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La Fédération des médecins spécialistes du Québec a pour mission de défendre et de promouvoir les intérêts des médecins spécialistes membres des associations affiliées, sur le plan économique, professionnel, scientifique et social.



La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe les spécialités suivantes : anatomopathologie ; anesthésiologie ; biochimie médicale ; cardiologie (adulte ou pédiatrique) ; chirurgie cardiaque ; chirurgie colorectale ; chirurgie générale ; chirurgie générale oncologique ; chirurgie générale pédiatrique ; chirurgie orthopédique ; chirurgie plastique ; chirurgie thoracique ; chirurgie vasculaire ; dermatologie ; endocrinologie et métabolisme ; endocrinologie gynécologique de la reproduction et de l’infertilité ; gastro-entérologie ; génétique médicale ; gériatrie ; gérontopsychiatrie ; hématologie ; hématologie et oncologie pédiatrique ; immunologie clinique et allergie ; maladies infectieuses ; médecine communautaire ; médecine d’urgence ; médecine d’urgence pédiatrique ; médecine de l’adolescence ; médecine de soins intensifs (adulte ou pédiatrique) ; médecine du travail ; médecine interne ; médecine interne générale ; médecine maternelle et fœtale ; médecine néonatale et périnatale ; médecine nucléaire ; médecine physique et réadaptation ; microbiologie médicale ; néphrologie ; neurochirurgie ; neurologie ; neuropathologie ; obstétrique et gynécologie ; oncologie gynécologique ; oncologie médicale ; ophtalmologie ; oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale ; pathologie générale ; pathologie hématologique ; pathologie judiciaire ; pédiatrie ; pédiatrie du développement, psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et psychiatrie légale ; pneumologie (adulte ou pédiatrique) ; psychiatrie ; radio-oncologie ; radiologie diagnostique ; rhumatologie et urologie.

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Vol. 17, No HS-1, 4e trimestre 2015
Bibliothèque nationale du Québec
ISSN 1206-2081

Tous droits réservés. Le contenu ne peut être reproduit sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
POSITIONNEMENT
FMSQ

Victor Hugo a dit : « Cinquante ans, c’est la jeunesse de la vieillesse. » Évidemment, ce n’est pas le cas de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, car ce demi-siècle n’est que le premier jalon d’une longue série d’anniversaires qui continueront de marquer l’histoire de cette organisation encore en pleine évolution.
Ce cinquantenaire est l’occasion parfaite de faire valoir notre devoir de mémoire. Une étape phare où il importe de souligner le passage dans le temps de celles et ceux qui, par leur engagement et leur passion, ont bâti cette communauté de médecins spécialistes.
1965-2015
Cette édition hors série du magazine Le Spécialiste vient donc rendre hommage aux architectes de la Fédération. Les années ont passé, plusieurs sont partis, d’autres sont arrivés. Heureusement, la Fédération ne manque pas de relève ! Que Dr Raymond Robillard, d’où il est, entende nos remerciements, et que Dre Diane Francœur, première femme médecin spécialiste à présider les destinées de la Fédération en 50 ans, reçoive cette histoire comme un héritage précieux !
Nous le savons, et vous le comprendrez, cet ouvrage est malheureusement imparfait et certainement incomplet. Plus nous reculions dans le temps, plus la recherche devenait fastidieuse et la mémoire, sélective. Une autre bonne raison de colliger aujourd’hui le rappel historique que nous vous présentons. Le prochain cinquantenaire, qui marquera le centenaire de la Fédération, sera probablement plus facile à raconter parce que nos successeurs, eux, pourront compter sur des archives électroniques !
Toutes celles et tous ceux qui y ont contribué, médecins spécialistes ou non, doivent ressentir la fierté du travail accompli jusqu’à maintenant !
Nous avons choisi de vous le présenter comme un arrêt dans le temps, une photographie de 50 années audacieuses, animées, parfois troubles, mais toujours porteuses de la volonté des médecins spécialistes du Québec de faire plus et mieux.
Nous espérons que ce récit saura vous plaire et qu’il atteindra son objectif : rendre hommage aux femmes et aux hommes qui y ont cru, aux femmes et aux hommes qui y croient toujours. À toutes celles et tous ceux qui ont fait de la FMSQ, l’incontournable qu’elle est devenue.
Patricia Kéroack et Nicole PelletierPETITE HISTOIRE DES SPÉCIALITÉS MÉDICALES AU QUÉBEC
C’est dans la seconde moitié du XIXe siècle qu’émergent les premières spécialités en territoire québécois. Les premiers spécialistes de l’histoire de la médecine au Québec sont probablement les Drs Frank Buller et William Osler. Le premier devient, en 1876, le premier ophtalmo‑oto‑rhino‑laryngologiste de l’Hôpital général de Montréal alors que le second est embauché la même année à titre de pathologiste au sein du même hôpital.
D’autres médecins s’orienteront bientôt vers une pratique spécialisée. C’est le cas du Dr A.-A. Foucher, embauché par l’Hôpital général de Montréal en 1880, et qui est l’un des pionniers de l’ophtalmologie et de l’oto-rhino-laryngologie. À son retour d’un stage de spécialisation à Paris, Dr Foucher met sur pied le service des maladies des yeux et des oreilles et est nommé professeur titulaire d’ophtalmologie, d’otologie et de rhinologie à la Faculté de médecine de la succursale montréalaise de l’Université Laval.
Si l’ophtalmo-oto-rhino-laryngologie constitue l’une des premières spécialités en territoire québécois, comme en bien des endroits, c’est que les accidents de travail sont alors nombreux en une période d’industrialisation où les équipements de protection sont peu utilisés. De même, pour des raisons similaires, les problèmes reliés aux organes auditifs sont largement répandus.
La gynécologie compte aussi parmi les premières spécialités en raison d’une forte demande de soins pour « les maladies de femmes ». En 1885, Dr William Gardner de l’Hôpital général de Montréal est le premier médecin à délaisser la pratique de la médecine générale pour se consacrer entièrement à la gynécologie et deviendra le premier professeur de gynécologie à l’Université McGill. Il est suivi de peu par Dr Michael-Thomas Brennan de l’Hôpital Notre-Dame de Montréal, qui crée l’un des premiers services de gynécologie excluant tous les cas relevant de l’obstétrique.
Il n’y a pas que les grands hôpitaux qui offrent ce service spécialisé ; certains pionniers de la gynécologie — Drs Trenholme et Lapthorn-Smith — mettent sur pied les premiers hôpitaux privés pour « les maladies de femmes ».
Malgré ce premier mouvement de spécialisation, la médecine et la chirurgie générale demeurent toujours, jusqu’au tournant du XXe siècle, les deux divisions fondamentales de la pratique médicale et se partagent plus de 80 % des lits hospitaliers. Mis à part l’ophtalmologie, l’oto-rhino-laryngologie, l’obstétrique et la gynécologie, bien peu de spécialités sont alors reconnues et pratiquées dans les institutions hospitalières. Même la pédiatrie n’est guère implantée, les parents étant fort réticents à amener leurs enfants à l’hôpital.

FMSQ
UNE PREMIÈRE PHASE DE SPÉCIALISATION
C’est entre les années 1890 et 1930 que la spécialisation de la pratique médicale connaît un premier développement important. Parmi les secteurs qui deviennent autonomes au point de constituer des champs d’études et de pratiques distincts, apparaissent en territoire québécois la radiologie associée à « l’électricité médicale » en 1896, l’urologie qui se sépare de la chirurgie générale lors de la création du département de chirurgie génito-urinaire dirigé par Dr R. P. Campbell en 1911, l’ophtalmo-oto-rhino-laryngologie se scinde en deux spécialités distinctes (l’ophtalmologie et l’oto-rhino-laryngologie), la gastro-entérologie qui bénéficie de l’apparition des premiers procédés endoscopiques et de la radiologie, la phtisiologie (qui deviendra la pneumologie), la dermatologie qui côtoie la syphiligraphie, la neurologie qui fait son apparition à l’Hôpital général de Montréal en 1904 et la pédiatrie suivant la création de l’Hôpital Sainte-Justine en 1907. Parmi les premières disciplines de laboratoire qui se développent au même moment, il y a aussi la bactériologie médicale qui s’ajoute à la pathologie.
La cardiologie fait son apparition à la suite de l’introduction des premiers appareils d’électrocardiographie et de la nomination, à l’Hôpital Royal Victoria en 1912, du premier médecin canadien véritablement spécialisé en cardiologie, Dr Jonathan Meakins. Longtemps confiée aux internes et aux aides-chirurgiens, depuis son apparition à la fin des années 1840, l’anesthésie devient un champ spécifique de la pratique médicale dans les premières décennies du XXe siècle. Le premier médecin à se consacrer exclusivement à l’anesthésie est probablement Dr F.-W. Nagle de l’Hôpital Royal Victoria, mais ce n’est qu’en 1939 que le Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada (qui deviendra la Corporation professionnelle des médecins du Québec en 1974, puis le Collège des médecins du Québec en 1994) promulgue un règlement selon lequel les anesthésies doivent désormais être administrées par un médecin.
Autre élément de ce premier essor des spécialités médicales : la grande chirurgie (abdominale et thoracique) fait son apparition durant les premières décennies du XXe siècle grâce, notamment, à l’introduction des méthodes d’asepsie et à l’amélioration des méthodes d’anesthésie qui demeuraient jusque-là instables. C’est à la suite de cette révolution de la chirurgie que naissent, dans les années
1910, les premières pratiques spécialisées telles que la chirurgie génito-urinaire, la chirurgie orthopédique ou la chirurgie gastro-entérologique. La Première Guerre mondiale a eu aussi un impact significatif sur la chirurgie abdominale. Les innombrables blessures aux organes internes ont obligé les chirurgiens à développer de nouvelles techniques d’intervention, particulièrement les techniques de transfusion sanguine et la désinfection des plaies internes. Mais la chirurgie telle que nous la connaissons aujourd’hui puise en grande partie ses racines dans le développement des techniques chirurgicales qui permettent de multiplier les types d’interventions sur l’ensemble du corps humain : chirurgie thoracique, chirurgie des organes moteurs, chirurgie plastique, transplantation d’organes, etc. Il y a aussi la neurochirurgie qui connaîtra son premier véritable envol avec l’arrivée du Dr Wilder Penfield en 1928 et, six ans plus tard, avec l’ouverture de l’Institut neurologique de Montréal.
Nulle spécialité n’a connu un progrès aussi fulgurant dans l’histoire de la médecine que la radiologie. À peine quelques mois après la découverte des rayons X en 1895, Dr John Cox de McGill présente la radiographie d’une balle logée dans la jambe d’un patient. Des départements de radiologie sont créés à l’Hôpital général de Montréal (1898) et à l’Hôpital Royal Victoria (1901). Les autres grands centres hospitaliers — l’Hôpital Notre-Dame, l’Hôtel-Dieu de Montréal ou l’Hôtel-Dieu de Québec — avaient acquis des appareils de radiologie et ne tardent pas à embaucher les premiers radiologistes à temps plein. C’est le cas du Dr Philippe Panneton qui, de retour d’un stage de spécialisation à Paris en 1911, organise à ses frais le nouveau Service de radiologie et d’électrothérapie de l’Hôpital Notre-Dame. Il deviendra, en 1914, le premier titulaire de la chaire de radiologie et d’électrologie à l’École de médecine et de chirurgie de l’Université Laval à Montréal. Le mouvement de spécialisation se poursuit dans les années 1920 et 1930.
C’est entre les années 1890 et 1930 que la spécialisation de la pratique médicale connaît un premier développement important
À l’Hôpital Notre-Dame, on ajoute les services internes de chirurgie urologique (1926), de pédiatrie (1930), de bronchoscopie (1931) et de stomatologie (1932).
À Sainte-Justine, s’ajoute la clinique de chirurgie infantile au début des années 1930. Dans la même foulée, en 1932, les hôpitaux mettent en place de nouvelles sections au sein des services externes : orthopédie, urologie médico-chirurgicale, maladies rénales, maladies des vaisseaux, maladies pulmonaires, maladies cardiaques, maladies du diabète et de la nutrition et maladies du tube digestif. L’Hôtel-Dieu de Québec, l’Hôpital général de Montréal, l’Hôpital Royal Victoria et l’Hôpital général juif entament le même processus. L’hôpital avait désormais la possibilité d’admettre toutes les catégories de patients, depuis les nouveau-nés jusqu’aux patients âgés. Les soins gagnent en spécificité et en efficacité. Sous la pression constante du processus de spécialisation, qui affine le champ d’intervention du praticien, la segmentation des services généraux devient de plus en plus nécessaire au sein des services internes.

Ce mouvement fait qu’à la fin des années 1940, le Collège ajoute à ses prérogatives la reconnaissance des diverses spécialités ainsi que l’émission des certificats. Est alors reconnu comme un spécialiste tout médecin dont la plus grande partie des activités professionnelles s’exerce dans le champ d’action pour lequel il demande reconnaissance. En 1950, le Collège reconnaît 23 spécialités médicales et chirurgicales : allergie, anesthésie-réanimation, cardiologie, chirurgie générale, chirurgie orthopédique, chirurgie plastique, dermatologie, gastro-entérologie, gynécologie, médecine interne, microbiologie médicale, neurochirurgie, neurologie, neuropsychiatrie, obstétrique, ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie, pathologie clinique, pédiatrie, physiatrie, radiologie diagnostique, radiothérapie et urologie.
Le processus de spécialisation de la pratique médicale s’accélère aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, notamment en raison de l’immigration massive de grands cliniciens et chercheurs qui avaient quitté une Europe exsangue. Or, à l’instar du reste du Canada, les médecins québécois bénéficieront grandement de ces lieux de formation spécialisée.
Ses prérogatives en ce domaine sont renforcées durant les années 1950 par diverses modifications aux « règlements des spécialités », qui définissent les conditions d’admissibilité aux examens, et les exigences d’obtention du certificat de spécialités qui s’implantent en territoire québécois. C’est aussi au Collège que reviendra, à partir de 1955, la responsabilité d’approuver par le Comité d’accréditation des hôpitaux, nouvellement formé, les centres de formation pour l’obtention des certificats de spécialistes. Cinq nouvelles spécialités sont reconnues par le Collège durant les décennies 1950 et 1960 : la biochimie médicale (1956), l’hématologie (1960), l’électroencéphalographie (1964), la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique (1967), la médecine nucléaire (1969) et la néphrologie (1969). Face aux nombreuses demandes, le Collège doit faire preuve de modération. Ainsi, il refuse de reconnaître la proctologie et propose la fusion de certaines spécialités séparées comme la neurologie qui intègre l’électroencéphalographie en 1980, et l’obstétrique-gynécologie qui réunit les deux spécialités en 1964.
Ce mouvement de spécialisation sanctionné par le Collège et par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada fait que les grands centres hospitaliers deviennent des lieux de pratique fortement spécialisés. En réponse à ce mouvement qui laisse le praticien un peu désorienté devant tant de transformations émerge la nécessité de se regrouper au sein d’associations spécialisées qui visent surtout l’organisation de discussions scientifiques.
FMSQ
L’une des premières associations spécialisées est la Société médico-psychologique de Québec, mise sur pied en 1898 et qui regroupe une vingtaine d’aliénistes québécois. C’est toutefois à partir des années 1920 que les médecins et chirurgiens amorcent un regroupement disciplinaire jusque-là inédit. Apparaissent quasi simultanément la Montreal Ophtalmological Society (1920), la Société canadienne-française d’électroradiologie médicale (1923), la Société des radiologistes canadiens (1923), la Montreal Clinical Society (1923), la Osler Reporting Society (1923), la Société de chirurgie de Montréal (1928), la Société canadienne-française d’électrologie et de radiologie médicales (1928) mise sur pied par Dr Léo Parizeau, la Société de pédiatrie de Montréal (1928), la Montreal Dermatological Society (1930), la Société de phtisiologie de Montréal (1930), la Société des anesthésistes de Montréal (1931), la Société de gastro-entérologie de Montréal (1933) et le Montreal Social Medicine Group (1936) dirigé par Dr Norman Bethune.
LES PREMIÈRES ASSOCIATIONS SYNDICALES À LA FMSQ
Élément important, c’est surtout du côté des spécialistes, dont les intérêts sont fort variés, qu’on s’affaire à mettre sur pied, à partir des années 1940, les premières associations « syndicales », essentiellement vouées à la défense des intérêts professionnels de leurs membres. La première du genre est l’Association des radiologistes de la Province de Québec, qui voit le jour officiellement le 31 octobre 1947 à l’instigation du Dr Jules Gosselin et qui se fixe comme but « de protéger et promouvoir les intérêts professionnels des radiologistes ». Même chose pour l’Association des anatomo-pathologistes, qui voit le jour en 1948. L’année suivante, c’est au tour des allergistes de se regrouper au sein d’une association informelle. Suivent l’Association des pédiatres (1949), la Société d’obstétrique (1949) et celle des dermatologistes et syphiligraphes (1950), l’Association des chirurgiens généraux de la province de Québec (1952). Il faut attendre le tournant des années 1960 avant que ne se produise la deuxième vague de regroupement des spécialistes.
Elle est initiée par les médecins internistes, déjà plus nombreux en regard du développement de cette spécialité, qui obtiennent leur statut de syndicat professionnel en 1959. Ils sont suivis par les oto-rhino-laryngologistes (1959), les neurologistes
(1961), les neurochirurgiens (1961), les chirurgienscardio-vasculaires et thoraciques (1962), les psychiatres (1963) et les pneumologues (1963). Bref, avec cette vague qui survient au moment où s’amorcent les premières transformations importantes du système de santé, le Québec compte déjà une douzaine de regroupements professionnels de spécialistes. Ce n’est là que le prélude d’un plus vaste mouvement qui émergera avec la création de la Fédération des médecins spécialistes du Québec en 1965.
En effet, de nouvelles associations issues de spécialités anciennes ou récentes voient le jour : l’Association des anesthésistes (1965), l’Association des physiatres (1965), l’Association professionnelle des cardiologues (1965), le Syndicat professionnel des chirurgiens généraux (1965), l’Association des gastro-entérologues (1965), l’Association des obstétriciens et gynécologues (1966), l’Association des ophtalmologistes (1966), l’Association des spécialistes en chirurgie plastique et reconstructive (1966), l’Association des urologues (1966), l’Association des allergistes (1966) et l’Association des chirurgiens orthopédistes (1966). En 1967, la Fédération regroupe déjà 21 associations.
Avec l’essor de la recherche biomédicale et la spécificité de certaines approches médicales, six nouvelles spécialités sont reconnues par le Collège : l’endocrinologie (1970), la rhumatologie (1980), la santé communautaire (1980) qui remplace l’hygiène et santé publique, la gériatrie (1985), l’oncologie médicale (1993) et la dernière en date, la médecine d’urgence (1998). Quelques dénominations sont modifiées comme c’est le cas de la radiothérapie qui devient la radio-oncologie (1985), l’allergie qui devient l’immunologie clinique et allergie (1986), la microbiologie médicale qui intègre l’infectiologie (1986), l’anesthésie-réanimation qui devient l’anesthésiologie (2001), la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique qui devient la chirurgie cardiaque (2000).
En décembre 2015, le Collège reconnaît 60 spécialités médicales et la FMSQ en représente 59.
La séquence de l’arrivée des associations médicales au sein de la Fédération des médecins spécialistes du Québec est disponible en page 30.
PRÉLUDE D’UN MOUVEMENT SYNDICAL
La création du premier ministère de la Santé, en 1936, par Maurice Duplessis, permet notamment d’organiser la dispensation de soins à la population, la mise en place de stratégies d’hygiène et de santé publique, et l’inspection des hôpitaux gérés par des congrégations religieuses ou par des organisations privées.
L’équipe libérale de Jean Lesage, arrivée au pouvoir en 1960, annonce de grands changements en matière de santé. Suivant la volonté du gouvernement fédéral de mettre en place un système universel d’assurance maladie, l’équipe Lesage propose un programme d’assurance hospitalisation. Le système de santé connaît alors de multiples bouleversements : enquête sur des irrégularités administratives à l’Hôpital Jean-Talon, instauration d’une loi des hôpitaux et révision des pouvoirs de l’ordre professionnel des médecins, pour n’en nommer que quelques-uns.
Durant cette période, dite de la Révolution tranquille, les médecins craignent que leur ordre professionnel, qui défendait alors les intérêts des médecins, ne soit réduit à exercer un rôle de protecteur de la qualité des soins, et ce, dans l’intérêt du public. De petites associations sectorielles ou régionales veulent obtenir des ententes afin de défendre les droits de leurs membres, mais les médecins appréhendent une division de la profession vu le grand nombre de ces petites entités. Les omnipraticiens comprennent donc l’importance du regroupement et fondent, en 1956, l’Association des médecins de pratique générale du Québec afin de « protéger et développer de toute manière les intérêts professionnels, économiques et sociaux de ses membres ». Cette association ne jouera qu’un rôle limité et sera rapidement remplacée par une nouvelle association aux intentions syndicales plus solides et plus unifiées. Celle-ci sera le prélude à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
Pendant ce temps, le Collège des médecins et chirurgiens de la province du Québec veut, lui aussi, continuer de représenter les intérêts des médecins. Cependant, cette démarche est fortement critiquée. Le Collège est un organisme de contrôle de la qualité de l’acte et de la profession médicale, lui donner aussi le rôle de négocier les tarifs médicaux le placerait en situation de conflit d’intérêts.
De leur côté, les médecins spécialistes créent des associations sectorielles devant certaines inquiétudes face à des projets provenant d’un gouvernement de plus en plus interventionniste ; c’est le cas des neurologistes, des neurochirurgiens, des cardiologues et des chirurgiens cardiovasculaires. Ces regroupements sont controversés : ayant toujours entretenu de bonnes relations avec les partis au pouvoir, les médecins appréhendent qu’une fois regroupés, la population ne les appuie pas. Mais la crainte de l’étatisation de la médecine et de l’imposition du salariat les incite à prêter l’oreille à ces regroupements.
Un neurologue de l’Hôpital Maisonneuve avance l’idée de créer une association de médecins spécialistes et de l’incorporer selon la Loi des syndicats professionnels. Ce médecin, Dr Raymond Robillard, avait en effet constaté les multiples difficultés de ses collègues de laboratoire et de radiologie à obtenir une juste rémunération de leur travail. Il organise une première réunion informelle en février 1961 afin de discuter des problèmes communs aux spécialités médicales. Cette démarche sera le premier jalon de la création d’une grande fédération qui surviendra presque cinq ans plus tard.
Un neurologue de l’Hôpital Maisonneuve avance l’idée de créer une association de médecins spécialistes et de l’incorporer selon la Loi des syndicats professionnels
LES RADIOLOGISTES AU FRONT
Au cours de l’année 1961, les radiologistes organisent un mouvement de grève qui paralyse les activités diagnostiques et thérapeutiques. Ils dénoncent la mise en place de l’assurance hospitalisation et les problèmes qui en découlent, principalement attribuables à l’inexpérience des fonctionnaires. Dans leur mouvement de grève, les radiologistes sont suivis des pathologistes et des médecins de laboratoire. D’ailleurs, certains médecins de laboratoire vont jusqu’à donner leur démission. Une entente viendra régler la situation, et ce, grâce à l’intervention d’un collègue de l’un des démissionnaires, ce collègue ayant été nommé à la tête du programme fédéral de l’Assurance hospitalisation. Dans l’entente, les médecins grévistes obtiennent gain de cause, mais doivent faire d’importantes concessions qui seront la cause de nouveaux conflits jusqu’au début des années 1970.
Ainsi, les médecins réalisent l’importance de se regrouper : il faut s’unir pour contrer la volonté de l’État qui veut imposer le salariat aux médecins. Dr Robillard rencontre tour à tour les médecins de diverses spécialités médicales. Il les incite à créer de nouvelles associations : celles qui le souhaitent pourront poursuivre leurs activités médicoscientifiques et professionnelles. Les revendications des médecins diffèrent d’une spécialité à l’autre, mais tous réalisent l’importance du regroupement comme interlocuteur valable devant le gouvernement. Le contexte est favorable, surtout que l’on assiste à une accalmie entre les omnipraticiens et le Collège, accalmie qui s’annonce aussi pour une future fédération de médecins spécialistes.
Entre le 13 mars et le 11 juin 1965, huit associations entérinent des résolutions pour créer la fédération. Elles seront dix à signer la requête de création. Le 28 juin, un conseil exécutif provisoire est nommé, car la Loi des syndicats professionnels stipule que la Fédération peut être formée sans que le tout soit approuvé par le gouvernement pourvu qu’une charte soit déjà écrite. La FMSQ reçoit ses lettres patentes le 14 décembre 1965, date où le premier conseil d’administration officiel est nommé.


1965‑1978 LA
PRÉSIDENCE
DE Dr RAYMOND ROBILLARD
Après plusieurs années d’efforts, le rêve de Dr Robillard se concrétise enfin. Le 14 décembre 1965, le secrétaire de la province autorise la nouvelle fédération comme syndicat professionnel. Celle‑ci portera le nom de « Fédération des Médecins Spécialistes du Québec/ Federation of Medical Specialists of Quebec ».

Ce même jour, on procède à l’élection du conseil d’administration ; Dr Raymond Robillard, neurologue, est élu à la présidence. Il amorce sa présidence sur les chapeaux de roues. À peine élu, doit‑il entreprendre des discussions avec les représentants du gouvernement, notamment pour aborder les principaux problèmes de la profession médicale pendant l’implantation de la première phase de l’assurance maladie. Cette dernière touche la rémunération des services médicaux dispensés aux assistés sociaux. Plusieurs autres associations médicales veulent, à leur tour, rallier les rangs de la nouvelle fédération. Dr Robillard est tellement sollicité qu’il doit délaisser une partie de sa pratique médicale pour s’occuper de la Fédération. Une première secrétaire est engagée pour l’assister dans sa tâche.
Dès le départ, le Collège manifeste clairement une résistance lorsqu’on lui demande de se désister de ses droits d’établir des tarifs ; cette respon sabilité incombe désormais à la Fédération. De longues négociations s’ensuivent avec le Collège, qui tient bon. Dr Robillard aussi ! La dépolitisa tion et la désyndicalisation du Bureau provincial de médecine se feront en douce, notamment par la présence accrue du nombre de spécialistes élus.
En février 1966, la Fédération compte déjà 22 associations médicales affiliées, représentant plus de 3 500 membres. Il faut trouver comment
financer la Fédération, car les cotisations ne sont pas encore prélevées automatiquement comme elles le seront à compter de 1970 avec l’applica tion de la formule Rand.
UNE PREMIÈRE LOI À CONTESTER
Depuis l’adoption de la Loi des hôpitaux, en 1962, une série de différends opposent le Collège des médecins à l’Association des hôpitaux du Québec et à la Commission générale des hôpitaux catho liques de la province de Québec. Les médecins veulent conserver leur autorité quant à la gestion médicale. Puisque le conflit perdure, le gouver nement Lesage ordonne de trouver un terrain d’entente, sinon il mettra sous tutelle, avec l’adop tion du projet de loi no 74, la régie des hôpitaux. Une telle loi permettrait donc au gouvernement de s’immiscer dans la gestion des soins.
Les médecins sont en furie devant une telle intrusion de l’État et décident de démontrer leur opposition à ce projet en marchant devant le parlement. Cette mobilisation, la toute première de la Fédération, cause la surprise générale, car les médecins s’organisent en moins de 24 heures. Pas question de faire la grève ni d’arrêter les soins ; seuls les médecins disponibles sont invités à cette marche. Le 15 juillet 1965, quelque 250 médecins répondent à l’appel : ils demandent au gouvernement de reprendre les négocia tions et de surseoir à l’adoption d’une loi qui ne réglera rien.
FMSQ
Les médecins obtiennent un report de l’adoption du projet de loi, mais, le 5 août, le gouvernement fait fi de l’entente obtenue et vote l’adoption de la loi. Les fédérations se mobilisent à nouveau et le 2 octobre, lors d’un congrès tenu à Montréal, les médecins demandent l’abrogation de la loi et lancent une pétition.
Au cours des semaines suivantes, le conflit prend des proportions démesurées. La Fédération des omnipraticiens se range du côté du Collège qui ne lâche aucunement prise quant à l’élaboration de tarifs médicaux. La tension est telle que la FMSQ, qui jusqu’ici partageait ses bureaux avec ceux de la FMOQ, décide de faire cavalier seul et déménage ses bureaux au centre‑ville de Montréal. La FMSQ est catégorique : ce n’est pas à l’ordre professionnel de décider de la rémunération des médecins. L’ordre doit s’occuper de la délivrance des permis d’exercice, surveiller la qualité de l’acte et protéger le public. Dr Robillard ne ménage aucun effort pour régler ce différend, qui se termine par un compromis. Malheureusement, certaines spécialités médicales s’y opposent, et Dr Robillard doit leur faire comprendre que les intérêts de la majorité d’un groupe aussi large que celui des spécialistes doivent l’emporter sur les intérêts particuliers. Ce sera le baptême de feu pour Dr Robillard, encore néophyte de la realpolitik et des négociations avec les stratèges gouverne mentaux bien habitués à l’exercice.
encore de nouvelles associations, ce qui lui confère une plus grande légitimité face au gouvernement.
Le réseau de la santé, ébranlé par la contestation syndicale entourant la mise en place du régime universel d’assurance maladie, vit d’autres crises : les syndicats déclarent une grève générale le 15 juillet 1966. Pour y mettre un terme, le gouvernement imposera une mise en tutelle des établissements le 3 août et mettra sur pied la fameuse Commission d’enquête sur la santé et le bien‑être social, présidée par Claude Castonguay.

La FMSQ, qui se dit en faveur d’un régime rendant les soins accessibles à tous, veut éviter que les médecins ne soient transformés en fonction naires. Dans l’esprit de la Fédération, l’État et les médecins devraient négocier un nouveau partena riat sur la base du droit à la santé pour l’ensemble de la population, à la condition de préserver les principaux droits acquis par la profession. La tâche est colossale et la Fédération doit mettre les bouchées doubles pour arrimer tous ses projets.
En l’espace de quelques mois, la FMSQ s’emploie à augmenter la cohésion entre ses associations médicales affiliées, à qui elle offre de partager ses locaux ; structure ses actions en vue de la prochaine négociation pour la rémunération de ses membres ; dépose un mémoire à la commission Castonguay‑Nepveu concernant la formation, les relations professionnelles, les conditions de travail et le mode de rémunération des médecins internes et résidents ; publie un premier bulletin d’information pour ses membres ; et crée, le 4 mars 1968, Sogemec, une société d’administration de collection de comptes et de facturation (NDLR : Sogemec changera de vocation en 1978).
Le président garde le cap et met en place une première structure fédérative ouverte sur les besoins des membres. Il veut représenter les régions et les différentes formes de pratique médicale, car, au début, les membres du conseil d’administration proviennent tous de l’Hôpital Maisonneuve. Dès l’hiver 1966, la FMSQ accueille
Plus forte, la FMSQ se prépare aux prochains affrontements. Le comité de négociation souhaite que Dr Robillard ne soit plus du nombre devant les négociateurs aguerris du gouvernement, mais qu’il puisse avoir la liberté d’apparaître au moment opportun pour infirmer les décisions de ses subor donnés et régler définitivement un problème au besoin. Dr Robillard souhaite ainsi imposer son leadership devant son opposant tout en pour suivant le développement de la Fédération, qui compte, en 1969, près de 4 000 membres.
1970, LA FMSQ ET LA CRISE D’OCTOBRE
Pendant que le gouvernement canadien reporte la mise en œuvre de l’assurance maladie proposée par la commission Hall, le gouvernement du Québec, lui, préfère procéder par étapes, la première étant l’extension des services médicaux pour les moins nantis. La FMSQ obtient une entente où ses princi pales demandes liées aux honoraires sont accordées. Puis, le 13 juin 1969, le gouvernement adopte le projet de loi no 30, qui met en place le régime de l’assurance maladie. Cette loi accorde aux fédéra tions médicales le pouvoir de négocier les condi tions de participation des médecins au régime, leurs conditions d’exercice et leur rémunération.
La FMOQ accueille ce nouveau régime avec satis faction ; quant à la FMSQ, la réception est mitigée : plusieurs associations comptent sur leur fédération pour obtenir une rémunération supérieure à ce qui est actuellement prévu. La FMSQ se rend à Québec pour négocier, mais les représentants du gouverne ment n’ont reçu aucun mandat en ce sens. Trois mois plus tard, le gouvernement se montre frileux à toute négociation. Dr Robillard en profite pour faire de l’ironie en disant que « cette délicatesse du gouver nement » ne sera guère « une habitude bien ancrée » lorsque viendra le temps de négocier la loi portant sur l’assurance maladie. L’absence de négociation entre les parties retarde la mise en application du régime d’assurance maladie.
Janvier 1970, les fédérations lancent un avertis sement : les médecins n’entendent pas servir de bouc émissaire au cas où le gouvernement devrait retarder l’instauration du régime. Dans un ballet d’accusations mutuelles se jouent des stratégies différentes : d’un côté, le gouvernement, qui évite toute entente favorable aux médecins spécialistes de peur de déplaire à l’électorat et, de l’autre, la Fédération, qui veut profiter du contexte et obtenir une entente avant le déclenchement des élections.
L’arrivée de Claude Castonguay au ministère de la Santé vient changer la donne. Le nouveau ministre, plus coriace, est résolu à contrôler le budget de son ministère. Avec son projet de loi no 8, il se montre ferme à l’endroit des revendications des spécialistes. Au plus, il pourrait reconnaître quelques droits acquis. Mais les médecins spécia listes ne l’entendent pas ainsi. Pour eux, le régime d’assurance maladie doit accorder aux médecins du
Québec les mêmes droits que détiennent ceux des autres provinces, des revendications qui ne font pas l’unanimité dans les milieux politiques et sociaux du Québec.
Au début de l’été 1970, alors que les désaccords restent profonds, Dr Robillard souhaite, par une grande campagne de relations publiques, contrer l’image négative des médecins spécialistes projetée dans les milieux gouvernementaux, syndicaux et médiatiques. Deux objectifs sont poursuivis : empêcher l’imposition des tarifs médicaux par le gouvernement et convaincre le public du bien‑fondé des revendications de la FMSQ.

Dr Robillard rédige et publie
Les médecins, l’État et vous! Cet ouvrage deviendra un élément central de la campagne médiatique. Celui‑ci explique le fonctionnement de la médecine spécialisée, le rôle des médecins spécialistes dans le système de santé, les revenus des membres de la Fédération, l’état des négociations à l’été 1970 ainsi que les revendications de la FMSQ. Dr Robillard profite du lancement de son livre pour accroître la pression sur le gouvernement et évoque, pour la première fois, la « possibilité très nette d’un arrêt de travail ». Dr Robillard est de toutes les tribunes pour expliquer et démentir les préjugés entretenus sur les médecins spécialistes. Mais le ministre Castonguay critiquera sévèrement la portée d’une telle campagne.
Le 31 juillet 1970, le gouvernement dépose ses offres monétaires. Celles‑ci seront jugées très en deçà des demandes des deux fédérations ; pire, l’offre est plus généreuse pour les omnipraticiens. L’écart est tel qu’une entente est quasi impossible. Même l’ancien ministre de la Santé, Jean‑Paul Cloutier, juge insuf fisantes les offres du gouvernement. Mais une autre clause achoppe : Dr Robillard veut faire modifier la loi en ce qui concerne le désengagement.
Faute de règlement, et s’accusant mutuellement de mauvaise foi, les médecins spécialistes se préparent à la grève, et ce, malgré l’entrée en vigueur du régime d’assurance maladie le 1er novembre, avec ou
FMSQ
sans entente. Les radiologistes offrent une tribune à Dr Robillard à l’intérieur d’un large symposium international francophone. Dr Robillard réussit à soulever la foule et obtient des 1 500 médecins spécialistes québécois présents un vote de grève à 98 %. Le gouvernement invite à la reprise des négociations, mais soulève le spectre d’une loi spéciale. Le ministre Castonguay est prêt à bonifier son offre, mais Dr Robillard reste fidèle aux enga gements pris devant ses membres.

Les moyens de pression s’accentuent dès la première semaine d’octobre. Certains médecins spécialistes quittent le Québec et 20 % cessent leurs activités. La FMSQ n’a pourtant émis aucun mot d’ordre à cet effet : ce sont des décisions indivi duelles. La situation est particulière : c’est le premier conflit du genre dans l’histoire du Québec.
Lors d’une émission télévisée, Dr Robillard et le ministre Castonguay laissent paraître une embellie, mais lors de la réunion de négociation, le 7 octobre, les positions deviennent irréconciliables. Le conseil d’administration, réuni en session extraordinaire, adopte une résolution ordonnant à ses membres de cesser leurs services tout en assurant les soins d’urgence, et ce, à compter du 8 octobre, à 8 heures. Le moment est mal choisi, car, quelques jours auparavant, le Front de libé ration du Québec (FLQ) a kidnappé le diplomate britannique James Cross. La Fédération maintient son débrayage.
Le premier ministre Bourassa, voulant régler à tout prix, met à l’agenda du 12 octobre une séance extraordinaire de l’Assemblée nationale pour modifier la Loi de l’assurance maladie. Mais l’en lèvement du ministre du Travail, Pierre Laporte, aggrave la crise. Le gouvernement est contraint d’annuler cette séance.
un appel à la bombe entraîne son évacuation. À Québec, un médecin voit un cocktail Molotov lancé contre sa maison. Dr Robillard doit se cacher, car un communiqué envoyé par la cellule Nelson annonce qu’elle kidnappera un médecin spécialiste si la Fédération ne met pas un terme à la grève. La FMSQ élabore un plan pour protéger ses membres. Les équipes de travail sont déplacées dans d’autres hôpitaux et les honoraires sont dans un fonds commun : les médecins non affectés aux services d’urgence sont cachés temporairement en Ontario ou aux États‑Unis.
Les médecins spécialistes, qui ont conservé leurs moyens de pression, se voient relégués au second rang de l’attention médiatique. La FMSQ se retrouve malgré elle au centre d’une tempête ; plusieurs groupes, dont les étudiants et plusieurs médias, se tournent contre elle. Un groupe de 27 acti vistes envahissent le siège social de la FMSQ et
Le 14 octobre, les dirigeants de la FMSQ envisagent d’ordonner un retour au travail, mais cette trêve est assortie de conditions que le gouvernement refuse d’accepter. On tourne en rond ! Le seul point positif de cette dure confrontation demeure la qualité des services d’urgence offerts dans la province. Six jours après la grève, aucun incident grave n’est à déplorer. Le crédit en revient en grande partie à la Fédération qui a fait appel au sens éthique de ses membres pour assurer le fonctionnement d’un plan d’urgence.
Le 15 octobre, jour où est décrétée la Loi des mesures de guerre, l’Assemblée nationale tient une séance extraordinaire et vote une loi spéciale (Loi 41) qui force le retour au travail des spécialistes pour au moins un mois. La sévérité de cette loi, qui impose de fortes amendes individuelles, contraint la FMSQ à adopter une résolution stipulant qu’elle enverra un avis incitant ses membres à respecter la loi. Malgré des délais compréhensibles, le retour au travail s’effectue sans trop de problèmes. Quatre jours plus tard, la plupart des spécialistes ont retrouvé leur poste. Le mot d’ordre lancé par la FMSQ et l’impressionnante organisation « de la gestion de la grève » qu’elle avait mise en place et
qui s’est avérée très efficace permettent de rassem bler les troupes très rapidement.
La FMSQ, malgré l’impopularité de cette grève, les circonstances tragiques qui l’ont entourée, les critiques internes qu’elle a soulevées et son échec à faire plier le gouvernement, en sortira para doxalement renforcée. La plupart des médecins spécialistes reconnaissent désormais l’utilité de la Fédération pour défendre leurs intérêts et leurs futures conditions de pratique. De plus, les mesures qu’elle avait soigneusement mises en place pour répondre aux cas d’urgence et limiter les effets de la grève sur la santé des patients ainsi
que l’organisation de reprise du travail lui valent une certaine sympathie du public. L’organisation était d’une telle efficacité que, ironie du sort, la population hors des grands centres est déçue de la résolution du conflit. Jamais n’avait‑on bénéficié d’une telle qualité des services et d’une telle mobilité des spécialistes.
Bref, malgré les conditions imposées par Québec, le président Robillard et la FMSQ sortent renforcés de cette épreuve. La lutte qu’ils ont menée n’aura pas été vaine, même s’ils sont désormais contraints de renégocier leur adhésion au régime. Une page importante des annales de la Fédération et de l’histoire médicale du Québec vient d’être tournée.
Au printemps 1970, nous étions en pleine négociation avec le gouvernement en vue d’établir les règles du programme d’assurance santé universelle. La Fédération ne s’opposait pas à l’instauration de cette loi et de ses aspects financiers, mais elle voulait défendre certains droits pour ses membres ; entre autres, le droit de se désengager et le droit à la surfacturation.
En mai, les négociations ne progressaient pas et le président Robillard décide d’organiser un mouvement de contestation. Il convoque une vingtaine de membres « proactifs » en prévision d’une grève. Ce groupe se réunit plusieurs fois en mai pour être bien informé du problème et pour préparer le message à transmettre aux membres à travers toute la province. Celle‑ci est divisée en plusieurs régions et l’on forme des équipes de trois pour se rendre sur place et bien informer les spécialistes. Ces visites hebdomadaires sont maintenues tout l’été. Vers la fin d’août, la grande majorité des spécialistes conviennent de la nécessité d’une grève pour obtenir gain de cause.
La grève est déclenchée vers la mi‑septembre. Environ 1 500 médecins sont envoyés hors du Québec pour éviter l’application d’une loi spéciale. Une « équipe squelettique » est gardée en place pour les urgences.
Un message provenant d’une cellule du FLQ parvient à la Fédération. Dans ce message, l’organisation menace d’enlever un des organisateurs de la grève si celle‑ci n’est pas cessée avant 18 heures, un mercredi dont la date exacte m’échappe. La Gendarmerie royale du Canada avise la Fédération que ce message est authentique.
Une réunion des sept principaux organisateurs est convoquée d’urgence. Le climat est tendu, mais, après environ une heure de discussion, le groupe décide à l’unanimité de maintenir la grève même si le FLQ décide d’enlever l’un des nôtres.
D’importantes mesures de sécurité sont mises en place et personne n’est enlevé. Une dizaine de jours plus tard, le président Robillard rencontre Pierre Trudeau et Robert Bourassa à Ottawa ; les deux le convainquent de mettre fin à la grève devant la gravité de la crise sociale actuelle. Cette action a complètement changé la dynamique des relations entre la Fédération et le gouvernement, et ses effets se sont manifestés pendant des décennies.
L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE L’ASSURANCE MALADIE
Le 1er novembre 1970 entre en vigueur la Loi de l’assurance maladie obligatoire, qui donne un accès universel aux soins médicaux à tous les citoyens du Québec. Le régime est administré par une régie et financé, pour une moitié, par des retenues à la source des employés et des employeurs et, pour l’autre moitié, par le programme canadien de partage des coûts (Medicare) établi par le gouver nement canadien en juillet 1968. On estime alors à quelque 285 millions de dollars le coût du régime pour la première année. Par cette intervention directe dans le financement des services, l’État opère la transition fondamentale d’une économie libérale de la santé déterminée en grande partie par les forces du marché vers une économie planifiée et soumise à son autorité. Cette double rationalisation économique et administrative suppose de facto des négociations serrées avec les principaux acteurs du système non seulement sur la tarification, mais aussi sur la distribution des pouvoirs au sein du nouveau système de santé.
Les négociations reprennent dès l’entrée en vigueur de la loi. La FMSQ poursuit ses pressions et pose comme condition préalable à une entente que la Loi 41 soit abrogée. Le mode de rémunération, quant à lui, ne pose plus de problème. Une embellie se produit rapi dement. Le 5 décembre 1970, l’Assemblée nationale abroge la loi d’urgence forçant les médecins spécia listes à retourner au travail. Un autre pas important est franchi vers la conclusion d’un accord et une première entente depuis l’instauration de l’assurance maladie est signée le 16 décembre 1970.
LES PREMIERS MOIS DU RÉGIME
Dès janvier 1971, la FMSQ établit ses contacts avec la Régie de l’assurance maladie afin d’éviter des conflits sur l’interprétation de l’entente. De nombreuses rencontres ont lieu : elles permettent de régler les différends et les irritants, mais aussi d’imposer le respect auprès des instances du ministère. À terme, et malgré des erreurs de parcours, la FMSQ avait accompli son premier grand mandat : mettre en place les conditions raisonnables d’inclusion de ses membres dans le régime d’assurance maladie, et ce, sans renier les principes fondamentaux qui régissent leur exercice professionnel. Grâce à la force de conviction de son président, à la cohésion de ses actions, à son
pouvoir de négociation et à sa capacité d’assumer ses responsabilités, la Fédération avait acquis une bonne légitimité.
Dr Robillard entreprend une série de conférences à New York, à Saint‑Louis, à Albany et à Atlantic City, afin de nouer des relations avec les repré sentants des associations et sociétés médicales américaines et de faire connaître l’opinion de la FMSQ quant à la réorganisation des soins de santé au Québec.
En cette première année d’application du Régime d’assurance maladie, de nombreux ajustements ont été nécessaires pour démarrer le processus complexe de la perception d’honoraires, de la transmission des directives de la Régie aux médecins, de la correction des interprétations et du rappel à l’ordre des récalcitrants ou des négli gents. La régie peut compter sur l’aide de la FMSQ pour transmettre l’information à ses membres, mais plusieurs se plaignent du non‑paiement de leurs honoraires. La FMSQ estime que plus de 80 % des honoraires réclamés n’ont pas été versés par la Régie qui, elle, accuse les médecins de mal remplir les formulaires de réclamation.
VERS UNE IMPORTANTE RESTRUCTURATION
Occupée à roder le nouveau régime de rémuné ration et à répondre aux nombreuses demandes de ses membres, la FMSQ doit aussi préparer l’avenir. Les membres du conseil d’administration conviennent déjà de la nécessité de restructurer la Fédération afin d’assurer une meilleure coordina tion de ses activités et des communications plus efficaces avec ses membres. L’expansion rapide de la Fédération, l’augmentation de ses budgets de fonctionnement désormais assurés par le prélè vement direct de la cotisation par la Régie, et la gestion des affaires économiques de plusieurs médecins nécessitent une réforme. Il s’agit déjà de la seconde opération du genre, cette fois nettement plus importante. La FMSQ commence, en 1971, par la création d’un logo, l’agrandisse ment et la rénovation de ses locaux et l’ouverture d’un bureau à Québec.
Dès le printemps, le conseil propose un organi gramme afin de diriger les activités de la Fédération à partir de trois secteurs principaux : médicales, syndicales et économiques. La réforme inclut, en
amont, une redéfinition des délégations de pouvoir au sein de la Fédération et, en aval, le développe ment de relations plus étroites avec les associations.

De nouveaux chantiers voient le jour : dispensation des soins médicaux, communications, rémunération et revenu, négociations collectives, exercice professionnel, effectifs médicaux, formation et recyclage, avantages collectifs, législation et règlements. Le recrutement de personnel assurera la marche quotidienne des activités de la Fédération.
soins, la distribution des pouvoirs et responsabilités dans les hôpitaux au détriment des conseils médicaux, et la décentralisation des soins au profit d’une approche communautaire. Ce sont les deux premiers points qui préoccupent la Fédération.
Malgré le ton militant du mémoire présenté à la commission parlementaire, l’approche est constructive et vise à rappeler une évidence que certains avaient tendance à oublier : il n’est pas de régime médical viable sans la collaboration active des médecins. Aux yeux de la Fédération, une telle collaboration ne s’obtient pas néces sairement par voie législative. Le mémoire, jugé intéressant et positif, est bien accueilli par le ministre Castonguay. La Fédération n’entend pas souscrire de facto à l’esprit du projet de loi no 65 et la démarche porte ses fruits. Les craintes anti cipées d’une perte importante d’autonomie et de contrôle des soins médicaux ne se concrétiseront pas. Bien que la nouvelle loi réduise les responsa bilités de gestion des médecins par rapport à la Loi des hôpitaux et diminue le nombre de médecins au conseil d’administration des hôpitaux, elle maintient l’autonomie du corps médical en milieu hospitalier.
La restructuration lui permettra de s’immiscer dans les débats publics. Ainsi, la FMSQ présen tera de nombreux mémoires, notamment sur les projets de loi nos 65, 30, 21 et 41, sur la réforme du droit des professions, sur les services de santé, etc. Elle participera aux commissions parlemen taires afin de défendre une philosophie médicale plus ouverte où l’approche biomédicale liée à la spécialisation de la médecine peut être compatible avec une approche globale de la santé.
LE PROJET DE LOI NO 65
Le projet de loi no 65 est attendu de pied ferme par la FMSQ. En août 1971, Dr Robillard accueille le projet de loi comme une concrétisation des recommandations de la commission Castonguay‑ Nepveu. Les médecins craignent d’être écartés de l’organisation, de la distribution et du contrôle de leurs actes professionnels. Ce projet de loi comporte trois éléments majeurs dans l’organisation des soins : la bureaucratisation des
Le recrutement de personnel assurera la marche quotidienne des activités de la Fédération. La restructuration lui permettra de s’immiscer dans les débats publics.
Avec cette loi naît le nouveau réseau des Affaires sociales. La loi permet à l’État d’accentuer sa présence dans les établissements privés de santé et de services sociaux et de mettre en place d’autres composantes du réseau public : centres locaux de services communautaires (CLSC), départements de santé communautaire (DSC), centres hospitaliers (CH) et centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD).
VERS
DE L’ENTENTE DE 1970
Alors que la FMSQ s’efforce de défendre certains principes généraux de l’exercice de la médecine, elle doit aussi veiller aux intérêts financiers de ses membres. L’entente tarifaire négociée en 1970 est reconduite année après année sans qu’aucune augmentation ne soit demandée.
Le 23 juillet 1973, un comité de négociation entre prend des pourparlers avec le gouvernement pour renouveler l’entente de 1970. Les objectifs de la FMSQ dans cette négociation sont ambitieux : la révision des tarifs et une répartition plus équitable de la masse monétaire entre les diverses spécialités, la parité des revenus entre enseignants et praticiens, le droit pour tous les médecins spécialistes de faire partie de l’unité de négociation de la FMSQ et de participer à une entente générale signée par le ministre des Affaires sociales et, enfin, le droit pour les malades de recevoir en cabinet privé les mêmes services assurés qu’offrent les centres hospitaliers sans égard à la nature de la maladie dont ils sont atteints. Cette dernière revendication découle du litige antérieur avec le ministère à propos des frais remboursés pour les cliniques externes, les cabinets privés et les polycliniques.
La tâche sera difficile, car les relations avec le ministère se sont assombries. Dr Robillard évoque une situation semblable à celle d’avant la grève de 1970. Une directive du sous‑ministre Jacques Brunet vient jeter de l’huile sur le feu.
Datée du 1er février 1973, cette directive informe les centres hospitaliers « que les médecins, à compter du 1er avril, devront assumer les frais d’exploitation des cliniques externes (personnel, mobilier, équipement, entretien) ». Devant les protestations que soulève cette directive, le sous‑ministre reporte la date de mise en œuvre de son projet au 1er octobre 1973, sans répondre pour autant aux objections qui lui sont adressées.
Pour la Fédération, il s’agit d’une entorse grave à ses prérogatives : « la directive Brunet s’attaque au principe même de la négociation collective en stipulant que les loyers perçus par les adminis trations hospitalières seront variables, au terme d’ententes individuelles conclues par le directeur général avec les médecins ». De plus, la FMSQ s’inquiète que la Régie de l’assurance maladie adopte un style policier tout en commettant d’im portants dérapages, telles des erreurs de program mation causant des prélèvements fautifs. À la Fédération, on a la désagréable impression que les ajustements au nouveau régime se font toujours sur le dos de ses membres.
La Fédération fait campagne pour illustrer non seulement le climat difficile qui prévaut entre elle et le gouvernement, mais aussi les difficultés de Dr Robillard à admettre les bienfaits du régime d’assu rance maladie pour l’ensemble de la population.
Après deux ans de négociations, on parvient enfin à la conclu sion d’un accord ; l’entente signée entrera en vigueur le 1er janvier 1977. Elle prévoit une augmentation tarifaire, l’acceptation du tarif d’honoraires de la FMSQ, l’application intégrale de la politique d’équilibre des revenus adoptée par l’Assemblée des délégués de la Fédération et une rémunéra tion plus élevée pour les actes posés en cabinet privé afin de compenser les coûts des équipements et du personnel. La FMSQ doit accepter l’intro duction d’un plafonnement des revenus avec la conséquence que, si l’entente semble favorable aux médecins à court terme, ce plafonnement permettra, à long terme, au gouvernement de réguler le volume et le coût des services médicaux.
L’entente renouvelée est signée le 4 novembre 1976, tout juste avant la défaite du Parti libéral du 15 novembre. Sera‑t‑elle remise en question par le Parti québécois ? Le nouveau ministre des Affaires sociales, Dr Denis Lazure, donne l’assurance qu’elle sera respectée.

UNE FÉDÉRATION QUI CHANGE…
Après une relative période de stabilité au début de la décennie 1970, la Fédération, dans la foulée des négociations sur le statut des médecins de laboratoire, grossit et gagne quatre nouvelles associations en juin 1976 : les syndicats profes sionnels des pathologistes, des médecins micro biologistes, des médecins biochimistes et des médecins hématologistes. À la même époque, se joint aussi le syndicat professionnel des médecins spécialistes en médecine nucléaire puis, l’année suivante, le syndicat professionnel des médecins endocrinologues.
Après 13 ans à la barre de la Fédération, Dr Robillard décide de ne pas présenter sa candi dature pour les prochaines élections en raison de problèmes de santé. Il quitte ses fonctions peu après le moment symbolique où la Fédération inaugure, le 16 décembre 1977, ses spacieux locaux au 30e étage de la tour Est du Complexe Desjardins. Elle est alors entourée de la Société Sogemec, qui délaisse le financement des polycli niques et démarre de nouvelles activités, ainsi que de nombreuses associations affiliées qui emmé nagent dans les nouveaux locaux de la FMSQ. Le départ de Dr Robillard marque le début d’une nouvelle période de consolidation.
UNE FEMME PARMI LES FONDATEURS
Dre Véronique Susset était l’une des signataires de la requête afin de constituter la FMSQ. Et 50 ans après, elle se souvient !

Issue d’une longue lignée familiale de médecins hongrois, sa mère l’envoie faire ses études médicales à Paris pour fuir le rideau de fer. Diplôme médical en poche, elle rêve de faire de la chirurgie de la main. Elle rencontre alors un physiatre, Dr Gustave Gingras, qui, en 1958, l’invite à venir parfaire sa formation à Montréal.
Ce domaine l’enchante à tel point qu’elle décide de laisser tomber la chirurgie et de se consacrer uniquement à la physiatrie, une spécialité médicale encore naissante, mais où le travail est immense. À cette époque, la polio et la tuberculose sévissaient : c’était l’époque des poumons d’acier, des myopathies sévères, etc. Elle fait même partie d’une équipe de dépistage qui sillonne les routes du Québec dans un autocar transformé en clinique médicale.
En 1965, le Québec comptait tout au plus une douzaine de physiatres. Parce qu’il y a beaucoup de questions entourant le développement de cette sphère d’activité, les physiatres décident, ensemble, de se regrouper et de fonder une association. Dre Susset, qui sera entourée à l’exécutif des Drs Bernard Talbot, Rémi Guimond et Michel Dupuis, en accepte la présidence. Sur les conseils de ce dernier, elle rencontre Dr Raymond Robillard lors d’une de ses tournées des hôpitaux. Dr Robillard était de ceux qui comprenaient les travers du système de santé et qui proposaient des solutions d’amélioration qui plaisaient aux médecins.
L’exécutif de la nouvelle association décide de participer à la création d’une grande fédération médicale et signe la demande de constitution. Malheureusement, personne de l’Association ne sera disponible afin d’assister, le 28 juin 1965, à la première rencontre officielle de la Fédération.

1965-2015



1965-1967
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1965-1969
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1969-1970
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14 décembre 1965, jour de l’obtention des












L’ARRIVÉE DES ASSOCIATIONS MÉDICALES AU SEIN DE LA FMSQ
Àl’instar des collègues omnipraticiens, Dr Raymond Robillard rêvait de créer un regroupement de toutes les spécialités médicales. Or, plusieurs spécialités médicales avaient créé leur association sectorielle, principalement chargée de l’organisation d’activités de développement des connaissances. Celles-ci ne voyaient pas l’utilité de créer une nouvelle entité pour répondre aux vélléités de l’assurance maladie. Ces associations ont préféré attendre de voir les actions de la FMSQ avant d’y adhérer. D’autres sont entrées à la FMSQ lors de leur reconnaissance officielle par le Collège royal. Associations
‡
qui ont signé la requête de création de la FMSQ * Associations qui faisaient partie d’associations regroupées avant leur « émancipation ». C’est ce qui explique qu’elles soient arrivées à la FMSQ avant la date de leur constitution officielle.

LA PRÉSIDENCE DE Dr PAUL DESJARDINS
Qui remplacera Dr Robillard qui a démissionné pour des raisons de santé ? Trois médecins posent leurs candidatures ; l’Assemblée des délégués choisit le candidat du compromis, Dr Paul Desjardins, obstétricien gynécologue.
Le nouveau président devra consolider les activités de la Fédération. Dr Desjardins est un homme conciliant, ce qui favorise les rapprochements avec la FMOQ et le ministère, mis au ban par son prédécesseur.
Du côté politique, le réseau de la santé est en réor ganisation depuis l’arrivée au pouvoir du Parti québécois. La tarification des expertises est le premier point à négocier. Dr Desjardins s’emploie également au renouvellement de l’Entente‑cadre : il présente plusieurs propositions normatives, notamment sur le maintien du mode de rémunération à l’acte, sur l’affirmation du principe de la liberté profession nelle et du secret médical, sur la reconnaissance du principe du droit d’exercice en cabinet privé et en établissement et sur la création d’un fonds pour la formation médicale continue et pour l’implantation de régimes de sécurité professionnelle.
En 1978, le ministre de la Santé, Denis Lazure, veut revoir le mode de rémunération des professionnels de la santé ; il met sur pied un comité d’étude qui propose de remplacer la rémunération à l’acte par le salariat élastique, un système d’honoraires modulés. L’opposition au salariat ravive la flamme de ses opposants (FMOQ‑FMSQ). Finalement, un accord reconduit l’Entente de 1976 avec une majoration des tarifs : ce n’est pas un pacte social à long terme, mais un progrès dans les relations entre les fédérations et le gouvernement.

Mais il y a pire ! Le ministre dépose le projet de loi no 27 afin de freiner l’augmentation des dépenses en santé et de rationner les médecins en implantant
des mesures punitives plutôt qu’incitatives et en imposant un équilibre dans la répartition géogra phique. Le ministre veut couper la rémunération des nouveaux certifiés qui s’établiront dans des centres non désignés. Mécontents, les médecins internes et résidents menacent de déclencher une grève dans les hôpitaux universitaires. La FMSQ s’oppose, mais certaines associations voudraient une action plus musclée ! Dr Desjardins convoque une réunion générale où une position très dure est prise à l’encontre du ministre. Le gouvernement n’a d’autres choix que de modifier son projet de loi. La nouvelle version assure à la FMSQ le droit plein et entier de représenter ses membres, de négocier pour eux toutes les ententes nécessaires et de les faire respecter intégralement.
En 1983, la FMSQ, qui compte un peu plus de 7 000 membres, profite de l’occasion pour organiser son deuxième congrès d’orientation. Celui‑ci permettra de faire le point sur les actions entre prises depuis sa création et… pourquoi pas ? Préparer l’avenir !
Les années suivantes sont calmes puisque la FMSQ a amélioré ses relations avec le ministère. Sur certains dossiers, la FMSQ partage même quelques orientations générales du gouvernement, notamment celle concernant la répartition des effectifs médicaux. La FMSQ reconnaît, en 1984, que la question des effectifs est liée au vieillissement de la population (et des médecins !) ainsi qu’à la féminisation de la médecine : ces points permettent d’alimenter les discussions à la table de concertation sur la répartition des effectifs régionaux.
J’ai eu l’immense bonheur de servir mes confrères au niveau des délégués, de l’exécutif et du comité de négociation de la FMSQ. Ce furent des années remarquables pour défendre les membres de toutes les associations et acquérir une expérience humaine et administrative qui m’a servi tout au long de ma carrière.
La période de 1970 à 1990, malgré l’apparition de la masse globale du revenu brut moyen et la dissidence et quasi‑séparation des spécialités chirurgicales, fut une période fébrile et de solidification de notre Fédération au sein du système de santé.
Une anecdote : Après deux jours de négociation avec la CSST, à Québec, l’avocat négociateur de la Fédération, Me Roger David, et moi devions revenir pour une Assemblée des délégués. Vu le délai serré, nous devions prendre l’avion, malgré l’aversion de Me David pour ce type de transport. Lors de la descente vers l’aéroport, brusquement, l’avion remonte et le commandant nous avise qu’un clignotant indique que la roue avant n’est pas descendue, l’avion doit repasser à basse altitude pour permettre au personnel de vérifier si la roue est sortie. Dans le cas contraire, il devra épuiser le carburant et faire un atterrissage d’urgence. Me David est devenu livide : « On aurait donc dû revenir comme d’habitude, en auto ou en limousine. On ne sera pas à l’Assemblée. » Finalement, c’était un clignotant défectueux ! Me David a pu faire son rapport après avoir repris ses couleurs… Je suis là pour vous le rapporter.
Parallèlement, Dr Desjardins entreprend de déve lopper une véritable politique de communica tion avec les membres. Il implante, en ce sens, un programme complet assorti d’une charte et mandate une firme externe pour effectuer une étude de perceptions. Dr Desjardins souhaite ainsi améliorer la qualité et la quantité de communications tant internes qu’externes, mais désire aussi améliorer l’image et la réputation des médecins spécialistes auprès du public.
Dans l’opinion du public, la Fédération est perçue comme une grande défenderesse de privilèges… et comme un organisme syndical. Les préjugés subsistent. Nonobstant la qualité des soins qu’ils offrent, les médecins spécialistes passent pour des enfants gâtés, des privilégiés du système. Le travail est colossal et la Fédération aura fort à faire pour renverser cette perception.
Du côté gouvernemental, de nombreux changements sont planifiés par le ministère de la Santé qui, au printemps 1986, dépose les projets de loi no 74 sur l’assurance maladie et no 75 sur les services de santé et les services sociaux. Le PL 74 vise des objectifs d’attrition des coûts, notamment par la diminution du nombre d’admissions en médecine. Le PL 75, lui, vise à restreindre la liberté d’établissement des spécialistes pour modifier leur répartition régionale. La FMSQ multiplie les rencontres, les mémoires et les négociations. Malgré les demandes répétées de la FMSQ, le ministère de la Santé refuse de mettre fin aux mesures punitives à l’encontre des nouveaux spécialistes qui n’acceptent pas de s’installer dans les régions indiquées par le ministère et qui voient toujours leur rémunération fixée à 70 %. Ce genre d’initiatives suscite une véritable conscription de la profession médicale. En septembre 1986, la FMSQ, la FMOQ et la FMRQ signent une déclaration commune dénonçant certaines dispositions prévues par le gouvernement. Les fédérations réussissent à infléchir la position du conseil des ministres.
Les autres éléments à négocier aboutissent à des accords de principe avec le gouvernement. Devant l’imminence d’une entente, une formule de distri bution de l’augmentation tarifaire est présentée à l’Assemblée des délégués. Or, le 11 novembre 1986, l’Association des chirurgiens généraux du Québec manifeste son désaccord et décide de se retirer de la FMSQ à compter du 16 décembre. Son départ est
une lourde perte pour la FMSQ. Le mécontentement qui couve au sein de certaines associations éclate au grand jour : le litige concerne les échelles tarifaires négociées par la Fédération et, surtout, leur réparti tion au sein des associations membres. L’Association des médecins hématologistes‑oncologistes décide, elle aussi, de faire cavalier seul. Dr Desjardins voit sa politique de répartition contestée.
La réélection de Dr Desjardins sera difficile. Elle l’avait été déjà en 1982, lorsque des associations avaient remis en question son mode de gestion et sa conception du rôle que doit assumer la FMSQ à propos de la répartition des augmentations de revenus. Si les médecins – particulièrement les associations les mieux nanties – voulaient un partage égal et proportionnel, Dr Desjardins, lui, préférait établir un partage équitable des revenus pour stabi liser, sinon réduire, les écarts de revenus entre les diverses spécialités. Dr Desjardins connaissait bien ce type de modulation, car Dr Robillard lui avait confié ce dossier en 1973.
Les départs successifs des associations dissidentes font mal : elles s’adressent toutes deux à la Cour pour se soustraire à l’Entente MSSS‑FMSQ. Puis, l’Association médicale du Québec (AMQ) décide de se substituer à la FMSQ à titre de représentante officielle des médecins spécialistes en s’adressant directement à la nouvelle ministre de la Santé, Thérèse Lavoie‑Roux. Cette dernière refuse illico. La tentative de contrôle de l’AMQ se transporte devant les tribunaux. L’AMQ propose alors un regroupement unique de tous les médecins et conteste même la légitimité de la FMSQ. Son objectif est d’empêcher la ratification de l’entente conclue entre la FMSQ, le MSSS et le Conseil du trésor ; après 17 mois d’in tenses négociations, la signature de l’entente avec le gouvernement est toujours en suspens. Irritée, la FMSQ contre‑attaque et menace d’intenter un recours en dommages et intérêts « contre l’Asso ciation médicale du Québec et ses dirigeants pour les pertes économiques qui leur seront causées par suite du retard dans la mise en application de l’Entente ». L’AMQ ne baisse pas les bras et poursuit ses démarches judiciaires... qui sont rejetées ! La signature de l’entente avec le gouvernement a fina lement lieu le 22 décembre 1986 : sa mise en appli cation est prévue pour le 1er juin 1987. Elle sera reconduite avec quelques modifications jusqu’au 30 septembre 1989.
L’AMQ poursuit et interjette appel de la décision du juge Forget. Nouvel échec. Cette saga prend fin en 1989 lorsqu’elle retire sa poursuite en appel, ouvrant la voie, lors de la 122e réunion annuelle de l’AMC tenue à Québec, à la signature du protocole AMC‑AMQ‑FMOQ‑FMSQ. Ce protocole reconnaît les deux fédérations comme étant les seules repré sentantes légitimes des médecins en ce qui a trait aux négociations avec l’État et ses régies. Une page tumultueuse dans l’histoire de la profession médicale est définitivement tournée.
Le maraudage de l’AMQ et le retrait de deux associations ont laissé des séquelles impor tantes tant chez les médecins qu’auprès du public. Heureusement, l’Association des médecins hématologistes‑oncologistes décide de réintégrer la Fédération le 10 juin 1988.
SOGEMEC ET LE FONDS MÉDICAL
Sogemec, qui, depuis 1968, offre essentiellement des activités de facturation aux médecins et peine à trouver une clientèle suffisante, connaît des pertes financières. Selon Dr Desjardins, elle se heurte à la réticence des médecins à lui confier leur facturation et à celle de la RAMQ qui préfère conserver une relation directe avec les médecins. Dr Desjardins décide alors de prendre la direction de Sogemec pour en assurer la rentabilité. Il met fin aux activités de facturation, qui sont vendues à des actuaires, et décide de fusionner Sogemec Corporation et la Corporation des polycliniques du Québec limitée, afin de créer un fonds de services aux membres et de mettre sur pied un programme « révolutionnaire » collectif d’as surance des biens (automobile, résidence, commer cial). Sogemec Assurances inc. voit le jour en 1978. En 1982, on démarre un régime d’assurance collec tive complémentaire (frais médicaux et hospitali sation) préparé spécialement pour les membres et leur famille, ainsi que pour leurs employés et leurs personnes à charge. C’est un succès !
Il en est de même pour le Fonds médical. Au milieu des années 1970, les délégués prônent la fermeture de Sogemec, l’entité créée pour offrir des services connexes aux membres. Convaincu du bien‑fondé de ce genre de services, Dr Desjardins suggère au Dr Robillard de l’orienter autrement telle l’offre de REER pour les membres. Le dossier est piloté par Dr Georges Bélanger, neurochirurgien, et Dr Gilles Poulin, ORL. Cette filiale entreprend ses activités
FMSQ
ans
en février 1978 sous l’appellation du Fonds médical, puis Fonds des professionnels et, depuis 2013, Financière des professionnels.

De plus en plus solides financièrement, ces filiales permettent, aux yeux de son président, « une plus grande prospérité et une plus grande indépendance de la profession ».
UN BILAN INQUIÉTANT
Malgré des gains sur le plan de la rentabilité de Sogemec, de la mise en place d’un politique de formation continue et de l’amélioration des canaux de communication, le bilan de la Fédération est mitigé. En quelques années, face à leurs confrères canadiens, les spécialistes ont perdu du terrain, notamment en matière de rémunération. Certains estiment que c’est le prix à payer pour conserver leur autonomie de pratique et leur responsabilité indivi duelle. Malgré tout, grâce à la FMSQ, les médecins spécialistes conservent encore une bonne marge de manœuvre et un pouvoir important au sein du système de santé. Mais la question de l’intégration des médecins dans la gestion de l’appareil hospita lier refait surface. La FMSQ reconnaît l’interdépen dance des deux groupes, mais pas question de lâcher du lest à propos de l’indépendance des médecins dans le choix des soins et des services requis pour leurs patients.
Quant à l’instauration d’une procédure de partage des augmentations, la plupart des associations sont d’accord sur le principe, mais ce sont les moyens choisis qui suscitent chez plusieurs membres un fort mécontentement. En effet, si la FMSQ est sortie victorieuse des luttes internes qui l’ont menacée, elle demeure encore fortement contestée.
Dans ce climat difficile qui marque la décennie 1980, il y a tout de même de bonnes nouvelles. Selon un sondage commandé en octobre 1981 par la FMSQ, les répondants apprécient très majori tairement les médecins spécialistes et souhaitent qu’ils soient plus nombreux au Québec. La population sondée apprécie les progrès technologiques et se montre relativement optimiste quant à l’avenir de la santé au Québec. Le sondage souligne aussi une ouverture à accepter un ticket modérateur hors hôpital.
UNE NOUVELLE MOBILISATION
Avec la présentation d’Une réforme axée sur le citoyen, le ministre de la Santé, Marc‑Yvan Côté, dépose, en décembre 1990, le projet de loi no 120, qui ne vise rien de moins qu’à remplacer la Loi sur les services de santé et les services sociaux de 1971. Le ministre espère que cet ambitieux processus de réforme permettra d’attaquer de front les problèmes chroniques du système de santé, notamment l’aug mentation des coûts et l’accessibilité aux services médicaux. La voie privilégiée par le ministre consiste à restreindre la liberté d’installation des médecins et leur autonomie de pratique.
Certaines de ces propositions heurtent de front des prérogatives de la profession médicale : mise en tutelle des CMDP sous l’autorité des directeurs généraux des hôpitaux, processus d’agrément des médecins en cabinet privé jugé comme une atteinte grave à la liberté d’exercice, « atrophie » du libre choix des médecins, contrôle accru des effectifs médicaux, blocage des postes hospitaliers, pénalité de rémunération pour les nouveaux médecins, plans d’effectifs régionaux, imposition par décret des conditions de travail et de rémunération d’un grand nombre de médecins, etc.
La Fédération porte un jugement dur sur le PL 120 : projet de loi bâclé, axé sur la restructuration du système, feignant d’ignorer la réalité embêtante, mais incontournable, des soins curatifs, alourdissant encore plus l’appareil bureaucratique par une régio nalisation difficile de réalisation, sans compter le soin qu’il met à passer sous silence le rôle du médecin spécialiste comme chef d’équipe de soins en milieu hospitalier. Les négociations avec le gouvernement sont mal parties. Le projet de loi suscite une vague d’opposition sans précédent depuis 1970.
La FMSQ réagit avec vigueur contre l’utilisation de mesures coercitives pour réguler la pratique médicale. En 1991, elle s’empresse de publier le manifeste La médecine ligotée, tiré à 20 000 exemplaires et distribué aux médecins, aux direc teurs des centres hospitaliers et aux députés de l’Assemblée nationale. Dr Desjardins, qui estime qu’une réforme est nécessaire, s’oppose aux méthodes préconisées par le
ministre, qui souhaite adopter une modification au code de déontologie des physiothérapeutes pour leur permettre de pratiquer sans ordonnances médicales, mais aussi d’accorder une reconnaissance profes sionnelle aux sages‑femmes et mettre sur pied une commission parlementaire sur la reconnaissance de médecines douces.
Dr Desjardins, qui est, rappelons‑le, obstétricien gynécologue, s’oppose à la reconnaissance profes sionnelle des sages‑femmes. Pour lui, ces interve nantes sont davantage un problème qu’une solution pour améliorer les services de périnatalité. Cohérent avec lui‑même, il défendra la recommandation commune de la FMSQ et de la FMOQ voulant que les médecins soient conviés à rejeter toute proposition et toute collaboration visant à permettre la pratique de la médecine par les non‑médecins, notamment par les sages‑femmes. Quant à une éventuelle commission
parlementaire sur la reconnaissance de médecines douces, elle soulève l’ire des fédérations.
Le président de la FMSQ estime que la profession médicale aborde l’un des tournants les plus impor tants de son histoire. Malgré les nombreux irritants de la réforme, Dr Desjardins demeure pragmatique et souligne que la FMSQ est disponible pour parti ciper à une démarche de concertation dans le respect des divergences. C’est précisément cette approche, contestée par les associations qui souhaitent voir la FMSQ prendre une attitude plus agressive face au gouvernement, qui facilitera la tâche des opposants au Dr Desjardins en vue de la prochaine élection. La FMSQ prépare une riposte au PL 120. Des rencontres ont lieu avec le Collège et les autres fédérations médicales afin d’élaborer une position et une stratégie communes. Mais cette bataille sera celle d’une nouvelle administration.
Que de belles années !
Il y aurait tellement à dire sur les belles expériences que j’y ai vécues à cette époque. Je me contenterai de souligner le mode de fonctionnement collégial qui a été la marque de commerce du Dr Gauthier pendant les années où il a agi à titre de président de notre Fédération. C’est ainsi que, très souvent, le mercredi soir, les Drs Gauthier, Dugré, Robert et moi‑même, nous consacrions une bonne partie de la soirée à la planification des réunions, rencontres diverses, séances de négociation et autres devant se tenir le jeudi et le vendredi. C’était aussi l’occasion d’échanger avec un président ou avec l’exécutif d’une association ou de préparer une réunion de la Commission des présidents, de l’Assemblée des délégués ou du conseil d’administration. De très belles réalisations de notre Fédération ont résulté de cette atmosphère collégiale, de franche camaraderie et de respect mutuel.
Dans un autre ordre d’idée, je voudrais souligner la naissance de notre magazine Le Spécialiste. Au début de 1999, il a été décidé que la FMSQ mettrait en place un journal d’information sous la forme d’un magazine bien structuré, de facture agréable et regroupant des chroniques touchant plusieurs aspects de la médecine spécialisée ou apportant de l’information sur des sujets relatifs à la négociation. Cette nouvelle publication, Le Spécialiste, devait remplacer FMSQ en bref, véhicule de communication plus restreint et surtout dédié à de l’information plus ponctuelle. Nous avons consacré beaucoup de temps à la définition des contenus, au choix des diverses chroniques et à la facture générale de cette publication. Il était aussi dans mes attributions de solliciter des collaborateurs pour diverses chroniques et de réviser les textes jusqu’à la fin de mon mandat au conseil. Ce fut une belle réussite et nous étions fiers de chacun des numéros. Le Spécialiste s’est rapidement avéré un fleuron de notre Fédération.
Mon passage à la FMSQ fut pour moi non seulement l’occasion de servir mes collègues médecins spécialistes, mais une époque enrichissante au plan personnel. Je garderai encore longtemps un souvenir impérissable de ces belles années.
C’est en 1978 que Sogemec Assurances voit le jour. Ce faisant, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) voulait offrir à ses membres, hautement sollicités en matière d’assurance, l’accès à un service‑conseil basé sur le respect de leurs désirs de planification, et ce, grâce à une expertise adaptée à leurs besoins, plutôt que sur l’atteinte d’objectifs simplement mercantiles.
Forte de cette responsabilité bien définie et d’une volonté d’engagement, l’équipe de Sogemec a su se démarquer. Des produits d’assurance uniques et avant-gardistes furent développés dans le but premier de combler les attentes spécifiques des médecins. Ainsi, au fil des ans, Sogemec a offert des garanties exclusives qui, encore à ce jour, répondent adéquatement aux besoins des médecins et participent à leur sécurité financière.
Sogemec est bien plus qu’un cabinet en sécurité financière en se distinguant par la qualité de ses services-conseils et la bonne compréhension des besoins liés à la profession de médecin. Les conseillers sont tous des professionnels salariés ; leurs recommandations ne sont jamais biaisées par l’aspect de leur rémunération.
Les premiers clients, comme les plus récents, confient avoir été rassurés par le fait que leurs produits d’assurance étaient reconnus par leur Fédération et séduits par la qualité, la rigueur et l’intégrité démontrées par l’équipe de conseillers.
Après avoir servi plusieurs générations de médecins, Sogemec compte bien continuer à veiller aux intérêts des nombreuses générations à venir. Si, aujourd’hui, plus de 6 000 médecins font confiance à Sogemec pour leurs besoins en matière d’assurances et que plusieurs centaines de médecins spécialistes ont eu recours à différents produits d’assurance au fil des ans, c’est en grande partie parce que cette filiale de la FMSQ a été créée par des médecins pour des médecins.
En effet, la raison qui a conduit, il y a plus de 35 ans, un groupe de médecins à consacrer leur temps à la création de Sogemec demeure d’actualité. Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui s’impliquent dans la bonne marche de l’entreprise. Que ce soit à la présidence ou comme membre du conseil exécutif ou d’administration, des dizaines de médecins ont participé à l’évolution de Sogemec en s’assurant que les offres d’assurance faites aux médecins constituent une source d’assurance fiable offrant les avantages d’une protection créée et reconnue par leur profession.
Sogemec s’est aussi donné la mission de conseiller et de bien renseigner les futurs médecins. Pour éviter que les étudiants et résidents en médecine soient incités à prendre des décisions mal éclairées en matière de gestion financière et personnelle, Sogemec a établi, en 1993, une collaboration avec la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) et, depuis 10 ans maintenant, un partenariat avec la Fédération médicale étudiante du Québec. Puisque chacun a droit à une belle qualité de vie et la mérite, Sogemec se fait un devoir de donner aux médecins les moyens d’y accéder en toute quiétude.
La directrice générale de Sogemec Assurances, Madame Chantal Aubin, ne cache pas sa fierté de faire partie de la grande famille de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. « La loyauté de nos clients contribue à accroître notre ambition de nous surpasser continuellement. Nous nous engageons à toujours faire prévaloir leurs intérêts en poursuivant notre travail sur les mêmes bases solides qui nous ont été transmises ! » Toute l’équipe de Sogemec tient à souhaiter un heureux 50e anniversaire à la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
Célébrer les 50 ans de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, c’est, pour Financière des professionnels, mettre en évidence le lien étroit qui les unit. En tant que filiale créée par des médecins et pour des médecins, la Financière s’inscrit au cœur d’une démarche de ses fondateurs qui voulaient, avant toute chose, protéger l’avenir des professionnels de la santé. Elle a évolué au rythme des besoins des médecins afin de leur procurer un accompagnement personnalisé, à chaque étape de leur vie professionnelle et personnelle. C’est un engagement ferme, un engagement de cœur.
En 1978, des médecins décident de créer une institution pour défendre les intérêts financiers de leurs confrères. À l’époque, les médecins sont laissés à eux-mêmes financièrement et ne disposent d’aucun fonds de pension. En créant le « Fonds médical », ils font preuve d’une vision large et altruiste. La firme qu’ils mettent sur pied est bâtie sur des valeurs révolutionnaires pour l’époque : transparence, éthique et accompagnement.
La firme évolue rapidement. Outre Montréal, des bureaux sont ouverts à Québec, à Sherbrooke et tout récemment à Brossard. De nouveaux services voient le jour pour englober tous les aspects du parcours financier des médecins en leur proposant des solutions efficaces et personnalisées en gestion privée et en planification financière, ainsi que pour prendre en charge les besoins des professionnels en début de pratique. De plus, la gamme de ses fonds s’enrichit. Pour diversifier les portefeuilles et bonifier les rendements, des gestionnaires externes viennent contribuer, avec leur expertise, à la gestion de fonds plus spécialisés. L’actif sous gestion, des 50 millions de dollars qu’il était en 1985, passe à 3,1 milliards de dollars en 2015. D’un gestionnaire de fonds, Financière des professionnels devient un gestionnaire de patrimoine.
Premier et principal actionnaire de la Financière, la FMSQ demeure un partenaire de toute première importance. Sa présidente, Dre Diane Francœur, assume également la présidence du conseil d’administration
de la Financière. Cette proximité suscite des échanges constants tant à propos des orientations de la Financière et de sa gouvernance, que des préoccupations et besoins des membres de la FMSQ. Depuis le début des années 1980, de nouveaux actionnaires et partenaires se sont joints à la Financière. Par son mandat éducatif, la firme offre des formations, conférences et ateliers, diffuse une foule d’informations pour outiller ses clients dans la gestion de leurs affaires financières. Les spécialités médicales se sont multipliées et financièrement, de nouvelles options s’offrent aux médecins spécialistes pour assurer leur avenir. Parallèlement, leur besoin d’accompagnement s’accroît, alors que s’intensifient les exigences de leur profession.
Sensible à ces préoccupations, la Financière continue de mettre tout en œuvre pour contribuer à améliorer la qualité de vie des médecins et leur procurer la tranquillité d’esprit. Que ce soit en ce qui touche la gestion des dettes d’un résident, l’analyse d’incorporation d’un jeune médecin, la projection de retraite d’un spécialiste en mi-carrière ou la planification successorale d’un retraité, la firme s’imbrique dans toutes les étapes de vie des médecins. Pour mériter cette confiance, la transparence est essentielle. À tous les niveaux d’interaction, la Financière assure cette transparence par la mise en place de politiques rigoureuses ainsi que par une culture d’impartialité, garantes du respect dû à ses clients.
Comme le dit Monsieur André Sirard, président et chef de la direction : « Nous sommes extrêmement fiers de compter la Fédération des médecins spécialistes du Québec comme actionnaire principal. Ensemble, nous avons développé une relation très enrichissante, qui nous permet d’accompagner leurs membres à chaque étape de leur vie avec des solutions entièrement adaptées à leur réalité. Aucune autre institution financière n’est aussi proche d’eux, aucune ne les connaît aussi bien que nous. C’est un lien privilégié, un lien de cœur qui nous unit depuis la première heure. Longue vie à la FMSQ ! »
Financière des professionnels inc. détient la propriété exclusive de Financière des professionnels – Fonds d’investissement inc. et de Financière des professionnels – Gestion privée inc. Financière des professionnels – Fonds d’investissement inc. est un gestionnaire de portefeuille et un gestionnaire de fonds d’investissement, qui gère les fonds de sa famille de fonds et offre des services-conseils en planification financière. Financière des professionnels – Gestion privée inc. est un courtier en placement, membre de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE), qui offre des services de gestion de portefeuille.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dr PAUL DESJARDINS




1978‑1991








(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)
1978-1979
1978-1982



1982-1983

1978-1982
1979-1982
1979-1982
1980-1986
1981-1984
1982-1983
1983-1984
1983-1984
1983-1986
1983-1990
1987-1991
1986-1991
1987-1991
1988-1991
Jean-Gil


















1990-1991
1986-1987
LA PRÉSIDENCE DE Dr ROBERT MARIER
Mécontente de la tournure des événements, l’Assemblée des délégués opte alors pour un grand changement avec l’élection, le 14 mars 1991, de Dr Robert Marier, obstétricien gynécologue.

Le nouveau président propose des modifications à la distribution de la rémunération et une modification du fonctionnement de la FMSQ. À l’exception de Dr Pierre Gauthier et de Dr Gilles Robert, arrivé au conseil en 1990, le conseil d’administration est entièrement renouvelé. Depuis décembre 1990, le dépôt du projet de loi no 120, Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, suscite la grogne des professionnels de la santé, et les négociations
s’annoncent ardues, surtout que le ministre de la Santé, Marc‑Yvan Côté, est un homme qui ne craint pas les affrontements. Outre les négociations, le nouveau conseil devra mettre l’accent sur la défense des intérêts économiques des médecins spécialistes et revoir les communications internes et externes. La tâche est immense et le printemps s’annonce chaud, mais tous gardent espoir, car, rapidement, l’association restée dissidente, celle des chirurgiens généraux, se réaffilie !
Adoptant la ligne dure, le conseil annonce d’importantes modifications internes. D’abord, il ne renouvelle pas le contrat de son négociateur ; le président deviendra responsable du dossier de la négociation, laissant aux avocats la charge de s’occuper des questions juridiques. Puis, il revoit le processus de partage de l’enveloppe monétaire entre les associations à l’aide de l’outil de répartition
RMA (revenu moyen ajusté) : un modèle actuariel qui tient compte de plusieurs données, notamment le classement de l’association, le niveau de dépenses, les primes d’assurance responsabilité professionnelle, l’exigence de la tâche et le temps travaillé. L’outil permet de calculer différents écarts par rapport à un ratio visé.
Le projet de loi no 120, destiné à régler les problèmes de répartition géographique des médecins et à réguler la rémunération globale en fonction de cette répartition régionale, a fait naître une mobilisation sans équivoque : on y a vu l’émergence rapide du premier véritable front commun dans l’histoire de la médecine québécoise. Dès le printemps 1991, les quatre fédérations médicales ainsi que la CPMQ et l’ACMDPQ adoptent une position commune claire : le retrait du projet de loi no 120 et la mise en place d’une « vraie » réforme du système de santé.
Les six organismes s’unissent sous le Regroupement des fédérations de médecins du Québec (RFMQ) et déposent un mémoire en commission parlemen taire. Le RFMQ critique ouvertement le projet de loi en parlant de soviétisation de la médecine et dénonce « la création d’une médecine technocra tique dénuée de toute initiative individuelle ». On craint une médecine sans médecins dirigée par des bureaucrates qui considèrent les membres du corps médical comme des pions et les patients comme des pièces numérotées qu’on dirige machinalement vers des chaînes de montage. Les médecins sont mobilisés à bloc ! De son côté, la FMSQ développe une campagne de publicité pour sensibiliser la population, puis effectue une grande tournée régionale. Boycottages, fermetures de cabinets, démissions massives font partie des moyens employés. La FMSQ tient une assemblée générale le 21 mai au Centre Paul‑Sauvé, à Montréal. Plus de 6 200 médecins approuvent à 97 % le maintien du plan d’action, et une journée d’étude est prévue le 29 mai à Québec. Cette (première) journée réunit 4 300 médecins ; d’autres s’ajoutent ailleurs le 7 juin.
La pression monte pour le ministre, car les médecins obtiennent l’appui de la presse écrite. Coincé, le ministre reporte de deux mois l’adop tion de son projet de loi. S’enclenche alors une période d’intenses négociations où la FMSQ fait des propositions qui aboutissent, le 16 août, à une entente favorable aux fédérations. L’entente prévoit la création du Conseil médical du Québec, un organisme de concertation dont le mandat est de fournir au ministre des avis sur toutes questions relatives aux services médicaux, en tenant compte de l’évolution des coûts de ces services, des besoins de la population et de la capacité de payer de cette dernière. Le Conseil médical du Québec sera formellement constitué en avril 1993. Il sera aboli en 2006 par le ministre de la Santé d’alors, Philippe Couillard.
LE CONGRÈS D’ORIENTATION DE 1992
En 1992, la FMSQ désire organiser un second congrès d’orientation ; une belle occasion d’inculquer à la Fédération un nouveau souffle et d’en faire un véritable acteur social. Dr Camille
Laurin est de ceux qui réclament une transformation radicale du rôle social de la profession pour que les médecins participent aux discussions sociétales. S’il s’agit d’un engagement idéaliste et marginal, la notion d’établir un lien plus étroit entre les aspects socio‑environnementaux de la santé et la pratique médicale est de plus en plus répandue, particulièrement en Europe. La FMSQ en est consciente et souhaite, elle aussi, participer aux grands enjeux sociaux du Québec en intervenant davantage sur la place publique.
Ce congrès d’orientation désire trouver des solutions concrètes aux problèmes vécus en médecine spécialisée. On veut aussi revoir la structure et les mandats de la Fédération. Dr Marier aimerait que ses pouvoirs de président soient élargis ; il souhaite aussi donner une meilleure représentativité aux régions. Si ce dernier objectif fait quasi l’unanimité, ce n’est pas le cas du premier. Des présidents d’associations se montrent inquiets au sujet des chambardements internes à la Fédération et du « sabordement » éventuel des associations. Le congrès d’orientation est finalement remplacé par une Assemblée des délégués de trois jours (du 23 au 25 octobre 1992). Le caractère décisionnel de cette réunion permet des modifications importantes aux règlements et aux structures de la Fédération. On met fin au régime
de pérennité des présidents : ceux‑ci ne pourront cumuler plus de trois mandats de deux ans. On revoit aussi la composition de l’exécutif. Une proposition aurait pu changer bien des choses : celle‑ci voulait que le conseil d’administration de la Fédération soit composé des présidents des associations. Une partie du « pouvoir » de la Fédération aurait ainsi été transférée aux associations par la création d’un système confédératif. Finalement, cette proposition sera remplacée par une modification des règlements généraux afin de donner plus de pouvoirs à l’Assemblée des délégués. Dorénavant, ce sera cette instance qui pourra élire ou destituer le conseil d’administration, de même qu’autoriser l’affiliation ou la désaffiliation des associations.
Nous sortions d’une réunion, tardivement, une soirée de janvier. Quelques membres du conseil d’administration avaient décidé de poursuivre la réunion au‑delà des murs de la salle, en allant prendre une bouchée au restaurant. Étant donné le froid sibérien, un collègue m’offrit le confort de sa voiture. L’endroit de rencontre fixé fut le débarcadère de l’Hôtel Méridien. Une fois arrivée au point de rencontre, je vois une voiture en attente et m’y engouffre sans toutefois regarder le conducteur. « Où allons‑nous ? » lui demandai‑je. « Là où vous voudrez, Madame », me répondit un illustre inconnu.
Je me souviens aussi d’une Assemblée des délégués, un début décembre. Nous terminions habituellement ces réunions par une rencontre à l’extérieur, question de discuter et d’établir un compte rendu de la réunion. Comme je me sentais plus ou moins bien, je décidai de quitter mes collègues pour rentrer me reposer à la maison. Je les rappelai à peine quelques heures plus tard pour les informer que je venais tout juste d’accoucher de mon second fils ! Un peu plus et il naissait durant la réunion.
FMSQ
50 ans 1965-2015
Constatant qu’ils sont bons derniers au Canada sur le plan de la rémunération, les délégués demandent l’ouverture des négociations afin de réajuster la rémunération des médecins spécialistes du Québec. À l’automne 1992, la FMSQ entreprend la renégociation de son entente dont l’échéance est prévue pour décembre 1993. L’enjeu majeur de ce renouvellement sera donc la réduction de l’écart de rémunération entre les médecins québécois et le reste du Canada. Les médecins sont mobilisés, mais le moment est mal choisi : la récession du début des années 1990 entraîne une hausse des dépenses et une baisse des revenus de l’État. Compte tenu de l’importance du budget consacré au secteur de la santé et des services sociaux, il sera quasi impossible d’éviter la réduction de ses budgets.
La FMSQ fait preuve de pragmatisme et réclame une rémunération « plus juste » : elle dirige ses efforts vers le système hospitalier et les organismes paragouvernementaux comme la CSST et la SAAQ. Les hausses demandées concernent les tâches d’en seignement, de recherche et de gestion médico‑ administrative. Le gouvernement refuse. La FMSQ enjoint à ses membres de cesser tout service à la CSST, paralysant ainsi le système. Le gouverne ment, bloqué, rend les armes et donne à la FMSQ l’augmentation tarifaire demandée, mais tous les points de négociation n’auront pas la même finalité. Malgré tout, l’entente sera favorable aux médecins spécialistes : la rémunération majorée à 120 % sera toujours en vigueur à titre de mesure incitative en régions éloignées. On prévoit la mise en place d’un mécanisme par lequel la rémunération des Nous sommes en 1991. La FMSQ, sous la présidence de Dr Robert Marier, est mobilisée contre le projet de loi 120. Je siège au conseil d’administration de la FMSQ depuis 1987, et, en tant que trésorier, depuis 1990. J’ai aussi été le médecin responsable des Affaires économiques avant d’en être le directeur. Les négociations avec le ministère de la Santé sont plutôt difficiles. Vient le jour où la FMSQ me convoque d’urgence pour une séance spéciale du comité de négociations duquel je fais partie. Au Bureau du président, on m’informe que c’est très important, d’y être à temps et que je devrais prendre le prochain avion pour Montréal.
Une fois assis dans l’avion, deux autres passagers viennent s’asseoir dans la rangée juste devant la mienne. Ils semblent très absorbés et concentrés, et ne me reconnaissent pas. Je me fais très discret. Ils discutent abondamment de leur réunion avec la FMSQ. Il s’agit du porte‑parole du ministère de la Santé et du négociateur en chef du gouvernement, ou du sous‑ministre.
J’essaie de prendre en note l’essentiel de leur conversation et malgré le fait que j’ai toujours beaucoup de petits bouts de papier dans mes poches… j’en ai manqué ! Mon porte‑documents est rangé dans le compartiment au‑dessus de nos têtes et, si je me lève pour aller le chercher, je prends le risque d’être reconnu. Je demande donc à mon voisin de siège de le faire pour moi.
Ce dernier se trompe et saisit une valise identifiée au nom du gouvernement du Québec. Il s’excuse auprès des représentants gouvernementaux et récupère finalement ma mallette. Je peux alors compléter mes notes. Finalement, je sors très discrètement de l’avion pour me rendre à la salle de négociation de la FMSQ. J’ai ainsi pu informer le comité de négociation de la FMSQ des différentes positions du ministère de la Santé concernant les enjeux avant que la réunion officielle ne débute.
La morale de l’histoire et comme m’a toujours dit mon père « et non comme le grand‑père de Boucar Diouf » : l’information est la clé du succès !
Dr Gilles Robert, urologue Membre CA 1987‑1995spécialistes ne sera en aucun cas inférieure à celle de leurs collègues des grandes villes. Finalement, aucune pénalité ne sera appliquée aux spécialistes qui refuseront de pratiquer en région.
Mais l’unité demeure difficile à maintenir. Les accords tarifaires et la répartition des augmenta tions accordées par le MSSS font des mécontents : les anesthésistes et les radiologistes en réclament même l’annulation. Ces derniers considèrent que la FMSQ les a mal représentés et demandent leur reconnaissance à titre d’organisme de négociation.
UN MANDAT ÉCOURTÉ
Toujours animé par le désir d’améliorer l’image de la Fédération auprès de la population, Dr Marier autorise, à l’été 1993, une ambitieuse campagne de communication assortie d’un budget de 350 000 $. Si certains membres déplorent que les médecins spécialistes soient absents des grands débats de société, la plupart jugent que ce projet est prématuré et superflu. Le président, convaincu du contraire, poursuit en ce sens.
La démarche est contestée au conseil d’adminis tration : elle soulève la question de l’autonomie dont jouissent les présidents depuis la création
de la FMSQ. Certains membres du conseil consi dèrent que le président n’a pas plus d’autorité qu’eux. En fait, ils souhaitent que le pouvoir ne soit jamais entre les mains d’une seule personne. La tension monte. Les membres du conseil demandent la démission du Dr Marier ; les délégués, eux, refusent de prendre parti dans ce conflit. Devant l’impasse, trois membres du conseil démissionnent, pensant régler la situation, mais le conflit persiste plusieurs mois.
Finalement, le 17 mars 1994, la Commission des présidents, excédée du litige, reproche au Dr Marier sa gestion autocratique. Des reproches de mutisme devant un conflit qui perdure sont aussi formulés au conseil d’administration. Dr Marier est relevé de ses fonctions et est remplacé par le vice‑président, Dr Pierre Gauthier. Les médias s’emparent de l’affaire, ce qui ne fait qu’augmenter la percep tion négative de la Fédération auprès de l’opinion publique. De son côté, Dr Marier dénonce publi quement le pouvoir des grosses associations, les désignant comme responsables de son départ.
La tempête ne fera qu’un temps, une nouvelle équipe prendra la relève et ramènera la Fédération vers des eaux plus calmes.
En 1991, j’étais élu secrétaire de la Fédération. Je faisais partie de l’équipe de Paul Desjardins qui a perdu face à l’équipe de Robert Marier. Nous avions perdu, soit ! Mais je n’étais pas seul de mon clan : deux autres membres ont aussi été élus soit Pierre Gauthier et Gilles Robert.
Au moment de ma nomination, je venais de remporter en Cour supérieure une dure bataille juridique contre le ministre de la Santé de l’époque, Marc‑Yvan Côté, qui avait mis en tutelle l’Hôpital Louis‑H.
Lafontaine, où j’étais le chef du Département de psychiatrie. L’Association des médecins psychiatres du Québec, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, l’Association des conseils de médecins, dentistes et pharmaciens du Québec, le Collège des médecins du Québec ainsi que la Faculté de médecine de l’Université de Montréal m’ont tous appuyé. Le gouvernement et le ministre ont perdu en Cour d’appel. La Cour suprême du Canada a refusé d’entendre la cause. J’étais alors représenté par Me Roger David, conseiller juridique de la FMSQ.
Au nom de tous ceux qui m’ont activement appuyé, je tiens à remercier chaleureusement l’équipe de Paul Desjardins d’avoir soutenu cette cause et de m’avoir permis de servir les médecins spécialistes.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dr ROBERT MARIER





1991‑1994








(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)

1991-1992
1991-1993
1992-1994
1991-1994
1993-1994

UN MINISTÈRE QUI N’A PAS 100 ANS
Le ministère qui gère la santé n’a pas 100 ans ; tout au plus en a‑t‑il 80 !
En effet, c’est le premier ministre Maurice Duplessis qui, en 1936, a créé le premier ministère chargé de veiller à la santé des populations.
Au XIXe siècle, les municipalités deviennent responsables de la santé de leurs populations ; elles doivent donc mettre en place des stratégies et des moyens pour lutter contre les maladies. L’épidémie de variole qui sévit en 1885 force le gouvernement à imposer des mesures d’hygiène publique. Celui-ci instaure alors le Conseil d’hygiène, un organisme chargé d’appliquer les normes d’hygiène et de surveiller le travail des municipalités. En 1922, l’organisme relève du secrétaire de la province et prend le nom de Service provincial d’hygiène.
Sauf pour les grands centres urbains qui disposent de capitaux privés pour ouvrir des centres de soins, certains spécialisés, les municipalités n’ont ni la volonté ni les ressources financières pour mettre sur pied des services d’hygiène publique. Le gouvernement n’a d’autre choix que d’intervenir et désigne un premier titulaire du ministère de la Santé. La palme de la longévité revient à Joseph-Henri-Albiny Paquette qui, en 3 mandats (dont 2 consécutifs), a cumulé quelque 6 238 jours à ce poste, soit l’équivalent de plus de 17 années. De son côté, le ministre Michel Clair n’a eu que le temps d’arriver en poste : son séjour à la tête de ce ministère n’a duré que... 2 jours ! Le ministère changera de dénomination 4 fois depuis sa création, en 1936 ; à ce jour, 24 ministres ont été les titulaires. Ministère
Affaires
Santé
LA PRÉSIDENCE DE Dr PIERRE GAUTHIER
Assurant l’intérim après le départ de Dr Marier, Dr Pierre Gauthier, pédiatre, est élu le 12 mai 1994. Ce dernier connaît bien les rouages de la Fédération, y ayant occupé diverses fonctions depuis 1983.

Les délégués sont persuadés qu’il sera l’homme des réconciliations et que, puisqu’il œuvre en région – Sept‑Îles –, tout comme la moitié de son conseil d’administration, il saura répondre aux doléances des spécialistes des régions.
Dr Gauthier, qui a conservé une pratique à temps partiel, veut d’abord résoudre les problèmes internes. Il règle le litige qui oppose l’Association des allergologues à la FMSQ en leur accordant le rattrapage de rémunération promis en 1991. Puis, il actualise la structure de fonctionnement interne pour améliorer l’unité entre les associa tions tout en raffermissant les positions officielles de la FMSQ auprès des pouvoirs publics. Enfin, les activités de communication entreprises par l’ancien président sont revues : il faut maintenant passer en mode offensif.
LA RÉFORME ROCHON
Le gel des dépenses instauré par le gouvernement ainsi que la diminution des transferts fédéraux en santé augurent un contexte difficile de négo ciation. Le ministre de la Santé de l’époque, Jean Rochon, annonce une réforme majeure, incluant une réduction significative des établissements du réseau public et la suppression d’un grand nombre de lits de soins de courte durée dans les centres hospitaliers, en ayant recours au virage ambula toire et à la chirurgie d’un jour.
Mais c’est la manière avec laquelle on procède aux changements qui irrite la FMSQ. Les médecins ont l’impression que la réforme proposée est basée sur des objectifs de compressions budgétaires plutôt que sur des objectifs d’efficacité puisqu’elle
arrive au moment où l’on demande à la profession médicale de faire sa part, donc d’accepter d’éven tuelles diminutions de revenus.
Contrairement à son habitude, la FMSQ annonce que l’approche des négociations se fera avec les associa tions sur une base individuelle. Ainsi, la FMSQ veut provoquer plus de dialogue tout en ayant l’appui des associations. Les dossiers délicats sont nombreux : fermetures et fusions hospitalières, transferts de spécialistes vers d’autres établissements, création des méga‑hôpitaux, craintes de résidents, pour ne nommer que ceux‑ci.
Il faut aussi se préparer aux négociations entourant le renouvellement de l’Accord‑cadre : le dernier avait été signé le 22 décembre 1986 avec une échéance fixée au 30 septembre 1988 ! Les négo ciations débutent en avril 1995, et, à la suite d’une résolution de l’Assemblée des délégués, un projet d’entente intervient le 8 juin : le tout sans moyens de pression. Pourtant, cette entente entraîne une réduction de la rémunération des médecins : le gouvernement est parvenu à négocier une masse monétaire fermée pour les médecins spécialistes de l’ordre de 1,28 milliard de dollars par année jusqu’en 1998, une baisse de l’enveloppe globale de 125 millions de dollars. La Fédération indique avoir fait des concessions puisque les principes fondamen taux de la profession médicale n’étaient pas attaqués de front. En fait, la FMSQ, craignant la politique de croissance zéro, a préféré négocier les modalités d’un plan de carrière qui comprend une rémuné ration progressive pour les nouveaux diplômés, un plafonnement global des gains professionnels et un plan de retraite accompagné de mesures incitatives ou une diminution volontaire d’activités.
Tenant compte des écarts de rémunération impor tants entre les spécialités, la Fédération fait appel à un sentiment d’équité et de solidarité de toutes les associations. Mais les radiologistes et les chirur giens cardiovasculaires et thoraciques résistent et déposent une demande d’injonction pour contrer certaines clauses de cet accord. Les radiologistes protestent contre le programme d’équité salariale de la FMSQ et dénoncent le plafonnement de leurs revenus : ils décident de fermer leurs cliniques durant les deux dernières semaines de décembre. De plus, du côté des neurochirurgiens, on accuse la FMSQ de vouloir saboter un plan de regroupement global des services et de rémunération forfaitaire élaboré depuis deux ans. En revanche, certaines initiatives de la FMSQ sont plus populaires, par exemple l’obtention du remboursement des augmentations d’assurance responsabilité profes sionnelle décrétées par l’Association canadienne de protection médicale (ACPM), autrefois assumées par les médecins spécialistes.
En juin 1996, le ministère exige la réouverture de l’Entente‑cadre pour ajouter des compressions supplémentaires de 6 %, l’équivalent de 11 200 $ par spécialiste. Des demandes similaires sont présentées à la FMOQ et à la FMRQ. Pourquoi cibler uniquement la profession médicale alors que les autres travailleurs de l’État sont parvenus à obtenir un sursis du gouvernement ? Les fédéra tions médicales organisent une assemblée conjointe où l’on décide de tenir une journée d’étude le 18 décembre. La FMSQ entend bien défendre ses intérêts. Réunis en assemblée spéciale, les délégués de la FMSQ donnent le mandat de négocier une contre‑proposition en réponse à la demande du gouvernement. La FMSQ propose alors un mode de rémunération mixte, la mise sur pied de plans de pratique en milieu universitaire et la prise en charge des laboratoires, ainsi que d’autres mesures permettant des économies sans toucher aux tarifs des médecins spécialistes. Le 18 décembre, plus de 7 000 médecins et étudiants en médecine se rendent à Montréal et à Québec. Un message clair est lancé au gouvernement, qui n’a d’autre choix que de négocier.
La FMSQ démontre que l’écart de rémunération des médecins spécialistes par rapport à leurs confrères des autres provinces s’accroît. Le gouvernement, s’il veut réduire l’enveloppe accordée aux spécialistes,
doit revoir sa vision du système de santé. Malgré les négociations, le gouvernement opte pour la ligne dure et dépose un projet de loi spéciale sur la dimi nution des coûts de la main‑d’œuvre dans le secteur public (projet de loi no 104). Il demande aux parties de trouver une entente convenable, à défaut de quoi des réductions de l’ordre de 6 % s’appliqueront à l’ensemble de la rémunération des spécialistes. La FMSQ lâche donc du lest sur la question des effectifs médicaux et s’emploie à éviter le pire. Un accord intervient en mai 1997 : statuquo sur le plan de la rémunération en contrepartie d’une réduction de certains coûts, notamment par la mise en place d’un programme d’allocation de fin de carrière. L’entente prévoit également l’instauration d’un mode de rémunération mixte.
À la fin de 1997, une certaine accalmie se profile : l’amélioration des conditions économiques adoucit les relations entre le gouvernement et la Fédération, qui obtient le remboursement des hausses des primes de l’assurance responsabilité, une hausse de tarifs en radiologie pour le dépistage du cancer du sein dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) ainsi qu’une ouverture en ce qui a trait à la planification des effectifs.
Le désinvestissement a un prix ! Constatant la détérioration du système de santé, les spécialistes réclament un réinvestissement majeur afin de freiner la pénurie de médecins et la dégradation du parc technologique. Le gouvernement a provoqué de nombreux départs à la retraite dans le réseau de la santé ; ainsi le nombre de médecins spécialistes passe de 6 188 en 1994 à 6 026 en 1997. Ceci a des effets immédiats sur l’offre de soins. Parallèlement, les admissions en médecine chutent de 481 à 406 étudiants, une baisse de 15 % qui aura moult répercussions dans l’avenir. Des présidents d’asso ciations jugent qu’une telle situation met en danger la qualité de la médecine spécialisée au Québec ; le niveau de la recherche médicale aussi risque sérieusement d’en subir les contrecoups.
Les spécialistes ne sont plus seuls à dénoncer la situation. Le débat se transporte sur la place publique. Plusieurs pensent que l’ajout de cliniques privées pourrait résoudre en partie les problèmes des coûts du système de santé. La cause Chaoulli vient alimenter le débat.
FMSQ
Dès 1997, la FMSQ, lasse des sempiternelles concessions financières, décide de foncer en faisant de la parité avec les médecins spécialistes ontariens l’un de ses enjeux majeurs. Une rencontre entre la FMSQ, l’Ontario Medical Association et le ministère ontarien de la Santé permet de constater que l’écart de la rémunération des médecins s’est largement creusé entre 1981 et 1987, puis lors des coupes budgétaires du milieu des années 1990. Des concessions difficilement acceptées par la plupart des associations médicales affiliées à la FMSQ qui demandent maintenant qu’elles débouchent sur un rattrapage.

Dr Gauthier (réélu pour une troisième fois en 1999) et son conseil d’administration décident d’axer leurs actions sur plusieurs fronts, à savoir : l’amé lioration de l’accessibilité à des soins de qualité, la revalorisation du rôle des médecins enseignants et la définition de nouvelles responsabilités les concernant au sein des centres hospitaliers univer sitaires, la promotion de la rémunération mixte ainsi que la définition d’une politique de congés parentaux, compte tenu de la féminisation de la profession, sans laisser de côté le dossier du rattra page de rémunération. La Fédération poursuit évidemment son rôle d’interlocuteur privilégié auprès des autorités gouvernementales.
Tous, à la Fédération, sont déterminés à réduire, ne serait‑ce que progressivement, les écarts de rémunération avec les autres provinces. Se basant sur des études réalisées entre 1992 et 1994, la Fédération estime que le rattrapage oscille entre 39 et 45 %. On demande alors des « redressements » pour un total de 260 millions de dollars, en plus de l’ajout d’une clause remorque, qui bonifierait les conditions des spécialistes chaque fois qu’un autre groupe de travailleurs de l’État renégocierait à la hausse son entente. La partie s’annonce difficile en raison de réticences du gouvernement, pour des raisons politiques, à répondre aux demandes des spécialistes. Les médecins ont la nette impres sion d’être les victimes d’une situation politique et économique : pourquoi devraient‑ils être désavan tagés par rapport aux autres groupes de travailleurs de l’État ? Selon les présidents d’associations, la morosité et la démobilisation s’installent chez les spécialistes.
En 2000, la FMSQ participe à la commission Clair dont le mandat consiste à tenir un débat public sur les enjeux auxquels fait face le système de santé et de services sociaux afin de proposer des avenues de solution pour l’avenir. Le mémoire fédératif présente les préoccupations des spécialistes : financement inadéquat du système de santé, accès déficient aux plateaux techniques, équipements désuets, nécessité d’un ticket modérateur, renfor cement des soins de première ligne, révision du panier de services, modification de l’organisation du travail, planification des effectifs médicaux, etc. Le mémoire est bien reçu par les commissaires : il propose des solutions réalistes. L’amélioration des conditions économiques rend plus confortable la situation financière de l’État québécois, ce qui laisse espérer de futurs gains de rémunération pour les médecins. La Fédération, qui bénéficie de la reprise économique, conclut une nouvelle entente avec le MSSS et s’en tire plutôt bien, même si le rattrapage ne se fait pas au niveau souhaité.
En 2001, après trois mandats et, en vertu de nouveaux règlements, le président doit laisser la place à l’un de ses collègues.
Les médecins ont la nette impression d’être les victimes d’une situation politique et économique
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION





SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dr PIERRE GAUTHIER








1994‑2001
(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)
1994-1995
1994-1997
1994-1997
1994-2001
1994-2001
1994-2001
1994-2001
1994-2001
1995-2001
1997-2001
1997-2001
LA PRÉSIDENCE DE Dr YVES DUGRÉ

Succédant au Dr Gauthier, Dr Yves Dugré, un ORL pratiquant à Trois‑Rivières, possède une longue expérience des luttes syndicales. Il veut non seulement poursuivre les dossiers amorcés par son prédécesseur, mais aussi en accélérer la résolution.
Parmi ceux‑ci, la diminution de l’écart de rémunération avec les médecins spécialistes canadiens est LA priorité. Dr Dugré privilégie des relations empreintes de coopération avec le gouvernement, qui y souscrit, lui aussi. La FMSQ entend accroître son implication dans divers dossiers cruciaux pour la santé des Québécois. La stratégie de communication et de relations publiques contribue à transformer le rôle et l’image de la Fédération, qui entend demeurer un intervenant majeur dans l’organisation des soins de santé.
C’est ainsi qu’en 2002, la négociation pour le renouvellement de l’entente qui lie les spécia listes au gouvernement fait place à une plateforme assez large qui dépasse la simple question de la majoration de la rémunération. Elle s’oriente, en effet, vers une négociation globale, une charte de la médecine spécialisée en quelque sorte, qui inclut l’accessibilité aux soins, les effectifs médicaux, la valorisation de l’expertise ainsi que l’organisation régionale et sous régionale. C’est à ce moment que la Fédération adopte sa nouvelle signature qui veut refléter sa vision des soins de santé au Québec : L’accessibilité aujourd’hui… pour la vie!
Le comité stratégique prépare le terrain afin d’entreprendre les négociations avec le nouveau ministre de la Santé, François Legault. Les grandes lignes des pourparlers se résument à obtenir une meilleure gestion et une réparti tion des effectifs plus adéquate, à rehausser les conditions de pratique hospitalière, à supporter la pratique universitaire, à favoriser la création
d’un réseau intégré de soins spécialisés, à revalo riser la rémunération des médecins spécialistes, à reconnaître l’expertise et les responsabilités des médecins, à favoriser la qualité des soins et à faciliter l’insertion des nouveaux certifiés. Une multitude de points que reçoit favorablement le ministère.
Mais voilà qu’en juin 2002, un événement conjoncturel met à mal la volonté d’entente et la fragile « paix sociale » qui existe dans le milieu de la santé québécois. La mort d’un patient, alors que la salle d’urgence du Centre hospitalier du Centre‑de‑la‑Mauricie à Shawinigan est fermée en raison d’un manque de médecins, place le ministère dans l’embarras. Le ministre Legault fait alors adopter une loi spéciale qui confie au Département régional de médecine générale la responsabilité de dresser la liste des médecins qui devront être disponibles pour pratiquer en salle d’urgence, lesquels sont passibles, en cas de refus, de sanctions monétaires. Ceci soulève une vive opposition à la FMSQ.
Elle reproche au ministre d’avoir fait adopter cette loi dans la précipitation alors que les médecins proposaient, eux‑mêmes, des solutions et regrette que le gouvernement ait choisi de briser le lien de confiance avec le corps médical. Ensemble, la FMSQ et la FMOQ décident de contester cette loi devant les tribunaux. Le ministre Legault durcit le ton et annonce de nouvelles modifica tions législatives visant à modifier l’encadrement et la répartition des médecins. Ce projet, qui porte encore atteinte à l’autonomie de la profes sion, réanime de vieux démons. À l’initiative
notamment de la FMSQ, le Regroupement des fédérations médicales du Québec est réactivé. Tout en dénonçant à nouveau la bureaucratisa tion de la médecine et les atteintes aux droits des médecins, le Regroupement s’efforce de contrer les attaques qui font des médecins les principaux responsables des problèmes affectant le réseau de la santé.
Après une série de rencontres stériles, la FMSQ décide de lancer une vaste campagne publicitaire. Un mois plus tard, le ministre réplique et dépose le projet de loi no 142, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux concer nant les activités médicales, la répartition et l’engagement des médecins, provoquant aussitôt une forte mobilisation des médecins spécia listes. Une journée d’étude intitulée Opération Grande Inquiétude I, la première organisée par la FMSQ depuis plus de onze ans, rassemble plus de 3 000 médecins spécialistes qui manifestent leur mécontentement reprenant l’argument d’un exode possible.
Ce projet, qui porte encore atteinte à l’autonomie de la profession, réanime de vieux démons. À l’initiative notamment de la FMSQ, le Regroupement des fédérations médicales du Québec est réactivé.
Puis, le 2 décembre, est lancée l’Opération Grande Inquiétude II, qui réunit les membres de la FMSQ à Montréal, à Québec et dans trois villes en région. Ces réunions, malgré le militan tisme qui les entoure, se veulent tout de même constructives et permettent de dégager certaines « solutions » aux problèmes des fermetures de lits qui entraînent des durées d’hospitalisation écourtée ou des corridors d’urgence en guise de clinique. Les négociations sont rompues à partir du 9 décembre.
Une autre journée d’étude est décrétée le 16 janvier 2003. Six jours plus tard, les discus sions reprennent. Outre la difficulté à s’entendre sur la répartition des effectifs médicaux, les reven dications de la FMSQ sur la parité de rémuné ration avec les confrères canadiens compliquent les pourparlers. Afin d’accroître à nouveau la pression, d’autres journées d’étude sont mises à l’agenda dans différents hôpitaux du Québec. Face à une telle détermination, le ministre se fait plus conciliant et bonifie les offres. La négocia tion donne des résultats, et un terrain d’entente est trouvé.
Le 7 février 2003, le conseil d’administration de la Fédération ratifie une entente de principe avec le ministère, la Lettre d’entente no 143, qui prévoit la création d’un comité paritaire sur les conditions de pratique, l’abolition de la rémuné ration progressive et la bonification de la rémuné ration en régions éloignées, la participation des spécialistes à la répartition des effectifs médicaux ainsi que la mise en place d’un comité d’étude sur la parité. Et, en témoignage de sa bonne foi quant au mouvement vers cette parité, le ministre désigne Diane Marleau en tant que médiatrice : son mandat est d’évaluer l’écart de rémunération existant entre les médecins spécialistes québécois et leurs collègues du reste du Canada. D’emblée, le ministre accorde un redressement de 7 % de la rémunération des spécialistes.
Cette entente avec le ministre Legault réchauffe quelque peu les relations de la Fédération avec le gouvernement. Mais encore faut‑il s’entendre sur l’ordre de grandeur du rattrapage tarifaire ! Le gouvernement l’estime à 10 %, alors que les médecins spécialistes, eux, le chiffrent à 44 %. Or, la médiatrice évalue l’écart entre 24 et 33 %. Au printemps 2003, le ministre Legault signe une lettre d’entente avec la Fédération où il s’engage à effectuer un rattrapage de rémunéra tion, et ce, à partir de 2004. C’est un pas dans la bonne direction, mais l’élection du Parti libéral du Québec, qui ne se sent pas du tout lié par l’en gagement du gouvernement précédent, modifiera la situation. Pendant ce temps, la FMSQ décide de renforcer l’une de ses missions fondamentales et ainsi d’accroître ses efforts pour conserver la qualité de la pratique spécialisée au Québec.
Que de belles années à la FMSQ !
Un de mes plus gros défis comme vice‑présidente de la FMSQ fut l’organisation de la grande mobilisation des médecins spécialistes en 2002, L’Opération Grande Inquiétude, avec la complicité du Dr Michel Lallier, qui venait d’être élu au conseil d’administration.
Ce sont les affronts constants de François Legault, ministre de la Santé, envers les médecins, qui ont été le facteur déclencheur de notre grande colère.
Nous avons réussi à réunir au Stade olympique la majorité des médecins spécialistes venus de tous les coins du Québec. Le dernier grand rassemblement remontait à 1970, sous la présidence de Dr Raymond Robillard, premier président de la FMSQ. Ils avaient dû abruptement terminer leurs moyens de pression à cause des événements du FLQ. Ce deuxième regroupement imposant de l’histoire de la FMSQ a mené à une rencontre importante avec le représentant du Conseil du trésor, en février 2003. J’ai fait équipe avec Me Sylvain Bellavance lors de cette négociation portant, entre autres, sur la parité canadienne. Je ne peux certainement pas dévoiler les secrets de cette rencontre, mais je me permettrai une anecdote.
Le rendez‑vous était fixé à 21 heures, au 30e étage du Complexe Desjardins. Comme on s’attendait à une longue nuit, Me Bellavance et moi avions décidé de nous mettre en forme. Nous sommes donc allés faire de l’exercice dans l’après‑midi et prendre l’air frais. Le soir venu, nous étions prêts et d’attaque. Vers minuit, nous commencions tous à geler, car, ô surprise, le Complexe Desjardins coupait le chauffage vers 22 heures.
Malheureusement, ce n’est qu’un fond de bouteille de cognac que nous avons trouvé pour nous réchauffer. Nous l’avons évidemment partagé avec les représentants du gouvernement.
Me Bellavance et moi avons été très productifs et, au petit matin, vers 9 heures, nous rencontrions le ministre Legault, accompagnés du Dr Dugré et des membres du conseil d’administration, pour signer cette entente historique, dont le gros dossier portait sur la parité canadienne.
Que de bons souvenirs !
Dre Francine Mathieu‑Millaire, ophtalmologiste
Membre CA 1997‑2003
50 ans, c’est aussi mon âge !
Avant de joindre le conseil d’administration de la FMSQ, j’ai surtout affronté certains de ses dirigeants en tant que président de la Fédération médicale étudiante du Québec, en opposition à la Loi 120 du ministre Marc‑Yvan Côté et, ensuite, en tant que président de la FMRQ, en opposition à la rémunération différenciée à la baisse. Deux grandes batailles qui ont finalement trouvé des solutions valables par l’union des forces....
Malgré ce rôle d’adversaire, j’ai été bien accueilli au conseil de la FMSQ quelques années plus tard. J’ai même eu droit à l’accolade de ceux qui me faisaient face quelques années plus tôt !
Dr Denis Soulières, hémato‑oncologue
Membre CA 2003‑2005
Souvenirs d’élu
Collègues spécialistes, j’ai eu le plaisir et le privilège de faire partie de votre conseil d’administration de 2001 à 2007 comme représentant des régions éloignées. Ce fut une époque très active, avec les négociations sur la parité, deux « stades olympiques », les conditions de pratique et en région, avec quelques tournées pour se rapprocher de la « base », les plans d’effectifs médicaux (PEM) et, bien sûr, le dossier de la répartition, sur lequel j’ai planché surtout dans les 18 derniers mois avec les docteurs Morazain et Montreuil, pour terminer avec le docteur Barrette (réforme du revenu moyen ajusté – ou RMA ‑ avec, entre autres, les jours travaillés, etc.)
Je retiens donc, de cette époque, une expérience enrichissante, un travail accompli dans la collégialité, et l’implication constante de nos élus au conseil d’administration, des directeurs et des indispensables adjointes si dévouées. Nous sommes tous les bénéficiaires de la vision et des efforts de cette équipe de 2001 à 2007, avec son dénouement, même étalé…
Enfin, comment ne pas garder un excellent souvenir de notre président dédié du temps, et ami au cours de cette période, Dr Yves Dugré ?
Vive une FMSQ solide pour le bien de ses membres et des patients !
Dr Pierre Laberge, microbiologiste infectiologue Membre CA 2001‑2007Le lendemain d’une première élection au conseil d’administration (CA) de la FMSQ comportait ses surprises. Élu la veille, j’assistais à ma première réunion du CA, et l’ordre du jour était chargé. Un des sujets concernait la répartition des tâches et, entre autres, l’assignation aux comités. Oh ! Mais quelle surprise ! Le nombre de comités est imposant, le nom des différents comités est parfois explicite, parfois pas, et, bien entendu, je veux apporter ma contribution.
À tour de rôle le président, Dr Yves Dugré, nomme ces comités et demande à l’ensemble des membres du conseil qui veut y être assigné. Arrive le tour du « Comité tarifaire FMSQ‑MSSS ». Dr Dugré me dit : « Maurice, ce serait bien pour toi, tu es de Québec et tu pourrais participer en visioconférence sans te déplacer. » J’acceptai sa suggestion et les réunions ne tardèrent pas. C’est à ce comité que l’on traitait, entre autres, de la conformité des demandes de rémunération mixte. Sauf de très rares exceptions, j’assistais à la réunion en salle de visioconférence au MSSS, à Québec, et « à l’autre bout de la 20 », notre directeur des Affaires professionnelles, Dr Serge Lenis, et son adjointe étaient en salle de visioconférence à la Fédération. La réunion de juin 2010 fut l’une de ces exceptions, car, ce soir‑là, je partais de Montréal pour un congrès au Caire. En pleine réunion à 14 h 04, un 23 juin, nos interlocuteurs de Québec nous informèrent que nous vivions un tremblement de terre, à notre grand étonnement, car nous ne le ressentions pas ; les mouvements de la caméra accrochée au mur étaient amplifiés comme dans un sismographe. Éventuellement, les oscillations terrestres devinrent plus manifestes (magnitude 5,0)… de même que le système d’alarme du Complexe Desjardins !
FMSQ
UN RÉPIT AVANT UN NOUVEL AFFRONTEMENT
Dans le sillage de la parité de la rémunéra tion avec les médecins spécialistes du reste du Canada négociée par la Fédération, il y a aussi la FMRQ qui, de son côté, revendique une hausse de rémunération pour les médecins résidents. La FMSQ fait preuve de solidarité et demande à ce que ses membres appuient les médecins résidents lors de leurs journées d’étude.
sein ayant subi des délais dans l’amorce de leur traitement de radiothérapie, un recours collectif contre le gouvernement du Québec.
Cette cause révèle des lacunes dans la planifi cation et l’accessibilité aux soins spécialisés, lacunes dénoncées depuis des décennies par la FMSQ et ses associations affiliées. La situation ravive le débat sur une plus grande ouverture du système de santé vers la pratique privée par la création de cliniques privées désaffiliées de la RAMQ. Parallèlement, l’affaire Chaoulli, fortement médiatisée, suit son cours depuis 1996 ; son dénouement pourrait modifier le cadre juridique de la pratique médicale.
En attendant d’arriver à un accord sur la parité, la Fédération doit naviguer à travers différents dossiers politiques qui secouent le secteur de la santé. Certains sont délicats, car ils mettent en cause une meilleure accessibilité des citoyens aux médicaments. La Fédération n’est pas opposée au principe de ce nouvel accès universel, qui n’avait pas été inclus lors de l’instauration du régime d’assurance maladie, mais elle ne prise guère cette nouvelle incursion de l’État et craint que la liberté de prescription du médecin ne soit remise en question.
Du côté des négociations, la FMSQ poursuit ses activités syndicales et s’attaque au litigieux dossier de la parité canadienne. La FMSQ rend public, en novembre 2004, le rapport final du Comité sur la parité tarifaire. Or, ce rapport, qui estime entre 26 % et 38 % l’écart de rémunération qui doit être comblé par le Québec, vient conforter les revendications des spécialistes. La FMSQ dispose donc d’une solide base de négociation. Dr Dugré ne ménagera aucun effort pour réparer ce qu’il considère non seulement comme étant une grave injustice, mais comme un affront à la médecine spécialisée pratiquée au Québec. Est‑elle moins performante que dans les autres provinces ? Les médecins spécialistes du Québec sont‑ils à ce point moins qualifiés que leurs collègues du reste du Canada ?

Puis, la nomination, en 2004, du neurochirurgien
Philippe Couillard à la tête du MSSS laisse espérer une oreille plus attentive aux revendications des médecins spécialistes. Il y a longtemps qu’un médecin n’avait dirigé ce ministère. Or, au même moment est intenté, par les victimes du cancer du
Les données publiées par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) montrent que le Québec, durant la période de 1996 et 2001, a enregistré une perte nette d’effectifs de 738 médecins. En ce qui concerne l’organisation des soins, le président Dugré élargit le débat en soulignant que la parité permettrait d’assurer une meilleure répartition du travail, de diminuer la pression de la rémunération à l’acte et de faire en sorte que les spécialistes se consacrent réelle ment aux soins de 2e, 3e et 4e lignes.
Cependant, le gouvernement Charest n’entend pas faire de cadeau aux médecins spécialistes et se montre intransigeant en ce qui concerne le rattrapage de rémunération. Le ministre de la
Santé et le président du Conseil du trésor refusent d’aborder la question et limitent les négociations au renouvellement de l’entente. La première offre du ministère, déposée en 2006, est jugée inaccep table par la Fédération, et il apparaît évident que le gouvernement n’a pas l’intention de respecter l’entente conclue en 2003.
Le 31 mai 2006, plus de 2 300 spécia listes sont réunis au Stade olympique pour l’Opération : FINI LE MÉPRIS! Ils réclament toujours la nomination d’un médiateur dans ce dossier, tel que prévu par la lettre d’entente signée par le ministre Legault. Non seulement le gouvernement refuse‑t‑il de respecter l’engagement du gouvernement précédent, mais le ministre Couillard charge ses fonction naires de compter le nombre d’interven tions ou de rendez‑vous reportés lors de cette journée d’étude.


La Fédération intente un recours juridique et demande au tribunal d’arbitrage de procéder à la nomination d’un médiateur. Mais le gouvernement réagit rapidement et plus durement que prévu. Le 13 juin 2006, il dépose une loi spéciale, la Loi 37, qui limite l’augmenta tion de la rémunération des médecins spécialistes à 2 % par année, qui fixe par décret les condi tions de pratique des médecins spécialistes et qui réduit l’éventail des moyens de mobilisation. Cette véritable « loi matraque » coupe les ponts entre le ministre et la Fédération.
Rarement, dans l’histoire de la Fédération, une loi a‑t‑elle provoqué une aussi grande vague d’indignation. La FMSQ intentera deux recours juridiques contre le gouvernement, l’un en Cour supérieure pour faire déclarer l’inconstitutionna lité de la Loi 37, et l’autre devant le Conseil d’ar bitrage, pour obliger le gouvernement à respecter la Lettre d’entente no 146, signée en 2003.
Dr Dugré est contraint de suspendre ses activités au début d’octobre pour des raisons de santé. La relève est assurée par le vice‑président, Dr Louis Morazain. Le 12 octobre, la FMSQ demande à ses membres de respecter la loi spéciale. Elle recom mande de cesser d’accomplir des activités que le gouvernement fait défaut de payer depuis de nombreuses années (actes médico‑administratifs, enseignement, chefs de départements, participa tion à toutes sortes de comités régionaux, etc.)
FMSQ
La Fédération lance une grande campagne publicitaire de dénonciation qui poursuit deux objectifs : mobiliser les médecins spécialistes et surtout la population face aux aberrations du système de santé et en faire la dénonciation sur la place publique.
Dr Dugré démissionne le 13 novembre 2006 pour des raisons de santé. Le lendemain, les obstétri ciens gynécologues, mécontents de l’augmenta tion – plus de 33 % – de leurs primes d’assurance responsabilité qui sont déjà les plus élevées des spécialités médicales, dénoncent l’absence d’entente de remboursement par le gouverne ment et annoncent qu’ils refusent de renouveler
leur assurance pour l’année 2007. Ceci implique la suspension des accouchements à compter du 1er janvier 2007 ; une telle décision fait la « une » de tous les médias.
La FMSQ convoque une rencontre avec ses membres : les 6 et 7 novembre, ils seront plus de 1 000 à Montréal et plus de 500 à Québec. Quant au ministre Couillard, il espère que le départ de Dr Dugré entraînera « une améliora tion des relations entre le gouvernement et la FMSQ ». Le ministre juge fort mal la situation. En effet, plusieurs délégués estiment que l’occa sion est propice pour ajouter de la pression sur le gouvernement.
Mon premier souvenir date du rassemblement au Centre Paul‑Sauvé à l’automne 1970 ! Je crois bien que c’était le premier rassemblement de cette importance.
Une foule militante et, je crois, une première sortie en force de la jeune Fédération avec, à sa tête, Dr Raymond Robillard, que j’avais eu la chance d’avoir comme professeur à l’Hôpital Maisonneuve‑Rosemont. J’avais commencé ma carrière de pathologiste en août 1970, et déjà il était question de grève ! Évidemment, les événements que vous connaissez ont joué les trouble‑fêtes, mais, dès ce moment‑là, j’avais la piqûre et l’espoir de pouvoir un jour contribuer à quelque chose. Comme c’est souvent le cas, les activités administratives hospitalières et associatives ont précédé l’implication fédérative. De membre de la Commission des finances à la trésorerie, il n’y avait qu’un pas, et j’ai occupé ce poste pendant deux mandats, de 2001 à 2005.
C’est à la fin du premier mandat que s’est produit un incident qui me fait encore sourire. Les négociations étaient difficiles et houleuses. Une réunion spéciale des délégués avait été organisée pour faire le point et pour voter une cotisation spéciale afin de supporter la campagne médiatique. J’avais préparé une demande de 500 $, mais, sans aucune hésitation, l’Assemblée en a voté le double, soit 1 000 $ par membre. Certes, c’était un signal de la motivation de la salle, qui a voulu envoyer un message clair aux négociateurs, mais, du point de vue des associations, disons, moins riches, cela avait de quoi surprendre. Rassurez‑vous, l’excédent a été retourné aux membres l’année suivante par l’entremise d’une réduction de cotisation.
Sept présidents ont fait l’histoire de la FMSQ, assistés des membres des différents conseils d’administration. Ils ont laissé leur marque : leur contribution est imposante et la médecine spécialisée leur doit beaucoup.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION














SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dr YVES DUGRÉ 2001‑2006


(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)
2001-2003
2001-2003
2001-2003
2001-2005
2001-2006
2001-2006
2001-2006
2001-2006
2003-2005
2003-2005
2003-2006
2005-2006
2005-2006
2005-2006
2006‑2014
LA PRÉSIDENCE DE Dr GAÉTAN BARRETTE
Trois jours après la démission de Dr Dugré, l’Assemblée spéciale des délégués procède à l’élection d’un nouveau président. L’un des candidats est le président de l’Association des radiologistes du Québec, Dr Gaétan Barrette.

Estimant que les moyens utilisés pour obtenir le maintien de l’engagement de 2003 et l’abrogation de la loi spéciale sont insuffisants, Gaétan Barrette promet qu’il se montrera plus ferme envers le gouvernement. Les délégués jugent qu’il est l’homme de la situation pour affronter le ministre Couillard et le portent à la présidence de la Fédération jusqu’en mars 2007.
Radiologiste à l’Hôpital Maisonneuve Rosemont, Dr Barrette est issu de la lignée des premiers militants médico syndicaux et fondateurs de la FMSQ. Le contraste est saisissant avec la démarche conciliante de son prédécesseur. Le ministre Couillard aura donc devant lui un adversaire redoutable.
Un bras de fer s’engage rapidement. Le ministre Couillard souhaite reprendre les négociations, mais la Fédération refuse tant que la loi spéciale n’est pas retirée. La FMSQ exige aussi le règlement complet du litige : le respect des lettres d’entente sur la parité canadienne et le règlement de l’assu rance responsabilité professionnelle.
En plus des stratégies déployées, le président demande aux médecins spécialistes la cessation de tout enseignement non rémunéré, l’arrêt des procédures médico administratives et le refus d’accroître les activités médicales. L’affrontement s’effectue par médias interposés. Le ministre Couillard tergiverse. D’un côté, il dépose une offre bonifiée – aussitôt rejetée – et évoque la possibilité de retirer la loi spéciale. De l’autre, il menace de recourir au Conseil des services essentiels (CSE).
Les facultés de médecine des Universités Laval et Montréal sont contraintes d’annuler les stages cliniques des étudiants de 3e et 4e années ; les médecins spécialistes refusent d’encadrer les étudiants et de poursuivre les cours formels. À McGill, 60 % des stages sont affectés. À Sherbrooke, les stages d’externat sont annulés. Dr Barrette sait soulever les troupes et encourage la manière forte pour faire plier le ministre. Qui plus est, l’ultimatum de l’Association des obstétriciens gynécologues du Québec et de sa présidente Dre Diane Francœur, de ne plus pratiquer d’accouchements à partir du 1er janvier fait effet. Les radiologistes et les orthopédistes menacent d’en faire autant. Tous dénoncent l’absence d’une entente de remboursement.
Novembre 2006, le gouvernement fait de nouvelles propositions : selon le ministre, il s’agit d’une base solide pour la signature d’un accord cadre, mais, du côté de la Fédération, on juge cette offre insuffisante. Le ministre durcit le ton et s’en remet au Conseil des services essen tiels. Dr Barrette estime que le gouvernement a choisi la voie d’un bâillon social en prenant les médecins en otage. Respectant sa stratégie initiale, il réitère sa demande de retrait de la loi spéciale avant de s’asseoir à la table des négo ciations tout en exigeant un règlement global. La Fédération demande à nouveau la nomination d’un médiateur. Le ministre sait que cette mesure exceptionnelle risque de créer un précédent auprès d’autres groupes.
Convoquée devant le CSE au début décembre, la Fédération défend bien sa cause. Le Conseil admet que les stratégies mises en place ne contreviennent pas à la Loi 37, mais il ordonne aux spécialistes de prendre tous les moyens nécessaires pour ne pas mettre en péril la diplomation des étudiants. Or, le lendemain, le président Barrette appelle ses membres à « gérer le péril », et à ne reprendre la supervision des stages que dans les cas où la diplomation des étudiants est menacée. L’arrêt de la supervision des stages cliniques des étudiants de 3e et 4e années est donc maintenu, la seule activité d’enseignement qui demeure est la super vision clinique des résidents.
Forte du rapport du CSE, la FMSQ donne le mot d’ordre d’accentuer les stratégies mises en place. Le ministre Couillard parle d’une période de tension extrême. Les négociations reprennent en coulisse ; le 20 décembre 2008, la FMSQ annonce une trêve et convoque une assemblée générale le lendemain. Un accord de principe intervient quelques minutes à peine avant d’entrer en assemblée.
UN PREMIER MANDAT DE DEUX ANS
Le 29 mars 2007, l’Assemblée des délégués procède à la réélection de Dr Barrette sans opposition. La priorité demeure la parité de la rémunération avec les autres médecins spécialistes du Canada, mais on souhaite aussi faire des gains au niveau des condi tions de pratique et obtenir des effectifs médicaux plus adéquats afin d’assurer une meilleure accessi bilité aux soins de santé partout au Québec.
Comme prévu, le 20 juin 2007, le gouvernement abroge la Loi 37. Cette embellie est suivie, le 31 août, par la conclusion d’une entente de principe. Afin de respecter la viabilité financière de l’État, la FMSQ accepte d’étaler le rattrapage consenti jusqu’en 2016. L’entente est aussi assortie de 24 mesures de relation d’affaires pour améliorer l’accès aux soins spécialisés, les conditions de pratique et l’organi sation des soins. La Fédération a bel et bien gagné la guerre.
En conférence de presse le 18 septembre, la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme Forget et le ministre de la Santé, Philippe Couillard, qualifient l’entente d’historique. Le gouvernement a accepté les arguments défendus par le président Barrette voulant que de nouveaux incitatifs financiers permettront de mettre fin à l’immobilisme et motiveront les spécialistes dans plusieurs tâches connexes auparavant non rémunérées.
LA FMSQ SUR LE TERRAIN !
Les spécialistes poursuivront leurs activités pédagogiques et reprendront leurs fonctions médico administratives ; les obstétriciens gynécologues continueront à effectuer des accouchements après le 1er janvier 2007 ; la Fédération obtient aussi la nomination d’un médiateur suivie, au besoin, d’une procédure d’arbitrage en cas d’impasse dans les négociations concernant le rattrapage de la rémunération. Finalement, on s’entend sur la formation d’un comité de médiation dont les travaux débutent en janvier 2007 et se poursuivront jusqu’à l’été.
Entre le 1er octobre et le 8 novembre 2007, Dr Barrette effectue une tournée dans 12 villes du Québec pour rencontrer les médecins spécialistes et les médias régionaux ; 4 vidéoconférences sont produites pour les régions éloignées. Dr Barrette y présente les détails de l’entente et appelle à une mobilisation continue puisqu’il s’attend à une difficile ronde de négociations en 2010. La méfiance se nourrit du passé !
La Fédération propose d’améliorer le fonction nement des blocs opératoires. En janvier 2008, une équipe tactique mixte composée notamment de représentants de la FMSQ et du MSSS entreprend une tournée qui la mènera dans 24 centres hospitaliers du Québec. Au terme de leurs visites, le comité constate qu’on pourrait augmenter de 5 à 20 % le nombre de chirurgies.

FMSQ
Il faut une meilleure structuration des activités chirurgicales en procédant à l’achat d’instruments et d’équipements, en comblant les postes vacants, en créant de nouveaux postes d’auxiliaires, d’infirmières, d’inhalothérapeutes et en ajoutant de nouveaux postes d’anesthésiologistes.
Certains sujets d’actualité nécessitent une action rapide. C’est le cas du projet de loi C 484, Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels, déposé à la Chambre des Communes par un député conservateur de l’Alberta, Ken Epp. Ce projet de loi pourrait reconnaître un statut juridique au fœtus qui n’en détient aucun dans le cadre des lois actuelles et pourrait ainsi rouvrir la porte à la criminalisation de l’avortement et à des poursuites criminelles contre les médecins qui en pratiquent. La Fédération entreprend une vaste campagne d’opposition à ce projet de loi : relations de presse, pressions auprès des politiciens fédéraux et lancement d’une pétition sur son site Internet qui sera signée par plus de 40 000 personnes de partout dans le monde. Ces actions portent leurs fruits, comme l’indique la motion unanime adoptée par l’Assemblée nationale du Québec, le 17 avril 2008, soit deux jours après la conférence de presse dénonciatrice de la Fédération. Heureusement, le premier ministre Stephen Harper déclenche des élections fédérales et le projet de loi meurt au feuilleton.

Pendant ce temps, le projet de loi no 63, modifiant la charte des droits et libertés, est déposé à l’As semblée nationale en février. La Fédération présente un mémoire en commission parlementaire dans lequel elle invite les parlementaires à réaf firmer les principes d’égalité entre les hommes et les femmes. La FMSQ rejette toute forme de discri mination « tant d’un médecin à l’égard d’un patient que d’un patient envers son médecin ». Le mémoire souligne de nouvelles formes de discrimination, notamment en obstétrique gynécologie, devenues fréquentes dans certains établissements hospita liers de Montréal, qui se traduisent trop souvent par des demandes d’accommodement qui n’ont rien de raisonnable et qui s’opposent au fondement même de la médecine et de son code de déontologie.
La fin de l’été et le début de l’automne 2008 seront marqués par une intervention musclée de la part de la FMSQ qui exhorte les administrateurs
du prochain Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) et le ministre de la Santé, Yves Bolduc, à bonifier le projet afin de « réaliser quelque chose dont nous serons encore fiers dans 10, 20 ou 30 ans ». Le message « Ne ratons pas la chance de mener à bien ce mégaprojet… pour une fois » est clair et entendu puisque, fin octobre, des éléments d’ajustement sont confirmés par la direction du CHUM.
Même si la négociation occupe passablement le président de la Fédération, d’autres dossiers avancent aussi à grands pas. C’est le cas des congés parentaux et de cotisation, dossier piloté active ment par Dre Josée Parent lors de son passage à la vice présidence. Fin 2008, la FMSQ annonce le programme Bienvenue Bébé, qui offre une réduction de cotisation aux membres qui vont avoir un enfant ou qui en adoptent un. Ce programme sera remplacé, le 1er octobre 2011, par un programme de congé parental comportant deux volets, le congé de maternité et le congé d’adoption.
En février 2009, la FMSQ devient partenaire majeur de la deuxième édition du Grand défi Pierre Lavoie qui veut promouvoir de saines habitudes de vie. Un succès sans précédent dans la communauté médicale alors qu’en juin, 17 équipes de médecins issues des associations affiliées sont sur la ligne de départ de ce tour vélo de 1 000 km !
Avril 2009, des centaines de femmes, qui ont reçu ou qui attendent le résultat d’une biopsie de dépistage du cancer du sein, sont ébranlées à la suite d’un reportage de Radio Canada qui démontre
l’existence d’une variation diagnostique d’un labo ratoire à l’autre au Québec. La situation était connue par le ministère de la Santé qui n’a rien fait malgré les demandes répétées et les négociations en ce sens, et ce, depuis les dernières années. La FMSQ dénonce publiquement l’attitude du ministre Yves Bolduc et son inaction devant les probléma tiques connues : pénurie d’effectifs ; vétusté des installations, des laboratoires et des équipements ; absence d’un programme de contrôle de la qualité ; etc. En quelques semaines, après une crise média tique intense, la sortie publique de la Fédération a mené à un correctif de la situation, un réinvestis sement dans les laboratoires de pathologie et, surtout, elle a forcé le ministère à revoir une impor tante quantité de tests de cancer du sein et à mettre en place un programme de contrôle de qualité.
En octobre de la même année, la FMSQ dévoile les faits saillants d’un sondage effectué auprès de ses membres à propos de l’euthanasie. Le sujet est sensible et la Fédération est la première organisation médicale à l’aborder publiquement. Les médecins souhaitent que les autorités gouvernementales mettent en place des balises pour encadrer la pratique de l’euthanasie. Le sujet ne fait pas l’unanimité et la Fédération insiste : « Le médecin devra toujours demeurer entièrement libre de choisir d’accompagner un patient dans cette voie. » Le gouvernement de Pauline Marois lance une vaste consultation à laquelle participe la FMSQ. Une loi sera finalement adoptée en 2014.
UNE NOUVELLE RONDE DE NÉGOCIATIONS
Une crise économique frappe le monde : le gouver nement profite de l’occasion pour souligner les difficultés engendrées par cette crise. Il se sert de cet argument pour démarrer les négociations avec le secteur public, y compris avec la FMSQ, dont les conventions arrivent à terme en mars 2010. Le gouvernement veut réduire la demande de rattra page pour obtenir la parité canadienne en martelant que les caisses de l’État sont mal en point. La FMSQ n’entend pas se laisser prendre à ce jeu. Déjà, dans les années précédentes, le président Barrette avait mis en garde les spécialistes sur un possible retour en arrière, misant sur le maintien de la mobilisation.
À l’hiver 2010, la FMSQ lance « L’expertise a un prix », une campagne informative qui présente des pistes de solutions, des mesures pour garnir les
coffres de l’État sans impact sur les contribuables. La démarche est un succès : plusieurs animateurs, chroniqueurs et citoyens discutent de la perti nence des propositions de la FMSQ. Parallèlement, on développe une autre campagne « Passionnés pour la vie » afin de faire la promotion des diffé rentes spécialités médicales, certaines étant mal connues du public. Des capsules télé diffusées aux heures de grande écoute présentent des médecins qui expriment leur passion pour leur spécialité. Plus tard, une nouvelle initiative diffusée durant l’émission Les Docteurs fait place aux patients qui témoignent de la qualité des soins reçus par des médecins spécialistes. Ces initiatives procurent une belle visibilité.
Le 16 avril 2010, la FMSQ dépose ses demandes en vue du renouvellement de l’Entente terminée le 31 mars précédent. La négociation est ardue : une nouvelle tournée de mobilisation des membres est mise sur pied.
En mai 2011, après moult tergiversations, la Fédération lance un ultimatum de 48 heures au ministre de la Santé, Yves Bolduc. La FMSQ gagne, une entente est conclue sur les frais facturés dans le traitement de la dégénérescence maculaire : les patients n’auront pas à défrayer ce traitement. Cependant, toute la question des frais acces soires traîne en longueur, et ce, malgré le rapport du comité de travail créé par l’ancien ministre Couillard, déposé en octobre 2007. La factura tion « hors norme » de certains frais accessoires reflète un manque de revenus pour couvrir les frais de fonctionnement des cabinets privés, créant un risque d’érosion de la viabilité économique de ces cabinets et, à terme, une problématique de l’acces sibilité aux soins. Des recommandations insistent sur la nécessité d’agir rapidement, mais la problé matique demeure entière et on doit régler chaque problème à la pièce.
UNE NOUVELLE ENTENTE AVEC LE MSSS
Alors que la FMSQ s’attendait à une longue et dure bataille pour obtenir une nouvelle entente qui correspond à ses objectifs et qui évite de retomber dans le spectre d’un écart croissant avec la parité canadienne, une entente est conclue à l’été 2011. Celle ci répond aux aspirations des membres de la FMSQ tout en mettant de l’avant la place et l’importance de la médecine spécialisée au Québec.
FMSQ
ans
La stratégie adoptée par la nouvelle direction, qui visait à maintenir la mobilisation des membres, a bien fonctionné.
Dans son éditorial de l’édition de septembre 2011 du magazine Le Spécialiste, Dr Barrette avertit ses membres que « la prochaine distribution sera celle qui aura le maximum d’impact quant aux écarts de rémunération. Et qui dit diminution des écarts dit distribution asymétrique. Grande distribution veut possiblement dire grande asymétrie. […] Vous comprendrez qu’après la liesse entourant la conclu sion de cette entente s’ensuivra une période plus laborieuse de débats internes dont nous devons sortir encore plus forts et plus déterminés que jamais en vue de la prochaine ronde de négociations qui débutera... fin 2014 !!! » Le renouvellement de l’Accord cadre pour la période se terminant le 31 mars 2015 annonce donc des jours tumultueux au sein de la Fédération.
Après avoir rencontré toutes les associations médicales affiliées, le 16 février 2012 se tient une Assemblée spéciale des délégués que Dr Barrette qualifie « d’historique » en raison du fait qu’elle termine un cycle de dix ans où la direction de la Fédération avait reçu de ses membres deux grands mandats : obtenir la parité et diminuer les écarts de revenus entre les spécialités. À son avis, les deux objectifs ont été atteints. L’offre de distribu tion proposée lors de cette assemblée spéciale est acceptée à majorité.
LE PRÉSIDENT EN ÉLECTION
Après plusieurs années à la tête de la FMSQ, Dr Barrette se laisse tenter par la politique et décide de briguer les suffrages au sein du parti Coalition Avenir Québec, dirigé par François Legault. En congé sans solde, c’est la vice pré sidente, Dre Diane Francœur, qui le remplace à la présidence. Défait dans la circonscription de Terrebonne, Dr Barrette reprend ses fonctions avec l’aval des instances fédératives.
La FMSQ doit à nouveau intervenir pour contrer les initiatives conservatrices concernant la personnalité juridique du fœtus. Depuis 1987, les députés conservateurs d’arrière ban multiplient les tentatives pour rouvrir le débat sur l’avor tement en s’efforçant d’obtenir un amendement du Code criminel qui octroierait une personnalité juridique au fœtus, notion absente de ce code
à ce jour. En 2012, la motion M 312 va dans ce sens et la Fédération lance un appel au premier ministre Harper afin que cessent les offensives conservatrices en la matière.
En avril 2012, la FMSQ met sur pied la Fondation de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FFMSQ), dans le but de soutenir les initia tives de répit pour les proches aidants. La FMSQ versera à sa fondation une contribution annuelle d’un million de dollars.
DR BARRETTE ENCORE RECONDUIT, MAIS… Puisque les délégués ont modifié les règlements internes afin de lui permettre de briguer un 4e mandat, Gaétan Barrette est réélu le 21 mars 2013.
Après trois années d’existence, le Programme québécois de procréation assistée fait l’objet d’un bilan et la Fédération dépose un mémoire au Commissaire à la santé et au bien être. Déjà, au jour même de l’annonce du programme, le 13 juillet 2010, la Fédération des médecins spécialistes du Québec, l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec et l’Association des pédiatres du Québec, ont conjointement et publiquement fait état de leurs préoccupations à l’égard de ce programme voté unanimement à l’Assemblée nationale. « Jamais un programme de santé publique de cet ordre n’aura été mis en place d’une façon aussi rapide et bousculante pour l’organisation du réseau de la santé du Québec », avait alors indiqué le président Barrette. La Fédération prône le maintien du programme public, mais uniquement sur la base du médicalement requis et en y apposant des balises et un guichet unique d’accès selon des critères balisés.
On recommande aussi que les tarifs soient à nouveau évalués par le biais d’un audit indépen dant et que les établissements publics doivent être les premiers dispensateurs du programme. La FMSQ insiste aussi sur la nécessité d’un registre dans lequel seront consignées, dès la première consultation, toutes les données indivi duelles relatives au programme avec un protocole de triage. Le programme public sera aboli en novembre 2015.
Février 2014, la FMSQ demande au ministre de la Santé et des Services sociaux de surseoir
à l’exécution de son plan d’optimisation des laboratoires de biologie médicale du Québec (OPTILAB) tel qu’il est actuellement engagé.
La Fédération est favorable au projet, mais pas n’importe comment et surtout pas au risque de la sécurité des patients. OPTILAB exige la mise en place d’équipements, de services et de systèmes informationnels préalablement à toute réorganisation des laboratoires concernés. La faisabilité du transport sécuritaire des prélèvements et le déploiement des systèmes d’information requis pour la transmission des résultats doivent être démontrés, installés, testés et fonctionnels, et ce, à la grandeur du Québec. Seul un engagement formel et public du ministre Réjean Hébert d’implanter ce plan de la bonne façon peut permettre de garantir à la population sécurité et performance. Ce ne sera pas fait.
FIN PRÉMATURÉE
Nouveau déclenchement d’élections en mars 2014. Dr Barrette décide à nouveau de se porter candidat, mais cette fois, au sein du Parti libéral du Québec. Le 3 mars, il démissionne de la prési dence de la FMSQ. Cette deuxième tentative est la bonne ; il est élu et retrouve Philippe Couillard à la tête d’un gouvernement majoritaire. Gaétan Barrette est nommé ministre de la Santé et des Services sociaux.
En quittant la Fédération, l’ex président Barrette touche une indemnité de fin d’emploi, situation qui le poursuivra à partir du moment où l’information est rendue publique dans les médias. Compte tenu de la situation aussi unique qu’improbable, les instances s’interrogent sur le devoir de réserve qui devrait s’imposer au président lorsqu’il quitte son poste à la Fédération.
Juin 2006. Fébrilité de fin de session à Québec. La Loi 37 tombe. Précipitée et bête. Fourre‑tout qui règle le cas des négociations avec les fédérations médicales tout autant que la réglementation des motoneiges et le financement du parc du Mont‑Orford. Un rhumatologue discret et plutôt réservé en état de dormance syndicale depuis 15 ans (ex‑membre du conseil d’administration de la défunte Association des internistes, rhumatologues et gériatres du Québec) fulmine. Le ministère et des grands argentiers de l’État misent sur la venue toute prochaine de l’été et son effet anesthésiant pour nous passer un méga‑sapin ! C’était mal nous connaître. Il nous faut réagir, et promptement. De juin à octobre 2006, je n’ai eu de cesse d’interpeller mes collègues, de distribuer des tracts, d’ameuter la gent journalistique (entretiens téléphoniques avec Lysiane Gagnon, mémorable tour de Sacré‑Cœur, mon hôpital, avec Katia Gagnon), d’établir mes premiers contacts avec les communications à la FMSQ. Puis vint l’automne et ses assemblées syndicales galvanisantes. Non, l’été n’aura pas eu l’effet amnésiant escompté. Solidaires, nous affrontâmes la partie adverse. Le reste est de l’histoire. Novembre 2006 : nouveau CA où j’espérais m’immiscer. Mais la réalité syndicale voulait que j’attende quatre mois pour me faire élire. « So be it », disait le grand boss d’alors. Ce fut fait.
L’extraordinaire cohésion de notre mouvement d’une saison (je frissonne à l’évocation de la fameuse assemblée générale du 21 décembre) aura bel et bien transcendé les barrières appréhendées de générations et de sexes. Jeunes et moins jeunes, docteures et docteurs, tous nous montâmes au front, et ce, c’est tout à notre honneur, sans la moindre interruption de services. La Fédération n’allait jamais plus être la même. Elle devenait, dès lors, un acteur incontournable du système de santé québécois.
Après avoir siégé six ans au camp Barrette, le rhumatologue discret et réservé que j’étais allait devenir un militant aguerri, convaincu et plutôt satisfait. Longue vie à notre Fédération !
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dr GAÉTAN BARRETTE 2006‑2014









(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)

2006-2011
2006-2011
2006-2011
2009-2014
2009-2014



2011-2012

2013-2014
2013-2014







2014‑
LA PRÉSIDENCE DE Dre DIANE FRANCŒUR
Dre Diane Francœur, obstétricienne gynécologue, occupe le poste de vice‑présidente de la FMSQ lorsque Gaétan Barrette quitte ses fonctions le 3 mars 2014 pour faire le saut en politique.

Militante de longue date, Dre Diane Francœur a, depuis 1997, occupé diverses fonctions au sein du conseil d’administration de son association. Elle en a assumé la présidence de 2006 à 2008, avant d’être élue au conseil d’administration de la FMSQ en 2009.
Celle qui occupait un poste à temps complet au Centre hospitalier universitaire Sainte Justine voit son univers professionnel et personnel totalement chamboulé le 21 mars 2014, alors que l’Assemblée des délégués de la FMSQ lui confie officiellement la présidence pour une année, soit la fin du mandat de Gaétan Barrette. Les nombreuses responsabi lités qui se rattachent à ce poste nécessitant de s’y consacrer à temps plein, Dre Diane Francœur doit alors prendre les dispositions pour diminuer sa pratique active, mais elle décide de continuer à être « près du terrain » en faisant des gardes ponctuelles.
Les élections générales du 7 avril marquent le retour au pouvoir du Parti libéral du Québec. L’ex président de la FMSQ, Gaétan Barrette, est élu député dans le gouvernement de Philippe Couillard, ex ministre de la Santé avec qui la Fédération a eu son lot de conflits. Gaétan Barrette est nommé, à son tour, ministre de la Santé et des Services sociaux. Un contexte sans précédent !
Le 8 mai, malgré un engagement contraire pris en campagne électorale, le nouveau gouvernement Couillard prévient les médecins qu’ils seront, eux aussi, appelés à contribuer à l’effort budgétaire. Le gouvernement veut étaler à nouveau les sommes à verser aux médecins en vertu de l’entente de 2006 et exige la conclusion d’une entente avant le dépôt
du budget, prévu le 4 juin. À défaut, il brandit d’emblée le spectre d’une loi spéciale.
Le nouveau ministre de la Santé devient rapi dement l’adversaire des médecins, tant omni praticiens que spécialistes. « Comment peut on s’éloigner aussi radicalement d’une entente qu’on a soi même négociée, défendue et signée ? » s’in terroge Dre Francœur. La balle a changé de camp et, dans un éditorial de septembre 2014, la prési dente ne manque pas de fustiger celui qui était le grand défenseur de son institution : « Comment réagir à celui qui nous a si ardemment défendu et permis de nous rapprocher de la parité canadienne en 2016, alors qu’il s’agit du même qui vient nous l’enlever ? » Une situation unique où les deux signa taires d’une entente, Barrette et Couillard, dans des camps opposés se trouvent désormais dans le même camp à renier leurs paroles et leurs signatures. Bref, les futures négociations, dans ce contexte inédit, s’annoncent difficiles.
Les médecins ne porteront pas sur leurs épaules le poids du retour à l’équilibre budgétaire préconisé par le gouvernement libéral. Le bras de fer avec le gouvernement durera cinq mois et propulsera la présidente Francœur dans le feu de l’action, au cœur de l’actualité, au cœur des décisions.
Une première rencontre a lieu le 14 mai. La prési dente Francœur apprend alors que le gouverne ment veut étaler les sommes restantes jusqu’en 2028 2029. Pour elle, comme pour les instances de la FMSQ, étaler sur 15 ans ce qui a déjà été étalé est inacceptable. La FMSQ donne un premier coup de semonce en publiant un encart dans tous les quotidiens du Québec. « Pelleter sur 15 ans ? Non
merci. » La FMSQ est prête à faire un effort supplé mentaire et propose de limiter l’étalement à l’inté rieur du mandat de quatre ans de ce gouvernement.
Deux semaines plus tard, le ministre propose que le ré étalement se fasse sur un horizon de 10 ans, une proposition toujours aussi inacceptable pour la FMSQ. Le 4 juin, la FMSQ découvre dans les documents budgétaires que l’enveloppe de rémuné ration a été unilatéralement amputée. La présidente réplique par voie de communiqué et tient un point de presse le lendemain. Les négociations s’enlisent, le ton monte. Une guerre de mots par médias inter posés s’ensuit ; Dre Francœur répond du tac au tac par le biais de lettres ouvertes. Le président du Conseil du trésor évoque alors l’adoption d’une loi spéciale à l’automne.
La pause estivale survient, mais sera de courte durée puisque les hostilités reprennent le 3 septembre. La FMSQ met en ondes une campagne publicitaire intitulée « Nous, nous sommes de bonne foi ». Le ton est donné. Le 10 septembre, des négociations ont lieu ; le gouvernement exige maintenant un ré étalement sur neuf ans. Deux jours plus tard, un ultimatum est lancé aux deux fédérations ; le gouvernement menace d’adopter une loi spéciale.
Une entente de principe intervient : le versement des sommes résiduelles sera étalé sur une période de sept ans. Puisque les sommes retenues par ce nouvel étalement iront entièrement au déficit, la Fédération décide de faire un effort supplémen taire en espérant que les concessions financières faites par les médecins spécialistes serviront aux soins à la population. Aussi, elle remet au gouver nement la dernière année de l’entente, soit une somme de 350 millions de dollars. Il s’agit là « d’un engagement pour le futur ». L’entente de principe est entérinée le 25 septembre par l’Assem blée des délégués, convoquée spécialement pour l’occasion. La présidente Francœur est chaudement applaudie par une salle de délégués qui apprécient sa détermination à les défendre.
Le même jour, le ministre de la Santé dépose le projet de loi no 10 portant sur la réorganisation du réseau.
Le 17 septembre, le journal Le Devoir titre : Le conflit s’envenime. Barrette accuse la FMSQ d’avoir proféré des menaces lors d’une rencontre, d’être dogmatique, de tenter de s’enrichir sur le dos des finances publiques, d’avoir déposé des propositions sans chiffres. Le jour même, la FMSQ réplique en conférence de presse. La présidente, entourée d’une vingtaine de présidents des associations affiliées, offre une démonstration éloquente de solidarité. La FMSQ exige que le premier ministre ramène son ministre de la Santé à l’ordre. Le 24 septembre, un changement de ton radical s’opère du côté gouvernemental.
Ce controversé projet de loi vient à nouveau solli citer la Fédération. Par voie de communiqué, la FMSQ déplore plusieurs aspects de cette « réforme Barrette », notamment l’excessive concen tration des pouvoirs décisionnels entre les mains du ministre de la Santé. Dre Francœur critique également le fait que le ministre poursuive dans la voie de l’imposition plutôt que de la collabora tion. Le 17 octobre, la FMSQ apprend qu’elle est convoquée le 20 octobre, premier jour des auditions publiques et des consultations particulières de la Commission de la santé et des services sociaux sur le projet de loi. La présidente Francœur donne le ton, qualifiant le projet de loi « d’irrecevable ». La FMSQ dénonce l’empressement du gouvernement à vouloir présenter, adopter et mettre en application à la vitesse grand V une réforme aussi importante pour le réseau sans avoir préalablement consulté les principaux acteurs, dont la FMSQ. Devant la précipitation avec laquelle le ministre souhaite faire adopter son projet de loi et les nombreuses incer titudes que celui ci recèle, la Fédération demande qu’il soit « clarifié, modifié et bonifié ».
Dans un communiqué de presse publié le 20 octobre 2014, la Fédération exprime vivement son désaccord sur les avenues proposées par ce projet pour réduire la bureaucratie dans le réseau de la santé : « Au cours des dernières années, la Fédération des médecins spécialistes du Québec a

milité en faveur de la réduction de la bureaucratie dans le réseau de la santé, notamment par l’aboli tion des agences de santé et de services sociaux, un palier décisionnel que nous jugions superflu. D’aucuns pourraient croire que ce projet de loi est de nature à réjouir la Fédération. Or, ce n’est pas le cas. En faisant disparaître les 95 centres de santé et de services sociaux (CSSS), ce projet de loi remet en question l’organisation locale des soins de santé et concentre une gamme de pouvoirs discrétion naires excessifs et sans précédent entre les mains d’une seule personne, le ministre de la Santé et des Services sociaux. »
Alors que la Fédération avait entrepris des travaux avec le ministère de la Santé pour améliorer l’acces sibilité aux soins spécialisés, le ministre de la Santé dépose, le 28 novembre, un autre projet de loi, le PL 20. Celui ci vise à imposer des sanctions aux médecins qui n’atteignent pas certaines cibles d’accessibilité aux soins.
Dès le début janvier 2015, en réponse au projet de loi no 20, la FMSQ conçoit et met en ondes de nouvelles capsules publicitaires « À vouloir tout réécrire », illustrant les problèmes récurrents du système de santé qui limitent le travail des médecins spécialistes.
Le projet de loi no 10 est, quant à lui, adopté sous bâillon le 6 février 2015. Dans un geste sans précédent, et répondant à l’invitation de Dre Francœur, le président de la FMOQ et celui de la FMRQ se joignent à elle dans le cadre d’une conférence de presse conjointe. Les trois représentants dénoncent à tour de rôle l’attitude du gouvernement qui procède, tête baissée, en dépit de toutes les objections et mises en garde formulées par l’ensemble des acteurs du réseau de la santé. Tous s’entendent pour dire qu’ils assistent, impuissants, à un autre brassage de structures imposé pour des raisons essentiellement budgétaires et qu’une réforme d’une telle ampleur ne peut se faire en muselant tout le monde et en bâclant le travail.
ouvert entre le ministre de la Santé et son ancienne Fédération. La présence de la présidente Francœur est très attendue. Lors des échanges, le ton monte et donne lieu à une partie de bras de fer entre le ministre et Dre Francœur, déterminée à démontrer l’inutilité de ce projet de loi, exigeant du ministre qu’il garantisse aux médecins spécialistes l’accès aux ressources appropriées à la dispensation des soins. Elle réitère le fait que le projet de loi no 20 est « inacceptable » et met de côté la négociation et le partenariat avec les médecins spécialistes en adoptant une approche coercitive par l’impo sition d’obligations unilatérales, de quotas et de pénalités. Elle signale également que le ministre souhaite imposer, unilatéralement et à sa seule discrétion, des modifications aux ententes valable ment conclues entre l’État et les médecins et que de tels pouvoirs sont excessifs, dangereux et doivent être retirés.
Après des mois de négociations, entamées en avril 2015, l’Assemblée des délégués de la FMSQ entérine, le 12 novembre, l’entente de principe survenue avec le ministère et portant sur les quatre mesures d’accessibilité ciblées dans le projet de loi no 20, adopté par l’Assemblée nationale deux jours plus tôt. Une fois de plus, Dre Francœur obtient un vote fort ; les délégués sont derrière elle.
Si la négociation a occupé beaucoup de place dans son agenda depuis son arrivée en poste, Dre Francoeur s’assure de ne délaisser aucun dossier. Et ce ne sont pas les dossiers qui manquent ! En outre, la présidente accorde une grande importance au développement professionnel continu et à l’avancement des connaissances. Les instances donneront leur aval à un imposant projet de développement d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Une entrée dans le 21e siècle !
Parallèlement, la Commission de la santé et des services sociaux entreprend sa ronde d’auditions publiques et les consultations particulières sur le projet de loi no 20. Le 17 mars, jour d’audition de la FMSQ, marque le début d’un autre conflit
À l’aube de son cinquantième anniversaire, le 20 mars 2015, l’Assemblée des délégués a élu sans opposition et pour la première fois de son histoire une femme à la tête de la FMSQ pour un mandat formel de deux ans. Dre Diane Francœur, qui signe « Fièrement vôtre », amorce l’avenir avec détermination.
Le mandat de la présidente se poursuit. L’Histoire de la Fédération en rendra compte.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION









SOUS LA PRÉSIDENCE DE Dre DIANE FRANCŒUR 2014‑

(PAR ORDRE D’ARRIVÉE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION)
2015-
2014-
2015-
2014-2015

DPC À LA FMSQ : UNE HISTOIRE À CONNAÎTRE
Quelque huit années après la création officielle de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, l’Assemblée des délégués, lors de sa réunion du 5 décembre 1973, donne le mandat à l’équipe en place de faire l’inventaire des programmes d’éducation médicale continue par spécialité médicale et de voir ce qui se fait à l’extérieur du Québec.
Les délégués veulent avoir un programme qui réponde à leurs besoins, d’autant plus que le gouvernement, à cette époque, a procédé à une réforme majeure du système professionnel avec la création de l’Office des professions du Québec. S’appuyant sur les travaux de plusieurs comités dont la commission Castonguay-Nepveu, le gouvernement a modifié les rôles et les pouvoirs des « corporations professionnelles », leur réservant le rôle de protection du public. Toute autre fonction telle que la protection des intérêts socio-économiques des professionnels incomberait désormais à des associations de type syndical.
LA FMSQ S’ORGANISE RAPIDEMENT
Profitant des remous causés par la création du CÉMCQ, la FMSQ crée, en 1974, une nouvelle direction qui aura pour fonctions :

• De faciliter la mise sur pied d’une infrastructure spécifique pour la formation médicale continue pour chaque association médicale affiliée ;
• De rechercher et d’employer les méthodes pour l’identification des besoins en formation médicale continue (FMC) tant au niveau du médecin spécialiste que de la spécialité médicale comme telle ;
• De faciliter l’introduction de méthodes andragogiques pour les activités de formation continue ;
• De donner aux activités de FMC un gage de qualité et d’efficacité évaluable pour l’atteinte des objectifs qui précèdent.
Dans la foulée de la création de l’Office des professions du Québec, la Corporation professionnelle des médecins du Québec – aujourd’hui devenue le Collège des médecins du Québec –, obtient également le mandat de créer un organisme paritaire chargé du maintien des compétences des médecins. Cependant, cet organisme, le Conseil de l’éducation médicale continue du Québec (CÉMCQ), ne fait pas l’unanimité autour de lui et soulève plus d’appréhension que d’adhésion : quelques associations médicales spécialisées invoquent une ingérence dans la liberté professionnelle et refusent de participer à toute réunion. On confère plutôt au CÉMCQ un rôle de concertation ; chaque groupe ou association pourra conserver son autonomie et le Collège devient l’organisme d’agrément pour les programmes d’ÉMC.
La Fédération veut ainsi que ses associations médicales affiliées et ses médecins membres conservent entièrement le contrôle de l’ÉMC (pendant que les autres organisations du genre utilisent le vocable d’éducation médicale continue, la FMSQ utilise la nouvelle appellation : formation médicale continue. Dr Osman Gialloreto deviendra le premier directeur de l’Office de formation médicale continue (OFMC).
L’Office met en place le Conseil de formation médicale continue (CFMC), composée d’un représentant de chaque association médicale affiliée. Une première réunion a lieu le 14 mai 1974 ; la Fédération réitère que ce sont ses associations qui auront le mandat d’organiser les activités de formation – la FMSQ, elle, veillera au support, à la coordination et à l’évaluation ainsi qu’au contrôle de la qualité des activités de formation.
Si certaines associations se lancent corps et âme dans leur nouveau projet, certaines y voient une menace à leur vocation syndicale. L’appréhension face à
toute forme d’éducation médicale après diplomation n’est pas que l’apanage des associations médicales affiliées qui ont peur de devenir des chapitres locaux de sociétés savantes. Beaucoup de médecins y voient aussi une menace à leur liberté professionnelle ; certains se disent trop débordés pour pouvoir ajouter quoi que ce soit à leur horaire, d’autres n’aiment tout simplement pas se faire dicter de nouvelles lignes de conduite. L’OFMC rencontre alors chaque association médicale affiliée ; la vision fédérative réussit à rassembler tous les intervenants.
Dès 1980, les associations médicales affiliées doivent faire valider leurs activités de FMC par le CPMQ, chargé de délivrer l’agrément. La première visite du CPMQ se tiendra le 12 mars 1981 et, du premier coup, la FMSQ et ses 27 associations médicales affiliées d’alors reçoivent leur plein agrément (pour une période de quatre ans).
En 1985, le nouveau directeur de l’Office, Dr Jean Vincelette poursuit le travail entrepris auprès des associations médicales affiliées en vue d’une deuxième visite d’agrément en 1986 et une troisième en 1991. Il est remplacé, en 1995, par Dr Michel Brazeau qui, en quelques mois, doit organiser la 4e visite d’agrément. Dr Brazeau fait adopter un nouvel énoncé de mission pour l’Office de FMC, soit de « favoriser le maintien et le développement de la compétence des médecins spécialistes et de contribuer au développement de la qualité de la FMC et des conditions qui la facilitent ». Dr Brazeau sera remplacé, en 1999, par Dr Gilles Hudon. À cette époque, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada lance également son programme de développement professionnel et de maintien de la compétence pour ses Associés.
UNE ÈRE DE CHANGEMENTS
La notion même de formation médicale continue, qui avait succédé à la notion d’éducation médicale continue, change afin de répondre aux nouveaux défis de la profession qui, en plus de s’occuper du volet de la connaissance, ajoute l’expertise et l’attitude (comportement). On parle maintenant de développement professionnel continu (DPC).
Suivant cette mouvance, l’Office innove et offre à tous les médecins souhaitant organiser une activité de DPC de suivre son atelier sur la formation des formateurs. Même que, depuis 2000, l’Office a multiplié les projets, et les visites d’agrément se sont succédé avec succès. La 100e réunion du Conseil de DPC de la FMSQ a lieu le 24 avril 2007 avec la mise en œuvre d’un projet qui pourrait devenir la plus grosse activité de développement professionnel continu au Québec. Ainsi naît le concept de Journée de formation interdisciplinaire (JFI) de la FMSQ. La première édition a lieu le 7 novembre 2008 et attire 233 participants. C’est le début d’une nouvelle ère en DPC. Le succès de cette activité ne cessera de grandir au fil des ans, démontrant que la FMSQ avait vu juste : les médecins doivent cesser de travailler en silo et bénéficier de l’interdisciplinarité, et ce, tant au bénéfice des patients que de leur pratique professionnelle. En quelques années, la JFI est devenue l’événement annuel incontournable, le plus gros congrès annuel de DPC pour les médecins spécialistes au Québec. La 8e édition (2015), tenue pour la première fois à Québec, réunit quelque 1 050 participants, surpassant le record d’assistance de l’édition précédente tenue à Montréal. Les associations médicales canadiennes s’intéressent à ce succès et tentent d’organiser des événements similaires.
En 2013, avec son nouveau directeur, Dr Sam J. Daniel, l’ODP multiplie les projets de développement pour s’arrimer aux nouvelles tendances.
L’année suivante, les instances donnent leur accord pour investir les sommes nécessaires à la création d’une plateforme d’apprentissage en ligne accessible en tout temps aux membres de la FMSQ. Véritable révolution dans les habitudes de formation des médecins ! Un projet considérable qui exigera la collaboration de toutes les directions. Désormais, il est possible de faire de la formation continue à son rythme, partout dans le monde.
En juillet 2015, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada a élargi le mandat de la FMSQ à titre d’organisme d’accréditation d’activités de développement professionnel continu, une première pour une organisation syndicale. Aujourd’hui, la majorité des médecins ont intégré l’apprentissage continu dans leur travail. Le DPC est devenu plus qu’une norme, il s’agit maintenant d’une obligation déontologique.

TANT DE CHEMIN PARCOURU
Par Me Sylvain Bellavance, directeur des Affaires juridiques et de la NégociationCe jour-là, mon associé principal me convoque à son bureau pour m’indiquer que nous allions rencontrer des représentants du conseil d’administration de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. En effet, ça brassait à la Fédération puisqu’un conflit était survenu alors que les membres du conseil d’administration souhaitaient obtenir la destitution du président et recherchaient les services de conseillers juridiques.
Afin de bien me préparer, j’avais lu tout ce qui m’était tombé sous la main sur la Fédération, poussant même jusqu’à parcourir les arides manuels de facturation! Nos services furent retenus. Toutefois, mon associé m’expliqua le lendemain que bien que j’avais fait grande impression avec mes manuels de facturation sous la main, un des représentants de la Fédération (il se reconnaîtra puisque je l’ai taquiné sur ce point pendant des années) lui avait fait part de son inconfort à avoir un jeunot de 29 ans être en charge de ce dossier et qu’un peu plus de cheveux blancs s’avéraient nécessaires pour se présenter devant l’Assemblée des délégués. C’est donc accompagné d’une associée sénior aux cheveux argentés que j’ai d’abord entamé un mandat de trois mois à la Fédération, pour ensuite accepter l’offre de me joindre à la Fédération à temps plein en août 1994.
Mon arrivée à la Fédération a nécessité de bien connaître les origines de cette organisation et d’apprécier les grands moments de son histoire. À l’interne, l’analyse des dossiers juridiques dans lesquels la Fédération était impliquée s’avérait également révélatrice. Ces dossiers permettaient de constater tant la riche histoire de la Fédération que le rôle crucial qu’elle remplit auprès de la communauté médicale et au sein de la société. Si le passé est garant de l’avenir, ceci permettait de présager que mon travail à la Fédération allait être rempli de plusieurs défis.
Tel fut le cas au cours des 21 dernières années, alors que j’ai pu participer au premier rang à façonner le deuxième quart de siècle de vie de la Fédération.
Plusieurs anecdotes me reviennent à l’esprit, dont certaines qui me sont plus faciles à partager :
• La politique du déficit zéro du gouvernement Bouchard qui, en 1995, amena la mise en place de différentes compressions budgétaires et la détermination de la Fédération à protéger la rémunération des médecins spécialistes et les tarifs. Cette période, forte en émotions, a entraîné dans son sillage diverses mesures marquantes, qu’il s’agisse de la mise à la retraite de centaines de médecins, de la mise en place de plafonds de gains de pratique et de l’introduction d’une rémunération progressive pour les nouveaux médecins. La plupart de ces mesures ont également eu des répercussions juridiques qui ont perduré pendant des années, puisque ce n’est que récemment que les recours à l’encontre de la rémunération progressive se sont terminés;
• La mise en place d’un mode de rémunération mixte à compter de 1999, lequel fait encore l’objet de débats animés aujourd’hui. Je me souviens que celui-ci a débuté par une demande insistante de l’Hôpital Sainte-Justine pour mettre en place un mode de rémunération spécifique pour les milieux pédiatriques. Cette insistance a même donné lieu à une forme de « sit-in » dans les bureaux de la Fédération de la part d’une vingtaine de médecins en sarrau blanc, ce qui en avait surpris plusieurs, mais avait porté ses fruits;
• La crise des urgences à l’été 2002, qui a fait suite à un évènement malheureux, mais qui a entraîné l’adoption d’une loi spéciale et la mise en place d’un stupide processus d’assignation de médecins par des huissiers de justice pour combler des quarts de travail à l’urgence. Je me souviendrai toujours des prestations animées rendues par Bernard Landry et Jean Charest, alors premier ministre et chef de l’opposition officielle, lors du débat sur ce projet de loi qui avait impliqué le rappel des députés à l’Assemblée nationale en plein cœur de l’été.
En me rendant au travail chez Stikeman Elliott avocats, par un beau matin de mars 1994, j’étais loin de me douter que ma carrière se préparait à prendre un virage déterminant.
• Le conflit de 2002-2003 avec le ministre François Legault, qui persistait à attaquer l’autonomie professionnelle des médecins avec le projet de loi no 142, ce qui a donné lieu à la tenue de trois journées d’étude historiques au Stade olympique. Au ministre Legault, qui scandait à tort que les médecins faisaient ce qu’ils voulaient, quand ils voulaient et comme ils le voulaient, la FMSQ répliquait en dressant le sombre tableau du manque d’accessibilité aux soins pour les patients et rappelait que les conditions de soins étaient le reflet des conditions de pratique des médecins. À nouveau, les évènements de cette époque se répercuteront sur la décennie qui suivra. Pensons aux recours juridiques à l’encontre de la Fédération pour la tenue de ces journées ou à l’entente qui en a résulté en parallèle prévoyant l’abrogation de la Loi 142 et la mise en place de divers investissements afin de favoriser la qualité et l’accessibilité aux soins;
• Le dossier du redressement de la rémunération des médecins spécialistes, qui constitue sans aucun doute un des moments marquants de l’histoire de la Fédération et qui s’est joué en plusieurs actes :
- L’engagement obtenu du gouvernement, en 2003, de mettre en place une rémunération concurrentielle pour les médecins spécialistes québécois. Cette négociation avait donné lieu à plusieurs séances nocturnes où le défi était de demeurer plus alerte que nos vis-à-vis. Le texte de cet engagement historique allait non seulement devenir le fer de lance pour corriger le retard important de rémunération que subissaient depuis trop longtemps les médecins spécialistes, mais également être repris intégralement par la FMOQ quelques mois plus tard et allait influencer les négociations pour les dix années suivantes,
- Les travaux du comité d’étude sur la rémunération entre 2003 et 2004, qui s’avère toujours à ce jour l’exercice le plus complet de comparaison de la rémunération des médecins canadiens. Je me souviens des vifs débats que nous avons eus avec les représentants du gouvernement qui, à notre avis, tentaient par tous les moyens d’amoindrir l’ampleur de l’écart de rémunération qui sévissait. Je me souviens aussi du travail remarquablement objectif de l’experte indépendante qui a permis de conférer une plus grande crédibilité à la position de la FMSQ, - Le conflit, en 2005, avec le ministre de la Santé, Philippe Couillard, qui avait fait volte-face et retiré des offres déjà faites à la table de négociation.
Il en résulta ultimement l’imposition d’une loi spéciale fixant les conditions de rémunération des médecins, laquelle a entraîné dans son sillage des bouleversements importants au conseil d’administration et à la présidence de la FMSQ ainsi que l’adoption de divers moyens de pression par les médecins spécialistes, dont l’arrêt de l’enseignement. Je ne peux oublier ce jour où la Fédération a été convoquée pour la seule fois de son histoire devant le Conseil des services essentiels et l’air découragé des commissaires devant notre vive opposition, soutenue par non moins de cinq procureurs différents. Je me souviendrai également de ce moment cocasse où, en quittant les locaux de la Cour, une douzaine d’entre nous sont demeurés coincés dans l’ascenseur pendant trois heures et ont dû être évacués par le plafond, avec l’aide des pompiers,
- La conclusion d’une entente sur le redressement, qui s’est finalement conclue fin 2006 dans le bureau du premier ministre Jean Charest et qui a entraîné la mise en place d’un processus historique de médiation et d’arbitrage afin de déterminer le redressement global à octroyer,
- L’entente de redressement conclue en 2007, après huit mois de médiation menée par un haut fonctionnaire de l’État, qui a permis d’établir un calendrier d’investissements dans la rémunération des médecins et dans l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité aux soins; ce calendrier s’étirant jusqu’en 2015-2016 pour respecter la capacité de payer de l’État,
- Sa remise en question, en 2014, par le gouvernement actuel de Philippe Couillard, et l’étalement d’une partie des investissements qui étaient prévus et qui ont dorénavant été repoussés jusqu’en 2020! Cette étape est également riche en anecdotes, mais vous m’excuserez de ne pas trop les partager pour le moment.
Toute cette période a impliqué divers acteurs qui ont tous contribué à faire de la Fédération une organisation encore plus solide et incontournable sur le plan médical, social et politique.
Au cours de toutes ces années, j’ai pu constater l’engagement de tous ceux et celles qui œuvrent à la Fédération à relever ensemble ces défis et je suis des plus choyés d’y avoir rencontré des personnes remarquables qui me sont chères. À nouveau, si le passé est garant de l’avenir, l’avenir de la Fédération est prometteur.
LES COMMUNICATIONS AVEC LES MEMBRES
Depuis la création de la FMSQ, divers outils de communication ont été utilisés pour tenir les membres informés de l’avancement des négociations, des dossiers, des prises de position et des actions posées au nom des médecins spécialistes.

Les premières communications aux membres du président Dr Raymond Robillard étaient ponctuelles et faites par voie de lettres. À ce moment, on y trouvait des exemplaires de mémoires officiels déposés, des demandes ponctuelles ou des suivis de dossiers en cours. Certaines lettres affichaient tantôt le titre Lettre du président, Lettre d’information, Aux membres de la FMSQ et Communiqué. En 1986, pour rendre compte des travaux en cours, les membres reçoivent Le Bulletin Négociations. En 1999, dans la foulée de la mise en place du site Internet, apparaîtra le FMSQ en bref et le FMSQ négo, puis Le point de vue de la présidente
Certains outils sont développés pour un groupe plus restreint. Le 8 août 2001, la direction des Affaires professionnelles publie, en collaboration avec l’Association québécoise de chirurgie, Le nœud et Le lien, en collaboration avec l’Association des anesthésiologistes du Québec. Ces deux bulletins s’adressent uniquement aux membres des associations concernées, et ce, pour répondre aux problèmes de couverture de service dans certains établissements. De son côté, la direction des Affaires juridiques et de la Négociation lance, en 2011, le bulletin InfoNégo, destiné à informer et à expliquer les résultats des négociations, des ententes intervenues et des accords et protocoles signés.
Le masculin a longtemps été utilisé lorsque le président s’adressait à ses membres. Plus encore, que dire de cette invitation aux membres accompagnée d’une lettre pour votre épouse ! Il s’agissait d’une suggestion afin de profiter du passage de leur mari dans les nouveaux bureaux de la FMSQ pour « faire vos emplettes des fêtes et assister aux nombreux spectacles offerts à cette époque de l’année » !
DE BULLETIN À MAGAZINE

Le premier outil de communication officiel et structuré de la FMSQ apparaît en 1967. Ce premier bulletin de 16 pages contient le texte de la convention des radiologistes ainsi que des commentaires et des explications données par les représentants de la Fédération. Un article expliquait pourquoi la FMSQ avait refusé de renouveler le contrat de l’assistance médicale, un avis de prélèvement de cotisation spéciale de 100 $ et l’annonce de la création de MEDBEC, un organisme de facturation médicale pour les services rendus aux assistés sociaux. Quelques autres bulletins du même format sont envoyés par la poste en 1967.



En 1968, l’outil de communication devient le Bulletin d’Information. Les cinq éditions archivées au Centre de documentation de la Fédération sont majoritairement écrites en français : deux d’entre elles sont bilingues. On y traite principalement de négociations, de réforme de l’enseignement de la médecine, de tarification et de l’assurance maladie.

Un numéro entier, non daté, est dédié au projet caressé par la FMSQ : la création de polycliniques médicales. On annonce aussi la création de Sogemec, un service de consultation qui veut aider les médecins à mettre sur pied et à gérer leurs polycliniques.

En 1970, année de grève et… des événements d’octobre, les membres recevront surtout des communiqués contenant des informations succinctes, directes et rapides (instructions relatives à la grève des médecins, état de la situation des urgences, état des négociations, etc.).
L’année suivante, le dépôt à l’Assemblée nationale du projet de loi no 65 (Bill 65), Loi de l’organisation des services de santé et des services sociaux, donne lieu à des communications spéciales de la FMSQ. Intitulés La FMSQ vous informe… (The FMSQ informs you…), ce bulletin bilingue avec couverture semi-cartonnée texturée est publié en juillet et en août 1971 par l’Office des communications, une des nouvelles directions créées par le conseil d’administration pour mieux répondre aux besoins de la Fédération.
À compter de décembre 1971, les outils de communications se veulent plus réguliers. Dans un premier temps, on utilise le logo et le nom FMSQ pour identifier le bulletin. Deux premiers numéros bilingues seront publiés en décembre 1971 et en avril 1972.
Dès janvier 1974, les communications deviennent mensuelles… ou presque ! La première année, onze bulletins paraîtront et cinq pour les trois années subséquentes. En 1978, il n’y aura qu’un seul bulletin puisque l’équipe travaille sur un nouvel outil de communication : Le Journal. La première édition paraît en avril 1978, quelques jours avant que Dr Robillard décide de quitter son poste pour des raisons de santé. Il signera d’ailleurs le premier éditorial de ce journal format tabloïd. En octobre de la même année, une
édition augmentée de 36 pages donnera l’ensemble des nouveaux tarifs conventionnels et paiements forfaitaires compensatoires prévus par la deuxième période d’application de l’entente signée en 1976. Cependant, en deux ans, la fréquence de parution du journal a réduit comme peau de chagrin tout comme la quantité de son contenu. Il faut dire qu’à ce moment, le conseil d’administration s’active à l’organisation d’un congrès d’orientation général, et toutes les communications aux membres sont liées à ce congrès.
Une fois le congrès passé, et après avoir analysé toutes les recommandations reçues à ce moment, le conseil d’administration voit au développement d’un plan de communication servant tant pour ses besoins à l’interne que pour les multiples publics externes.
En octobre 1981, le bulletin prend une nouvelle forme pour donner une information rapide, précise et fréquente. Publié jusqu’en janvier 1991, à raison de cinq à sept numéros par année selon les besoins, le FMSQ information connaît trois petites refontes mineures avant de changer de nom pour La 2e ligne avec, à quelques reprises, une contrepartie entièrement anglaise, The 2nd Tier. Ce bulletin sera publié jusqu’en avril 1994.
En mars 1997, un nouveau journal engagé de format tabloïd voit le jour, c’est Le Spécialiste. De facture plus moderne, il veut répondre aux inquiétudes des médecins spécialistes dans un contexte économique en plein bouleversement. Publié deux fois seulement en 1997 dans sa version originale, il sera remplacé, dès avril 1999 par une version magazine.




Au cours de son évolution, Le Spécialiste a connu plusieurs refontes, dont une majeure en septembreoctobre 2007. Depuis 2011, toujours publié quatre fois par année, le magazine intègre, au besoin, une édition hors série annuelle.


FMSQ
Récipiendaire de plusieurs prix tant pour la qualité de sa refonte que pour la qualité de son contenu rédactionnel, le magazine Le Spécialiste d’aujourd’hui assure le rayonnement de la Fédération auprès d’un large public composé bien sûr des médecins spécialistes, mais aussi des résidents dans toutes les spécialités
médicales, des professeurs et chercheurs associés aux facultés de médecine, des leaders et gestionnaires du réseau public de la santé, pour ne nommer que ceux-ci. Le magazine est, encore aujourd’hui, imprimé dans sa version française, mais aussi entièrement disponible en anglais dans une version miroir électronique.
LES COMMUNICATIONS ÉLECTRONIQUES
L’utilisation du courriel devenant peu à peu la norme, les communications aux membres suivent cette direction. À partir de 2010, les communications envoyées par courriel sont aussi envoyées par la poste aux membres qui n’ont pas d’adresse courriel. Cette pratique prendra fin en 2013, et le virage des communications électroniques est complété.
Dans la foulée de son virage Web 2.0, la Fédération lance, en avril 2009, son bulletin électronique À l’@ffût. Véritable condensé d’informations diverses, le bulletin est envoyé uniquement aux membres de la FMSQ, mais est intégralement disponible sur le portail fédératif. De deux bulletins annuellement, il sera augmenté à trois bulletins dès 2014.



LE SITE, PUIS LE PORTAIL INTERNET


Le développement rapide des nouvelles technologies de l’information incite la FMSQ à développer de nouveaux outils de communication Web. La première mouture du site Internet est mise en ligne le 6 juin 1997 ; une révision graphique est effectuée en 2001 et une autre en 2007.
Profitant du changement des technologies, la FMSQ enclenche une refonte majeure en 2011. Exit le site statique, bienvenue au portail offrant des sections sécurisées permettant désormais des communications ciblées pour les médecins. En 2014, la nouvelle plateforme d’apprentissage en ligne est intégrée au portail de la FMSQ.
ONDATION
FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC
UN RÉPIT… POUR LA VIE !
EONDATION
FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC
n 2012, la Fédération des médecins spécialistes du Québec ajoutait la philanthropie à son engagement social en créant sa propre fondation au service d’une cause qui rallierait toutes les spécialités médicales. L’objectif était d’aider sans égard à la condition de la personne ou de son âge. Parmi les nombreuses causes du domaine de la santé, une méritait qu’on s’y intéresse à cause de son manque flagrant de ressources. Celle des proches aidants !
Ces personnes qui, bénévolement, prennent soin de leurs proches, nous en connaissons tous. Et qui, mieux que les médecins spécialistes, peut témoigner des ravages que la maladie peut faire dans la vie d’une personne atteinte, de son couple, de sa famille ? Les médecins de toutes les spécialités médicales traitent des patients dont la pathologie ou les conditions invalidantes font qu’ils ont besoin de soins et de services continus sans nécessairement devoir se retrouver en centre de soins de longue durée. L’aidant devient alors le partenaire indispensable de la personne aidée, et le soutien qu’il apporte est significatif, chaque jour.
C’est ce dévouement de l’ombre qu’a voulu mettre en lumière la FMSQ en créant une fondation qui contribuerait à la mise en place, au maintien ou à l’amélioration des ressources de répit pour les proches aidants du Québec. La Fondation de la FMSQ a choisi de soutenir les initiatives de répit qui touchent tant les enfants que les adultes. Ce faisant, elle reconnaissait le fait que les proches aidants sont, en quelque sorte, le prolongement des ressources professionnelles du système de santé, et que sans eux une large frange de la société serait complètement démunie.
La mise en œuvre de ce projet a été l’aboutissement d’une année de travail. C’est ainsi que, le 13 octobre 2011, l’Assemblée des délégués des associations médicales affiliées à la Fédération, la plus haute instance décisionnelle, a voté à l’unanimité pour la création de la Fondation de la FMSQ dans le but de soutenir financièrement diverses initiatives de répit au Québec. Il existe une multitude d’organismes communautaires qui, pour la plupart, comptent sur le financement de l’État, qui s’avère, évidemment, insuffisant.
Pour faire une réelle différence auprès des organismes de répit, il fallait disposer d’une enveloppe d’interventions substantielle annuellement, et ce, dès la première année. Les délégués ont donc décidé que la Fédération verserait à sa fondation un don à la hauteur d’un million de dollars annuellement à même son budget de fonctionnement régulier.
Forts de ces décisions, les formalités nécessaires menant à la création d’une fondation ont été entreprises. La Fondation de la FMSQ a donc officiellement vu le jour à titre d’organisme de bienfaisance sous la Loi de l’impôt sur le revenu le 2 mars 2012. Ce statut lui permet de bénéficier des avantages liés à ce type d’organisme, soit la possibilité de recevoir des dons volontaires de la part des membres, mais aussi de personnes provenant de l’extérieur de la FMSQ.
Par ailleurs, pour s’assurer de maintenir les dépenses d’administration au plus bas niveau possible, la FMSQ a mis à la disposition de sa fondation les ressources humaines et logistiques nécessaires. Les directions de la FMSQ offrent leur support et leur expertise selon les besoins, notamment les Affaires juridiques et les Services administratifs, alors que la direction des Affaires publiques et des Communications assume la coordination des activités de la Fondation.
UN PREMIER DON SYMBOLIQUE
Le coup d’envoi des activités de la Fondation a été donné lors d’une conférence de presse le 23 avril 2012. Lors de ce lancement, la Fondation a annoncé un soutien financier totalisant 100 000 $ aux représentants du Regroupement Soutien aux Aidants de Brome-Missisquoi (RSABM), dont l’artiste Chloé Sainte-Marie. Porte-parole du Regroupement, et voix des proches aidants au Québec, Chloé Sainte-Marie s’est rapidement imposée comme la figure emblématique de cette cause, ayant elle-même été proche aidante auprès de son conjoint, le cinéaste Gilles Carle. Forte de sa notoriété, elle a, à maintes reprises, fait connaître les besoins des aidants naturels et a dénoncé le manque de ressources disponibles et de financement du gouvernement pour soutenir les gens qui doivent composer avec une personne malade ou en perte d’autonomie.
LA FMSQ ET SES PRISES DE POSITION
Depuis 50 ans, la Fédération a pris position sur de nombreux dossiers entourant la médecine spécialisée, ces dossiers ayant une incidence sur le système public de santé, sur les patients, sur l’économie québécoise, pour ne nommer que ceux‑ci. La Fédération a été présente sur plusieurs tribunes, notamment devant les médias, devant les législateurs au Québec et au Canada.
MÉMOIRES, ALLOCUTIONS ET DOSSIERS D’AFFAIRES PUBLIQUES
• Mémoire sur le droit relatif au champ de la négociation d’une entente aux fins du régime d’assurance maladie.
• Mémoire sur le droit relatif aux normes de pratique médicale selon la Loi de l’assurance maladie (1970).
POSSIBLEMENT EN 1966
• Mémoire présenté à la Commission Castonguay sur la santé au Québec.

1966
• Mémoire présenté au comité conjoint du Conseil législatif et de l’Assemblée législative de la province de Québec pour l’étude de l’assurance maladie.
1967
• Mémoire présenté à la Commission Castonguay sur les internes et les résidents.
1969
• Mémoire sur le tarif unique.
• Mémoire portant sur les règlements adoptés en vertu de la Loi des hôpitaux. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et l’Association des bureaux médicaux.
1970
• Robillard, Raymond. Les médecins, l’État et vous ! Éditions de l’Homme ; 1970.
• Robillard, Raymond. Medicare, the M.D.’s and you ! FMSQ ; 1970.
• Commentaires sur le rapport de la Commission d’enquête sur la santé et le bien-être social, volume IV, tome 1, 2, 3, 4.
• Bill 8 : mémoire sur la participation de la profession médicale à la mise en œuvre d’un régime d’assurance maladie.
• Mémoire sur l’assurance maladie (Bill 8).
1971
• Mémoire sur le tarif d’honoraires de la FMSQ.
• Mémoire présenté à la Commission permanente des affaires sociales : Loi sur l’organisation des services sociaux et des services de santé (Bill 65).
1972
• Mémoire concernant la réforme du droit des professions.
• Commentaires concernant les principes généraux d’exercice de la médecine.
• Commentaires concernant le projet de règlement en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
• Mémoire présenté aux membres de l’Assemblée nationale concernant le projet de loi no 30, Loi de la protection de la santé publique.
1973
• Mémoire à la Commission parlementaire permanente des affaires sociales sur le projet de loi no 21. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
• Mémoire présenté à la Commission parlementaire spéciale des corporations professionnelles sur le projet de loi no 265, Loi des techniciens en radiologie.
• Notes finales concernant les projets de loi sur les services de santé.
1974
• Commentaires et recommandations concernant le projet de loi no 41 modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
• Projet de loi no 41. Montmagny : Éditions Marquis, 15 octobre 1974.
1976
• Mémoire préliminaire concernant le projet de règlement du 2 juin 1976 en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
1977
• Mémoire relatif au projet de règlement du 1er mars 1977 sur les laboratoires de radiologie diagnostique (Loi de la protection de la santé publique). Présenté conjointement avec l’Association des radiologistes de la province de Québec.
1983
• Mémoire sur le projet de règlement « Organisation et administration des établissements ».
1984
• Mémoire sur le projet de loi no 42, Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
• Mémoire sur le projet de loi C-3, Loi canadienne sur la santé. Comité permanent de la Chambre des communes sur la santé, le bien-être et les affaires sociales.
• Mémoire sur l’attribution des ressources en soins de santé. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
• Mémoire présenté devant le groupe d’étude sur l’administration de la Loi de l’impôt sur le revenu. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Aussi traduit sous Brief to the study group on administration of the income tax act
1978
• Commentaires préliminaires concernant le projet de livre blanc du 18 août 1978 intitulé La santé et la sécurité au travail

• Mémoire concernant les cabinets privés de radiologie diagnostique.
• Commentaires relatifs au projet de loi no 84 modifiant la Loi de l’assurance maladie.
• Commentaires relatifs au projet de loi no 103 modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
1980
• Le système des honoraires modulés : commentaires sur le rapport du comité sur la rémunération des professionnels du Québec. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
1981
• Mémoire concernant le projet de loi no 27, Loi modifiant diverses dispositions législatives dans le domaine de la santé et des services sociaux.
1982
• Réactions au document de consultation du ministère des Affaires sociales intitulé Évaluation des territoires en surplus et en pénurie dans l’état actuel de la répartition géographique des effectifs médicaux
• Rapport sur la planification de la main-d’œuvre médicale au Québec. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
• Positions concernant le document de travail sur les mesures de répartition géographique des médecins favorisant l’accessibilité aux soins de santé au Québec. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
• Mémoire à la commission Eastman sur l’octroi obligatoire de licences dans le domaine des produits pharmaceutiques (révision de l’article no 41 de la Loi sur les brevets). Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
1985
• Position à propos du rapport du Comité d’étude sur la formation en médecine présentée au Conseil des universités.
• Analyse critique du document Projet de politique en périnatalité, ministère des Affaires sociales.
• Mémoire sur la question de l’attribution du statut de corporation professionnelle à l’Association des sages-femmes du Québec.
1986
• Commentaires adressés à la Commission d’accès à l’information du Québec sur les dispositions des lois et règlements du secteur de la santé et des services sociaux, inconciliables avec la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
• Mémoire présenté à la Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux du gouvernement du Québec concernant les soins médicaux spécialisés au Québec : éléments d’une problématique.
• La recherche : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• L’allocation des ressources : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• Les effectifs médicaux : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• La rémunération des médecins spécialistes, la négociation et le règlement des différents : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• Les structures des services de santé : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• Le sous-financement de la technologie médicale : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
• Le statut du médecin spécialiste : Commission d’enquête sur la santé et les services sociaux.
1987
• La participation et ses thèmes afférents : réactions aux hypothèses de solution proposées par la Commission d’enquête sur les services de santé et les services sociaux.
• La réglementation professionnelle et l’organisation du travail : réactions aux hypothèses de solution proposées par la Commission d’enquête sur les services de santé et les services sociaux.
• Commentaires concernant l’analyse critique de l’avis no 1 : La périnatalité au Québec, étude d’un moyen pour atteindre les objectifs : la pratique des sages-femmes
1988
• Mémoire concernant le rapport de la commission Rochon.
1989
• Mémoire concernant le projet de loi no 156, Loi sur la pratique des sages-femmes dans le cadre de projets-pilotes.
• Mémoire concernant l’avant-projet de loi sur les services de santé et les services sociaux.
1990
• Mémoire concernant l’avant-projet de loi sur les services de santé et les services sociaux.
1991
• Manifeste : La médecine ligotée : projet de loi no 120.
• Mémoire portant sur le projet de loi no 120, Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
Sous la présidence de Dr Robert Marier

• Effectifs médicaux et régionalisation. Publication conjointe FMSQ ; FMOQ ; FAEMQ ; FMRQ.
• Document synthèse concernant le projet de loi no 120, Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives de la première session, 34e législature. Publication conjointe du Regroupement des fédérations de médecins du Québec (FMSQ ; FAEMQ ; FMRQ ; FMOQ ; CPMQ ; ACMDPQ).
1992
• Mémoire relativement au document Un financement équitable à la mesure de nos moyens. Publication conjointe du Regroupement des fédérations de médecins du Québec (FMSQ ; FAEMQ ; FMRQ ; FMOQ ; CPMQ ; ACMDPQ).
• Présentation de la position de la FMSQ devant le Comité de périnatalité.
1993
• Les grands défis à relever dans le secteur de la santé : discours prononcé par Robert Marier lors du Grand Sommet des industries de la santé.
• Mémoire sur le projet de règlement sur l’organisation et l’administration des établissements et des régies régionales. Publication conjointe : FMSQ ; FAEMQ ; FMRQ ; FMOQ.
Sous la présidence de Dr Pierre Gauthier

1995
• Proposition des médecins concernant l’organisation des services de laboratoire de biologie médicale de Montréal-Centre pour les patients ambulatoires. Présentée en collaboration avec l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal.
• L’organisation des services de santé et des services sociaux sur l’Île de Montréal : avis présenté à la Régie régionale Montréal-Centre.
• L’organisation des services de santé et des services sociaux à Québec : avis présenté à la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec.
1996
• Mémoire déposé en vue de sa comparution devant la Commission parlementaire des affaires sociales.
• L’organisation des services de santé et des services sociaux dans la région Mauricie-Bois-Francs : mémoire présenté à la Régie régionale Mauricie-Bois-Francs.
1997
• Mémoire concernant le projet de loi no 79, Loi instituant la Commission des lésions professionnelles et modifiant diverses dispositions législatives.
• Présentation au premier ministre du Québec, monsieur Lucien Bouchard.
1998
• Projet de loi no 404 : avis pour discussion en commission parlementaire.
• Avis déposé dans le cadre des audiences publiques de la Régie régionale des services de santé et des services sociaux de Montréal-Centre.
• Mémoire concernant la TPS, la TVQ et les médecins exerçant en cabinet privé : un bilan d’incohérences et d’iniquités. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
1999
• Présentation sur la complémentarité du secteur privé dans la poursuite des objectifs fondamentaux du système public de santé au Québec.
• Mémoire concernant l’organisation des services médicaux au Québec, flexibilité qualitative, intégration globale et regroupement des ressources : pour votre santé, notre compétence ; pour votre bien-être, notre engagement.
• Commission des finances publiques, consultation générale sur la réduction des impôts.
2000
• Mémoire relatif à l’évaluation du régime général d’assurance médicaments.
• Provost, Jacques. La formation complémentaire des médecins spécialistes du Québec : pour votre santé, notre compétence, pour votre bien-être, notre engagement.
• Mémoire relatif au financement et à l’organisation des services de santé et des services sociaux dans le cadre de la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux.
• L’exercice de la médecine et le rôle des médecins au sein du système professionnel québécois : consultation sur la modernisation de l’organisation professionnelle de la santé et des relations humaines.
2001
• Mémoire concernant le projet de loi no 36, Loi sur la santé publique.
• Mémoire concernant le projet de loi no 27, Loi sur le protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec et la Fédération des médecins résidents du Québec.
• Mémoire concernant le projet de loi no 28, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
• Mémoire présenté à la Commission sur le déséquilibre fiscal.
• Présentation au groupe de travail du premier ministre du Canada sur les questions urbaines.
2002
• Mémoire concernant l’avant-projet de loi sur la carte santé du Québec.
• Modernisation, innovation et dépolitisation du système de santé : position transmise à la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada.
• Mémoire concernant le projet de règlement sur les nominations de médecins, de dentistes et de pharmaciens. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, la Fédération des médecins résidents du Québec et l’Association des chirurgiens-dentistes du Québec.
• États généraux de la pharmacie au Québec : mémoire présenté à l’Ordre des pharmaciens du Québec.

• Mémoire concernant la Loi modifiant la Loi sur l’assurance médicaments et d’autres dispositions législatives.
• Mémoire sur la Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux concernant la prestation sécuritaire de services de santé et de services sociaux.
• Allocution du Dr Yves Dugré, président, Fédération des médecins spécialistes du Québec, devant la Commission des affaires sociales : Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux concernant les activités médicales, la répartition et l’engagement des médecins.

2003
• Mémoire concernant le projet de loi no 25, Loi sur les agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux.
2004
• Mémoire concernant le projet de loi no 35, Loi modifiant la Loi sur la justice administrative et d’autres dispositions législatives.
• Document de consultation sur les enjeux entourant la qualité, l’accessibilité et le financement des universités.
• Mémoire déposé dans le cadre de la Commission des affaires sociales concernant l’étude du projet de loi no 38, Loi sur le Commissaire à la santé et au bien-être. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins résidents du Québec.
• Mémoire concernant le projet de loi no 61, Loi sur l’Agence des partenariats public-privé du Québec. Présenté conjointement avec la Fédération des médecins résidents du Québec.
• Document de réflexion sur l’accès aux professions et métiers réglementés pour les immigrants présenté au Groupe de travail sur l’accès aux professions et métiers réglementés.
2005
• Mémoire concernant le projet de loi no 83, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et d’autres dispositions législatives.
• La prescription du traitement optimal par le prescripteur idéal : mémoire concernant la Politique du médicament.
• Mémoire présenté dans le cadre la consultation sur la Loi sur le tabac au service de lutte contre le tabagisme.
2006
• Allocution dans le cadre de l’examen du Rapport d’évaluation du Bureau d’évaluation médicale
• Garantir à nos patients l’accès à nos soins : réponse et commentaires au document de consultation Garantir l’accès : un défi d’équité, d’efficience et de qualité
• Garantir à nos patients l’accès à nos soins : réponse et commentaires au projet de loi no 33, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et d’autres dispositions législatives.
2007
• Mémoire concernant le projet de loi no 54, Loi modifiant le Code des professions et la Loi sur la pharmacie. Présenté à la Commission des institutions.
2008
• Mémoire concernant le projet de loi no 63, Loi modifiant la charte des droits et libertés de la personne.
• C-484 : Campagne de sensibilisation pour dénoncer le projet de loi C-484 visant à amender le Code criminel afin de sévir contre tout acte de violence entraînant la mort d’un enfant à naître.
• CHUM : Dénonciation publique des ratés du projet de nouveau centre hospitalier universitaire de Montréal, qui, s’il n’est pas bonifié, ne pourra répondre adéquatement aux besoins de la population.
2009
• Mémoire concernant le projet de loi no 34, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les centres médicaux spécialisés et les laboratoires d’imagerie médicale générale.
• Euthanasie : Sondage auprès de tous les médecins spécialistes afin d’orienter la position fédérative sur la question entourant les soins de fin de vie.
• Tests de pathologie (cancer du sein) : À la suite de la diffusion d’un reportage (Radio-Canada) démontrant une certaine variation diagnostique dans les tests de pathologie, notamment en ce qui a trait aux tests pour le cancer du sein. La Fédération a dénoncé publiquement l’inaction du ministère qui connaissait, depuis plusieurs années, les problématiques liées aux laboratoires de pathologie : pénurie d’effectifs, vétusté des installations, des laboratoires et des équipements, absence d’un programme de contrôle de la qualité, etc.
Sous la présidence de Dr Gaétan Barrette
2010
• Haïti : La FMSQ a immédiatement réagi à la catastrophe en supportant trois organisations d’aide médicale : en tout, 70 000 $ ont été remis à Médecins Sans Frontières, à Médecins du Monde Canada et au Centre d’étude et de coopération internationale, trois organisations en liens directs avec le travail des médecins spécialistes québécois. Puis, la FMSQ a incité ses membres à suivre son geste. En quelques jours, près de 160 000 $ ont ainsi été amassés et distribués à ces mêmes organisations.
• Rencontre économique 2010 : La rencontre économique veut parler des finances publiques, mais aucune organisation du milieu de la santé n’y est invitée. Pourtant, elle représente 43 % du budget de l’État. La FMSQ a donc choisi de s’inviter en occupant l’espace public.
• Mémoire concernant le projet de loi no 67, Loi sur l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS).
• Mémoire concernant le droit de mourir dans la dignité.
• Problèmes vécus dans le réseau de la santé : La FMSQ s’unit à la FIQ et à la FMOQ pour proposer des solutions concertées.
• Recours aux infirmières praticiennes : La FMSQ appuie sans réserve les infirmières praticiennes. La FMSQ a toujours soutenu que le rôle joué par le personnel infirmier dans le réseau public de santé est incontournable.
2011
• Mémoire concernant le projet de loi no 127, Loi visant à améliorer la gestion du réseau de la santé et des services sociaux.
2012
• Mémoire concernant le projet de loi no 59, Loi concernant le partage de certains renseignements de santé.
• M-312 : Nouvelle campagne de sensibilisation dénonçant le projet de loi M-312 visant la création d’un comité spécial de la Chambre des Communes qui serait, entre autres, « chargé d’examiner la déclaration figurant au paragraphe 223(1) du Code criminel selon laquelle un enfant devient un être humain lorsqu’il est complètement sorti du sein de sa mère ».
• Soins aux réfugiés : Le gouvernement conservateur a modifié le Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) qui offre une couverture temporaire d’assurance médicale notamment aux personnes protégées, aux demandeurs d’asile, aux réfugiés et à d’autres catégories de personnes. Or, selon la FMSQ, ces modifications sont un filet à géométrie variable. Parce que le gouvernement veut réaliser des économies, il offrira une couverture inférieure à celle des citoyens canadiens les plus démunis. La FMSQ avertit que l’État impose à ces ressortissants un risque de développer des complications liées à leur maladie.
2013
• Mémoire concernant le programme québécois de procréation assistée.
• Mémoire concernant le projet de loi no 52, Loi concernant les soins de fin de vie.
• Procréation assistée : Dans la foulée du bilan effectué sur le programme de procréation assisté mis en place en 2010 par le gouvernement. La FMSQ a soulevé quelques problématiques tels le financement du programme et l’absence d’un registre des bébés nés par fécondation in vitro.
2014
• Mémoire concernant les consultations prébudgétaires 2014-2015.

• Mémoire concernant le projet de loi no 10, Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales.
2015
• Mémoire concernant le projet de loi no 28, Loi concernant principalement la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014 et visant le retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016.
• Mémoire concernant le projet de loi no 20, Loi édictant la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée.
• Mémoire concernant le projet de loi no 44, Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme.
ans
LES DIRECTORATS DE LA FMSQ
Pour mieux répondre aux besoins de ses membres et de sa mission, la FMSQ, telle qu’on la connaît aujourd’hui, a subi plusieurs modifications de son organigramme. L’information trouvée aux archives de la Fédération permet de tracer le continuum des directorats.
AFFAIRES PROFESSIONNELLES
La direction des Affaires professionnelles est la plus ancienne de la FMSQ. Dr Jacques Boileau en a été le premier titulaire. Ont également été directeurs les Drs Jean-Marie Albert, Stephen Morgan, Jacques Provost, Jean Montreuil (par intérim). Dr Serge Lenis est le directeur actuel.
AFFAIRES ÉCONOMIQUES
C’est Dr Paul Desjardins qui fut le premier titulaire de cette direction qui a changé d’appellation à plusieurs reprises au fil des ans. Dr Gilles Robert en a assumé la direction pendant plusieurs années. Dre Michèle Drouin en est présentement la directrice.
Les Technologies de l’information et l’Actuariat, aujourd’hui intégrés aux Affaires économiques, ont déjà eu comme responsables Mesdames Lucette Bertrand, Isabelle Marchand et Isabelle Bouchard.
DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL CONTINU
Créé par Dr Osman Gialloreto en 1974, l’Office du développement professionnel (qui a changé de nom plusieurs fois) a eu comme titulaires, les Drs Jean Vincelette, Michel Brazeau et Gilles Hudon. Dr Sam J. Daniel en est l’actuel directeur. La responsabilité des Politiques de la santé a incombé à l’Office de 1995 à 2012. Drs Michel Brazeau et Gilles Hudon en ont été les directeurs.
AFFAIRES PUBLIQUES ET COMMUNICATIONS
L’Office des communications a été créé en 1971 par Dr Jacques Boucher. La direction a également été assurée par Monsieur Michel Tremblay ainsi que par Mesdames Claire Bissonnette et Dominique Drouin. La directrice actuelle est Madame Nicole Pelletier.
Mesdames Marie-Louise Saltiel et Ghislaine Lussier étaient chargées des archives et de la documentation depuis la création de la FMSQ. Le centre de documentation fait maintenant partie de la direction des Affaires publiques et des Communications.
AFFAIRES JURIDIQUES ET NÉGOCIATION
Me Roger David fut le premier conseiller juridique de la FMSQ. Mes René Paquette, Gilles Corbeil et Jean-Marie Larivière lui ont succédé. Me Sylvain Bellavance est l’actuel directeur des Affaires juridiques et de la Négociation.
SERVICES ADMINISTRATIFS ET RESSOURCES HUMAINES
Cette direction a été créée en 1982 et dirigée par Monsieur Pierre Rozon, Mesdames Maryse Lacasse et Brigitte Henri. Madame Julie Voiselle en est l’actuelle directrice.
Note : La direction des avantages collectifs n’existe plus aujourd’hui, elle a été sous l’autorité de Dr Gilles Poulin et de M. Jacques Roy.
STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA FMSQ (2015)
ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉS
Représentants des associations affiliées
CONSEIL D’ADMINISTRATION
COMMISSION DES PRÉSIDENTS
Présidents des associations affiliées
Président, vice-président, secrétaire, trésorier et conseillers
PRÉSIDENCE
COMMISSION DES FINANCES
LE PERSONNEL DE LA FMSQ
50
Affaires économiques
dossiers
Dre Michèle Drouin Directrice
Karine Barouche Conseillère en actuariat
Alexandre Duchesne Administrateur de bases de données principal
Gaétan Dufort Architecte de solutions - analyste concepteur
Johanne Duquette Adjointe de direction
Mélanie Lajoie Agente à la tarification
Bruno St Hilaire Conseiller en actuariat
Sonia St Pierre Analyste - programmeur principal
Hawa Tad Diaoune Analyste - programmeur
Me Sylvain Bellavance Directeur
Affaires juridiques et Négociation
Affaires professionnelles
Marie Lyne Bellerose Adjointe de direction
Me Laurence Le Guillou Avocate
Diane Savard Coordonnatrice de direction
Dr Serge Lenis Directeur
Altina Hripacov Analyste
Diane Lachaine Adjointe administrative
Nicole Pelletier, ARP Directrice
Dominic Armand Webmestre - infographe
Richard Pierre Caron Conseiller principal - Affaires publiques
Affaires publiques et Communications
Annie Dallaire Agente aux communications
Patricia Kéroack Conseillère en communication - responsable des éditions
Angèle L'Heureux Documentaliste
Nicole Martel Coordonnatrice de direction
Lissa Rémillard Adjointe communication - documentation
Dre Diane Francœur Présidente
Bureau de la présidente
Développement professionnel continu
Tamara Davis Conseillère principale
Elena Harizomenov Adjointe - greffière
Louise Paquette Adjointe administrative
Dr Sam Daniel Directeur
Marie Josée Bouchard Agent de projets - communications et évènements
Jerson Hilaire Technicien - soutien du système de gestion de l'apprentissage
Béatriz Merlos Coordonnatrice de l'apprentissage - gestionnaire de projets
Brigitte Vinet Adjointe de direction
Patricia Wade Conseillère - recherche et développement
Julie Voiselle, CPA Directrice
Jean Archambault Commis - journalier
Brigitte Beaudin Analyste en ressources humaines
Eric Boucher Technicien informatique principal
Services administratifs et Ressources humaines
Linda Boudreault Réceptionniste
Louise Champagne Chef comptable
David Fontaine Technicien comptable
Guylaine Gaudreau Commis - reprographie
Manon Gaudry Adjointe de direction
Susanne Ouellette Technicienne comptable
David Savoie Technicien informatique
Fabia Trindade Commis - hôte centre de conférence
Karl Viau Responsable services auxiliaires
ans à faire progresser les
fédératifs, c’est un travail d’équipe !
Il importe de remercier ceux et celles qui ont bâti le premier cinquantenaire de la Fédération et de saluer la contribution du personnel actuel.
50 ANS CE N’EST QU’UN DÉBUT !
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