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la ville de demain, une ville verte ?

1. les immeubles Alguésens

En 2021, nous n’aurons plus vue sur l’ESS’pace !

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Un appel à projets urbains dans le cadre de « Réinventer Paris », remporté par BPD Marignan, va donner naissance à trois immeubles d’habitation entre la rue Jean Antoine de Baïf et l’allée Paris, Ivry dans la ZAC Paris Rive Gauche du 13ème arrondissement. Chaque immeuble développe un concept innovant : TREEHOUSE, PLANTHOUSE (potagers et petite agriculture) et ALGOHOUSE (culture de microalgues). Ces tours promettent une nouvelle façon d’habiter plus en symbiose avec la nature et privilégiant le bien-être de l’habitant.

2. les utopies végétales

Vivre en harmonie avec la nature, voilà une idée qui semble très attrayante. L’architecte belge Luc Schuiten, connu pour ses illustrations au caractère utopique, pousse le concept jusqu’à imaginer des “cités végétales”. Il couple ce qu’il définit comme «l’archiborescence » avec le biomimétisme. Ses villes imaginaires sont construites seulement avec des matériaux vivants: dans la cité des « habitarbres », il s’inspire des ailes de libellules pour repenser les façades transparentes. Vivre dans un arbre sculpté, aussi poétique que ça en ait l’air, est cependant irréaliste sur bien des aspects, notamment sur le plan technique. Après tout, l’homme peut-il avoir constamment mainmise sur la Nature?

En réalité à quoi vont ressembler les édifices dit “verts” une fois achevés ? Rappelez-vous, la tour que Le Parisien annonçait comme “la plus verte de Paris”, dont la conception a permis le dépôt de douze brevets scientifiques pour la végétation. Il s’agit en fait de la tour verte d’Édouard François à l’angle de l’avenue de France (M6B2). Il mettait alors en avant: “un énorme travail de recherche que n’ont pas les simples immeubles dits végétaux, où rien ne peut en réalité pousser, et qui ne sont que des façades commerciales ». Heureusement que le revêtement en titane est vert car aujourd’hui rien n’a encore poussé!

Ces projets font peut être rêver, mais ils relèvent souvent de l’utopie ou de la communication immobilière...

ZOOM sur le concept « Treehouse »

Cette future tour verte intrigue par la forme atypique des terrasses : les dalles épaisses au contact de la tour s’amincissent plus elles s’en éloignent. Pourquoi ne pas avoir fait de simples dalles horizontales? Parce que les arbres et végétaux sont plantés directement dans celles-ci. Comment tout cela fonctionne ? Les terrasses ont été pensées en multicouches: une étanchéité et un géotextile pour l’enveloppe et à l’intérieur des billes d’argile, de la terre végétale allégée, un système d’arrosage goutte à goutte et enfin le paillage. Ces mini-jardins en hauteur doivent participer à la dépollution de l’air, à une échelle qu’on imagine assez restreinte. Une fois qu’on a décidé de greffer la nature à l’immeuble, la difficulté réside dans le choix des végétaux et essences. Les critères de sélection sont la résistance, la couleur, l’absorption du CO2. Les végétaux n’ont pas tous le même besoin d’ensoleillement, ils doivent être disposés judicieusement en fonction de l’orientation des terrasses. Pour préserver l’intimité des habitants, la végétation ne suffisait pas, c’est la disposition et la taille des espaces extérieurs qui a joué. Pour que la tour soit bien perçue comme verte, un toit terrasse végétalisé et un petit jardin plein pied sont aussi prévus.

Ariane Blanc

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