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Première saison en seine

MA PREMIERE V IE SAISON EN SEINE

MEDHI LIRA

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Il y a quasiment un an jour pour jour, ma saison de pêche allait prendre une autre tournure ! J’ai presque toujours habité très proche de la seine, mais ne l’avais jamais «réellement » pêcher jusque-là. Je me baladais très souvent avec mes chiens sur les chemins appelés <<chemin de halage>> longeant ce fleuve, souvent sur plusieurs kilomètres.

J’avais donc pu observer et repérer de longs moments ce qui se passait sur la surface et/ou sous la surface de l’eau à différentes périodes de l’année et à différents moments de la journée. L’envie de pêcher plus sérieusement ce fameux fleuve me traversait donc très souvent l’esprit pour plusieurs raisons, le côté assez magique et mythique de ce fleuve, les poissons qui y nagent, les sensations que peuvent procurer la pêche sur ce genre de type d’eau, mais aussi et surtout le fait que les pêcheurs y soient peu nombreux, tout ce que j’aime en fait ! Mais malgré ça, je tardai à me décider... Peut-être et sûrement parce qu’à ce moment précis, la pêche en fleuve était quelque chose qui m’était totalement inconnu et que je découvrais seulement. Disons simplement, que cela ne s’improvise pas vraiment et que çà ne m’inspirait pas forcément confiance ! Puis un jour, au début du printemps 2020, comme a mon habitude, je suis allé me promener le long de la Seine, mais cette fois avec l’objectif de trouver un spot, pour le préparer et y prévoir quelques pêches. Je longe le quai, puis j’arrive sur un genre de ponton surélevé à 5/6mètres audessus de la Seine, un spot idéal pour me permettre d’observer de la meilleure des façons ce qui ce passe en-dessous. La bordure est peu profonde et les herbiers sont omniprésents. je scrute un peu et là quelque chose ne tarde pas à interpeller mon regard ! Quelque chose de blanc en plein milieu des herbiers ! Une koï ?! Ça bouge non ? L’angle et les herbiers me permettent à peine de l’apercevoir, donc je me déplace... par chance entre temps elle s’est mise un peu plus a découvert et là que vois-je ?! Une koï totalement blanche sans aucune écaille d’une autre couleur !! Des proportions plus que correctes, un poisson que j’estimerai dans l’eau et à vue d’œil à 6/8 kilos minimum ! Je reste là en train de l’observer au milieu de ces énormes herbiers, ne se déplaçant presque pas, à croire qu’elle attendait que je puisse la contempler ! Je trouve tellement plaisant de voir évoluer un poisson dans son milieu, mais alors un tel poisson ici, ça a tout chamboulé dans ma tête.

En continuant mon chemin, j’arrive sur un autre ponton identique au précèdent et là il ne m’a suffi que de baisser les yeux pour apercevoir non pas un mais plusieurs poissons, dont quelques poissons aux très grosses proportions !

Plus aucun doute, ce spot j’allais le trouver et ce fleuve j’allais commencer à le pêcher comme il se doit. Je repars donc le long de ce chemin non pas avec l’espoir de voir des poissons cette fois, mais de trouver un spot qui me paraît être prometteur. Après quelques minutes de marche et quelques spots plus tard, je finis par tomber sur quelque chose qui me plaît fort bien, assez en contrebas et feuillu pour y être tranquille et pas trop à la vue d’autres pêcheurs pas très respectueux des autres qui n’hésiteraient pas venir mettre les pieds sous la table une fois le poste préparé, même si les pêcheurs plus particulièrement les carpistes se font rare ici. Plus aucun doute ce sera sur ce spot que je commencerai à pêcher, après y avoir déversé un peu de billes régulièrement. C’est reparti cette fois direction la maison, l’objectif du jour est plus qu’accomplit. Avec ce que je venais de voir, des films étaient en train de se produire dans ma tête, je n’ai d’ailleurs pas su attendre plus tard que le soir même pour venir y distribuer quelques kilos de bouillettes.

J’y suis retourné chaque soir amorcer vers la même heure, durant 3/4 jours, puis l’envie était tellement forte qu’au bout de trois j’y suis retourné tendre les cannes. J’arrive sur le spot vers 20h, nous sommes au mois de juin donc il fait encore bien jour pour m’installer, les journées sont longues et ça c’est plutôt agréable.

Les cannes sont posées et les spots sont correctement amorcés, je suis tranquillement posé sur mon level à contempler la surface depuis un moment maintenant sans qu’il se passe quoi que ce soit. Vers minuit, un puissant run perce le silence de la nuit, je prends contact et je combats un poisson qui a plutôt l’air convaincu de ne pas vouloir coopérer, mais il finira quand même dans l’épuisette.

A cet instant, je vois tout de suite qu’il s’agit d’un poisson aux proportions plutôt généreuses. Je finis de m’occuper du poisson, puis de remettre immédiatement la canne à l’eau. Chose faite, je peux désormais me retourner sur le bed pour

finir ma nuit, m’endormir pour quelques heures, avant d’être réveillé par les premières lueurs du jour. La nuit est finie, c’est le petit matin et il ne me reste plus que quelques heures de pêche à peine, avant de plier pour aller travailler. Il n’y avait pas eu d’autre touche depuis le poisson capturé en début de nuit, mais de toute manière ma pêche était faite et je n’en demandai pas tant. J’y suis revenu deux jours plus tard pour y faire une nuit où je n’aurai pas fait une seule touche. J’ai continué de venir y distribuer des appâts, puis j’y suis revenu la semaine d’après. Plusieurs nuits s’en sont suivies sans que je ne retouche un seul poisson. Malgré ce poisson touché dès la première nuit quelque chose n’allait pas. Une remise en question s’imposait, ainsi qu’un changement d’approche et de stratégie. Une nouvelle semaine commence, j’y suis... de retour pour une nuit, où cette fois je toucherai trois poissons, dont deux sur la même canne. Les nuits se sont enchaînées et les résultats étaient plutôt constants. Et pour ça, il aura fallu que je déplace mes cannes chaque nuit pour chercher ou passaient le plus souvent les poissons et à quels endroits les cannes faisaient le plus de touches. Une fois les spots qui me paraissaient être les plus productifs étaient trouvés, il fallait les entretenir mais surtout y remettre les cannes le plus précisément possible à chaque pêche et chaque lancer. J’ai continué de la pêcher et de m’y tenir jusqu’au mois d’octobre et elle me l’aura plutôt bien rendu ! Durant ces trois mois j’ai eu la chance d’y faire plusieurs nuits par semaine, et de capturer un nombre de poissons largement satisfaisant à mon goût, dont quelques poissons que je ne suis pas prêt d’oublier, comme le dernier poisson que j’ai capturé sur ce spot cette saison-là, une grosse miroir de 24+. C’est une fois de plus la preuve que la motivation et la régularité sont très souvent des gages de réussite.

Tout ça pour conclure en disant que la pêche en fleuve ne s’improvise pas, mais qu’en se donnant les moyens elle se trouve, mais surtout que la précision n’est à négliger sur aucun type d’eaux, pour moi elle est souvent tout aussi importante en courante qu’en eau close, si ce n’est...peut-être plus.

<< la pêche en fleuve ne s’improvise pas... mais en se donnant les moyens elle se trouve. >>

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