#16 janvier 2023 - Architecture et psychologie

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Architecture et psychologie interview Emmanuel Negroni

Débat

Peut-on guérir grâce à l’Architecture ?

Vie étudiante

Mental Obssesion : La fondation

Fondation Goodplanet

PFE

1 N°16 // janvier 2023 // Gratuit Journal étudiant de l’ENSA Paris Val-de-Seine

Comment l’architecture peut avoir la capacité d’influencer notre psychologie ? On peut parfois penser qu’une “pièce nous oppresse” ou encore “qu’une lumière nous agresse”, ainsi, on comprend inconsciemment que certains éléments d’architecture et notre manière de la concevoir ont un effet direct sur nous. Lors de ce numéro, nous nous sommes intéressés aux liens qu’entretenaient l’architecture et la psychologie. Commençons tout d’abord par définir ce qu’est la psychologie : l’université de Lausanne définit la psychologie comme la science ayant pour but de comprendre la structure et le fonctionnement de l’activité mentale et des comportements qui lui sont associés. Nous avons rapidement compris que notre intérêt n’était pas de connaître et de prétendre résoudre les maladies mentales et troubles psychiques par l’architecture, mais plutôt de se demander comment adapter notre architecture aux différents besoins des usagers, par exemple, en prenant en compte la sensibilité de chacun pour concevoir des espaces qui aideraient au mieux les personnes atteintes de certains troubles psychiques à mieux se sentir dans ces derniers.

Nous sommes partis à la rencontre d’Emmanuel Negroni, qui nous parlera du lien qu’entretient l’architecture et la psychologie, il abordera ce qu’on appelle l’architecture thérapeutique et sensorielle qu’il exerce depuis plusieurs années. Dans ce numéro, vous trouverez aussi un article débat questionnant les effets de la neuro-architecture et de la psychologie environnementale ou encore un DE archi abordant le Parc de la Villette.

22 L’équipe
Romane Bernard Mathilde Hauzy Mathieu Khairallah Présidente Vice-présidente Rédacteur chef Pierre guignot Nawel Badja Co -rédacteur chef Lazare Rugel Trésorier Sofia Shah Julie Zivic Ainsi que Agathe-Paloma Pastré, Denis-Martin Massing Bebay, Axel Rossi , Minjae Lee Nisrine Bza Co -rédacteur chef Marsjola Gjergji Léa Balmy Secrétaire/Maquettiste Nawel Badja

Architecture et psychologie

DOSSIER

Introduction : Architecture et Psychologie

Mental Obsessions

La fondation Goodplanet

Débat : Peut-on guérir grâce a l’architecture ?

p.5

Interview avec Emmanuel Negroni

« L’architecture n’est qu’un outil. Un résultat d’observation de la vie qui passe autour de nous»

p.15

Trieste comme ma poche

p.16

PFE : Architecture et psychologie

p.18

Theatre 13 : critique de la piece «Dans les cordes» de Pauline Ribat

p.19

p.7-11

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SOMMAIRE
p.4 VIE ÉTUDIANTE

PAR NAWEL BADJA

Il est évident que notre environnement a un impact sur nous : un bureau mal rangé, une pièce avec du bruit ou encore un espace avec beaucoup trop de personnes peuvent influencer notre manière de travailler et plus généralement notre bien-être.

Cet impact sur notre bien-être, les chercheurs ont tenté de le comprendre dès les années 30 en essayant de voir comment notre lieu d’habitat pouvait nous impacter. Le résultat a révélé que le fait de grandir dans une ville, double le risque de développer des psychoses plus tard (Source: Dr Evangelos Vassos ) et d’autres études commencent aussi à démontrer que les environnements urbains peuvent augmenter le risque de troubles mentaux tels que la dépression ou l’anxiété ( The British Journal of Psychiatry) . Enfin, des chercheurs ont évoqué le lien possible entre le mode de vie urbain et la schizophrénie ( Source : Faris, R. E. L., & Dunham, H. W. (1939).

Les grandes villes ont été conçues majoritairement avec une verticalisation de l’architecture, et contrairement à ce que nous pourrions croire, vivre en hauteur pourrait avoir quelques avantages sur notre état psychique : les habitants des tours disent se sentir comme dans un “ cocon coupé du monde”, car grâce à la diminution des bruits urbains et au cadre de vue offert par la hauteur, ils se sentiraient plus détendus. Cependant, d’autres, au contraire, se sentiraient “étouffés et enfermés ”, car les contraintes techniques n’offrent pas la possibilité d’une ouverture sur l’extérieur.

Ainsi, autant les choix d’urbanisme que d’architecture influencent notre état psychologique. La question que nous pourrions nous poser serait : de quelle manière nous pourrions penser et créer des espaces dans lesquels nous nous sentirions tous à l’aise.

Nous avons rencontré Emmanuel Negroni, architecte spécialisé dans la construction de bâtiments dédiés aux personnes souffrantes de troubles mentaux, qui nous a donné des éléments de réponse au cours de son interview. Ce dernier, nous a expliqué travailler tout en prenant en compte la sensibilité de nos sens afin de pouvoir répondre au mieux à leur besoin.

Ainsi, nous ne parlons pas “d’architecture psychologique” comme nous l’avions tout d’abord imaginé, mais plutôt d’architecture sensorielle et thérapeutique : termes que vous pourrez découvrir dans l’interview d’Emmanuel Negroni.

4 Dossier Première partie Introduction
@dlr Agora

AGATHE-PALOMA PASTRÉ, PIERRE GUIGNOT

ILLUSTRATION PAR BÉATRICE ZINGAN

Débat : Neuro-Architecture, Psychologie environnementale...

Peut-on guérir grâce à l’architecture ?

« La construction, c’est pour faire tenir. L’architecture, c’est pour émouvoir ».1 Et si l’architecture et la psychologie n’étaientpas des disciplines si éloignées ? On pourrait définir l’architecture comme l’art de concevoir des espaces et la psychologie en tant que science de l’esprit. Or, l’espace a un impact réel sur la psychologie. Qui ne s’est jamais senti oppressé dans un bureau à la superficie minimale, à l’éclairage artificiel et entièrement coupé de l’extérieur ? La psychologie environnementale (champ de la psychologie sociale étudiant l’interrelation entre l’individu et son environnement) fait aujourd’hui parti du processus de conception des projets architecturaux. De même, de nouvelles architectures qualifiées de « thérapeutiques » se multiplient. Dès lors si l’architecture a un impact sur l’état mental des gens, peut-elle devenir en soi un moyen de guérison en faveur de certaines pathologies ?

La neuro-architecture amène à créer des espaces avec une meilleure qualité de vie pour des bâtiments réduisant stress et anxiété. Elle unit alors obligatoirement le travail collaboratif d’architectes et de neuroscientifiques. Cette jeune science « partagée » porte son attention directement sur la neuroplasticité2 et la façon dont l’environnement modifie la chimie du cerveau. Le cerveau interprétant, analysant et reconstruisant l’espace perçu, il offre des indices utiles aux architectes pour penser espaces et répartitions

Les cartographies des stimulations du cerveau offrent la compréhension de ce qui active la créativité avec par exemple de haut plafonds ou la productivité avec de bas plafonds pour la concentration et le travail plus routinier. Il en est de même avec l’analyse du cortex auditif sensible aux sons et la production hormonale liée : l’écoute de certaines musiques améliore la concentration. Toutefois, l’architecture peut-elle alors devenir un remède en faveur de la guérison médicale ? « L’architecture émotionnelle ne se prescrit pas » 3 ?

En effet, loin de ce rapport scientifique à l’architecture, un espace peut dans sa seule observation faire éprouver des émotions plus personnelles et aléatoires. « L’espace n’existe pas en soi » 4? Notre affect perçoit et modifie notre comportement et notre humeur. « L’espace lui-même est un vide, en tant qu’architectes nous ne définissons que l’enveloppe de l’espace, peut être sa forme, et vous percevez cela par les sens. »5 ? C’est alors tout l’enjeu de la psychologie environnementale : un lieu traversé, visité, habité nous transmet quelque chose, produit un effet sur nous. Les objets d’influences d’expérience d’un lieu sont multiples : amplitude, complexité, texture, couleur, désordre, espace minimaliste, saleté mais également l’identification… Comment la décoration peut influencer notre humeur ? Notre cerveau réagit de façon sélective aux lieux 6 .

corbuséen du Colloque international d'Architecture émotionnelle, mars 2011, Genève, initié par Barbara Poila : médecin, galeriste et écrivain. Elle publia en 2011 avec Paul Ardenne également, Architecture émotionnelle, matière à penser. L’architecture émotionnelle est aussi un terme souvent attribué à l’architecte mexicain Luis Barragán et au sculpteur-peintre Mathias Goéritz. Ce dernier publia en 1954, Le Manifeste de l’architecture émotionnelle.

2Abordée notamment en lien avec les espaces au Salk Institute par le Dr Fred Gage, neuroscientifique

3Nicolas Gilsoul

4Heidegger

5BÖHM, Ursula : Peter Zumthor: Der eigensinn des schönen, Arte, 2000

6EPSTEIN, R., & KANWISHER, N. (1998). A Cortical representation of the local visual environment. Par exemple, le cortex parahippocampique s’active quand nous regardons une pièce vide ou remplie mais cette zone du cerveau s’active peu lorsque les mêmes objets présents dans la pièce sont exposés à notre vue sur un simple fond blanc uniquement. Notre cerveau est alors sensible à des attributs spatiaux physiques qui nous amènent à penser ce que l’on nomme alors lieu.

7VARTANIAN, O., NAVARRETE, G., CHATTERJEE, A., FICH, L. B., GONZALEZ-MORA, J. L., LEDER, H., ... & SKOV, M. (2015). Architectural design and the brain : effects of ceiling height and perceived enclosure on beauty judgments and approach-avoidance decisions. Journal of environmental psychology.

8BAR, M., & NETA, M. (2006). Humans prefer curved visual objects. Psychological science.

9GÓMEZ-PUERTO, G., MUNAR, E., & NADAL, M. (2016). Preference for curvature : an historical and conceptual framework. Frontiers in human neuroscience.

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Débat PAR
1Epigraphe

Le degré d’ouverture d’une pièce a un impact sensible sur l’appréciation d’un espace : plus la possibilité d’exploration visuelle et motrice est grande, plus le sentiment est positif7 . Les formes courbes sont généralement plus agréables que les contours rectilignes8 . Peutêtre parce que ce sont des formes naturellement associées à des formes dangereuses 9 ? Espace et humeur sont donc liés mais ils font également appel à la mémoire et donc aux souvenirs et ses émotions. L’expérience d’un lieu n’est donc pas généralisable. S’il existe des recommandations pensées comme thérapeutiques10 , un sentiment de tranquillité peut tout à fait en effet être ressenti comme un sentiment d’oppression par une autre personne.

Ces réactions ne relèvent pas seulement d’environnements intérieurs et intimes adaptables sur mesure pour chacun mais ils se font ressentir également sur les espaces extérieurs11. La psychologie environnementale unie la double interaction entre l’environnement et la personne. Nous influençons notre environnement, l’environnement nous influence. Nous nous adaptons comme nous le montre notre capacité à trouver son chemin dans un bâtiment ou une ville inconnue. Si la psychologie fut historiquement centrée sur l’individu, son champ d’action s’est ouvert à l’environnement aussi social et physique12. Un trajet en interaction avec un certain type de paysages urbains peut avoir un impact différent sur notre capacité à récupérer de la fatigue de la journée : cognition et sensibilité visuelle architecturale œuvrent de concert sur notre état psychologique13. Cependant, comment alors penser la cohabitation du multiple plus que le seul individu en un lieu ?

e ne sont pas des éléments statiques qui résumeraient le lien entre architecture et psychologie. Nous tentons de percevoir ces impacts statiques sur notre état cérébral de plus en plus mais lorsqu’il s’agit de mouvement, nous peinons encore à en comprendre tous les ressorts. Toutefois, certains invariants apportés par la psychologie environnementale visant au bien être des gens sont aujourd’hui pris en compte dans le processus de conception architectural. Des architectes emploient même le terme « d’architecture thérapeutique » allant jusqu’à favoriser la guérison de certaines pathologies. Nous pouvons citer pour exemple le travail de Emmanuel Negroni (interviewé dans ce numéro) dont l’architecture devient un moyen pour traiter les maladies mentales (autisme, trisomie...). En effet, les stimulations sensorielles créent par l’architecture sont des vecteurs d’amélioration de la santé. La forme de l’enveloppe architecturale d’un projet peut notamment apaiser les sens des personnes souffrant d’autisme. Par exemple, dans un établissement pour personnes autistes à Ecouen, l’architecte explore un univers végétal favorisant la guérison des patients. En Corse, il réalise un centre pour autistes composé de cellules proposant une autonomie aux occupants. Ainsi, les recherches en psychologie environnementale constituent bien une avancée dans le traitement des maladies mentales par l’architecture.

Cependant, si nous prenons aujourd’hui conscience et essayons d’appliquer certaines approches aux environnements intérieurs ou extérieurs de façons statiques, les environnements plus changeants tels que la ville reste des terrains peu réellement compris aux résultats contradictoires14. Une étude plus grande pour une meilleure compréhension permettrait pourtant une inclusion plus adaptée pour chacun où les sensibilités variables aux environnements allant de l’humeur personnelle à des degrés plus complexes liés à la santé mentale seraient mieux appréhendées.

6 Dossier Première partie
10 Etude de l’Université de Palermo en Argentine en 2013 analysant l’importance des espaces pour des patients 11 CHOO, H., NASAR, J. L., NIKRAHEI, B., & WALTHER, D. B. (2017). Neural codes of seeing architectural styles. Scientific reports. 12 Travaux de Kurt Lewin (1890-1947), Egon Brunswik (1903-1955), Roger Barker (1903-1990) 13 LINDAL, P. J., & HARTIG, T. (2013). Architectural variation, building height and the restorative quality of urban residential streetscapes. Journal of environmental psychology. 14 BMW Guggenheim Lab Urban Project by Collin ELLARD & Charles MONTGOMERY ‘TESTING,TESTING!’ : résultats de marches organisées à New York, Berlin et Bombay visant à la descriptions des émotions à différents points du parcours. Les données subjectives associées à des données objectives relevées à l’aide de capteurs électrodermales pour la mesure physiologique du stress ne correspondaient cependant pas.

BADJA, MATHILDE HAUZY ET NISRINE BOUAZZA INTERVIEW PAR

PROPOS RECUEILLIS PAR

7 Interview
NAWEL
Qu’est-ce que l’architecture sensorielle ? Le gros problème en France c’est que les cahiers des charges sont tous faits d’une certaine manière qui font qu’il ne faut pas suivre les cahiers des charges car ça ne correspond pas du tout. La grande philosophie de l’architecture sensorielle c’est de mettre au cœur du dispositif la personne déficiente alors que le cahier des charges fonctionne différemment, c’est la fonction du bâtiment, les encadrants et ensuite la personne déficiente intellectuel alors moi je propose la personne déficiente, les encadrants et la fonction du bâtiment qui est secondaire. C’est difficile à faire comprendre à des maitres d’ouvrage car si vous voulez qu’un bâtiment fonctionne bien il faut que les gens soient bien à l’intérieur. L’élément phare c’est la personne avec autisme. Si elle est dans un environnement rassurant, apaisant à ce moment-là les personnes encadrante auront moins de travail et pourront appliquer les thérapies sur ces personnes mais si l’environnement est chaotique c’est plus difficile. Par exemple dernièrement j’ai eu un gros concours sur un centre sur AGHATE-PALOMA PASTRÉ, ROMANE-LIFANG BÉNARD
Je suis Emmanuel Negroni, je suis designer et je développe depuis une vingtaine d’années l’architecture sensorielle thérapeutique. Au début j’intitulais ça architecture thérapeutique et cela m’a était reproché par des scientifiques qui disaient que l’architecture n’étaient pas thérapeutique mais c’est à peu près la même chose. C’est adapté des environnements à des personnes hypersensibles, à toutes les personnes dépendantes dans des établissements spécialisés et donc de concevoir des lieux aussi bien sur l’architecture que sur l’architecture d’intérieur jusque dans le mobilier adapté à leur sensibilité. En fait il faut repenser complètement ce qu’on a l’habitude de faire et presque à l’inverse de ce que l’on fait. La base de l’architecture sensorielle est de mettre au cœur du cahier des charges la personne à déficience intellectuelle car petite précision c’est très souvent des personnes à déficience intellectuelle, autisme, trisomie.

Quand j’ai expliqué cela, on m’a repris en me disant que c’était les personnes qui encadrent l’important. L’idée n’avait pas été comprise, si vous trouvez l’apaisement auprès d’une personne déficiente ce sont les encadrants qui vont en bénéficier. Cela montre bien l’incompréhension et la difficulté qu’il peut y avoir entre cette forme, cette adaptation de l’architecture sur des gens juste différents et pas moins bien ou quoi que ce soit mais il faut adapter l’environnement à leurs différences. Ce sont les grandes lignes de l’architecture sensorielle. Pour en revenir à cet oral j’ai compris quand j’ai entendu cela que le concours on ne l’avait pas. L’architecture sensorielle reste de l’architecture. Moi je suis designer de formation mais je travaille avec un confrère architecte. C’est avoir une approche différente de concevoir un bâtiment. On ne peut pas concevoir pour des gens différents des lieux de la même façon. Regardez, une pièce comme celle-ci c’est une pièce qui ne correspond pas du tout à des hypersensibles car rien ne fonctionne ici. L’éclairage ne peut pas être comme ça car c’est une source d’agression. L’écho est une deuxième source d’agression. Le mobilier disposé comme ça. Les arrêtes sur les murs ça ne peut pas fonctionner car pour des hypersensibles qui vont avoir envie de s’auto mutiler ils vont foncer dedans alors que c’est une salle de classe. Vous avez ce type de volumes dans les établissements spécialisées donc vous avez en France 98% des établissements qui ne fonctionnent pas pour les hypersensibles, pour les personnes avec autisme.

Dans ce domaine on est peu même à travers le monde. Ce projet est un bâtiment expérimentale où finalement toute la recherche que j’ai pu développer après par ce bâtiment c’est une rencontre avec maitre d’ouvrage, un directeur d’établissement qui avait compris depuis un bon moment car on s’est rencontré en 2012 qui avait compris qu’il fallait repenser les bâtiments et dans le cahier des charges ils demandaient de faire en gros comme des clapiers pour des lapins comme c’est le cas encore maintenant. On a un peu évoluer mais pas beaucoup. J’ai jeté le cahier des charges à la poubelle et à partir de ce moment-là. On a eu la chance de le gagner et on a mis sept ans à tout redévelopper en partant d’une page blanche avec ce maitre d’ouvrage étant jean pierre blanchi, entre les études sur le bâtiment et la réalisation. Le bâtiment est sorti en 2017. On a travaillé les volumes, les circulations, les cours, la luminothérapie très importante pour les ambiances par exemple. Et aujourd’hui ce bâti fonctionne, porte ses fruits et ce n’est qu’un début et après j’ai développé autre chose pour aller plus loin.

Avec ce projet vous avez développé cela. Vous avez fait l’école Boule

Oui et j’ai fait l’école de belingen ensuite.

Dans le projet « l’éveil du scarabée », on peut voir à l’intérieur un jeu de lumière et un usage des couleurs en lien avec le bien-être des personnes hypersensibles. Comment vous vous y êtes pris pour prendre en compte cette sensibilité. Vous avez travaillé avec des médecins, des psychologues ou en simple observations comportementales et en parlant avec les personnes concernées ?

Vous avez dû travailler plutôt les ambiances. J’ai enseigné après et cela ne ce faisait pas tant que ça. J’ai essayé par mon cours de développer ça. Ce n’est pas une spécificité de designer, d’architecte d’intérieur ou un architecte après c’est une sensibilité. Les trois professions sont très proches. C’est français de séparer les professions mais vous avez dans d’autres pays c’est une même chose, un concepteur.

Quand vous étiez étudiant comme nous ce n’était pas quelque chose auquel vous pensiez déjà ?

8 Dossier Première partie

Pas du tout. C’est plutôt un geste de révolte quand j’ai vu comment on traitait ces gens-là, ces personnes différentes, c’était presque les considérer comme des sous-hommes et je pèse mes mots parce que je connais bien le domaine maintenant et donc je n’ai pas accepté tout simplement et je me suis dit si mon métier doit servir à quelque chose au moins qu’il serve à ça. Sept ans pour développer un projet c’est très long surtout que ce n’était pas un gros projet mais 1 200 m2 mais je me suis formé grâce à cela, j’ai appris et après j’ai continué à développer ça.

il faut avoir une relation au terrain car je ne suis pas touché personnellement autour de moi par des personnes avec autisme. Des conseils à donner par rapport à la vie étudiante. Comment on peut concilier les études d’architecture ou la profession avec une autre passion ou autre chose qui pourrait nous aider à mieux comprendre l’architecture ?

Vous avez développé dans votre agence une cellule appelée « l’architecture et le design sensoriel », qu’entendez-vous par là et quels ont été les fruits de ces recherches ?

Les projets classiques je ne m’en occupe plus maintenant et moi je travaille que les projets d’architecture sensorielle et au travers de cela. L’évolution de ce domaine-là je le fais beaucoup au travers des concours d’architecture ou de projets. Je le développe aussi au travers d’un vécu sur le terrain c’est très important. La théorie c’est bien mais il faut être confronté à la réalité. A côté de ça je dirige une salle de boxe anglais à Paris, « le ring parisien », et dans cette salle j’ai développé des cours pour personnes déficientes intellectuelles et notamment d’autisme et aussi des projets pour des personnes atteintes d’Alzheimer. J’ai quatre groupe, un plus spécifique à l’autisme, un à la déficience intellectuelle et à la trisomie, un avec des troubles cognitifs et là j’essaye de développer un groupe pour personnes atteintes d’Alzheimer. Donc je suis confronté au terrain constamment. Demain j’y serais donc ça aussi ça me permet d’observer, d’être en contact avec eux, de comprendre les choses. J’ai aussi visité énormément d’établissement à travers la France, j’ai fait des enquêtes pour les ARS pour les bâtiments déjà en place ce qui me permet de dire qu’il y a 90% des bâtiments qui ne fonctionne pas, très mal ou en tout cas pas adapté. Je ne mets pas en cause les gens qui sont à l’intérieur qui y travaillent mais le fonctionnement du bâtiment et je fais aussi des recherches mais

Il faut observer. L’architecture n’est qu’un outil. Un résultat d’observations de la vie qui se passe autour de nous. L’architecture doit supporter la vie. Ce ne sont pas que des traits, des barres ou des dessins. Je vois plus l’architecture comme un outil donc toutes passions autour peut amener quelque chose. Il faut rester ouvert, s’inspirer de ce qui se passe autour de nous et c’est surtout une réflexion sur comment on voit l’avenir. L’architecture n’est pas un instant T, c’est un bâtiment que l’on construit pour les vingt ou trente ans qui vont venir et donc il faut anticiper la société de demain constamment. L’architecture sensorielle est une réponse à cela. On anticipe la société de demain. Une réflexion des années à venir. Et vous vous êtes dans une période très intéressante pour cela car un peu bousculée philosophiquement et donc une charnière très intéressante beaucoup plus que notre époque en tant que concepteur et architecte.

«L’architecture n’est qu’un outil. Un résultat d’observations de la vie qui se passe autour de nous.

L’architecture doit supporter la vie.»

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Vous travaillez aussi sur le mobilier, pour vous il faut travailler l’architecture avec le mobilier ou vous avez travaillez le mobilier pour permettre une meilleure vie pour les personnes atteintes d’autisme ?

Oui tout est lié. On ne peut pas faire une pièce vide. J’ai remarqué que tout ce qui est au mur n’est pas touché par les personnes en crise. C’est quand l’environnement l’agresse. Pour une lumière comme ça n’est pas très agréable, pour une personne hyper sensible c’est une souffrance. L’écho est une souffrance. Le mobilier a donc une grande importance car dès la première crise c’est ce qui va être touché, déplacé, volé. J’ai remarqué que quand le mobilier est intégré au mur ils n’y touchent pas. C’est un constat, je ne pourrais pas en faire une généralité, je ne suis pas scientifique. On parle d’inclusion. On dit qu’il faut les intégrer dans les écoles mais il faut penser à la suite car ces environnement ne correspondent pas. Le mobilier a donc son importance autant que les volumes, que la forme du bâtiment à l’extérieur. Il ne faut pas que le bâtiment soit dominant car ça va impressionner la personne. La frontière entre l’extérieur et l’intérieur est très importante. Il ne faut pas de frontière trop importante avec des contrastes, des ombres. Il faut que ce soit le plus fluide possible. L’architecture, la volumétrie du bâtiment, l’intérieur et le design doivent être lié

J’ai du mal à le faire comprendre et tant que l’on ne changera pas cette approche par rapport à cette différence on aura que des bâtiments inadaptés.

Il y a beaucoup de projets pour les personnes en situation de handicap ?

Il n’y en a pas assez. La France a été condamnée plusieurs fois par la cour européenne parce qu’en France ils envoient tout le monde en Belgique et que c’est devenu en énergique un peu un business avec des établissements pour accueillir un maximum de monde. Il faut changer la pensée, la réflexion que l’on a sur le cahier des charges, c’est primordial.

Faire des établissements spécialisés pour les personnes en situation de handicaps ça ne serait pas les exclure ?

Je parlais des personnes handicapées non verbaux ce qui représente environ 40%. En revanche vous avez des personnes autistiques qui peuvent très bien s’intégrer. On va de la déficience intellectuelle au haut potentiel. Il y a donc une partie qui peut s’intégrer et une autre partie que l’on cache, ceux que l’on ne veut pas voir et là il leur faut des établissements spécialisés qui existent pour les apaiser. Il faut les prendre comme des cocons et pas comme un enfermement qui est la philosophie d’avant. Un bâtiment spécialisé doit être ouvert sur l’extérieur, ouvert sur la ville. Je refuse que mes coachs aillent dans les établissements mais que les personnes viennent au « ring parisien ». C’est important mais il faut aussi un lieu apaisant pour qu’ils puissent se reposer, que l’on puisse appliquer les thérapies que l’on appellent IEM, des écoles spécialisées. Moi je parlais plutôt des personnes non verbales, des différences très grandes avec le monde ordinaire.

10 Dossier Première partie
Archivision - mobilier pour le repli sur soi

Dans ces projets il y a un bureau d’étude, des architectes, des constructeurs, pensez-vous qu’une équipe médicale avec des médecins et psychologues doivent aussi intervenir ?

Bien sûr. On considère souvent l’architecte comme un exécutant beaucoup trop qui n’a pas son mot à dire et doit faire ce qu’on lui dit ce qui est faux car les spécialistes de la volumétrie c’est eux. Ce doit être un échange. Il y a un gros problème d’échange entre le onde médicale, le monde scientifique et le monde artistique. C’est dommage car l’évolution pour ce domaine ne peut se faire que par-là par un échange de compétences. C’est difficile de le faire comprendre à des scientifiques soit disant spécialisée là-dedans. Ils sont spécialisés médicalement mais l’environnement c’est plus le problème de l’architecte. Il s’agit d’hypersensible donc tout est lié à l’environnement. Il faut le mélange des professions et il n’y en a pas assez.

J’ai beaucoup de mail d’étudiants en architecture du monde entier qui me pose des questions sur mon travail et je m’aperçoit que ma génération aussi bien du côté concepteur que du côté maitre d’ouvrage n’est pas intéressée. C’est un problème générationnel. Ça n’intéresse que vous et notamment les pays du Maghreb tunisiens, marocains et algériens. Le Québec aussi, anglo-saxon, peu l’Europe France, Espagne, Italie non. C’est surtout votre génération qui s’intéresse peut-être plus à la sante mentale quand avant c’était plus caché.

C’est un domaine passionnant qui donne une utilité au métier et à développer énormément encore.

Je faisais des médiathèques, des bâtiments et quand j’ai découvert ça c’est très intéressant dans la mesure où ça vous remet en cause pour tout constamment et tout l’intérêt est là.

Pourquoi avoir accepté l’interview ?

Et pour finir avec la traditionnelle dernière question en lien avec le titre de notre journal, que vous évoque la double hauteur ?

Une vision différente.

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Archivision - Unité de vie

De architectura

Amancio Williams (1913 – 1989) est la figure principale de l'architecture moderne en Argentine.

Fasciné par Le Corbusier qu'il considère comme "son grand maître" ; ils entretiennent une correspondance et s'occupe de la construction de la Casa Curutchet à Mar del Plata de 1948 à 1954.

Amancio Williams développe le projet pour le parc de la Villette sur la fin de sa carrière, il réalise une réunion des grands projets qu'il a développés tout au long de sa vie. On retrouve deux figures principales : son modèle de salle pour spectacles plastique et sonore ainsi que le système de toiture modulaire.

L'idée pour le parc de la villette était de réaliser un parc "habité", qui accueille un certain nombre d'infrastructures. Pour répondre à cette demande A. Williams, propose de placer les pavillons d’activités sur le périmètre du parc afin de libérer le centre pour les espaces plantés. Au bord du canal de l’Ourcq, une passerelle surélevée permet une vision panoramique sur les environs. A l’Est de l’entrée du parc, sur la place de la Fontaine aux Lions, A. Williams place son prototype de salle de spectacle qui dans ce cadre-ci deviennent les salles d’auditorium de la future cité de la musique.

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PAR AXEL ROSSI
Vie étudiante
ILLUSTRATION PAR SOFIA SHAD
Deuxième partie

La coupe de ce bâtiment, conçu comme des ailes de papillons, permet à chaque file de spectateurs de recevoir une quantité sonore équivalente en jouant sur les différentes proportions entre sons direct et indirect. Ceux proches de la scène recevront une grande quantité d’ondes sonore directe et peu d’indirect, et inversement pour ceux du fond. La grande particularité qu’il a voulu introduire dans ce théâtre est de profiter des caractéristiques qu’offre le plan circulaire pour faire en sorte que le volume entier devienne la scène. En effet les installations qui sont placées dans l’espace pourront être vues par tous les spectateurs. Il nomme ces lieux : “Salle pour spectacles plastique et sonore dans l’espace”. De l’extérieur le volume se présente comme une masse pleine, ceinturée par le couloir d’accès à la salle. La puissance du volume est contrastée par la délicatesse avec lequel il vient toucher le sol, le tracé de la course du soleil dessine une ombre courbe qui accentue l’effet de gyroscope.

Les activités formant le contour du parc sont regroupées sous différents pavillons. Les toits surélevés qui couvrent les pavillons marquent leur présence dans le projet. Ils reprennent une recherche déjà lancée sur les coques en béton armé et utilisées pour d'autres concours comme notamment celui pour trois hôpitaux à Corrientes. Sous ces grands toits toutes sortes d'activités prennent place : jardins, espaces couverts, restaurants, spectacle en plein air...

Cette toiture est composée de l’assemblage de modules carrée reposant chacun sur un pilier central. Entre le pilier et la coque en béton se trouve une bague métallique, créant un éclat lumineux lorsqu’elle se trouve frappée par le soleil ; de cette manière le point d'appui disparaît et la coque se libère. L’assemblage de ces coquilles ondulées laisse voir une toiture suspendue, un nuage abstrait dans le ciel parisien.

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Le Paris Haussmann réinventé grâce à l’intelligence artificielle

Alors que l’utilisation de l’intelligence artificielle est de plus en plus débattue dans les milieux artistiques, il s’avère que grâce à l’utilisation d’intelligences artificielles comme midjouney ou GTPA13, Vincent Callebaut, spécialiste des villes verte, peut proposer un projet du Paris Haussmann revisité par l’intelligence artificielle. Cette proposition s’inscrit dans « Paris Smart City 2050 » qui a pour but d’anticiper la dégradation écologique et ramener la nature dans la ville. Le projet met le ton sur le dessin d’ilots de fraicheur urbain en réintégrant la nature, la biodiversité et l’agriculture en permaculture au cœur de Paris. Ces bâtiments ou bien comme Vincent Callebaut les nomment ces Archibiotic mêlent architecture, Bio comme le biomorphisme, le bionique, le bio mimétisme et la TIC (Technologie de l’information etde la communication). Ces bâtiments intelligents devraient intégrer les énergies renouvelables grâce à des bases de la biomasse afin de produire leurs propres énergies et également de recycler leurs propres déchets.

Exposition al Thani

L’hôtel de la marine présente une nouvelle exposition sur la collection italienne Al thani, une des collections privées les plus prestigieuses du monde. Cette collection est à l’hôtel de la marine à l’occasion de la restauration de Galleria Giorgio Franchetti alla Ca’d’oro, palais emblématique de Venise. Dans cette exposition on retrouve des tableaux illustres des peintres de la renaissance tels que Gentile Bellini, Andrea Riccio ou bien Andrea Mantegna. On y retrouve, également, des pièces de toutes époques de la Mésopotamie, à l’époque égyptienne. C’est aussi l’occasion de redécouvrir l’hôtel de la marine, bâtiment emblématique dans l’histoire de la révolution puisqu’il était l’ancien garde de meubles de la couronne. La visite nous invite à découvrir les dorures des salles d’apparat, de parcourir les salles de bals au rythme de l’époque et en fin d’après-midi d’observer un sublime coucher de soleil sur la place de la concorde.

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Actualité PAR
@ Vincent
Callebaut Architectures

Mental Obsession

FONDATION GOODPLANET

Il existe un lieu véritablement précieux au cœur du Bois de Boulogne, propriété de la ville de Paris mais ouvert à tous. Si l'écologie et la sauvegarde du monde vous tiennent à cœur, vous ne pouvez vraiment pas éviter une visite à la Fondation GoodPlanet.

Créée en 2005 par le journaliste et photographe Yann Arthus-Bertrand (connu du grand public comme l'un des célèbres photographes de National Geographic), la Fondation, au fil des années, a été reconnue d'utilité publique et depuis 2015, la Ville de Paris lui a accordé une résidence dans un ancien château, entouré de 5 hectares de forêt, au cœur de Boulogne.

À l'intérieur du château, on peut assister à des expositions, des conférences, des projections de films, des concerts et de petits ateliers. Le fil conducteur est toujours le "vivre ensemble" et le respect de l'homme et de la nature.

La programmation permanente à l'intérieur du château comprend l'exposition Human, un film documentaire réalisé par Yann Arthus-Bertrand témoigne de la position des hommes et des femmes de toute la Terre sur des questions « clé » telles que l'amour, le bonheur, la violence, la haine, le désir, la coexistence et la religion.

La programmation temporaire comprend des événements de nature diverse, allant de conférences sur le maintien de la biodiversité à des ateliers de récupération de vêtements, en passant par un marché de producteurs locaux de farine et de légumes.

Le thème de la sauvegarde de la planète est traité comme un nœud fondamental de la société et de nombreux projets de sensibilisation et d'action sont développés autour de ce thème.

15 PAR
MARSJOLA GJERGIJ

Trieste comme ma poche...

sous la plume

YASMINE MARROUCHI et le coup de crayon

La ville Piazza unità

Trieste est une ville située au nord-est de l’Italie sur les bords de la mer adriatique. Elle profite d’un cadre unique près des frontières de la Slovénie et de la Croatie. Grâce au rôle central de son port, elle est depuis toujours un point de rencontre entre l’Orient et l’Occident. Il faut prendre le temps de flâner dans ses ruelles et sur ses places, bordées de palais néoclassiques pour tenter de capter l’état d’esprit de cette ville, à nulle autre pareille. Son histoire, mêlant des éléments latins, germaniques et slaves, a donné à Trieste une âme cosmopolite et dynamique, profondément ouverte à la rencontre des cultures, des langues, des religions et des traditions.

Réalisée au milieu du XIXème siècle, la Piazza Unità est la plus vaste place d’Europe à s’ouvrir sur la mer. Elle est bordée sur trois côtés de palais du XIXème siècle. On retrouve au fond, le majestueux bâtiment de l’Hôtel de ville ; à gauche le palais du Gouvernement et le Caffè degli Specchi, l’un des cafés historiques de la ville ; à droite, le palais de la compagnie de navigation Lloyd Triestino (18801884) aujourd’hui siège du Conseil Général, que précède le Grand hôtel Duchi d’Auosta, bâti en 1873. Au centre de la place, la fontaine des quatre continents représente le monde connu à l’époque et célèbre la fortune économique de la ville.

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Palazzo del Municipio

L’Hôtel de ville (Palazzo del Municipio) fut construit par l’architecte triestin Giuseppe Bruni entre 1873 et 1875. Il s’agit d’un édifice de style éclectique. La façade principale donne sur la piazza Unità d’Italia et se compose de deux corps latéraux de quatre étages et d’un corps central plus haut d’un étage. Au centre, s’élève la tour de l’horloge. On peut apercevoir en son sommet deux statues, qui rendent hommage aux deux hommes qui sonnaient les carillons à l’époque : Micheze et Jacheze. Elles ont été remplacées par des copies en 1972. Il est toujours possible d’admirer les originales, faites-en bronze, à l’entrée du château de Saint Just.

Cathédral de Trieste

La Cathédrale de Saint Just de Trieste (Cattedrale di San Giusto) se situe sur la colline de Saint-Just. Elle fut fondée au Vème siècle à l’emplacement d’un édifice culturel romain. À la même époque, une petite chapelle commémorative est construite près de la cathédrale. Les deux édifices côtes à côtes furent unifiés par la création d’une nef centrale au XIVème siècle à l’initiative de l'évêque Rodolfo Pedrazzani da Robecco pour ne former plus qu’un seul bâtiment.

La façade, percée d’une belle rosace gothique, est ornée d’un bas-relief avec des portraits provenant d’un sépulcre romain. L’intérieur recèle de magnifiques mosaïques d’écoles vénitiennes. Dans l’abside droite, figure le Christ entouré par St Just et St Servolo avec des fresques du XIIIème s. Nous pouvons apercevoir dans l’abside gauche, la Vierge en majesté, les archanges Michel et Gabriel et les apôtres. Le trésor (nef gauche) conserve la hallebarde dite de St Serge qui est devenue le symbole de la ville de Trieste.

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PFE Architecture et psychologie

La prise en compte des connaissances apportées par la Psychologie environnementale d’un centre de consultation, de formation et de recherche en psychologie de la santé.

Etudiant : Thomas Muia

Ecole Nationale supérieure d’architecture de Nancy

Année : 2018-2019

Ce PFE porte sur l’extension du centre Pierre Janet à Metz. Dans ce projet l’étudiant propose une nouvelle implantation pour l’agrandissement du centre et explore diverses pistes architecturales liées à la Psychologie environnementale. Tout débute en 2015, le centre est victime de nuisances sonores et visuelles. L’analyse de l’étudiant met en évidence des espaces inadaptés à l’usage, et un nombre insuffisant de salles. Pour y remédier l’Université de Lorraine propose d’allouer le dernier étage du bâtiment pour accueillir les nouveaux locaux. Cependant cette proposition est peu adaptée du fait de problèmes confidentialité, visuels et sonore.

La nouvelle implantation proposée par l’étudiant est une clairière située près du plan d’eau de Metz. Un “lieu de sérénité” au milieu de la nature présentant la privacité visuelle et sonore préconisée par la psychologie environnementale. Il distingue le programme en différents pôles : consultation, formation, administratif, circulations et autres.

Enfin l’étudiant propose une analyse théorique de l’espace architectural pour concevoir les nouveaux locaux. Se basant sur le travail de Jean Cousin, il identifie les espaces positifs (statique) et négatifs (dynamique). Par exemple les salles de consultation sont des espaces positifs. Par la suite il énumère une série de procédés architecturaux pouvant avoir des effets sur le comportement des individus : l’ellipse de vision, l’ouverture sur l’extérieur, le cheminement. Ceci dans le but de proposer, par l’apport théorique, des pistes architecturales favorisant le confort des usagers.

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Une sortie au théâtre

“Dans les cordes” est la nouvelle pièce de Pauline Ribat jouée au Théâtre 13. Cette dernière traite notamment des relations amoureuses à l’ère du numérique. Entre un couple au bord de l’implosion, dévoilement des fantasmes numériques, et démythification du “prince Chamant”, “Dans les cordes” bouscule... Mais dans le bon sens ! Une pièce drôle et intelligente, pointant les dérives du virtuel dans nos relations amoureuses, sans pour autant en négliger les bienfaits. Durant ces deux heures (qui n’en paraissent qu’une), la tension monte jusqu’à l’apothéose finale dont personne ne sortira indemne... À ne pas manquer !

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Pierre Guignot

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