[DOSSIER]
Le pont ferroviaire interprovincial à Matapédia Non loin de la gare de Matapédia se trouve le pont ferroviaire de la Ristigouche qui est inauguré le 1er juillet 1876. Le 8 juillet suivant, un premier train de passagers fait le trajet de Lévis à Halifax avec arrêt à la gare de Matapédia. Il faut cinq ans pour compléter la construction de ce pont qui représente un important défi pour l’ingénieur en chef, Sandford Fleming. La profondeur du fond rocheux nécessite d’y planter une quantité importante de longs pieux de bois pouvant supporter les travaux de maçonnerie pour les piliers du pont. Pour la structure de fer, il s’agit de cinq sections préfabriquées d’une longueur de 200 pieds (61 m) chacune. Après un concours entre compagnies anglaises et américaines, c’est une compagnie de Philadelphie qui obtient le contrat au montant de 209 352 $. Ce pont construit il y a près d’un siècle et demi est toujours utilisé aujourd’hui.
Pont ferroviaire à Matapédia, reliant la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick, vers 1910. Une voie est réservée aux chevaux. Collection Michel Goudreau
« snow shed » (pare-neige), cette espèce de tunnel en bois situé en bas du rocher de Matapédia qui permet le passage des trains en hiver. Le feu s’est propagé en direction de la gare brûlant l’église, une école, des hôtels, des magasins et le bureau de poste. C’est à la suite de cette catastrophe qu’une nouvelle gare de l’Intercolonial est construite en 1903. Dans une adresse à ses électeurs en 1904, le député Charles Marcil mentionne que son gouvernement a investi 10 000 $ pour la construction de la nouvelle gare de Matapédia qui dessert dorénavant les deux lignes de chemin de fer. L’ancien bâtiment du tronçon Matapédia-Gaspé
devient une résidence pour les chefs de gare et leur famille jusqu’en 1977. En 1926, cette même partie du village de Matapédia est détruite par un autre incendie qui va toutefois épargner la gare.
Les chefs de gare
Plusieurs chefs de gare se sont succédé sur le chemin de fer de l’Intercolonial depuis ses débuts en 1876, dont les suivants : Ernest D’Anjou, Esdras Chamard, Alphée D’Amours (qui y fait carrière pendant 42 ans), Raoul Thibault (pendant 18 ans) et Vernon Grant (pendant 33 ans) qui est le dernier chef de gare-télégraphiste en Gaspésie. En plus des chefs de gare, il y a de nombreux télégraphistes, dont le dernier, Jean-Roch D’Amours, qui a fait carrière pendant 25 ans. La gare procure aussi des emplois de concierge, de préposés à la manutention des bagages, des marchandises et de la poste ainsi que de service à la clientèle avec la venue de VIA Rail. Avec l’évolution des technologies, la presque totalité de ces emplois a disparu. La deuxième gare, celle desservant la Gaspésie, a aussi ses chefs et agents. Le Quebec Oriental Railway a, à son service à Matapédia, J. S. Gordon, surintendant, un monsieur Mitchell comme assistant et Frank Scott comme premier agent de cette gare.
Gravure montrant la première gare de Matapédia datant de 1875 et le domaine Fraser qui est devenu le Ristigouche Salmon Club en 1880, vers 1883. Image tirée de : Intercolonial Railway, Pleasant Places by the Shore and in the Forests of Quebec and the Maritime Provinces: via the Intercolonial Railway, Toronto, A.H. Dixon, 1883; réédition : Saint-Jean, 1886, 65 p. Collection Michel Goudreau



