DIEPPE CONFIDENTIEL - Portrait robot d'une ville

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DIEPPE CONFIDENTIEL

RA – S04 – 2020 GROUPE 5
BIEGLE Noémie ELBAZ Laura LEROUX Charlotte ROUDEAU Jérémy RUQUIER Rosa TAVARES GROKE Pedro TROLET Clotilde Portrait robot d’une ville

Mise en page : TROLET Clotilde

Textes : LEROUX Charlotte, TROLET Clotilde

Montage maquette vidéo : ROUDEAU Jérémy

Collages maquette : BIEGLE Noémie, ROUDEAU Jérémy, RUQUIER Rosa, TROLET Clotilde

Bande sonore : TAVARES GROKE Pedro

Page de couverture, banderoles et vignettes numérotées : ELBAZ Laura

ELBAZ Laura

En ce mois de février de l’année 2020, nous commencions notre enquête afin d’élucider le mystère de cette ville inconnue.

Sept enquêteurs avaient été chargés de ce dossier et il nous avait été demandé d’éplucher au maximum tous les indices que nous pouvions trouver afin de lever le voile sur cette ville mystère. Le but était d’effectuer un épuisement du lieu, le plus exhaustif puisse t il être afin de monter un dossier aussi riche et complet que possible.

Nous avions à notre disposition nombres d’éléments permettant d’identifier des zones, des aires à priori distinctes les unes des autres, des esquisses par ci par là. Mais pas grand chose de bien précis, ni de réellement concret

C’est pourquoi il nous restait encore à nous rendre sur le terrain mais aussi à interroger tous les témoins pour nous éclairer davantage et répondre aux questions restées jusque là sans véritable réponse.

Voici donc le rapport qui relate de l’évolution et de l’avancée de l’enquête au fil des semaines.

ELBAZ
Laura

SEMAINE UNE

TROLET Clotilde

Notre première semaine commençait sous un temps triste et gris qui d’ailleurs perdura tout au long de cette enquête

La première zone dont nous nous sommes occupée était la moins fréquentée de la ville. Cela était à double tranchant : aucun dérangement pour analyser le terrain mais très peu de personnes de la ville pour témoigner

Malgré tout, nous avions quelqu’un qui était prêt à nous fournir des informations Peut être que ces dernières allaient pouvoir faire avancer l’enquête

TROLET Clotilde TROLET Clotilde

Monsieur bonjour, vous travaillez dans cette zone, c’est bien ça ?

Oui, c’est exact. Cela fait 7 ans. Je travaille dans le bâtiment juste au bout du quai là, tout en brique avec les toits arrondis.

Il me faudrait des informations concernant cet espace Pouvez vous m'en faire une description détaillée ?

J’aime bien cet endroit, contrairement à la plupart des habitants de cette ville. Ils disent que c’est froid, que ce ne sont que des bâtiments industriels, qu’il n’y a rien de beau dans tout ça, que ce n’est pas touristique, pas balnéaire Mais nous rapportons de l’argent à la ville tout de même On y est bien, personne ne vient ici, c’est une zone totalement à l’écart. Écoutez… On n’entend rien ici, c’est calme, comme si le temps s’était arrêté, comme si nous étions ailleurs. Les seuls bruits que nous entendons sont ceux des quelques camions qui arrivent, du métal qui grince parfois, du vent quand il y en a ou de la pluie sur les toitures ou sur la tôle »

RUQUIER Rosa TAVARES GROKE Pedro
«
ELBAZ Laura

Pourquoi voyez vous ce lieu différemment des autres ? Quels éléments voyez vous qu’ils ne connaissent pas ?

Avant de travailler ici, je ne faisais pas attention à ce qu’il y avait, je ne regardais pas les bâtiments Mais aujourd’hui, je trouve ça intéressant Il n’y a pas d’autres lieux par ici où la diversité est aussi grande Le caractère fort de ce quartier donne une force à la ville. Les bâtiments sont ronds, carrés, en long. Ils sont bas ou hauts. Il y a des hangars, des silos. Les couleurs se mélangent, les matières aussi Tantôt vous touchez la froideur du métal, tantôt vous sentez l’odeur de la brique mouillée Tous ces bâtiments s’immiscent entre l’horizontalité du port et de la falaise. Mais toute cette multiplicité crée une unité, une entité, comme l’architecture de pierre du centre ville, comme ci c’était un monde à part

TROLET Clotilde LEROUX Charlotte
»
SEMAINE DEUX
TROLET Clotilde

La deuxième semaine, nous le savions, allait nous réserver de belles surprises

En effet, nous nous approchions d’une zone d’apparence calme et paisible, mais en réalité, pas tout à fait

Nous avons longé les falaises jusqu’à arriver au bout du bout, face à la mer Bien que nous pouvions voir l’environnement qui nous entourait, nous n’avions aucune idée de l’endroit où nous nous trouvions.

Il était donc question d’analyser l’ensemble, mais aussi de prêter attention aux détails car c’est souvent eux qui en disent le plus

L’ambiance était bien différente de la zone étudiée lors de notre première semaine, et pourtant, on pouvait tout de même constater certains points communs

Intéressant non ?

TROLET Clotilde ELBAZ Laura

Quand je suis arrivée, ils étaient déjà sur place, l’un deux comme s’il avait toujours été là, imposant, massif, haut Il avait la peau si claire, si pâle En l’observant, je me suis aperçue qu’il se fragilisait à mesure que le temps passait, qu’il s’effondrait. Il se décomposait sous ma main. Le deuxième me paraissait être là depuis moins longtemps, doutant encore de la légitimité de sa présence ici.

À l‘opposé du premier, il paraissait plus fragile, plus fin, s’entortillant, à la mine grisâtre Mais lorsque je me suis approchée, il est devenu plus agressif, pouvant même aller jusqu’à tenter de me blesser quand je me suis retrouvée trop près de lui Si l’on regarde ces cicatrices, je pense que plusieurs ont essayé de s’y frotter, y laissant leur peau, des traces de griffures et des coupures montrant leur lutte acharnée.

J’ai préféré reculer, revenir en arrière où je pouvais respirer à nouveau.

Pouvez vous me décrire la scène que vous avez vu ? ELBAZ Laura BIEGLE Noémie LEROUX Charlotte
«

Avez vous remarqué des éléments autour qui auraient pu nous être utiles, qui pourraient être en lien avec notre enquête ?

J’entendais le vent souffler, celui ci me poussait quand j’avançais Je percevais le bruit régulier de l’eau qui se fracasse contre un mur, et un sifflement aussi, le vent au contact du métal il me semble. L’atmosphère était inquiétante, angoissante et provoquait une sensation d’enfermement dans cette situation violente. Je crois que c’est tout ce dont je me souviens.

Vraiment ? Essayez de vous souvenir du moindre détail, même ce qui vous parait banal ou sans importance

Ah si ! Je me souviens, mais je doute que cela vous soit utile Il y avait cette forme massive qui s’échappait au loin, vêtue de jaune et de blanc. Elle me paraissait immense, elle avançait avec tant de fluidité, mais aussi avec une lenteur frappante.

TROLET Clotilde MARIE Patrick
«
TAVARES GROKE Pedro LEROUX Charlotte

Évasion

Et je serai face à la mer qui viendra baigner les galets. Caresses d’eau, de vent et d’air. Et de lumière. D’immensité. Et en moi sera le désert. N’y entrera que ciel léger.

Et je serai face à la mer qui viendra battre les rochers. Giflant. Cinglant. Usant la pierre. Frappant. S’infiltrant. Déchaînée. Et en moi sera le désert. N’y entrera ciel tourmenté.

Et je serai face à la mer, statue de chair et cœur de bois. Et me ferai désert en moi. Qu’importera l’heure. Sombre ou claire…

LEROUX Charlotte Esther Granek,

TROIS

SEMAINE
TROLET Clotilde

Nouvelle semaine, nouveau lieu. Malheureusement celui ci comporte peu d’indices. Il va falloir redoubler d’efforts afin de percer le mystère de cette zone et recoller les morceaux

Cette fois ci nous étions de retour à l’abri du vent, au sein des terres Mais tout de même entouré d’eau puisqu’il semblait s’agir d’une île Du moins nous pouvions l’imaginer compte tenu de la présence de ces deux ponts

Ces derniers sont assez emblématiques. Ils nous ont beaucoup intrigués. Mais cela n’est hélas pas suffisant et il nous faut interroger un nouveau témoin pour mieux comprendre où nous sommes

ROUDEAU
Jérémy
DERAIN André JOLLY Anne

Pourriez vous nous expliquer ou nous décrire ce que vous percevez lorsque vous vous trouvez dans cette zone en particulier ?

Oui tout à fait Lorsque je suis ici, je ressens principalement l’impact industriel et brut des éléments qui m’entourent. Ils sont presque omniprésents ou du moins, plus imposants que le reste, bien que nous ne soyons pas dans la zone industrielle.

Ici s’élèvent de formes longitudinales, qui, de loin, sont assez abstraites Elle semblent flotter au dessus de l’eau et de la terre avec une telle légèreté que j’en reste bouche bée

Fréquentez vous souvent cet endroit ?

En effet, j’y passe tous les matins et tous les soirs pour me rendre au travail. J’aime passer par ici à pieds, car cet endroit est comme un entre deux, une terre entre deux terres On se sent un petit peu à part

Qu’en est il de vos sens lorsque vous vous y trouvez ? Que ressentez vous d’un point de vue tactile, auditif, olfactif ?

A vrai dire je n’y prête pas toujours attention mais ce que je peux vous dire c’est qu’ici nous sommes à l’abri du vent, car suffisamment loin de la mer et de son microclimat On peut aussi sentir vaguement les odeurs de poissons qui émanent du port d’à côté Enfin, on entend principalement les voitures car c’est un axe assez passant Vous voyez c’est rare d’entendre des gens discuter sur un banc, ou sur une place, car il n’y en a pas malheureusement. Comme je vous disais, ici, on ne fait que passer.

Sauf si, bien sûr, c’est un jour de marché ! J’ai failli oublié, mais c’est ici, sur le quai Trudaine que se tient le marché aux poissons tous les matins Lorsqu’il est là, l’ambiance est radicalement différente En effet, l’atmosphère est plus conviviale, plus bruyante On peut observer les vas et viens des promeneurs et des acheteurs. Tout cela mêlé à des cris de poissonniers, des moteurs de bateaux, des discussions en tout genre et bien évidemment aux fortes odeurs de marées et de poissons crus

TROLET Clotilde ELBAZ Laura
« «

Toute cette ambiance me rappelle un magnifique poème de Rimbaud qui est le suivant :

Les Ponts

Des ciels gris de cristal Un bizarre dessin de ponts, ceux ci droits, ceux là bombés, d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives, chargées de dômes, s'abaissent et s'amoindrissent Quelques uns de ces ponts sont encore chargés de masures D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets Des accords mineurs se croisent et filent, des cordes montent des berges On distingue une veste rouge, peut être d'autres costumes et des instruments de musique. Sont ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics ? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie

Arthur Rimbaud ROUDEAU
Jérémy
ROUDEAU Jérémy

SEMAINE QUATRE

TROLET Clotilde

Et nous voilà repartis pour une nouvelle semaine de découverte et d’interrogations Je commence à y voir le bout et je me dis que nous pouvons y arriver. L’aide et les informations des témoins nous sont très utiles et nous permettent chaque jour de répondre à de nouvelles questions concernant cette fameuse ville inconnue

Désormais nous nous dirigeons de l’autre côté de cette petite île et nous allons tout droit vers un des ports. Lequel ? Nous allons bientôt le savoir, du moins nous l’espérons.

ELBAZ Laura

Bonjour, Madame, pourriez vous nous éclairer sur cette zone ci ?

Disparues les odeurs de restaurants, de fritures que l’on trouve sur le port de plaisance, ici ça sent la mer et le poisson. Et tout ce que l’on peut voir ici tourne autour d’un seul sujet : la pêche !

Ici la zone vit au rythme des marées et des retours des bateaux de pêche Tout est calme, le quartier est mort Puis les chalutiers remontent un par un par l’entrée du port, situé à gauche Ils s’amarrent puis on entend le bruit métallique de l’ancre qui descend. La vie reprend alors, on entend les cris des marins, le bruit des caisses qu’ils descendent des bateaux. Les odeurs de poissons, de crustacés, de fruits de mers embaument les lieux. On ne sent que ça.

Pleins d’odeurs, pleins de couleurs, de matières, c’est un véritable voyage maritime sur la terre ferme L’horizontalité du bassin et de la longue route qui longe le port contrastent avec la verticalité des bâtiments et des lampadaires Les couleurs vives des bateaux s’opposent à la froideur des hangars Parfois certains sont abimés, la peinture écaillée leur donne l’air fantastique, comme s’ils revenaient de voyages périlleux comme dans un livre de Jules Verne ou une peinture de Turner.

Vous avez été aperçue là bas il y'a quelques jours par un de mes collègues Quel était la raison de votre présence sur ces lieux ?

Oh oui, bien sur, j’y vais parfois avec mes petits enfants Pas lorsque les marins rentrent, c’est trop mouvementé pour eux. Ça grouille de partout. Nous venons juste après, lorsque les odeurs n’ont pas disparus. Ils ont souvent laissés quelques coquillages, les enfants les ramassent. Ils sentent la mer, et ont encore de l’eau et du sable à l’intérieur Ils les collent à leurs oreilles pour écouter le bruit des vagues Ils ramassent aussi les morceaux de filets qui trainent par terre, ils sont humides et effilochés Ils ne ramassent pas ceux en plastique, ils préfèrent ceux en vieille corde abimés par le temps

ELBAZ Laura
« «
TROLET Clotilde RUQUIER Rosa

Grâce à ces nouveaux indices et ces nouvelles précisions, nous allons pouvoir continuer d’avancer et nous rendre dans la prochaine zone.

Nous arrivons bientôt au but et nous nous rapprochons de la découverte. Nous avons hâte de nous diriger de nouveau vers la mer Au total, il nous restait encore deux zones sur les six de départ, ce qui était pour nous un soulagement mais aussi une source de stress puisque nous ne savions pas à quoi nous devions nous attendre pour la suite de l’enquête

DE VLAMINCK Maurice

SEMAINE CINQ

TROLET Clotilde

Bonjour monsieur, vous étiez près du lieu sur lequel nous enquêtons il me semble, pouvez vous me dire ce que vous avez pu apercevoir ?

Je passais par là pour rejoindre mon domicile, vers la ville, je marchais le long de l’eau, comme j’ai l’habitude de le faire La pluie me frappait le visage, le vent me glaçait le dos malgré la bande de bâtiments à droite qui me protégeait Ils ne sont pas assez hauts pour couper les vents qui viennent de la mer

Le bruit incessant des mats grinçants m’insupportait. Je ne sentais que l’humidité du port, du bois mouillé des pontons, et le sel de l’eau. J’avais hâte de rentrer

Avez vous vu des éléments qui ont retenu votre attention ?

Oui, il y avait tous ces bateaux qui rentraient, fuyant la tempête, ils arrivaient de la gauche, du Nord C'est ici que se situe l'entrée du port Ça se voit, quand on regarde par là bas, on aperçoit l'horizon, entre les bâtiments et la falaise

ELBAZ Laura RUQUIER Rosa RUQUIER Rosa
TAVARES GROKE Pedro « «
ELBAZ Laura

Vous avez affirmé fréquenter régulièrement cette zone, pouvez vous me décrire ce que vous pouvez y ressentir d’autre ?

Oui je passe souvent ici avec mon fils aussi Quand il fait beau, nous profitons du soleil de fin de matinée qui illumine le port pour se promener le long des quais. Mais comme je vous l’ai dit, il pleut souvent et là il s’était rapidement mis à pleuvoir Parapluies sortis, cela ne nous a pas arrêté ! Nous longions les bâtiments Que des restaurants par ici ! Les cartes, les tables et les chaises étaient sorties On ne prévoit jamais la pluie ici, vive la Normandie. Mon fils était impressionné par toutes les couleurs des façades et des devantures : rouge, bleu, vert, beige, en pierre ou en brique Beaucoup de personnes s’y promènent Et puis, c’est grand, on peut voir tout autour du port Mais dites moi ? Je ne vous ai pas encore parlé des odeurs, il me semble !

Ah ça m’intéresse, voilà des éléments dont je n’ai pas entendu parler encore. Je vous écoute

Une véritable torture ! Elles changeaient tous les dix mètres Devant chaque façade, de nouvelles odeurs : les fruits de mer, les frites, la crème, le poisson, les légumes, les grillades, etc. Je dois vous avouer que nous sommes légèrement coupables Nous avons fini par rentrer dans l’un d’entre eux, pour nous mettre au chaud et manger un morceau Qui ne l’aurait pas fait vous me direz !

TROLET Clotilde « «

Nous quittions alors une des zones les plus animées parmi toutes celles que nous avions étudiées auparavant. Les bruits, les pas et les conversation continuaient de résonner dans nos têtes

La musique

La musique souvent me prend comme une mer ! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile ;

La poitrine en avant et les poumons gonflés Comme de la toile, J'escalade le dos des flots amoncelés Que la nuit me voile ;

Je sens vibrer en moi toutes les passions D'un vaisseau qui souffre ; Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l'immense gouffre

Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir De mon désespoir !

ELBAZ Laura RUQUIER Rosa BIEGLE Noémie ROUDEAU Jérémy BIEGLE Noémie

SEMAINE SIX

TROLET Clotilde

Bonsoir monsieur, pouvez vous me dire où vous étiez ce vendredi à 16h ?

Bien sur, je me situais à la sortie de la ville vers la mer, là où tous les bateaux arrivent et sortent Là où l’on voit à l’infini

Très bien, alors pouvez vous me raconter ce que vous y faisiez, ce que vous y avez vécu ?

Alors, c’est difficile d’exprimer tout cela Vous savez, c’est un endroit qui vous ensorcèle : les sensations, les visions sont tellement nombreuses, démultipliées, qu’il est difficile d’avoir toute sa tête ici Vous voyez en continu de la falaise au Nord Est à celle au Sud Est, sans interruption. La mer s’étend à perte de vue, jusqu’à l’horizon, et puis vous vous tournez au Sud et là, plus rien. Ou plutôt tout, trop de tout. Des bâtiments, des bâtiments et encore des bâtiments Tout est comme enfermé, restreint Marcher dans cette direction, c’est comme s’enfoncer dans un tunnel Je préfère l’ouverture à l’Ouest, et puis le soir, c’est ici que le soleil se couche. Sur la mer. Mais quand le vent se lève, alors je vous conseille de ne pas y rester trop longtemps. Il vous arrache le visage, il emporte les grains de sable avec lui qui viennent se mettre dans vos yeux

Mmmh intéressant, c’est bon à savoir Puis je avoir des informations sur ce lieu lorsque le soleil est présent ?

C’est le lieu par lequel je vous recommande de passer. Lorsque je viens de la ville, j’adore suivre les bateaux qui sortent du port jusqu’ici Je longe le mur en pierres et je fais glisser mes mains dessus Je sens la rugosité, et la chaleur qu’il dégage quand le soleil l’a chauffé toute la journée Je me promène jusqu’à la digue, je sens l’odeur de la mer, des algues. J’esquive les pécheurs assis là, je sens l’odeur des quelques poissons qu’ils ont attrapé. Quand mon tour est terminé, je me dirige vers la plage, où les galets glissent sous mes pieds, où l’eau les rafraichit, où le sol me chauffe le dos, où le bruit des vagues me berce

ELBAZ Laura RUQUIER Rosa TAVARES GROKE Pedro TAVARES GROKE Pedro TAVARES GROKE Pedro
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LEROUX Charlotte

L’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

TROLET Clotilde RUQUIER Rosa TURNER William TURNER William

ROUDEAU Jérémy

TWOMBLY Cy BOUYSSOU Jacques

C’est ici que notre aventure (si l’on peut la nommer de la sorte) prend fin

Nous avons passé six semaines à étudier, analyser, décortiquer les moindres détails de toutes ces zones mises bout à bout. Nous en avons ressorti de nombreux éléments marquants et singuliers, de nombreuses richesses, dualités et contrastes Mais aussi des similitudes, des ressemblances, des points communs

Nous avons pu ressentir, au même titre que nos différents témoins, des ambiances diverses et variées. Les sons, les odeurs, le vent, la lumière, les couleurs, les tonalités, les matières, les textures : c’est cela qui nous a permis de déterminer où nous nous trouvions et ce qui faisait de cette ville une ville unique.

Le séquençage par zones a d’abord mis en avant la ville à travers ses disparités mais avec du recul, et une fois cette enquête terminée, nous avons pu nous rendre compte qu’un lien indicible, invisible unit tous ces lieux et rend alors la ville reconnaissable

Alors, quelle est cette ville mystère ?

RÉFÉRENCES LITTÉRAIRES :

Poèmes :

Victor Hugo, Les Contemplations :

• Halte en marchant, 17 avril 7 mai 1855, p.89

• Un soir que je regardais le ciel, 26 janvier 1846, p. 144

• La source tombait du rocher, 21 avril 1854, p. 315

• Sur la falaise, vers 1850

Baudelaire, Les Fleurs du Mal :

• Élévations, p.14

• L’invitation au voyage, p.73

• La musique, p.112

• Le cadre, p190 (premier verset)

Rimbaud, Poésies :

• Les ponts, p.225

Ester Granek, De la pensée aux mots

1997

• Evasion Romans :

Alexandre Dumas, Le comte de Monte Cristo, 1884 (passage : le château d’If)

Guy de Maupassant, Une vie

NB : Tous les poèmes et romans ne figurent pas dans cette présentation mais ont servi à nourrir notre imaginaire et notre narration.

André Derain, Vue de la Tamise

William Turner, Pluie, vapeur, vitesse, 1844

Anne Jolly, Le Pont Ango

William Turner, Le Grand Canal, 1835

Maurice de Vlaminck, La Seine à Chatou, 1907

Jacques Bouyssou, Le port de Dieppe

Maurice de Vlaminck, The Bridge at Chatou, 1907

Cy Twombly, Untitled, 1970

Maurice de Vlaminck, Le Port du Havre

Patrick Marie, Falaises Normandes Portrait robot d’une ville GROUPE 5 BIEGLE Noémie ELBAZ Laura LEROUX Charlotte ROUDEAU Jérémy RUQUIER Rosa TAVARES GROKE Pedro TROLET Clotilde

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