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Métiers du nu M érique Ce qu’il faut savoir pour se former à la réunion

Le confinement a révélé la nécessité de digitaliser les entreprises réunionnaises ouvrant des perspectives dans les métiers du numérique. Il existe de nombreuses possibilités pour se former à l’île de La Réunion, BTS, universités, écoles supérieures ou formations sans prérequis, on fait le point.

S’il y avait des résistances à l’idée de digitaliser l’économie, le confinement en aura eu raison.

Commerce en ligne, continuité pédagogique, service client, télétravail, les outils numériques sont devenus incontournables.

L’offre de formation est à l’image du monde numérique plurielle et adaptée aux besoins.

Il est aujourd’hui possible de se former aux métiers du numérique du bac + 0 jusqu’au métier d’ingénieur. L’offre de formation est tellement importante que certains réduisent leurs propositions pour s’orienter vers d’autres domaines. Petit tour d’horizon des possibilités.

Plusieurs organismes ou associations dans l’île sont labélisés “ Grande école du numérique ”. Lancé en 2015, ce label accordé pour trois ans soutient des projets offrant des formations à niveau bac avec une priorité pour les personnes éloignées de l’emploi. Quatorze formations sont labélisées à l’île de La Réunion, y compris le régiment du service militaire adapté qui mène un projet avec Simplon autour du développement web. On trouve également une formation de la Webcup sur Ravine-Blanche (voir cadre).

Du côté de l’Éducation nationale, il existe une offre spécialisée de BTS “ systèmes numérique et réseaux ”, accessible avec le bac et formant au métier de technicien. Sur l’IUT de Saint-Pierre, qui dépend de l’Université, on trouve plusieurs formations spécialisées, telles qu’un DUT de “ cyberdéfense-cyberattaque ” et un DUT “ réseau et télécommunication ”. Ce DUT prépare aux métiers sur les réseaux. Une licence professionnelle permet d’approfondir sur les réseaux. Il existe enfin une formation en marketing digital qui mène vers une licence professionnelle. L’Esiroi propose la seule formation d’ingénieur de l’île, avec l’aide de l’institut Mines Télécom. La mauvaise nouvelle, c’est que l’ensemble

de ces offres est sélectif et est, pour l’instant bouclée. Il faudra attendre la prochaine phase d’inscriptions sur parcoursup pour poser sa candidature.

Du côté de l’Université, les licences en informatique sont encore ouvertes aux retardataires. Elles dépendent de l’UFR de mathématiques. Les formations universitaires mènent vers des masters.

Quelle différence entre les écoles d’ingénieurs, l’offre universitaire et les écoles supérieures privées ? Les premières mettent l’accent sur la formation théorique : mathématiques, sciences, tandis que les secondes accentuent sur la pratique.

Hors Éducation nationale, plusieurs écoles supérieures officient dans l’île : Sup info et l’Epitech proposent des formations emmenant vers un master. Ces deux organismes viennent de se rapprocher (Epitech rachetant Sup info au niveau national). Quelle forme prendra cette association ? Il est encore trop tôt pour le dire. “ L’Epitech s’est engagée à ce que les étudiants de Sup info puissent poursuivre leur formation ”, explique Émilie Linkwang, directrice de l’Esiroi de SaintAndré. L’Epitech entame dans l’île sa quatrième année d’existence.

Pratiquant une pédagogie de projets, l’école incite les étudiants à travailler sur des exercices concrets, du plus simple vers le plus complexe, comme ils le feront dans le monde du travail. Il reste quelques places (jusqu’au 9 septembre) pour entamer cette formation sur cinq ans, dont une à l’étranger et une en métropole.

Pour terminer ce tour non exhaustif, des formations proposées dans l’île, on peut mentionner l’IPI qui propose une filière en alternance, l’Iloi qui forme aux métiers de l’image, ou encore les formations proposées par la chambre de commerce et de l’industrie. Bref, si vous hésitez encore : il suffit de choisir et de ne pas trop tarder.

et si vous testiez la coding acade M y ?

l Il n’y a pas de limite d’âge, il faut être titulaire d’un bac + 2 ou avoir cinq ans d’expérience dans n’importe quel domaine. La Coding Academy est une offre de formation ouverte au sein d’Epitech. Durant dix-huit semaines, dont huit de

spécialisation, cette formation prépare à plusieurs métiers du numérique autour des métiers du développement. Elle s’accompagne de quatre semaines de stage. Il y a dix places par session en février, juin et octobre.

testez-vous avec un stage de la Web cup

l L’open campus à Ravine blanche, mis en place par l’association Web cup permet aux jeunes et moins jeunes de se tester sur les outils numériques et d’apprendre en une quinzaine d’heures les bases

sur des outils numériques. L’open campus est accessible contre une participation de 10 euros pour une année. Les cours ont lieu tous les jours jusqu’à 18 heures, y compris le samedi.

Remise des diplômes de bachelor pour la première promotion d’Epitech.

La formation professionneLLe

prEND SA DISTANCE

La Covid-19 a obligé le monde de la formation professionnelle à développer en urgence une offre ‘‘ distancielle ’’. La Préparation Opérationnelle à l’Emploi organisée par GEM Formation pour l’enseigne E.-Leclerc est une bonne illustration de ce tournant.

Quand, en 2019, une Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective est mise sur pied à la demande de l’enseigne E.-Leclerc, en vue de l’ouverture de l’hypermarché de Sainte-Marie, le mot Covid-19 n’existe pas encore. En mars dernier, quand le confinement est décidé, la formation au long cours – près de 400 heures – n’est pas terminée. Tous les partenaires se mobilisent alors pour ne pas laisser les 58 stagiaires sans solution. GEM, l’organisme de formation, a su en peu de temps s’organiser pour assurer la continuité pédagogique à distance, en activant sa plate-forme de e-learning qui était jusqu’alors en rodage. Répartis en sous-groupes, les stagiaires se retrouvent à l’écran, avec leurs formateurs, via le logiciel Zoom.

‘‘ Nous avons également utilisé cet outil pour échanger régulièrement avec les stagiaires, d’abord pour les rassurer quand à la poursuite de l’opération et à l’ouverture de notre hypermarché, explique le service formation de Leclerc. Nous avons bien sûr dû revoir le planning des stages d’immersion en entreprise, pour les repositionner

uNI v E r SIT é

après le déconfinement. De même, nous avons mis en œuvre un protocole Covid dédié : mise à disposition de masques, protocole sanitaire remis à chaque stagiaire, consignes de strict respect des gestes barrières… ’’.

Les circonstances exceptionnelles ont également exigé de la flexibilité de la part des financeurs : Pôle Emploi, vie le Plan d’Investissement dans les Compétences, et Agefos, devenu l’Opco-EP entre temps. ‘‘ Nous avons pu continuer à financer la formation en distanciel, explique Florence Khodara (ex-Agefos) mais nous avons dû trouver des solutions pour qu’elle se poursuive au-delà de la date prévue, après le déconfinement : du retard avait tout de même été pris et certains contenus, comme la formation de secouriste, exigeaient une présence physique. L’Etat nous a donné rapidement le feu vert et notre réseau national a pu débloquer une enveloppe supplémentaire pour mener l’opération à son terme, en juillet ’’. En quelques mois, la formation professionnelle a indiscutablement pris le tournant de la digitalisation et de l’enseignement à distance ; la persistance de l’épidémie ne semble autoriser aucun retour en arrière.

D ISTANCIE l : CE qu’I lS EN pENSENT

‘‘ Le confinement a confirmé que l’on peut travailler à distance. GEM Formation ne partait pas de zéro et nous avons accéléré la digitalisation de notre offre, en bénéficiant de l’appui de la Fédération de la Formation Professionnelle. Il n’est pas question de passer au tout distanciel : sans regroupement pédagogique, on perd les apprenants. Nous constatons en revanche des résultats parfois meilleurs en formation à distance, quand l’apprenant peut revenir sur son cours, accessible sur une plate-forme. De plus, le télétravail va prendre de l’importance dans nombre d’entreprises : il faut préparer les formés à cette modalité. ’’

Thierry Fayet, cogérant de GEM Formation

‘‘ Dans le mois qui a suivi le début du confinement, le nombre d’actions de formation proposées en distanciel à La Réunion est passé de 5 à 150. Les entreprises et les salariés ont pris goût à la formation à distance, au sujet de laquelle circulaient finalement beaucoup d’idées fausses. Maintenant, l’offre doit suivre. Le distanciel n’est pas une finalité, mais une modalité pour laquelle certains organismes de formation doivent encore monter en compétences, ne pas se contenter d’utiliser Teams pour faire défiler des PowerPoint. ’’ François Haquin, directeur régional d’Akto (ex-Opcalia)

u NE rENT ré E MASqué E ET N u M érI qu E

Jauges réduites, port du masque et enseignement à distance : l’Université s’adapte à la crise sanitaire en accélérant sa transformation numérique.

Calendrier austral oblige, l’Université de La Réunion a été la première à faire sa rentrée

2020-2021, à partir du 17 août. Déjà, le virus regagnait du terrain et sans attendre la consigne nationale Frédéric Miranville rendait le port du masque obligatoire sur les campus. ‘‘

C’est la rentrée de tous les défis, reconnaît le

président de l’Université. Nous nous apprêtons à accueillir un millier d’étudiants supplémentaire, en raison du taux de réussite record au bac et du renoncement à la mobilité d’un certain nombre de bacheliers. Soit trois années de croissance habituelle à absorber en une seule fois, alors que la distanciation phy-

sique nous oblige à réduire la jauge de nos locaux de 50 % ’’. Comme pendant le confinement, l’enseignement à distance s’impose comme principale solution. Télétravail et cours en distanciel ont permis de terminer l’année universitaire 2019-2020 et de délivrer les diplômes, avec des modalités de contrôle des connaissances simplifiées qui ont débouché sur un taux de réussite supérieur de 10 points en moyenne par rapport aux années précédentes.

‘‘ Nous avons mobilisé 2/12èmes du budget

de toutes nos unités, soit environ un million d’euros, pour structurer l’enseignement à distance dès la rentrée, poursuit Frédéric Miranville. Nos enseignants ont été équipés avec des ordinateurs de qualité et des logiciels adéquats, des salles ont été aménagées pour la captation vidéo des cours, notre studio d’enregistrement a été étoffé. La crise sanitaire a finalement un effet positif : notre projet d’Université numérique, qui vise à proposer en virtuel notre offre de formation, va connaître une forte accélération cette année. ’’

Rentrée à l’ESIROI, Saint-Pierre.

Le studio d’enregistrement des cours à l’Université. © DR © DR

ESCP la fo Rmation des futu Rs di Rigeants

Ouverte aux futurs créateurs ou dirigeants d’entreprises, la formation du Campus Réunion en partenariat avec l’École supérieure de commerce de Paris est un outil incontournable à vivre en 450 heures.

Et si bâtir une entreprise ou la diriger s’apprenait ? C’est le pari de Jean-Luc Fievet, créateur du Campus Réunion, qui a mis en place un partenariat avec l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP). “ On ne peut pas mener des gens vers l’emploi, si dans le même temps, on ne forme pas les dirigeants pour qu’ils cherchent de nouveaux marchés ”, explique-t-il. Depuis plusieurs années, le campus Réunion, à travers ses différentes formations, notamment l’Ifag est en contact avec

les entreprises locales, ce qui a permis à JeanLuc Fievet de cerner leurs besoins. “ Beaucoup d’entrepreneurs à La Réunion sont des autodidactes, passionnants, parfois anxieux et ayant besoin de travailler sur la méthodologie. ” Qui peut être concerné ? La plupart des étudiants de cette formation sont des cadres ou des dirigeants ayant l’impression de tourner en rond. Le partenariat avec l’ESCP permet de bénéficier des enseignants de cette prestigieuse école parisienne (une des trois grandes dames), qui se déplacent depuis la métropole ou assurent des vidéoconférences. Le recrute-

ment se fait à partir d’un projet, une idée d’entreprise. La soutenance finale se fait autour d’un projet. Les 450 heures, trois jours par mois, vont servir à effectuer un coup d’œil à 360° sur tous les aspects de la vie d’une entreprise, du marketing à la comptabilité en passant par les ressources humaines.

“ À la fin du parcours, nous réunissons les étudiants pendant cinq jours dans un hôtel et nous leur demandons de réaliser un diagnostic pour le compte d’une entreprise réunionnaise et effectuer des préconisations. ” La crise Covid a-t-elle changé l’approche au sein de l’Ifag ?

“ Le confinement était une crise et une opportunité, relève Jean-Luc Fievet. Nous ne ferons plus jamais le même métier. ” L’entreprise qui était en phase de digitalisation a accéléré et tissé un partenariat avec Open Classroom. Le e-learning est l’occasion d’ouvrir de nouveaux horizons pour travailler des compétences professionnelles qui ne sont pas des compétences métier. Du côté de l’ESCP, le Campus réfléchit à la création d’un mix présentiel et coaching en ligne une fois par mois. Une des forces du programme, c’est la diversité des profils venant participer aux formations.

l es bons plans pou R se fo Rme R à l a Réunion

L’entreprenariat est une course de fond où les ressources sont rares et précieuses. Fort heureusement, La Réunion offre de nombreuses opportunités pour de courtes formations gratuites et utiles à destination des futurs créateurs d’entreprise. Revue, non exhaustive.

a ppRenez à

Tous les ans, l’agence régionale Nexa met en œuvre un programme ambitieux pour accompagner gratuitement les jeunes entreprises à La Réunion en proposant des formations. Pour deux tiers ces formations concernent des entreprises en développement et pour un tiers des projets naissants. En amont, l’agence propose des formations, baptisées “ piscine ” à destination des écoles. Pour les jeunes entrepreneurs (ou les projets

en construction), c’est dans le “ lagon ” qu’ils vont apprendre à nager. Le “ Récif ” sert lui, aux entreprises déjà avancées.

Du 21 au 25 septembre, Nexa propose un “ sprint ” au sein de la formation “ lagon ” qui sera exceptionnellement effectuée intégralement en distanciel. Cette formation est ouverte pour les porteurs de jeunes projets. Avec l’aide des fondateurs de “ The Corner ” une entreprise de formation

et d’accompagnement des start-up, cofondée par le Réunionnais Tristan Legros, cette formation permet de poser et valider les bases d’une création innovante. Il s’agit d’apprendre à évaluer un marché innovant.

Cette formation peut être prolongée par un “ Workshop ”, c’est-à-dire un travail à partir d’outils spécifiques (réalisation de landing page, automatisation d’emails) tous les vendredis matin du 6 au 27 novembre.

Du côté du “ Récif ”, Nexa a tissé un partenariat avec “ The Family ” un incubateur de start-up en Métropole. Le programme “ Anyone can scale ” sera diffusé de septembre à décembre. Comme son nom l’indique, ce programme s’adresse à toutes les entreprises qui veulent croître. Il s’agit d’apprendre à maîtriser des techniques venues du monde des Start-up pour faire évoluer son offre.

l es jeudis de la CRéation aveC les expe Rts-C omptables

Depuis plusieurs années, l’ordre des expertscomptables propose une formation un jeudi par mois. Durant deux heures, des experts-comptables bénévoles présentent quelques points stratégiques : bases de la création, statut juridique, rôle de l’expert-comptable. L’intérêt de cette

formation, c’est de pouvoir poser des questions. Les séances se font à la demande, dix personnes maximum. Les inscriptions se font par mail ou en appelant directement l’Ordre. À noter, qu’une formation similaire existe pour les dirigeants d’associations.

WebCup et sta Rt-up Week end

Est-ce qu’un événement peut vous aider à avancer sur votre projet et vous permettre de vous former ? La réponse est : oui ! L’association Webcup réunit à La Réunion des passionnés du numérique qui organisent plusieurs événements tout au long de l’année. Normalement, un Start-up Week end a lieu en septembre sur l’IUT de Saint-Pierre. Pour cause de crise Covid, il est pour l’instant repoussé, mais mieux vaut rester aux aguets. Cet événement offre la possibilité à des porteurs de projets de présenter et tester leur idée en 54 heures, en étant accompagnés par d’autres professionnels. On y vient soit avec une

idée à tester et à démarrer avec l’aide de coach, soit avec des compétences à partager au service d’un projet. Durant l’événement, des conférences ont lieu sur des aspects stratégiques de la création d’entreprise. “ Et tout ça pour un euro ! ” comme le rappelle le président de l’association Alan Chakri. C’est idéal pour les projets innovants et pour ceux qui veulent tisser leur réseau. La Webcup a organisé jusqu’à trois Start-up week-end sur une même année, dont un consacré à l’économie sociale et solidaire. Elle organise également la Webcup, une compétition sur une journée pour créer un site web.

nage R dans

Remise des diplômes en 2019.

c onservatoire national des arts et métiers Quarante ans d’expérience de l’enseignement à distance

zoom

o uverture du centre de Formation des apprentis du c nam

À cette rentrée, le Cnam ajoute à son offre de formation l’ouverture d’un centre de formation des apprentis. Comme tous les alternants, les étudiants vont travailler en entreprise 24 heures et bénéficier de 11 heures de formation (moyenne sur l’année). Ces cours suivent les modalités habituelles (moodle, conférences en ligne) ainsi qu’une journée de regroupement en centre, qui a lieu dans les locaux de 8 h 30 à 16 h 30. Cette journée est consacrée à l’accompagnement “ social ” : coaching, retour d’expérience professionnelle. Les formations proposées pour le CFA sont celles du “ catalogue ” dans huit domaines et vingt-et-une formation.

Né en 1794 et implanté à La Réunion depuis 2002, le Conservatoire national des arts et métiers n’a eu aucun mal à adapter ses formations lors du confinement, grâce à son expérience de quarante ans dans l’enseignement à distance.

Dans les locaux du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), le marquage au sol précise les distances à respecter. Pour l’instant et jusqu’au mois de décembre, le centre n’accueille plus ses traditionnelles formations en présentiel. Depuis le mois de mars et le confinement, tout se passe à distance, une situation qui n’a pas surpris le centre de formation.

“ Nous avons quarante ans de pratique de l’enseignement à distance, explique Amand Bénard, directeur régional. C’est d’ailleurs un système qui permet à des étudiants réunionnais de s’inscrire pour des formations dispensées ailleurs sur le territoire national ou à l’étranger et à nos formations d’être ouvertes. ”

Le Cnam est né en 1794, devenant la référence des cours du soir ” ouverts aux adultes souhaitant se perfectionner dans un domaine pour monter en compétence, préparer une reconversion et même parfois uniquement pour le plaisir.

Nous avons pendant dix ans, un étudiant, qui chaque année suivait une nouvelle formation, sourit Amand Bénard. Il a dû s’arrêter à 83 ans, mais il nous est resté très cher. ” Belle illustration de la devise “ à tous et partout ”, le Cnam est ouvert, y compris sans prérequis pour certaines formations postbac. Il y a, nationalement, plus de 500 formations jusqu’au bac plus 8. Dans l’île, les formations proposées le sont en fonction des besoins locaux pour coller à la réalité des entreprises. Les demandeurs d’emploi sont prioritaires.

Hors période de Covid, les deux tiers des formations se déroulent en mode dématérialisé. Il s’agit de web conférences et du travail personnel, effectué à l’aide d’une plateforme de type moodle. Le troisième tiers comprend les regroupements dans les locaux. Les salles sont toutes équipées de caméras et d’ordinateurs pour permettre à un étudiant de suivre le cours depuis chez lui. C’est un système qui a souvent permis un maintien des cours, même en cas de fermeture de la route du littoral.

“ Dès l’annonce du confinement, nous avons basculé tous les cours en présentiel, précise Amand Bénard. Nous sommes même allés plus loin en proposant nos services à l’Université et au rectorat. ” C’est ainsi que les étudiants de BTS et de l’université ont pu utiliser les formations du Cnam.

pro Le FNe “ FormatioN ” peut encore être mobilisé

Les entreprises qui comptent encore des salariés en activité partielle peuvent faire financer leur formation par l’Etat, via le Fonds National pour l’Emploi dont 3 000 personnes ont déjà bénéficié à La Réunion.

aLa Réunion comme en métropole, les entreprises ont massivement actionné le dispositif d’activité partielle “ spécial Covid ” mis en place par l’Etat dès le début de la crise sanitaire. Elles ont pu bénéficier d’un remboursement intégral du salaire (84 % du net) versé aux salariés à l’arrêt, jusqu’à hauteur de 4,5 Smic : de quoi amortir le choc. La Dieccte a dû mobiliser une vingtaine de personnes pour gérer le flot des demandes.

Très rapidement, le gouvernement a souhaité inciter les employeurs à mettre à profit l’inactivité forcée pour former leurs salariés. Un FNE (Fonds National pour l’Emploi) “ spécial crise ” particulièrement attractif a été activé. Alors que dans sa forme habituelle, le FNE-Formation – peu sollicité à La Réunion – permet aux entreprises de percevoir, dans certaines conditions, une aide de 70 % du coût de la formation, la prise en charge des coûts pédagogiques est passée à 100 % pour les salariés en activité partielle. L’Etat a sollicité les Opérateurs de Compétences (Opco, ex-Opca) pour faire remonter les besoins potentiels exprimés par les

branches professionnelles. Les entreprises concernées pouvaient actionner le FNE-Formation jusqu’au 31 mai. “ En peu de temps, environ 500 entreprises se sont manifestées et le dispositif a profité à 3 000 salariés, pour un total de 2,5 millions d’euros de coûts pédagogiques pris en charge ”, résume Sylvain Liaume, directeur adjoint de la Dieccte, responsable du pôle Entreprises, Emploi, Economie.

Des actions de formation financées dans ce cadre se poursuivent encore aujourd’hui et le FNE Formation “ spécial Covid ” poursuit son existence sous une forme légèrement différente. L’Etat a en effet mis en place au 1er juillet un nouveau dispositif d’activité partielle “ longue durée ” pour certains secteurs, qui peuvent en bénéficier pendant six mois renouvelables. Le taux de prise en charge des salaires est moins attractif pour les employeurs : l’Etat ne finance plus que 80 % de ce que verse l’entreprise à ses salariés.

La formation de ces salariés en activité partielle est, elle, financée à 70 % par l’Etat qui souhaite que les enveloppes des Comptes Personnels de Formation, trop peu mobilisées, soient mises à contribution en parallèle. Seules les

formations visant à développer les compétences sont éligibles : les employeurs doivent continuer à payer de leur poche les formations réglementaires. Ce dispositif de soutien à la formation, aussi exceptionnel que la crise en cours, fera prochainement l’objet d’un retour

c ompte personnel D e formation

d’expérience, avec l’appui des Opco. “ Nous espérons qu’il a permis de démontrer les bénéfices de la formation pour les deux parties, dit Sylvain Liaume : l’acquisition de compétences par les salariés participe à la performance de l’entreprise ”.

cpf + Dif = bonne affaire

Vous avez jusqu’au 31 décembre pour enrichir votre Compte Personnel de Formation avec vos heures non utilisées de Droit Individuel à la Formation. La cagnotte peut dépasser les 1 000 euros !

L’avis est unanime : le Compte Personnel de Formation est largement sous-utilisé. De nombreux salariés ne l’ont même pas encore ouvert. Chaque CPF qui dort voit pourtant son contenu en euros s’arrondir, lentement mais sûrement. Cette somme, destinée à financer un projet personnel de formation, peut devenir plus coquette à condition de ne pas laisser passer une opportunité : le transfert de vos heures de DIF sur votre compte. Prédécesseur du CPF, le Droit Individuel à la Formation était un dispositif en vigueur jusqu’à fin 2014 dans le privé (fin 2016 dans le public). Avec l’accord de l’employeur, il était possible de cumuler jusqu’à 20 heures de formation par an sur une période de six ans. Si vous ne les aviez pas utilisées, elles seront définitivement perdues dans quelques mois. Vous avez jusqu’au 31 décembre pour les transférer sur votre CPF, au taux de 15 euros l’heure.

L’affaire peut s’avérer excellente : alors que le coût moyen d’une formation est estimé au niveau national à 2 400 euros, 1 125 euros de DIF

sont potentiellement disponibles par personne en moyenne, selon une étude de la Caisse des Dépôts publiée en février dernier.

c omment faire ?

C’est (presque) simple, selon les explications fournies sur le site moncompteformation. gouv.fr (onglet “ Comprendre la formation ”). Il faut d’abord retrouver son solde d’heures de DIF : il est mentionné sur votre bulletin de salaire de décembre 2014 ou janvier 2015, ou sur votre dernier certificat de travail si vous êtes demandeur d’emploi.

Le solde d’heures doit être saisi sur le site ou l’appli mobile du CPF, en arrondissant le montant à l’unité supérieure.

Après téléchargement du justificatif, le solde est automatiquement crédité sur votre compteur en euros. À condition de ne pas laisser passer la date fatidique du 31 décembre 2020 !

Les salariés victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ont bénéficié d’un abondement de leur Compte Personnel de Formation à compter du 1er juillet dernier. Son montant pouvait aller jusqu’à 7 500 euros, mais l’abondement est versé seulement aux salariés – ou aux

demandeurs d’emploi – s’étant vus notifier un taux d’incapacité égal à 10 % à compter du 1er janvier 2019. La somme peut être utilisée en une ou en plusieurs fois, dans un délai de deux ans à compter de la réception de la notification de rente communiquée par la caisse d’assurance maladie.

E.LECLERC RÉUNION :

ENGAGÉ POUR L’EMPLOYABILITÉ, L’INCLUSION ET L’ÉCLOSION DES TALENTS

Durant sept mois, 58 stagiaires ont été immergés dans les magasins E.Leclerc Réunion et encadrés par des tuteurs expérimentés dans le cadre de leur formation aux métiers de la grande distribution. Ils disposent désormais des compétences nécessaires pour travailler dans ce secteur et certains intégreront même le futur centre-commercial E.Leclerc de La Réserve, à Sainte-Marie. Une belle démonstration de la politique d’employabilité menée par l’enseigne sur le territoire.

Le 29 juillet dernier, 58 stagiaires posaient èrement devant les photographes pour célébrer la n d’un parcours de formation aux métiers de la grande distribution long de sept mois.

Une formation distillée par GEM Formation dans le cadre du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC).

“ LA RELATION

QUE L’ON CONSTRUIT AVEC LE TUTEUR EST ESSENTIELLE ”

Mettre ces stagiaires en situation était l’enjeu principal de la formation mise en place par GEM Formation, nancée Pole emploi et OPCO EP et organisée dans le cadre de la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective (POEC). Rien de tel, dans cette optique, que de bénécier de l’accompagnement de professionnels expérimentés.

C’est pourquoi chaque stagiaire était encadré par un tuteur de E.Leclerc Réunion pour la partie pratique de sa formation. “ La relation que l’on construit avec le tuteur est essentielle. Elle nous permet de prendre con ance en nous et d’apprendre beaucoup plus vite. Je ne remercierai jamais assez le mien pour tout ce qu’il m’a apporté ”, poursuit notre témoin privilégié. A l’issu de sa formation, comme ses 57 autres camarades, il dispose donc de toutes les compétences et aptitudes nécessaires pour

Pour la partie pratique de leur formation, ils ont intégré les di érents magasins E.Leclerc Réunion disséminés sur l’île. Ils ont ainsi pu béné cier d’une formation à la fois quali ante et professionnalisante. “ Être confronté à la réalité du terrain et au contact quotidien des clients est la meilleure formation qui soit ”, témoigne un jeune stagiaire dans un large sourire que son masque chirurgical ne su t pas à dissimuler.

travailler dans les métiers de la distribution. Employé(e) commercial(e) en épicerie ou non alimentaire, vendeur(se) espace culturel, multimédia, ou espace maison autant de métiers très demandés sur le marché de l’emploi et auxquels ces stagiaires peuvent désormais postuler.

Leur futur emploi, certains le décrocheront d’ailleurs dans le centre-commercial E.Leclerc de La Réserve, à Sainte-Marie. Un nouveau magasin, qui ouvrira en octobre et qui permettra la création de plus de 150 emplois.

“ ATTIRER LES TALENTS PUIS LES FAIRE GRANDIR ”

“ Le partenariat solide que nous avons construit avec GEM Formation permet de proposer des formations qualitatives aux stagiaires. L’immersion au sein des magasins E.Leclerc Réunion est la meilleure manière d’accompagner leur montée en compétences via la transformation opérationnelle de

leurs apprentissages ”, explique Agnès ROBERT directrice des Ressources Humaines au sein du Mouvement E.Leclerc Réunion.

“ Nous pouvons également partager avec eux les valeurs de l’entreprise et leur donner envie de l’intégrer, poursuit-elle. Attirer les talents puis les faire grandir est au cœur de notre politique de Ressources Humaines car nous sommes convaincus que c’est en valorisant notre capital humain que nous concourons à satisfaire nos clients ”.

Plus largement, l’approche prônée par le Mouvement E.Leclerc Réunion sur le volet forma-

tion a pour but d’améliorer l’employabilité des Réunionnais et renforcer l’inclusion des publics les plus éloignés de l’emploi. “ L’inclusion est une valeur essentielle du Mouvement E.Leclerc ”, assure Catherine GIMEL, Adhérente E.Leclerc Réunion.

“

En tant qu’acteur engagé pour notre territoire nous nous devons de mener une politique volontariste en matière d’emploi. Améliorer le pouvoir d’achat des Réunionnais, qui est le combat historique de E.Leclerc Réunion, ne se limite pas à baisser les prix, cela passe aussi par le revenu ”, conclut-elle.

AutoformAtion c IN q ch A î N eS à SUI v Re POUR S’AUtOFORM e R

Vous avez besoin de vous former sur un domaine précis, sans avoir besoin d’approfondir ou sans avoir besoin d’un diplôme ou d’une certification ?

Voici cinq chaînes Youtube à connaître.

Ayez le réflexe du tuto ! Savoir monter une vidéo, créer une démo, avoir des notions de marketing, ce sont aujourd’hui des compétences minimales dont tout salarié ou entrepreneur peut avoir besoin. La plateforme de vidéo Youtube recèle quelques pépites, qui vous accompagneront dans votre autoformation. Sans remplacer une formation intégrale, ces tutos permettent de résoudre des problèmes ponctuels ou de s’imprégner d’un domaine pour mieux communiquer avec prestataires et collègues. Revue (non exhaustive) de détail :

• Marketing

mania, les bases de la relation client

Quand Stanislas Leloup s’est lancé sur Youtube, il ne pouvait s’imaginer que sa chaîne deviendrait une référence dans le domaine du marketing. Spécialiste de l’emailing (envoi ciblé d’emails), il vulgarise tous les aspects du marketing en prenant notamment des exemples venus du monde de la fiction (films, séries) et en montrant des cas

concrets d’utilisation des outils à disposition. Que vous ayez besoin de mener une campagne ou simplement de mieux comprendre vos collaborateurs ou prestataires, sa chaîne est essentielle à connaître.

• Koudetat, la chaîne de the Family

The Family est une entreprise, née en France, pour soutenir le développement des start-up. Ils ont créé un site Koudetat qui fourmille de vidéos de type entrepreneuriales. Leur chaîne Youtube en propose quelques-unes. Vous pouvez y trouver des témoignages d’entrepreneurs qui racontent leurs expériences, des conseils ou même quelques tutoriels pour réfléchir à la création et au test d’un projet innovant. À recommander aux futurs entrepreneurs.

• Ottho Tools : créer une application sans savoir coder

Le ‘‘ no code ’’ est un concept qui permet à tout le monde de créer des applications ou des sites sans avoir besoin de connaître l’art du code. La référence en la matière est le site Bubble qui permet de créer des applications.

é vOLU t ION PROF e SSIONN e LL e

La chaîne Ottho Tools vous accompagne pas à pas dans la maîtrise de cet outil, qui vous permettra de tester un projet sans avoir besoin de faire appel à des professionnels ou d’y passer des heures. C’est idéal pour tester une idée avant d’engager des moyens dedans.

• Valentin Heinly : des outils généralistes pour la com en ligne

Créer un site internet, une page Facebook professionnelle, maîtriser la publicité sur Facebook, autant de questions pratiques qu’aborde Valentin Heinly sur sa chaîne Youtube. Avec une moyenne de dix minutes par vidéo, c’est un très bon compromis

entre connaissance et efficacité. Une boîte à outils !

• Fred, la chaîne pour maîtriser Imovie

Voilà une chaîne qui servira principalement aux fans de la marque à la pomme, mais qui pourra s’avérer utile à quiconque veut se lancer dans la création de vidéos simples. Fred propose des tutoriels pour maîtriser un outil simple, fourni avec l’ensemble des ordinateurs à la pomme. Il montre également comment créer de petites animations vidéo à l’aide de Keynote, la version Mac de Powerpoint. De l’animation à l’éclairage en passant par le son, la chaîne est une petite mine de bonnes idées.

Conseil en évolution Professionnelle

MOde d’eMPLOI

Le nouveau dispositif de Conseil en Evolution Professionnelle pour les actifs est déployé à La Réunion depuis mars. Il permet de faire un point sur son parcours, notamment en vue d’une reconversion.

Retravailler et le Centre de Bilan de Compétences (CIBC) Océan Indien ont commencé à délivrer le Conseil en Evolution Professionnelle aux salariés du secteur privé et aux travailleurs indépendants le 12 mars. Les deux structures ont été sélectionnées par France Compétences à la suite d’un appel d’offres. Une date de démarrage pas franchement favorable, quatre jours avant l’annonce du confinement ! C’est donc en télétravail que les conseillers ont répondu aux premières demandes, avant de pouvoir rouvrir leurs locaux : à Saint-Denis et au Port pour Retravailler, à La Mare et à Saint-Pierre pour le CIBC. ‘‘ A fin août, nous avons déjà accompagné 629 bénéficiaires, détaille Raphaëlle Friot, directrice de projet à Retravailler, principalement des salariés ou des démissionnaires souhaitant se reconvertir mais aussi quelques indépendants désirant monter en

compétence ou réorienter leur activité ’’. Le Conseil en Evolution Professionnelle est une prestation gratuite à laquelle on accède après un premier échange téléphonique en appelant la plate-forme 09 72 01 02 03 (prix d’un appel local). Le premier rendez-vous avec un conseiller CEP a lieu une dizaine de jours plus tard. Il permet d’établir un premier diagnostic, d’étudier le projet éventuel de la personne et de lui proposer une première orientation, par exemple vers une formation. Les conseillers CEP sont notamment en contact avec Transition Pro Réunion (exFongecif), désormais en charge de la gestion du CPF de transition professionnelle (voir ci-contre). Le cadre de la prestation n’est pas très rigide, plusieurs échanges peuvent se succéder. La formalisation du projet du bénéficiaire ne doit toutefois pas excéder deux mois.

c PF de t RANSI t ION, kOSA SA ?

Le Compte Personnel de Formation de transition professionnelle a succédé l’année dernière au Congé Individuel de Formation. Il permet au salarié de se former pendant tout ou partie de son temps de travail, tout en continuant à percevoir son salaire (intégralement quand le salaire est inférieur ou égal à 2 Smic), pour préparer une reconversion.

La formation demandée n’a pas besoin d’être en rapport avec l’activité du salarié.

L’employeur ne peut s’opposer à une telle démarche, mais le projet de transition professionnelle doit être validé par Transition Pro Réunion, gestionnaire du dispositif, qui dispose d’une enveloppe annuelle pour le financer.

LE RÉSEAU FTLV RÉUNION :

Pour tous vos projets apprentissage : 0262 29 46 49 0692 22 38 50 www.ftlvreunion.fr GRETA Réunion

APPORTER UNE RÉPONSE DE PROXIMITÉ AUX ENTREPRISES !

Au sein du réseau FTLV Réunion, le GRETA Réunion et le CFA académique conjuguent leurs forces pour offrir une réponse de proximité aux besoins en compétences des entreprises du territoire.

Répondre aux entreprises, c’est la mission que s’est fixée le réseau FTLV Réunion. « Notre philosophie, explique Ranjit Zaneguy, directeur du CFA Académique, c’est d’apporter une réponse de proximité

en terme de formation aux entreprises. » Pour y parvenir, la souplesse est la règle. Après la crise sanitaire, des aides exceptionnelles ont été mises en place pour inciter à recruter des apprentis, avec un coût de

0 euro pour la première année. Ainsi, dès qu’une entreprise est intéressée pour recruter un apprenti, la formation de ce dernier est automatiquement financée. Rappelons que l’apprentissage est ouvert à tous jusqu’à l’âge de 29 ans. Comment répondre au mieux à la demande ? « Le réseau FTLV travaille aujourd’hui avec les acteurs locaux, branches professionnelles, et opérateurs de compétences, pour répondre au mieux aux besoins

en compétences du territoire, explique le directeur du CFA académique. Par exemple, une mention complémentaire pour les métiers de la boulangerie sera mise en place en apprentissage à la demande des entreprises. »

Au-delà de la réponse aux besoins en compétences du territoire, le réseau FTLV Réunion couvre tous les secteurs d’activités, du CAP au BTS, et ce, sur l’ensemble du territoire géographique.

BADGEONS LA RÉUNION : POUR LA RECONNAISSANCE DE TOUTES LES COMPÉTENCES !

Comment une entreprise peut-elle identi er des compétences spéci ques sur le territoire ou sur son secteur d’activité ? Comment une personne peut-elle faire reconnaître ses savoir-être professionnels ? Le projet Badgeons La Réunion porté par le GIP-FCIP et ses partenaires apporte des réponses concrètes à ces questions grâce à l’open-badge. En e et, si les actions de formation permettent habituellement l’obtention d’attestations de

formation ou de certi cations, les savoir-être et savoir-être professionnels ne sont pas toujours «o ciellement» reconnus. Sur les dispositifs intégrant l’open badge, les apprenants reçoivent en complément de ces certi cations ou attestations, un badge numérique où apparaissent l’ensemble de leurs savoirs : les badges permettent de reconnaître, non seulement les savoirs et les savoir-faire de tous les participants, mais également les

savoir-être professionnels propres à chaque apprenant. Des compétences, qui plus est largement reconnues par les acteurs économiques, puisque les critères d’attribution des open-badge sont dé nis avec l’ensemble des partenaires : ce n’est pas uniquement l’organisme de formation qui le délivre mais l’ensemble des acteurs concernés, notamment les employeurs potentiels.

Les open-badges visent à créer un éco-système de la reconnaissance, en invitant chaque acteur économique et social à valoriser les compétences formelles et informelles des individus. Plus l’éco-système open-badge se développera, plus les badges deviendront e caces et pertinents à l’échelle de notre île : rejoignez le mouvement et obtenez votre premier badge en soutenant le projet Badgeons La Réunion : scannez le code.

Gros coup de pouce à l’A pprentissAge

La prime exceptionnelle mise en place pour relancer l’emploi des jeunes rend plus attractif encore le contrat d’apprentissage pour les entreprises.

Le monde de l’alternance doit simultanément composer avec la grande réforme de l’apprentissage, ou plutôt de son financement, introduite par la loi Avenir professionnel de septembre 2018, et les nouvelles contraintes de l’épidémie sur l’enseignement et la vie professionnelle.

A toute chose malheur est bon, cependant. Pour amortir le choc de la crise sanitaire, le gouvernement a élaboré un plan d’aide à l’emploi des jeunes incluant notamment une prime exceptionnelle pour les entreprises recrutant un apprenti – ou un jeune en contrat de professionnalisation –entre le 1 er juillet 2020 et le 28 février 2021. Publiés fin août, les décrets d’application en confirment les modalités. La prime s’élève à 5 000 euros pour les apprentis de moins de 18 ans et à 8 000 euros pour les majeurs. Elle est versée progressivement, chaque mois, pendant la première année du contrat. Les apprentis de tous les niveaux, y compris le niveau master ou école d’ingénieurs, donnent accès à cette prime. Le recrutement d’un salarié en contrat de professionnalisation âgé de moins de 30 ans ouvre droit à la même prime.

Ce très gros coup de pouce provoque déjà une explosion du nombre de contrats signés. “ Nous sentons les effets positifs de ces mesures depuis la mi-juillet, explique Marie-Claude de Munari, responsable du pôle Formation de la CCI Réunion.

Dans plusieurs secteurs, les demandes des entreprises sont d’ailleurs plus

61 c FA

Un des points majeurs de la dernière réforme de l’apprentissage est l’ouverture du dispositif aux structures de formation privées. Ce qui était jusqu’alors le domaine largement réservé des chambres consulaires est accessible à tous les organismes, ces derniers devant toutefois satisfaire à diverses obligations réglementaires qui seront prochainement contrôlées. La dernière cartographie établie par le site www.formanoo.org (cicontre) se passe de commentaire sur la multiplication des opérateurs de l’apprentissage. Au 26 août dernier, La Réunion comptait déjà 61 Centres de Formation des Apprentis, proposant un total de 394 formations.

nombreuses que les candidats à l’apprentissage, un phénomène encore plus marqué cette année que les précédentes ”. “ Le plan de relance a été accueilli très favorablement, confirme Céliane Audit, chargée de mission à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. Au cours des six premiers mois de l’année, nous avions signé 231 contrats d’apprentissage. A fin août, nous en sommes à plus de 800 ”. Dans quelle mesure s’agit-il d’un effet d’aubaine, quels seront ses impacts réels sur l’emploi ? Des employeurs ne sont-ils pas tentés de remplacer des salariés en CDD par des alternants qui ne leur coûteront quasiment rien la première année ? Réponse l’année prochaine, à l’heure du bilan du dispositif.

cArte des centres de FOrMAtiOns et d’ApprentissAge à lA réuniOn

En vEillE pErmanEntE ”

Au CFA de la Chambre de Métiers, à Sainte-Clotilde, toutes les formations ont repris en présentiel mais l’établissement envisage de recourir aux cours à distance si ses effectifs continuent d’augmenter.

aPrès la crise c ovid i ls s’ada P tent à la crise sanitaire

Dans un Centre de Formation d’Apprentis, une rentrée ne ressemble pas à celle d’un établissement scolaire classique. Les entrées en formation se font majoritairement aux mois d’août et septembre mais peuvent s’échelonner sur plusieurs mois et même sur toute l’année, depuis la dernière réforme de l’apprentissage. “ Nous sommes en veille permanente sur nos effectifs, pour adapter la taille de nos groupes et notre pédagogie afin de respecter les protocoles sanitaires ”, explique Richeville Melchior, directeur du CFA de la Chambre de Métiers et de l’Artisa-

nat de Sainte-Clotilde. L’établissement doit composer depuis bientôt deux ans avec une autre contrainte : celle de son chantier d’agrandissement, qui se poursuivra encore pendant toute l’année 2021. De plus, l’attractivité renforcée du contrat d’apprentissage pour les employeurs génère une vague de signatures dont l’ampleur n’est pas encore mesurable.

Le Centre accueille actuellement 800 apprentis dans ses différents champs professionnels qui vont des métiers de bouche à la coiffure, en passant par la métallerie, l’environnement, la maintenance multimédia et électrodomestique… “ Depuis notre rentrée du 27 juillet, tous les en-

seignements sont assurés en présentiel, poursuit Richeville Melchior. Pour respecter les gestes barrières, nous avons limité le nombre d’apprentis à 10 par groupe, mais de nouveaux contrats se signent tous les jours. Dans certains métiers qui recrutent, nous arrivons à nos limites. Si la tendance se poursuit et si la crise sanitaire perdure, nous serons obligés de revenir à de la formation à distance, pour les matières théoriques, comme pendant le confinement. Ce sera une double alternance : en centre de formation et en entreprise, en distanciel et en présentiel ”.

Les enseignants se sont adaptés dès le mois de mars à cette nouvelle donne, en imagi-

nant diverses solutions selon leur spécialité. Certains se sont par exemple filmés à domicile en faisant des démonstrations. Dans l’établissement, les mesures de précaution sanitaire concernent aussi bien les salles de cours que l’internat, la cantine et les salles techniques. Dans le salon de coiffure, un poste sur deux à par exemple été condamné. Partout, des flèches au sol signalent le sens de circulation obligatoire, qui évite les croisements de flux. La création de groupes plus nombreux, afin de réduire leur taille et de répondre à l’affluence, génère évidemment des surcoûts. La facture de l’épidémie s’annonce lourde, également, pour les CFA.

au rsM a, Formations sous haute surveillance

Le Régiment du Service

Militaire Adapté applique des protocoles très stricts afin de garantir la sécurité sanitaire de ses volontaires. Il a revu ses capacités d’accueil à la baisse.

La dernière campagne de recrutement du RSMA-Réunion a une nouvelle fois prouvé que le Régiment est une voie d’insertion très sollicitée par les jeunes Réunionnais. “ Nous enregistrons une forte demande, sans doute amplifiée par la crise, confirme le chef de bataillon Loïc. Nous nous efforçons d’y répondre, tout en faisant de la sécurité sanitaire de nos volontaires une priorité absolue ”.

L’expérience acquise pendant le confinement a été précieuse pour réorganiser l’offre de formation et reconfigurer les installations afin de respecter les protocoles sanitaires. “ Dès le 16 mars, nous avons pris la décision de maintenir nos volontaires stagiaires à domicile, mais aussi d’assurer la continuité pédagogique, à distance, grâce aux outils numériques, rappelle le colonel Julien Maurel, chef de corps. Le RSMA n’a jamais cessé de fonctionner pendant le confinement et la reprise de toutes nos activités était effective dès la mi-juin sur nos trois sites de Saint-Pierre, Saint-Denis et BourgMurat, ”.

En quelques jours, des solutions d’enseignement en distanciel ont été imaginées pour chaque section du régiment. Dans certains cas, comme pour les filières de la restauration, les volontaires ont été invités à continuer leurs exercices pratiques à domicile. Le retour sur sites, à partir de la mi-mai, a été organisé de façon progressive et alternée, sous l’œil vigilant de la cellule de prévention des risques qui a vu sa mission prendre une importance particulière depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Le respect de la distanciation physique, notamment

dans les chambrées, empêche le RSMA d’accueillir autant de jeunes qu’en temps normal. De multiples mesures ont été mises en œuvre pour que les contraintes sanitaires pénalisent le moins possible l’activité : incorporations échelonnées pour réduire la taille des groupes, maintien de certains enseignements à distance… Le volet militaire des formations a également été revu : plus question de nuits en bivouac, on ne chante plus en marchant au pas, les familles n’assiste plus aujourd’hui aux cérémonies de présentation des incorporés au drapeau.

La vigilance est encore plus de mise le lundi matin, quand les volontaires reviennent dans leur quartier après un week-end passé en famille ou ailleurs : prise de température, désinfection des mains et port permanent du masque sont obligatoires. Après les périodes de vacances ou d’absences un peu plus longues, les jeunes sont invités à la responsabilité en remplissant un questionnaire permettant de détecter un risque de contamination éventuel. Une discipline indispensable alors que la circulation du virus s’accélère.

Masques et distanciation sont de rigueur sur les plateaux techniques du RSMA.

Richeville Melchior (au centre), directeur du CFA de Sainte-Clotilde, dans le laboratoire de pâtisserie.

Ci-dessus : le laboratoire de boulangerie.

Lundi 07 septembre 2020 - Supplément

Plan de relance : 15 milliards pour former aux métiers de demain

Le plan de relance présenté jeudi dernier comporte un volet emploi et formation doté d’une quinzaine de milliards d’euros, notamment pour préparer les jeunes aux métiers d’avenir.

Le volet « soutien à l’emploi et investissement dans les compétences » du plan de relance gouvernemental, présenté le 3 septembre par la ministre du Travail Elisabeth Borne, comporte diverses mesures de soutien à la formation. Le FNE Formation destiné aux salariés en activité partielle sera notamment doté d’un milliard d’euros supplémentaires. Le total des enveloppes annoncées atteint la quinzaine de milliards d’euros, dans lesquels se retrouvent les financements du plan de soutien à l’emploi des jeunes présenté fin juillet et ceux de l’activité partielle de longue durée. Le hausse des rémunérations des chômeurs, afin de les inciter à se former, est également prévue, tout comme le financement de plusieurs centaines de milliers de places de formations supplémentaires, en ciblant des secteurs prioritaires et des métiers d’avenir : industrie, numérique, transition écologique, santé, services aux personnes âgées…

Quand aux organismes de formation, ils bénéficieront d’un soutien global de 300 millions d’euros pour se moderniser, numériser leurs services, élargir leur offre « distancielle » et étoffer leurs plateaux techniques.

Le dispositif Pro-A visant à accompagner les évolutions ou reconversions professionnelles par l’alternance se voit d’autre part doté d’une enveloppe de 270 millions. Le plan de relance prévoit également une enveloppe supplémentaire de 110 millions d’euros pour financer les CPF de transition, qui aide les salariés à se former en vue d’une reconversion.

l es employeurs invités à abonder les cpf

Depuis le 3 septembre, les entreprises qui le souhaitent ont la possibilité d’abonder le Compte Personnel de Formation de leurs salariés directement en ligne. Gestionnaire du dispositif, la Caisse des Dépôts et Consignations a créé cette nouvelle fonctionnalité de manière à inciter les employeurs à soutenir les démarches de formation de leurs collaborateurs.

L’entreprise qui souhaite s’impliquer dans cette démarche doit d’abord s’inscrire sur le portail Net Entreprises, la plate-forme de déclarations sociales en ligne. Via le service « Mon compte formation abondements », les employeurs peuvent ensuite doter de la somme de leur choix le compte des salariés dont ils fournissent les noms et les numéros de sécurité sociale. Le CPF de chacun sera ensuite crédité, dès réception du virement par la CDC.

COMMENT INTÉGRER L’E2C RÉUNION ?

ENTRER À L’E2C, C’EST:

UN STATUT DE STAGIAIRE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AVEC UNE GARANTIE DE REVENU MENSUEL

UN CONTRAT QUI FIXE SES OBJECTIFS

UN ACCOMPAGNEMENT POUR DÉVELOPPER SON PROJET PROFESSIONNEL ET SE PRÉPARER À LA VIE ACTIVE

EN 2019, 50 % DES STAGIAIRES ONT TROUVÉ UN EMPLOI OU UNE FORMATION

UN PARCOURS À L’E2C

❱ UN APPRENTISSAGE SELON SON RYTHME

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35H D’ACTIVITÉ PAR SEMAINE

ENTRE 16 ET 25 ANS, SANS DIPLÔME NI SCOLARISÉ, JE VEUX ÊTRE ACCOMPAGNÉ POUR TROUVER UN EMPLOI OU UNE FORMATION

Elisabeth Borne, ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion.