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Reportage Saint-Martin

Vallée-du-Rhône

Un vaste recensement des capacités de tous

En Province Vallée-du-Rhône, les actions de solidarité menées par l’OAF sont largement démultipliées par l’existence de la Loge Provinciale Saint-Martin de la Vallée. Cette Loge est celle des Hospitaliers dont tous sont membres d’office. Les Frères de la Province, quels que soient leurs degrés, sont les bienvenus à participer aux Tenues (au nombre de quatre par an) qui se tiennent d’une façon "itinérante" dans les divers Temples de la Province afin de se rapprocher le plus possible de chacun.

La solidarité en Vallée-du-Rhône repose en grande partie sur l’entraide fraternelle, rendue possible grâce à une connaissance "compilée" des capacités des uns et des autres. Depuis plusieurs années un "Recensement des savoir-faire, compétences, disponibilités" est lancé vers tous les Frères de la Province (grâce à Regius). Chacun est une pierre exceptionnelle sur le chantier de la Fraternité et même si on considère parfois ne pas avoir beaucoup à apporter, il est certain que nous serons à un moment "celui qui peut, celui qui sait, celui qui veut" capable de venir nous aider pour trouver la solution au problème d’un Frère.

Un savoir-faire professionnel, une compétence particulière ou simplement du temps libre et une disponibilité sont des richesses à mettre en commun. Les retours se font dans la plus grande discrétion, connus des seuls Grand Maître Provincial, Grand Hospitalier Provincial ou du Vénérable Maître de Saint-Martin de la Vallée afin que seule la solidarité soit le moteur à l’usage de cette richesse d’informations et non un usage qui pourrait être tourné vers le "business".

Les Commissions Provinciales viennent ainsi s’enrichir de Frères qui offrent leurs compétences (Emploi, Juridique, Médical, Assurances, Immobilier).

L’argent ne peut pas tout, tout ne peut pas se résoudre par l’argent. Un conseil, un avis, une expertise, une écoute et un coup de main peuvent beaucoup.

Une journée, dédiée à nos Aînés et aux épouses et compagnes de nos Frères passés à l’Orient éternel, est organisée chaque année. Une Tenue matinale de la RL "Saint-Martin de la Vallée" est spécialement organisée autour de ces Frères qui ont pris de la distance avec nous pour raison de santé ou de difficulté à conduire la nuit. Ces Frères nous ayant reçu autrefois dans "leurs" Loges - ensuite devenues les nôtres par la transmission - nous prenons à notre tour du plaisir à les honorer. La parole leur est donnée, ils nous enrichissement de leurs souvenirs et, parfois, nous offrent une de leur planche sortie de leurs archives.

Puis nous retrouvons, dans une agape amicale et fraternelle, les veuves de nos Frères disparus auxquelles nous transmettons notre affection et notre amour.

Guadeloupe

Une grande fraternité après les cyclones qui ont ravagé les Antilles

Irma, Katia, José, Maria…

IIrma, Katia, José, Maria… ces prénoms sont devenus tristement célèbres le temps d’une saison cyclonique. En effet, en moins d’un mois, cinq ouragans majeurs, quand on y ajoute Harvey qui a sévi sur la Barbade puis sur le Mexique, ont fait d’énormes dégâts dans la méditerranée caraïbe. Les pertes sont lourdes. Très lourdes !

Sur leur passage, ces cataclysmes ont semé tristesse et accablement. De nombreuses pertes humaines ont été déplorées dans toutes les îles de la Caraïbe jusqu’à la Floride. Au bilan, plus d’une douzaine de disparus pour les seules îles françaises. On ne compte plus les blessés qui ont été opérés dans des conditions inhabituelles puisque la plupart des hôpitaux ou centre de soins ont été dans l’incapacité de traiter les urgences (pas de toit, pas d’électricité, inondations des locaux, etc…). Des familles entières se sont retrouvées sans toit ou avec des maisons envahies par les flots de la mer déchaînée ou encore par des torrents de boue des rivières. Et plus encore de gens ayant perdu leur outil de travail, leurs souvenirs, leur cadre de vie.

À tous ces malheurs, le bon sens populaire en a tiré des enseignements. On a vu une réelle solidarité au sein des populations. Les voisins se sont rassemblés dans les constructions les plus solides avant le passage des phénomènes. Dans l’attente de l’ouragan, les uns et les autres se sont adonnés aux jeux de société ou rappelé des contes et légendes sur les catastrophes aux Antilles. Au plus fort de la tempête, tous se blottissaient les uns contre les autres dans la pièce la moins exposée aux assauts de la tempête. À la levée de l’alerte, chacun a été heureux d’être encore en vie. Ce n’est pas une banalité de le dire. Beaucoup d’Antillais sont encore traumatisés par cette terrible épreuve qu’ils ont subie. Au fil des heures, tout le monde a constaté ce paysage de désolation. Des maisons éventrées et sans toit, une végétation ravagée, des cultures flagellées, des réseaux routiers inondés ou obstrués par des arbres centenaires déracinés. Les plages paradisiaques et sites forestiers idylliques n’étaient plus que tristesse et accablement.

Avant même l’arrivée des secours, bravant les dernières rafales de vent, sous une pluie battante, se déplaçant sur des embarcations de fortune, les habitants des îles ont fait preuve d’une solidarité exemplaire. Chacun a mis la main à la pâte pour dégager les arbres des routes, écarter les poteaux électriques et les fils dangereux, aider la veuve et l’orphelin en quelque sorte. Celui-ci aidait un voisin à refaire son toit. Celui-là, maniant avec dextérité une tronçonneuse, abattait un arbre menaçant. Cet autre chassait la boue accumulée dans le salon d’une dame âgée…. Il y eut tant de gestes de fraternité spontanée qu’on ne pourrait les citer tous.

C’est un désordre qui met de l’ordre

Il n’est pas rare de rencontrer des gens contempler la végétation encore épargnée, écouter les oiseaux sifflant à tue-tête sous l’astre glorieux de la nature ou encore savourer le dernier verre d’eau fraîche dans un réfrigérateur sans électricité. Mais partout, ce furent des gestes anonymes et désintéressés de solidarité, d’entraide et de partage qui ont prévalu. Fallait-il que les intempéries nous rappellent la nature profonde de l’homme telle que nous la décrivait Jean-Jacques

Du jamais vu : tant d’ouragans en même temps

Rousseau ? Puis vint le temps de l’aide aux sinistrés. Pour sa part, le Grand Maître de la Province Guadeloupe-Îles du nord, le TRF HenriClaude Isidore, décida trois choses.

Premièrement, afin d’aider nos Frères de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, il organisa une collecte d’eau, de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. Un premier conteneur est parti dès les possibilités d’acheminement par bateau, soit moins d’une semaine après le passage d’Irma.

Deuxièmement, il prit la décision d’annuler une soirée des dames prévue le soir de la Tenue de Grande Loge Provinciale.

Troisièmement, il demanda à chaque Frère de donner une contribution volontaire de 20 € minimum. Ainsi, il put envoyer immédiatement un premier secours financier aux Frères des Îles du nord. Malgré le fait qu’ils aient été touchés également, dans une moindre mesure, certes, par le cyclone Maria, les Frères de la Guadeloupe ont continué à apporter des produits de première nécessité. L’expédition d’un deuxième conteneur vers les îles du nord fut nécessaire. Ensuite, un conteneur de vivres a été acheminé sur l’île de la Dominique très touchée par le cyclone Maria.

RF Fred LE BRETON

Toute notre gratitude à L’OAF

Les Frères de la Province Guadeloupe-Îles du Nord remercient le président de l’OAF, le TRF Jean-Pierre Servel, notre Grand Maître, qui s’est personnellement inquiété des dégâts causés par les ouragans.

Il a encouragé les Frères de toutes les Provinces à exprimer leur solidarité pour les sinistrés. Il a mis en place un dispositif exceptionnel pour recueillir la générosité des Frères afin d’aider nos Frères sinistrés.

Merci à tous les donateurs.

Dieu soit loué, la Fraternité n’est pas un vain mot.

Ouragans à saint-martin et saint-barthélémy :

la Fraternité dans sa plus belle expression

Il y eut la solidarité venue de l’extérieur.

Celle - exceptionnelle ! - de tous les membres et de tous les dirigeants de la GLNF qui ont mobilisé près de 400 000 euros au total pour venir en aide à leurs Frères sinistrés de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Autant de fonds collectés sous forme de dons spontanés ou d’évènements exceptionnels, à l’image de ce concert sur "La joie, l’amour et la Fraternité " organisé le 11 janvier dans le Grand Temple de la GLNF.

Mais il y eut aussi la solidarité de l’intérieur.

Celle des Frères sinistrés entre eux, quotidienne, spontanée et désintéressée. Impossible, aujourd’hui encore, de mesurer la violence subie par les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans la nuit du 5 au 6 septembre lorsque l’ouragan Irma s’est abattu sur eux. Avec des vents largement supérieurs à 300 km/h, ce cyclone pourrait même figurer, bientôt, dans une catégorie qui n’existait pas jusqu’alors, avec une note de 6 sur une échelle qui n’en compte normalement que 5. "Rien n’aurait jamais pu nous préparer à une telle violence, même les constructions les plus solides sur l’île ne peuvent résister à des vents supérieurs à 200 km/h", témoigne le Grand Maître Provincial de Guadeloupe, le TRF Henri-Claude Isidore.

Difficile aussi de décrire le chaos vécu par les 103 Frères de la GLNF vivants sur ces deux îles au sortir de ces ténèbres. Plus de 95% des toitures de maisons détruites, des scènes de pillage, une insécurité permanente et l’absence de tout ce qui forme notre quotidien et auquel nous ne prêtons même plus attention tant nous les considérons comme acquis : l’eau, la nourriture, l’électricité, le téléphone, internet… Il est possible, en revanche, de raconter la formidable chaîne d’union qui s’est mise en place dès les premières heures de ce drame. "Le Grand Maître Jean-Pierre Servel et le Grand Hospitalier Philippe Jouve ont immédiatement pris, depuis Paris, la mesure du drame, raconte le TRF Henri-Claude Isidore. Depuis la Guadeloupe, je suis resté en contact permanent avec eux. Leur première décision a consisté à débloquer des fonds pour que nous puissions acheter des biens de première nécessité". Parmi ces biens, de l’eau potable, évidemment. Beaucoup d’eau : l’usine de dessalement de Saint-Martin, la seule capable d’abreuver l’île, ayant été ravagée par les vents. Depuis la Guadeloupe le Grand Maître Provincial Henri-Claude Isidore parvient, dès le 8 septembre, à rassembler des centaines de litres d’eau et autres vivres dans un container de 20 pieds de haut. Mais le plus difficile commence. "Nous n’avions aucun moyen d’acheminer ces biens, la mer était trop démontée avec des creux de quatre mètres et les deux aéroports de l’île étaient inopérants, raconte-t-il. Pire encore : sur place on ne pouvait pas réceptionner ces vivres". Tous les quais du port de Saint-Martin étaient dévastés et sous la menace de pilleurs prêts à se jeter sur chaque cargaison acheminée. L’arrivée de renforts militaires, dans les jours suivants, permit lentement de résoudre ces problèmes. Mais il fallait encore compter sur le dévouement des Frères sur place.

Quand, au bout de quelques jours, le bateau acheminant le container de la GLNF arrive enfin à quai, il faut l’aide décisive du Frère Gaetan C. - transitaire sur le port de Saint-Martin - pour sécuriser son déchargement et entreposer les quelques 20 palettes d’eau potable dans un hangar protégé. Il fallait ensuite prévenir les Frères et organiser la distribution, dans une île privée de tous moyens de communications. "Par chance, le

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