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Dans un Centre de Formation d’Apprentis, une rentrée ne ressemble pas à celle d’un établissement scolaire classique. Les entrées en formation se font majoritairement aux mois d’août et septembre mais peuvent s’échelonner sur plusieurs mois et même sur toute l’année, depuis la dernière réforme de l’apprentissage. “ Nous sommes en veille permanente sur nos effectifs, pour adapter la taille de nos groupes et notre pédagogie afin de respecter les protocoles sanitaires ”, explique Richeville Melchior, directeur du CFA de la Chambre de Métiers et de l’Artisa- nat de Sainte-Clotilde. L’établissement doit composer depuis bientôt deux ans avec une autre contrainte : celle de son chantier d’agrandissement, qui se poursuivra encore pendant toute l’année 2021. De plus, l’attractivité renforcée du contrat d’apprentissage pour les employeurs génère une vague de signatures dont l’ampleur n’est pas encore mesurable.
Le Centre accueille actuellement 800 apprentis dans ses différents champs professionnels qui vont des métiers de bouche à la coiffure, en passant par la métallerie, l’environnement, la maintenance multimédia et électrodomestique… “ Depuis notre rentrée du 27 juillet, tous les en- seignements sont assurés en présentiel, poursuit Richeville Melchior. Pour respecter les gestes barrières, nous avons limité le nombre d’apprentis à 10 par groupe, mais de nouveaux contrats se signent tous les jours. Dans certains métiers qui recrutent, nous arrivons à nos limites. Si la tendance se poursuit et si la crise sanitaire perdure, nous serons obligés de revenir à de la formation à distance, pour les matières théoriques, comme pendant le confinement. Ce sera une double alternance : en centre de formation et en entreprise, en distanciel et en présentiel ”.
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Les enseignants se sont adaptés dès le mois de mars à cette nouvelle donne, en imagi- nant diverses solutions selon leur spécialité. Certains se sont par exemple filmés à domicile en faisant des démonstrations. Dans l’établissement, les mesures de précaution sanitaire concernent aussi bien les salles de cours que l’internat, la cantine et les salles techniques. Dans le salon de coiffure, un poste sur deux à par exemple été condamné. Partout, des flèches au sol signalent le sens de circulation obligatoire, qui évite les croisements de flux. La création de groupes plus nombreux, afin de réduire leur taille et de répondre à l’affluence, génère évidemment des surcoûts. La facture de l’épidémie s’annonce lourde, également, pour les CFA.
au rsM a, Formations sous haute surveillance
Le Régiment du Service
Militaire Adapté applique des protocoles très stricts afin de garantir la sécurité sanitaire de ses volontaires. Il a revu ses capacités d’accueil à la baisse.
La dernière campagne de recrutement du RSMA-Réunion a une nouvelle fois prouvé que le Régiment est une voie d’insertion très sollicitée par les jeunes Réunionnais. “ Nous enregistrons une forte demande, sans doute amplifiée par la crise, confirme le chef de bataillon Loïc. Nous nous efforçons d’y répondre, tout en faisant de la sécurité sanitaire de nos volontaires une priorité absolue ”.
L’expérience acquise pendant le confinement a été précieuse pour réorganiser l’offre de formation et reconfigurer les installations afin de respecter les protocoles sanitaires. “ Dès le 16 mars, nous avons pris la décision de maintenir nos volontaires stagiaires à domicile, mais aussi d’assurer la continuité pédagogique, à distance, grâce aux outils numériques, rappelle le colonel Julien Maurel, chef de corps. Le RSMA n’a jamais cessé de fonctionner pendant le confinement et la reprise de toutes nos activités était effective dès la mi-juin sur nos trois sites de Saint-Pierre, Saint-Denis et BourgMurat, ”.
En quelques jours, des solutions d’enseignement en distanciel ont été imaginées pour chaque section du régiment. Dans certains cas, comme pour les filières de la restauration, les volontaires ont été invités à continuer leurs exercices pratiques à domicile. Le retour sur sites, à partir de la mi-mai, a été organisé de façon progressive et alternée, sous l’œil vigilant de la cellule de prévention des risques qui a vu sa mission prendre une importance particulière depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Le respect de la distanciation physique, notamment dans les chambrées, empêche le RSMA d’accueillir autant de jeunes qu’en temps normal. De multiples mesures ont été mises en œuvre pour que les contraintes sanitaires pénalisent le moins possible l’activité : incorporations échelonnées pour réduire la taille des groupes, maintien de certains enseignements à distance… Le volet militaire des formations a également été revu : plus question de nuits en bivouac, on ne chante plus en marchant au pas, les familles n’assiste plus aujourd’hui aux cérémonies de présentation des incorporés au drapeau.
La vigilance est encore plus de mise le lundi matin, quand les volontaires reviennent dans leur quartier après un week-end passé en famille ou ailleurs : prise de température, désinfection des mains et port permanent du masque sont obligatoires. Après les périodes de vacances ou d’absences un peu plus longues, les jeunes sont invités à la responsabilité en remplissant un questionnaire permettant de détecter un risque de contamination éventuel. Une discipline indispensable alors que la circulation du virus s’accélère.