• Opinión •
Langue, identité et appartenance : les étudiant.e.s de langues en parlent « Une situation qui n’a fait que refléter le comportement égoïste et indifférente de ses peuples ». Compilé et révisé par Susy Esther Porras Polo et Jhonathan Claros Artunduaga
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vec l’accompagnement de l’enseignante Juliana Toro, quelques étudiant.e.s de Français Avancé II de la Licence en Langues Modernes nous partagent leur réflexions et commentaires à propos de quelques problématiques que leur touchent. Ces opinions* illustrent les discussions qui ont lieu tout au long des classes concernant des sujets tels que la francophonie, l’altérité, la discrimination et l’identité. C’est quoi avoir un accent ? Est-ce que l’accent devrait être un facteur de discrimination ? Susy Esther Porras Polo Comme disait Zamacoïs : «Avoir l’accent enfin, c’est, chaque fois qu’on cause, parler de son pays en parlant d’autre chose ! » Sans tomber dans le nationalisme, ça c’est la réalité sur les accents, ils en disent plus qu’on ne croit. Ils sont quelque chose qui nous appartient, à moi ou à nous. Personne ne devrait être discriminée pour être elle-même ou parce qu’elle parle d’une manière différente à celle que quelqu’un, souvent une entité de pouvoir, a décidé de standardiser en ignorant tant d’autres belles possibilités. Pensez-vous que l’accent peut être un facteur de discrimination ?
Lic. En Lenguas Modernas con Énfasis en Inglés y Francés
Juliana Benavides Silva La discrimination est présente dans tout ce que nous vivons, car tout peut être discriminé : le sexe, la race et même la langue... surtout quand on se rend compte que l’autre personne ne parle pas avec mon propre accent. Quand nous reconnaissons l’autre comme «différent» parce qu’il ou elle parle «différemment» de moi, cela crée un fossé de différenciation qui peut conduire à la discrimination. Cette intolérance est déjà punissable dans plusieurs pays. Luisa Valeria Aragón León L’accent a été un facteur de discrimination pendant de nombreuses années, mais cela ne devrait pas être le cas. L’accent que nous avons lorsque nous parlons une deuxième langue est une marque de notre identité, de l’effort que nous avons fait pour l’apprendre et des cultures existantes que nous nous sommes appropriées dans notre discours. C’est pour cette raison que la façon dont nous parlons dans une autre langue doit être validée comme celle de ses locuteurs natifs. Paula Alejandra Herrera Puerta Souvent, l’accent est un facteur de discrimination, mais à mon avis c’est l’un des motifs le plus ridicules et illogiques pour rejeter quelqu’un. L’accent fait partie de
l’identité de chaque personne et de sa façon unique d’assimiler et de reproduire une langue, c’est pour ça que, même si nous sommes sur le même territoire et partageons une identité culturelle, nos accents seront différents. Chacun a une manière particulière d’interagir avec le monde et avec ceux qui les entourent (par conséquent, nous) et donc nos accents sont uniques et inimitables. Eduardo Marco Benavides Vargas Oui, parce que pour plusieurs personnes, l’accent peut faire référence pas seulement à une caractéristique de la langue, mais aussi peut avoir une connotation sociale, politique ou économique. À cause de ces connotations, la discrimination va être toujours là, mais il faut commencer à changer cette perspective. C’est possible de regarder l’accent pas comme une caractéristique qui détermine le statut social des individus ou s’ils parlent un « bon » ou « mauvais » version de la langue. L’accent finalement est une belle caractéristique qui montre la capacité pour explorer et se rencontrer avec plusieurs cultures et histoires, grâce à une même langue. Luisa Fernanda Antolinez Paredes En tant qu’apprenants d’une langue seconde, nous pouvons exposer notre accent comme un facteur de discrimi-
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