« je vois rouge » - Bojina Panayotova « Ordures rouges ! » Bojina Panayotova a du mal à poser sa voix sur les slogans des manifestants anticommunisme de Sofia, capitale de la Bulgarie, pays communiste de 1954 à 1990. Pourtant elle n’est pas au parti communiste. Ses parents et ses grands-parents y ont adhéré jadis, comme la plupart des familles Bulgare de l’époque. Rien de très particuliers ici. Mais de cette histoire singulière et en même temps si commune à ce pays, elle va réaliser un documentaire « Je vois rouge ». Elle y aborde le sujet délicat des secrets de famille et du devoir de mémoire sur cette période sombre de la Bulgarie. Ayant quitté son pays pour la France à l’âge de huit ans et ayant étudié à la Fémis, elle va filmer, pendant six mois, ses grands-parents et ses parents, au moment où le pays autorise la réouverture des dossiers de la police secrète. Sa famille a-t-elle tenu un rôle dans les renseignements ? Ses parents et ses grands-parents ayant eu des métiers
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en lien avec l’étranger dans un pays à l’époque très fermé sur l’extérieur. Elle va les pousser à demander l’ouverture de leur dossier. Filmant toutes les étapes de son enquête avec son téléphone, elle nous emmène dans sa ville natale, auprès de ses proches en filmant toutes leurs conversations. Qu’elle soit en voiture, par skype, dans un café. Elle nous plonge au sein de son monde en nous faisant part de ses doutes, de ses peurs face à cette enquête qui risque de créer des tensions dans sa famille. Parfois filmant des scènes dignes de fiction, elle nous partage son histoire personnelle avec courage et subtilité. A voir.
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Pauline Colon