Mot du directeur général
Steeve De Marchi, MBA Directeur général AMVOQ sdemarchi@amvoq.com
SOUS TOUTES RÉSERVES !!! « Il faut 20 ans pour construire une réputation et cinq minutes pour la détruire. Si vous gardez ça à l’esprit, vous vous comportez différemment. » Warren Buffett
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ES THÈMES DE LA RÉPUTATION, DE LA CONFIANCE ET de la transparence sont associés à l’automobile d’occasion depuis, disons, l’arrivée des premiers véhicules usagés. Ce n’est d’ailleurs pas une nouveauté dans les pages de l’AMVOQ. Les bouleversements qu’entraine l’arrivée du « numérique » dans notre industrie est aussi un sujet qui nous préoccupe tout autant et dont nous avons abondamment parlé au cours des dernières années. La disponibilité des informations sur le web, la possibilité de « magasiner » en ligne, la facilité pour les consommateurs à comparer plusieurs véhicules de plusieurs commerçants de plusieurs régions, ajoutées à une multiplication des modèles de commerçants, ont entrainé ce que plusieurs appellent « La course vers le bas ». Plus de marchands se partagent le même nombre de clients qui comparent plus de prix. Il faut donc « attirer » le client avec un prix toujours plus bas sur le web… Quitte à être plus « créatif » sur le contrat lorsque finalement le client passe au commerce. Quitte à ajouter des frais parfois légaux ou non et à inciter (forcer…) un client à prendre un beau forfait. Voici donc les ingrédients qui ont mijoté depuis quelques années pour donner un beau gros recours collectif. Il faut dire que la pandémie (cette chère pandémie…) est venue accélérer la cuisson et a assaisonné copieusement cette belle recette. Premier effet : accélération du transfert presque complet des activités de vente au commerce vers le web. Rien pour ralentir la course vers le bas. Ensuite, il y a eu la diminution, pour ne pas dire interruption, de la production de véhicules neufs et sa cascade d’effets sur l’inventaire. Donc, encore moins de véhicules
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| Hiver 2021-2022
disponibles pour les commerçants. Et comme si ce n’était pas assez, le dollar canadien ne reprend pas la vigueur qu’on espérait. L’exode des beaux véhicules vers d’autres terres continue. Finalement, on observe une autre conséquence indirecte de cette pandémie : les prix à l’encan sont supérieurs aux prix de détail. Tant qu’à bouleverser un marché… Allons-y gaiement ! Comment interpréter tout ça ? Qu’arrivera-t-il du marché de l’occasion au Québec ? Une analyse à haut niveau Le recoupement des informations disponibles nous amène à penser que les prix du marché québécois étaient plus bas que le reste du Canada et serait en train de s’ajuster avec le reste du pays. En effet, le Québec continue à exporter ses beaux véhicules vers les États-Unis et aussi, vers d’autres provinces. Par contre, la tendance de l’exportation s’est grandement ralentie chez nos voisins ontariens et est revenue à un niveau très bas dans l’Ouest. Cela expliquerait donc pourquoi les prix de l’encan sont si élevés au Québec comparativement au prix de détail. Il serait donc possible que ce débalancement encan/détail se corrige une fois que notre marché se stabilisera par rapport au reste du pays. Pour ce qui est de l’exode vers les É-U., il est impossible de l’arrêter, mais il semble que les cours de voitures usagées aux États-Unis ne soient pas aussi vides que les nôtres. Et le recours collectif ? Eh bien, le recours collectif était une conséquence inévitable, compte tenu des ingrédients présents dans la recette. Tant qu’à parler « cuisine », on peut dire que la table était mise pour qu’on