessaire, sur certaines difficultés que nous pourrions parfois aider à franchir. Qu’elles soient financières ou administratives…

Au-delà du geste symbole, ces rencontres ont été des moments d’oxygénation autour de la mémoire de nos Frères disparus.

Leurs proches savent désormais que la Fraternité ne s’arrête pas aux portes de l’Orient Éternel. Et que nous sommes là, à leur côté et à leur écoute.

e positionnement de la Province de Septimanie sur cinq départements a conduit depuis quelques années à organiser des actions sur chaque Orient plutôt qu’une grande opération de prestige.

Les gentils organisateurs, Hospitaliers en tête, rivalisent d’ingéniosité pour recueillir des fonds au profit de l’OAF et chaque manifestation garde ainsi son ambiance particulière.

Courses camarguaises à Nîmes 2017 a été l’occasion d’une sensibilisation importante des Frères de Septimanie pour la Fondation de la GLNF. Nous avons choisi de soutenir la cause Un chien-guide pour un enfant aveugle. Sous l’impulsion de quelques Frères et en mobilisant des chefs d’entreprise, 27 500€ ont été réunis.

La remise du chèque à notre Très Respectable Grand Maître Jean-Pierre Servel s’est faite au début juillet en préambule à la traditionnelle Tenue sous les étoiles de la Loge "L’Amitié à l’Épreuve" dans les jardins du domaine de Grand Boutes.

Ce soir-là, tous les Frères de la Province présents ont aussi rendu un hommage chaleureux à leur Grand Ancien, le RF Jean-Claude Martignoles, qui a fait tant de choses pour notre Obédience en général et pour les Loges de l’Orient de Narbonne en particulier depuis près de 25 ans.

2017 est l’an 1 de la participation de Frères de la Province de Septimanie à l’Association multi-obédience "Mathusalem".

Cette association a pour but de garder un lien fraternel avec nos Anciens qui, fatigués par les années et les vicissitudes de la vie, seraient, sans elle, hors de nos cœurs. Quatre rencontres nous ont permis de vivre des moments extrêmement enrichissants avec nos anciens, anciens veufs et veuves. Le chemin est parfois difficile pour renouer le lien fraternel et un engagement fort de nos Frères est indispensable pour progresser encore ! Un amical clin d’œil à ces quelques Frères de la Province Alpes-Méditerranée qui nous ont montré le chemin.

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

LA FRATERNITÉ

Vallée-du-Rhône

Guadeloupe

Un vaste recensement des capacités de tous

Une grande fraternité après les cyclones qui ont ravagé les Antilles

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n Province Vallée-du-Rhône, les actions de solidarité menées par l’OAF sont largement démultipliées par l’existence de la Loge Provinciale Saint-Martin de la Vallée. Cette Loge est celle des Hospitaliers dont tous sont membres d’office. Les Frères de la Province, quels que soient leurs degrés, sont les bienvenus à participer aux Tenues (au nombre de quatre par an) qui se tiennent d’une façon "itinérante" dans les divers Temples de la Province afin de se rapprocher le plus possible de chacun.

La solidarité en Vallée-du-Rhône repose en grande partie sur l’entraide fraternelle, rendue possible grâce à une connaissance "compilée" des capacités des uns et des autres. Depuis plusieurs années un "Recensement des savoir-faire, compétences, disponibilités" est lancé vers tous les Frères de la Province (grâce à Regius). Chacun est une pierre exceptionnelle sur le chantier de la Fraternité et même si on considère parfois ne pas avoir beaucoup à apporter, il est certain que nous serons à un moment "celui qui peut, celui qui sait, celui qui veut" capable de venir nous aider pour trouver la solution au problème d’un Frère.

Un savoir-faire professionnel, une compétence particulière ou simplement du temps libre et une disponibilité sont des richesses à mettre en commun. Les retours se font dans la plus grande discrétion, connus des seuls Grand Maître Provincial, Grand Hospitalier Provincial ou du Vénérable Maître de Saint-Martin de la Vallée afin que seule la solidarité soit le moteur à l’usage de cette richesse d’informations et non un usage qui pourrait être tourné vers le "business".

Les Commissions Provinciales viennent ainsi s’enrichir de Frères qui offrent leurs compétences (Emploi, Juridique, Médical, Assurances, Immobilier).

L’argent ne peut pas tout, tout ne peut pas se résoudre par l’argent. Un conseil, un avis, une expertise, une écoute et un coup de main peuvent beaucoup.

Une journée, dédiée à nos Aînés et aux épouses et compagnes de nos Frères passés à l’Orient éternel, est organisée chaque année. Une Tenue matinale de la RL "Saint-Martin de la Vallée" est spécialement organisée autour de ces Frères qui ont pris de la distance avec nous pour raison de santé ou de difficulté à conduire la nuit. Ces Frères nous ayant reçu autrefois dans "leurs" Loges ensuite devenues les nôtres par la transmission - nous prenons à notre tour du plaisir à les honorer. La parole leur est donnée, ils nous enrichissement de leurs souvenirs et, parfois, nous offrent une de leur planche sortie de leurs archives.

Puis nous retrouvons, dans une agape amicale et fraternelle, les veuves de nos Frères disparus auxquelles nous transmettons notre affection et notre amour.

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Irma, Katia, José, Maria…

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Irma, Katia, José, Maria… ces prénoms sont devenus tristement célèbres le temps d’une saison cyclonique. En effet, en moins d’un mois, cinq ouragans majeurs, quand on y ajoute Harvey qui a sévi sur la Barbade puis sur le Mexique, ont fait d’énormes dégâts dans la méditerranée caraïbe. Les pertes sont lourdes. Très lourdes !

Sur leur passage, ces cataclysmes ont semé tristesse et accablement.

De nombreuses pertes humaines ont été déplorées dans toutes les îles de la Caraïbe jusqu’à la Floride. Au bilan, plus d’une douzaine de disparus pour les seules îles françaises. On ne compte plus les blessés qui ont été opérés dans des conditions inhabituelles puisque la plupart des hôpitaux ou centre de soins ont été dans l’incapacité de traiter les urgences (pas de toit, pas d’électricité, inondations des locaux, etc…). Des familles entières se sont retrouvées sans toit ou avec des maisons envahies par les flots de la mer déchaînée ou encore par des torrents de boue des rivières. Et plus encore de gens ayant perdu leur outil de travail, leurs souvenirs, leur cadre de vie. À tous ces malheurs, le bon sens populaire en a tiré des enseignements. On a vu une réelle solidarité au sein des populations. Les voisins se sont rassemblés dans les constructions les plus solides avant le passage des phénomènes. Dans l’attente de l’ouragan, les uns et les autres se sont adonnés aux jeux de société ou rappelé des contes et légendes sur les catastrophes aux Antilles. Au plus fort de la tempête, tous se blottissaient les uns contre les autres dans la pièce la moins exposée aux assauts de la tempête. À la levée de l’alerte, chacun a été heureux d’être encore en vie. Ce n’est pas une banalité de le dire.

Beaucoup d’Antillais sont encore traumatisés par cette terrible épreuve qu’ils ont subie. Au fil des heures, tout le monde a constaté ce paysage de désolation. Des maisons éventrées et sans toit, une végétation ravagée, des cultures flagellées, des réseaux routiers inondés ou obstrués par des arbres centenaires déracinés. Les plages paradisiaques et sites forestiers idylliques n’étaient plus que tristesse et accablement.

Avant même l’arrivée des secours, bravant les dernières rafales de vent, sous une pluie battante, se déplaçant sur des embarcations de fortune, les habitants des îles ont fait preuve d’une solidarité exemplaire. Chacun a mis la main à la pâte pour dégager les arbres des routes, écarter les poteaux électriques et les fils dangereux, aider la veuve et l’orphelin en quelque sorte. Celui-ci aidait un voisin à refaire son toit. Celui-là, maniant avec dextérité une tronçonneuse, abattait un arbre menaçant. Cet autre chassait la boue accumulée dans le salon d’une dame âgée…. Il y eut tant de gestes de fraternité spontanée qu’on ne pourrait les citer tous.

C’est un désordre qui met de l’ordre Il n’est pas rare de rencontrer des gens contempler la végétation encore épargnée, écouter les oiseaux sifflant à tue-tête sous l’astre glorieux de la nature ou encore savourer le dernier verre d’eau fraîche dans un réfrigérateur sans électricité. Mais partout, ce furent des gestes anonymes et désintéressés de solidarité, d’entraide et de partage qui ont prévalu. Fallait-il que les intempéries nous rappellent la nature profonde de l’homme telle que nous la décrivait Jean-Jacques

FRATERNITé DANS LES PROVINCES

Du jamais vu : tant d’ouragans en même temps Rousseau ?

Puis vint le temps de l’aide aux sinistrés. Pour sa part, le Grand Maître de la Province Guadeloupe-Îles du nord, le TRF HenriClaude Isidore, décida trois choses.

Premièrement, afin d’aider nos Frères de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, il organisa une collecte d’eau, de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. Un premier conteneur est parti dès les possibilités d’acheminement par bateau, soit moins d’une semaine après le passage d’Irma.

Malgré le fait qu’ils aient été touchés également, dans une moindre mesure, certes, par le cyclone Maria, les Frères de la Guadeloupe ont continué à apporter des produits de première nécessité. L’expédition d’un deuxième conteneur vers les îles du nord fut nécessaire. Ensuite, un conteneur de vivres a été acheminé sur l’île de la Dominique très touchée par le cyclone Maria.

RF Fred LE BRETON

Deuxièmement, il prit la décision d’annuler une soirée des dames prévue le soir de la Tenue de Grande Loge Provinciale.

Troisièmement, il demanda à chaque Frère de donner une contribution volontaire de 20 € minimum. Ainsi, il put envoyer immédiatement un premier secours financier aux Frères des Îles du nord.

Toute notre gratitude à L’OAF Les Frères de la Province Guadeloupe-Îles du Nord remercient le président de l’OAF, le TRF Jean-Pierre Servel, notre Grand Maître, qui s’est personnellement inquiété des dégâts causés par les ouragans.

Il a encouragé les Frères de toutes les Provinces à exprimer leur solidarité pour les sinistrés. Il a mis en place un dispositif exceptionnel pour recueillir la générosité des Frères afin d’aider nos Frères sinistrés.

Merci à tous les donateurs.

Dieu soit loué, la Fraternité n’est pas un vain mot.

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

LA FRATERNITÉ Ouragans à saint-martin et saint-barthélémy : la Fraternité dans sa plus belle expression Il y eut la solidarité venue de l’extérieur.

I

elle des Frères sinistrés entre eux, quotidienne, spontanée et désintéressée. Impossible, aujourd’hui encore, de mesurer la violence subie par les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans la nuit du 5 au 6 septembre lorsque l’ouragan Irma s’est abattu sur eux. Avec des vents largement supérieurs à 300 km/h, ce cyclone pourrait même figurer, bientôt, dans une catégorie qui n’existait pas jusqu’alors, avec une note de 6 sur une échelle qui n’en compte normalement que 5. "Rien n’aurait jamais pu nous préparer à une telle violence, même les constructions les plus solides sur l’île ne peuvent résister à des vents supérieurs à 200 km/h", témoigne le Grand Maître Provincial de Guadeloupe, le TRF Henri-Claude Isidore.

l est possible, en revanche, de raconter la formidable chaîne d’union qui s’est mise en place dès les premières heures de ce drame. "Le Grand Maître Jean-Pierre Servel et le Grand Hospitalier Philippe Jouve ont immédiatement pris, depuis Paris, la mesure du drame, raconte le TRF Henri-Claude Isidore. Depuis la Guadeloupe, je suis resté en contact permanent avec eux. Leur première décision a consisté à débloquer des fonds pour que nous puissions acheter des biens de première nécessité". Parmi ces biens, de l’eau potable, évidemment. Beaucoup d’eau : l’usine de dessalement de Saint-Martin, la seule capable d’abreuver l’île, ayant été ravagée par les vents. Depuis la Guadeloupe le Grand Maître Provincial Henri-Claude Isidore parvient, dès le 8 septembre, à rassembler des centaines de litres d’eau et autres vivres dans un container de 20 pieds de haut. Mais le plus difficile commence. "Nous n’avions aucun moyen d’acheminer ces biens, la mer était trop démontée avec des creux de quatre mètres et les deux aéroports de l’île étaient inopérants, raconte-t-il. Pire encore : sur place on ne pouvait pas réceptionner ces vivres". Tous les quais du port de Saint-Martin étaient dévastés et sous la menace de pilleurs prêts à se jeter sur chaque cargaison acheminée. L’arrivée de renforts militaires, dans les jours suivants, permit lentement de résoudre ces problèmes. Mais il fallait encore compter sur le dévouement des Frères sur place.

Difficile aussi de décrire le chaos vécu par les 103 Frères de la GLNF vivants sur ces deux îles au sortir de ces ténèbres.

Plus de 95% des toitures de maisons détruites, des scènes de pillage, une insécurité permanente et l’absence de tout ce qui forme notre quotidien et auquel nous ne prêtons même plus attention tant nous les considérons comme acquis : l’eau, la nourriture, l’électricité, le téléphone, internet…

Quand, au bout de quelques jours, le bateau acheminant le container de la GLNF arrive enfin à quai, il faut l’aide décisive du Frère Gaetan C. - transitaire sur le port de Saint-Martin - pour sécuriser son déchargement et entreposer les quelques 20 palettes d’eau potable dans un hangar protégé. Il fallait ensuite prévenir les Frères et organiser la distribution, dans une île privée de tous moyens de communications. "Par chance, le

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elle - exceptionnelle ! - de tous les membres et de tous les dirigeants de la GLNF qui ont mobilisé près de 400 000 euros au total pour venir en aide à leurs Frères sinistrés de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Autant de fonds collectés sous forme de dons spontanés ou d’évènements exceptionnels, à l’image de ce concert sur "La joie, l’amour et la Fraternité " organisé le 11 janvier dans le Grand Temple de la GLNF.

Mais il y eut aussi la solidarité de l’intérieur.

C

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FRATERNITé DANS LES PROVINCES

Grand Hospitalier de la Province, Denis B. était l’un des rares à avoir encore une ligne de téléphone fixe en état de marche, à son bureau, poursuit le Grand Maître Provincial. C’est lui qui a organisé le cordon ombilical avec les Frères sur place".

Sur les routes jonchées de plaques de tôles, d’arbres abattus, il sillonnait l’île en voiture pour apporter ces vivres aux Frères dans le besoin.

A

u même moment, la seconde chaîne d’union fraternelle se met en place. En Guadeloupe, les Frères organisent une collecte pour rassembler des objets indispensables à la survie des habitants de Saint-Martin. Dans leur temple de Pointe-à-Pitre, ils entassent quelques 150 matelas, des brouettes, de la tôle, des outils, des échelles, du contreplaqué, des vivres pour remplir un second container.

Sans savoir que trois semaines plus tard, ils seraient à leur tour durement frappés par l’ouragan Maria, qui a ravagé sur son passage l’île voisine de la Dominique. Autant d’aide supplémentaire qu’il leur faudra fournir, à ce moment-là.

"Ces Frères ont été exemplaires" se félicite Henri-Claude Isidore. L’un d’entre eux mérite d’être salué. Travaillant dans un grand magasin d’outillage, il a obtenu de son directeur de pouvoir stocker le second container sur le parking de son établissement, jusqu’à ce qu’il soit acheminé à son tour vers Saint-Martin, le 26 octobre.

L

a troisième phase de cette union de fraternité a consisté à apporter une aide financière pour chacun des Frères touchés à Saint-Martin. Le Grand Maître prend alors une décision salomonienne : devant l’impossibilité de pouvoir savoir lequel des Frères était plus touché que les autres, le TRF Jean-Pierre Servel décide que chacun des 103 Frères de l’île bénéficierait d’une somme égale, 3 000 euros. À charge pour eux de rééquilibrer ensuite ces dons entre eux. Certains n’ont ainsi pas hésité à reverser cette somme à un Frère qu’ils estimaient en avoir davantage besoin qu’eux. Là aussi, un défi en terme d’organisation. Dans

la mesure où il était impossible dans le chaos ambiant de récupérer 103 relevés d’identités bancaires pour effectuer des virements, il est décidé que chaque Hospitalier ou Vénérable Maître des cinq Loges de l’île se verrait crédité de la somme correspondant aux nombres de Frère sous sa responsabilité, et qu’ils effectueraient ensuite la répartition.

D

e quoi ont-ils besoin, aujourd’hui, nos Frères encore dans la détresse ? Alors qu’ils auraient besoin de tant d’argent pour tenter d’effacer les stigmates de ce drame, le Grand Maître Provincial Henri-Claude Isidore le reconnaît humblement. "On nous a déjà tellement donné, je ne peux pas demander plus d’argent à nos Frères métropolitains, estime-t-il. D’ailleurs, ils doivent savoir que nos Frères, sur place, ne savent pas quoi dire ni comment ils pourront, un jour, les remercier pour une telle générosité". Mais il y a encore beaucoup d’autres aides possibles. La prochaine étape, sur le long terme consistera à faire le tri entre les Frères qui étaient assurés et les autres, qui n’avaient pas pu l’être, faute de moyens. "Le problème n’est pas uniquement l’argent, insiste Henri-Claude Isidore. Il n’y a plus d’entreprise capable, sur place, de procéder aux reconstructions. Cela prendra des années avant d’envisager un retour à la normale". La chaîne d’union ne doit donc pas se relâcher trop vite !

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u milieu de cet océan de générosité, les Frères qui se sont distingués sont nombreux. Impossible de les citer tous ici. Pensons à Vikram qui a assisté le Grand Hopsitalier Provincial ou à Yawo H., par ailleurs deuxième Vice-Président de la collectivité de Saint-Martin. Le jour, il volait au secours de ses administrés, la nuit il s’occupait de ses Frères. Qu’ils soient, eux et tous les autres anonymes, remerciés pour leur dévouement et leur charité qui font honneur à notre Ordre et à nos serments.

Cyrille Lachèvre

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Philippe Fournier

Yves Hivert Messeca

Pierre-Marie Lledo

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événements

EVENEMENT

Bruno Pinchard

Ted conférence

QUATRE TEMPS POUR DÉCOUVRIR L'ÉTERNITÉ Ce soir-là dans le Grand Temple de la GLNF, le temps s'est suspendu l'espace d'un court instant.

Quatre-vingt minutes, quatre fois vingt minutes, pour quatre conférences uniques dédiées au "Temps".

Des conférences courtes, incisives, poétiques - dites par cœur et avec le cœur, par un chef d'orchestre, un historien, un neurologue et un philosophe.

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our commencer, le musicien Philippe Fournier a pris le temps de parler tempo. Celui du corps : le premier signe de vie n'est-il pas un son, le son du cœur qui bat ?

Un son qui se transforme aussitôt en rythme, dans un battement rappelant celui du métronome, pendule aux vibrations infaillibles gradué entre 40 et 200 battements par minute. Soit très exactement le rythme le plus lent ou le plus rapide que le corps humain "comprenne"... En dessous, on perd le tempo, au dessus également.

Mais le temps musical pour Philippe Fournier, s'exprime surtout à l’Opéra, dont le génie consiste à dissocier perception et compréhension : « il y a d'abord le temps où je comprends ce qui se passe en écoutant les paroles, puis vient ensuite le temps où je ressens l'émotion, véhiculée par la musique», explique-t-il. Un second temps plus lent, qui prend son temps et n'est pas dans le même rythme que celui de l'intellect.

Voilà pourquoi le chef d'orchestre qui doit dissocier les temps des instruments pour les rendre harmonieux n'est pas le chef « au-dessus des autres » - meilleur que les autres - mais tout simplement celui chargé de dire à l'orchestre quel sera le temps suivant. Celui qui a un temps d'avance.

L'espace de quelques secondes, l’assistance réunie pour ce moment exceptionnel a cru ressentir, derrière cette remarque, un guide oublié pour quelque Vénérable Maître désireux de s’assurer qu’il possède toujours un temps d'avance sur les Frères dans le déroulement des cérémonies.

Vint alors - avec l'historien Yves Hivert Messeca - le temps de parler mémoire et histoire, en débutant par cette sentence : « Le temps passe ! La mémoire s’efface ! L’histoire balbutie ! » À la différence de l'harmonie musicale du chef d'orchestre, « Temps et histoire ne marchent pas d’un même pas » nous confie le second conférencier. Le temps est l’espace où le passé se déploie, mais le temps passe, « coule » s’efface. La « résurrection objectivée du passé par l’histoire est donc en partie illusoire ».

Ce qui entraîne des liens difficiles entre mémoire et histoire. « La mémoire est un vécu à la fois sélectif, évolutif et émotionnel, partiel, partial pouvant atteindre un caractère collectivement sacré », rappelle Yves Hivert-Messeca. Elle est constituante des corps sociaux, et change avec le temps. À l’inverse de la mémoire, l’histoire se définit comme un savoir, une démarche scientifique. Dans ces conditions, « l’historien

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événements

EVENEMENT

a un droit de mémoire, mais pas un devoir de mémoire ». En revanche, il a un devoir d’histoire et un devoir d’enquête « en se souvenant que le mot histoire vient du grec ancien , historía, l’enquête, la connaissance acquise par l’enquête, le récit de ce que l'on a appris ».

Il fut temps, alors, de parler éternité, immortalité, avec le professeur en neurologie Pierre-Marie Lledo. « Y-a-t-il une limite à l'espérance de vie ? Peut-on repousser le temps de vie ? » Terribles questions assénées dans un Temple Jean Mons plongé dans l'obscurité. De prime abord, la réponse, est non.

Le temps humain est fini et rallonger le temps de vie signifie trouver la capacité de régénérer tout ou partie de notre corps, ce qui ne pourrait se faire qu'à l'aide des cellules souches.

Or, miracle récent de la science, on a découvert au cours des dernières années qu'il existe aussi de cellules souches dans plusieurs partie du corps humain, le foie par exemple, mais aussi le cerveau. Elles seraient même capables, dans certaines circonstances, de générer de nouvelles cellules, donc de prolonger la vie de cet organe clef.

Saint Augustin l'avait compris, déjà, lorsque dans le Livre XI de ses « Confessions », il évoque les trois temps du présent.

D'abord le « Présent du passé », la mnésique, qui permet de se souvenir pour ne pas répéter nos échecs passés.

Le second temps est le "Présent du présent" celui du passage à l'acte. Lorsqu'il en retire du plaisir le cerveau produit de la dopamine qui nous invite à recommencer. « C'est le syndrome grandissant de l'addiction, prévient PIerre-Marie Lledo, un mal qui ronge notre société où l'on souhaite avoir les choses tout de suite, au présent. Adictus, d'ailleurs, était le nom donné à l'esclave devant payer une dette à son maître ».

Le troisième temps, « le Présent du futur » est l'envie de réaliser une action en sachant qu'elle nous fera du bien. C'est le désir, une stimulation mentale du plaisir à venir. Et par un incroyable effet de la nature humaine, cette pensée située dans le lobe frontal, génère de la sérotonine permettant justement de réveiller les cellules souches. Au fond, vivre éternellement c'est donc désirer en permanence, rêver toujours d'un futur idéal.

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À ce rêve d'éternité, succéda enfin « l’instant-monde », l'éloge de l'instant, par le philosophe Bruno Pinchard. « C'est très décevant l'instant, ca s'en va, cela ne se stabilise pas...alors je vous propose de parler de la pureté de l'instant, de la scander en quatre actes ». Le premier acte de l'instant c'est la création. « Qu'est ce qui caractérise la piqure de l'instant ? C'est sa fécondité ! raconte le philosophe. L'instant dans son premier geste est une création. Un germe fécondé, un grand instant créateur qui produit des suites et ces suites dans les traditions de pensées ce sont les mondes, les desseins des cieux, la providence ».

Dès lors, la fécondité de l'instant se mue en flamme, sans partage, c'est l'étincelle de l'instant qui se forme, qui jaillit. Ce deuxième acte est celui de la forme. Hélas, à un moment où un autre la forme ralentit, s'affaisse, obligeant à passer au troisième acte de la vie instantanée, « le baiser ». Car « ce qui permet aux différentes formes de la création de traverser les états divers, c'est l'amour : les choses par le monde se cherchent, se désirent, cherchent à créer une harmonie avec une telle intensité qu'on en vient à parler de la vitesse infinie de l'amour qui nous dévore, nous broie, dissout nos frontières », explique le dernier conférencier de la soirée. Une fois cet amour recomposé, il faut alors basculer dans le quatrième et ultime acte, «l'évènement», ce qui s’est passé et peut être recomposé et raconté. « Puisque nous avons recomposé l'amour. Il nous reste, après avoir aimé, l'instant ensemble à célébrer l'étincelle du monde.

C'est l'intelligence en tant qu'elle est vouée à la vérité. Le point de rencontre entre le temps et l'éternité. L'intelligence aime l'ordre, c'est pourquoi elle égrene les instants ».

Au fond, « l'instant n'est pas un maintenant, c'est « le geste » plein de l'esprit, ce que l'on appelle la synthèse qui rassemble une diversité, la donne à partager et la met sous la lumière de l'éternité ».

Quelle meilleure conclusion donner à cette soirée rythmée, qui s'inscrira dans les mémoires des participants comme un instant emprunt d'éternité. Un moment volé au temps qu'on ne lui rendra pas !

événements

SYMBOLISME Réinvestir nos Temples et embellir les rituels :

une ardente obligation !

Investir le Temple pour le réinvestir ; investir dans le Temple, pour qu’il ne soit pas qu’une pièce accueillant une cérémonie mais qu’il soit lui-même la cérémonie, qu’il devienne le rituel et fasse corps avec lui. Ce sont sûrement des évidences pour nous tous qui avons été initiés dans une Loge transformée en un espace sacré.

E

t pourtant…qui d’entre nous n’a pas eu, pendant une cérémonie, son attention détournée par une chaise vide posée au milieu de nulle part, un compas à la pointe élimée, une caisse mal dissimulée, un tableau de Loge sans âme, des couleurs mal orientées ? Autant de petits détails négligés qui nuisent à la concentration et finissent, mis bout à bout, par casser l’égrégore et la beauté de la cérémonie.

Depuis cinq ans, la GLNF a consacré des moyens financiers très importants pour que chaque Province dispose de Temples modernes, aux meilleures normes de sécurité, accessibles facilement et pratiques pour tous les Frères. Mais il faut désormais passer à la seconde étape, qui constitue un axe majeur de la politique voulue par notre Grand Maître, le TRF Jean-Pierre Servel : remettre de la beauté dans chacun de nos Temples, élever le niveau de nos cérémonies, pour le plus grand profit de tous les Frères.

Nos Loges doivent réinvestir dans les Temples, mettre les moyens nécessaires à les rendre beaux, signifiants. Les trésors des Loges doivent être utilisés en partie pour racheter des décors dignes de ce nom, qui ne fassent pas "kits" mais donnent le sentiment d’être vrai, pour que les Frères présents aient le sentiment de vivre une véritable cérémonie.

Cinq Frères se sont réunis pour discuter du Temple idéal. Un architecte (Yves Pennes), un metteur en scène (MES) - qui a préféré garder l'anonymat - un directeur artistique (Olivier Recurt) en compagnie de Paul Versini le responsable immobilier de la GLNF et de Daniel Denys, le secrétaire de rédaction de GLNF Magazine. Leurs libres propos visaient autant à dresser le portrait robot du Temple idéal qu’à donner quelques conseils de bon sens aux GrandsMaîtres Provinciaux et aux Vénérables Maîtres qui voudraient réinvestir le temple pour le bien de tous les Frères.

GLNF Magazine : Quelle est la politique de la GLNF en matière d'aménagement des Temples ?

Paul Versini : À la demande de notre Grand Maître Jean-Pierre Servel, nous essayons de rendre les Temples plus chaleureux.

Cela pourrait presque conduire à personnaliser chaque Temple et y amener son propre décor. Ceci est effectivement très difficile car cela oblige à trouver le décor idéal qui ne fige pas le Temple et vise à la rendre le plus polyvalent possible.

Commençons par les questions de contingence. Quels sont les impératifs techniques et de sécurité qui se posent à tous les Temples de la GLNF ?

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SYMBOLISME

SYMBOLISME

Yves Pennes : Le principe de base c’est d’avoir deux entrées qui soient aussi des portes de sortie dans tout lieu public accueillant plus de 19 personnes. Ces deux entrées doivent être espacées de plus de 15 mètres. A l'intérieur, les matériaux doivent être ininflammables à commencer par les bougies, ce qui a des conséquences importantes en termes esthétiques. Il faut aussi prévoir une ventilation dont la puissance varie en fonction du nombre de personnes dans la pièce. Idem pour le détecteur de fumée : parfois, un détecteur simple comme chez tous les particuliers suffit mais dans les plus grands temples nous pouvons être obligés

de mettre une alarme dite « sifflet à roulette » sur le plateau du Vénérable Maître. Au-delà de 200 personnes, il faut un système d’alarme générale. Enfin, les sièges doivent être fixes pour qu’en cas de panique nous puissions évacuer par un chemin bien balisé.

Daniel Denys : Il ne faut négliger aucun détail dans ce dépouillement. Par exemple, nous voyons trop souvent traîner au fond du Temple la malle contenant les décors de la Loge.

Elle est inutile et perturbe la vision : il faut la mettre à l’extérieur si on en a la possibilité ou la masquer en la revêtant par exemple d’un drap noir.

Poursuivons sur cette idée de dépouillement. Jusqu’où faut-il le pousser dans l’aménagement des Temples ?

Metteur en scène : Au théâtre, nous considérons la scène comme « un endroit de nécessité ». Chaque élément présent sur la scène doit avoir sa propre signification de sorte que le premier travail de la mise en scène consiste à supprimer tout le superflu, tout ce qui n’a pas de sens. Puisque le Temple est un espace sacré, doublement signifiant, tout doit être orienté dans ce but. Au théâtre toujours, il existe des seuils successifs : la salle, l’avant scène, la scène, chacun ayant des degrés. La particularité dans nos tenues c’est que chacun est à la fois acteur et spectateur. Le Temple entier est une scène, pas uniquement l’Orient. Lorsque l’on est Vénérable Maître on est pas sur scène

PV : Les contraintes majeures portent effectivement sur les évacuations et les sorties de secours. En général, nos Loges comprennent entre 25 et 40 personnes donc la plupart du temps nous nous situons dans un cas de figure relativement normal.

Cela ne pose pas de problèmes particuliers pour aménager des temples de façon rituellique, sauf dans quelques rares endroits où l’entrée se fait par un côté plutôt qu’à l’occident, ce qui est un peu perturbant.

Le premier geste des Frères en arrivant dans le Temple consiste à se déshabiller pour se vêtir de ses insignes. À Londres, au siège de la GLUA, chaque Temple est accompagné d’un vestibule de sorte qu’il n’y ait aucun manteau ou affaire personnelle qui traîne dans le Temple. Est-ce faisable à la GLNF ?

YP : Chaque étape, avant d’entrer dans la Loge, doit nous permettre de nous dépouiller. Investir le Temple c’est se dépouiller laisser nos métaux à l’extérieur du Temple. Au siège de la GLNF, rue Christine de Pisan, nous n’avons pas assez de place pour mettre des vestibules partout. La meilleure des solutions consiste donc à utiliser des sièges qui se soulèvent et sous lesquels on glisse les vêtements et les sacs. Le Vénérable Maître doit veiller à ce que chaque Frère le fasse et que rien ne traîne avant l’ouverture des travaux.

pour faire un show : tous les Frères de la Loge sont à la fois acteurs et spectateurs. Séquencer cet espace consiste par commencer à retirer, enlever ce qui ne sert à rien, tout ce qui n’est pas absolument nécessaire à la tenue. On ne dira jamais assez combien beaucoup de choses ne servent à rien dans nos Temples. Quitte à pousser ce raisonnement, l’idéal serait de n’avoir qu’un espace vide sur lequel on dispose quelques éléments fondamentaux.

Ainsi dépouillé, comment agencer les Temples au mieux ?

Quel mobilier choisir ?

MES : Avec la précision la plus absolue. L’essentiel du travail de metteur en scène consiste à aligner les acteurs sur la même ligne ce qui est très difficile car ils ne se voient pas les uns les autres.

C’est pareil dans un Temple où il est très rare que les Frères soient parfaitement alignés sur les colonnes. Cela aboutit à un placement désordonné de sorte qu'en cours de cérémonie, nous éprouvons une impression de flou. Concrètement, lorsqu’il prépare le Temple, le Maître de cérémonie doit veiller à parfaitement aligner les chaises les unes par rapport aux autres, pour donner une belle impression de travail.

YP : Tout est envisageable en fonction de l’ambiance et du style que l’on veut donner à nos Temples. Certaines couleurs ou matériaux grisés vieillissent mal et manquent de chaleur. Je pense là encore aux chaises dans nos Temples rue Christine de Pisan. Cela perturbe l'entrée dans la réflexion. Je pense fondamental de retravailler les couleurs de nos Temples pour une plus belle mise en harmonie.

DD : On retrouve cette obligation dans nos rituels de table lorsque l’on dit « mes Frères, alignez vos colonnes ». Ou encore en Tenue de Grande Loge lorsque le Maître des cérémonies dit trouver chaque Frère sur ses colonnes respectives.

Venons-en aux lumières. Que peut-on imaginer avec toutes les techniques permettant aujourd'hui d'avoir des ampoules balayant le spectre lumineux ?

Il arrive parfois que nos Temples les plus grands soient vides et que les Frères se sentent un peu seuls. Comment investir cet espace ?

YP : Il est impossible de plonger le fond du Temple dans le noir pour masquer ce vide, sinon l’esprit se perd. Il faut donc prévoir des panneaux, ou des paravents sur roulette, pour couper la pièce en deux lorsque c’est nécessaire. Le but est de ne pas être perturbé par le vide.

GG : On peut éventuellement envisager un rideau, ou bien disposer des draps noirs sur les fauteuils vides. De cette façon, ils deviennent à leur tour un espace signifiant : ce ne sont plus des sièges mais des parties de décor.

GG : Il faut autant que possible chercher des couleurs et des matériaux nobles, naturels.

DD : Aux 3 premiers grades, nous travaillons avec du blanc. Le rouge n’arrive qu’à partir de l’Arche Royale. Travailler sur ces deux couleurs, constitue la base.

MES : On peut réaliser beaucoup de choses avec du blanc. Ce qui compte c’est l’intensité et surtout la direction. Par exemple si toutes les lumières viennent du même endroit on aura l’impression du soleil levant. On peut aussi se focaliser sur des points précis de l’espace que l’on souhaite mettre particulièrement en valeur.

Je pense au tableau de Loge ou aux lumières derrière le Vénérable Maître (lune, soleil...) qui sont trop souvent en plastique.

Le faisceau doit montrer quelque chose. Prenez ce magnifique tableau du Caravage « L’invocation de Saint Mathieu » on y voit la lumière suivre le doigt de Jésus et se poser sur Saint Matthieu, ce qui crée un espace dramatique.

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SYMBOLISME

Il faut réinvestir enfin dans l'éclairage des cabinets de réflexion où il fait si sombre que l'on ne voit pas sa propre main, rendant difficile l'écriture.

Que peut-on envisager en termes de décoration murale ?

Certains veulent mettre des dessins, des fresques...

OR : Les fresques ne seraient envisageables que si elles sont réalisées par un artiste, mais il est impossible de généraliser.

Le plus simple serait peut-être d'envisager des rideaux de velours qui assombrissent l’espace. On peut aussi décorer des Temples avec des lacs d’amour.

DD : Nous devons absolument éviter de détourner l’attention des Frères.

YP : Je suis d'accord, ne tombons surtout pas dans le pastiche.

Nous devons viser quelque chose de pérenne qui évite l’anecdote dont on se lasse très vite. Les Frères doivent être fiers en entrant dans le Temple, ils doivent avoir le sentiment d’appartenir à un club.

Abordons maintenant la question du matériel.

PV : Les Loges doivent investir dans les lumières, ce n'est pas très coûteux. Grâce aux leds, à couleur variable, nous pouvons mettre toute la gamme et aller en même temps dans le sens des économies d’énergie. C'est ainsi qu'à Pisan, depuis 4 ans que nous pratiquons des économies d'énergie au point d'avoir abaissé la facture d'électricité de 5 000 euros par rapport aux consommations prévues.

Y a-t-il des zones à surexposer par rapport à d’autres ?

MES: Je me rappelle, lors de mon initiation, lorsque je me trouvais dans le cabinet de réflexion, avoir été frappé par le crâne qui était tout petit et n'avait rien d'humain. Cela faisait toc.

Je ne dis pas qu’il faut un vrai crâne mais à la longue, le plastique n’a rien de symbolique. Il faut privilégier peu d’éléments mais qui fassent aussi vrais que possible. En évitant absolument d'avoir des kits pour enfants. Au théâtre il vaut mieux ne pas avoir d’élément qu’un élément qui fasse toc. Je préfère jouer une scène en imitant une épée plutôt que prendre une épée de Zorro pour enfant de 10 ans.

Tous : Il y a un gros travail à fournir avec nos fournisseurs dans ce domaine. C'est le rôle de Scribe, en priorité, que de concevoir des kits qui ne fassent pas toc mais permettent d'aménager le Ttemple au mieux. C'est vers ce but que doivent tendre, désormais, nos futures réflexions.

YP : Les besoins sont différents selon les rites. Au Rite d’York le Temple est au milieu de la Loge donc c’est cela qu’il faut éclairer à la différence du Rite Écossais où il faut éclairer l’Orient. Par ailleurs, il faut se focaliser sur les points importants, l’Orient, le tapis de Loge et sur les trois lumières, la Bible l’équerre et le compas. Imaginer des éclairages spécifiques sur ces points là serait très utile.

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CULTURE MAÇONNIQUE

CULTURE MAÇONNIQUE Rituels Inconnus

Éditions DERVY, 2017, 192 pages,28 €

conduit sur le chemin de la recherche de la Vérité et il nous invite à poursuivre au dehors l'œuvre commencée dans le Temple.

Un beau-livre est un livre, généralement de grand format, comportant des illustrations de grande taille, souvent en couleurs, et imprimé avec soin. C’est le cas de Rituels Inconnus, nominé dans cette catégorie au Salon Maçonnique du Livre de Paris 2017 de l’Institut Maçonnique de France.

Le lecteur pourra ainsi découvrir six rituels : un dialogue entre le sage roi Salomon, roi d’Israël et Hiram, l’architecte, un rituel de l’Arche de Noé, un rituel des Maîtres de la tour de Babel, un rituel de Moïse, un rituel de voyage de Maître Hiram en Orient Éternel et le rituel Martiniste.

Un ouvrage qui nous raconte quelques-uns des plus grands récits de l’Ancien Testament… C’est le pari audacieux de l’auteur et illustrateur de génie qu’est Jean-Luc Leguay, dernier détenteur du savoir initiatique de l’école italienne d’enluminure, nous faisant ainsi cadeau de rituels méconnus. Avec un "R" et un "I » majuscules, aime-t-il à préciser, comme dans Supérieurs Inconnus, dernier rituel révélé, en italien, à l’aide de somptueuses planches. Mais les rituels sont constitués par des rites, c’est-à-dire un ensemble de règles immuables, fixant le déroulement d’une cérémonie. Et ce sont celles du troisième degré de la Franc-maçonnerie qui nous sont transmises, de Noé à Moïse, du roi Salomon à l’architecte Hiram, en passant par Babel, la ville où fut érigée la fameuse tour évoquée dans la Genèse.

Les précieux commentaires de Minh-Son Nguyen, en fin d’ouvrage, sont particulièrement éclairants sur la symbolique des rituels proposés à notre curiosité.

Jean-Luc Leguay, Commentaires Minh-Son Nguyen

Rituels Inconnus est une œuvre graphique novatrice, dont la profondeur et la poésie se mêlent aux textes sublimes rendant accessibles certains récits de l'Ancienne Alliance. Novateur, parce que l’auteur a collecté, au cours des quarante dernières années de sa vie spirituelle, des manuscrits anciens, de par le monde. En profondeur, parce que tous ces rituels, décrits et complétés après recherches historiques, ont été expérimentés en Loge. Et, comme par magie, ils opèrent. Ce ne sont pas que des mots alignés. Le rituel n’a d’autre intérêt qu’une recherche individuelle permanente de la lumière. Qui plus est, le rituel maçonnique est un véhicule initiatique qui nous

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De formation scientifique, Minh-Son Nguyen, polytechnicien, est docteur en physique. Initié il y a 20 ans à la GLNF au sein d’une Loge REAA, il est également membre de Loges travaillant au Rite Français et aux rites anglo-saxons. Il a mené de nombreux travaux de recherche sur la Maçonnerie et l’histoire des rituels.

Sous le nom d’Héraclius, Jean-Luc Leguay est l’un des derniers Maîtres Enlumineurs de renommée internationale. Il ne resterait à l’heure actuelle que quelques enlumineurs réguliers, non issus d’une école d’art avec enseignement collectif, mais d’une transmission de maître à disciple, individuelle et ininterrompue, remontant au VIIIe siècle. Héraclius est aujourd’hui le seul héritier de sa filiation italienne. Nous lui devons, entre autres, Perceval le Gallois de Chrétien de Troyes (Éditions Ipomée-Albin Michel, 1997), Le livre de l’Apocalypse (Éditions Ipomée-Albin Michel, 1999), La Divine Comédie (Éditions Ipomée-Albin Michel, 2003 ; rééd. DERVY, 2013), Le Maître de lumière (Albin Michel, 2004), Rituel de consécration d'une Loge (Jean-Luc Leguay, 2008), Mutus Liber initiation (DERVY, 2010) ainsi que les enluminures de Trois cents ans de Franc-Maçonnerie (GLNF/DERVY, 2017).

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Trésors de la faïence maçonnique française du XVIIIe siècle

Symboles dans l’art populaire

Jean-Claude Momal - Préface de Roger Dachez, DERVY,

Coll. Tradition et symboles, 2017, 304 pages, 28 €

Coll. L’Univers Maçonnique, 2017, 238 pages, 29,90 € Jean-Claude Momal a consacré de longues années au rayonnent si particulier de la faïence - cet art du Petit ou du Grand Feu dérivée de Faenza, localité italienne. Expert en son domaine, référence incontournable, l’auteur nous livre, en grand connaisseur, le travail d’une vie. Avec une mise en pages et en images des plus remarquables. Si un trésor est un ensemble de choses de valeur (or, argent, objets précieux, pierreries, titres, etc.) accumulées et souvent soigneusement cachés, dans le domaine artistique, il s’agit d’une collection d'œuvres considérées comme précieuses. Et c’est bien le cas ici. L’auteur nous retrace l’histoire de cet art en plein essor au XVIIIe siècle. En effet, de Nevers à Rouen, de Saint-Clément à Moustiers, de nombreuses faïenceries valorisent les gestes traditionnels de la faïence d’exception. Et Jean-Claude Momal de nous conduire dans un véritable tour de France à la découverte de l’art maçonnique et des faïences à décors maçonniques.

La préface de Roger Dachez nous éclaire quant à la genèse de ce très beau livre, sans omettre de nous compter combien les agapes vont contribuer à la diffusion de l’Art Royal.

Faite d’argile, d’émail blanc, d’étain et de feu, la faïence conjugue avec raffinement le beau et le fonctionnel. En fonction des régions et des tendances des arts décoratifs, chaque faïencerie cultive une signature qui lui est propre et produit des faïences aussi raffinées que variées. Parmi la grande diversité des formes et des motifs, l’auteur nous livre les plus belles réalisations à décors symboliques et maçonniques. Tout en nous retraçant, d’entrée, comment un public averti a pu, au fil du temps et des expositions, être sensibilisé à la faïencerie qui a su enrichir le patrimoine de la Franc-maçonnerie.

Nous recommandons la lecture de ce magnifique ouvrage, car tout ce qui touche à la culture maçonnique est nôtre.

Ce livre est le second beau livre de la collection "L’Univers maçonnique", inaugurée en 2008. Et René Le Moal, auteur et ancien rédacteur en chef de La Chaîne d’Union et directeur de cette collection, n’hésite pas à le qualifier de livre d’art.

Jean-Claude Momal est membre du comité scientifique du musée de la Franc-maçonnerie, situé au Siège du Grand Orient de France, et de l'Institut d'Études et de Recherches Maçonniques (IDERM). Il est l'auteur de plusieurs contributions sur le patrimoine maçonnique publiées dans la revue Chroniques d'Histoire Maçonnique et de différents ouvrages et publications. Il a établi, en quarante années de recherches, un inventaire quasi exhaustif du décor maçonnique français sur faïence au XVIIIe siècle, tant chez des collectionneurs privés qu’à l'étranger dans des endroits aussi prestigieux que le Metropolitan Museum à New York et le Victoria & Albert Museum à Londres. Il a reçu le Prix littéraire 2017 de l'Institut Maçonnique de France, catégorie Beau Livre, dans le cadre du 15e Salon Maçonnique du Livre de Paris.

Daniel Boucard - Éditions Jean-Cyrille Godefroy, L’art populaire, notion apparaissant au XVIIIe siècle, regroupe toutes les formes d'art non élitiste. Les symboles que nous croisons régulièrement dans la vie courante, au coin de la rue, sur les frontons ou les piliers des églises, en régions ou sur les outils des Compagnons rentrent dans cette classification et sont ici passés en revue.

Pour le Maçon, le symbole est un objet, une image, un signe ou un comportement manifestant, figurant ou évoquant quelque chose. Il peut servir de marque de reconnaissance entre initiés.

Le rituel du Rite d'Union, dit Émulation, définit la Franc-maçonnerie comme "un système particulier de morale, enseigné sous le voile de l’allégorie, au moyen de symboles..."

Pour aborder les symboles maçonniques, il nous faut donc regarder de plus près le lieu où se donne et se reçoit l’initiation : la Loge, image de l’univers, avec son plafond et sa voûte azurée constellée d’étoiles, son pavé dallé de grands carrés blancs et noirs, signifiant que l’harmonie naît de l’équilibre des contraires. Pour mieux appréhender et comprendre les symboles, nous devons sortir de ce cadre, pour mieux y revenir. Et c’est sous forme de dictionnaire, que Daniel Boucard entreprend de nous instruire.

Commençant avec l’"Abeille", ouvrière laborieuse et organisée, travaillant tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel, et s’achevant avec le mot "Zodiaque", zone circulaire de la sphère céleste, contenant les douze constellations et dont les signes astrologiques sont reliés à la division traditionnelle en quatre éléments (terre, air, eau, feu), correspondance semblant résulter d'un rattachement secondaire à la classification d'Aristote en quatre qualités élémentales (chaud, froid, sec, humide), l’ouvrage couvre un très vaste domaine.

Allant de signes de reconnaissance de la Franc-maçonnerie, des symboles anciens de sociétés ésotériques antiques, mais aussi aux emblèmes utilisés en héraldique ou alchimie, sans oublier métiers et corporations, ce livre nous donnera les moyens de progresser.

Orné de plus de 250 illustrations et de 50 superbes planches dessinées pleine page en noir et blanc, le dernier opus de Daniel Boucard nous révèle toute la richesse de l’imaginaire populaire.

Daniel Boucard est un écrivain et illustrateur français, spécialiste des arts populaires, des outils anciens, et auteur de dictionnaires qui font référence. Nous lui devons, pour l’essentiel, Les Outils de métiers (Jean-Cyrille Godefroy, 2002), le Dictionnaire des outils et instruments pour la plupart des métiers (JeanCyrille Godefroy, 2006), Prix Delmas décerné par l’Institut de France, le Dictionnaire illustré et anthologie des métiers du Moyen Âge à 1914 (Jean-Cyrille Godefroy, 2008), Prix Alfred Verdaguer de l’Académie Française et le Vocabulaire illustré des arts populaires (Eyrolles, 2014).

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Basile Valentin : Derniers secrets De la Pierre des Philosophes et des Tours de Main touchant sa droite préparation précédé de Basile Valentin ou De l’Admirable Mystère de l’Air - Collection dirigée par Chalybe - Éditions du Cosmogone, 2017, 606 pages, 96 € Chalybe, adepte souhaitant garder l’anonymat, nous livre ici une très belle édition numérotée et limitée à 300 exemplaires. Il est le troisième et dernier volet de Testament - De la Transmutation métallique d’Alexandre Sethon, dit Cosmopolite et de La vérité Alchimique, traité inédit de Philalèthe. Une trilogie plus que parfaite. Il s’agit d’une première traduction française, annotée et commentée, avec érudition - comme il sied toujours aux Éditions Cosmogone - des ouvrages d'Alchimie du moine Basile Valentin présenté comme un moine bénédictin du XVe siècle. Ouvrages qui sortirent des ateliers d’imprimerie allemands en leur édition princeps. Tant le curieux de nature que le disciple apprécieront cet inédit, rareté littéraire s’il en est, et véritable somme philosophique. Il aidera à sortir des Ténèbres, pour celui qui décidera de se mettre aux fourneaux. Une vraie pépite…

Aux sources du REAA

Le cahier de loge du Vénérable Tarade

manuscrit témoin de la vie maçonnique de 1761 à 1776 Transcriptions et commentaires de Claude Gagne et Dominique Jardin - DERVY, Coll. "Pierre Vivante", 2017, 720 pages, 38 € Préfacé par Pierre Mollier, conservateur du musée de la Franc-maçonnerie, avec un avant-propos de François Rognon, ancien responsable des archives et de la bibliothèque de la GLDF, ce magnifique volume impressionne d’emblée par la qualité de son papier et la très grande beauté des reproductions couleurs du manuscrit Tarade.

Théodore-Jean Tarade (1731-1788) est violoniste, professeur, compositeur et auteur du célèbre Traité du violon ou Règles de cet instrument (1774), qui, dès 1751, est membre de l'Orchestre de l'Académie royale de musique. Ce manuscrit maçonnique, écrit entre 1761 et 1776, entièrement reproduit et pour la première fois transcrit, retrace la vie de la Loge parisienne "Saint Théodore de la Sincérité", probable Loge de musiciens dont il fut le Vénérable Maître.

La Constitution de la Loge, les procès-verbaux des tenues, les tableaux annuels pour la Loge et celle d’Adoption figurent parmi les nombreux et intéressants documents. Il aborde aussi les différents grades pratiqués au milieu du XVIIIe siècle, tant en Loge bleue qu’en ce qui concerne les hauts grades. Il offre un tableau complet des rituels de l’époque. C’est ainsi, que succédant aux trois premiers grades, les rituels de la Maçonnerie "pour les Dames" sont présentés et augmentés d'un quatrième grade d'Écossaise "inventé par le Frère de La Chaussée". Huit autres rituels de hauts grades sont aussi décrits.

Ce manuscrit confirme des points d’histoire et en éclaircit d’autres, sachant que certains rituels intégreront ce qui deviendra, quarante ans plus tard, le Rite Écossais Ancien et Accepté. Un remarquable travail à quatre mains.

Histoire du Régime Écossais Rectifié Des origines à nos jours Jean-Marc Vivenza

La Pierre Philosophale, 2017, 568 pages, 44,90 €

Jean-Marc Vivenza a effectué des études en philosophie, histoire de l'art et musicologie. Ses travaux, orientés vers l'ésotérisme, le font reconnaitre comme l’un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre de René Guénon, du martinisme et des auteurs tels que Jacob Boehme, Joseph de Maistre, Martinès de Pasqually, LouisClaude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz. Son dernier opus nous fait revivre la grande et la petite histoire du Régime Écossais Rectifié, une des plus anciennes structures maçonniques, qui est un "Ordre", issu de l’enseignement des Élus Coëns. Rappelons que l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, qui coiffe et dirige le Régime Écossais Rectifié, est porteur de cette base spirituelle et de cet héritage historique, enseignements christianisés lors des Leçons de Lyon (1774-1776).

De la Stricte Observance dite Templière au système établi à Lyon lors du « Convent des Gaules » (1778), allant jusqu’au dernier rebondissement de 2012, avec la constitution du Directoire National Rectifié de France et le réveil du Grand Directoire des Gaules, ce livre couvre près de trois siècles d’histoire. Il vous fera comprendre la doctrine initiatique issue de l’enseignement de Martinès de Pasqually, l’Ordre invitant à une rencontre intérieure. Pour les autres, il aidera à connaître ce Rite méconnu et à défaire l’enchevêtrement de cet écheveau qu’est le Régime/Rite. Cet imposant volume, complété par de riches annexes, fera date. l

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Claude Gagne possède l’une des plus belles collections privées de manuscrits maçonniques. Il a publié de nombreux articles sur l'histoire et l'iconographie de la Franc-maçonnerie.

Dominique Jardin, agrégé et docteur en histoire, est un Frère sachant. Nous lui devons Voyages dans les tableaux de loge, Histoire et symboles (Jean-Cyrille Godefroy Éditions, 2011), La tradition des francs-maçons, histoire et transmission initiatique (DERVY, 2014), prix de l’IMF au Salon Maçonnique du Livre de Paris 2014, catégorie Essai-Symbolisme et Le temple ésotérique des francs-maçons Jean-Cyrille Godefroy Éditions, 2015).

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Le rituel style Émulation expliqué Herbert F. Imman, L.R.

Traduit de l’anglais par Marie-Françoise Burdin & Michel Piquet - Les Éditions de la Tarente, 2017, 250 pages, 29 € Si ce n’est dans la langue de la "Mother Lodge", rare sont les ouvrages publiés en français sur le Rite Anglais, Style Émulation encore appelé "Emulation working" ou "working". Rite, non seulement le plus pratiqué dans le Royaume-Uni, mais aussi le plus répandu à travers le monde. Plus communément appelé Émulation, il doit son nom à "l'Emulation Lodge of Improvement". Elle fut, à partir de 1823, l'une des Loges chargées d'instruire les Frères à propos des pratiques rituelles résultant de l'Union des deux Grandes Loges, "Moderns" et "Antients", qui formèrent en 1813, la Grande Loge Unie d'Angleterre.

Cette année-là, une difficulté se pose : comment concilier le respect de l'interdiction d'écrire et la nécessité de protéger le rituel contre d'inévitables altérations, de ville en ville, voire de Loge à Loge si ce rituel était soumis aux aléas d'une transmission purement orale ?

Une "Lodge of Promulgation" fut formée dès 1809 par les "Moderns" pour examiner le rituel et faire des recommandations. De 1813 à 1816, une "Lodge of Reconciliation", composée à parité de Frères "Antients" et "Moderns" fut créée par la nouvelle Grande Loge Unie. Sa mission fut de finaliser un rituel commun et en faire la démonstration aux Loges. Sa mission terminée, celle-ci fut dissoute.

Herbert F. Imman, L.R. publie, pour la première fois en 1929, ce texte qui connut douze éditions. En fait, "Emulation Lodge of Improvement", depuis sa fondation, a toujours considéré que son devoir était d'assurer la pratique d'une forme de rituel complet approuvé et hérité de ses prédécesseurs, sans permettre son altération.

Marie-Françoise Burdin & Michel Piquet traduisent, ici, la version de 1932. La longue introduction explicative, réalisée par Roger Dachez, retrace l’historique du Rite en France et sa diffusion et pratique au sein des différentes obédiences. Le vécu, associé aux connaissances encyclopédiques du préfacier, sont d’une formidable richesse.

Approfondir l’Art Royal

20 outils pour développer notre pensée maçonnique

Gilbert Garibal - Préface de Robert Fitoussi - Éditions des bords de Seine Numérilivre, 2017, 310 pages, 18 € La préface de Robert Fitoussi, 33e et Très Puissant Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Méditerranée, s’ouvre avec la célèbre interrogation du Petit Prince : "Qu’estce qu’un Rite ?". Et sans rites, pas de tenues maçonniques…

Et ce temps et espace sacrés permettent à l’adepte d’agir d’abord sur lui-même, et ensuite sur les autres.

Gilbert Garibal propose une fresque en vingt tableaux pour le Franc-maçon, citoyen du monde et infatigable quêteur de sens. En 20 outils, en fait en 20 verbes à l’infinitif présent signifiant une action en cours de réalisation, donnant rythme et vie au texte, il associe sa vision poétique des degrés du Rite Écossais Ancien et Accepté ainsi que du cheminement à parcourir. Des légendes aux traditions, du mythe à l’imaginaire, du symbole aux Loges bleues et Hauts Grades, de l’Arche de Noé à la Tour de Babel et de la construction du Temple de Salomon à celle de la Tour Eiffel, porteuse de l’empreinte maçonnique, l’auteur aborde mille sujets. Il nous invite finalement à "semer, essaimer et s’aimer".

Gilbert Garibal, initié depuis plus de trente ans, docteur en philosophie et psychosociologue, est spécialisé dans l'écriture d'ouvrages pratiques sur le développement personnel et les faits de société. Il a également publié Devenir franc-maçon (Éditions de Vecchi, 2004), Ombres et Lumières sur la francmaçonnerie (DERVY, 2004) et ABC de la franc-maçonnerie (Éditions Grancher, 2007).

Cet opus nous fait vivre le Rite de l’intérieur, comme si vous assistiez à des instructions et des démonstrations, portant à la fois sur La gestuelle et le texte. Conduire une Tenue n’est pas toujours aisée. Cet ouvrage est, et reste, le meilleur des guides. Le caractère essentiel du Rite Émulation demeure l'oralité : les cérémonies doivent, sans tricherie, être pratiquées par cœur. Alors, par cœur ou par le cœur, éternel dilemme ? En tous cas, ce cadeau offert par Les Éditions de la Tarente permet de tout connaître, ou presque, sur ce Rite qui définit la Franc-maçonnerie comme "un système particulier de morale, enseigné sous le voile de l’allégorie, au moyen de symboles".

Nous ne présentons pas Herbert F. Imman, L.R dont vous trouverez le parcours page 35 de l’ouvrage. Par contre, celui des deux traducteurs est des plus intéressants. Initiée en 1999, d’abord à la Grande Loge Féminine de France au Rite Français Rétabli, Marie-Françoise Burdin, traductrice, rejoint ensuite la Grande Loge Mixte de France au Rite Émulation.

Elle gère aussi les "side degrees" au sein d’un Grand Chapitre avant d’être aussi membre de la Loge Nationale Mixte Française.

Quant à Michel Piquet, il "naît"à la Maçonnerie en 1978 au Rite Émulation, 2ème Rite pratiqué au sein de son Obédience, la GLTSO, où il pratique aussi les Cryptiques en passant par la Marque, les Nautoniers et l’Arche Royale où il occupe, après élection, la fonction de 1er Grand Principal du Grand Chapitre de la Sainte Arche Royale de Jérusalem.

Nous attendons avec impatience leurs prochaines traductions de Herbert F. Imman L.R., début 2018, Royal Arch Working Explained.

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Franc-Maçonnerie Hermétique & Kabbalistique au XVIIIe siècle : Les Frères & Chevaliers de Saint Jean L’Évangéliste d’Asie en Europe

Édité, introduit & commenté par Jennifer Marty, Lawrence Deplanche & Fred MacParthy - Traduit de l’Allemand par Béatrice Descamps - Sesheta-Publications, Collectanae Rosicruciana, 2017, 298 pages, 45 €

Jean-Baptiste Willermoz Fondateur du Régime Écossais Rectifié Jean-François Var

La Pierre Philosophale, 2017, 190 pages, 19,50 € Ancien élève de l’École normale supérieure, ancien haut fonctionnaire, Jean-François Var a consacré ses trente dernières années à la Maçonnerie chrétienne, en particulier rectifiée, ainsi qu’au martinisme. Son dernier ouvrage met en lumière Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), fondateur du Régime Écossais Rectifié, Maçon d'une envergure exceptionnelle qui reste une des personnalités les plus éminentes et les plus considérables de l'histoire de la Maçonnerie.

Sa vie, pendant et après la Révolution, faite de réussite professionnelle et sociale, n’aura plus de secret pour le lecteur. Il en est de même de son œuvre et de son rôle au cours du Convent de Wilhelmsbad, en 1782. Sont explorées aussi toutes les classes de l’Ordre, faisant la spécificité du Régime. Il est doté d'une architecture concentrique, par cercles successifs, qui sont au nombre de trois, la classe symbolique ou Ordre maçonnique, avec ses quatre grades : Apprenti, Compagnon, Maître, Maître Écossais de Saint André ; l'Ordre intérieur, lequel est chevaleresque, avec ses grades, ou plutôt ses étapes, d'Écuyer Novice, période probatoire, et de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (CBCS) ; ensuite un troisième cercle, la "classe secrète" de la Profession et de la Grande Profession.

Nous apprécions la publication de deux documents, quasiment ignorée jusqu’à ce jour, que sont L’éloge funèbre de Willermoz, et La notice écrite, en 1824, par M. Terme qui rend hommage au membre de la Société Royale d’Agriculture de Lyon.

Une édition limitée et numérotée de très belle facture dont l’un des contributeurs, Fred MacParthy a créé Sesheta en 2006, afin de populariser auprès d’un public averti les traditions britanniques de la magie.

Dans ce nouvel opus, il nous fait découvrir un Ordre qui vit le jour à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne : Les Frères & Chevaliers de Saint Jean L’Évangéliste d’Asie en Europe.

Fondé en 1782, après le célèbre convent de Wilhelmsbad par les frères de sang Hans Heinrich von Ecker und Eckhoffen (1750-1790) et Hans Karl von Ecker und Eckhoffen (1754-1809), cet Ordre fut précurseur de l'émancipation des juifs dans l'Allemagne maçonnique en étant la première obédience à les accueillir en son sein, dans le cadre de Loges dites "de Melkisédek".

Le rite s'inspire de la Rose-Croix d'or allemande et des Chevaliers de Lumière. Il comporte une série de cinq grades maçonniques, deux grades de probation et trois grades chevaleresques, à la fois alchimiques et kabbalistiques.

C'est le kabbaliste Ephraim Joseph Hirschfeld (1758-1820), juif allemand mystique des Lumières et Franc-maçon actif, mais surtout Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey (17531794), surtout connu pour avoir publié, en 1793, sa Philosophie sociale dédiée au peuple français, qu'il considère comme sa contribution à la Révolution française, qui en établirent les fondements. L’Ordre a aussi pour membres éminents le duc Ferdinand de Brunswick-Lunebourg (1721-1792), duc de Brunswick-Lunebourg, général prussien, et le Prince Charles de Hesse-Cassel (1744- 1836).

Ce sage et vénérable Ordre offre un éclairage sur Francmaçonnerie allemande issue des Aufklärung, courant de pensée intellectuel qui s'étend approximativement des années 17201730 aux années 1775-1785 souvent identifié aux Lumières et recouvrant des notions particulièrement complexes. Un ouvrage indispensable à la compréhension de notre Maçonnerie contemporaine.

Fred MacParthy commence à s'intéresser à l'ésotérisme au début des années 80, à travers le paganisme et les courants néo-païens et en étudiant alors la magie des Anciens et les branches traditionnelles de la sorcellerie. Par la suite, il participe à plusieurs groupe Wicca puis rejoint l’'Ordo Templi Orientis (OTO), une organisation fraternelle et religieuse, tout en adhérant à la Golden Dawn française, puis anglaise. Il étudie aussi la Kabbale hermétique, puis hébraïque et s’intéresse aussi à la spagyrie.

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LA NUMISMATIQUE Coup de génie pour les nouvelles pièces 2017 Fred Le Breton

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ans la collection des Trésors de Paris, commencée en 2016, qui présente les plus beaux édifices de la capitale recouverts d’or, la Monnaie de Paris a sorti en 2017 une monnaie sur le Génie de la Bastille. Elle est en argent avec un dépôt d’or sélectif. D’une valeur de 5 oz argent, elle affiche une valeur faciale de 50 €. Beaucoup de symboles sont perceptibles (soleil, colonne corinthienne, branche d’acacia, lumière du flambeau, labyrinthe, étoile et plus…). Ce Génie est très symbolique. Il nous parle…

La pièce commémorative de 2 € Rodin, dessinée par Joachim Jimenez, rend hommage à Auguste Rodin.

Ce célèbre sculpteur français qui a marqué l’art avec des œuvres célèbres dans le monde entier comme Le Penseur ou encore Le Baiser. Cette pièce a été frappée à 10 millions d’exemplaires, vous ne tarderez donc pas à l’avoir dans votre porte-monnaie. Une pièce à usage courant de 10 € argent est également mise en circulation. Elle reprend en médaillon la figure de la 2 €. Trois monnaies de 10 € argent, 50 € or et 100 € argent ont été également dessinées par Christian Lacroix. Le dessin de la face présente au premier plan Le Penseur, le chef d’œuvre le plus connu de Rodin. En arrière-plan, figure l'hôtel Biron où se trouve le Musée Rodin. Sur le pourtour, on peut y lire la mention "La Sculpture" évoquant l'un des 7 Arts mis à l'honneur par la Monnaie de Paris. En bas, il y a bien sûr le millésime 2017. Sur le revers, on trouve un portrait de Rodin de profil accompagné de la valeur faciale et de son nom. L'arrière-plan est un motif façon pierre.

Cette pièce ne pourra que nous interpeler. Elle évoque la parole. Pour Rodin, il faut penser avant de parler.

Cela ne rappelle-t-il pas le silence de l’Apprenti ? Ce silence qui nous permet de réfléchir ? Le cabinet de réflexion n’est -il pas, pour certains, le lieu où pour la première fois ils s’interrogent sur ce qu’ils pourraient écrire sur un testament philosophique ? Cette réflexion qui nous ramène à notre miroir. On peut tromper tout le monde, mais face au Juge suprême, qui peut-on tromper ? Cette monnaie entre les mains fera réfléchir plus d’un Maçon sur la cupidité liée à l’argent. Savoir l’utiliser pour faire le bien autour de soi, sans ostentation, telle est la vocation des Francs-maçons.

Valeur Faciale 100 € 1 000 € 250 € 100 € 10 €

Métal Monnaie La sculpture Monnaie La sculpture Monnaie La sculpture Usage courant Commémorative

Diamètre

Poids

Tirage

Argent BRFL 900/1 000 45 mm 50,00 gr 2 000 ex ¼ oz or BE, or fin 999/1 000 39 mm 7,78 gr 10 000 ex Argent 900/1 000 23 mm 22,20 gr 25 000 ex Argent 333/1 000 47 mm 17,00 gr 15 000 ex Cupro-nickel 25,75 mm 8,50 gr 10 000 ex

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LA FONDATION

LA FONDATION DE LA GLNF est reconnue d'utilité publique depuis sa création en 2003

S'engager pour l'Enfance et Répondre à l'urgence, voilà son credo En 2015 la fondation a reçu de ses donateurs près de 300 000 euros. En 2016, la fondation a subventionné 15 structures pour 300 000 euros. Nous fonctionnons avec un minimum de charges (un peu de loyer, des frais de comptabilité, de commissariat aux comptes et de maintenance informatique). Nos charges sont couvertes par le capital placé, aussi chaque euro versé par un donateur à la fondation est intégralement reversé à l’action.

1€ donné = 1 € reversé à l’action.

S

’engager pour l’enfance en détresse en France et dans le monde dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la précarité.

C’est-à-dire soutenir les enfants et les jeunes adultes éprouvés par la vie, les accompagner et leur permettre de s’insérer dans la société, afin qu’ils s’y réalisent comme des êtres humains libres et autonomes.

Répondre à l’urgence aussi à travers un fonds destiné à porter aide et assistance aux victimes de catastrophes naturelles ou industrielles, comme nous venons de le faire en finançant la reconstruction d’une école au Népal, de deux écoles en Haïti, en portant secours aux rescapés des tremblements de terre en Italie, ou aux victimes de l’ouragan « Irma », sur l’ile de Saint-Martin.

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Notre statut de fondation reconnue d’utilité publique nous autorise a délivrer des reçus de dons permettant des déductions fiscales (de 60% sur l’impôt sur les sociétés, de 66% sur l’impôt sur le revenu, de 75% sur l’ISF ou maintenant sur l’IFI) Les dons doivent se faire en ligne sur le site sécurisé de la fondation :

www.fondationglnf.com Les actions de la fondation sont visibles sur sa page Facebook fondation glnf

FONDATION

L'ŒUVRE D'ASSISTANCE FRATERNELLE UNE ŒUVRE D'AMOUR L’OAF a 100 ans.

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ès sa création en juin 1918, au lendemain de la Grande Guerre, elle se donnait pour but de marquer les valeurs fondamentales de solidarité et de charité.

Elle devenait ainsi le prolongement et l’illustration pratique et matérielle de ce que nous vivons en Loge, de ce qui doit se dégager de la pratique de nos rituels. Deux principes devront en permanence nous guider : détecter la détresse qui se cache autour de nous, s’efforcer toujours de manifester notre solidarité envers notre Frère et sa famille dans une totale discrétion.

Le principe constant qui est mis en exergue dans les statuts consiste à générer une aide : elle doit naître de la générosité, de la sollicitude des Frères pour d’autres Frères et leur famille rencontrant des difficultés dans leur vie personnelle.

Il s’agit d’une transcription stricte de La Règle en Douze Points : Les Francs-maçons se doivent mutuellement dans l’honneur, aide et protection fraternelle même au péril de leur vie.

Au plan étymologique, la solidarité se définit comme la dépendance mutuelle entre les hommes.

Au fil du temps, l’OAF a maintenu son attachement à ce principe d’humanité.

Le Site OAF Il s’enrichit au fil des mois de nouvelles rubriques permettant de mieux connaitre la vie des Loges et des Provinces. Il s’adapte aussi pour être consulté facilement sur les smartphones. L’OAF a le plus grand souci de simplifier les différents modules afin de les rendre attractifs et plus faciles dans leur utilisation pour tous.

C’est l’outil dédié aux Hospitaliers des Loges afin de les aider au mieux dans la gestion de leur Office. Le site est ouvert également à tous les Frères pour leur faciliter la recherche d’emploi et de manière générale, la connaissance des aides que peut leur apporter l’OAF s’ils se trouvaient un jour en difficulté.

Le bureau de l’OAF a organisé le 14 mars 2017, comme chaque année, un Séminaire des Grands Hospitaliers Provinciaux pour les rencontrer et leur communiquer les informations nécessaires pour une bonne conduite de leur Office. Plusieurs fois par an, des séances de formation sont organisées afin de permettre une meilleure familiarisation de l’outil numérique.

Dans le domaine du retour à l’emploi et dans celui de l’aide médicale, toutes les bonnes volontés sont utiles et doivent être mises en œuvre en permettant d’élargir nos recherches.

C’est ainsi que l’OAF est en contact permanent avec les Grands Hospitaliers des obédiences suivantes : GODF-GLDF-GLFFGLMU-GLMF-GLTSO-GLFMM-LNF-OITAR et le DH.

Mais aujourd’hui le monde a bien changé. Les difficultés auxquelles sont confrontées nos Frères sont parfois violentes.

Elles surviennent tant dans le domaine familial que professionnel de manière inattendue et imprévue et dont l’origine commune est l’instabilité. Cette instabilité et ces désordres ont suscité de la part de l’OAF des réponses nouvelles et adaptées aux demandes nombreuses et variées qu’elles suscitaient.

Actuellement les missions traditionnelles et historiques pour lesquelles l’OAF et les Grands Hospitaliers Provinciaux sont les plus sollicités se situent dans les domaines de l’emploi et de la santé.

La modernité – La lettre numérique d’information Il est apparu au cours de cette année au Président de l’OAF, le TRF Jean-Pierre Servel et aux Présidents Délégués, les TTRRFF Philippe Jouve et Jean Yézéguélian qu’il devenait nécessaire de construire les moyens d’une communication modernisée.

Partant du constat de la méconnaissance, par certains jeunes Frères, de l’OAF et de ses actions, il leur a semblé indispensable d’en améliorer la perception auprès de l’ensemble des Frères.

Le but est d’utiliser les outils de communication les plus modernes pour répondre à leurs attentes. Ainsi a été crée, en juin 2017, la "Lettre d’information" avec une diffusion directe et immédiate à l’ensemble des Frères de la GLNF.

Le logo La création du nouveau logo de l’OAF est la concrétisation visuelle de cette nouvelle étape. Les éléments pérennes (chaîne d’union, cœur et croix) sont représentés dans un graphisme modernisé : un ensemble apaisé, réalisé dans une couleur bleutée, symbole de la charité universelle et de la bienfaisance, image de notre institution qui a traversé l’épreuve du temps.

Il perpétue le symbole du respect de nos traditions et de nos valeurs.

Ces contacts permettent d’échanger et de communiquer pour gérer au mieux les difficultés rencontrées, en particulier sur l’emploi et la santé. Ce qui permet à l’OAF, d’accroître son efficacité et sa réactivité immédiate dans ces domaines.

Journée du souvenir Pour le souvenir de nos Anciens, l’OAF a organisé, la cérémonie du Souvenir le dimanche 5 novembre. Cette cérémonie a réuni, dans le Grand Temple de Pisan, de très nombreux Frères et leur famille pour rendre hommage à nos Frères disparus. L’émotion était présente à l’écoute des chants accompagnés par un orchestre.

Cet hommage à nos Frères disparus est le symbole vivant et pérenne de cette union entre la tradition et la modernité de l’OAF.

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OAF

ŒUVRE D’ASSISTANCE FRATERNELLE

Tradition et modernité de l'OAF

IN MEMORIAM

ILS ONT REJOINT L'ORIENT ÉTERNEL Alpes-Méditerranée

Flandres

95357 95554 104129 91858 64078 83226 38670 34626 48927 45202

53391 80259 9617 60322 50850 87732 105728 57316 80323

Didier Ghibaut 16/11/2016 Pascal Albuixech 16/01/2017 Jean-Louis Joly 20/01/2017 Thierry Meissonier 23/01/2017 Juvenal Da Cunha Da Costa 10/02/2017 Gabriel Prevosto 01/03/2017 Gérard Maiffret 10/05/2017 Jean-Pierre Pouyssegur 02/06/2017 Pierre Terrone 21/06/2017 Roger Peradotto 19/09/2017

Aquitaine 5847 46187 17462

Jean Louis Prouteau Thomas Kirkopoulos Michel Bouillerand

Guadeloupe-Îles-du-Nord 54398 38299 85711 38765

09/01/2017 25/01/2017 1§/02/2017

Auvergne

Guyane

14293 29638 76387 16023 62218 15448 52863 34582 101956 38543 100864 99998 1524 36215 54650

73246

Jean-Charles Teyssier 23/11/2016 Jean-Louis Marchal 23/11/2016 Christian Coste 22/12/2016 Jean-Claude Romeuf 30/12/2016 Jacques Thiryon 08/03/2017 Yves Dousset 25/04/2017 Jean-Paul Miermont 25/04/2017 Gérard Abeillon 18/05/2017 Pierre Flageol 09/06/2017 François Mourlevat 13/06/2017 Jean-Paul Uhring 27/06/2017 Luc Jean Peronny 25/07/2017 François Henriot 29/08/2017 Jean-Baptiste Neyret 12/09/2017 Michel Douarre 17/10/2017

Bourgogne-Franche-Comté 103631 17670

Michel Gipeaux 18/04/2017 Louis Choneau 07/09/2017

Jean-Marc Bidet

Ange-Marie Filippi Henri Mary

17607 102712 75877 38376 24688 32362

25/11/2016

Philippe Pierre Journaud 10/04/2017 Dominique Pionat 12/04/2017 François Jacquin 03/05/2017 Louis Habares 12/06/2017 Daniel Errecart 07/07/2017 Tean-Pierre Truchasson 28/08/2017

Île-de-France 77279 56429 43905 26374 84565 91749 60300

47918 93548

25/04/2017 28/08/2017

Maurice Dauvois 17/11/2016 Philippe Puille 02/01/2017 Jean-Claude Dupré 12/04/2017 Alain Schreyer 15/05/2017 Alain Bonnet 28/08/2017 Franck Djolo Loketembo 08/09/2017 Michel Henri 17/10/2017

Olivier Nguyen

10/11/2015

Jean Sanchez François Novellino Abbas Hyatt Pierre Cusin Guy Maurice Séraphine

Maurice R. Lyons Alexander Tesich

Jean-Claude Juge Chistian Lantenois

27/02/2017 23/08/2016

Michel Jacq Gaudens Dagnon Claude Gustave Schooneyans Luc Bohbot Michel Blin Fernand Chessum John Alain Pouplin Luc Batacchi Jean-Marie Humily José Dominique Loko Houesso

16/12/2016 17/02/2017 09/03/2017 18/04/2017 12/05/2017 19/06/2017 19/06/2017 28/08/2017 05/10/2017 24/10/2017

Lutèce 38819 76407 15651 7925 8057 625 37243 32604 44295 28270

08/11/2016 22/02/2017 31/03/2017 05/07/2017 31/08/2017

District International 9160 31609

Maurice Hodebourg

Les Marches-de-l’Est

Dauphiné-Savoie 18792 28420 27523 41135 69323

28/02/2017 27/04/2017 17/05/2017 23/05/2017

Guyenne & Gascogne

92037

02/05/2016

Corse 94407 5033

Jean Lorber René Chapeau Jean-François Cambournac Jacques Michallet

La Réunion-Mayotte

Bretagne 15444

Manfred Mueller-Berg 02/01/2017 Norman Wallis 24/01/2017 Robert Thomas 06/02/2017 Hervé Galame 20/03/2017 Michel Lobel 06/06/2017 Jean-Claude Vuillaume 30/08/2017 Jean-Christophe Delpierre 07/09/2017 Claude Jomier 11/09/2017 Gilles Grattepanche 25/09/2017

21/11/2016 04/08/2017

58

IN MEMORIAM

Martinique 96847

Dominique Court

Provence 24/07/2017

Massilia 68257

Alain Tambouras

12/04/2017

Patrick Valladon François Diaz Jean-Pierre Candet Maurice Trévoux Pierre Rouger De Reynaud Didier Collas Jean-Claude Masse Jean-Pierre Beilin René Murgia Xavier Charvet Philippe Voisin Willy Lunardi

16/11/2016 21/12/2016 31/01/2017 29/03/2017 04/05/2017 03/05/2017 10/05/2017 12/06/2017 19/06/2017 24/07/2017 07/09/2017 08/12/2017

Neustrie 76905 104788 47553 23258

Olivier Watine Ryszard Zdzislaw Twardoswski Jean-Yves Sève Francis Luchesi

15/11/2016 07/02/2017 12/06/2017 07/07/2017

Nouvelle-Calédonie 40937

René Émile Juvigny

09/06/2017

Occitanie 96341 47729 86088 25103 69183 44169 71574 46034 44038

Alexandre Brousse Claude Carsalade Robert Blandin Marcel Hugues Tisseyre Gilles Tempier Jean-François Carrille Christian Paul Georges Mazade Claude Coja

04/11/2016 09/01/2017 13/03/2017 13/06/2917 27/06/2017 24/07/2017 28/08/2017 07/09/2017 15/09/2017

104483 12378 59437 63207 29847 95391 32413 64165 16373 88923 27081 91842 11759 106268

Samuel Fribourg Roger Raymond Hamelle Lucien Armanet Honoré Ayika René Bailly Stéphane Bertin Jacques Lucas Maurice Njoh Mounyele Didier Huet Didier Lhuillier Louis Émile Nicollin Louis-François Destrieux Sylvain Benoît Merenlender Guillaume Thébaud

08/12/2016 24/01/2017 0§/02/2017 0§/02/2017 0§/02/2017 0§/02/2017 06/02/2017 14/02/2017 05/05/2017 26/06/2017 04/07/2017 12/07/2017 28/08/2017 31/08/2017

Septimanie 53008 102303 94667 16085 101171 29446 56763

Vincent Alexandre François Cornut Nasser Belhabchi Jean-Claude Rumiel Philippe Bardy Charles Dehan Nicolas De Chevron Villettee

03/11/2016 03/11/2016 06/12/2016 12/12/2016 24/01/2017 20/02/2017 03/07/2017

Terres-du-Temple 31589 88288 97340 38525

Yves Delpérier Mathieu Malbrel Jean-Marc Ballaux Dominique Ferreira-Gonzaga

16/12/2016 10/04/2017 26/07/2017 28/08/2017

Val-de-Loire 12662

Bernard Champion

Michel Houel Antoine Colombo Gérard Legros Robert Bris Hubert Chatenay Christophe Henri Denis Chausset

02/12/2016 20/02/2017 25/04/2017 09/05/2017 20/06/2017 20/06/2017 03/07/2017

41916 7509 47799

Henri Siranyan Paul Henri M. Prudent Jean-Pierre Leoncini

Picardie-Plaine de France 87224 31268 18824 73918 17478

13/03/2017 20/04/2017 27/04/2017 14/06/2017

12/06/2017

Vallée-du-Rhône

Paris 14844 29142 68806 34356 96768 86476 54835

Alain Cholley Charly René Haillet Jean-Philippe Mabilat Yvan Sénéquier

Rouvray

Neuilly-Bineau 47861 44921 34576 10343 7621 70153 58904 56382 54523 31900 88079 37349

13334 30850 57560 65759

Bernard Bouretz Philippe Sellos Roger Lignereux Gilles Frion Didier Breuvard

08/11/2016 03/05/2017 26/07/2017 28/08/2017 25/09/2017

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IN MEMORIAM

09/01/2017 05/04/2017 28/08/2017

MUSÉE / EXPOSITION

Le Musée : riche de ses collections mais aussi de ses projetS Constitué avec l’appui et le soutien constant des différents Grands Maîtres de la GLNF, le Musée-Bibliothèque de la Maison des Maçons rassemble un patrimoine culturel important d’objets, livres et documents, souvent rares et précieux ; qui le place à un rang comparable à celui des autres Musées Maçonniques français et européens.

L

ors du 100e anniversaire de notre Obédience, la réorganisation de l’espace du rez-de-chaussée de "Pisan", avec la conception d’un parcours muséal permettant au visiteur de découvrir un choix de pièces significatives, avait constitué une première étape dans la valorisation de ce patrimoine culturel. Il en avait été de même avec la création du site internet du musée ; pour la première fois, en Europe, l’internaute – qu’il soit Maçon ou profane – peut accéder à une présentation ordonnée des collections d’une Obédience maçonnique (http://www.glnf-musee.fr/ ou, pour une version plus moderne, via Regius).

LES ACQUISITIONS DE 2017 Les acquisitions du Musée en 2017 illustrent la diversité et l’universalité de la Franc-maçonnerie dans son histoire, avec des artefacts provenant de plusieurs pays européens et de différentes époques.

Les Loges militaires

Aujourd’hui, l’équipe du Musée autour de son conservateur François Geissmann souhaite aller plus loin en initiant une politique active de communication, notamment à destination des Frères de la GLNF, car ce patrimoine est d’abord le leur !

Elle travaille ainsi notamment sur un projet de décentralisation muséale proposant aux Grandes Loges Provinciales une liste d’expositions thématiques temporaires pouvant, soit être réservées aux Frères, soit même être organisées localement à destination des profanes.

De la même manière, une politique d’expositions thématiques au sein même du Musée est en chantier ; une première exposition sur le livre maçonnique est ainsi testée autour de deux thématiques :

• celle des reliures maçonniques, des vitrines présentant quelques-unes des plus belles des XVIIIe et XIXe siècles, • celle des auteurs de la GLNF, avec une vitrine consacrée à Jean Baylot, auteur notamment de La Voie substituée, dont le tapuscrit est ici présenté avec le recueil des premiers travaux de la Loge de Recherche "Villard de Honnecourt", qu’il fonda. Une autre vitrine présente les ouvrages d’autres auteurs importants, en particulier les très rares ouvrages d’Edouard de Ribaucourt, premier Grand Maître de notre Obédience.

Parmi les autres projets, un est particulièrement important.

Un Musée n’est pas simplement la collection d’objets du passé, il doit également s’enraciner dans le présent pour témoigner de la vitalité de la Maçonnerie régulière. Cette vitalité est d’abord celle des Loges de l’Obédience, dont le Musée présente les médailles dans des vitrines spécifiques.

Or, de nombreuses médailles sont encore absentes, surtout parmi les Loges les plus récentes. Un appel va être lancé auprès des Grandes Loges Provinciales pour que cette collection soit complétée.

Si, durant la Première Guerre Mondiale, l’alors toute jeune Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière a accueilli sous son Obédience quatre Loges composées de Frères de régiments anglo-saxons, la tradition des Loges régimentaires remonte à l’Ancien Régime, comme l’illustrent deux pièces acquises cette année par le Musée de la GLNF : le sceau en bronze de la Loge militaire "La Légion" à l'Orient du Haynault, sous l'invocation de St. Louis, roy de France, 5768 (réf. S2 1630) et le grand certificat (42x38 cm) sur vélin délivré en 1787 par la Loge "L’Union militaire "à l’Orient de Vallogne pour le Frère de Berthou, capitaine d’infanterie au Régiment de Bourgogne.

Diplôme de la Grande Loge maîtresse de Savoie Autre témoignage de la Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle, mais venant de Savoie : un Certificat manuscrit sur vélin décerné au Frère Joseph Blard par la Loge de "Saint-Jean aux trois Mortiers", à l'Orient de Chambéry et en date du 27 juin 1767. L’histoire de cette Loge est intéressante, car elle illustre la manière dont la Franc-maçonnerie s’est diffusée et implantée sur le continent européen. Elle fut fondée en 1749 à l’initiative de Joseph François Novel de Bellegarde, marquis des Marches (1692-1759). Initié à la Grande Loge de Londres vers 1720, il revint dans le Duché de Savoie muni de Lettres patentes délivrées le 13 juin 1739 qui l'instituaient Grand Maître Provincial dans le duché de Savoie et la principauté de Piémont, avec "pouvoir de créer, constituer des Loges dans l'étendue des susdits États, les réprimer et suspendre, établir son vicaire Grand Maître, son

Enfin, il faut rappeler que des visites guidées du Musée peuvent être organisées à la demande des Loges, notamment à l’intention des Apprentis qui trouveront dans les témoignages du passé de l’Ordre qui ornent les vitrines des motifs supplémentaires pour construire l’avenir de la Franc-Maçonnerie.

Marc-Henri Cassagne Conservateur adjoint du Musée

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musée exposition

Pot maçonnique Haut de 12 cm et finement peint de deux cartouches similaires ornés de symboles maçonniques, il est en porcelaine émaillée de la Compagnie des Indes (famille rose) et date de la fin du XVIIIe siècle.

Si Bellegarde se retira de ses fonctions quand le roi de Sardaigne, dont il était l’un des proches, interdit la Franc-maçonnerie, sa Loge continua ses Travaux jusqu’à l’extinction de ses feux en 1815.

Autres acquisitions Bijou de la Grande Loge de Berlin "Zum drei Weltkugeln" Le Musée disposait déjà de plusieurs artefacts provenant de la Grande Loge mère nationale "Aux trois Globes" (diorama, bijou, tableau d’un Vénérable). Finement ouvragé, ce bijou date des années 1780, époque de rattachement de cette Obédience à la Stricte Observance Templière.

Bijoux de ponton Réalisés par les prisonniers français des guerres de la Révolution et de l’Empire enfermés sur des pontons britanniques, ces bijoux témoignent de l’ingéniosité des Frères dépourvus de tout pour maintenir actif leur engagement maçonnique.

Cordon de l’Arche royale De provenance anglaise et accompagné de son bijou, il date du début du XIXe siècle.

Tablier en bronze Cette pièce étonnante décorée d’Outils symboliques et garni de pendeloques provient probablement du comptoir d’accueil d’un hôpital maçonnique anglais, illustrant ainsi l’importante contribution philanthropique de la Maçonnerie.

Deux tableaux Signés d’artistes contemporains, ils prouvent s’il en était besoin que l’art maçonnique se décline aussi dans la modernité.

SOUS LA LOUPE...

Un exceptionnel plat en faïence de Moustier En 2017, les collections du Musée de la Maison des Maçons se sont notamment enrichies d’un exceptionnel plat en faïence de Moustier qui appartenait à la Loge "La triple Harmonie" à l’Orient de Béziers. Il peut être daté des années 1770-1780.

Il présente un décor de grand feu en camaïeu bleu à rehauts de jaune et manganèse, avec un bord contourné et un marli de lambrequins simplifiés. Trois médaillons disposés en triangle (dont un à cheval sur le marli) reprennent le blason de la Loge (Outils symboliques : Équerre, Compas, Truelle, Maillet,…) surmonté d’une couronne autour et porte l’inscription circulaire Loge de La Triple Harmonie de l’Orient de Bézies (sic). Il faut noter que les assiettes connues ressortant du même service ne comprennent qu’un seul médaillon en leur centre, comme on peut notamment le voir au Musée des Beaux-Arts de Bernay. Outre sa beauté, ce plat est particulièrement intéressant, car il est un témoignage de la Franc-maçonnerie dans les Provinces de la France d’Ancien Régime, en particulier dans le sud et le midi.

Dans un entretien de 2008 à l’Express, l’historien de la Maçonnerie française méridionale, Paul Pistre soulignait qu’il y avait cinq Loges à Béziers avant la Révolution de 1789. Si l’on met à part deux Loges régimentaires (donc liées à la présence militaire dans la ville), il existait trois Loges "civiles" ("Les vrais Amis", "Saint-Jean de Jérusalem" et "La triple Harmonie") pour un peu plus de 12 000 habitants. La particularité de "La triple Harmonie" est qu’il n’existe pas d’autre trace historique de son existence que celle du service de table auquel appartient ce plat.

Ses archives ont-elles disparu avec la Révolution ? Le service de table a-t-il été commandé en vue de la création de la Loge ?

Et dans cette hypothèse, qui en fut l’instigateur et le mécène ?

Autant de questions qui aujourd’hui restent en suspens, ouvrant ainsi au visiteur du Musée tout l’espace de l’imaginaire.

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MUSÉE / EXPOSITION

représentant, ses Grands Surveillants et autres Frères en dignités". On notera d’ailleurs que c’est bien le titre de "vicaire Grand Maître, Vénérable" qui figure en tête du certificat.

Cette filiation anglaise fit de "Saint-Jean aux trois Mortiers" la "Grande Loge maîtresse des États de Savoie", dont Joseph de Maistre fut le Grand Orateur en 1774 (il n’était âgé que de 21 ans !) et qui "essaima" en créant plus d’une dizaine de Loges.

ARCHIVES

RUDYARD KIPLING ET LA LOGE "BUILDERS OF THE SILENT CITIES" NO 12 par le TRF Francis Delon, Grand Archiviste L’Imperial War Graves Commission (Commission Impériale des Cimetières Militaires) fut créée, par une Charte Royale en octobre 1917, afin d’honorer le million de soldats de l’Empire Britannique tombés durant la Grande Guerre et enterrés dans des cimetières militaires à proximité des champs de bataille.

C

ette Commission, indépendante de tous pouvoirs politiques et religieux, comptait parmi ses membres de nombreux Francs-maçons, notamment Sir Herbert Ellisson (1880-1946), son contrôleur financier, ainsi que Sir Rudyard Kipling 1, en qualité de commissaire.

L’écrivain se considérait comme responsable de la disparition, à l’âge de 18 ans, de son fils John, sous-lieutenant au deuxième bataillon des Irish Guards lors d’une contreattaque allemande à Loos en septembre 1915. Il avait, en effet, sollicité l’appui d’un officier supérieur pour faire incorporer celui-ci alors, qu’en raison d’une infirmité de la vue, il venait d’être successivement refusé par la marine et l’armée de terre

Après "l’avis favorable" donné par le Souverain Grand Comité lors de sa séance du 7 octobre 1921, la "Builders of the Silent Cities Lodge" no 12 fut donc consacrée, après la décision prise par le Grand Maître Barrois le 23 décembre, le samedi 7 janvier 1922 dans les locaux de la Banque Adam, rue Sainte-Aldegonde à Saint-Omer par le Premier Grand Surveillant Edmund Heisch.

Un des premiers Apprentis, le 18 février, fut d’ailleurs le vice-président de la Commission, le Major Général Sir Fabian Ware (1869-1949).

Encouragé par son cousin Sir Stanley Baldwin, le futur Premier ministre conservateur, Kipling choisit ainsi l’extrait de la Bible, "Their names liveth for evermore" ("Leurs noms vivront à jamais") gravé sur "la pierre du souvenir" présente dans les cimetières militaires abritant au moins mille sépultures, ainsi que l’inscription "Known only to God" ("Connu seulement de Dieu") figurant sur les tombes des soldats britanniques demeurés inconnus.

Au printemps 1921, la Commission transféra son quartier général à Saint-Omer. Ses membres Maçons décidèrent alors d’y établir un Atelier. À nouveau sollicité, Kipling leur proposa le titre distinctif de "The Builders of the Silent Cities" (Les Bâtisseurs des cités silencieuses). En hommage, ils décidèrent alors d’adopter le style de "Rituel Sussex".

La Loge comptait 26 fondateurs : 16 Officiers (un Colonel, trois Lieutenant-colonel, quatre Major et huit Capitaine) et dix civils dont Rudyard Kipling. Celui-ci en resta membre jusqu’à sa mort le 18 janvier 1936, même si le registre de présence atteste qu’il n’assista à aucune réunion entre 1922 et 1930. Ses Frères lui rendirent hommage en sa qualité de "Fondateur et Membre Honoraire" au cours de leur tenue du 21 mars.

1 - Rudyard Kipling (1865-1936) avait été reçu Apprenti (5 avril 1886), passé Compagnon (3 mai 1886), élevé Maître (6 décembre 1886) et élu Secrétaire (10 janvier 1887) à la Lodge "Hope and Perseverance" no 782 (Lahore). Le 14 avril 1887, il fut également avancé au grade de Maître Maçon de la Marque à la Loge "Fidelity" no 10 et élevé Marinier de l’Arche à la "Mt Ararat Ark Mariner Lodge" no 98. Il démissionna de ces trois ateliers les 4 mars et 30 mars 1889 après son retour en Angleterre. Durant son séjour à Allahabad, il s’affilia, le 17 avril 1888, à la "Lodge Independance with Philanthropy" no 391 dont il demeura membre jusqu’au 31 décembre 1895. En juillet 1909, il rejoignit, temporairement, la SRIA (Societas Rosicruciana in Anglia). En mai 1918, il fut enfin admis comme membre du "Correspondence Circle" de la Loge d’Études et de Recherche "Quatuor Coronati" no 2076.

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VILLARD DE HONNECOURT

VILLARD DE HONNECOURT plus d'ambition que jamais J’ai eu la joie d’être réinstallé dans la chaire du roi Salomon par notre Très Respectable Grand Maître Jean-Pierre Servel en janvier et je poursuis la tâche entreprise, voilà six années désormais.

Les tenues se succèdent, les conférences ont désormais leur public, nous avons parfois osé des concerts, des voyages, des TED conférences... Nous avons réalisé, sous la direction de notre Grand Orateur, des livres superbes qui ont trouvé même un succès commercial. Les exemplaires de notre revue, alternant moments de réflexion et synthèses thématiques, ne cessent de s’aligner grâce au travail imperturbable de notre Frère Patrick B. et nous disposons même maintenant de numéros de prestige traduits en anglais et en espagnol.

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l est sûr que le travail de la Loge Nationale de Recherche ne saurait remplacer tous les travaux des Loges, les expériences spirituelles de chacun, les fruits quotidiens de la fraternité. Mais il est tout aussi certain que nous avons acquis pas la constance de notre travail une image dans la culture, une réputation dans la Maçonnerie internationale, une évidence dans le rayonnement de notre Ordre que personne ne pourra contester. Le mot d’ordre reste donc bien le même : tout Maçon est un cherchant qui vit en Loge une aventure personnelle, mais tout Maçon cherchant peut reconnaître sa quête privée dans les travaux communs de la Loge de recherche du Grand Maître : il la retrouve magnifiée, amplifiée, pérennisée.

Oui, la fraternité va jusque-là ! Ce que je vis dans l’espace clos de ma Loge à couvert, d’autres le ressentent et l’expriment dans la Loge, voisine ou lointaine : ses actes vécus en parallèle trouvent leur point de convergence dans les actes accomplis, au nom de tous, par le Vénérable Maître de la Loge de recherche. Il rassemble les intentions de chacun, il porte les secrets des cœurs de toute la communauté maçonnique, il participe à la révélation de l’œuvre accomplie et favorise son rayonnement dans le temps et dans l’espace.

J’aime à souligner la dimension d’unanimité de nos travaux : personne n’est oublié, personne n’est négligé ou déconsidéré, l’intention va directement à tous, et les présents comme les absents sont unis dans la même prière récitée par notre Chapelain où il est demandé au GADLU de protéger notre Ordre « en le cimentant et en le fortifiant de toutes les vertus morales et civiques ». Villard de Honnecourt est ce ciment. On n’y pratique certes pas le rite de la Chaîne d’union, mais c’est que tout le rite de la recherche est cette Chaîne d’union, puisqu’il n’y aurait pas de recherche commune sans recherche de chacun et puisqu’il n’y aurait pas de manifestation unanime si chacun ne s’y joignait pas dans un commun élan et une adhésion de fond.

Villard de Honnecourt rassemble, on le voit, en plongeant ses racines dans les forces vives de la GLNF et il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de son succès. Bien sûr, j’aimerais certains soirs, lors des tenues, avoir plus de présences vives et dans les conférences, en général bondées, j’aimerais voir plus de visages fraternels. Mais tant pis, ces moments de solitude n’entravent pas la qualité des travaux. Tous les Vénérables Maîtres connaissent ces distractions des Frères.

Vous pouvez ainsi compter sur mon engagement et mon désir de construire l’arche que méritent nos serments.

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Nous avons la chance de vivre dans une obédience qui illustre un moment unique de la Maçonnerie en France, et peut-être en Europe. La rectitude de ses orientations lui permet de se présenter face à la Maçonnerie régulière mondiale à son rang et de participer à l’œuvre universelle.

Certains se demanderont, par les temps qui courent, comment l’on peut, du point de vue de la recherche et de la culture, sinon définir, au moins pressentir la nature de cette œuvre universelle : quelles sont ses fins, quels sont ses pouvoirs ?

Eh bien, la réponse va à l’encontre de tous les complotismes : que nous ayons ou non des Supérieurs inconnus, c’est-à-dire des chefs de l’Ordre agissants, mais non déclarés dans nos obédiences, notre œuvre est une œuvre « morale », ce qui ne veut pas dire moralisante ou moralisatrice, mais simplement spirituelle.

Nous n’agissons pas dans l’ordre de la nature (par la science ou la technique), ni dans l’ordre social (par la politique, l’argent ou les réseaux d’influence), mais dans l’ordre spirituel où l’on ne reconnaît que des personnes douées d’intelligence et de volonté. Nous formons une République spirituelle, un « empire » si l’on veut, mais au seul service de la perfection des âmes. Mais à quoi peut servir une telle République spirituelle ? La réponse ne souffre pas de délai : elle sert à sauver tout un chacun du non-sens.

La terre se dégrade, les sociétés se défont, l’histoire n’est plus une leçon dans des contextes devenus trop changeants.

Sur cette planète perdue sous la courbure du ciel, entre galaxies et trous noirs, comment orienter une existence si précaire et si évidemment vouée à la déchéance ? Eh bien, nos Temples, nos rites, notre fraternité sont là pour servir cette humanité qui s’interroge et l’arracher à une condamnation qui semble inexorable. Elle lui donne la chance d’une harmonie qui ne se réduit ni aux forces mécaniques, ni aux intérêts de la survie. Nous témoignons d’un ordre inapparent et pourtant nécessaire. Telles sont les colonnes d’Hermès. Elles sont à la porte de nos Temples. Et souvenons-nous, elles ont résisté même au déluge...

Bruno Pinchard

villard de honnecourt

Avec le soutien du TRF Jean-Pierre Rollet, Député Grand Maître et Grand Chancelier, les Frères du groupe international de Villard de Honnecourt ont groupé leurs énergies pour jeter les bases d'une édition internationale des Cahiers Villard : "A path to Freemasonry".

Un appel à contributions volontaires auprès de personnalités et d'auteurs maçonniques internationaux pour renforcer le rayonnement international de notre Grande Loge.

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