CARPE MAGAZINE N°4

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GRATUIT

N°4 / DÉCEMBRE 2021

TECHNIQUE STALKING

APPÂTS

HIGT-TECH

LES CONSERVATEURS LA SPIRULINE

DRONE B.A

RÉCITS

EXCLU :

THE ALPIN GAME : PAR

ROMAIN OPALA

LA VISION DES CARPES : QUE SAIT-ON EN 2021 ? AU DETOUR D’ UNE SEMAINE ENTRE

PIRATES


seb.photographie

Sébastien Nouy


L’ Édito

04

The alpin game

28

Un rêve de gamin

10

La vision des carpes

16

Stalking is not a crime

24

le drône

70

de père en fils

46

Bateau amorçeur

20

Champions de france

68

La spiruline

60

Les conservateurs

40

Première saison en seine

52

Comment aborder un enduro

64

Session printannière en rivière

56

à la découverte d’un nouveau lac

32

Au détour d’une semaine entre pirates

06

László Kápolna


© Benjamin Bouisseren

ÉDITO

4 CARPE MAGAZINE


ÉDITO

D

écembre 2021, j’espère qu’on s’en souviendra car nous sommes toujours là, avec autant d’enthousiasme et de ferveur pour partager nos expériences avec tous les passionnés de nature et de fishs, les puristes et tous les young-guns. D’une manière ou d’une autre, les freins sont pétés, on ne peut plus nous arrêter... Le but de notre mag est de créer une sensation, de vous faire vivre des expériences humaines et techniques. Lire c’est une chose, mais ressentir en est une autre, raison pour laquelle notre but est de rendre ce mag bel et bien vivant. Alors soyez les bienvenus dans notre univers. Décalé à souhait, car c’est notre volonté, libéré jusqu’au dernier souffle, car c’est notre raison de vivre... Pour certains, vous nous avez déjà fait confiance en vous procurant le précédent opus, pour les nouveaux, nous vous saluons également, et vous remercions de nous maintenir le cap. Ne reste plus qu’à faire couler l’encre. Et n’oubliez surtout pas que notre plume est chlassée comme un suisse, comme une caisse à outils, toujours bien fournie, pour de prochains articles, bâtie comme un cran d’arrêt, aussi pointue qu’affûtée. Entre la plume et l’enclume, notre encre est frappée d’un sceau... celui de Carpe magazine. Tout le Crew Carp’Mag vous souhaite une fin d’année en harmonie avec la nature, dans le plaisir et la bonne humeur, au bord de toutes les eaux aussi magiques soient-elles. Et que vogue le navire...

ROD TANCHO

directeur de publication, rédacteur en chef, mise en page, une : MOREIRA ERIC

Marque déposée Le magazine GRATUIT des passionnés de la pêche à la carpe. 9 rue savatte 08460 Maranwez www.carpmagazine.fr

ISSN : en cours dépôt légal : décembre 2021 vente au numéro : gratuit impression : Veoprint 41 avenue Gambetta 92400 courbevoie labelisés FSC / PEFC

ONT COLLABORE A CE NUMERO : mathieu morel, loic cochard, alain rouch, mathieu lamette romain opala, fernandes bruno rod tancho, damien claude venant jeremie, carre augustin benjamin bouisseren, thomas soltani medhi lira, thomas masha. PHOTO DE UNE : romain opala

La reproduction, même partielle des photos et des textes n’est pas autorisée.


RÉCIT

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AU DÉTOUR D’UNE SEMAINE

P

ENTRE PIRATES

artir rejoindre mon ami Mathieu et sa petite famille pour une dizaine de jours sur une rivière Française, je vous l’avoue, procure de nombreux rêves. Tous deux passionnés de pêches fortes, de nature et d’aventure, nous avons très vite enchaîné, dès mon arrivée, sur un bief bien connu de mon ami. Notre principal but étant de traquer les géantes qui hantent ces lieux magiques. Sur place, Mathieu, sa femme et les placards à poulets (deux jeunes minots en pleine croissance), m’attendent sur un poste très sauvage et atypique des lieux.

C’EST ICI QUE TOUT ALLAIT DÉBUTE R ! Après avoir passé un long moment sur l’eau à découvrir et sonder ma zone, j’ai décidé de placer trois cannes en aval de mon pote, avant d’aller préparer le barbecue du soir. C’est un de nos moments préférés, nous permettant de profiter du paysage, tout en papotant tranquillement sous le chant des oiseaux. J’ai eu à peine le temps de préparer le repas que le visage de mon ami s’est transformé tout en criant «Au nom de dieu, c’est la bossue !». Ni une ni deux, nous sommes partis voir de plus près à l’aide de notre zod, le funeste spectacle. Une star du bief était bel et bien remontée une dernière fois à la surface des eaux, était-ce un signe ? L’odeur était insoutenable, avec beaucoup de précautions nous avons bien évidemment, et avec beaucoup de respect, ramené la dépouille sur la berge. Le moral était bien sûr sérieusement entamé, d’autant plus qu’elle faisait partie de nos objectifs. Nous avons décidé de l’accrocher le long de la rive car la nuit tombait. Nous n’avions évidemment plus faim, mais les pitchounes, Pépito et Chukki avaient la dalle, et c’est l’appétit bien freiné que nous sommes passés à table. Pendant le repas , Mathieu m’a lâché : «je suis blasé, j’ai traqué ce poisson plus de dix ans sans jamais l’attraper... demain, on l’enterre et on se casse» et sans hésiter je lui ai répondu : «c’est normal qu’on bouge… il y a une page à tourner». 6

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RÉCIT Le lendemain matin les choses se sont très vite enchaînées. À peine levés, nous avons immortalisé une carpette faite dans la nuit, puis nous avons replié le campement. L’enterrement de la bossue, avec le dernier filet d’épuisette qui l’a sorti de l’eau, s’est réalisé dans une confusion de sentiments entre respect et tristesse, lui rendre hommage était primordial. Changement de zone, c’est quelques biefs plus loin que nous avons décidé de cibler notre nouvelle traque. Nous sommes début juin, il fait beau et chaud, la rivière est calme, elle nous offre un superbe plateau couvert d’herbiers en face de notre poste. l’idéal était là pour une sympathique pêche en famille, mais ce bief est resté capricieux pendant 24 heures. Malgré tout, l’arrivée d’une dépression avec une probable montée des eaux nous a motivés à rester sur place. Nous ne pouvions pas encore imaginer ce que la nature nous mijotait à petit feu. En effet, la nuit suivante le bal était lancé avec un magnifique doublé de carpes aux formes généreuses. Mais la crue se préparait gentiment, mais sûrement, avec un débit des eaux bien élevé. Ça s’annonçait costaud, avec une rivière rapidement porteuse de troncs d’arbres dérivant à toute allure. Pas le choix, après réflexion et concertation, nous avons décidé de bouger. La pêche était fanée sur cette zone. Mathieu et moi même étions convaincus qu’il fallait gratter ailleurs. Lire les changements du cours de l’eau, retrouver des zones de contre-courant et amortis était primordial ▶

© Mathieu Poc-Morel

pour poursuivre notre aventure. Le bief suivant fut un échec, mais un pirate amorce toujours un plan B de repli, chose que nous avions bien-sûr anticipé sur un fameux contre-courant bien plus bas…

© Mathieu Poc-Morel

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RÉCIT Arrivés sur les lieux, le spot était magnifique et nous permettait de pêcher plus facilement. Une pêche à la frappe était possible, ça sentait bon le fish, et très rapidement, cela c’est confirmé avec 12 runs pour le plaisir des petits qui s’en sont donné à cœur joie. Les touches se sont enchaînées, mais l’envie de prendre le large et naviguer pour traquer, ont vite repris le dessus ! Conscient du danger, s’est bien équipé que nous avons décidé de partir pour quelques heures de chasse à la baleine sur une rivière déchaînée. Tous deux harnachés de notre gilet de sauvetage, nous avons longé les berges avec un thermique, pour assurer la navigation et contrer un courant bien violent. Grâce à la connaissance des lieux de Mathieu, nous avons réussi à trouver plusieurs poissons bien calés dans des zones de repli. En effet la rivière débitait à plus de 700 m³ seconde. Pour être honnête, cette fois-là, on a empilé les carpes !

E I R ATE R I LA P ’ÂGE D S A P N’A

RESTER HUMBLE DEVANT DAME NATURE Soudainement, dring dring le téléphone du Poc s’ est mis à sonner, c’était sa femme qui nous contactait pour nous dire que Pépito était débordé et qu’il fallait qu’ on vienne à la rescousse du moussaillon. On l’entendait crier derrière « opa viens vite ! ». Eh oui, nous avions laissé une canne au petit, trop triste de ne pas pouvoir venir stalker avec nous. II était trop jeune pour nous accompagner et nous n’avions pas de troisième gilet de sauvetage. Nous avons donc remonté le courant au plus vite tout en esquivant les troncs d’arbres qui dérivaient à vive allure. Le thermique peinait, je l’avoue c’était limite… C’est dans ce genre de situation qu’on prend conscience qu’il faut rester humble devant dame nature et ne pas jouer avec elle lorsqu’ elle a décidé de s’ énerver. Ce n’est que de la pêche, donc petit conseil, gardez les pieds sur terre si vous voulez garder la pêche ! D’ autant plus que nous avions déjà fait le job, bon nombre de fishs avait garni notre tapis et l’essentiel était là, nous vivions un pur moment tous ensemble, il aurait été dommage de tout gâcher. Comme chaque soir, nous avons profité ensemble de l’instant présent dans une nature apaisante autour d’un bon repas en se racontant quelques histoires de pêche. Nous aurions pu nous contenter de tous ces bons moments vécus, mais il nous restait 48h devant nous et j’ai lancé à Mat «ça te dirait pas qu’on claque un steak chacun ?». Poc comme simple et unique réponse me fit un grand sourire de complicité. En mode bourrin, tout sanglé sur le zod, nous avons décampé fissa fissa,. 8

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© Mathieu Poc-Morel


RÉCIT pour éviter cela . La confiance en son matériel est alors primordiale. Première touche pour moi et bim, c’est pendu, une grande miroir a fini dans le triangle après m’avoir mené la vie dure. Le Poc avec son sourire de passionné m’a regardé à cet instant-là et m’a dit :

« ATTENDS CE N’EST QUE LE DÉBUT ! ».

Qui dit bourrin, dit changement de méthode, on est donc passé en tête de ligne 80 centièmes minimum, bas de ligne en 65, crochets de 1.0. Et nous voilà partis tendre de gros cassants de plusieurs kilos sur tous les arbres du village, hi hi ! La traque des baleines coule dans le sang de tous les pirates et nous rend dingues… Notre objectif était donc de finir comblés avec chacun un gros poisson sauvage au compteur. Les montages utilisés peuvent faire peur mais il est pour nous impardonnable de perdre bêtement un poisson alors que nous avons tout

La nuit nous a apporté quelques poissons et une grande coco pour Mathieu sur le coup du matin. Nous voilà lancé sur le dernier 24h, toujours confiant et en espérant une dernière belle carpe de ces lieux. Ce n’est qu’au lever du jour qu’un dernier gros run a fait claquer un des cassants. Le fish tenait le fond, ça sentait bon et l’adrénaline montait en puissance. A mon plus grand plaisir, une grosse commune est alors venue percer la surface sous les yeux attentifs de mon pote qui savourait autant que moi l’instant magique de complicité. Comme pour sonner le gong de fin de ces vacances, elle est gentiment rentrée dans la filoche. Nous avons profité du dernier matin pour plier tranquillement et organiser les prochaines sessions ensemble, car la piraterie n’est jamais finie, mais ceci est une autre histoire ! NN Et merci la zone...

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© Loic Cochard

« La traque des baleines coule dans le sang de tous les pirates »

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© Sébastien Nouy

UN RÊVE DE GAMIN


RÉCIT

C

omme pour la plupart d’entre nous, la pêche de la carpe a été une véritable découverte au cours de ma jeunesse, une fois ce merveilleux virus incubé et les bases... je serai tenté de vous dire : à peu près acquises, me voilà désormais lancé dans un univers, qui, de par son immensité, nous laisse chaque jour, un peu plus rêveurs.

BRUNO FERNANDES

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RÉCIT

M

e voilà prêt pour mes premières journées de pêche. Encore adolescent, et n’ayant pas d’autre moyen de locomotion que mon vélo. Je devais régulièrement demander à mes parents de me déposer au bord de l’eau, accompagné d’un encombrant matériel, fraîchement acquis. Dans la majorité des styles de pêches pratiqués à cette époque, comme la pêche au coup ou a l’anglaise par exemple, j’accordais toujours un soin particulier au sondage. Me donner les moyens de découvrir ce qui se passait sous la surface, le type de substrat (vase, grave, sable...) sur lequel je pratiquais, ainsi que les différentes profondeurs… des étapes qui me paraissaient primordiales, et qui le sont tout autant au jour d’aujourd’hui.

Quelques années passent...

Après plusieurs sessions effectuées sur de nombreux plans d’eau de ma région, avec des résultats assez satisfaisants, je décide de laisser de côté ce que l’on appelle dans le jargon des carpistes : la pêche de bassines (ces fameux plans d’eau d’une superficie plus ou moins grande, avec une forte densité de poissons, qui, ne l’oublions pas, peuvent parfois se montrer très capricieux !) Ma pêche va pouvoir prendre une autre dimension .

Permis de voiture en poche, à 23 ans... il était temps (rires). D’autres horizons s’offrent à moi car, je peux désormais aller jeter mon dévolu sur deux plans d’eau réputés difficiles, dont un possédant une superficie vraiment plus conséquente que toutes celles que j’avais pu pêcher jusque-là. D’après quelques informations recueillies auprès des pêcheurs locaux, il faudrait apparemment que je prévoie d’y passer quelques jours, voire plusieurs nuits pour espérer y obtenir des résultats. Post prospection et préparation

Pour ne pas déroger à mes vieilles habitudes, un sondage assez vaste de mon futur poste me permet d’y déceler quelques jolis spots à prospecter, à savoir : une canne sera donc placée en bordure sur une tâche de cailloux, une à 70 mètres sur un plateau, et la troisième sur une bordure sauvage. S’en est suivi la mise en place d’une pratique qui m’ était totalement inconnue, celle d’un ALT (amorçage à long terme). Assez onéreux, mon choix s’est rapidement orienté vers les graines (maïs, blé, bird-food pour oiseaux), le 12 CARPE MAGAZINE

tout additionné de quelques billes. J’effectue donc un amorçage de 5 jours consécutifs avec ce mélange, sans exercer la moindre pression de pêche sur le poste. Les jours suivants, mes nombreuses observations me permettent déjà de recueillir de précieuses informations. En effet, après chaque amorçage, la bordure sauvage est régulièrement nettoyée et semble présenter beaucoup d’activités. «C’est plutôt prometteur, mon approche est peut-être la bonne ?» Nous y sommes !

Arrivé sur un poste qui ne me permet pas d’y installer un biwy, et n’ en possédant tout simplement pas pour le moment… système D oblige ! Mon abri (de fortune) ne sera tout autre que ma petite Renault Clio, et en guise de bed-chair : le siège côté passager. Après le déchargement, ou aurais-je peut-être dû écrire : le soulagement de cette dernière, puis un placement chirurgicale des cannes, ça pêche ! La première journée se passe sans le moindre bip, d’ailleurs la deuxième et la troisième n’y changeront rien, malgré une activité importante sur deux des trois spots amorcés, et de nombreuses remises en question lors de cette session. «En bref, je me suis cassé les dents, capot quoi !»

En rentrant chez moi dépité, avec un mal de dos causé par le siège inconfortable de ma voiture, je me pose énormément de questions, supposant que j’avais peutêtre voulu me lancer dans des stratégies trop farfelues (et/ou) que je ne maîtrisais sûrement pas assez pour le moment. Bref, les jours passent et parviendront tout de même à me faire une raison : je ne suis peut-être pas encore prêt pour ce type de pêche. Je laisse donc ce mauvais épisode dans un coin de ma tête, en restant convaincu que le jour venu, je retournerai percer le mystère de ces lieux...


RÉCIT Fin mars...

pour mon plus grand plaisir, quelques règles sanitaires changent et permettent à quelques-uns de mes fournisseurs de rouvrir leurs portes, me donnant ainsi l’opportunité de pouvoir reprendre une vie plus active. Effectivement, étant artisan dans le bâtiment, ma profession et quelques devis signés me redonnent le privilège de pouvoir circuler librement. Par chance un de mes chantiers se trouve à proximité de ces plans d’eau, serait-ce un signe ! Toutes mes pauses-repas s’effectueront donc au bord de l’eau, accompagné d’une canne à sonder, d’après les infos préalablement fournies par Romain, je retrouve assez facilement trois spots qu’il eût pêché dans sa jeunesse. Comme un accord, nous décidons rapidement de mettre en place un A.L.T, mais cette fois... de très longue durée. Début avril…

De son côté, Romain restant confiné ne peut que très rarement aller effectuer les amorçages. Il décide donc dès que l’occasion se présente, de venir me déposer quelques kilos de billes à la maison. Cette organisation bien ficelée me permet d’aller les effectuer à sa place, avant d’embaucher… un petit détour non déplaisant qui me permet d’entretenir copieusement nos spots. Onze ans s’écoulent...

Un mois s’écoule,

Entre cette mésaventure et mars 2020, une année qui je pense, restera gravée à jamais dans l’esprit de nombreuses personnes, avec une crise sanitaire sans précédent, que je n’aurais jamais voulu connaître au cours de ma courte vie, soit ! Comme la majorité d’entre nous, bloqué à la maison, je cogitai (pêche), mais n’étais pas le seul à le faire car, cette fois nous étions deux. Effectivement, après avoir rencontré et échangé avec de nombreux pêcheurs au bord de l’eau, j’ai fini par faire la connaissance de Romain, un passionné partageant de nombreux centres d’intérêt communs, et par la suite... devenu mon binôme de cœur.

nous sommes en mai et l’amorçage suit tranquillement son cours, sans avoir trempé la moindre ligne jusqu’à présent, aucune pêche ! L’annonce d’un éventuel déconfinement prévue le 11, commence à bousculer les premiers préparatifs pour retrouver les berges qui nous ont tant manquées...

Après 15 jours de confinement et plusieurs échanges téléphoniques, nous avons eu suffisamment de temps pour élaborer une stratégie. Celle qui allait peut-être me permettre de ressortir victorieux des lieux qui m’avaient tellement déçu auparavant. De son côté, mon ami les connaissait mieux que quiconque car, il les avait déjà investis beaucoup de temps, pour ne pas dire des années... à arpenter ses berges.

«mais cette fois, équipé comme il se doit.» CARPE MAGAZINE

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Le moment venu, nous décidons de partager notre poste, en alternant les touches sur les trois cannes tendues… si toutefois nous avions la chance d’en enregistrer…(rire). Nous sommes sur le poste, et avons, entre guillemets, retrouvé la jouissance d’une certaine liberté. De mon côté, je dois admettre que j’angoissai énormément à l’idée de réitérer l’échec vécue onze ans auparavant, après tant d’investissement pour cette pêche. Tout est désormais en place, l’attente peut commencer… après une heure de pêche, un premier départ violent sur la canne de bordure me procure une grosse montée d’adrénaline car, cette dernière est placée à proximité d’un obstacle. Malheureusement, cette courte lueur d’espoir laissera vite place à la désillusion car, la ligne cède... alors là, c’est vraiment la poisse ! «Ressaisissons-nous immédiatement...», on remonte tout et on replace le piège. La suite ressemblera à un véritable conte de fées pour nous car, un premier poisson de toute beauté rejoint le tapis de réception. Enfin, je suis parvenu à briser le mystère qui entoure ce lac et durant le reste de la semaine, où nous pêchions que les matinées, nous avons enchaîné les départs et réussi à mettre au sec de nombreux poissons d’exceptions. Enfin soulagé d’avoir pu assouvir ce rêve de gamin en touchant ces fishs sur des eaux réputées difficiles, que du bonheur ! 14 CARPE MAGAZINE

En espérant que mon tout premier récit vous ait permis de passer un bon moment de lecture, Au plaisir de partager avec vous.


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AUGUSTIN CARRE

LA VISION DES CARPES QUE SAIT-ON EN 2021 ?

D

ANS L’OPTIQUE DE LEURRER UN ANIMAL, IL EST TOUT À FAIT PERTINENT D’APPRENDRE À LE COMPRENDRE, À S’INTÉRESSER À SON COMPORTEMENT ET À SES APTITUDES PHYSIQUES. MAÎTRISER LES SENS DE LA CARPE EST UN AVANTAGE CLEF POUR ESSAYER DE LA CAPTURER. L’UN D’ENTRE EUX, LA VUE, FAIT L’OBJET DE CET ARTICLE QUI SYNTHÉTISE LES CONNAISSANCES QUE L’ESPÈCE HUMAINE POSSÈDE SUR LA VISION DE LA CARPE EN 2021. En matière d’anatomie, on peut constater que la carpe a de petits yeux (comparativement à sa tête) qui sont placés latéralement sur son corps. Ceci est caractéristique des animaux diurne (de jour) qui ne sont pas des prédateurs. La carpe est en effet sujette à la prédation pendant une bonne partie de sa vie (brochets, perches, hérons, silures etc…) ce qui explique le positionnement latéral de ses yeux permettant une vision périphérique excellente (quasiment 360°) et donc une très bonne détection des prédateurs. Cependant cela implique une acuité visuelle bien inférieure à celle du brochet par exemple qui a des yeux orientés vers l’avant. A cette acuité limitée se rajoute à une très faible perception de la 3D. Pour voir en 3D, la carpe doit se mouvoir ou faire osciller sa tête (comme les oiseaux le font pour la même raison). Le seul angle ou sa vision est en 3D, est placé juste devant son nez, là où ses deux yeux peuvent voir simultanément le même objet. De façon générale, la carpe voit plutôt en 2D (comme nous si nous fermons un oeil). En addition, la petite taille des yeux est relative à une vision de jour plutôt qu’à une vision nocturne. Ce postulat permet d’affirmer que de nuit, la carpe fait plutôt appel à des sens tel que l’odorat (bien qu’elle possède tout de même la capacité à voir la nuit grâce à la présence de bâtonnets de vision sur sa rétine). Globalement, on peut affirmer assez sereinement que la carpe a une vision vaste mais très peu précise. Aussi, ce poisson détectera très bien les mouvements mais pas forcément les détails. 16

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SCIENCE

Ceci implique qu’il ne faut pas nécessairement accorder trop d’importance au camouflage de tous les détails de son montage car la carpe n’aura pas la capacité de détecter le piège à partir de sa vue uniquement. Ce qui va suivre n’est pas directement lié à la carpe en particulier, mais au phénomène de réfraction qui permet aux poissons de bien nous voir sur la berge/ bateau depuis le fond de l’eau. En effet, la réfraction est un phénomène physique expliquant de nombreux phénomènes, tels que les arcs en ciels, les aberrations optiques dans les aquariums etc... Ce phénomène apparaît dès lors que la lumière traverse deux milieux de nature optique différente (pour simplifier) ce qui est le cas pour l’eau et l’air. Concrètement, la carpe va nous voir très facilement même en étant placé loin sur la berge (il faut donc bien reculer son biwi). Le schéma fourni ci-dessus sera plus parlant qu’un paragraphe d’écriture. Je vous laisse donc l’analyser.

connaissons et même un petit peu plus. Une première parole affirme que les carpes ont une bonne vision du contraste. Cette parole provient de pisciculteurs et de spécialistes du comportement et de la physiologie des carpes tels que Simon Scott en Angleterre, leur expertise dans ce domaine nous force, par humilité à boire leurs paroles. Plusieurs études scientifiques ont confirmé cette observation et l’ont même approfondie. Le rapport Jawadnya démontre dans des conditions assez rigoureuses que les carpes ont une bonne vision du contraste, mais surtout qu’elles détectent plus aisément les couleurs chaudes (orange-rouge etc...) que les couleurs froides (bleu, jaune etc...). En 2021, nous n’en savons pour ainsi dire pas beaucoup plus, le reste n’est que le fruit de notre expérience personnelle

DERNIER POINT À ABORDER, QUE VOIENT LES CARPES ? Il faut être très prudent en répondant à cette question et beaucoup s’y sont aventurés pour finalement s’y perdre. Une analyse anatomique du poisson démontre que la carpe a un spectre de vision bien plus étalé que le nôtre. Elle voit toutes les couleurs que nous CARPE MAGAZINE

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SCIENCE • Inutile de trop se casser la tête sur le camouflage du petit matériel, la carpe ne le repérera pas par le biais de la vue. Ceci dit, il vaut mieux le faire par principe de précaution. • Il faut rester très en retrait du bord, ne pas bouger, et s’asseoir lorsque l’on pêche en stalking en bordure. • De nuit, il faut pêcher avec un appât très actif olfactivement. • Si le fond est foncé, pêchez avec un appât clair et réciproquement.

qui ne peut pas se transformer en vérité générale. Partant de là, on peut tout de même en déduire des choses très intéressantes pour la pêche. A toutes ces affirmations s’ajoute un nouveau principe qui vient compliquer l’ensemble. La lumière que nous percevons en surface n’est pas la même à 1m sous l’eau, qui n’est elle-même pas la même que celle que nous percevrions si nous vivions sous 8 mètres d’eau (en eau transparente). Il faut rappeler que l’eau absorbe certains rayonnements lumineux et que par conséquent le monde n’est pas coloré de la même façon au fond de l’eau. Une bille jaune apparaît bleue dans 10m d’eau par exemple. Les appâts de couleur jaune, vert, blanc se verront bien en eau peu profonde et en eau plutôt trouble mais paraîtront bleus lorsque la profondeur augmente. En eau plus profonde, une bille violette/rose sera plus facilement visible. Maintenant que l’on en sait un peu plus sur la vision de la carpe en 2021, on peut appliquer notre savoir pour améliorer nos performances au bord de l’eau. Je vais énumérer une liste non exhaustive de ce que je déduis de ces principes :

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• Il peut être utile d’amorcer avec des billes de couleur froide et de pêcher par-dessus avec un appât de couleur chaude pour obtenir des touches plus rapidement. Ceci est surtout pertinent en eau claire. • Il ne faut pas tirer de conclusions trop catégoriques sur ce sujet très compliqué, toute personne qui prétend avoir tout compris le sujet peut appeler le CNRS pour leur expliquer leur raisonnement… À titre de conclusion, je vous invite à jouer sur les couleurs de vos appâts, à expérimenter différentes combinaisons pour vous faire votre propre idée. Plusieurs appâts originaux sont faits pour jouer sur ce point de vue, je pense notamment aux pop-ups bicolores par exemple qui jouent sur le contraste entre les deux couleurs de l’appât pour taper à l’œil des poissons. Partez des informations de cet article et essayer de construire par-dessus votre propre avis sur le sujet et évitez d’écouter les personnes qui pondent des théories fumeuses sur le sujet, parfois il faut être humble et affirmer que nous ne savons pas énormément sur le sujet. «osez et vous serez récompensés»



DAMIEN CLAUDE

« BIEN PLUS BÊTE DE BOAT »


HIGH-TECH

S’

IL EST UN ACCESSOIRE QUI A PAS MAL RÉVOLUTIONNÉ NOTRE PASSION AU FIL DES ANNÉES, C’EST BIEN NOTRE BATEAU-AMORCEUR. OUTIL DIABOLIQUE POUR CERTAINS, PÊCHE DE FLÉMARD ET DÉPOURVUE DE SAVEUR POUR D’AUTRES, FORCE EST DE CONSTATER QU’IL NE LAISSE PERSONNE INDIFFÉRENT. SON DÉVELOPPEMENT DES DERNIÈRES SAISONS NE FAIT QU’ACCENTUER LE PHÉNOMÈNE. ENTRE L’ÉMERGENCE DES BATEAUX « LOW COST » QUI ONT BEAUCOUP DÉMOCRATISÉ SON UTILISATION ET L’ÉLITISME DU MODÉLISME QUI A DÉVELOPPÉ DES BATEAUX « HIGH-TECH » AUX PERFORMANCES SANS LIMITE, LE BOAT S’EST FAIT UNE PLACE DE CHOIX DANS L’ARSENAL DU CARPISTE.

PRÉCISION, EFFICACITÉ ET DISCRÉTION Il ne se substitue pas bien sûr au pêcheur, mais son assistance est indéniable. Poser un montage sous une branche qui avance de plusieurs mètres au-dessus de l’eau, réaliser une assiette compacte à bonne distance, ou simplement poser un montage sans bruit de plomb, ses applications sont nombreuses et n’ont de limite que vos besoins et votre imagination. PIÈGES ET IDÉES REÇUES A mes yeux, le boat est trop souvent synonyme de « la main lourde ». La quantité d’amorçage est souvent guidée par les caractéristiques techniques du bateau et non la stratégie du pêcheur. Poser un simple stick en boat n’est pas encore dans les mœurs... et pourtant. Le sondeur GPS, relativement démocratisé sur bon nombre de boats est devenu l’outil de dépose ultime. Attention, pensez bien à intégrer dans votre jugement la précision de votre GPS. Si vous avez localisé un haut-fond d’un mètre carré, et que le fabricant vous indique une précision a deux mètres près... pas sûr que vous soyez bien dessus. Dans ces cas n’hésitez pas à faire une dépose de votre marqueur sondeur pour confirmer votre lecture.

LE CHOIX DES ARMES Vaste sujet, le choix du boat reste souvent un cassetête. Le nerf de la guerre demeure tout de même le budget. Investir quelques milliers d’euros dans un boat high-tech n’est pas à la portée de tous, mais audelà de ça, ce n’est pas toujours nécessaire et essentiel. Identifiez déjà vos besoins. Un pêcheur occasionnel qui réalise quelques pêches dans l’année à une distance correcte entre mai et septembre sur un petit plan d’eau n’aura pas la nécessité d’un « bolide tout option ». Soyez raisonnables. De même qu’un aficionado de la dépose par tout temps, très régulièrement, en tout type d’eau risque vite de déchanter avec un micro boat. Ceci est une évidence me direz-vous… repensez-y au moment de feuilleter un catalogue tel un enfant dans un magasin de sucreries et lorsque l’acheteur compulsif aura chassé de votre esprit le pêcheur raisonnable, pleins de valeurs que vous êtes lors de cette lecture. CARPE MAGAZINE

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Quel que soit votre choix, il risque fortement de se diriger vers un bateau avec batterie lithium. Je ne veux pas servir le discours moralisateur sur les dangers des batteries défaillantes, mais soyez vraiment prudent. Gagner quelques euros sur des produits douteux risque fortement de vous couter cher au bout du compte. PARLONS APPÂTS Bien trop souvent, la pêche au boat est stéréotypée. Un bateau rempli de bouillettes, de manière généreuse et vogue la galère. Je ne doute pas que cela puisse fonctionner mais les choix proposés sont bien plus vastes. Du montage single déposé de manière chirurgicale au micro tapis de graines en passant par des sacs solubles lestés d’une pierre et remplis d’additifs liquides, tout peut se faire. Pas de contrainte de lancer et d’emmêlage, oubliez la problématique des esches fragiles, c’est la pleine liberté. Pensez pâtes d’enrobage, amorce feeder comprimée sur l’appât, glaçons XXL et créer la différence.

LE CHOIX DES ARMES Vaste sujet, le choix du boat reste souvent un casse-tête. Le nerf de la guerre demeure tout de même le budget. Investir quelques milliers d’euros dans un boat high tech n’est pas à la portée de tous, mais au-delà de ça, ce n’est pas toujours nécessaire et essentiel. Identifiez déjà vos besoins. Un pêcheur occasionnel qui réalise quelques pêches dans l’année à une distance correcte entre mai et septembre sur un petit plan d’eau n’aura pas la nécessité d’un « bolide tout option ». Soyez raisonnables. De même qu’un aficionado de la dépose par tout temps, très régulièrement, en tout type d’eau risque vite de déchanter avec un micro boat. Ceci est une évidence me direz vous… repensez-y au moment de feuilleter un catalogue tel un enfant dans un magasin de sucreries et lorsque l’acheteur compulsif aura chassé de votre esprit le pêcheur raisonnable pleins de valeurs que vous êtes lors de cette lecture. 22

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LES GADGETS ET ASTUCES La marque au petit singe, toujours novatrice dans l’accessoire, a développé un outil bien utile. * Un petit bras en plastique qui se clipe sur la bobine et freine la sortie du fil lors de la dépose et qui évite bien des déconvenues. Plus de bannières qui se promènent sur l’eau au grès du vent et quasiment impossibles à tendre correctement par la suite. Les mains libres pour faire autre chose, et un outil très simple.

*La confection d’un « manche » pour poser votre bateau sur l’eau. Initié entre autres par les pêcheurs hollandais pratiquant les canaux aux bordures métalliques de plusieurs mètres de haut; cet outil qui fera sourire les plus jeunes et vigoureux, préservera votre dos dans les talus abrupts et les berges hautes. Un simple outil de jardin modifié fera amplement l’affaire. *Un support pour stockage du bateau. Cela peut paraître futile, mais votre bateau reste un outil fragile. La présence de sonde d’écho-sondeur, de gouvernails et hélices apparentes, rend le stockage a même le sol : osé. Un tapis de réception reconverti, une structure en tube PVC vous éviteront bien des déconvenues.

MON COUP DE CŒUR Accro au boat depuis un moment maintenant, mon matériel est vraiment soumis à rude épreuve. Dépose dans des étangs partiellement gelés ou entres les herbiers denses, sorties plus que régulières, et j’en passe. Mon choix s’est donc dirigé vers un bon boat, mais surtout un bon SAV. Un passionné de modélisme a développé un magasin dédié aux boat. Moteur Brushless a un rendement de dingue, hélices surdimensionnées, accessoires en tous genres, suivi et sérieux. Vraiment si vous cherchez une bonne adresse AVH bateau amorceur.


STALKING

IS NOT A CRIME

I

L Y A DES VIRAGES DANS UNE VIE QUE TU N’ANTICIPES PAS, MAIS QUE TU PRENDS À L’INSTINCT, ET TU FINIS À L’AFFÛT, EN TRAQUE JUSTE POUR LE KIF DE L’ADRÉNALINE AVEC POUR SEULE ARME... UNE CANNE SOLO SOLO. PENDANT BIEN LONGTEMPS, CETTE TECHNIQUE DE PÊCHE A TAQUINÉ UN PAN DE MON ESPRIT, ET PUIS JE SUIS PASSÉ À L’ACTION PUISQUE C’ÉTAIT FORCÉMENT MON KARMA, TANT LA SENSATION DE LIBERTÉ EST POUSSÉE À SON PAROXYSME.

____________ ROD TANCHO

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TECHNIQUE

LA PRÉPARATION La préparation technique s’impose bien sûr, car stalker rime parfois avec « arracher » un fish d’une zone de sécurité. Le tout est de préparer l’approche avec intelligence. En effet qui dit zone de sécurité dit zone encombrée. La ligne doit donc comprendre une tresse de 25kg voire du crin de mer 60 centièmes, une tête de ligne fluorocarbone de 80 centièmes minimum et un hameçon très fort de fer taille 2, voir moins suivant le gabarit du fish traqué. En rivière on peut devoir partir sur du 2/0. J’entends déjà dire, trop grossier tout ça. Mais le fish ne s’attend pas à être traqué dans ce type de zones, il est donc beaucoup moins méfiant. Laissezles tranquilles diront certains ! j’avoue que la pratique sort des sentiers battus et peut en déranger certains, mais autant donner les explications pour aider à une meilleure pratique, plutôt que de critiquer en laissant tous les intéressés débuter en faisant n’importe quoi...

L’ OBSERVATION Vient ensuite l’observation, elle prend énormément de temps mais va définir la zone du combat pour évaluer au mieux ou le fight va se dérouler tout en minimisant au maximum le risque pour le partenaire. Il faut parfois savoir réfréner ses ardeurs et refuser l’approche d’un secteur trop encombré, même si moultes fishs y sont positionnés.

« IL FAUT PARFOIS SAVOIR RÉFRÉNER SES ARDEURS ET REFUSER L’APPROCHE D’UN SECTEUR TROP ENCOMBRÉ »

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TECHNIQUE

LE COMBAT C’est un moment ultime qui doit être radical. Une canne de 10 pieds, minimum 3 livres et demie s’impose. La brutalité du ferrage et l’objectif principal de réduire la durée de la confrontation, restent les éléments essentiels. Il faut d’emblée provoquer une situation où la carpe sera dans son désavantage pour réduire ses chances. En gros, dès le ferrage frein serré, il faut placer la carpe en position verticale pour qu’elle ne puisse pas prendre de l’élan, faire un travers et se bloquer dans un obstacle.

LE MONTAGE Il sera soit basique avec du pain sur l’hameçon pour pêcher en surface ou soit accompagné d’un petit plomb pour accompagner l’hameçon garni de maïs doux sur le fond. Dans ce cas l’eau doit être transparente pour piquer le fish dès le gobage de l’esche. L’utilisation d’un bouchon de type wagler, peut-être, comme vous l’a expliqué notre ami Damien dans un précédent article, une option intéressante. Je vous laisse vous pencher sur la présentation de son approche très réfléchie dans le carpe magazine numéro trois.

LA SENSATION C’est là que l’essence même de l’art prend tout son sens... comme sur un ring, le stalking se résume par sa finalité en un combat brutal, mais qui doit être géré avec intelligence par respect. Quoi de plus magique que de se déplacer comme un prédateur à l’affût, dont les sens sont exacerbés par l’excitation. La vue est à la recherche du moindre mouvement d’eau en surface. L’ouïe est à l’écoute du moindre indice sonore. L’odorat, vous fait fusionner avec le biotope en se laissant imprégner des effluves de menthe poivrée ou autres parfums enivrants. 26

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TECHNIQUE

LA SEMAINE PASSÉE...

j

’ai pu vivre encore un bon kif de traque comme je les aime. Encore une victime du pain qui a fini dans mon triangle... Je vous fais le topo pour le plaisir : Après une heure d’attente, tapis dans un roncier d’où je surplombais une jolie bordure en contrebas, le braquage allait commencer, sous un soleil de plomb, 36 degrés qu’elle avait dit la blonde de la météo… je confirme, les gouttes de sueur me coulaient en cascade sur le visage mais je ne bougeais pas d’un poil tant le spectacle était magique. Quelques communes brassaient la grève que j’avais pris soin de couvrir de maïs doux, poignet par poignet. Comme un héron j’attendais ma proie, et celle-là, je l’avais bien en mémoire. J’avais pris le temps auparavant d’accoutumer les quelques fishs présents sur cette zone, terrain de jeu parfait pour une extraction en bon et du forme. Ma proie ce jour-là était un amour massif. Mes sens étaient à bloc, et là… le copain était au rendez-vous. Comme j’avais pris le temps de le mettre en confiance au pain pendant plusieurs semaines, le piège s’est vite refermé sur lui. Le petit poucet avait semé, et là c’était l’heure de la récolte. Un vrai trésor en piraterie sauvage. Bien sûr, rien a été facile, puisque j’ai dû sauter par-dessus les ronces pour finir le combat dans l’eau. Petit moment de fraîcheur sympathique et quel souvenir. Évidemment, j’avais tout anticipé puisque j’avais pris soin de laisser à porter de main mon épuisette et mon tapis de réception. Cela m’a permis de rapidement faire les photos dans l’eau et relâcher très vite le poisson, qui est d’ailleurs reparti comme une balle boche.

Pour finir, car on pourrait encore en écrire des pages et des pages, n’oubliez pas de ne rien saccager sous prétexte de se faire une place de pêche, mais glissez-vous plutôt discrètement au travers de la végétation, votre proie en sera d’autant plus mystifiée. Et bien sûr, comme un apache, éclipsez-vous sans laisser de trace...

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En espérant vous avoir fait partager un bon moment de lecture sur la pêche à roder, je vous souhaite de superbes moments de partage entre vous et la nature.

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TECHNIQUE

THE ALPIN GAME ROMAIN OPALA ROMAIN OPALA

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OUS RÊVONS TOUS DE GRANDS ESPACES ET DE LAC QUASIMENT VIERGE, ALPIN OU SEMI-ALPIN, MAIS S’ATTAQUER À CES LACS DEMANDE DU TEMPS, ÉNORMÉMENT DE TEMPS... DES LACS OÙ LES POISSONS SONT PLUS QUE SAUVAGES, OÙ LES PROFONDEURS FONT DISJONCTER LES SONDEURS !! OÙ LES SEMAINES SANS POISSON SONT HABITUELLES. LE POIDS DU FISH N’A GUÈRE D’IMPORTANCE, LE PLUS IMPORTANT EST DE PIÉGER UN POISSON, LA PUISSANCE ET L’ATMOSPHÈRE DE CES LIEUX N’ONT PAS D’ÉGAL ! SOUVENT AVEC 1 OU 2 KM DE LARGE, ET DES SUPERFICIES QUI TOURNENT AUTOUR DES 2000HA, AVIS AUX AMATEURS DE LA PÊCHE SUR LA BERGE D’EN FACE, BIENVENUE DANS L’IMMENSITÉ… REPÉRAGE : Un bon repérage est nécessaire pour s’attaquer au géant ... Le repérage des poissons s’effectue à la tombée de la nuit, l’obsucurité et au lever du jour, pour espérer apercevoir ou entendre des poissons claquer... Pour essayer de localiser ces poissons il faut s’armer de patience, sans oublier qu’elles se déplacent à une vitesse hallucinante ! Les journées à ramer sondeur allumé à chercher les spots potentiels deviendront obligatoires ! Les changements de poste se feront régulièrement suivant l’activité, le niveau du lac, la météo...

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TECHNIQUE SPOT POTENTIEL :

LES BORDURES :

Les spots sont souvent compliqués à trouver, dans des fonds souvent lunaires, des hectares de plage de cailloux, des hectares de plages de sable, ou même des hectares de vase ... Comment aborder ces secteurs qui pour certains ne sont pas productifs ... il faut chercher l’erreur !

Les bordures sont des spots ultra productifs, dans ces géants les poissons naviguent beaucoup dans les faibles profondeurs à la recherche de fruits, glands, écrevisses et toutes nourritures ramenées par le courant et les vagues. Je pêche toujours une canne à gauche une canne à droite pour essayer de tromper un de ces poissons à la recherche de nourriture. Les spots à chercher en bordure sont les arbres qui dépassent de l’eau, les roseaux, les plats dans les falaises, les éboulis etc... pour s’attaquer aux bordures je tiens à préciser qu’il ne faut pas lésiner sur les moyens : un montage super discret est obligatoire et une stratégie d’amorçage s’impose !

STRATEGIE D’AMORCAGE :

JE M’ EXPLIQUE : L’ erreur est le petit tas de cailloux ou le fond dur au milieu de toute cette vase, ou inversement la poche de vase au milieu de tout ce fond dur... c’est ce que l’on appelle les spots nourriciers. Ensuite dans les barrages géants, avant d’être des lacs, il y avait de la vie, des arbres, des maisons, des murs, restanques, routes etc... il faut trouver ces spots qui souvent sont des garde-manger avec les petits mollusques, écrevisses, anodontes, vers de vase... qui sont à proximité !

Les amorçages peuvent faire peur aux poissons s’ils sont mal fait , d’où l’importance de porter un maximum d’attention à cela. J’amorce donc toujours derrière le montage pour éviter aux poissons de nager au-dessus de mon fil, je ne fais jamais de tache, toujours éparpiller mes appâts et avoir du diamètre différent car quand un poisson se nourrit il ne faut pas oublier qu’il ne trouve pas de la nourriture calibrée ! et je ne mélange jamais mes appâts : quand j’utilise les red fish liver ou liver fish ou autre je ne mets jamais de graines avec. Si je mets de la tiger c’est que je pêche à la tiger ! Car pour moi mélanger peut conduire le poisson à manger une seule nourriture, et il ne faut pas oublier que ce poisson pourra tomber sur des rassemblements d’écrevisses, de corbicules, de gammares, anodontes, mais à aucun moment tout cela au même endroit ...

Et dans cet endroit quasiment vierge, les fishs ont des habitudes et des spots précis pour s’alimenter, il ne faut pas oublier qu’ils ont très rarement vu des billes ou des tiger… Un amorçage à côté d’un spot nourricier ne rapportera rien ! les montages et amorçages devront être déposés exactement sur le spot et là l’impossible devient possible...

EXEMPLE SIMPLE : vous n’avez jamais mangé de côte de bœuf, vous vous baladez en forêt et là une table devant vous avec une magnifique côte de bœuf bien présentée, jamais vous ne vous laisseriez tenter alors que si on vous la présente dans votre restaurant favori, vous la goûteriez et la dévoreriez par la suite. carpe magazine

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TECHNIQUE MONTAGE : Le montage est un point sensible, il le faut à la fois être discret et solide ! Pour ça j’utilise pour mes cannes de bordure, 15m de tête de ligne fluorocarbone, un plomb Inline, (plomb carpkmou de Jeff ) une valeur sûre, un plomb qui s’adapte à toutes situations et tout substrat, et un montage D-rig en fluorocarbone .

Pour mes lignes plus profondes je pêche lourd !! j’utilise la tête de ligne en 80 centièmes suivie de 2m de lead-core au raccord tresse nylon. Je dispose une olive de 30g bloquée avec 2 stop flotteur et je passe à un bas de ligne tresse avec hameçon minimum numéro deux , je ne bâcle jamais mes montages, mes lestes et mes appâts ... Pour les appâts j’utilise ma gamme Black Moon Baits red fish liver ou liver fish en multi diamètres sans arôme sans colorant et sans conservateur. L’ essentiel à mes yeux pour piéger ces poissons si méfiants.

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BLACK MOON BAITS

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RÉCIT

A

ALAIN ROUCH ( LE CLOWN )

p rès avoi r p ris un maximum de renseignements aup rès de locaux, je me décide po t rès difficile .

Il est situé aux pieds des Py rénées. C’est un lac de 15 hectares. Les locaux de ma région le connaissent. A p rès il faut savoi r garde r certains envahis . Le site est magnifique, calme et reposant. Il est entouré de collines ve rdo be rge r avec ses moutons . Le matin la cloche de l’église réveille ses habitants à 7 he


à la découverte d’un nouveau lac

our pêche r un lac inconnu réputé

La pêche de nuit y est autorisée. lieux secrets pour évite r d ’êt re oyantes ou l’on peut ape rcevoi r le eures .

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RÉCIT COMMENT S’INSTALLER SUR UN LIEU INCONNU ? Je passe plus d’une heure à observer, écouter s’il y a des sauts qui pourraient trahir la présence des carpes. Je sais que le cheptel est important avec de très beaux sujets. Où aller ? Je n’ai que l’embarras du choix. Mon instinct me dit « à gauche du lac c’est bien». C’est parti ! je prends une petite route qui se transforme en chemin de terre qui m’amène près d’un poste superbe avec le véhicule à 10 mètres. Que demander de plus ! INSTALLATION DU CAMPEMENT

PREPARATION DE MA PÊCHE

Je commence par installer mon biwy pour ne pas subir les caprices d’une météo instable. Je monte également un petit barnum qui me sera utile le soir quand il y aura de l’humidité et peut-être une forte pluie. Le bateau n’étant pas autorisé, c’est à l’aide de ma canne marker que je prospecte mon poste. Je cherche les zones dures, les herbiers, les hauts-fonds. Ce lac ne dépasse pas les 200 mètres en largeur. Je vais placer mes montages à différentes distances pour intercepter les mémères qui doivent naviguer sur ce plan d’eau tout en longueur.

Le fond ne dépasse pas les 4 mètres. Il est propre, pas trop de vase, des herbiers par endroits. Après un sondage minutieux je choisis des zones dures qui sont derrière des herbiers. Je vais utiliser des bouillettes denses FUNFISHING tiger/chocolat de couleur blanche. Cette bouillette hautement attractive avec cette couleur claire dans 4 mètres est la bonne solution question visibilité pour nos amies Mes 4 montages sont placés en spot. Je rectifierai suivant les départs. Je vais pêcher au fond avec une seule bouillette. Pas de pop up, ni de montage en bonhomme de neige.

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MA PREMIERE JOURNÉE J’ai commencé ma pêche vers 16 heures. Après 3 heures écoulées, un premier départ avec une splendide miroir de 16,500 kilos. Ça démarre bien. Dans la nuit quelques tirées, pas d’autre départ. Une nouvelle journée commence avec un vent d’ouest qui provoque des vagues assez fortes. Il y a des rafales de 60km/heure. Je sais que c’est souvent bon signe pour les départs. Je ne m’étais pas trompé, 3 carpes et un amour blanc viendront me rendre visite. Des poissons magnifiques, avec des bouches saines et d’un poids respectable. Les journées suivantes c’est un peu plus compliqué. La météo fait le yoyo, les nuits sont fraîches. Dans la journée le vent passe d’est à ouest. Les carpes hésitent à s’alimenter. Nous sommes en période de fraye. L’eau ne dépasse pas les 15 degrés. Il manque 2 à 3 degrés pour que le processus se mette en place. J’ai beau chercher, sonder, changer mes spots de place, c’est compliqué. Quand un lac est sur off il suffit de compter les campements présents et on a tout compris.

UN AMORCAGE PARTICULIER Je prépare des pellets de 7mm qui contiennent une bonne quantité d’huile. Je les mélange avec une farine FUNFISHING ( Mango N’Butyric) hautement attractive et digeste. Les différentes granulométries ( fine, moyenne, grosse) permettent aux ingrédients de « travailler» à la fois immédiatement, mais, aussi dans la durée. Je complète le mélange par quelques bouillettes broyées Tiger/Chocolat. Le tout est humidifié en forme de boules qui seront propulsées à l’aide de ma canne à spomb. Environ 3 boules par spot à chaque amorçage.


PÊCHE COMPLIQUÉE, BILAN POSITIF J’ai découvert un lac enchanteur, un paysage superbe. La nature m’a fait découvrir de prés un oiseau ( GEAI) qui est d’habitude sauvage, difficile à approcher, qui venait tous les jours, matin et soir se poser sur l’arbre au-dessus de mon biwy. Les carpes ont été difficiles à cerner, mais j’ai obtenu un excellent résultat avec plusieurs sujets bien dodus. La cerise sur le gâteau une commune de 21 kilos qui m’a donné beaucoup de fil à retordre pendant une vingtaine de minutes. Ma méthode a bien fonctionné ( amorçage, bouillettes, spots sur les zones dures derrière les herbiers. «C’est une certitude, j’y reviendrai à l’automne.» ALAIN ROUCH dit LE CLOWN


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« N’oubliez jamais que n’importe quelle esche placée au bon endroit sera toujours plus prenante qu’un appât miraculeux placé au milieu de rien ! »

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LES CONSERVATEURS

Renault éric


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A CONSERVATION DES BOUILLETTES A POUR BUT DE PRÉSERVER LEURS PROPRIÉTÉS GUSTATIVES ET NUTRITIVES, AINSI QUE LEUR TEXTURE ET LEUR COULEUR. ELLE A AUSSI POUR BUT DE CONSERVER LEUR COMESTIBILITÉ EN RETARDANT LA CROISSANCE DE BACTÉRIES ET MICRO-ORGANISMES... MÊME INVISIBLES.

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ous allons donc essayer de démocratiser avec ces quelques lignes les différentes méthodes de conservation de nos appâts fétiches. Pour les novices cela pourrait être rébarbatif et pour les puristes pas assez approfondis ? mais nous allons tout de même essayer d’être concrets et concis, avec une dose de pragmatisme et quelques astuces. Nous n’aborderons pas les méthodes de conservation par fermentation alcoolique, par fermentation lactique, par immersion dans des vinaigres ou des huiles, par surgélation, par irradiation, par stérilisation, par fumaison ou rajout de probiotiques

entre autres… Ces méthodes étant fastidieuses à mettre en œuvre ou non adaptées à la préparation de nos boilies. Nous ne traiterons pas non plus le sujet de l’adjonction de certaines molécules chimiques dédiées au secteur de l’agroalimentaire, tels que les antioxydants, certains acides, les texturants comme les sorbates, les sulfites, certaines vitamines, j’en passe et des meilleurs tellement ils sont nombreux. Nous laisserons cela aux professionnels au risque de mettre en péril nos compagnes de jeux par des expériences scabreuses. Les modes de conservation se déclinent en deux parties, les procédés physiques et les procédés chimiques. CARPE MAGAZINE 41


TUTOS COMMENÇONS PAR LES PREMIERS Le refroidissement des appâts réduisant l’oxydation à court terme comme l’occultation de la lumière, la conjonction des deux vous permettra de gagner quelques jours, mais la méthode a ces limites.

LA CONGÉLATION C’est une très bonne solution, mais il faut avoir un congélateur dédié, ou un arrangement tacite avec votre moitié pour squatter l’appareil familial. «Mais attention des fois le pain a un petit goût de scopex, voire pire !» Il restera la question de la quantité à décongeler et la fameuse question de la re-congélation des appâts non utilisés…

METTRE SOUS VIDE ? La mise sous vide est conditionnée par la machine que vous utilisez. Plus la machine est puissante et plus la conservation sera longue, même si cela déforme un peu les billes, voire beaucoup avec des appâts moelleux. Il reste la mise sous atmosphère contrôlée avec des gaz neutres ou des pompes sous vides avec des récipients à valves mais cela reste fastidieux ou pour du court terme ou des petits volumes (pompe à pellets). On arrive cependant suivant les mix(s) à conserver certaines bouillettes quelques mois, sous-vide et à l’abri de la lumière.

LE SEL La conservation par le sel est une solution pérenne, en mettant les billes dans un sceau avec du gros sel alimentaire, mais il reste des inconvénients, le sel pompe l’humidité dans les billes ce qui peut les durcir un peu.

LA SAUMURE La saumure est pour moi la meilleure solution pour la salaison, on sature un récipient d’eau tiède avec du sel ou des sels, on y plonge les bouillettes une fois séchées après cuisson et on refait sécher les calots. Cette petite croûte salée qui enrobe nos sphères va les protéger de l’oxydation. Petite astuce : on peut aussi aromatiser la saumure ou remplacer le sel par du sucre mais il faudra savoir gérer le côté collant de l’histoire. ▶ 42 CARPE MAGAZINE


TUTOS LA DÉSHYDRATATION

LES ÉPICES

La déshydratation est un procédé étonnant par la durée possible de la conservation (des années), mais sa mise en oeuvre reste compliquée pour les gros rouleurs. Le séchage est primordial, doucement mais sûrement dans un environnement contrôlé en hygrométrie au risque de voir verdir ou blanchir nos bonbons. Une ventilation mécanique contrôlée hygroréglable est conseillée, ou un local bien sec et ventilé mais pas trop sec au risque de voir les billes se fendre, il faut donc gérer le séchage jusqu’à déshydratation complète.

Certaines épices ont un pouvoir antifongique intéressant tel que l’origan, la sauge, le clou de girofle, le thym, la cannelle ou l’ail… En huiles essentielles cela donne de bons résultats mais attention au surdosage, ail en poudre et cannelle sur un mix non carné donnent de bons résultats en matière de conservation et ont d’autres vertus qui pourraient faire l’objet d’un autre article. ▶

Cette méthode a quelques inconvénients et quelques avantages, les billes dépourvues d’eau sont très légères et donc pas très pratiques en eau courante, par grand vent ou pour cobrater à une certaine distance, mais elles seront un allié redoutable sur une dépose sur un fond vaseux, voire mou ou sur certains indésirables. Ne vous inquiétez pas, les carpes ingèrent ces petits cailloux comme les autres appâts, il vous faudra cependant forer vos esches car leur dureté ne vous permettra pas d’y enfiler une aiguille. Venons-en a la deuxième partie de notre exposé, ou l’adjonction de certains produits actifs ou pas vont pouvoir nous aider dans notre quête de conservation. Tous ces produits sont à utiliser avec précaution et sachez que le mieux est l’ennemi du bien en surdosant les conservateurs aussi naturels soient-ils, vous pourriez créer un répulsif.

ANTIFONGIQUE NATUREL L’extrait de pépins de pamplemousse est très intéressant, car c’est un puissant antifongique couplé à un antibactérien reconnu et lui aussi à d’autres vertus à approfondir. Il a cependant un petit inconvénient, il n’est pas thermostable et ne supporte pas les températures normales de cuisson, celles que nous utilisons pour nos appâts... à moins que vous envisagiez de faire une cuisson basse température. Je vous recommande donc quelques gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse en nappage des bouillettes à froid en assemblage avec un booster ou un liquide de trempage.

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TUTOS LE SORBATE L’adjonction de sorbate de potassium dans le mix diminue fortement les risques de contaminations des appâts, ordinairement utilisé dans la conservation du vin, des sauces il est préconisé à 10 g par hectolitre pour le vin mais certains marchands de produits à destination des rouleurs préconisent de 5 à 15 grammes par kilo de mix sec ce qui me semble énorme, je conseillerais un maximum à 5g au kilo. Ce produit ne m’a jamais vraiment inspiré personnellement, mais il a le mérite d’exister.

L’IMPACT DU PH Le Ph a aussi une grande influence sur de développement le la faune microbienne, en dessous d’un Ph de 4 à 4,5 pas de contamination possible, donc cela reste une solution par l’adjonction dans votre mix d’un acide. Le produit le plus connu est l’acide acétique mais on peut jouer avec l’acide ascorbique, l’acide citrique, l’acide tannique…

LE MONO-PROPYLÈNE GLYCOL Nous arrivons à mon chouchou ou plutôt mes chouchous, je vous présente : le mono-propylène glycol ou MPG. Ce produit n’a pas bonne presse chez les pêcheurs et cela a bien arrangé du monde depuis de nombreuses années, moi le premier car ce produit est très très pratique, mais argumentons... Mal aimé, pourquoi ? Son nom peut-être qui pourrait être associé à l’éthylène glycol qui est un poison toxique. Le mono propylène glycol ou MPG est issu de la pétrochimie est utilisé dans beaucoup de domaines suivant sa pureté. On le retrouve dans les systèmes de refroidissement, dans des bases en peinture, dans les arômes (base glycérol), dans les cosmétiques, dans les médicaments et dans beaucoup de produits alimentaires que ce soit aussi bien pour l’alimentation animale qu’ humaine. On soigne même les vaches laitières atteintes d’acétose (manque de production de lait ).

Méfions-nous quand même des différences de Ph car cela peut-être à double tranchant quant à vos résultats, mais on pourrait en faire un débat ou un article également sur le Ph.

Pour le MPG qui nous intéresse on va aller vers le propanédiol 1.2 destiné à l’alimentation, la cosmétique ou la pharmacopée. Ce produit n’a que des qualités, il est antifongique, émulsifiant, sucre lent donc énergisant et agent de texture qui garde le moelleux à nos billes. Il a longtemps été un secret de polichinelle dans le métier des appâts, on en retrouve partout, dans les arômes, les dips, les boosters, les billes, les graines cuites préparées etc… Pour ceux qui pourraient être encore réticents il est hydrosoluble et ne marque pas le milieu et pour les plus sceptiques on trouve même du propanediol 1.3, 100% biosourcé à base de glucose et amidon de maïs. Croyez-moi, 80 à 100ml par kilo de mix sec suivant les farines et vous n’aurez plus à vous soucier de vos appâts pendant plusieurs mois ou en longue session dans de mauvaises conditions. En conclusion, je vous conseillerais de prendre une bonne poudre d’oeufs pasteurisée pour éviter les contaminations des ovoproduits, de prendre soin de votre atelier roulage avec un nettoyage rigoureux des machines, travailler avec des produits frais et faire confiance à un très bon propanediol pour une conservation optimale sans mauvaises surprises. Vous trouverez du MPG à tous les prix mais pas de même qualité, certains sont amers et ont une forte odeur, d’autres sont plus suaves même doux, voire sucrés. Bon roulage et bonne déroule.

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BENJAMIN BOUISSEREN

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E SUIS QUASIMENT CERTAIN QUE LA TRANSMISSION DE CETTE PASSION N’EST PAS DÛ AU SIMPLE HASARD MAIS QUE POUR UNE MAJORITÉ D’ENTRE NOUS, ELLE EST TRANSMISE DEPUIS LE PLUS JEUNE ÂGE, DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION... MON PÈRE ET MON ONCLE M’ONT TRANSMIS LA PASSION ET LE RESPECT POUR LA NATURE ET CELA DÈS MES PREMIERS PAS.

ous sommes pendant l’été 2019 et je pense qu’il est temps pour moi de montrer à mon fils ce qu’est réellement ma vie de passionné et surtout lui dévoiler dans les moindres détails le pourquoi de mes absences à répétition... Mon fils n’a alors que 3 ans et demi et il est dans l’âge appelé «touche à tout». Il est éveillé par tout ce qu’il voit, tout ce qu’il touche et surtout, il est dans ce fameux créneau où les enfants s’intéressent à la moindre chose en posant des tonnes de questions. C’est bien cela qui nous intéresse car pour découvrir notre univers, rien de mieux qu’un enfant désireux

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d’apprendre et comprendre en recherche incessante d’ouverture sur le monde. Depuis des mois nous préparons cette sortie et pour donner un côté aventure entre copains à mon fils, mon binôme Nours nous accompagne ainsi que son fils âgé de 5 ans. NE RIEN LAISSER AU HAZARD Pour cette session très particulière, rien ne doit-être laissé au hasard car nous devons leurs offrir tout le confort nécessaire pour assurer leur bonheur et peut -être grâce à celà, les rendre accrocs à notre mode de vie dans les futures années ! ...


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Doit-on se confronter à l’immensité des géants en les émerveillant de paysages aux couleurs fabuleuses avec le risque de ne probablement pas faire de poisson ?

Doit-on se confronter à l’immensité des géants en les émerveillant de paysages aux couleurs fabuleuses avec le risque de ne probablement pas faire de poisson ? Ou doit-on se contenter d’un espace plus petit qui sera tout aussi magnifique et où nous pourrions peut-être plus facilement leur montrer un maximum de poissons et pourquoi pas les faire participer à nos prises ? Des questions légitimes auxquels se rajoutent plusieurs critères comme par exemple le choix du poste... Celuici se fera pour le confort en priorité et non pour la pêche pure, ce qui rajoute encore une difficulté. Pour ma part, mon souhait premier est de ne pas me rater car je veux créer une relation très intime avec lui et je veux me rapprocher un maximum de lui. Je sais que pour celà, il faudra que la pêche ne soit pas toujours

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au premier plan et que je devrai moi-même faire quelques sacrifices niveau halieutique. Bref, je sais déjà que cela ne sera pas une mince affaire car, comme tous passionnés, il est difficile d’être au bord de l’eau sans penser à poser les cannes... Je rajoute donc à mon listing de critères déjà bien rempli d’autres paramètres essentiels pour vivre pleinement notre aventure. Le poste devra avoir un espace suffisant pour jouer, de l’ombre sur celui-ci sera très importante aussi et le top serait que les fonds devant nous permettent de laisser les enfants se baigner à moindre risque... Autant de choses qui permettront à mon fils et son copain de profiter au mieux de cette excursion. Vous l’aurez compris je pense, mon but est de trouver une complicité père/fils et non un trophée halieutique. ▶ CARPE MAGAZINE

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RÉCIT Pour cette première, nous n’avons pas de temps imparti. Nos enfants seront les seuls maîtres du temps et ils détermineront eux-mêmes jours après jours s’ils veulent continuer l’aventure ou rentrer à la maison. Nous en avions parlé avec mon binôme bien avant et nous étions d’accord sur le fait que si un seul de nos enfants désiraient rentrer, la session prendrait fin instantanément même si cela venait à arriver le lendemain de notre arrivée ! La priorité c’était eux et non nous et notre pêche ! Si nous voulions les faire adhérer, il ne fallait surtout pas les forcer à quoi que ce soit...

Nous voilà à la mise à l’eau de notre destination et les enfants sont excités comme pas possible. J’avoue que ce début de session est assez compliquée à gérer pour moi. Je suis de nature très protecteur avec mes enfants et devoir préparer le matériel tout en ayant un œil attentif sur mon enfant qui saute et court partout au bord de l’eau sans savoir nager me fait déjà craindre le pire... bref, je n’ai pas le choix que de lui laisser un peu plus de liberté car c’est aussi ses vacances après tout !

LE DÉPART : Bateaux gonflés, matos chargé nous voici partis à l’aventure en recherche d’un poste 4 étoiles... Sur le zod, mon fils est très attentif à tout ce qui se passe et il écoute les moindres consignes que je lui donne. Je finis même au bout de quelques minutes par le laisser naviguer l’embarcation ! Vous auriez vu ses yeux qui brillaient de joie ! C’était juste un moment exceptionnel et c’était bien ce genre de partage que j’étais venu chercher avec lui ... Une trentaine de minutes plus tard, nous voilà arrivés sur un secteur où un poste semble avoir toutes les caractéristiques nécessaires. Nous débarquons tous pour voir cela et les enfants nous on clairement fait 48 CARPE MAGAZINE

comprendre qu’ici, ils seraient très bien ! Nous commençons donc à tout décharger sur la berge avec comme priorité, le montage du bivouac. À ma grande surprise, mon fils reste à mes côtés et demande si j’ai besoin d’aide pour décharger au lieu d’aller vadrouiller avec son copain. Je lui donne des choses légères qu’il s’empresse de ranger sur la zone que nous avions définie. Depuis que nous sommes partis de la mise à l’eau, son regard a changé. Je peux lire la fierté sur son visage quand il me regarde et ses yeux me disent :


RÉCIT me questionne sur tout, dans les moindres détails de la dépose sur le spot jusqu’au retour sur la berge, où il me posera encore des questions comme «c’est quoi le petit truc que tu as accroché sur le fil, pourquoi ça sonne?» Il parlait du swinger et du détecteur et je lui ai évidemment répondu ce que c’était et surtout à quoi cela servait !

«papa tu as vu, je t’aide je suis un grand ! J’espère que tu es fier de moi» ▶ Je penses que tous les pères du monde savent de quoi je parle et que comme moi vous avez craqué littéralement face à ce regard ! Fin d’après-midi, le bivouac est installé et il est maintenant temps d’aller tendre les lignes. Encore une fois, Liam veut participer et c’est donc avec plaisir que je lui explique comment nous allons faire. Nous partons poser les cannes et il

La fin de journée est proche et il est maintenant temps de se relaxer. Nous proposons aux enfants une baignade et forcément les voilà heureux ! Lors de notre choix de poste nous voulions si possible une pente douce pour eux et nous avons trouvé la perle rare ! Les enfants ont pieds sur des dizaines de mètres et peuvent jouer sereinement... Tout le monde s’est bien défoulé et nous allons pouvoir entamer le début de soirée convenablement... Les enfants sont posés sur les beds en train de regarder un film sur la tablette, de notre coté nous nous apprêtons à préparer le repas car il sera bientôt l’heure pour eux d’aller faire une bonne nuit de sommeil. Nous ferons un poisson dans la nuit mais cela ne les aura pas réveillés. Le lendemain nous ferons la séance photo avec eux et ils seront ravis de voir ce superbe poisson, le caresser et l’observer sous tous les angles... Pour le relâcher, mon binôme propose aux enfants de se baigner à côté du fish et ils ont adoré ! Ce poisson sera la seule carpe de notre séjour mais nous ferons pas mal de silures et nous aurons profités de cette occasion pour leurs inculquer le respect de toutes les espèces ! Les jours passent, les enfants se régalent sans avoir le moindre signe de fatigue ou sans être lassés. Pour notre plus grande joie lors de cette première expédition, ils ont adorés et c’est nous qui avons dû leurs dire que nous devions rentrer et surtout leurs expliquer qu’au bout de 10 jours nous n’avions plus la logistique nécessaire pour tenir plus longtemps ! Je vous laisse imaginer notre satisfaction ! CARPE MAGAZINE 49


Depuis cette première session et ce premier apprentissage, mon fils me suis partout à la belle saison et c’est lui même qui est demandeur pour m’accompagner ! Cette première expérience lui à ouvert les yeux sur la nature et le respect de la faune et la flore. Depuis, il m’a suivi sur 3 grosses sessions de 10 jours et bien sûr il me suis chaque été lors de toutes mes sorties avec à chaque fois l’envie de rester au bord de l’eau et ne jamais rentrer... Nous partageons énormément ensemble et cela me permet de lui apprendre énormément de choses aussi bien sur les techniques de pêche que sur l’environnement qui nous entoure.

Prochainement, je vous raconterai d’autres aventures que nous avons partagé ensemble pour mon plus grand bonheur.... Encore un peu de patience et il pourra me suivre en toutes saisons mais pour l’instant, il est encore un peu petit pour se risquer au froid des nuits hivernales...

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La référence des bateaux pneumatiques depuis 2013. la marque 20 ÀGoldpartirBaitsdesera2022, détenue par la 22 société Boat Solution France. L’ensemble de l’équipe restera identique et les bateaux destinés à la pêche de la carpe seront toujours sous l’effigie Gold Baits. Cependant, Boat Solution France proposera sous cette nouvelle enseigne des nouveaux produits exclusivement destinés à la pêche du carnassier mais également à la plaisance. Découvrez nos bateaux dans notre showroom d’exposition dans le centre de la France ainsi que sur les différents salons.

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RÉCIT

MA PREMIERE VRAA IE SAISON EN SEINE 52

MEDHI LIRA


Il y a quasiment un an jour pour jour, ma saison de pêche allait prendre une autre tournure ! J’ai presque toujours habité très proche de la seine, mais ne l’avais jamais «réellement » pêcher jusque-là. Je me baladais très souvent avec mes chiens sur les chemins appelés <<chemin de halage>> longeant ce fleuve, souvent sur plusieurs kilomètres.

J’

avais donc pu observer et repérer de longs moments ce qui se passait sur la surface et/ou sous la surface de l’eau à différentes périodes de l’année et à différents moments de la journée. L’envie de pêcher plus sérieusement ce fameux fleuve me traversait donc très souvent l’esprit pour plusieurs raisons, le côté assez magique et mythique de ce fleuve, les poissons qui y nagent, les sensations que peuvent procurer la pêche sur ce genre de type d’eau, mais aussi et surtout le fait que les pêcheurs y soient peu nombreux, tout ce que j’aime en fait ! Mais malgré ça, je tardai à me décider... Peut-être et sûrement parce qu’à ce moment précis, la pêche en fleuve était quelque chose qui m’était totalement inconnu et que je découvrais seulement. Disons simplement, que cela

ne s’improvise pas vraiment et que çà ne m’inspirait pas forcément confiance ! Puis un jour, au début du printemps 2020, comme a mon habitude, je suis allé me promener le long de la Seine, mais cette fois avec l’objectif de trouver un spot, pour le préparer et y prévoir quelques pêches. Je longe le quai, puis j’arrive sur un genre de ponton surélevé à 5/6mètres audessus de la Seine, un spot idéal pour me permettre d’observer de la meilleure des façons ce qui ce passe en-dessous. La bordure est peu profonde et les herbiers sont omniprésents. je scrute un peu et là quelque chose ne tarde pas à interpeller mon regard ! Quelque chose de blanc en plein milieu des herbiers ! Une koï ?! Ça bouge non ? L’angle et les herbiers me permettent à peine de l’apercevoir, donc je me déplace... par chance entre temps elle s’est mise un peu plus a découvert et là que vois-je ?! Une koï totalement blanche sans aucune écaille d’une autre couleur !! Des proportions plus que correctes, un poisson que j’estimerai dans l’eau et à vue d’œil à 6/8 kilos minimum ! Je reste là en train de l’observer au milieu de ces énormes herbiers, ne se déplaçant presque pas, à croire qu’elle attendait que je puisse la contempler ! Je trouve tellement plaisant de voir évoluer un poisson dans son milieu, mais alors un tel poisson ici, ça a tout chamboulé dans ma tête. CARPE MAGAZINE

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RÉCIT En continuant mon chemin, j’arrive sur un autre ponton identique au précèdent et là il ne m’a suffi que de baisser les yeux pour apercevoir non pas un mais plusieurs poissons, dont quelques poissons aux très grosses proportions ! Plus aucun doute, ce spot j’allais le trouver et ce fleuve j’allais commencer à le pêcher comme il se doit. Je repars donc le long de ce chemin non pas avec l’espoir de voir des poissons cette fois, mais de trouver un spot qui me paraît être prometteur. Après quelques minutes de marche et quelques spots plus tard, je finis par tomber sur quelque chose qui me plaît fort bien, assez en contrebas et feuillu pour y être tranquille et pas trop à la vue d’autres pêcheurs pas très respectueux des autres qui n’hésiteraient pas venir mettre les pieds sous la table une fois le poste préparé, même si les pêcheurs plus particulièrement les carpistes se font rare ici. Plus aucun doute ce sera sur ce spot que je commencerai à pêcher, après y avoir déversé un peu de billes régulièrement. C’est reparti cette fois direction la maison, l’objectif du jour est plus qu’accomplit. Avec ce que je venais de voir, des films étaient en train de se produire dans ma tête, je n’ai d’ailleurs pas su attendre plus tard que le soir même pour venir y distribuer quelques kilos de bouillettes. J’y suis retourné chaque soir amorcer vers la même heure, durant 3/4 jours, puis l’envie était tellement forte qu’au bout de trois j’y suis retourné tendre les cannes. J’arrive sur le spot vers 20h, nous sommes au mois de juin donc il fait encore bien jour pour m’installer, les journées sont longues et ça c’est plutôt agréable. Les cannes sont posées et les spots sont correctement amorcés, je suis tranquillement posé sur mon level à contempler la surface depuis un moment maintenant sans qu’il se passe quoi que ce soit. Vers minuit, un puissant run perce le silence de la nuit, je prends contact et je combats un poisson qui a plutôt l’air convaincu de ne pas vouloir coopérer, mais il finira quand même dans l’épuisette. A cet instant, je vois tout de suite qu’il s’agit d’un poisson aux proportions plutôt généreuses. Je finis de m’occuper du poisson, puis de remettre immédiatement la canne à l’eau. Chose faite, je peux désormais me retourner sur le bed pour 54

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RÉCIT finir ma nuit, m’endormir pour quelques heures, avant d’être réveillé par les premières lueurs du jour. La nuit est finie, c’est le petit matin et il ne me reste plus que quelques heures de pêche à peine, avant de plier pour aller travailler. Il n’y avait pas eu d’autre touche depuis le poisson capturé en début de nuit, mais de toute manière ma pêche était faite et je n’en demandai pas tant. J’y suis revenu deux jours plus tard pour y faire une nuit où je n’aurai pas fait une seule touche. J’ai continué de venir y distribuer des appâts, puis j’y suis revenu la semaine d’après. Plusieurs nuits s’en sont suivies sans que je ne retouche un seul poisson. Malgré ce poisson touché dès la première nuit quelque chose n’allait pas. Une remise en question s’imposait, ainsi qu’un changement d’approche et de stratégie. Une nouvelle semaine commence, j’y suis... de retour pour une nuit, où cette fois je toucherai trois poissons, dont deux sur la même canne. Les nuits se sont enchaînées et les résultats étaient plutôt constants. Et pour ça, il aura fallu que je déplace mes cannes chaque nuit pour chercher ou passaient le plus souvent les poissons et à quels endroits les cannes faisaient le plus de touches. Une fois les spots qui me paraissaient être les plus productifs étaient trouvés, il fallait les entretenir mais surtout y remettre les cannes le plus précisément

possible à chaque pêche et chaque lancer. J’ai continué de la pêcher et de m’y tenir jusqu’au mois d’octobre et elle me l’aura plutôt bien rendu ! Durant ces trois mois j’ai eu la chance d’y faire plusieurs nuits par semaine, et de capturer un nombre de poissons largement satisfaisant à mon goût, dont quelques poissons que je ne suis pas prêt d’oublier, comme le dernier poisson que j’ai capturé sur ce spot cette saison-là, une grosse miroir de 24+. C’est une fois de plus la preuve que la motivation et la régularité sont très souvent des gages de réussite. Tout ça pour conclure en disant que la pêche en fleuve ne s’improvise pas, mais qu’en se donnant les moyens elle se trouve, mais surtout que la précision n’est à négliger sur aucun type d’eaux, pour moi elle est souvent tout aussi importante en courante qu’en eau close, si ce n’est...peut-être plus.

<< la pêche en fleuve ne s’improvise pas... mais en se donnant les moyens elle se trouve. >>

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session printanière en rivière

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ÉBUT MARS, AVEC MON POTE J.C ON SE CALLE UNE SESSION D’UNE SEMAINE DÉBUT MAI, DU PREMIER AU HUIT. L’ÉTERNEL DILEMME COMMENCE : ON VA OÙ, LAC, FLEUVE, RIVIÈRE ? ÉTANT TOUT DEUX PASSIONNÉS DES EAUX COURANTES, COMME UN ACCORD, NOUS DÉCIDONS DE PASSER NOTRE SEMAINE EN RIVIÈRE...

Mathieu Lamette LA PRÉPARATION O n passe alors du temps sur google Earth, maps, à

la recherche d’une rivière sauvage, sans accès, mais surtout hors circuit carpiste, pommée au milieu de nulle part. Entre temps, CASTEX nous met le couvre-feu et rayon de 10km jusqu’au 3 Mai. Ça nous fera donc 5 nuits au lieu de 7 avec un départ dès le lundi 03 Mai à 05h00 du mat. Les semaines passent, et la préparation avance. Entre l’achat du tackle et la préparation des appâts ça passe vite. Je prépare mon mix à base de pellets broyés, foie, Robin Red et Ail. Niveau quantité, ça me fera 70kg de billes, complétées de 25 kg de noix tigrée. 56

CARPE MAGAZINE


RÉCIT LE DÉPART Lundi 03 mai, 05h00, le contact est mis direction l’aventure avec dans la tête autant de questions que de rêves. Les poissons auront-ils frayés, serontils dans les faibles profondeurs ? Allons-nous les trouver ? Seront-ils mordeurs ? Si on tombe sur les fishs, est-ce que j’ai pris assez d’appâts… Bref, les questions que l’on se pose tous en fait.

Vers 13h30, on remonte aux voitures pour charger les zods et manger un peu. On fera alors la rencontre de Tony, un pêcheur de carpe avec qui je sympathise très vite. En plus d’être super sympa, il est super respectueux (ça fait du bien de voir ça entre pêcheurs), il nous demande ou on va pour ne pas se gêner. Lui décide d’aller en amont de nous, juste en aval des radiers…. Du coup, notre 2ème option c’est mort. Pour faire simple, de lundi soir à mercredi matin, on passe 2 nuits sur des spot amorcés 24h à chaque fois sans la moindre touche, à plier et monter nos campements et charger / décharger notre matos encore bien trop volumineux. Chaque jour de 10h à 16h, on traque, sonde, gratte le fond, analyse les substrats avec l’aquascope dans les arbres morts. On ne trouve pas un fish, pas un grouinage, nos appâts ne disparaissent pas. Mercredi, on sonde un grand virage avec un radier qui prend les 3/4 de la rivière provoquant une veine de courant de 5m de large formant un passage obligé pour les carpes. On y voit quelques grouinages pas très frais, des herbiers partout sur le plateau. Ça nous remonte le moral à bloc. Les cannes sont réparties en périphérie du plateau, dans la veine d’eau et dans un gros arbre mort / berge d’en face formant un contre-courant, le tout accompagné de 2 poignées d’appâts pour commencer.

On arrive au bord de l’eau vers 09h30. La zone est magnifique, un grand virage avec des radiers en amont. On sort un bateau, le thermique, l’échosondeur et des appâts. C’est parti pour une matinée de repérage. Nous sommes étonnés de voir que l’eau n’est qu’à 13,6°. Vu la météo des semaines passées, c’est certain que les fishs n’ont pas encore frayés. En arrivant sur les radiers blindés d’herbiers, on scrute la moindre nageoire. A part 2 ou 3 brèmes, on ne voit aucune carpe, pas de grouinage. Ça fait plusieurs kilomètres d’alternance de radiers et de zones, 2m de profondeur, toujours le même constat, c’est mort dans le coin. On décide de redescendre en aval de la mise à l’eau. La rivière y est plus profonde, avec une moyenne de 3.5m et de gros arbres morts à de nombreux endroits. On hésite entre les alternances de radier et la zone en aval plus profonde avec de nombreux obstacles. C’est parti, nous ferons la 1ère nuit en pêchant au spot dans les arbres, tout en amorçant un secteur pour le lendemain au cas où. CARPE MAGAZINE

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cit

Le jeudi matin, toujours rien, nos spots n’ont pas bougé. Avec tous les repérages effectués, le constat est simple, aucun fish sur plusieurs kilomètres. On décide alors de remonter dans les alternances de radiers, avec en tête que les poissons peuvent être en attente d’y monter dès que la température montera. Il nous reste alors 2 nuits. Dans la nuit de jeudi à vendredi, on fera notre première carpe, un silure et une tanche. On dirait bien qu’il y a du monde ici. Vendredi soir vers 20h, on fait notre 2ème miroir. On est confiant pour notre dernière nuit, les poissons sont dans le secteur. Dans la nuit, j’ai un dernier départ, mais malheureusement mon bas de ligne en monofilament de 60lbs explose en plein milieu… Dégouté, on aurait pourtant bien mérité un bon fish, ça paraissait costaud. Samedi matin, on remballe le matos pour rentrer. Les sentiments sont partagés entre le fait d’être passé à côté de notre pêche mais de l’avoir sauvé quand même. Avec ce fish perdu la dernière nuit, qui peutêtre nous aurait fait oublier les moments de galère, comme le matin où on se fait réveiller sous une pluie battante par le proprio du champ qui nous demande de déguerpir de suite...

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Pour conclure, et faire un retour d’expérience, nous avons passé 5 nuits en pleine nature, à traquer les poissons entre potes sur une rivière inconnue pour nous, sans avoir aucune info. C’est le jeu, nous aurions pu aussi partir sur un lieu connu mais l’aventure n’aurait certainement pas eu le même gout… « C’est aussi ça la pêche.» Si je peux me permettre de vous donner 2 conseils pour vos sessions printanières en rivière, c’est tout d’abord de suivre votre instinct, puis de commencer par chercher et pêcher les secteurs aux alentours des radiers, même si vous ne voyez pas de poissons… En tout cas, c’est ce que je ferai l’année prochaine. Du coup, je rentre avec pas mal d’appâts, une fierté de n’avoir rien lâché et 2 magnifiques miroirs sauvages. Je vous souhaite de prendre du plaisir au bord de l’eau et s’il vous plait, respecter la nature et les poissons, Peut-être à un de ces jours au détour d’un virage.


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APPÂTS

POURQUOI

LA SPIRULINE À LA PÊCHE ? Thomas Soltani

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ans les grandes lignes, la spiruline est un complément alimentaire 100 % naturel, particulièrement apprécié par les sportifs pour ses propriétés antioxydantes, son fort taux de protéines (3 fois supérieur à la viande de bœuf), ses 18 acides aminés, vitamines, minéraux, etc. Autant d’éléments dont sont censées raffoler les carpes.

Mais la spiruline c’est quoi exactement ? La spiruline, ou Arthrospira platensis, doit son nom à sa forme en spirale. Elle appartient à la famille des cyanobactéries et se présente sous la forme d’une algue de couleur bleu-vert. Qualifiée de microalgue en raison de sa très petite taille, elle mesure en moyenne 0,2 mm seulement. Malgré son volume microscopique, elle représente une véritable mine de nutriments. On la retrouve sur le marché sous forme de poudre, de paillettes, de comprimés ou de gélules. La spiruline est présentée par l’OMS et l’Unesco comme le meilleur aliment pour l’humanité au 21ème siècle et l’aliment le plus complet de demain. En effet, aucun autre aliment ne concentre autant de propriétés dans un si petit volume. Présente sur Terre depuis plus de 3 milliards d’années, elle se développe naturellement dans les eaux douces et chaudes du Tchad, du Mexique et d’Inde, entre autres. Ce n’est que récemment que les États-Unis, la France et certains pays d’Europe ont développé sa culture. De nombreuses études ont été menées à travers le monde sur l’efficacité de la spiruline pour combattre la malnutrition avec des résultats très positifs. Source: spirulineandco.fr (somaïa)

Comment j’ai intégré la spiruline dans ma pêche ? J’ai immédiatement fait des recherches plus approfondies et me suis rapproché d’un ami qui, comme par hasard, a ouvert une petite usine de production et de conditionnement en gélules du fameux produit (Somaïa à Sainte-Marguerite 88100) à une heure de chez moi. Il a accepté volontiers de m’offrir de la poudre «de fin de chaîne», invendable car prévue pour des essais. 60 CARPE MAGAZINE


APPÂTS Et à ma grande surprise, il m’a également proposé des «paillettes» de spiruline. J’ai immédiatement porté un grand intérêt à cette variante qui a un très fort pouvoir flottant à sec, de grandes capacités d’absorption des liquides et finit par retomber au fond de l’eau après 5 min de trempage, avec une diffusion hors normes (l’effet ascenseur). J’avais donc un parfait produit pour la production d’un stick mix maison en cohérence avec la bille que j’allais rouler à base de poudre de spiruline.

Alors comment procéder ? Quand je dis «à base de»... pas vraiment ! En réalité, je vais l’intégrer à une recette et un mix de base que j’utilise déjà. J’ai choisi la recette chènevis que bien des rouleurs connaissent (du soja, du blé, du maïs, du chènevis = et c’est tout). Moi, j’ai tout simplement ajouté 50 g de poudre de spiruline pour 1 kg de mon mix final. La poudre de spiruline a d’énormes propriétés de dispersion; c’est un colorant vert/bleu plutôt sympa, dont le goût légèrement iodé/chlorophyllé est plutôt agréable. L’effet traçant est puissant et surtout 100 % naturel.

Le résultat était clairement à la hauteur de mes attentes pour les billes et je les accompagnerais de pellets maison sur le même mix de base, d’huile ou d’un dip maison pour un nappage avant croutage au bord de l’eau. Il me restait donc à mettre au point un stick mix, pour ma pêche, c’est essentiel ! Et c’est là où les paillettes vont jouer un rôle particulièrement intéressant, accompagnées de farine de chènevis, de micro-pellets et de quelques autres ingrédients qui sont utiles à la confection de stick mix. J’humidifie le tout avec une huile ou mon dip et suis enfin prêt à passer à une phase de tests en aquarium.

Le résultat est déjà satisfaisant : pas besoin d’attendre des heures, la dispersion est efficace, les paillettes remontent bien à la surface, à condition de ne pas trop mouiller le stick mix à l’avance, ma colonne d’eau est bien alimentée quand les paillettes retombent. À mon sens, ça suffit pour passer aux choses sérieuses. J’opterai pour des tests en eau sur les canaux, en eau très claire, sur des zones de tenue et de passage (et en dehors) au début des périodes chaudes pour optimiser le travail de l’huile, et à la fin des périodes froides avec le dip que j’aurai concocté. Sur des snowmans, dont certains avec une esche dense en forme de cube pour déjouer la méfiance du poisson, dans le cadre d’une eau sur-pêchée par exemple. J’ai également roulé des wafters qui seront plus efficaces sur des D-rig.

Alors est-ce que ça fonctionne ? Sans même tremper les lignes, on peut rapidement savoir si une bille «fonctionne»; quand je dis fonctionne, évidemment cela va sans dire qu’il faut la poser sur le bon spot, adapter son amorçage, son bas de ligne, etc. Mais on ne peut pas vraiment dire que la poudre de spiruline va empêcher la déroule. Après tout, la dispersion de la poudre de spiruline

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© Mathieu Poc-Morel

APPÂTS

En bref ...

est excellente, très volatile et colorante, elle laissera de jolies taches vertes dans l’eau ainsi que ses arômes pour émettre des signaux visuels et olfactifs solides. L’effet mécanique recherché, lui, sera optimum grâce à un léger enrobage des billes après cuisson.

Le concept n’est pas non plus miraculeux. Chacun et chacune y trouveront leurs limites, le produit n’est certainement pas l’appât de demain. Mais le plus intéressant dans ce cas, à mon sens, c’est la méthode et l’utilisation de la spiruline sous plusieurs formes pour faire travailler le spot au maximum et attiser la curiosité de plus de poissons. J’ai également déduit que la carpe appréciait réellement la spiruline, au travers de fouilles sur des spots amorcés uniquement à la paillette, des déjections dans le sling... Il est clair que le procédé employé ne joue pas uniquement sur sa curiosité : la carpe y trouve un réel intérêt nutritionnel. Après tout, les acides aminés sont assimilés comme un facteur survie et développement par nos compagnes de jeux, le taux de protéines, lui, ne sera qu’un plus à ne pas négliger. En revanche, ce produit est assez cher et, effectivement, bien des pêcheurs ne trouveront pas le besoin de rajouter ce qu’on pourrait qualifier de «poudre de perlimpinpin» au premier coup d’œil. Donc, en bref, la spiruline, nous on se dit :

Pourquoi pas !

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Th om as S ©

Eh bien, effectivement, cela n’empêche pas la déroule. D’ailleurs, les départ se sont enchaînés. Le but premier était qu’une paire de barbillons tombe sur le spot grâce au travail de dispersion, d’où l’intérêt de poser aussi mes montages en dehors des zones de tenue ou de passage. Mais aussi sur des spots bien plus rentables évidemment, en «grande» profondeur, sur les pieds de cassures, les hauts fonds, etc. Et pour le coup, j’ai réussi à toucher un poisson dans presque tous les contextes donc, pour moi, le boulot est fait et à la hauteur de l’investissement.

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Conclusions ?


Pro line CARP PRODUCTS


Comment

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UN ENDURO

Le jour de la compétition est arrivé, l’excitation est à son paroxysme ! Les mains moites à l’appréhension de savoir quel poste nous allons obtenir lors du tirage au sort... ce fameux paramètre que personne ne peut maîtriser !

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vant chaque enduro j’effectue toujours un tour des lieux pour prendre la «température». Je vérifie généralement les axes de pêche, car cela peut réellement définir si un poste peut être potentiellement bon ou pas. - j’observe l’activité des poissons, même si nous savons presque tous qu’une fois le départ de l’enduro donné, les poissons peuvent littéralement changer de comportement. - je consulte également la météo du jour et de ceux à venir pour connaître le sens du vent qui lui, peut compliquer le bon déroulement de votre enduro, si vous n’en tenez pas compte. Exemple : vous débutez votre pêche avec un vent dans le dos sur un poste situé à 130 m (pour x raisons), puis le lendemain le vent tourne à 3/4 face et là, vos spombs, montage et stick deviennent de suite plus compliqués à relancer sur ce dernier.

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THOMAS MASCHA

Pendant notre prospection, mon binôme et moi prenons une feuille, et après s’être concerté mutuellement nous attribuons une note allant de 0 à 5 à chaque poste. Une aide précieuse lors du tirage au sort, car elles nous permettent rapidement de savoir sur quel poste nous orienter. LE TIRAGE AU SORT Ce fameux paramètre que personne ne maîtrise ! Il faut avoir un peu de chance pour tirer le poste correct. Mais je surveille tout de même de très près le tirage de chaque équipe. Un tirage moyen avec une équipe «faible» à vos côtés peut vous faciliter la tâche, pour tirer votre épingle du jeu, alors qu’un bon poste avec deux grosses «écuries» à gauche et à droite peut vite devenir une bataille infernale ! Voilà pourquoi je fais toujours attention aux équipes qui vont m’entourer, bien entendu si par chance je tire avant mes concurrents, je prends immédiatement le


TECHNIQUE des poissons qui étaient généralement restés confiants sur le poste qu’ils occupaient avant notre arrivée. Je lance souvent mes lignes, accompagnées de stick ou d’une bonne méthode feeder… pour accrocher un poisson assez vite, rien de mieux ! Les deux techniques sont très attractives et peuvent directement déclencher une touche. Le fait de laisser pêcher mes lignes pendant une heure, me donne l’opportunité d’observer ce qui se passe autour du plan d’eau, de voir la stratégie que mettent en place mes concurrents directs. Cela me permet également de dégrossir la tactique à mettre au point. Comme on dit : «rien ne sert de courir, il faut partir à point.» LES CHOSES SÉRIEUSES COMMENCENT

meilleur et monte au front, prêt pour la gagne avec mon binôme. Tirage effectué, poste défini, il est temps de se rendre sur le terrain de jeux... Arrivé sur le poste, je prends quelques minutes pour observer, voir si quelques poissons se manifestent. Si le temps me le permet avant le départ, le montage du campement reste prioritaire, afin d’y être convenablement installé et qu’il soit opérationnel (montage du biwy, rod pod, branché le frigo, cannes etc...). Vraiment une course contre la montre pour être prêt à l’heure et pouvoir se concentrer au maximum sur sa pêche et faire abstraction de ce qui se passe autour. DÉBUT DE LA PÊCHE Pour débuter un enduro je commence toujours par lancer mes montages là où j’ai préalablement aperçu quelques poissons se manifester, ou à «l’instinct», pendant une bonne heure. Cette démarche m’a souvent permis d’obtenir rapidement des résultats,

Si on arrive à grappiller un poisson directement, tant mieux ! Sinon l’heure du sondage commence. Le but est de trouver les hot-spots de notre poste, herbiers, cassures, différents substrats et si les conditions le permettent, jouer sur la distance avec mes concurrents, car le poisson se réfugie souvent dans la zone la moins pêchée et bien entendu cette zone se trouve souvent à une distance conséquente, là où la pression de pêche est moindre. Attention tout de même à ne pas trop vous emballer sur les distances de pêche dès le départ, car un vent changeant le lendemain peut réduire à néant votre stratégie mise en place la veille, car vous n’arrivez plus à amorcer votre coup ou à y placer votre montage. Restez donc dans une zone de confort, pêchable par tout temps, l’issue n’y sera que favorable. Sondage effectué, vient le temps de cliper vos cannes par rapport aux spots trouvés précédemment. Pensez bien à pêcher «précis», cela est primordial, cliper votre canne à spod au même niveau que la distance de votre repère. Par contre, prenez garde aux cannes généralement munies de nylon, car l’effet ressort au clip à l’impact du plomb peut vous jouer des tours et pêcher hors de votre spot (généralement trop court). Pour remédier à cet inconvénient, Je rajoute toujours 2 ou 3 mètres si j’ai une hauteur d’eau d’environ 4m, pour que mon plomb se pose sur mon spot. Ceci est facilement contrôlable si vous mettez un scotch ou un élastique marker sur votre nylon. Faites attention à votre bannière, car elle peut également fausser votre distance. Visualisez un repère pour le placement de vos lignes la nuit, tels que la cime d’un arbre, une trouée sur l’horizon, ils définiront vos axes de pêche lors de vos fastidieuses relances nocturnes.

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TECHNIQUE

L’ AMORÇAGE Je privilégie un amorçage régulier de particules, des valeurs sûres comme le pellet, chènevis, maïs doux, baby corn, farines, bouillettes cruchées, des appâts avec lesquels je suis quasiment certain de ne pas saturer mon coup. La règle est de toujours d’en mettre peu, mais régulièrement. Vouloir en mettre trop d’un coup peut être néfaste si le poisson ne rentre pas sur le spot, voire même… bloquer votre pêche. A contrario, réduisez les intervalles d’amorçage si les poissons sont présents, afin de créer une frénésie alimentaire et là vous serrez sur la bonne voie pour obtenir de bons résultats.

LE MONTAGE / APPÂT Concernant le montage, dans 90% des cas, j’utilise un bas de ligne simple et efficace. Un D-rig monté sur un montage hélico classique,toujours accompagné d’un stick. De cette façon votre esprit pourra rester tranquille de ce côté-là... ça pêche propre ! Si les conditions vous le permettent, ne négligé pas le zig rig. Les fishs se trouvant souvent sous les spombs, cette technique peut s’avérer redoutable d’efficacité, et augmenter de façon significative votre rendement. Niveau appât, essayer plusieurs combinaisons. Au bout de quelques heures ou quelques captures, vous serrez à même de savoir ce qui fonctionne le mieux ou pas, puis d’escher deux, voire trois cannes sur quatre avec l’appât gagnant !

CONCLUSION Restez toujours concentré dans votre pêche, ne vous laissez pas disperser par vos voisins qui vous mettent sous pression avec quelques poissons d’avance. Croyez toujours en ce que vous faites et surtout croyez-y jusqu’au bout, et comme le dit ci bien cette vieille expression populaire : « c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens ». J’espère que ces quelques lignes pour débuter un enduro en pêchant du bord, vous aideront à aborder cette discipline plus sereinement, lors de vos futures compétitions !

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CHAMPIONS DE FRAA NCE Pour notre première finale, faire 1er au général lors de la fin de la première manche nous aura permis de rêver, rêver en grand même ! Sans se mettre de pression inutile, nous avons peaufiné notre cohésion de binôme en s’appliquant dans toutes nos tâches, et ce, à chaque précieuse seconde du temps qui nous était imparti lors de cette prestigieuse finale !

Edouard et Jérôme reviennent des étoiles plein les yeux, d’une finale extraordinaire... écoutons-les !

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ous tenons tout d’abord à remercier toutes les personnes qui nous ont soutenu, encouragé et motivé tout au long de cette épreuve... Particulièrement à tous nos proches qui nous ont permis de garder la tête haute et de remporter cette magnifique finale. Une compétition riche en émotions qui nous a réellement poussés dans nos derniers retranchements ( 144 heures ! ).

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Ce n’est que la veille du résultat final que nous réalisions vraiment que ce n’était plus un rêve mais une réalité accessible... qui nous brulait désormais le bout des doigts. Tellement proche que nous trouvions le temps vraiment interminable entre deux touches ! Après avoir pris connaissance du dernier classement la veille, nous avions mis toutes les chances de notre côté et surveillé sans relâche le poste qui était un danger potentiel car il pouvait nous faire chuter d’une place au secteur.... Le dernier matin nous avions appris qu’ils avaient touché deux poissons pendant la nuit (comme nous), ce qui nous laissait seulement 2 petits poissons d’avance au classement ! Le jour se lève et nous avons eu la chance de toucher un dernier poisson vers 8h30 du matin, qui nous laissera environ 25 kg d’avance...


CHAMPIONS DE FRANCE Nous avons utilisé une grosse quantité d’appâts avec pas moins de 143kg de Bouillettes SCH, ainsi que 100kg de pellets. Les SCH nous ont permis d’être confiants sur notre approche car avant sa sortie elles avaient été spécialement conçues pour attirer du poisson (toutes sortes de poissons) le plus rapidement possible, de plus nous les avions délavées pendant plusieurs jours avant la finale pour qu’elles deviennent partiellement solubles... donc extrêmement digestes. Quelque chose de MAGNIFIQUE C’EST PRODUIT et ce PRODUIT l’est tout autant : Nous n’étions pas sereins avec notre toute petite avance car nous ne connaissions pas réellement leur poids total, pire encore ! 20 minutes avant la fin nous les voyons de très loin avec un sac à l’eau, destiné à une dernière pesée. Autant vous dire qu’à cet instant précis nous étions réellement stressés. A l’écoute des discours de quelques équipes et commissaires, nous avions finalement compris que nous l’avions fait... Nous n’y croyions pas plus que ça, mais à l’annonce du podium, le Graallll... Ça y est nous sommes réellement : CHAMPIONS DE FRANCE C’était un rêve qui nous paraissait inaccessible, mais nos nombreuses années de travail et notre persévérance ont fini par payer, ce n’est plus un rêve, nous l’avons fait !

SCH

CHAMPION DE FRANCE 2021 !


PRENDRE

H

DE LA AUTEUR LA PÊCHE DE LA CARPE N’A FONDAMENTALEMENT PAS VRAIMENT CHANGÉ DEPUIS PLUSIEURS DÉCENNIES. LES BASES RESTENT LES MÊMES AVEC JUSTE QUELQUES VARIANTES OU ADAPTATIONS DANS LES MONTAGES MAIS RIEN DE BIEN RÉVOLUTIONNAIRE. LES SEULES CHOSES QUI ONT ÉVOLUÉ SONT DUES AUX AVANCÉES TECHNOLOGIQUES : DES DÉTECTEURS PLUS PERFORMANTS, DES MATÉRIAUX QUI ONT ÉVOLUÉ, DES ÉCHOSONDEURS TOUJOURS PLUS PRÉCIS ET MIEUX DÉFINIS. POUR CERTAINS IL S’AGIT TOUJOURS DE PLUS DE POUDRE AUX YEUX ET POUR D’AUTRES DE RÉELS PLUS DANS LEUR APPROCHE.

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ÉRÉMIE VENANT

La façon de partager nos sessions aux autres a quant à elle bien évolué aussi. On est loin de l’album photos précieusement gardé que l’on ne montrait qu’aux copains ou à des petits jeunes à qui on voulait donner le virus. Les réseaux sociaux n’étaient pas présents et on ne voyait d’images qu’à travers les magazines ou les films. Aujourd’hui l’accès à l’image s’est démocratisé, avec des qualités de photos toujours plus impressionnantes, les vidéos aussi sont plus présentes et accessibles à un plus grand public. Et c’est ici l’une de ces avancées que l’on retrouve de plus en plus dans les vidéos qui a attiré mon attention… le drone !!!

LE CHOIX DU DRONE… 70 CARPE MAGAZINE

Le choix du drone : celui qui a éveillé ma curiosité depuis quelques années déjà n’a pourtant de base rien avoir avec notre passion. Je dois cela à des copains, je dois dire un peu avant-gardistes par rapport à moi sur le sujet. Au premier abord que ce soit les copains ou les autres pêcheurs que j’ai croisé, l’attrait de ce gadget était uniquement pour la réalisation de belles photos ou vidéos. Mais j’ai aussi vite dévié dans l’utilisation pour ma pêche. Je n’ai pas vraiment de mot pour vous raconter la réaction ressentie quand j’ai pu voir nager mes premiers poissons depuis le ciel. C’est là que je me suis rendu compte de l’intérêt que je pouvais avoir, au-delà des belles images bien sûr, à investir dans un drone. J’ai opté pour un petit modèle, peu encombrant avec une bonne maniabilité et de bonnes caractéristiques d’une manière générale et surtout un prix abordable. Mon choix s’est donc porté vers le petit modèle de chez Dji, le Mavic mini, celui-ci suffit amplement à mes besoins. Il propose de nombreux autres avantages notamment au niveau de la législation. Inutile d’argumenter plus, l’objectif n’est pas de vous vendre ce modèle, les curieux trouveront facilement des informations et vidéos sur le net.


HIGTH-TECH LA PRISE EN MAIN ET LES PREMIERS REPÉRAGES… La prise en main est facile, ce modèle ne nécessite pas de permis de pilote, ce qui au passage est très agréable. Je ne vous cache pas que les premiers vols étaient surtout de la découverte et de l’amusement un peu comme un enfant de 5 ans qui déballe son nouveau jouet. Une fois ce côté-là passé, j’ai commencé à utiliser mon drone autrement. Les batteries chargées, je profite du peu de libertés que m’offre alors le confinement pour faire mes premiers repérages. Et là… je commence à découvrir un autre monde et surtout une autre manière d’appréhender ma pêche. Dans un premier temps j’ai d’abord pu observer simplement des spots déserts, mais cela m’a tout de même permis de dégrossir le terrain et observer de jolis spots, un vrai plus pour les pêches rapides du moment. En pleine saison cela aide pour construire ma pêche. Ne pas voir de poissons ne me gêne pas vraiment, j’analyse surtout les spots possibles qui sont face à moi. Il est aussi et surtout un atout lorsque l’herbe est très présente, comme c’est d’ailleurs souvent le cas sur les plans d’eaux de ma région. Le gain de temps est énorme, je passe clairement moins de temps à chercher à la canne des trouées pour déposer mes montages dans cette jungle. Et quand le choix des trouées exploitées s’avère bon, couplé à la bonne approche et la bonne présentation d’une esche attractive, cela donne souvent de bons résultats.

Sur cette image, un exemple de poissons très discrets que j’ai pu observer, et surtout qui m’a permis de voir à quel endroit très précis ceux-ci nageaient. Résultat, j’ai pu déplacer mes cannes de façon à piéger ces poissons, mais aussi à multiplier les changements de présentations pour espérer capturer ceux qui me résistent et qui pourtant sont bel et bien toujours présents devant moi. Quelle satisfaction de pouvoir piéger des poissons grâce au repérage via le drone ! Le gain de temps sur la recherche et le nombre d’heures à attendre dans le vent en mode camping est considérablement réduit.

TROUVE-LES ET C’EST GAGNÉ ! Une fois les spots trouvés et dégrossis dans bien des cas cela suffit. Mais il y a bon nombre de situations où trouver les poissons s’avère primordial. Au-delà du fait de les trouver c’est aussi pour moi l’occasion de pouvoir observer leurs déplacements, ce qui est intéressant. Cela me donne une première information : est-ce ma zone de pêche est intéressante pour réaliser des touches ou non ? Ensuite, les poissons sont-ils enclins à se nourrir ou plutôt à se dorer la pilule dans un coin tranquille ? Les réponses obtenues à ces questions m’ont déjà permis de gratter pas mal de poissons, mais je ne vous cache pas que je me suis aussi arraché les cheveux lorsque je voyais des poissons devant moi et que je n’arrivais pas à les prendre. CARPE MAGAZINE 71


Un autre exemple d’un ajustement fait grâce au drone, ici, dans une pêche d’obstacles, j’ai pu me rendre compte non seulement de la taille des obstacles, mais aussi que je pêchais le mauvais côté de l’arbre. En effet les poissons montaient par la gauche et ma canne était, elle, placée à droite. J’avais enregistré deux petites touches mais cela semblait bien ridicule à la vue des poissons qui nageaient dans l’arbre. Un montage simple mais très costaud placé cette fois au bon endroit, et accompagné seulement d’un stick aura rapporté quelques poissons.

Vous l’aurez compris à travers ces quelques lignes, bien que ce fut avant tout un investissement non négligeable, je reste hyper satisfait de ce choix qui pour le coup aujourd’hui ne me sert certes que pour ce sport. Cela rajoute vraiment un plus à ma pêche, il ne m’est désormais pas forcément nécessaire de voir un poisson arriver dans le tapis pour être content, mais simplement de le voir dans son élément depuis le ciel. J’ai déjà pu observer des dizaines et des dizaines de poissons différents, j’ai tenté d’adapter mon approche, de changer de poste presque autant de fois que j’ai fait voler mon drone, et je reste persuadé que j’ai déjà eu la chance de capturer plusieurs poissons grâce à cela cette saison. Si vous hésitez encore à sauter le pas, de mon côté je ne peux vous dire qu’une seule chose… allez-y !! Je ne vais pas dire qu’aujourd’hui c’est une chose systématique, mais très souvent avant même de débuter ma pêche la première chose que je sors de la voiture... c’est le drone. 72 CARPE MAGAZINE


SH LITHIUM est une entreprise familiale installée dans le sud de la France, du côté du Tarn et Garonne. Cette dernière développe et commercialise des valises accumulateurs au Lithium durci, standardisées, destinées aux passionnés de l’univers halieutique, mais aussi aux pratiquants d’activités «outdoor» les plus exigeants. Les accumulateurs SH lithium sont assemblés en France par nos soins avec les meilleurs composants disponibles sur le marché d’aujourd’hui. Ils sont développés et testés en condition réelle et certifiés CE qui, de nos jours est un gage de qualité. Toutes nos batteries sont également passées en test, afin de vérifier les différentes compatibilités entre les moteurs, sondeurs et nos valises. Notre objectif est d’apporter aux utilisateurs une solution légère, compacte et puissante en termes d’énergie portable en vous fournissant le meilleur service qui puisse répondre à vos attentes. Nous sommes fiers de pouvoir travailler avec un laboratoire indépendant qui effectue différents tests qui nous permettent aujourd’hui d’obtenir cette indispensable certification CE.

Nos produits sont garantis 5 ans pour le lithium et 1 an pour les accessoires.

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Pro line CARP PRODUCTS


Articles inside

le drône

7min
pages 70-76

Champions de france

2min
pages 68-69

Comment aborder un enduro

6min
pages 64-67

Session printannière en rivière

5min
pages 56-59

Première saison en seine

6min
pages 52-55

Les conservateurs

8min
pages 40-45

Un rêve de gamin

7min
pages 10-15

Bateau amorçeur

5min
pages 20-23

The alpin game

4min
pages 28-31

Au détour d’une semaine entre pirates

7min
pages 6-9

La vision des carpes

6min
pages 16-19

L’ Édito

1min
pages 4-5

à la découverte d’un nouveau lac

4min
pages 32-39
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