#15 novembre 2022 - Architecture er cinéma

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interview Jacques Audiard Architecture et cinéma

N°15 // novembre 2022 // Gratuit Journal étudiant de l’ENSA Paris Val-de-Seine
© Pierre GUIGNOT

Qu’est-ce qui lie l’architecture au cinéma ?

Si le cinéma est le filmage du mouvement des corps dans l’espace, et l’architecture l’art de créer des espaces, ces deux arts sont en réalité bien plus proches qu’il n’y parait. Certes, dans tout cinéma il y a de l’architecture. Cependant, il existe de nombreux exemples où leur rencontre a contribué à rendre certains films culte. Ainsi, que serait Blade Runner sans son architecture futuriste évoquant “la citta nuova” de Sant’elia ? Ou encore Le Mépris sans la villa Malaparte ? L’architecture peut même dans certains films occuper un rôle de premier plan, jusqu’à devenir un véritable “personnage” du récit.Dans le mépris de Jean Luc Godard la villa Malaparte joue un rôle un rôle déterminant dans la déchirure du couple incarné par Piccoli et Bardot. Dans Metropolis de Fritz Lang,la vision futuriste de la ville moderne reflète les inégalités du régime totalitaire en place (ville basse pour les pauvres, ville haute pour les riches). Enfin, Playtime et Mon Oncle de Jacques Tati sont des films ayant pour interlocuteur direct “l’architecture moderne” qui est moquée pour son caractère déshumanisant. Dès lors, dans quelle mesure l’architecture et le cinéma

s’influencent-ils mutuellement et quelle relation entretiennent-ils ? Aujourd’hui, nous partons à la rencontre du réalisateur Jacques Audiard (Les Olympiades, Dheepan, Un prophète...), qui nous parle de son rapport à l’Architecture a travers son film Les Olympiades. Également dans ce numéro, la présentation et une interview exclusivité de la nouvelle association cinéma de l’école “SALOBSKUR” : Serait-ce une nouvelle preuve que ces deux arts se nourrissent l’un et l’autre ? Et peut-être inspirer les futurs architectes et réalisateurs de demain ?

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Romane Bernard Mathilde Hauzy Mathieu Khairallah Présidente Vice-présidente Rédacteur chef Pierre guignot Nawel Badja Co -rédacteur chef Lazare Rugel Trésorier Sofia Shah
2 L’équipe
Julie Zivic Pierre Guignot Ainsi que Agathe-Paloma Pastré, Denis-Martin Massing Bebay, Axel Rossi
Q
Nisrine Bza Co -rédacteur chef Marsjola Gjergji Léa Balmy Secrétaire/Maquettiste

Architecture et cinema

SOMMAIRE

DOSSIER

Introduction cinéma et Architecture p.4

Débat : le cinéma dépend t’il de l’architecture

VIE ÉTUDIANTE

De arquitectura projet de Mauro Galantino

Entretien avec Jacques Audiard p.7-11

Extrait « Devenez réalisateur puisque vous faites du récit »

Actualités

Rencontre avec salobskur la nou velle association cinéma de l’école

BD la vie bien la vie bien special des étudiant en architecture

p.11-12 p.17

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©Photo Shanna Besson

Introduction :

Dans le paysage japonais, un pont droit est monnaie courante, surtout un pont où les gens marchent. Un pont brisé comme celui-ci est un acte d’imagination qui déplace la pensée dans de nombreuses directions.

Tous les conteurs, romanciers, réalisateurs, ar chitectes savent que pour créer du suspense, il suffit d’anticiper quelque chose mais de retarder, en même temps, sa réalisation. Ce lui qui est unanimement considéré comme le maître du suspense au cinéma, Alfred Hit chcock, explique comment le fait d’anticiper quelque chose pour le spectateur intéressant même une situation apparemment anodine et statique. Examinons une scène du film Para site du réalisateur sud-coréen Cho Yeo-jeong. Une simple conversation entre le couple sur le canapé devient tout sauf statique grâce à la présence étrangère de la famille sous la table. Le couple sera affecté, mais il n’en a pas en core conscience, alors que le spectateur, lui (et c’est ce qui fait son intérêt) a déjà été mis au courant de ce qui va se passer. En architecture, ce mécanisme de composition est réalisé en montrant un espace mais en empêchant son accès direct. Selon les mots du designer B. Mu nari, « il faut briser un schéma narratif droit ». L’un des plus habiles à utiliser cette technique est certainement l’architecte vénitien Carlo Scarpa. La construction de la Villa Ottolenghi est basée sur cette méthode que nous pour rions appeler la ligne narrative brisée.

Dans l’entrée, deux murs nous accueillent. La porte s’ouvre sur un escalier, qui est tout sauf droit. L’escalier creusé nous oblige à conti nuer vers le bas. Nous arrivons à une fourche sur la route, d’un côté nous continuons dans le paysage ouvert, de l’autre nous arrivons à une calle. En continuant sur cette calle, c’est ainsi que l’on appelle les étroites rues vénitiennes, nous voyons les différentes pièces de la maison mais nous ne pouvons pas encore entrer. Nous entendons le bruit de l’eau mais nous sommes toujours dans les murs de la calle. Nous sommes obligés de tourner à droite. Ici, un grand mur incli né nous montre le chemin et nous pouvons voir l’eau que nous ne pouvions auparavant que goûter avec le premier de nos cinq sens. Finalement, nous sommes obligés de tour ner à nouveau et de pénétrer à l’intérieur de la maison. Ainsi, chers lecteurs, l’architec ture et le cinéma ont plus en commun que nous avons l’habitude de le penser. Mais tout comme Scarpa et Hitchcock, je n’anti cipe pas trop sur ce que sera ce quinzième numéro de DH, qui portera sur l’architecture et le cinéma.

4 Dossier Première
partie

Débat :

Le cinéma dépend-il de l’architecture ?

Quand l’architecture nourrit l’esthé tisme du cinéma

S’il y a bien une chose que les série-télévisée The Crown de Peter Morgan et Scandal de Shonda Rimes ont en commun, c’est leur qua lité scénographique. D’un côté, on assiste à une reconstitution du mariage de la réce»nte défunte Reine Elizabeth et Philip Mountbatten dans la somptueuse cathédrale d’Ely à l’archi tecture gothique, le mariage à l’origine s’étant déroulé en 1947 à l’abbaye de Westminster. Et de l’autre côté un hommage aux symboles architecturaux de la liberté américaines à l’ins tar de la Maison Blanche ou du Capitole. L’ar chitecture dans le cinéma crée un monde réel ou fictif, expose le passé ou le présent dans lequel il nous projette et assure une cohésion entre le lieu où se déroulent les actions. Cela entrainant de l’émerveillement face à des ar chitecture fantastique

et futuriste (HALO), de l’intrigue et du sus pense en présence d’architecture moye nâgeuse (House of the dragon) ou du charme face aux ornement classique français (Ma rie-Antoinette). Ces variations de décors nous immergent dans le contexte dans lequel évo luent les personnages et constituent un véri table hommage pour le métier que nous exer cerons.

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©Photo Angelo Ferraris

Première partie

L’orientation des vues, le traitement de la lumière, le cadrage et l’intention dégagée dans le but de re fléter une idée, sont des éléments qui participent à la fabrication d’une image de synthèse pour un rendu final en architecture. On peut cadrer une perspective comme on cadre une scène, montrant qu’on est capable d’approcher le bâtiment sous un angle de vue différent en détournant sa per ception. C’est ce que reflète le caractère isolé de la Villa Malaparte nichée sur son rocher, d’un trait à la fois intriguant et mystérieux, lui donnant l’ap parence d’un repère de méchant d’un film de fic tion. Elle aura par ailleurs servi de lieu de tournage pour le film franco-suisse, Le Mépris de Jean-Luc Godard sortit dans les années 60.

Le film dramatique américano-franco-libanais, Capharnaüm, retrace le parcours de Zain, un en fant en quête d’identité qui se rebelle contre la vie qu’on cherche à lui imposer. A la question « Pourquoi attaquez-vous vos parents en jus tices ? » Zain lui répond : « Pour m’avoir donné la vie ». Les scènes se déroulent dans un quartier dé favorisé de Beyrouth. L’architecture de l’abondon expose et renforce l’existence d’un contexte dés tabilisé, dénonce les conditions des familles et en particulier des enfants qui vivent en situation de précarité, provocant chez le téléspectateur : com passion, tristesse et indignation. En apparence interdépendante, l’architecture et le cinéma fonc tionnent aux rythmes de leurs enchainements d’images et transmettent au travers de leurs arts, des intentions suscitent en nous des émotions pouvant nous entrainer à commettre un certain nombre d’actions.

6 Dossier
L’architecture et le cinéma : une alliance redoutable Quand le cinéma inspire et popularise l’architecture
© Image de Capharnaüm de Nadine Labaki

Entretien Avec

JACQUES AUDIARD

Quel est votre rapport à l’architecture ?

:

L’architecture je vis dedans, j’y circule. Ça fait parti de l’urbanisme et je suis un être social. C’est un rapport, une fonction existentielle. Je suis sensible à l’architecture dans la me sure où il y a des endroits que je n’aime pas parce qu’ils sont laids et non fonctionnels.

Qu’est-ce qui vous a amené à accepter une interview pour des étudiants en architecture ?

Parce que vous êtes étudiants ! Les architectes ont une très grosse responsabilité, les urba nistes aussi. Mon dernier film, Les Olympiades, premièrement a cette question de la place de l’architecture dans la ville. La deuxième chose est le rapport que moi je pourrais avoir avec la ville en générale. Et troisièmement, le rapport que je pourrais avoir avec Paris en particulier.

Pensez-vous que le lien entre architecture et cinéma se fait instinctivement ?

Cela dépend de l’importance dramatique donné à l’architecture dans l’interaction avec les personnages.

Dans les olympiades le liens était évident au sens pratique. Si vous réalisez un film, si vous mettez en scène, c’est-à-dire mettre en scène des objets, des personnages, ce que vous voulez, un chien dans un univers urbain, vous allez forcément le prendre en compte par exemple ne serait-ce que dans le cadrage. Il y a des espaces qui sont plus ou moins cinématographiques. J’avais été surpris à New York d’avoir le sentiment de connaitre la ville. D’où vient ce sentiment ? Difficile de savoir. Le cinéma m’a fait connaître New York peut-être mieux que ce que j’ai pu dé couvrir après. Il y avait quelque chose Je ne pourrais pas dire ça de Paris. J’y ai tourné des films. C’est une ville qui n’est pas agréable pour cela. Les perspectives ne sont pas faciles à trouver. La hauteur Haussmannienne est un peu décevante.

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PAR PIERRE GUIGNOT ,MATEO POLI ,AGATHE-PALOMA PASTRÉ

Première partie

Ce n’est pas une ville moderne mais muséale. Les étrangers la trouvent très romantique. Il faudrait peut-être se poser la question de ce qu’ils y trouve de romantique. Si vous habi tez dans le XXème, le XIXème ou les arron dissements de l’est il y aura toujours quelque chose, une « joliesse », un « exotisme un peu étriqué ». J’ai fait les Olympiades contre ça. Je voulais présenter la ville dans laquelle je vis. Je n’ai jamais eu l’idée de vivre ailleurs. Pré senter Paris comme une ville étrangère à ellemême, comme une métropole presque asia tique, c’est pour cela que j’ai choisi le XIIIème. J’ai tourné en noir et blanc pour le caractère graphique et accentuer l’exotisme du quartier des Olympiades.

Ce serait un mensonge de dire oui.

C’est un questionnement qui est beaucoup plus vaste : qu’entend-on aujourd’hui par ci néma ?

Est-ce que le coin des Olympiades pourrait être considérer comme cinématographique paradoxale ment puisque ça vous a inspiré ?

Il l’est totalement dans son cheminement… En fait le film vient de trois romans gra phiques d’Adrian Tomine. J’étais attiré par ses récits graphiques à New York. Se pose alors la question de l’adaptation. Parmi les clés qui ont rendu la chose possible ce fut de localiser l’espace du film dans un lieu très circonscrit, le XIIIème arrondissement que je connais, où j’ai vécu, au bord de Seine avec au centre la dalle des Olympiades. Il y a vraiment un uni vers que je trouve magnifique avec ces tours très belles.

Jusqu’à un moment tout à fait situable dans l’histoire, dans les années 80-90, quand on parle du cinéma tout le monde s’entend sur ce que c’est. Techniquement, c’est la pellicule qui défile dans un couloir avec un obturateur puis il y a de l’espace, il y a du temps. Le ci néma a toujours besoin du réel, d’un objet éclairé devant lui pour le restituer sur le sup port argentique. Dans son essence même, il y a la nécessité de la présence du réel dans la lumière. A partir des années 90, on n'a plus besoin d’avoir un objet dans de la lumière, on a besoin d’avoir un algorithme qui dans un calculateur va sortir une possibilité d’image. Maintenant on dit cinéma mais on parle d’un médium qui n’a plus besoin de quelque chose qui l’a fondé. Est-ce que la salle définie au jourd’hui le cinéma ? La salle, c’est le spectacle collectif : on va voir la même chose en même temps mais on va éprouver des choses diffé rentes. Sur votre ordinateur chez vous ce n’est pas tout à fait le même chose. Regarder un film sur un portable, c’est du cinéma ? Je n’ai pas de réponse. Je pense qu’il faudrait déjà employer un autre mot, peut être « régime général des images » ?

Est ce que le fait d’être réalisateur vous em pêche d’être pleinement spectateurs de films quand vous allez au cinéma ? Est ce qu’il y a encore la magie du début ?

Ce serait un mensonge de dire oui.

C’est un questionnement qui est beaucoup plus vaste : qu’entend-on aujourd’hui par ci néma ?

Ce qui m’a frappé c’est qu’en 1987, Libération avait eu l’initiative en grand format de poser la même question à 700 réalisateurs à travers le monde : « pourquoi tournez-vous ? ». Toutes les réponses avaient une espèce de foi dans ce qu’était le cinéma. Chacun savait ce qu’était le cinéma. Aujourd’hui, j’appartiens à une so ciété qui s’appelle la S.R.F., la société des réa lisateurs de films. J’aimerai bien qu’il y ait un audit culturel pour demander ce qu’est que le cinéma et pourquoi filmer.

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Est- ce qu’il y a une facon particuliere de filmer les Olympiades à travers sont architecture ?

Le noir et blanc en numérique aujourd’hui c’est de la couleur. Vous le voyez en noir et blanc mais vous le filmez en couleur. On a tout prévu pour du rendu noir et blanc : les cou leurs des costumes, des murs… Par exemple, le vert en noir et blanc aura tendance à sor tir en une espèce de blanc, le rouge sortira noir donc on a tout pensé de l’appartement à la déco. Je n’ai jamais eu la curiosité de voir l’image en couleur.

Je suis passé par l’écriture de scenario. J’ai perdu un temps avec la réalisation. Effective ment, j’ai appris le cinéma par le montage, le super huit et le pont le plus évident c’est entre le scénario et le montage. Quand on arrive au montage on arrive à se poser des questions.

Quels sont vos inspirations en ce qui concerne l’esthetique du flim Les Olympiades ?

Pensez-vous qu’il pourrait y avoir des points de ressemblances entre la profes sion de cinéaste et architecte ?

Oui c’est comme me demander s’il y a des points communs entre un banquier et un cinéaste, je vous répondrez oui aussi. Il y a peut-être une sensibilité au cadre, à l’espace où le cinéaste peut avoir une sensibilité parti culière. Parfois il y a des endroits où je ne sais pas du tout comment cadrer. Je ne sais plus quel cinéaste français a dit qu’il ne filmerait ja mais une rue dans laquelle il y a une R5. J’aime bien ce côté très péremptoire.

Je suis parti d’Éric Rohmer “Ma nuit chez Maud” qui posait pour moi la question à la fin des an nées 1960 la question du discours amoureux. Comment un homme et une femme, chez Rohmer, vont parler d’amour sans le faire : le discours suppléant à l’acte.

Avez-vous un processus de création gé néralisé et des influences souvent pré sentes ? Quel sont vos autres influences ?

Vous avez fait des études de lettres et vous avez commence votre carrière dans le cinéma en tant que monteur. Est-ce que tout ça vous a aidé dans votre réalisation et de quelle manière ?

J’ai fait assistant monteur pendant longtemps après je suis passé par le théâtre. J‘ai été dra maturge, régisseur, régisseur lumière.

Si on me posait la question de l’île déserte ça serait un livre et pas un film. Cependant, j’ap partiens à une génération de cinéphiles où le cinéma était incroyablement formateur. Ça fait partie de mon éducation même en tant qu’étudiant en lettres, philo, Il y avait cette dimension patrimoniale. On n'entrait pas dans un processus de « culture cinématogra phique » si on ne comprenait pas depuis les origines. A 25 ans, j’avais vu autant de films noir et blanc que de films en couleurs. Je ne pense pas que ça serait envisageable au jourd’hui. Je pense que j’avais vu à peu près tout ce qu’il fallait voir du cinéma muet. Au jourd’hui les gens qui arrive au cinéma ont un circuit beaucoup plus court.

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«Le cinéaste peut avoir une sensibilité particulière»

Première partie

Vous parliez d’évolution du cinéma, Est-ce que vous avez une vision sur les futurs en jeux du cinéma ?

Non pas par lassitude ou bien l’âge mais d’une manière générale, le cinéma m’intéresse moins en tant que spectateur. Je vais moins en salle. Je cherche quelque chose que je ne trouve pas. Pourtant je regarde plus d’images qu’avant, comme vous, mais ça n’est plus par la salle et puis parfois les spectateurs me gêne.

Est-ce nécessaire d’avoir un rapport avec la totalité de ce qui sort ? Aujourd’hui ce n’est plus possible, on est obligé de suivre des ten dances. Ça m’arrive de voir des films qui me flanquent par terre, que j’adore mais ça n’est plus inscrit dans une pratique très régulière de cinéphile.

Le paradoxe est là, entre spectateur et ma pra tique de spectateur cinéphile. Faire du cinéma, c’est une pratique sociale. J’ai mis du temps à comprendre une chose c’est que le cinéma me permet d’aller vers les autres, de parler à des gens que je ne connais pas. C’est l’essentiel de mon rapport social. J’ai un rapport un peu compté avec la société mais d’un point de vue personnel le cinéma me sert à ça.

En architecture également on cherche à comprendre les personnes, les usages de chaque lieu. Le cadrage est une de nos notions fondamentales avec notamment la fenêtre pour ce que l’on veut voir ou pas tout comme les séquences. C’est un terme qu’on utilise beaucoup au cinéma mais c’est aussi un terme que l’on utilise en architecture. Quels autres termes vous évoquerez les liens entre architecture et cinéma ?

Parce que l’offre de cinéma s’est peut-être élargie ?

Oui. Cela pose donc la question du choix d’abord et ensuite de l’intérêt que je vais y trouver. Il y a un usage différent, une rup ture avec le réel nécessaire originellement du cinéma.

Le cinéma dans ce qu’il peut avoir de « rudi mentaire » sert à des sociétés à s’identifier justement avec ce rapport initial au réel. Le premier grand film s’appelle « Naissance d’une nation » ... Le cinéma est un témoin in croyable.

Je crois qu’en architecture il y a le terme éga lement de récit. C’est peut-être tiré du cinéma mais parce que le vingtième siècle est le siècle du cinéma. On a besoin de récits. Vous avez cette responsabilité en tant qu’architectes et je dis urbanistes également car le récit est plus large. Les gens vont y vivre.

Je voudrais que l’on rase tout Hauss mann…*rires*... on nous lègue cette norme, ces étages, ces grandes perspectives qui em pêchent tous les architectes de construire dans Paris.

Malgré votre « lassitude » en tant que spectateur, vous avez des thèmes qui vous inspire encore ?

Que ça oblige les architectes à se mettre aux normes c’est une chose mais que moi ça m’oblige à vivre avec ça et le subir... Hauss mann c’est une drôle d’histoire pas très agréable pour le peuple.Il y a cette espèce d’empêchement, de contrainte, c’est difficile d’élever des niveaux dans Paris et ça rejoint ce que l’on disait au début Paris est une ville difficile à vivre.

10 Dossier

Est-ce que c’est ce qui vous plaît autant dans le XIIIème arrondissement cette liberté architecturale ?

C’est ce sol que j’ai vu se libérer de ce joug. J’ai connu Tolbiac, les frigos. C’étaient des squats et c’est le seul endroit où ça s’est élevé créant des perspectives. On aime ou on n’aime pas. La question n‘est pas là. Je trouve cela très bien. C’est pour ça que j’ai filmé le XIIIème ar rondissement, « Thirteen District ».

Dans nos études mais même dans les études en générale il y a beaucoup de gens qui finalement sont diplômés mais ne pratiquent jamais. ? Quels seraient que vous donneriez des jeunes architectes qui veulent faire du cinéma ?

Et les films français, il doit y avoir un ou deux Truffaut ou Godard qui ferait l’affaire. Et sur tout, « Le Joli Mai » de Chris Marker, un chef d’œuvre.

Devenez réalisateurs puisque vous faites du récit... Vous vous débarrassez comme ça de votre diplôme ? Moi je compte sur vous les gars ! Il y a du travail là !

Trois films à conseiller aux architectes ?

Le cinéma d’Antonioni. Des choses qui m’ont beaucoup impressionnées, tous les films où le cinéma entrait dans la ville : les premiers films de Scorsese que ça soit Taxi Driver. Le cinéma allemand aussi avec les films de Wenders.

Notre association s’appelle Double Hauteur, que vous évoque Double Hau teur ?

Très sincèrement, je ne sais pas. Je trouve que c’est un bon titre, on aura le double de ce qu’on attend. C’est une promesse.

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© Image de Joli Mai de Christ Marker et Pierre Lhomme

DE architectura

TEXTE PAR

ALEX ROSSI

Au début des années 2000, un concours est lancé sur le site de l’ancien Lycée Diderot, pour accueillir les nouveaux locaux de l’école d’architecture de Paris-Belleville. Mauro Ga lantino, est un architecte italien qui n’est ni étranger à la ville, ni à cette institution car il y a été élève et professeur. Après des études d’architecture à la faculté de Florence, il fait le choix de venir suivre l’enseignement d’Henri Ciriani au sein de l’UP8. Par la suite, il continue son expérience parisienne en travaillant au sein des studios de Renzo Piano et de Paul Chemetov, avant de rentrer à Milan en 1982 où il travaille pour Vittorio Gregot ti. Il continue d’enseigner au Politecnico de Milan puis au IAUV de Venise jusqu’à sa mort récente, survenue en mai dernier.

Mauro nous raconte que ce projet a joué un rôle important dans sa carrière : il a éclairé sa ma nière d’opérer avec l’existant, la manière dont wl’architecture moderne pouvait venir s’insérer dans un tissu historiquement consolidé. En plus de se trouver en plein centre de Paris sur un boulevard Haussmannien, celui de La Villette, le site de la nou velle école d’architecture était occupé par des bâti ments du XIX et XXème siècle qu’il fallait conserver. La volonté première de Galantino fut de “représenter, en espace, un moyen de traverser les strates de l’histoire”, en effet son projet vient mettre en scène le bâtiment ancien par la création d’un grand ca drage. Ce cadre, qui se trouve surélevé par rapport au niveau de la rue, permet de voir la profondeur de la parcelles tout en maitenat l’alignement sur la rue, comme “une fenêtre sur les parties cachées de la ville”

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ILLUSTRATIONS PAR

A travers cette loggia, dite “urbaine” le bâti ment est soumis aux règles historiques tout en affirmant les qualités nouvelles qu’il ap porte à la ville, on pourrait dire qu’il fait preuve de civilité, de courtoisie, qualités essentielles pour vivre en ville. Cette loggia urbaine porte bien son nom car ses limites sont constituées des fonctions ayant une véritable dimension urbaine : la bibliothèque, la cafétéria et la salle d’exposition. Par un liens visuel entre la rue et l’intérieur du bâtiment, Mauro Galantino dessine un cadrage qui profite aussi bien aux étudiants qu’aux passants .

A travers son travail en coupe, Mauro Galantino nous montre son véritable acharnement à faire en sorte que la lumière naturelle puisse pénétrer dans tous les es paces du projet. Les ateliers qui se déve loppent autour de la cour intérieure ont fait l’objet d’un travail soigneux et savant pour qu’ils puissent tous bénéficier de lumière directe et indirecte, grâce aux variations de hauteur sous plafond. Le point culminant du projet se trouve dans la bibliothèque : cette salle “pont”, élevée à 18 mètres de hauteur est illuminée par une lumière zénithal traversant l’épaisseur des poutres en treillis métallique . Le plafond, constitué de lamelles, filtre la lumière ce qui provoque comme une disparition de la structure.

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Actualité

PAR JULIE ZIVIC

Exposition Art déco Art déco France

/ Amérique du Nord

La cité de l’architecture revient avec une nouvelle exposition temporaire nommée “Art déco France/ Amérique du Nord”. C’est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir ce mouvement architectural entre la France et l’Amérique du Nord. On y découvre comment la France a influencé sur l’architecture amé ricaine, comment l’Ecole des Beaux-Arts s’est internationalisée avec la venue de nombreux architectes américains et canadiens venus apprendre l’architecture en France. C’est cet échange de connaissances qui a fait que l’art déco s’est transporté en Amérique du Nord grâce à des architectes étrangers venus étu dier en France mais également grâce à des ar chitectes français partis aux Etats Unis exercer leurs professions.

Ainsi, le plus connu de ces architectes, aux yeux des Français, est sûrement Jacques Car lu retourné en France après la guerre et qui a projeté le Trocadéro comme nous le connais sons aujourd’hui avec son esplanade et sa percée sur la ville. C’est également l’occasion de découvrir l’art déco sous toutes ses formes : de l’architecture à la joaillerie.

Exposition Conserver, Adapter, Transmettre

Le domaine du BTP produit 40 % des émis sions nationales de carbone. Le Pavillon de l’Arsenal propose alors jusqu’au 6 mars une exposition nommée « Conserver Adapter Transmettre ». Cette exposition présente 40 projets de rénovation, de réhabilitation et de reconversion parisienne. Cette exposition in terroge notre manière d’habiter l’espace à tra vers des projets de réhabilitation d’envergure comme le projet de réhabilitation du parking Renault de Courcel en logement et espace vert. L’exposition nous interroge également sur les matériaux qui seront à utiliser pour notre ville de demain : matériau biosourcé et geste architectural simple sont à l’honneur. Une exposition intéressante à découvrir pour réfléchir sur l’architecture de demain.

Documentaire “Women in architecture “

L’entreprise skay-line et le journal en ligne ArchDaily viennent de mettre en ligne un documentaire nommé « women in the archi tecture ». Dans ce documentaire, nous ren controns 3 femmes architectes, l’architecte ja ponaise Toshiko mori, l’architecte mexicaine Gabriela Carillo et l’architecte allemande Johanna Meyer- Grohbrugges qui nous font voyager à travers leurs projets à Berlin, New York et Mexico. Ces trois architectes nous parlent à cœur ouvert de leurs définitions d’être une femme architecte, elles évoquent dans ce documentaire les problèmes qu’elles ont rencontrés et comment elles envisagent l’évolution de leur profession en tant que femme architecte. Elles nous font aussi par tager leurs visions de l’architecture, leurs rapports à l’espace et à la socié té qui les entoure. Un petit docu mentaire de 20 minutes, agréable à visionner.

14 Deuxième partie
©
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Académie d’architecture/ Cité de l’architecture & du patrimoine
Archive d’architecture contemporaine
Gouache sur papier et aquarelle Roger Henri Expert Paquebot «Normandie» perspective du de la première classe

THÉATRE

Mental Obsession

Changer l’eau des fleursThéâtre Le pic

Garde cimetière, surprenant n’est-ce pas ? Ce n’est pas vraiment le premier métier auquel on s’attend me direz-vous. La vie d’un garde cimetière n’est pourtant pas quelque chose de particulièrement surprenant, vous n’y se rez pas dérangé par vos voisins.

Ne s’attendre à rien, et être merveilleusement surpris : voilà comment on pourrait décrire cette pièce, tirée du roman de Valérie Perrin. La vie de Violette Toussaint, garde cimetière grandement investie dans son travail, est par ticulièrement touchante. Son quotidien est rythmé par les va et viens des visiteurs qui s’arrêtent un instant de boire un café dans sa loge.

Ce voyage est marqué par les cris déchirants d'une jeune fille recherchant sa mère. Cette dernière ne semble malheureusement pas exister… Disparition ou folie ?

Le décor et l’ambiance reflètent parfaitement les personnages qui la composent. Le sus pense est au rendez-vous. Il se peut que les plus grands connaisseurs de l’auteur se doutent des événements à venir, mais cela reste une pièce à ne pas manquer grâce au merveilleux jeu d’ac teur de l’équipe du Cercle de Whitechapel !

THÉATRE

Les voyageurs du crime – Le Splendid, jusqu’au 15 janvier

Retrouvez le mythique mais endeuillé Arthur Conan Doyle, accompagné par Bram Sto ker et George Bernard Shaw, dans le dernier train de l’Express d’Orient quittant une Tunisie dévastée par la guerre civile.

THÉATRE

Smile – La nouvelle Eve, jusqu’au 22 décembre

Un soir, un bar et un retard, et si ces trois éléments allaient changer votre vie ? Impos sible ? C’est en tout cas ce qu’il se passe pour nos trois personnages : le barman est sur le point de réaliser son rêve, tandis qu’un jeune homme tente de déclarer sa flamme à une jeune femme impatiente.

C’est une tendre histoire, qui n’est justement pas haut en couleur ! En effet, il s’agit de la première pièce de théâtre française en noir et blanc, en hommage à Charlie Chaplin. Le cadre atypique de la Nouvelle Eve rend d’au tant plus appréciables cette mise en scène, et la musique qui l’accompagne.

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PAR
© Photo de Romane BENARD © Théâtre LEPIC

Interview avec Salobskur

Comme vous avez dû le voir dans les couloirs de l’école, une nouvelle association est née : ” Salobskur” est une association de cinéma nous proposant de visionner un film de manière hebdomadaire. Né de la fusion de deux groupes, Salobskur compte aujourd’hui une dizaine de bénévoles, nous les avons rencontrés afin de connaître un peu mieux leurs projets :

Quels sont vos projets pour l’association, et ceux que vous avez accomplis ?

Matteo : C’est une association qui est là pour proposer un programme cinématographique varié, aux étudiants et ex étudiants de l’école ainsi que la réalisation de leur court métrage. Dans un premier temps, on s’est dit qu’on al lait mettre en place des séances de projection hebdomadaire le mardi, c’est avant tout don ner un accès culturel qui nous intéresse. C’est vraiment pour que les gens se réunissent parce que c’est vrai que le covid a impacté la vie so ciale de l’école. La semaine dernière on a eu la première projection.

Clarisse : Ça s’est bien passé dans l’ensemble, il y a eu des problèmes de sons mais c’était trop bien, on était une quarantaine de personnes pour une première, alors que c’était un jour de grève avec les L1 et L3 qui avaient cours à dis tance.

Matteo : Et nos demandes de subventions sont axées autour du fait de récupérer du matériel pour pouvoir filmer des trucs après, et si on pouvait avoir accès au local à Charenton ça nous permettrait d’avoir un mini studio, l’idée se serait d’accompagner les étudiants qui ont des idées de court-métrage.

Clarisse : On avait aussi l’idée de faire des conférences, comme on a un peu chacun des connaissances qui sont dans le milieu, donc pourquoi pas trouver des intervenants, ne pas passer que des films mais aussi faire des débats ou de l’apprentissage etc.

Et aussi, essayer de créer des liens avec d’autre association, on a l’idée d’un partenariat avec la palette, s’ils veulent vendre des popcorns dans des cups réutilisables.

Considérez-vous qu’il pourrait être intéres sant qu’il y avoir des cours de cinéma dans le cursus et quels sont les liens que vous perce vez entre l’architecture et le cinéma ?

Clarisse : Des cours de cinéma, pas trop en amphi, mais avoir un DE de cinéma ou de scé nographie comme à Nantes, pourquoi pas. Mais concernant le lien entre l’architecture et le cinéma, en réalité, il y a tellement d’archi tectes qui ont inspirés des films. Comme au Brésil, avec tout Brasilia de Niemeyer où on a le film l’Homme de Rio dans lequel on voit Belmondo qui court partout et ils ont été ins pirés par l’architecture.

Matteo : Même en termes de représenta tion, parce que le cinéma permet d’avoir des traces d’architectures disparues, dans le cas de faire un film historique en poussant avec des chercheurs, des archéologues ça permet aussi de faire passer plein de choses histo riques au-delà du film d’action.

Marius : Moi je trouverais ça incroyable un cours de décors de cinéma, parce que si on prend le film Métropolis, tout le décor qu’il y a derrière je trouve ça incroyable, et je sais que de tout mon cursus architectural je ne ferais jamais quelque chose comme ça, et c’est vraiment révéler le côté enfantin de l’ar chitecture sans contrainte etc.

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AVEC NAWEL BADJA , PIERRE GUIGNOT, MATTEO POLI , MARIUS ATHENE, CLARISSE MAUDUIT
© Salobskur
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Horoscope

Bataille- G1

Entre argile, plâtre et carton, vous espérez que votre atelier ressemble un jour à quelque chose d’autre qu’un champ de bataille. Rassu rez-vous, le dirigeant des missions ne vous a pas encore tout montré

LAURENT- G2

Rangez les têtes de citrouilles, les semblants de déguisement de démon et les biscuits ensorcelés, décembre arrive. (meh)

CMAU - G3

Le roi est mort, vive le roi. Le sacre de la nou velle masse autour du souper des pl serait un renouveau pour votre atelier ?

MDM- G4

Une hiérarchie bien en place vous fait vous sentir en sécurité ou en pension. Il est temps de choisir entre passer la crème ou la manger. Toutes les grandes familles ont des grandes traditions et un membre rebelle qui met les coudes sur la table. Serait- ce vous ?

TABET - G5

Changement d’herbage réjouit les veaux. Les folies que produisent les nouvelles recrues de votre atelier à la Villette et dans le cœur de leur professeur de projet font planer une at mosphère de renouveau. L’élève aurait-il dé passer le maître ?

LAROCHE - G6

Un nouveau fauteuil pour mieux se reposer entre deux rendus et deux pots organisés par une masse qui comprend votre détresse. Dor mez dans votre petit lit qui se languit de vous.

BE - G7

Attachez vos meubles avant qu’un nouvel ouragan ne les emporte. Pauvre micro-onde.

ATELIER X - G8

Continuez de lutter, vous aurez peut être un jour un bureau sur lequel travailler ou pleurer.

ATELIER D - G9

Un atelier divisé pour mieux régner : une salle de classe immaculée qui se rapproche plus d’une cellule psychiatrique, un réfectoire de cantine dans le couloir et un atelier ou les masters tentent tant bien que mal de devenir de bons architectes. Réunissez vous et offrez au roi Louis un arbre sur lequel grimper sans chuter.

HM - G10

Rendez vous compte du bon côté des choses : “désolé je n’ai pas de maquette à présenter, mon casier a pris feu” semble être une excuse acceptable non ?

STUDIO - G11

Être un studio est plutôt dur, pas vrai ? Deve nez des chambres étudiantes. (désolé, il se passe rien dans cet atelier)

STUDIO - G12

Un studio habitué à être SAF, savez vous qu’un petit atelier a été aménagé pour vous très cher studio ? Allez y jeter un petit coup d'œil, il y a même un micro-onde pour réchauffer vos petits cœurs et vos petites boîtes de conserve

LA DEF - G13

Continuez à tenter de travailler tant que lek!p n’est pas la pour assiéger votre atelier avec leurs grosses maquettes.

MASSENA - G14

Après un halloween effrayant et un concours de gâteaux tout aussi effrayant, noël est impa tient de découvrir ce que vous avez en cuisine. Peut-être une chapelle en pain d’épice ? Ou un complexe de logements en sucre d’orges ?

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Double Hauteur, la compilation !

Ce livre de 300 pages, dans lequel plus de 50 étudiants de Val de Seine (mais pas que!) ont participés

Double Hauteur, le journal de Val de Seine, souhaite réaliser une compila tion de ses 3 années de production, regroupant ses 14 numéros. Cet ouvrage d’édi tion de qualité serait le premier et l’unique témoin de l’expression étudiante en architecture disponible en librairie. Notre objectif est avant tout de proposer un objet de qualité, avec un design agréable pour la lecture et un prix accessible à chaque étudiant.

Des étudiants qui s’expriment à la fois sur les inquiétudes dû à la crise écologiques, avec la rencontre de Philippe Madec ou Encore Heureux ; sa quête de bien-être après la crise du covid à travers ses tribunes étudiantes ; ses espoirs à travers l’ex pression d’agences menées par des femmes architectes comme Manuelle Gautrand, Atelier Rita ou des architectes venant des quatre coins du monde comme Francis Kéré (Allemagne/Burkina Faso), Bart Prince (USA) ou Nicolas Campodonico (Argentine).

Nous venons de gagner le prix des initiatives de l’UNEAP (prix coup de coeur) grâce à ce projet.

Alors si toi aussi tu souhaite soutenir ce projet, scan ce QR code ;)

«Quoi, tu n’as pas tous les numéros de DH ?!»
Cagnotte en ligne jusqu’au 26 décembre

Escapade italienne à Turin au … Musée du Cinéma

Le Museo Nazionale del Cinema de Turin, plus grand musée d’Italie et d’Europe sur le thème, retrace l’histoire du cinéma de ses origines à nos jours. Abrité par un monument symbolique de la ville à l’architecture particulière, DH vous propose donc de profiter d’une petite escapade italienne pour un rapide aperçu d’architecture, de cinéma grâce à cette parenthèse « scénographique », musée oblige !

!

Le musée fondé en 1953 est, avec plus de 500 000 visiteurs par an, le plus important de Turin et le plus grand d’Europe sur le septième art ! Son inauguration en 2000 dans la Mole Antonelliana est le résultat de la rénovation entreprise par l’architecte scénographe François Confino déployant une scénographie muséale de 3 200m2 sur cinq étages. On peut même regarder, allongé dans un fauteuil, des films sur grand écran dans le célèbre atrium du musée !

La Mole Antonelliana, qui doit son nom à son architecte piémontais Alessandro Antonelli, a vu sa construction débuter en 1863.

Initialement prévu pour abriter la synagogue de Turin, les retards et coûts de chantier amèneront la communauté hébraïque turinoise à se retirer du projet.

Ce n’est qu’en juillet 2000 que le musée du cinéma s’y installe.

Etant un des plus grands bâtiments en maçonnerie d’Europe et devenu le symbole de la ville, on retrouve l’édifice au dos des pièces italiennes de deux centimes ou encore comme logo des JO de Turin en 2006 par exemple.

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PASTRE
©Photo Agathe-Paloma
Par Agathe-Paloma Pastré Crédit : Museo Nazionale del Cinema di Torino La Mole Antonelliana Crédit : Agathe-Paloma Pastré

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#15 novembre 2022 - Architecture er cinéma by Double Hauteur - Issuu