LES FACETTES DU REGARD : Du Réel à l'Image

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NARRATION, AMBIANCES ET INTERPRÉTATIONS

Après avoir analysé comment se compose l’image de manière objective, nous pouvons désormais aborder le sujet de la narration, des ambiances, de l’interprétation et ainsi, regarder les choses d’un oeil plus subjectif, ou du moins tenter de comprendre pourquoi ces différents procédés font davantage appel à notre subjectivité. Les dispositifs évoqués précédemment, ceux qui permettent de composer l’image, de la structurer visuellement au sein de son cadre, sont plutôt d’ordre mathématique. Ils suivent des règles précises, de découpage, d’organisation, de proportion. On parle alors de composition, de lignes directrices, de forme, de point de fuite... toute sorte de mécanismes visuels décidés en amont afin de hiérarchiser l’image et faciliter sa lecture, sa compréhension. Cependant ce n’est pas le seul moyen de donner une certaine identité à l’image, de faire passer une idée, un message, ou bien même un certain sentiment. En effet, il existe d’autres manières de mettre en exergue une certaine pensée, faire ressortir certaines émotions. Cela peut se faire par le biais de plusieurs procédés. Tout d’abord, et sans grande surprise, on retrouve la lumière. C’est l’élément premier de toute composition et elle influe grandement sur la narration et sur l’ambiance qui se dégage de l’image. Une lumière diffuse, une lumière ponctuelle et brutale, un seul et unique rayon lumineux plus ou moins intense, une lumière vive, une lumière douce et feutrée... toutes ces façons d’éclairer transmettent diverses émotions à celui qui regarde et racontent différentes histoires. La manière dont est éclairée l’image va immédiatement plonger le spectateur dans telle ou telle atmosphère qui vont généralement s’appuyer sur sa subjectivité. Si l’on prend l’exemple des images situées ci-contre, on remarque qu’en terme d’ambiance et de lumière, elles sont assez similaires. Elles présentent toutes le même dispositif appelé « clair-obscur ». Cette technique crée généralement un contraste fort entre les parties ombrées et les parties lumineuses de l’image. Cela est parfois mis en œuvre de manière très franche, sans nuances intermédiaires, parfois de manière plus subtile, par le biais de dégradés progressifs. Mais on trouve toujours des zones très sombres et des zones très claires, souvent juxtaposées de manière très proche. Cette technique, probablement l’une des plus tranchée en ce qui concerne le traitement de la lumière permet de dépeindre une ambiance parfois angoissante, parfois morose ou bien même donner une conotation presque sacrée à l’image.

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