Supplément Grand Raid 2019

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Putain, 30 ans ! ”

En octobre prochain, cela fera trente ans pile que des hommes et des femmes épinglent un dossard chaque année pour traverser l’île d’une extrémité à l’autre, à la simple force de leurs jambes. Depuis la Marche des Cimes jusqu’à nos jours, ils ont été quelques dizaines de milliers à s’être frottés à la bien nommée Diagonale des Fous. Certains s’y sont cassé les dents, ou bien d’autres parties de leur anatomie. D’autres y ont trouvé un superbe accomplissement.

Elle n’aura laissé aucun d’eux impavide en tout cas. En trois décennies, ce magnifique marathon des cimes, qui s’est inscrit au fil du temps dans l’ADN du peuple réunionnais, a connu bien des évolutions, bien des bouleversements.

La folie d’un homme

S’étant affirmée dès 1989 comme l’un des premiers ultras d’une planète trail encore quasi vierge d’empreintes humanoïdes, la “ Diag ” a ensuite imprimé ses zigs, et ses zags, jusqu’à devenir aujourd’hui l’une des épreuves les plus courues du monde. Au crépuscule des années quatre-vingt, cinq centaines de pionniers avaient osé le défi. Trente ans plus tard, il faut s’armer d’une patte de lapin dans l’espoir d’être tiré au sort. L’histoire du trail et celle du Grand Raid se sont écrites de concert. Dans les

De La Réunion et ’océan in

70’s, la folie d’un homme marqua le point de départ officiel de la saga. En décidant de s’inscrire sur la Western States Trail Ride, une course pourtant réservée à la race équine,

l’Américain Gordy Ainsleigh devint le premier “ traileur ” identifié en tant que tel, bouclant les 100 miles du parcours - sur deux pattes au lieu de quatre - en un peu moins de 24 heures.

Un sport est né. Un sport de gazés. Connaissant un premier boom planétaire significatif dans les années quatre-vingt-dix, quand il explose au même moment en terres de Bourbon, le trail a aujourd’hui conquis des millions d’adeptes de par le monde. Et la Diagonale des Fous se pose comme l’un de ses nec plus ultra.

Entre les grandes traversées originelles et cette 27 e édition du Grand Raid de La Réunion qui point à l’horizon, il n’y a pas un livre, mais une bibliothèque. Les tracés se sont endurcis, en même temps que ceux qui les arpentent. Les randonneurs d’hier ont laissé place aux ultra-fondus de demain. La discipline s’est affinée. Les technologies ont évolué. Sans faire fi du passé, ce supplément s’inscrit dans l’actualité. Il est un reflet du présent, censé vous éclairer dans la nuit, telle une frontale dernier cri. À trois mois du grand saut, vous y retrouverez en vrac les conseils avisés de quelques spécialistes en termes de nutrition, de préparation physique et mentale, ou encore d’équipement. Mais aussi les témoignages de grands raideurs ayant marqué de leurs pas l’histoire de l’épreuve, tout comme d’autres s’apprêtant à l’écrire.Et puis, bien entendu, vous y trouverez aussi les curriculum vitae détaillés des quatre personnages principaux de cette vingt-septième saison que sont Dame Diagonale, Monsieur TdB, Miss Mascareignes et Mister Zembrocal. Bonne lecture. Emmanuel GUERMEUR

Ce supplément gratuit “ Spécial Grand Raid 2019 ” a été réalisé par la rédaction du Quotidien. • Directrice de la publication : Carole Chane-Ki-Chune

• Rédaction : Emmanuel Guermeur, Frédéric Liron • Maquette : Hervé Baum (DA), Macaire Dormeuil, Olivier Banor, Pierre Racine • Supervision : Roland Hébrard

• Régie publicitaire : 0262 92 15 12 - email : resa.regiepub@lequotidien.re • Prépresse et impression : Imprimerie

Spécial grand raid 03
SAFI ZI du Chaudron 97490 Sainte-Clotilde.
© PHO t O t HIERR y v ILLE n DE u IL
édito

Les consei L s d’un nutritionniste spécia L iste du trai L

B R un O L EMARC h A n D

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Quelle alimentation au Quotidien ?

alors la compétition longue distance, ils connaissent même si en termes de médecine ou de nutrition, le domaine est si vaste et si pointu que de nombreux ouvrages ont été édités sur le sujet et que de nombreuses choses restent à découvrir.

L’idéal pour eux, c’est que la préparation et la participation à un Grand Raid se situent dans un objectif de santé général, et une hygiène de vie au quotidien la meilleure

b runo

possible. “ Mais le trail n’est pas plus dangereux pour la santé que les autres sports ”, explique Bruno Lemarchand qui veut aussi combattre ‘’cette sédentarité qui nous tue’’.

“ C’est même plutôt bon et y compris à haut niveau. Les risques surviennent bien davantage avec un public désadapté, qui est devenu sédentaire mais qui souhaite faire le Grand Raid car le trail est devenu à la mode. Entre un ultra-trailer et un ultra sédentaire, il n’y a pas photo sur les risques en matière de santé ”, ajoute même

le jeune médecin engagé aussi auprès de l’AMPD (Antenne médicale prévention dopage de La Réunion). “ L’être humain est fait pour les activités d’endurance et il est très fort. L’homme a couru de tout temps sur des longues distances chaque jour, il est capable de supporter cette intensité et il gagne en espérance de vie même si comme partout, il y a des risques ”. Pour faire un Grand Raid et mettre toutes les chances de son côté pour le terminer, une bonne hygiène de vie au quotidien et

quelques chiffres

70%

Les g Lucides doivent constituer 70% de L’apport énergétique chez un sportif, seu L ement 55% chez L es non actifs.

40% p rès de 40% des abandons sur L e g rand r aid et en trai L, sont dus de près ou de Loin, à des troub L es gastriques.

une bonne alimentation constituent les meilleurs atouts. Les négliger, quel que soit son niveau de performance peut vite conduire à l’abandon. “ On sait que le sommeil et l’hydratation sont des éléments de régénération importants, mais il est difficile de quantifier l’apport d’une bonne nutrition dans l’optimisation des performances. L’objectif est le même que pour tout le monde, et il n’y a pas d’aliment qui prévienne ou accentue le risque de blessure ”, poursuit Bruno. F.L.

a dapter Sa con Sommation à Son activité

nous avons des réserves importantes et il n’est plus nécessaire d’en prendre. On peut tenir plusieurs semaines et il convient d’éviter le coût digestif que cela implique. Donc, les graines diverses, huiles d’olive et cacahuètes, charcuteries ou barres ne conviennent plus. Par contre, les glucides oui, car nos réserves sont beaucoup plus limitées. si l’effort est de forte intensité, on peut tenir deux heures tout au plus. Et s’il n’y a plus de glucides, on ne peut qu’aller moins vite, il est donc nécessaire d’avoir un apport régulier. Pendant la course, les apports énergétiques doivent être là tout le temps, entre 60 à 80 grammes par heure.

Les réserves du corps en eau sont encore moins importantes, on peut tout perdre en quelques dizaines de minutes selon les conditions. Donc il faut toujours anticiper et boire avant qu’on ait soif, environ dix centilitres toutes les dix minutes. Pendant l’effort, il faut gérer l’eau et les glucides, c’est tout. Et pas de compléments pendant la course. On ne finit pas le Grand Raid avec des compléments, on peut s’en servir avant, pendant l’entraînement ou pour compenser certaines carences. Pour finir le Grand Raid, il faut bétonner l’entraînement, la gestion de l’eau et des glucides, et c’est tout.

S’acclimater aux températureS et à la chaleur : e ntre 10 et 40 degréS, l’homme perd

beaucoup pluS d’eau, Quatre foi S pluS à 40 degréS Qu’à dix.

Pour ce médecin du sport venu de Bordeaux et Basque de cœur, l’important se tient dans quelques grands principes. “ Il faut manger de tout, rien n’est particulièrement mauvais, mais il faut manger trois fois par jour, avec des apports en protéines à chaque fois. Pour les fruits, les légumes, il faudrait en consommer entre 5 et 10 par jour et les varier. Dans ce cas, il y a tout, des vitamines aux minéraux ”. En plus des fruits et des légumes, produits laitiers, protéines animales des viandes blanches et des poissons, ou alors des protéines végétales comme le soja pour les végétariens, les coureurs du Grand Raid ont besoin de tout. “ On y ajoute un peu de gras et des lipides qui interviennent dans la reconstruction cellulaire. Mais il faut qu’elles soient végétales et non pas animales. Ce sont les Omega 3, 6 ou 9, on en trouve aussi dans les poissons gras. C’est indispensable, mais en petite quantité ”. Bruno Lemarchand insiste aussi sur la nécessité d’adapter sa consommation à son activité. Entre les entraînements et les courses, le trailer dépense beaucoup d’énergie. “ Il faut alors compenser cette dépense en mangeant et en buvant davantage ”. Chaque coureur s’adapte selon ses goûts et ses besoins dans le but de se connaître au mieux. Et pour Bruno, le plus important pour atteindre son objectif dans un Grand Raid, reste l’entraînement et la régularité de l’activité physique. “ Faire le Grand Raid pour un Réunionnais qui connaît sa montagne et y marche régulièrement, et qui connaît son corps, cela peut apparaître comme une nuit blanche pour un médecin de permanence, c’est normal ”, conclut-il.

nutrition
Spécial grand raid 04
© E Grondin
l emarchand : “ Pendant la course, Pas de li Pides ”
© Fr E d Liron

antoine guiLLon ses conseils diététiques d’avant-course

An T o I ne G UILLon AIM e LA PR é CISI on, e T C e LL e q U ’ IL M e T à PR é PAR e R S e S

T e MPS de PASSAG e e ST

AUSSI P o I n TU e q U e C e LL e q U ’ IL APP o RT e à S on ALIM en TATI on d’AvA n T -

C o URS e. Son PALMAR è S

PLAI de P o UR LUI , d A n S L e

G RA nd R AI d no TAMM en T.

vainqueur de l’épreuve en 2015, constamment aux avant-postes depuis de nombreuses années, Antoine Guillon n’a tout simplement jamais abandonné lors d’un Grand Raid. Une performance hallucinante qui tient aussi dans cette précision dans la préparation des épreuves. Toujours à l’arrivée, Antoine Guillon se trouve rarement en proie à des problèmes digestif, il nous livre quelques uns de ses conseils pour aborder la dernière ligne droite avant le départ. des conseils qui pour lui sont vite résumés puisqu’ avec l’expérience de nombreuses années de compétition, l’amour de sa discipline et du style de vie qui va avec, il n’a plus besoin du moindre protocole. “ J’y prête en effet de moins en moins d’attention. La machine est rodée et j’ai ma ligne d’alimentation à base de féculents et d’un bon équilibre. Ce schéma fait partie de ma vie. ”

Se méfier deS pâteS ”

“ La dernière semaine, ce qui compte avant tout, c’est de faire les recharges glucidiques pour l’énergie, plutôt que de manger des pâtes comme on peut souvent l’entendre dire. Je conseille plutôt de prendre du riz ou du quinoa et de varier un peu les céréales ”.

Selon le vainqueur du Grand Raid 2015, l’autre piège des pâtes vient de leur cuisson. “ C’est pour ça qu’il est préférable de les éviter avant la course. Car si elles sont un poil trop cuites, elles deviennent des sucres rapides et du coup, ne constituent absolument plus des recharges énergétiques, contrairement à ce qu’on pourrait penser ”.

La base est ici posée par Antoine, qui insiste aussi sur les bénéfices des apports en protéines. “ Il faut continuer avec les protéines, c’est important. Alors quand on est à six, cinq, ou quatre jours de l’épreuve, on peut prendre des protéines végétales comme les lentilles, des poids ou des fèves, ce genre de légumineuses. on peut y associer de la viande blanche et du

poisson ”.

“ Par contre, on évite les légumineuses à partir de trois jours de l’épreuve car c’est assez riche en fibres et on peut avoir des problèmes ”. Les légumineuses, ce sont ces plantes dont les fruits sont contenus dans des gousses. elle sont riches en amidon, le glucide des végétaux. Il peut s’agir de lentilles, de poids, des nombreuses variétés de haricots ou de fèves.

Antoine Guillon poursuit sur les légumes dont on peut disposer à volonté. “ on ne se prive pas de légumes. La seule chose, c’est que la veille de l’épreuve ou deux jours avant, on évite de consommer trop de légumes crus, on les préférera plutôt cuits. C’est la même chose pour les fruits, il faudra plutôt privilégier les compotes à la fin, plutôt que les fruits frais. C’est encore plus vrai la veille de l’épreuve ”.

e n courS e, patate douce et S emoule au chocolat

“ Pendant l’épreuve, je conseille d’éviter de trop forcer sur les sucres, barres ou gels énergétiques. ” Antoine Guillon n’aime pas les gels, et il le dit. “ Moi je n’en prends jamais pendant les épreuves, je prends plutôt de la patate douce, j’emporte une poche avec du riz et surtout pour se faire plaisir en même temps, de la semoule au chocolat. on peut aussi préférer aux gels des nougats ou des pâtes de fruits. Il faut éviter tout ce qui va créer des sautes de glycémie. Surtout qu’il fait chaud, et plus il va faire chaud et plus vite on va saturer en sucre. Le dernier point, c’est l’hydratation. Il est capital de bien s’hydrater tout au long de l’épreuve, et aussi les quelques jours précédents. Surtout les deux ou trois jours juste avant le départ, et tout se passera bien ”.

a ntoine Guillon et le tour de l’ i le

on ne présente plus Antoine Guillon sur l’île de La Réunion. C’est un amoureux de l’île et il vient d’y établir un nouveau record, avec le Tour de l’Ile pédestre réalisé en 20 heures et 38 minutes. Son périple s’est déroulé le samedi 22 juin avec un départ du Barachois à Saint-denis à 15 heures, pour un retour au même endroit le dimanche 23 à 11h38, avec un nouveau record de 20h 38mn et 10ses sur une boucle dans le sens des aiguilles d’une montre de 212,3 km, et avec un dénivelé positif de près de 2 000 mètres. Le record précédent datait

Le pL anning d’a L iment

Pour bien manger et se préparer efficacement, beaucoup de possibilités. Chaque cas est particulier. Tout doit donc être individualisé, et tout commence par un bilan sanguin. La diététicienne et nutritionniste du sportif Soizic Coudière, souhaite ainsi mettre à jour d’éventuelles carences qui peuvent nuire à la santé et à l’entraînement. Mais ensuite, il n’y a pas d’aliment idéal, il n’existe pas. “ Un peu de tout et de tout assez ”, raconte t-elle.

L’important pour un coureur en phase d’entraînement, et encore davantage en course, tient dans la connaissance de soi et dans la notion de plaisir. “ Il faut trouver les aliments et les boissons qui correspondent à chacun, à l’entraînement comme en course. Selon le goût, la composition, il faut essayer d’alterner les plaisirs et prendre le temps d’analyser ses sensations, de voir si on se sent bien avec telle ou telle boisson ou s’il faut privilégier cet aliment à un autre ”. Rien ne vaut l’alternance et tout tient aussi dans les expériences en course. Parfois un coureur se sent très bien les cinq premières heures de course, et beaucoup moins bien après. Le travail est alors de comprendre pourquoi et voir ce qu’il est possible de faire pour

continuer à être compétitif, manger, boire ? Les sorties longues servent ainsi à savoir quant il est bon de manger, du salé ou du sucré, dans le but principal de lutter contre les troubles alimentaires pendant les entraînements et durant la course. Rien ne vaut l’expérience, et le travail de Soizic qui peut aussi s’attacher à rentrer dans les détails en étudiant le profil de la course, et en gérant les dénivelés pour savoir quant il faut manger ou pas.

Au fil des mois, Soizic Coudière et son coureur affinent un planning d’alimentation, un outil de choix pour la course. “ Il sert à planifier l’alimentation dès le départ et jusqu’à l’arrivée, afin de savoir ce que l’on met dans les sacs de ravitaillement. Il faut avoir juste la quantité nécessaire dans le sac, pour éviter de porter de trop mais surtout pour ne pas en manquer. ” Ce planning a aussi un côté psychologique et rassurant. Il évite au coureur de se poser trop de questions durant la course. “ L’objectif est qu’il ait juste à courir et marcher, à réserver son énergie, et à éviter de réfléchir pour garder tout son potentiel juste pour avancer ! ”

Soizic Coudières précise que ce planning est d’abord à préparer par le coureur, en fonction

de décembre 1997 et appartenait au Cafriplainois Jacky Murat en 21h20.

“ voilà longtemps que ce projet me trottait dans la tête. C’est complètement différent et cela permet de se renouveler un peu et d’apporter de la motivation”. Antoine Guillon entre ainsi avec ce nouveau record, un peu plus encore, dans l’histoire de La Réunion. F.L.

antoine Guillon et le Grand raid

2007 : 2e derrière Thierry Chambry (ex-aequo avec Christophe Jaquerod)

2008 : 4e

2009 : 3e

2010 : 2e derrière Kilian Jornet

2011 : 4e

2012 : 2e derrière Kilian Jornet

2013 : 4e

2014 : 12e

2015 : Vainqueur en 24h41’50’’ devant Sébastien Camus et Freddy Thevenin

2016 : 2e derrière François d’Haene

2017 : 2e derrière Benoit Girondel

2018 : 4e

de ses temps, du profil du terrain, des ravitaillements personnels possibles, et surtout de son choix d’alimentation. ensuite, le diététicien

vérifie si la quantité et la qualité de ce qu’il a prévu, répond bien à ses besoins énergétiques et ses besoins en vitamines et en minéraux.

© Yann Huet Spécial grand raid 05
© e mmanuel Grondin

PRéPARATION PHYSIQUE ET MENTALE

LES CONSEILS DE PASCAL BLANC

FInIshER à CInQ REPRIsEs

DU GR anD RaID, EntRE 2005

E t 2013, avEC DEUx PoDIUms à la Clé, PasC al BlanC Connaît l’éPREUvE sUR lE

BoUt DEs DoIGts DE PIEDs. oFFICIant éGalEmEnt

En tant QUE CoaCh PoUR CEUx QUI osEnt s’attaQUER aU DéFI DIaGonal, Il lIvRE QUElQUEs PRéCIEUx ConsEIls à tRoIs moIs DU DéPaR t.

Depuis les Pyrénées, où il effectue actuellement une reconnaissance intégrale par tronçons de la traversée de 900 km (60 000 D+) à laquelle il compte se frotter à partir du 24 juillet sur le GR10, Pascal Blanc a bien voulu offrir quelques minutes de son temps aux lecteurs du Quotidien. Entre prépa physique et prépa mentale, il décrypte pour vous ce fin équilibre à trouver entre conscience et inconscience.

Pascal Blanc, pour un coureur lambda qui souhaiterait préparer le Grand Raid de la meilleure façon possible, quelles sont les étapes principales par lesquelles il va devoir passer selon vous ?

De manière générale, il faut habituer le corps à ce qu’il va rencontrer pendant la course en termes de durée d’effort et de gestuelle. Donc ça passe beaucoup par de la marche car sur une épreuve comme le Grand Raid, on marche beaucoup. Il ne faut pas simplement courir toute l’année. Il faut faire du spécifique en montagne mais sans fatiguer les articulations. C’est là que le point d’équilibre est un peu délicat à trouver. Dans cette optique, le vélo est un très bon complément car ça permet de faire du volume avec un sport porté.

Et en parallèle, on peut pratiquer une activité type crossfit avec un cardio qui monte assez haut, en faisant travailler des fibres qu’on n’a pas l’habitude de faire travailler en course à pied. Un renforcement en profondeur.

L’utilisation de bâtons pour soulager les articulations pendant la préparation est-elle une chose que vous préconisez également ou pas du tout ? moi, pas du tout non. sur d’autres épreuves, peut-être, mais vu que c’est interdit sur le Grand Raid, je n’y vois pas d’intérêt. Par contre, dans les montées, il faut s’habituer à pousser avec les mains sur les cuisses, le plus proche possible du genou, pour vraiment envoyer le corps vers l’avant. Et ça, ça se travaille. Pour gagner du temps, il faut aussi travailler l’alternance marche/course.

À quelle période de l’année estil conseillé d’axer l’essentiel de ses efforts en vue de cette échéance située en octobre ?

le plus gros du volume, c’est juillet-août. Et ce qui est primordial à cette période-là, c’est de bien respecter les temps de récupération. Parfois l’erreur qu’on peut faire quand on sent que ça va bien, c’est qu’on en rajoute et on en rajoute encore... Jusqu’à ce que le cerveau enregistre qu’il a subi une fatigue. Ce

qui fait que la fois d’après, il va développer moins de capacités car il sait qu’il va produire un effort qui risque de le mettre en danger. alors qu’en intégrant des phases de repos dans les blocs de travail, ça va lui permettre de s’adapter à ce qu’on lui demande. Et il faut que le coeur se repose aussi. Quatre jours de récups dans un bloc de travail, c’est nécessaire et pourtant certains ont tendance à penser qu’ils perdent tout en le faisant. Ils se trompent. Ce n’est pas forcément facile à accepter, c’est sûr.

On a coutume de dire que sur un ultra comme le GRR, il faut être capable de marcher vite et de courir lentement. Êtes-vous d’accord avec ça ?

tout dépend des personnes. Certains encaissent très bien les descentes par exemple et doivent en profiter car c’est là qu’on gagne beaucoup de temps. D’autres sont plus à l’aise pour trottiner que pour marcher vite. après il faut tout simplement regarder la vitesse sur les deux modes et conserver celui qui est le plus économe en termes d’énergie.

à chacun de s’adapter en fonction de ses propres capacités.

En ce qui concerne la préparation mentale à proprement parler, quels conseils donneriez-vous ?

Il faut favoriser le dialogue entre le conscient et l’inconscient. Il y a énormément de choses en nous qui sont automatisées et l’inconscient renvoie donc en permanence plein d’informations à notre cerveau qui font qu’il comprend, ou pas, certaines choses. Et en fonction de l’interprétation qu’il en fait, il va nous dicter d’agir, ou de ne pas agir. la préparation mentale permet de réaccorder tout ça. si par exemple, un coureur décide de faire le Grand Raid en trente heures et que son corps sent qu’il n’en est pas capable, il aura toutes les chances de se planter.

De quelle façon entame-t-on cette prépa mentale ?

Ça commence par la détermination des objectifs. o n dit souvent qu’il faut être à l’écoute de son corps. m ais ce n’est pas aussi simple que ça. toute la difficulté est plutôt de parvenir à expliquer à son corps ce qu’on attend de lui. l’insconscient est souvent bienveillant mais parfois, il ne comprend pas. Donc il faut se poser les bonnes questions. C’est pour ça que les gens que je décide de préparer, je leur fais d’abord remplir un formulaire de motivations. Et quand tu n’es pas maître de tes propres motivations, comme celle d’avoir une meilleure reconnaissance sociale par exemple, là ça devient compliqué.

C’est un équilibre assez fin à trouver... oui. Pour résumer, l’inconscient est extrêmement puissant. C’est lui qui va gérer tout ce qui est fonctionnel. Et le conscient, lui, est très évolué mais par contre, il est moins influent car il peut traiter peu d’informations à la seconde. le conscient, c’est un Playmobil et l’inconscient c’est la tour Eiffel en gros. Donc on ne peut pas faire le Grand Raid juste à la volonté. Il faut embarquer son inconscient. Et lui fournir des clés en temps réel. la gestion de la douleur, des émotions... Pour toutes ces choses, les deux doivent être en accord. Pour moi, c’est primordial. Entretien : Emmanuel

PRéPARATION
© emmanuel grondin © emmanuel grondin GUERMEUR En 2013, Pascal Blanc, qui franchit ici l E col d E s Bœufs E n com Pagni E du grand Kilian Jorn E t, hérit E ra à l’arrivé E d E son d E uxièm E P odium sur la d iagonal E E n t E rminant troisièm E d E rrièr E d h a E n E E t t hév E nin.
l a P ré Paration Pass E BE aucou P Par d E la march E car sur un E é P r E uv E comm E l E g rand r aid, on march E BE aucou P ’’
Pascal Blanc: ‘‘
06
Spécial g RAND RAID

DaniEL GUYot

TRENTE ANS DE GRANDES TRAVERSéE S

L’instinCt Et La raison

En octobrE prochain, cEla fEra trEntE ans pilE quE DaniEl Guyot s’aDonnE aux GranDEs travErséEs. pour sa 23E DiaGonalE D’affiléE, lE “ multi-raiDicivistE ” nE comptE riEn chanGEr à la rEcE ttE Du succès. un fin mEzzE EntrE l’instinct E t la raison.

“Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler de préparation ”, s’excuse presque Daniel Guyot, avec la modestie qui le caractérise, pour évoquer les différentes étapes qui l’amènent à épingler un dossard chaque année sur le Grand raid. à sa décharge, loin de toute routine, le breton d’origine s’apprête à honorer sa 23e Diagonale d’affilée, la 25e en tout depuis la mythique marche des cimes, en 1989, où il faisait déjà partie de l’aventure (voir ci-dessous). son approche de l’événement n’est donc pas celle de tout un chacun. forcément. se considérant lui-même dans une démarche “ atypique ” en comparaison d’une large majorité de raideurs, il pose les bases de son raisonnement. “ la préparation est généralement liée aux objectifs qu’on se fixe. un coureur qui veut faire un temps, par exemple, s’impose une contrainte qui va le forcer à se préparer pour atteindre cet objectif. mais moi, n’ayant comme unique but que celui d’arriver, ma seule préparation est de me maintenir en forme tout au long de l’année ”, introduit celui qui honore une trentaine de courses dans la saison, entre deux Grr En se creusant davantage les méninges, le Dionysien finit quand même par relever une forme de préparation à laquelle il s’adonne de façon annuelle à quelques mois du grand saut. “ chaque été (boréal), je vais en métropole. Et à chaque fois, je vais passer entre dix et quinze jours en haute montagne, soit dans les alpes, soit dans les pyrénées. Et ça, c’est

important je pense. Je suis perché au minimum à 1500 m d’altitude et je fais des randos à plus de 2000 avec des passages de cols difficiles. évoluer dans ce genre d’environnement, ça constitue un très bon élément de préparation ”, estime Daniel.

“ Ensauvag E m E nt ”

l’an passé, en compagnie de sa dulcinée, mireille vélia, en plus du trail du beaufortain (106 km, 7500 D+), les deux tourtereaux des cimes s’étaient lancés dans un tour du montblanc tout à fait adéquat dans la perspective du baptême diagonal que s’apprêtait à vivre mireille. “ on a fait un utmb par étapes en bivouac complet. avec des sacs énormes donc. ce n’est pas négligeable non plus ”, note l’enseignant. un effort spécifique qu’il compare un peu à celui que s’imposait en son temps pascal parny, le dernier coq lakour à avoir triomphé sur la Diag (2008). “ son truc, c’était ça aussi. il partait en montagne pendant plusieurs jours avec des gros sacs à dos. après, c’est sûr que quand tu poses ton sac, tu te sens tout léger. ” selon Daniel Guyot, cet “ ensauvagement ”, au sens noble du terme, tel qu’il le définit, est “ fondamental ”. à tous ceux qui seraient attentifs à ses propos, le professeur d’arts plastiques, qui confesse fuir toute forme de “ pédagogismes sportifs ” et qui n’a jamais été licencié dans le moindre club, livre quelques conseils de base. pour préparer le rendez-vous, le grand raideur le plus assidu de l’île préconise des “ sorties lon-

conscient de sa chance de n’avoir jamais connu l’abandon, ni même la moindre blessure depuis 1987, le costarmoricain aux cannes d’airain n’a absolument aucune raison de changer sa philosophie. En vue de sa 25 e participation, l’athlète, qui avoue s’inspirer de traileurs tels que b rice Delsoulier, pablo vigil, a nton Krupicka, a ntoine Guillon ou bien encore florent b ouguin - “ des coureurs qui durent dans le dur ”, résume-t-iladoptera la même ligne conductrice. à savoir, “ adapter sa propre nature à l’environnement ”, afin de “ trouver l’animal qui est en soi ”. car comme il aime à le rappeler dans la langue de c icéron, “ ambulator nascitur, non fit ”. “ o n naît marcheur, on ne le devient pas ”. u ne sentence latine profondément ancrée dans la

gues et bien bosselées en nature. au moins une fois par semaine ”. l’essentiel étant de se frotter “ à tous les terrains, à toutes les altitudes et par tous les temps ”, en prenant soin

mémoire vive de l’érudit raideur. “ à bientôt 60 balais ”, comme il dit, le marcheur-né passera pour la première fois son “ contrôle technique ”, tel qu’il le nomme en souriant, dans le camp des v 3, en octobre prochain. comme à son habitude, le métronome qu’il est envisage d’atteindre la r edoute samedi soir, histoire de s’éviter une troisième nuit dans la montagne. En guise de conclusion, l’éternel finisher lance une ultime recommandation à l’attention des futurs bizuths. “ i l faut être sociable et solidaire aux ravitos, mais dans sa bulle sur les sentiers ”. u n conseil qui pourrait permettre à quelques jeunes loups un peu fous-fous de “ ne pas se laisser entraîner dans les faux trains ”. l’un des écueils majeurs à éviter sur le Grand r aid selon lui. E.G.

de s’imposer des “ amplitudes thermiques importantes ”. un condensé en somme de ce que chaque fou rencontrera tout au long du parcours sur le Grr

1989 l E TRA il DES o R i G i NES

Daniel Guyot a eu l’insigne privilège de faire partie des 500 premiers fous à prendre le départ de la mythique marche des cimes, la Diagonale originelle, en 1989. le premier ultra de l’histoire à la réunion et l’un des premiers dans le monde. à l’époque, la traversée s’effectuait dans le sens nord-sud, avec un départ du barachois et une arrivée au tremblet, pour une distance totale de 112 km (5500 D+). Et le zorey fraîchement débarqué qu’il était à la fin des années quatre-vingt en garde toujours des souvenirs intacts. une période à laquelle, l’esprit de compétition n’existait pas ”. “ les origines du trail ”, résume-t-il. “ quand j’y repense, c’est incroyable ”, hallucine Daniel avec le recul. “ on devait faire la course en autonomie alimentaire totale. Donc tout le monde partait avec des gros sacs. le mien devait peser dans les 12 ou 13 kilos. J’avais notamment trois barquettes de riz-tomates embarquées dans le sac fourni, arborant le slogan “mon notaire marche avec moi”, qui était juste soutenu par deux bretelles, sans aucune sangle pour le corps. Ça ballottait de partout ! Et j’avais pris aussi une

bouteille de 2 litres de thé au miel ”, raconte le pionnier breton.

PilE PlatE, vin roug E Et PoulEt bitumE

En fouillant encore davantage dans sa mémoire, lui reviennent quelques anecdotes savoureuses, illustrant parfaitement la grande convivialité et la solidarité “ extraordinaire ” qui régnaient dans les rangs des premiers grands raideurs de la création. “ peu après le

départ, alors qu’on ne parlait que de bouffe, les gars s’offusquent: “quoi ? t’as pas de viande ?” En bons campagnards, ils me mettent l’embrouille. Du coup, je me suis senti obligé d’embarquer un poulet bitume... Deux potes avaient même emporté un litre de rouge ! ”, sourit encore Guyot en resongeant à la scène. chargé comme un mulet avec “ une paire de godasses en double, du linge de rechange et une cape de pluie ”, ainsi qu’un “ prototype de lampe frontale qui m’a fait dix minutes ”, précise-t-il, le marcheur des cimes atteint malgré tout la mi-course en bonne position. “ Je n’ai su que plus tard qu’il y avait un ravito à cilaos mais comme je suis passé dans les premiers, sans le savoir non plus, je n’ai pas croisé le moindre ravito jusqu’à l’arrivée. ” armé d’une seule pile plate (pas celle qui contient du rhum) pour éclairer son chemin, qui le lâchera dans le dernier tiers du parcours, Daniel Guyot franchit au final les portes de la délivrance au tremblet en 98e position, après 34h21 d’effort. lors de cette édition ô combien fondatrice, c’est un gendarme en vacances, Gilles trousselier, qui s’impose en 16h02. E.G.

Confirmation
“ o n naît marC h EU r, on n E LE DEvi E nt pas ”
Spécial G ran D rai D 08
1989. coiffé de son bob blanc, avec un sac de 12 kilos sur le dos, daniel guyot s’apprête à honorer la première diagonale du reste de sa vie.

CAroLine CHAreL

Entr E craint E E t E uphori

E

A ptême

B

Adepte de tr A il depuis trois A ns, C A roline

Ch A rel s’ A pprête à vivre son gr A nd b A ptême en d i A gon A le. Après Avoir déjà dompté l A mA s CA reignes et le t d b , l A d ionysienne A CA lé une prépA r Ation A u C orde A u Ave C son C o AC h, j e A n- mA uri C e h enry, en espér A nt A jouter le g r A nd rA id à son tA ble A u de C h A sse. E. GUERMEUR

même si elle garde des souvenirs intacts du premier sacre de Kilian Jornet (2010), auquel elle avait assisté en direct, LE flash pour la Diagonale, c’est en 2015 que Caroline Charel l’a vécu. “ Mon beau-frère s’était blessé dans Mafate et pour le soutenir je l’avais accompagné dans le chemin des Anglais. C’est là que j’ai vraiment découvert l’ambiance. C’était magique ”, se remémore celle qui vient tout juste de découvrir l’existence du mot “ trail ” lors d’une rando au volcan. Quelques semaines auparavant, en bouclant les Foulées nocturnes de Saint-Gilles, suite aux encouragements de son voisin possessionnais, Mickaël Le Goanvic, président de l’Ouest Run Triathlon, alors qu’elle venait d’accoucher de son troisième enfant, la maman a le déclic en se découvrant compétitrice. Boostée par ce premier essai et cette immersion sur le GRR, elle enchaîne sa première course de montagne début 2016 avec le Trail du Volcan. Elle y découvre “ la boue ” et des prédispositions qu’on lui avait déjà prédites.

“ Je vais te casser les pieds ”

Depuis, Caroline Charel est devenue une inconditionnelle. Et sa progression est visible à l’oeil nu. En octobre 2016, elle se classe 84e de la Mascareignes dans le camp des dames. Et deux ans plus tard, elle termine 23e féminine sur le Trail de Bourbon. Une progression qu’elle attribue en grande partie à Jean-Maurice Henry, dit “ Saucisse ”, finisher à dix reprises sur la Diag, avec cinq Top 10 à la clé, qui lui propose de la prendre sous son aile début

2018. “ Si tu veux, je te prépare. Mais, je vais te casser les pieds ”, lui dit-il. “ J’accepte la règle ”, répond-elle. Le pacte est scellé. La première priorité pour Caroline sera d’investir dans un vélo. “ On a commencé à faire des sorties longues avec beaucoup de dénivelé. Idéal pour travailler le cardio, les jambes et le mental. Car à la différence de la course, à vélo, quand tu est dans une côte, tu ne peux pas t’arrêter ”, éclaire la sociétaire de l’Ouest Trail Réunion, qui bénira ces fameuses grimpettes, sur les sentiers escarpés du Bourbon. En parallèle de ces sorties, “ il m’a aussi appris à courir et à marcher dans la montagne ”, précise Caro-

line, qui modifie également son alimentation. Grâce à des compléments alimentaires préconisés par Véronique Traynard et Anne-Lise Gopal, devenues aujourd’hui son sponsor majoritaire, elle a aujourd’hui quasiment éradiqué les pépins de santé de son quotidien. Victime d’une coqueluche sur le Royal Raid et en proie à des crises d’asthme régulières, ainsi qu’à des tendinites, par le passé, son organisme l’en remercie. Récente vice-championne de La Réunion dans le camp des V1 lors du dernier Trail du Colorado, elle est fière de pouvoir annoncer n’avoir ressenti “ aucune douleur ” suite à cette belle performance.

Apéritif en Corse

Quand elle a vaincu le TdB, en octobre 2018, s’est tout de suite posé la question de savoir si elle monterait encore d’un étage sur le GRR en 2019. Elle questionne alors de nouveau “ Saucisse ”. “ Tu me préparerais pour le Grand Raid ? ” “ Pourquoi arrêterais-je ? ”, lui répond le spécialiste de Salomon Réunion. Le début de la préparation démarre donc réellement en janvier dernier. Caroline nous l’explique en détails. En début d’année on a surtout axé nos efforts sur le travail de la vitesse en alternant les sorties en montagne et les entraînements piste. Avec des séances de natation et de vélo. Et puis on a commencé à faire plus de foncier. Des sorties plus longues avec des gros sacs et des bâtons, pour soulager les articulations, où on ne court pas ou peu. Des week-ends avec une soixantaine de kilomètres à raison de 8 heures par jour ”, décrypte la future bizuth du GRR, évoquant son programme sur la première moitié de l’année.

Ce travail de fond effectué, avec déjà cinq courses dans les pattes en 2019, Caroline Charel a décidé de “ joindre l’utile à l’agréable ” en se rendant en Corse début juillet pour y prendre part au Restonica Trail (69 km, 4000 D+). Peutêtre sa dernière compétition officielle avant le grand saut. Après cette parenthèse sur l’île de Beauté, jusqu’au mois d’octobre, elle passera l’essentiel de son temps à multiplier à nouveau les sorties longues, en montagne ou sur sa selle. L’idée étant de travailler sa résistance. Avouant osciller “ entre euphorie et crainte de se blesser ”, à quelques mois de sa première immersion totale en diagonale, la néo-vétéran peut s’appuyer sur le soutien de ses proches, de son club et de son expérimenté coach, qui a radicalement changé son approche des courses en lui donnant une “ confiance ” insoupçonnée, pour aller au bout du défi de taille qu’elle s’est fixé. Tout le bien qu’on peut lui souhaiter.

© DR
Spécial gr A nd r A id 09

ris entretien avec l’américain dYLan BOWMan

“ Je rêve du Grand raid depuis 10 ans ”

Lauréat de pLusieurs uLtras céLèbres, dyLan bowman, sera L’une des attractions majeures du prochain Grand r aid. une épreuve que Le traiLer from san francisco rêve d’accompLir “ depuis 10 ans ”. entretien.

ylan Bowman, vous êtes inscrit au prochain Grand raid. pourquoi avez-vous décidé de vous attaquer à la Diagonale cette année?

je rêve de faire le Grand raid depuis mes débuts dans le sport, il y a environ 10 ans de cela. tout le monde le recommande comme une expérience sportive et humaine unique et fabuleuse. une perspective qui est évidemment excitante pour moi. cette année, il se trouve que la date était compatible avec mon calendrier sportif et je suis vraiment ravi d’avoir cette opportunité.

le Grand raid est une course exigeante avec un dénivelé important. un profil nettement moins roulant que certains ultras sur lesquels vous avez brillé comme le tarawera, le mont-fuji ou encore l’istria 100. est-ce un moyen pour vous de sortir de votre zone de confort ?

je pense m’être quand même bien débrouillé sur des épreuves aux profils assez différents. après, c’est sûr que le Grand raid sera probablement le parcours le plus technique et le plus difficile que j’ai jamais affronté. mais j’aime les montagnes et en général je me sens chez moi sur un terrain assez rude. pour être honnête, la chaleur et l’humidité me font beaucoup plus peur que le terrain en lui-même.

Vous avez été victime d’une fracture de la cheville en début d’année. êtesvous bien remis ?

je vais beaucoup mieux, merci ! oui, je me suis fracturé la cheville gauche en avril, mais je récupère très vite et je suis de retour à l’entraînement. je ne suis toujours pas à 100% de mes capacités, mais avec un peu plus de temps et

de patience, je suis convaincu que je vais bientôt retrouver mon meilleur niveau.

“ Je cherche touJours à gagner ”

avez-vous défini un objectif de performance spécifique pour le Grand raid ? et si oui lequel est-ce ? je ne me fixe jamais d’objectifs précis avant une course. par contre, je cherche toujours à gagner si j’en ai la possibilité. ce serait génial si j’étais le premier américain à pouvoir gagner celle-là.

chaque année, quelques-uns de vos compatriotes participent à la Diagonale. avant vous, des traileurs us réputés comme joe Grant, jason schlarb, michael wardian ou plus récemment jim walmsley ont tenté leur chance. avez-vous suivi leurs performances ? en avez-vous discuté avec eux ?

j’ai beaucoup discuté de la course avec joe Grant surtout (qui avait abandonné au maïdo en 2012). il semble que les américains ont toujours eu du mal à performer sur cet événement. et c’est une malédiction que j’aimerais bien briser. La réunion se situe si loin des etatsunis que je vais essayer d’arriver très tôt pour encaisser le décalage horaire et m’acclimater à l’environnement de l’île. un facteur qui, je l’espère, me mènera à une course couronnée de succès.

Vous êtes-vous renseigné sur l’île de la réunion? qu’espérez-vous découvrir ici ?

non, pour le moment je ne suis pas très informé. j’ai juste suivi la course de loin plusieurs fois par le passé. je sais que la population locale est très passionnée autour du Grand raid. je suis donc très excité à l’idée de me confronter aux coureurs locaux et j’ai également hâte de goûter aux encouragements le jour de la course.

avez-vous défini un objectif de performance spécifique pour le Grand raid ? et si oui lequel est-ce ?

je ne me fixe jamais d’objectifs précis avant une course. par contre, je cherche toujours à gagner si j’en ai la possibilité. ce serait génial si j’étais le premier américain à pouvoir gagner celle-là.

“ j e suis très excité À l’i D ée D e me confronter aux coureurs locaux et j’ai é G alement hâte D e G oûter aux encoura G ements le jour D e la course.”

À 33 ans, vous vous êtes déjà construit un solide palmarès. quels sont les rêves ou les objectifs que vous n’avez pas encore atteints ? j’ai encore de nombreux objectifs à atteindre, mais je m’efforce surtout pour le moment d’être un athlète constant dans les courses les plus prestigieuses du monde. j’aimerais beaucoup gagner des épreuves réputées comme le Grand raid, la hardrock (à laquelle il était inscrit cette année mais qui a dû être annulée pour cause de conditions climatiques exceptionnellement mauvaises) et l’utmb après,

Les autres FaVorIs

hommes

• Benoît Girondel (Fra)

• David Hauss (Run)

• Antoine Guillon (Fra)

• Maxime Cazajous (Fra)

• Freddy Thévenin (Run)

• Thomas Lorblanchet (Fra)

• Jordi Gamito (Esp)

• Luca Papi (Ita)

• Christophe Anselmo (Fra)

• Mathieu Blanchard (Fra)

• Martin Kern (Fra)

• Benjamin Postaire (Run)

• Javier Rodriguez (Esp)

• Mico Clain (Run)

• Julien Courbet (Fra)

• Sébastien Buffard (Fra) femmes

• Alexandra Clain (Run)

• Hélène Valette (Fra)

• Sandrine Béranger (Fra)

• Alexandra Rousset (Fra)

• Christine Bénard (Run)

avoir la possibilité d’en prendre le départ et de faire de mon mieux est déjà un grand motif de satisfaction pour moi.

on a coutume de dire que le trail est un sport à maturité tardive. pensezvous avoir encore une bonne marge de progression ? oui, je pense avoir encore de belles années devant moi. 2018 a été une de mes meilleures saisons et en 2019, j’ai la sensation de continuer à progresser. tant mieux. entretien: emmanuel Guermeur

Dylan Bowman: “ l e Gran D r ai D sera pro B a B lement le parcours le plus technique et le plus D ifficile que j’ai jamais affronté. m ais pour être honnête, la chaleur et l’humi D ité me font B eaucoup plus peur que le terrain en lui-même.”
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“ J’ai M erais GaG ner L e G rr, L a HardrO ck et L’utMB ”
© Justin sun D
© Justin sun D
10
Spécial G rand raid

Les parcours

Départ: jeuDi 17 octobre, 22 heures à ravine blanche (saint-pierre).

parcours: ravine blanche, bassin plat, Domaine vidot, notreDame-de-la-paix, parking nez-de-boeuf, chalets des pâtres, Mare-à-boue, coteau Kerveguen, Mare à joseph, bras benjoin, stade de cilaos, cascade bras-rouge, sentier du taïbit, col du taïbit, Marla, bras Machine/rivière-desGalets, plaine des tamarins, col des boeufs, plaine des Merles, sentier scout, la plaque, ilet à bourse, Grand-place-les-bas école, Grand-place-les-hauts/ le bloc, rivière des Galets/ roche ancrée/chemin Dacerle, école de roche plate, la brèche, Maïdo tête dure/piton des orangers/sans-souci, ilet savannah, intersection ratineau/Kaala, lot. résidence Grande Montagne, possession place Festival, Grande chaloupe, saint-bernard/Maison forestière, colorado, stade de la redoute.

165km

9576 m D+

leTrail de bourbon

Départ: venDreDi 18 octobre, à 21h00 Du staDe De cilaos. parcours: cilaos, le bloc,caverne Dufour (gîte du piton des neiges), intersection cap anglais, Gîte de belouve, int. route hell bourg, hell bourg/ stade paul Dominique hubert, parking bras-Marron (passerelle trou blanc), Mare d’affouches, Grand sable/int. camp pierrot/ plaine des Merles, int. col de Fourche/plaine des Merles, plaine des Merles, int. plaine des tamarins/la nouvelle/ Marla, Marla, trois roches, école de roche plate, la brèche, Maïdo tête dure/piton des orangers/sans souci, ilet savannah, int. chemin ratineau/ Kaala, lot. résidence Grande Montagne, possession place Festival, Grande chaloupe, saint-bernard/Maison forestière, colorado, redoute.

111km

6433 m D+

Spécial grand raid 27e édition du 17 au 20 octobre 2019 12
la diagonale des fous

lA MAscAreignes

Départ: venDreDi 18 octobre, à 3h00 De GranD ilet.

parcours: GranD ilet/place De l’éGlise. camp pierrot, Grand sable/ int. Marla/col de Fourche, int. bélier/la nouvelle/col de Fourche, plaine des Merles, route forestière départ sentier scout, la plaque, aurère/école, la porte/rivière des Galets, rivière-des-Galets/Deux bras, int. route église Dos d’Âne, int. chemin ratineau/Kaala, lot. résidence Grande Montagne, possession place Festival, Grande chaloupe, saintbernard/Maison forestière, colorado, redoute.

65km

3505 m

D+

le zAMbrocAl

TrAil (RElaisà4)

Départ: jeuDi 17 octobre à 19h00, De DoMaine viDot. relais 1: (44 km/3815 m D+): Domaine vidot, int. Mont-vertles-hauts, Maison du curcuma école, sentier rivière-desremparts, Grand Galet école, parking du tremblet/Foc foc.

. relais 2 (37,7 km, 4891 m D+) : parking du tremblet/Foc foc, oratoire sainte-thérèse, piton textor, parking aire nez-deboeuf, chalets des pâtres, Mareà-boue, coteau Kerveguen, Mare-à-joseph, bras benjoin, cilaos (stade).

.

relais 3 (47,6 km, 4161 m D+) : cliaos (stade), cascade brasrouge, début sentier taïbit, col du taïbit, Marla, bras Machine/ rivière des Galets, plaine des tamarins, col des boeufs, plaine des Merles, sentier scout, la plaque, ilet à bourse, Grand place les bas (école), Grand place les hauts/le bloc, rivière des Galets/roche ancrée/ chemin Dacerle, école de roche plate, la brèche, Maïdo tête dure/piton des orangers.

.

relais 4: (51,7 km, 2080 m D+) : Maïdo tête dure/piton des orangers/sans-souci, ilet savannah, intersection ratineau/ Kaala, lot. résidence Grande Montagne, possession place Festival, Grande chaloupe, saint-bernard/Maison forestière, colorado, stade de la redoute.

182 km

11132 m D+

Spécial grand raid 13

APRèS SON TOUR DE L’ÎLE, ANTOINE GUILLON VA HONORER SON 13 E GR AND RAID D’AFFILéE

TouT coNVERg E VERs lA dIAgoNAlE ”

AyA nt étA bli un nouve A u temps de référence sur le tour de l’île pédestre, le 23 juin dernier, Antoine Guillon A désorm A is le re GA rd tourné vers son treizième G rr consécutif. l’épreuve de son cœur, qu’il détermine toujours comme son objectif principA l de l’ A nnée.

“ t out conver G e vers ç A ”, A ssure-t-il. e ntretien en d i AG on A le.

Antoine Guillon, vous venez d’achever votre tour de l’île pédestre (212 km, 1900 D+) avec un chrono (20h38) très proche de vos prévisions, vous devez être assez satisfait ?

Oui, je suis content de moi. D’autant qu’il y avait quand même une bonne dose d’inconnues, même si j’étais assez serein au départ. Je savais que j’allais me confronter à quelque chose de nouveau.

L’expression “ sortir de sa zone de confort ” est-elle adaptée pour ce genre de défi ?

Oui et non. Tout dépend comment on le prend. Si on parle de ce que je sais maîtriser habituellement, là on peut le dire oui. Mais en même temps, c’est un effort beaucoup plus relax qu’un ultra avec un départ à 11 km/h pendant soixante bornes. Rien à voir avec certains ultra-trails où on a des pics de vitesse à 14 km/h, avec des descentes rapides, le cœur qui s’emballe dans les montées... Là, c’était un effort très linéaire en comparaison, avec un cœur que je n’entendais même pas. Et puis, c’était très confortable au niveau du terrain, pas besoin de regarder ses pieds.

Vous avez battu un record vieux de 22 ans détenu par Jacky Murat, une autre légende vivante de la Diagonale. Cela donne-t-il encore plus de sens à votre performance ?

Oui, bien sûr, même si je n’ai jamais rencontré Jacky, je sais qu’il a marqué l’histoire du Grand Raid. Et comme moi aussi je commence à la marquer un petit peu (rires), ça nous fait un bon point commun. Il avait réussi à imprimer sa marque également sur la route, ça m’a poussé à m’interroger pour savoir si moi aussi j’en étais capable. Je voulais vérifier si j’étais capable de m’exprimer sur quelque chose d’autre. Pour moi, ça peut être un tremplin pour participer au Spartathlon en Grèce par exemple. C’est une course sur route mythique de 246 km entre Athènes et Sparte. Je ne suis pas sûr qu’un Français l’ait déjà remportée (un

seul en fait, Roland Vuillemenot en 1996). Ce serait un super challenge. Ça m’a toujours fait peur car je ne m’en sentais pas capable. Mais maintenant, j’ai au moins cette marque sur le tour de l’île. J’ai fait 212 km, ça s’est bien passé et surtout, j’y ai pris du plaisir.

quelques locaux qui m’accompagnaient. Et comme d’habitude j’ai entendu des phrases du genre “ tous les quinze jours, je vais faire la moitié du Grand Raid ”. Mais moi, jamais de la vie. Mes séances d’entraînement les plus longues, c’est six heures. Et encore pour moi, six heures c’est déjà un bloc. Mais douze heures le samedi et douze heures le dimanche, c’est la compétition avant l’heure et à mon avis c’est pour ça qu’ils sont fatigués

En observant votre palmarès sur le GRR, on peut aussi constater que

vous terminez deux fois deuxième derrière un certain Kilian Jornet ?

Ah le saligaud (rires) ! Quelle idée d’être venu le faire ces deux années-là franchement...

Et notamment lors du Grand Raid le plus dur de la création en 2012...

Ah oui, c’était un sacré souvenir celui-là ! Des conditions très dures et la distance la plus longue (170 km). C’était interminable. Hormis celui de 2014, où j’étais fatigué après avoir participé au Tor des Géants, c’est mon plus long temps de course sur le Grand Raid (27h44).

Vous vous apprêtez à honorer votre treizième Grand Raid d’affilée. Sur les douze tentatives passées, vous avez signé onze Top 5, sept podiums, cinq secondes places et une victoire. On peut parler d’une régularité assez extraordinaire...

C’est une belle régularité, c’est vrai. Je m’en étonne moi-même de temps en temps. Je me dis que le corps humain est quand même une belle machine. Je pense que ça réside essentiellement dans le fait de ne pas me faire violence. Quand je me prépare, je ne fais jamais de vitesse. Moi, ma base de progression, c’est de faire de la puissance musculaire, ce qui se retranscrit naturellement ensuite en vitesse relative. Si je m’alignais sur un 40 km par exemple, je ne pourrais pas concurrencer les meilleurs. Mais sur de l’ultra, je pense que c’est la bonne formule. Du coup, les années passent et à 49 ans, je progresse encore. C’est top.

Vous avez vécu la dernière victoire réunionnaise en date sur la Diagonale, en 2008 avec le sacre de Pascal Parny. C’est une question récurrente mais qu’est ce qui explique selon vous que les traileurs péi ne se sont plus imposés depuis une décennie ?

Et en 2008, il y avait Mussard et Técher aussi devant moi, donc trois Réunionnais sur le podium, c’est vrai. À la base, il n’y a aucune raison pour qu’un coureur réunionnais soit moins fort qu’un coureur extérieur. Donc je pense que si ça ne fonctionne plus, ça vient de la préparation. Quand j’ai fait mon tour de l’île, j’ai eu l’occasion de discuter avec

Vous êtes-vous déjà intéressé au plateau réuni pour le GRR 2019 ?

Oui, je suis ça. Déjà, on va assister au retour de Benoît (Girondel). C’est intéressant.

Sinon, pour moi, la surprise peut venir de l’Américain Dylan Bowman, même si je ne sais pas vraiment où il en est dans sa saison. Il peut vraiment faire quelque chose sur le Grand Raid à mon avis. Ce sera une approche différente en tout cas. Je le sens bien. Et puis, il y a aussi les habitués comme Maxime Cazajous. Diego Pazos qui fait son retour et qui a l’air en forme.

Jordi Gamito, qui avait gagné la Mascareignes l’an passé. Et du côté des Réunionnais, je suis curieux de voir ce que va faire David Hauss, parce qu’il est balèze. Je sais que Freddy (Thévenin) doit revenir aussi...

Tout ça est très intéressant. Pas mal de coureurs auront leur chance.

Vous avez remporté le Grand Raid en 2015. La perspective d’ajouter une deuxième étoile à votre tricot est-elle une source de motivation ?

Oui, bien sûr ! Ça me ferait très plaisir et j’y travaille. Je m’entraîne bien pour ça. La Diagonale, c’est toujours mon objectif principal et je construis ma saison en fonction. Déjà, ce qui me ferait plaisir, c’est de faire moins de 24 heures sur ce parcours. Je n’y suis jamais arrivé pour le moment. Et pourtant, je tourne autour. Les autres y arrivent bien, donc il serait temps que moi aussi j’y arrive, mince (rires). J’ai constaté que depuis plusieurs années, je pèche un peu après le deuxième ravito, à Notre-Dame-de-la-Paix. J’ai souvent un léger coup de mou à cet endroit-là. Donc je me dis qu’en prenant un départ plus prudent, je peux sûrement faire mieux. On verra.

Emmanuel GUERMEUR
©photos philippe chan cheung ©photo david chane
“ Les années passent et je progresse encore ”
INTERVIEW Spécial g RAN d RAI d 14
“ moINs dE 24h suR cE pARcouRs ”
TOUR
VRA
CAR
h EURES
E V i S i O n GLO b ALE . E T à P i ED , O n A LE TEMPS DE VO i R L’é VOLUT i O n DE fA ç O n PROGRESS i VE ...” P OUR SA PREM iè RE Di AGO n ALE , E n 2007, An TO in E G U i LLO n SE CLASSE D é J à DEU xiè ME , MA in DA n S LA MA in AVEC Ch R i STOP h E J AC q UEROD (à DRO i TE ). 2015. A CCUE i LL i PAR R O b ERT Chi CAUD , An TO in E G U i LLO n f RA n C hi T LES PORTES DE LA D é L i VRA n CE E n POLE POS i T i O n à LA R EDOUTE . S A PREM iè RE V i CTO i RE SUR LE G RA n D R A i D . M A i S PEUT-ê TRE PAS LA DE niè RE
An TO in E G U i LLO n: “C E DE L’î LE é TA i T i ME n T in T é RESSA n T E n MO in S DE 24
O n A U n

la chasse aux grammes et à l’encombrement

S uivent de nombreux coureur S S ur L’î L e, i LS profitent notamment pour amé L iorer L e S diver S équipement S de trai L er S et S portif S comme f rançoi S d ’Haene ou Ki L an Jornet.

1 a u J ourd’ H ui, L e S gobe L et S S oup L e S S e S ont impo S é S à tou S L e S trai L er S , i LS S ont pre S que invi S ib L e S 2 L e S c H au SS ure S doivent être adaptée S aux terrain S rencontré S , au format de L a cour S e comme au niveau du coureur. 3 Le tee- SH irt, L égèreté maxima L e, pa S de frottement et S éc H age rapide ob L igatoire S 4 Le gi L et de trai L , pour courir L éger en ayant tout ce qu’i L faut ! 5 La ceinture, pratique S ur L e S courte S di S tance S 6 Le SH ort, S e S que L que S gramme S ne doivent rien perturber. 7 Le cui SS ard, 80 gramme S pour un bon maintien.

La première base vient une nouve LL e fois de L’entraînement. C’est L à que doivent être testés et testés à nouveau tous L es équipements, tous L es vêtements, toutes L es barres énergétiques, gobe L ets ou pipettes.

les premiers tests surviennent toutefois bien en amont, dans les laboratoires des marques qui testent tous leurs produits et notamment en conditions de course avec des athlètes qui font remonter leurs sensations et informations, au niveau des chaussures ou du sac, comme pour un gobelet ou un tee-shirt. C’est ainsi que chaque élément de l’équipement d’un trailer a considérablement évolué et évolue presque chaque jour ou après chaque course. La gamme s’enrichit de jour en jour, pour s’assurer que les objets sont pratiques et qu’il ne constituent pas une gêne pendant l’épreuve. C’est vrai aussi pour les sous-vêtements et les éventuels frottements qui peuvent tourner aux douleurs voire au calvaire et à l’abandon.

La façon de boire dépend de chacun mais il ne faut pas y laisser d’énergie. aujourd’hui ce sont les flaques souples qui ont le plus la côte. on les place sur les bretelles du sac. et avec les pipettes, il n’y a pas besoin de les sortir pour boire en courant, ni forcément d’enlever le sac lors d’un ravitaillement court. ensuite, eau pure à droite et boisson énergétique à gauche ou l’inverse, chacun sa préférence. il est aussi possible d’utiliser une poche à eau située dans le dos, les simples porte-bidons sont plutôt utilisés sur les courtes distances.

le téléphone

Le téléphone portable est aussi devenu un élément indispensable pour la sécurité. généralement, une poche est prévue pour lui sur le sac de trail. i l est bien de pouvoir y accéder facilement en cas d’urgence... ou pour prendre des photos du paysage! m ais s’il n’est pas étanche, il faut penser à le protéger dans un sac plastique ou une pochette qui l’est.

le bob ou la casquette

C’est aussi une question de look. Certains ont une tête à casquette, d’autres moins. avec le bob, c’est toute la circonférence qui est protégée et une nouvelle matière sur le dessus, sert à réfléchir les uv qui pourraient chauffer le coco. Les gens un peu plus dégarnis comptent souvent sur le bob pour préserver leur capital soleil. Les casquettes ont elles aussi beaucoup évolué, et n’ont plus rien à voir avec des casquettes traditionnelles. e lles sont pleines d’alvéoles, toujours pour cette recherche de légèreté et d’aération et leur but est de se faire oublier tout en tempérant la tête.

le tee-shirt

ils sont aujourd’hui anti-odeurs et faits avec du charbon et de la fibre de coco, pour une légèreté maximale et un séchage rapide. Les coutures sont évitées pour qu’il n’y ait pas de frottement, on privilégie désormais les assemblages collés ou thermo-soudés.

la veste le cuissard

veste coupe-vent ou anti-pluie, les deux sont en général assurées par les produits d’aujourd’hui. Le but est de l’adapter le mieux possible aux conditions souvent variables lors d’un grand r aid, entre l’humidité du bas de la montée du volcan, et le froid qui souvent y règne plus haut. Le plus souvent il n’y a pas de poche, l’approche est minimaliste dans le but de s’adapter à toutes les morphologies. i l convient le plus souvent d’y ajouter un vêtement chaud à manches longues. La veste si elle est facilement accessible, peut se mettre rapidement, pardessus le sac et sans s’arrêter de courir.

il pèse autour de 80 grammes, et s’occupe du maintien musculaire de l’athlète, avec plusieurs type de maintiens recherchés et possibles. Les recherches se font sur les matières, pour une légèreté la plus grande possible et une capacité de séchage ultra-rapide.

la couverture

La couverture de survie fait partie des équipements obligatoires, mais elle ne devrait finalement jamais quitter le fond du sac. e lle est très légère et peut protéger efficacement d’un froid soudain comme de la chaleur, notamment lorsque le trailer s’arrête.

la lampe frontale

La lampe frontale est elle aussi indispensable sur un g rand r aid, vu que tous les participants s’élancent à 22 heures, avec une première nuit obligatoire sur les sentiers. i l est conseillé d’en glisser une de rechange au fond du sac, ou alors des piles ou une batterie de rechange

l’équipement
Spécial grand raid 16
l’eau Laurent aLL art et L e team Sa L omon
1 2 3 4 7 5 6

matériel tee shirt

l e nouveau n So en accord avec leS pointS d’acupuncture

C’est une nouveauté, un nouveau procédé, les tee-shirts NSO vivent leur première année d’existence. Ils sont conçus pour réduire la fatigue et aider le corps à récupérer pendant l’effort. Ils reposent sur la réflexion des rayons infrarouges lointains. Ces vêtements disposent d’empiècements intégrant un mélange d’oxydes (métaux et minéraux) concentrés, qui renvoient l’énergie infrarouge produite par le corps, vers ses propres tissus (muscles, nerfs et articulations). Ce procédé est censé améliorer la tonicité musculaire et l’équilibre cellulaire, favorisant la récupération pendant l’activité sportive avec pour résultats de meilleures performances et une réduction de la fatigue. Situés au niveau des zones correspondant aux points d’acupression stratégiques, ces empiècements permettent d’activer le flux d’énergie dans le corps de manière naturelle. Ils assurent une capture et un renvoi plus efficaces de l’énergie corporelle, et un équilibre cellulaire optimisant les performances pendant la pratique sportive. Ces empiècements existent aussi sur les collants, et sont disposés de manière spécifique selon que les modèles sont destinés aux fem-

l’équipement obligatoire de l’organi Sation

A la différence d’une chaussure de course sur route qui rencontrera toujours un appui identique et stable, la chaussure de trail doit composer avec des appuis et donc des foulées qui changent en permanence. Les chaussures de trail se doivent donc d’offrir une bonne accroche au sol, une protection et un maintien de qualité comme une bonne stabilité sur les terrains irréguliers.

Alors une chaussure de trail se distingue par des crampons marqués et une allure qui sent la nature. Marqués, ces crampons permettent une meilleure accroche sur un sol gras, mais une semelle avec des crampons discrets sera plus performante sur terrain sec. Alors de plus en plus, les chaussures de trail cherchent une polyvalence qui permettra de courir dans toutes les conditions.

Contrairement aux chaussures réservées à la piste qui sont de plus en plus minimalistes, les chaussures de trail sont renforcées. Des protections sous les pieds atténuent les contacts avec des arêtes vives des pierres ou les pointes des branches, alors que sur le dessus de la chaussure, la tige et les renforts protègent les orteils et le cou-de-pied des chocs ou des griffures.

Ainsi la construction d’une chaussure de trail est plutôt rigide, avec une tenue du pied stable et efficace pour prévenir toute rotation du pied sur un appui instable ou en devers. “ L’athlète intervient pour finaliser des détails, précise Laurent Allart de chez Salomon. Comme les systèmes de laçages rapides et leur petite poche qui viennent en fait du ski de fond ”.

C’est aussi la façon de courir qui est étudiée. François D’Haene et son grand gabarit a ainsi une foulée plus lourde que Kilian Jornet qui court beaucoup sur l’avant pied, surtout sur des distances courtes.

S’adapter au type de terrain et à la diStance !

Aussi pour choisir ses chaussures dans une offre de plus en plus fournie, il faut s’attacher à déterminer le type de terrains rencontré, cerner ses objectifs en course et surtout bien savoir sur quelle distance on s’engage. Les sentiers de La Réunion offrent des terrains vairés, meubles ou gras, parfois escarpés et rocailleux et à d’autres endroits beaucoup plus roulants. L’accroche se doit donc d’être agressive avec des crampons profonds et espacés

mes ou aux hommes. Les points d’acupuncture sont différents selon le sexe. Ces tee-shirts très élitistes constituent un peu une vitrine, ils sont conçus en noir, pour que les patches restent le plus discrets possible. Ces patches existaient déjà, les voilà désormais intégrés aux tee-shirts. Le but peut être là encore, de rassurer au maximum le compétiteur.

Pour chaque concurrent, l’équipement conditionne la sécurité. Aussi chacun d’entre eux doit être en mesure, durant toute la durée de l’épreuve, de présenter le matériel obligatoire requis par l’organisation. Outre le port du dossard de face et le tee-shirt fourni par l’organisation au départ de la course, le port du bracelet de course, le sac personnel sur lequel devra être fixée la puce électronique, les concurrents doivent avoir : une lampe frontale ou torche avec piles ou batteries de rechange ; une couverture de survie d’une dimension minimum de 1,4m X 2m ; une réserve d’eau d’un minimum d’un 1,5 litre ; un sifflet ; deux bandes élastiques adhésives permettant de faire un bandage d’une longueur minimum de 2,50 m et de 6 à 8 cm de largeur ; une réserve alimentaire constante et suffisante pour relier les points de ravitaillement ; un vêtement de pluie imperméable avec capuche et coutures thermo-soudées ; un vêtement chaud type “ seconde peau ” à manches longues en tissu technique adapté à l’environnement ; un gobelet par personne (réutilisable) ; une pièce d’identité. Ce matériel obligatoire constitue un minium vital,

et une liste non exhaustive. Il est conseillé d’y ajouter un téléphone mobile permettant d’être joignable pendant les épreuves, le carnet de route, un briquet, un bout de ficelle pour les réparations éventuelles, une crème solaire, un tube de vaseline, des vêtements de rechange si vous n’avez pas déposé de sacs de rechange, ainsi qu’un peu d’argent pour les dépannages éventuels.

pour évacuer la boue. Avec un très bon maintien du cou-de-pied pour parer au mieux aux éventuels déséquilibres, et un renforcement du dessus de la chaussure pour protéger les pieds, vous êtes parés ! Et comme pour les pneus, les chaussures peuvent maintenant s’adapter à la neige. Elles n’ont aucune utilité chez nous, et sont équipées de crampons marqués et prolongés d’une petite pointe en métal.

Pour les ultras, il s’agit de chaussures longue distance, avec des maintiens renforcés et plus d’amorti. Et il faut bien évidemment tenir compte de ses caractéristiques physiques et de sa façon de courir. S’il n’y a que des différences minimes entre les chaussures hommes et les chaussures femmes, le gabarit influence le choix. Les forts gabarits devront choisir une chaussure plus renforcée avec plus d’amorti pour le confort, les plus légers peuvent pré férer une paire de chaussure qui présentera davantage de nervosité et de légèreté.

“ Aujourd’hui pour prétendre au haut niveau, il faut savoir courir sur l’avant-pied, explique Laurent Allart. C’est une façon de courir très exigeante qui correspond davantage aux pe tits gabarits, fins et puissants. Il faut se servir plus des mollets, mais cela soulage les articulations, la pratique est difficile ”. Selon les statistiques, environ 30% des coureurs seulement, peuvent courir avec un drop de 4 mm. Dans ce cas, deux paires sont nécessaires pour un Grand Raid, avec un changement le plus souvent effectué à Cilaos.

Sinon, il faut choisir une chaussure un peu moins haut de gamme, et un peu plus lourde. Ensuite si le châssis est primordial, ce sont aussi les matériaux utilisés qui font le poids ou la respiration des tissus. Amortir les descentes et assurer les transitions sur le béton font aussi partie des exigences des coureurs.

Ces chaussures élitistes avec un tout petit drop se vendent aux alentours de 180 euros. Les modèles plus généralistes peuvent convenir à d’autres, avec un prix d’environ 100 euros.

Mais à éliminer au plus vite de ses choix lors de l’essayage, toute chaussure qui fait ressentir le moindre point de pression ou une contrainte sur le pied, c’est à bannir absolument car cela ne s’arrangera pas par la suite. Il est conseillé d’essayer ces chaussures en fin de journée, de demander conseil, et surtout il faut conserver un centimètre au moins devant les orteils. Ces choix s’affineront ensuite kilomètre après kilomètre, surtout lors des entraînements.

Le drop, c’est la différence de hauteur entre l’arrière (le talon) et l’avant (l’avant-pied) de la chaussure. Autrement dit, il s’agit de mesurer l’épaisseur de la semelle entre le talon et l’avant du pied. Ainsi pour l’exemple, une chaussure à talon aiguille aura un drop très élevé car la différence de hauteur entre l’avant et l’arrière est important, une savate au contraire aura un drop presque nul. La tentation est donc grande de baisser le drop au maximum, pour gagner encore quelques grammes. En trail, le drop impacte le style de course et la foulée. Plus ce drop

est faible et plus la foulée est naturelle, ceux qui veulent être les plus rapides essaient de courir sur les avants-pieds. Ainsi Kilian Jornet et sa frêle silhouette court sur les avants-pieds, surtout sur de courtes distances, alors que François D’Haene avec sa grande carcasse, adopte une foulée plus lourde et doit donc s’équiper de chaussures plus solides. En courant sur les avant-pied et en limitant le drop, c’est aussi le poids de chaque chaussure qui diminue. D’environ 90 grammes, ce qui prend une importance certaine sur une course longue.

le drop d’une chaussure

Spécial grand raid 17
attaque du talon attaque avant pied POStuRE HORS DE L’équILIbRE genoux et douleur articulaire POStuRE équILIbRé vERS L’AvANt 2 4 3 tonicité des bras vélocité de la foulée 1 1 2 où courir S ur l’avant-pied b ien leS choi Sir chaussures 3 le drop 4
GéNéRALEMENt. maximum minimum
LE DROP SE MESuRE EN MILLIMètRES E t vA DE 0 à 12MM

Le sac à dos en Trai L ChaCun le Sien !

Aborder l A tr Aversée de l’île à pieds, ou A rpenter les sentiers pour s’entr A îner, ce n’est pA s A nodin et il convient de m A rcher Avec le nécess A ire pour ne pA s être en d A nger. n e pA s négliger l A sécurité m A is rester léger, tel est l’objectif. Aujourd’hui les s A cs peuvent être de nombreuses tA illes différentes, Avec l’objectif d’être A u plus près du corps, d’éviter les mouvements superflus et les frottements.

Si on peut se contenter d’une ceinture en y intégrant les flasques sur les courses rapides, le sac à dos en trail est un élément très important, son choix également. Surtout que la gamme s’est encore élargie ces dernières années. On peut parler aujourd’hui d’un sac de trail, ou d’un gilet de trail tant la recherche du gain de poids est une quête permanente. Aujourd’hui, à chaque distance son sac ou presque ! Il doit contenir tout ce dont le trailer a besoin mais pas plus, et surtout ne pas gêner dans l’effort. Ainsi ce sac réservé à la course doit prendre un volume adapté à la distance de l’épreuve, ou à la distan ce entre chaque ravitaillement. Sa contenance est en général comprise entre deux litres pour les trails courts et dix ou quinze litres pour les longues distances et l’ultra-trail. Tout dépend du temps en autonomie nécessaire. En fonction de ce temps en autonomie, choisissez sa capacité. Pour moins d’une heure d’autonomie, il est possible de se contenter éventuellement d’une ceinture d’hydratation ou d’un gilet de deux litres ; pour une à deux heures d’autono mie, le volume atteint entre deux et cinq litres. Enfin pour trois heures et plus en autonomie, il est conseillé un sac d’un volume de 6 à 10 litres. Pour les ultra-trails et les sorties très isolées, un volume de douze litres sera privilégié.

l eS eSSentielS

Téléphone (et protection contre l’humidité)

Se familiari S er avec S on Sac ! ”

De nombreuses poches doivent permettre d’accéder à son équipement sans avoir à s’arrêter de courir, une autre poche zippée cette fois est là pour sécuriser les clés ou les papiers. Encore une fois c’est l’acclimatation à votre matériel qui rendra les choses plus simples. Il faut tester et tester encore à l’entraînement, jusqu’à obtenir la configuration dans laquelle on se sent le plus à l’aise.

Avoir ses habitudes de rangement pour ne pas chercher ses affaires, et donc se concentrer uniquement et plus sereinement sur ses sensations. Précision, poids, confort, technicité des matières utilisées, sont les objectifs des constructeurs. Cela passe par des accessoires qui s’adaptent au mieux à chaque situation, à l’image des bouchons des flasques aux dimensions variables, tant pour boire que pour le remplissage. Chez les coureurs Elite, on se contente en général d’un sac de huit litres, en compressant au maximum tout ce qui peut l’être. Une capacité qui suffit aussi pour rassurer le coureur et assurer un bon confort.

Ce sont ensuite les matières utilisées qui font la différence, quant aux capacités de séchage et de respirabilité, ou au poids. Les températures chaudes de l’île impliquent d’emporter de l’eau en quantité suffisante, deux flasques sur les bretelles et éventuellement une poche à eau. Pour la nourriture, le mieux est d’utiliser les poches du sac accessibles en courant. Et pour ne pas oublier la notion du plaisir de courir, même si le poids est important, ne vous privez pas de certaines petites choses que vous pourriez avoir envie d’emporter avec vous.

Sac à doS ou gilet de trail ?

Barres énergétiques, gels, riz ou autre selon vos habitudes et les ravitaillements

Vêtements supplémentaires (selon la météo)

Couverture de survie (toujours)

2 flasques de 500 ml chacune, eau ou boissons énergétiques

n ouveauté 2019 : un SaC C onçu pour C eS dameS !

C’est tout nouveau, les sacs s’adaptent désormais spécifiquement à la morphologie féminine. Ce tout nouveau gilet accueille deux bouteilles de 500 ml (avec paille) dans les poches frontales. Grâce à la forme de ce modèle, elles sont placées sous la poitrine pour éliminer toute pression et accroître le confort. Ces flasques elles aussi prennent une forme particulière, elles se placent un peu plus basses et un peu plus écartées. Ce tout nouveau gilet est conçu pour les femmes. Il présente une construction avec stretch bidirectionnel qui réduit les points de pression sur la poitrine. Ce modèle propose diverses options de réglage. Il possède deux poches frontales en stretch, une housse intérieure pour poche à eau avec attache de suspension, deux poches frontales portebouteille dotées d’une boucle d’attache, deux poches supérieures stretch, un compartiment principal stretch avec un zip latéral, un compartiment arrière muni d’une poche, une poche arrière inférieure avec deux accès latéraux, une poche sur l’épaule et deux poches latérales zippées. Il dispose également de plusieurs accrochebâtons, d’un sifflet de sécurité et d’une bou-

cle d’attache réfléchissante permettant de fixer une lampe. Et son allure prend aussi d’autres teintes, plus féminines.

• Il existe deux grandes conceptions de sacs, le gilet et le sac à dos. Le gilet est conçu pour la course à pied, il se porte haut sur le dos et épouse votre corps. Ainsi, les ballottements sont supprimés en courant. Le gilet doit s’adapter parfaitement à sa morphologie pour un maximum de confort. Les sacs à dos de type randonnée sont plus polyvalents et conçus pour une utilisation multi-activités. Le volume est souvent généreux pour emporter l’eau, le matériel et les vêtements. Ce genre de sacs peut accompagner les premières sorties trail, mais le style de portage inadapté et le poids le rendront vite désagréable. Pour une pratique régulière du trail, le choix d’un sac type gilet s’impose, y compris à l’entraînement. En trail et surtout en course, il convient d’avoir accès à tout son équipement sans avoir à enlever son sac. Flasques, nourriture, vêtements... tout doit être à portée de mains. Les sacs de trail sont donc équipés d’un grand nombre de poches filet. Reste à voir quelle disposition convient le mieux.

le Sac de rec H ange

• Pour le Grand Raid, ils sont mis dans les camions au départ à Saint-Pierre, puis ils sont acheminés par l’organisation sur trois sites différents (Cilaos, Ilet Savannah et La Redoute). Les participants au Trail de Bourbon peuvent les déposer à Cilaos pour les récupérer à Ilet Savannah et à La Redoute. Ceux de La Mascareignes le laisseront à Grand Ilet pour le retrouver à l’arrivée à Saint-Denis (La Redoute). Ces sacs ne doivent pas peser plus de 5 kg, et ne contenir aucun objet de valeur. Ils sont précieux à l’arrivée sur les zones de ravitaillement, permettent de changer d’équipement et de retrouver du même coup une plus grande fraîcheur. Les navettes offrent aussi le loisir de se délester de ses affaires sales ou mouillées, et du poids qui va avec. Elles vous attendront à l’arrivée à La Redoute, pendant que le coureur affronte le reste du parcours.

équipement Spécial grand raid 18

DÉPARTEMENT, partenaire incontournable du Grand Raid

Près de 70 % du tracé du Grand Raid traverse le domaine forestier départemento-domanial et départemental. Le Département est donc le partenaire premier de cette course depuis son origine. Pour être prêts le jour « J », et offrir à nos sportifs les meilleures conditions possibles, nos sentiers font l’objet d’une attention constante et d’un travail assidu.

Au-delà de ces quelques jours de fréquentation exceptionnelle, c’est tout au long de l’année que le Département s’implique pour entretenir et préserver près de 900 kilomètres de sentiers avec ses gestionnaires dont le principal, l’ONF (Office National des Forêts).

1,5 million de visiteurs les arpentent chaque année, ravis de cette immersion en plein coeur de la nature réunionnaise.

Le Département facilite le retour de la course sur le massif du volcan

Depuis 2013 le Grand Raid, véritable vitrine pour notre patrimoine naturel, ne traverse plus la zone du volcan. C’est pourquoi notre Collectivité a récemment mis en œuvre 3 nouveaux itinéraires permettant de relier le volcan depuis la commune de Saint-Joseph. Ces investissements d’un coût total de 290 000 €, permettent depuis l’édition 2017 aux coureurs du Zembrocal trail de retrouver les pentes du volcan.

En permettant de rejoindre les villages de la Plaine des Grègues et de Grand Galet, par le franchissement de la rivière des Remparts et la rivière Langevin, la création de cet itinéraire s’inscrit aussi plus largement dans une logique de développement éco-touristique.

« J’en appelle à la citoyenneté et à l’éco-responsabilité de tous, durant le Grand Raid bien sûr, mais surtout au quotidien, pour que nos milieux naturels restent intacts ! »

LE
5 M€ sont consacrés par la Collectivité chaque année pour l’entretien et l’aménagement des sentiers.

Le stade de La Redoute et son vi LL age

La vraie déLivrance !

Le week-end du Grand r aid, on L’appe LL e aussi L e stade de La d é L ivrance. La stade de La r edoute à s aint- d enis tient une p L ace à part dans L e cœur des concurrents des quatre courses. La r edoute, c’est L’arrivée ou L e retour à une vie norma L e, L es retrouvai LL es avec L es proches et L a satisfaction d’avoir terminé. c haque finisher G arde un souvenir particu L ier du stade de La r edoute.

Mais, c’est souvent d’abord, un premier contact avec la course et avec l’organisation, après l’accueil à l’aéroport pour les participants venus d’ailleurs. Et même si la remise des dossards a désormais lieu à Saint-Pierre dans les jardins de la mairie, presque tous les coureurs ressentent le besoin de venir s’imprégner du stade où se tient l’arrivée, le grand objectif pour beaucoup. En 13 ans de service, le responsable du site d’arrivée, Serge Valgresy, l’a vu considérablement évoluer. “ C’est sûr qu’il a au moins doublé de volume. ” Pourtant tout doit être prêt dès le jeudi, avant le passage de la commission de sécurité et les tests de sont le lendemain. Lors de ces quatre jours peu ordinaires, le stade de La Redoute fait le plein de coureuses ou coureurs, et aussi le plein de spectateurs en tout genre. La course draine son grand peloton. Les

familles des 6 000 coureurs et les équipes d’assistance, les nombreux partenaires présents au village et l’énorme masse de curieux de cette course mythique, le stade de La Redoute accueille chaque année la foule des grands jours. Car les quatre courses au programme arrivent au même endroit, à des horaires différents, et parfois un peu maillées en fonction des performances des uns et des autres. Ce sont ainsi près de 15 000 personnes qui fréquentent le site lors des quatre jours de course, avec des pics à 5 000, et entre 300 et 2 000 personnes sur le site en permanence. “

Le village d’arrivée doit être à la hauteur de l’événement, lance Serge Valgresy. Aussi nous sommes là 24 heures sur 24. Il y a toujours quelque chose à faire, ou à discuter avec un bénévole, échanger avec un coureur ou un spectateur ”.

Le village d’arrivée voit sa vie se créer grâce à tous les partenaires de l’épreuve, et surtout grâce aux 200 bénévoles qui oeuvrent dans des domaines divers et variés, durant quatre jours et trois nuits. “ Il faut le rendre vivant et agréable visuellement, poursuit Serge Valgresy. Mais ce n’est pas toujours facile car nous sommes dans une zone où il y a des riverains. On ne peut pas se permettre de mettre de la musique tout le temps. C’est donc des fois difficile, surtout au plein milieu de la nuit ”. Pour l’équipe de bénévoles, il faut essayer de faire vivre l’endroit en permanence, jusqu’à l’arrivée des derniers courageux le dimanche après-midi. Des rotations sont ainsi prévues pour assurer une présence continuelle. “ Les bénévoles, ce sont des pépites, clame Serge Valgresy en nous racontant aussi les temps nécessaires incroyables parfois pour certains coureurs, entre la Grande Chaloupe et La Redoute. “ Et donc lorsque les familles arrivent sur le stade, elles ne savent pas pour combien de temps elles sont là. L’arrivée de leur coureur peut prendre quatre heures, ou bien huit. Alors il vaut mieux que le village d’arrivée soit agréable ! ” La Redoute, c’est aussi l’endroit où ceux qui ont abandonné viennent et se retrouvent, l’endroit où ceux qui lâchent prise à Cilaos sont

Le stade de La Redoute en bRef...

• Le poste de l’arrivée au stade de La Redoute, s’ouvre avant même le départ de la course. Le PC médical et le PC course sont activés dès le jeudi, alors que le poste demeure ouvert jusqu’à l’arrivée du dernier, et une heure et demie après. Le temps d’attendre les derniers serre-fils et d’être certains qu’il ne reste personne sur le parcours.

rapatriés par les navettes de l’organisation pour retrouver des familles parfois dans l’attente et qui ont besoin d’être rassurées. Un autre rôle pour Serge Valgresy et son équipe, dans plusieurs langues puisque les étrangers sont de plus en plus nombreux à venir, et si besoin dans la langue de signes ou avec des dessins, l’important restant de communiquer.

La Redoute, c’est aussi le stade qui contribue le plus au rayonnement du Grand Raid.

Aujourd’hui tout trailer se doit de passer par La Réunion, et la plupart des images du Grand Raid que l’on voit à l’autre bout du monde sont celles de l’arrivée. Le stade de La Redoute, c’est

ses pLus et ses M oins

surtout l’arrivée, LA récompense. Il est aussi célèbre pour toutes ces photos prises à l’arrivée, et qui trônent sur les bureaux de nombreux finishers. La Redoute, c’est la fin du calvaire pour beaucoup, le soulagement, la délivrance, une grande joie aussi et une énorme émotion, en famille, en couple ou avec tous les amis qui ont fait le déplacement. Pour Serge Valgresy et toute l’équipe de bénévoles, il s’agira alors de faire disparaître toute trace du passage du Grand Raid sur le stade de La Redoute, dans ses alentours et aussi sur sa pelouse elle aussi choyée. Et il s’agira aussi déjà, de commencer à songer à la prochaine édition.

d’un week-end de g rand r aid

Le moment bof : Je n’aime pas trop être devant et là, je n’ai pas trop le choix. Je ne peux pas me cacher car il y a beaucoup de choses à organiser, avec les médias ou les partenaires. Il faut positionner tout le monde pour l’arrivée du vainqueur. C’est le moment le plus important médiatiquement, mon but est maintenant qu’il y ait davantage de monde pour l’arrivée de la première femme.

Le bon moment :

C’est un peu plus tard, quand la masse commence à arriver. Après les 500 premiers qui passent la ligne en ordre clairsemé, les suivants arrivent par cinq, par dix, ou au sein d’un joli peloton enthousiaste. Je suis réjoui de voir tous ces anonymes à l’arrivée, ils sont contents d’être là et retrouvent la famille, ce sont des émotions très fortes. J’aime aussi assister à l’arrivée des associations, notamment Run Handi Move.

se Rge Va Lg Resy, Le ga Rdien du tempL e

• Il a certes usé quelques crampons sur cette pelouse dans un passé pas si lointain, mais c’est surtout pour le Grand Raid que le stade de La Redoute est son jardin préféré depuis treize ans. Serge Valgresy est le responsable du site de l’arrivée du Grand Raid. Le travail est énorme, d’un stade qui d’un coup ressemble à un village, à la gestion de ses abords et de la route qui y mène, pour les secours par exemple. L’homme au chapeau aime se faire discret, et il est aidé dans cette tâche par 200 bénévoles. “ J’ai toujours eu mon chapeau, c’est mon clin d’oeil à la culture créole et on me reconnaît souvent grâce à lui ”. Son traditionnel couvre-chef l’aide aussi à camoufler sa grande sensibilité. Car des histoires et des émotions, il en a vécu sur ce site et il en raconte certaines avec une larme à l’oeil. Le Grand Raid, il connaît aussi puisqu’il s’est aligné au départ à quatre reprises, avec trois arrivées à La Redoute. “ J’ai du abandonner une fois à cause d’une déchirure musculaire. Et quand on a vécu ça, on sait davantage ce que les participants attendent de la zone d’arrivée, et ce dont ils ont besoin ”. Serge Valgresy connaît la vie du trail et l’apprécie, sans niveau social et tous unis dans l’effort. Des valeurs qu’il tente sans cesse de mettre en avant sur le village, avec toujours autant de passion.

organisation Spécial grand raid 20
200 bénévo L es pour une présence perM anente !

DE VILLE EN VILLE !

Lors du Long week-end du grand raid, c’est toute La réunion qui vit autrement. Les médias sont mobiLisés et offrent ce coup de projecteur sur L’ensembLe de L’îLe, et sur certaines de ses communes en particuLier. partout sur Le parcours, Les services municipaux sont soLLicités, pour que Les coureurs se sentent Le mieux possibLe. c’est Leur façon de participer, à saint-pierre ou ciLaos notamment où Le grand raid demande une mobiLisation généraLe.

SAINT-PIERRE :

A l’ASSAu T d ES c I m ES

Saint- pierre, la capitale du s ud, accueille le départ de la d iagonale des fous depuis 2013, ce sera donc la septième fois que le boulevard Hubert d elisle sera envahi de l’immense peloton du g rand r aid. u n événement pour la ville, et aussi un travail énorme réalisé par o ffice des sports et du temps libre de la ville de s aint- pierre.

s on directeur b ertrand Lorion se réjouit de cette étroite collaboration avec l’association g rand r aid. “ n otre travail est de faire en sorte que l’association se retrouve dans les meilleures conditions possibles. m aintenant nous sommes rodés et tout va très bien. ”

a près l’événement en octobre, un débriefing se tient en fin d’année, alors que la première réunion de travail pour l’édition 2019 s’est tenue en mars dernier.

L’organisation et l’équipe de b ertrand Lorion se retrouvent ensuite en juillet.

“ e t à partir du mois d’août, le travail devient plus dense, lance ce dernier. i l y a alors trois piliers, la ville de s aint- pierre pour la logistique et les animations au départ, l’o ffice du tourisme intercommunal du s ud pour toutes les animations sur le boulevard, et bien sûr l’association g rand r aid ”.

Le départ à s aint- pierre semble avoir donné au g rand r aid une envergure supplémentaire. La capitale du s ud joue franchement le jeu et en tire des répercussions positives. “ La fréquentation des hôtels ou des restaurants dans le s ud montre l’engouement, comme l’ambiance qui se crée déjà la veille du départ, lors de la remise des dossards ”.

celle-ci se déroule dans les jardins de la mairie de s aint- pierre le mercredi. “ c ’est une vraie dynamique qui s’installe dans le centre-ville comme dans toute la commune. e t il y a bien sûr toute cette couverture médiatique ”.

Le soir du départ, ce sont près de 15 000 personnes qui fréquentent le boulevard Hubert- d elisle, et près de 30 000 spectateurs sont dispersés sur l’ensemble du parcours, jusqu’au d omaine vidot à m ontvert, où sera donné aussi le départ du relais Zembrocal. Fred Liron

d é PART Au TRo ISI èm E Pylô NE !

ce départ 2019 se déroulera sur le même schéma que l’année passée. il sera donné “ au troisième pylône après le rond-point ”, précise bertrand Lorion, avant de déambuler sur tout le boulevard Hubert-delisle pour rejoindre le pont de terre-sainte. sur ce parcours seront éparpillés une quinzaine de points d’animations, avec de nombreux concerts, des ateliers sportifs, danse ou maquillage, comme une animation lumineuse sur le port et la base nautique près de l’entrée de terre-sainte. Le service culturel et l’office du tourisme sont les maîtres d’oeuvre de ces animations. une cinquantaine d’employés municipaux prêtent leur concours, tout comme une centaine de bénévoles venus d’une dizaine d’associations saint-pierroises. “ Les restaurateurs ou les camions-bars mettent aussi leur touche personnelle, et cela fait une superbe ambiance. un événement comme celui-là, c’est très excitant, poursuit bertrand Lorion.

c’est ce qu’on préfère même s’il y a beaucoup de pression. Le principal est d’être prêt le jour j, à l’heure H et la veille du départ, c’est la journée qui nous réserve le plus de travail ”.

Les organisateurs ont souhaité cette année, une animation musicale un peu plus feutrée. entre le séga du podium béton au départ, et tout le long du boulevard, il s’agira davantage d’une musique d’ambiance. dans l’apport logistique de la municipalité, ce sont près de 600 barrières et une cinquantaine de chapiteaux qui sont utilisés.

“ c’est une journée particulière pour toute la ville de saint-pierre, termine bertrand Lorion. Le grand raid est une aubaine pour les associations locales comme pour toute la municipalité. et je sens cet engouement dans mon équipe. tout le monde est passionné, et tout le monde à La réunion, connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui prend le départ de la compétition. ”

La tension ne retombe finalement que le jeudi après 22 heures, une fois que l’ensemble du peloton s’est évanoui dans la nuit saint-pierroise, pour se lancer à l’assaut des pentes du volcan. c’est alors l’heure d’un démontage immédiat. en effet il faut rendre le plus vite possible, le boulevard Hubert-delisle et les rues adjacentes à la circulation.

CILAOS : H ALtE RépARAtRICE

Et D épARt Du tRAIL DE BOu RBON

cilaos est un incontournable lors du weekend du grand raid, un endroit important où se conjuguent plusieurs événements. pour les participants du grand raid, c’est une halte bienvenue, un poste où on prend un peu plus de temps qu’ailleurs. Les kinés sont là, la famille aussi pour un ravitaillement plus personnalisé, et le camp installé sur le stade peut permettre cette petite sieste réparatrice, avec un réveil assuré dans la douceur. à cilaos, les concurrents trouvent aussi leur sac de rechange. des affaires toutes propres, parfois un petit plaisir caché au fond du sac. de cilaos il vaut mieux repartir tout neuf, requinqué et prêt à affronter toute la deuxième partie de l’épreuve, en commençant par la traversée du cirque de mafate. c ’est aussi là que se pose la grande question, suis-je prêt à affronter mafate, là où personne ne pourra venir me chercher avant la remontée du maïdo ? à cilaos, on peut encore trouver une voiture pour rentrer. pour ceux qui se sont engagés sur le trail de bourbon, c’est l’endroit du départ. “ Le poste du grand raid ferme le vendredi à 18 heures, le départ du trail de bourbon est fixé à 21 heures. alors c’est l’effervescence mais ça nous laisse le temps de nous préparer ”, explique gérard dijoux, l’élu adjoint aux sports de

la ville de cilaos. situé légèrement avant la mi-course, le poste de cilaos attend les meilleurs gran matin vers six heures, et le gros de la troupe à partir de la fin de la matinée. “ et il y a en même temps la fête des Lentilles, alors ça fait beaucoup de monde dans le cirque ”, poursuit-il en semblant s’en réjouir. oui tout se passe très bien mais c’est une semaine de travail intense. il faut aussi gérer les approvisionnements par hélicoptère vers les postes du trail de bourbon, en tentant d’anticiper constamment une éventuelle mauvaise météo ”.

La ville met ainsi à la disposition de tous les concurrents l’ensemble de son complexe sportif, y compris la piscine, ainsi que sa salle des fêtes. “ L’ensemble de l’apport logistique avoisine les 30 000 euros, mais il y a aussi beaucoup de bénévoles envoyés par l’association ou venant de la ville.

en tout, on peut compter sur une quarantaine de bénévoles ”.

et pour que tout se passe au mieux, il faut aussi compter sur une rn5 dégagée. “ La région nous a fait une superbe route, avec un gros investissement, se réjouit gérard dijoux. elle n’est encore que provisoire mais elle nous rend un grand service en ce week-end de très forte affluence sur cilaos ”.

FAVORIS
© david chan © yann huet Spécial g RAND RAID 21
© yann huet © yann huet

CARNET DE VOYAGE CANADA GRAND RAID

LE grand raid s’EXportE

L’année précédente, deux membres du c omité d irecteur s’étaient déjà rendus au j apon ( t okyo) pour faire L a promotion du Grand r aid. L’expérience s’est renouve L ée avec cette fois L e Québec comme destination.

En effet, le comité directeur du Grand Raid a renouvelé l’opération séduction en envoyant trois émissaires, au Canada cette fois. Jean-Louis Barbier, coordonnateur du Grand Raid, Eric Domitien, le responsable des bénévoles, et Denis Boulle, le directeur de course, ont donc rendu visite à nos cousins Canadiens, les Québécois. Ce voyage fut préparé conjointement par le Grand Raid et Business France, l’agence gouvernementale au service de l’internationalisation des entreprises françaises, et les membres du Grand Raid tenaient à souligner le professionnalisme et la qualité du travail accompli. Les trois ambassadeurs réunionnais ont donc séjourné à Montréal durant une semaine avec un objectif clair, sensibiliser des compétiteurs domiciliés à des milliers de kilomètres et amoureux du trail à La Réunion et de son Grand Raid. Leur donner envie de venir user leurs chaussures sur nos sentiers, élargir pour tous l’espace des découvertes et affirmer les échanges, les membres du comité directeur du Grand Raid ont multiplié les rencontres avec les acteurs locaux de ‘’la course en sentier’’, comme ils appellent là-bas le trail.

gin est certainement le mieux placé pour donner envie de venir courir à La Réunion. C’est un ultra-marathonien Elite, conférencier, ambassadeur et chroniqueur du sport, et il possède en effet des origines réunionnaises.

Autre particularité locale, le mot ‘’trail’’ n’a pas la préférence des Québécois, étant d’origine anglaise. Ils préfèrent lui substituer le terme de « course en sentier ». Et par ailleurs, l’expression ‘’course non stop’’ devient ‘’course par étapes. ’’ Le souci chez les interlocuteurs québécois d’être français francophones se fait sentir, comme la volonté de l’utilisation d’un vocabulaire le plus juste et le plus français possible.

Les rendez-vous avec le monde du trail ont permis aux Réunionnais de retrouver notamment Vincent Champagne, le rédacteur en chef de Distance +, le magazine québécois de la course en sentier ; Cédric Laffont qui est un importateur et un distributeur spécialisé dans la vente de vêtements techniques et accessoires de sport ; Fabrice Vaxelaire et Olivier Le Mener, respectivement représentant du club de Trail de Montréal et organisateur du Trail Académie ; ou encore Gilles Poulin, l’organisateur d’événements UltraDon.

Parmi les autres rencontres, Florent Bou-

inscriptions

Et comme au Japon, les membres du comité directeur du Grand Raid ont relevé le souci des organisateurs d’effacer toute trace de leur passage dans les sentiers. Cette attitude commune devra s’imposer aux compétiteurs et aux accompagnants, et donc au public. C’est le cas dans les immensités du Canada, le deuxième pays du monde en superficie, c’est le cas aussi sur notre île aux petits deux mille cinq cents kilomètres carrés. Autre grand moment du périple québécois vécu par les représentants du Grand Raid, une invitation à un cocktail de réseautage à la Résidence de Madame Catherine Feuillet, consule générale de France à Montréal. A cette occasion, un maillot de la course lui fut remis et elle l’enfila aussitôt, alors que la bande dessinée du Grand Raid lui était offerte par Fabrice Cifre.

Ensuite lors d’une conférence de presse organisée par le Québec Méga Trail, une convention de partenariat fut signée entre les deux organisations . « La finalité de ce rapprochement entre des organisations dont l’une est dans l’hémisphère Nord et l’autre dans l’hémisphère Sud est d’adjoindre à l’une comme à l’autre une connotation internationale », se réjouissaient les membres de l’association Grand raid, comme ceux du Québec Méga Trail.

L Es dat Es important Es

av Ec m arc L E vy

Les inscriptions pour L e Grand r aid sont terminées, à ce jour près de 2 900 coureurs et coureuses sont inscrits.

Lorsque des désistements surviennent, ils sont comblés par des places offertes aux partenaires, qui ont toujours quelques prétendants qui n’ont pas été heureux au tirage au sort. Ces désistements peuvent être remplacés jusqu’au 31 août. Ensuite, ce n’est plus possible et l’organisation ne prend plus personne. Les désistements ne sont alors plus remplacés pour des questions d’organisation, mais aussi à cause d’un temps de préparation pour les coureurs qui devient limité.

Depuis le 1er juin, tous les concurrents peuvent envoyer leur certificat médical et ils doivent le faire avant le 15 septembre pro-

Un E vingtain E d E participants canadi E ns

Le Grand Raid souhaite logiquement inciter les compétiteurs anglophones également, à se rapprocher de lui. C’est ainsi que l’association Grand Raid offrira à la première et au premier Réunionnais de la Diagonale des fous au classement scratch, et en fonction de leurs disponibilités, un billet d’avion pour aller participer au QMT (Québec Méga Trail). L’association QMT prendra à sa charge l’hébergement en demipension durant une semaine, ainsi que les frais d’inscription.

De son côté, l’association Québec Méga Trail a pris l’engagement d’offrir à la première et au premier du classement scratch du QMT, une course de 110 kilomètres, et là encore en fonction de leurs disponibilités, un billet d’avion pour venir participer au Grand Raid de La Réunion la même année que sa victoire

au QMT. Le Grand Raid prendra à son compte les frais d’hébergement et d’inscription. Les représentants de l’association du Grand Raid ont retenu de ce voyage le sentiment d’une grande fraternité entre des gens passionnés de sports nature, doublée d’une volonté de se retrouver sur des sites aussi différents que possible. Pour la quasi-totalité des participants, le trail est une source de découverte, de rapprochement et de communication exceptionnelle. Le comité directeur de l’association Grand Raid n’entend pas en rester là et projette déjà pour 2020 une nouvelle escapade, et de nouvelles occasions de faire parler de La Réunion, et du Grand Raid, en des termes flatteurs. Et comme les fruits de cette aventure québécoise, une vingtaine d’inscrits en provenance du Canada participeront à l’édition 2019 du Grand Raid !

chain. En retour, il recevront un mail de l’organisation avec l’attribution de leur numéro de dossard et ils seront inscrits après la validation des points exigés pour le Grand Raid et le trail de Bourbon. Chaque trailer doit ensuite s’assurer que l’organisation a bien réceptionné le document, soit par retour de mail de l’organisation, ou en consultant la liste des inscrits. Passé la date du 15 septembre, plus aucun certificat médical ne sera accepté et l’inscription sera annulée. Pour les heureux élus, la remise des dossards se déroulera le mercredi 16 octobre dans les jardins de la mairie de Saint-Pierre.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, il reste encore des places pour le Trail de Bourdon et le relais Zembrocal. Ainsi la possibilité de s’inscrire demeure jusqu’au 31 août, sauf si le quota de participants est atteint avant. Pour les raideurs ou raideuses qui n’ont pas eu la chance d’être tirés au sort pour la

participation à La Diagonale des Fous ou à la Mascareignes mais qui souhaitent tout de même participer à l’aventure, c’est possible. Vous pouvez le faire avec un dossard solidaire, en vous engageant auprès de l’association

Imagine for Margo – Children without Cancer en collectant des fonds pour la recherche contre le cancer des enfants. L’association

Imagine for Margo mobilise les acteurs de la recherche et collecte des dons afin d’accélé-

rer la recherche européenne contre le cancer des enfants. Elle mène également des actions pour sensibiliser à la cause et pour améliorer le bien-être des enfants malades.

Contactez l’association ‘’Imagine for Margo’’ à l’adresse : evenements@imagineformargo.org, qui vous expliquera la marche à suivre pour ouvrir votre collecte. Faitesvite, le nombre de dossards solidaires est restreint !

“ ‘’Trail’’ ou ‘’course en sen T ier’’ ”
promotion Spécial grand raid 22

pour la plus mythique des courses de montagne.

Saint-Pierre, capitale des grands événements.

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