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antoine guiLLon ses conseils diététiques d’avant-course
An T o I ne G UILLon AIM e LA PR é CISI on, e T C e LL e q U ’ IL M e T à PR é PAR e R S e S
T e MPS de PASSAG e e ST
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AUSSI P o I n TU e q U e C e LL e q U ’ IL APP o RT e à S on ALIM en TATI on d’AvA n T -
C o URS e. Son PALMAR è S
PLAI de P o UR LUI , d A n S L e vainqueur de l’épreuve en 2015, constamment aux avant-postes depuis de nombreuses années, Antoine Guillon n’a tout simplement jamais abandonné lors d’un Grand Raid. Une performance hallucinante qui tient aussi dans cette précision dans la préparation des épreuves. Toujours à l’arrivée, Antoine Guillon se trouve rarement en proie à des problèmes digestif, il nous livre quelques uns de ses conseils pour aborder la dernière ligne droite avant le départ. des conseils qui pour lui sont vite résumés puisqu’ avec l’expérience de nombreuses années de compétition, l’amour de sa discipline et du style de vie qui va avec, il n’a plus besoin du moindre protocole. “ J’y prête en effet de moins en moins d’attention. La machine est rodée et j’ai ma ligne d’alimentation à base de féculents et d’un bon équilibre. Ce schéma fait partie de ma vie. ”
G RA nd R AI d no TAMM en T.
“
Se méfier deS pâteS ”
“ La dernière semaine, ce qui compte avant tout, c’est de faire les recharges glucidiques pour l’énergie, plutôt que de manger des pâtes comme on peut souvent l’entendre dire. Je conseille plutôt de prendre du riz ou du quinoa et de varier un peu les céréales ”.
Selon le vainqueur du Grand Raid 2015, l’autre piège des pâtes vient de leur cuisson. “ C’est pour ça qu’il est préférable de les éviter avant la course. Car si elles sont un poil trop cuites, elles deviennent des sucres rapides et du coup, ne constituent absolument plus des recharges énergétiques, contrairement à ce qu’on pourrait penser ”.
La base est ici posée par Antoine, qui insiste aussi sur les bénéfices des apports en protéines. “ Il faut continuer avec les protéines, c’est important. Alors quand on est à six, cinq, ou quatre jours de l’épreuve, on peut prendre des protéines végétales comme les lentilles, des poids ou des fèves, ce genre de légumineuses. on peut y associer de la viande blanche et du poisson ”.
“ Par contre, on évite les légumineuses à partir de trois jours de l’épreuve car c’est assez riche en fibres et on peut avoir des problèmes ”. Les légumineuses, ce sont ces plantes dont les fruits sont contenus dans des gousses. elle sont riches en amidon, le glucide des végétaux. Il peut s’agir de lentilles, de poids, des nombreuses variétés de haricots ou de fèves.
Antoine Guillon poursuit sur les légumes dont on peut disposer à volonté. “ on ne se prive pas de légumes. La seule chose, c’est que la veille de l’épreuve ou deux jours avant, on évite de consommer trop de légumes crus, on les préférera plutôt cuits. C’est la même chose pour les fruits, il faudra plutôt privilégier les compotes à la fin, plutôt que les fruits frais. C’est encore plus vrai la veille de l’épreuve ”.
e n courS e, patate douce et S emoule au chocolat
“ Pendant l’épreuve, je conseille d’éviter de trop forcer sur les sucres, barres ou gels énergétiques. ” Antoine Guillon n’aime pas les gels, et il le dit. “ Moi je n’en prends jamais pendant les épreuves, je prends plutôt de la patate douce, j’emporte une poche avec du riz et surtout pour se faire plaisir en même temps, de la semoule au chocolat. on peut aussi préférer aux gels des nougats ou des pâtes de fruits. Il faut éviter tout ce qui va créer des sautes de glycémie. Surtout qu’il fait chaud, et plus il va faire chaud et plus vite on va saturer en sucre. Le dernier point, c’est l’hydratation. Il est capital de bien s’hydrater tout au long de l’épreuve, et aussi les quelques jours précédents. Surtout les deux ou trois jours juste avant le départ, et tout se passera bien ”.
a ntoine Guillon et le tour de l’ i le
on ne présente plus Antoine Guillon sur l’île de La Réunion. C’est un amoureux de l’île et il vient d’y établir un nouveau record, avec le Tour de l’Ile pédestre réalisé en 20 heures et 38 minutes. Son périple s’est déroulé le samedi 22 juin avec un départ du Barachois à Saint-denis à 15 heures, pour un retour au même endroit le dimanche 23 à 11h38, avec un nouveau record de 20h 38mn et 10ses sur une boucle dans le sens des aiguilles d’une montre de 212,3 km, et avec un dénivelé positif de près de 2 000 mètres. Le record précédent datait
Le pL anning d’a L iment
Pour bien manger et se préparer efficacement, beaucoup de possibilités. Chaque cas est particulier. Tout doit donc être individualisé, et tout commence par un bilan sanguin. La diététicienne et nutritionniste du sportif Soizic Coudière, souhaite ainsi mettre à jour d’éventuelles carences qui peuvent nuire à la santé et à l’entraînement. Mais ensuite, il n’y a pas d’aliment idéal, il n’existe pas. “ Un peu de tout et de tout assez ”, raconte t-elle.
L’important pour un coureur en phase d’entraînement, et encore davantage en course, tient dans la connaissance de soi et dans la notion de plaisir. “ Il faut trouver les aliments et les boissons qui correspondent à chacun, à l’entraînement comme en course. Selon le goût, la composition, il faut essayer d’alterner les plaisirs et prendre le temps d’analyser ses sensations, de voir si on se sent bien avec telle ou telle boisson ou s’il faut privilégier cet aliment à un autre ”. Rien ne vaut l’alternance et tout tient aussi dans les expériences en course. Parfois un coureur se sent très bien les cinq premières heures de course, et beaucoup moins bien après. Le travail est alors de comprendre pourquoi et voir ce qu’il est possible de faire pour continuer à être compétitif, manger, boire ? Les sorties longues servent ainsi à savoir quant il est bon de manger, du salé ou du sucré, dans le but principal de lutter contre les troubles alimentaires pendant les entraînements et durant la course. Rien ne vaut l’expérience, et le travail de Soizic qui peut aussi s’attacher à rentrer dans les détails en étudiant le profil de la course, et en gérant les dénivelés pour savoir quant il faut manger ou pas.
Au fil des mois, Soizic Coudière et son coureur affinent un planning d’alimentation, un outil de choix pour la course. “ Il sert à planifier l’alimentation dès le départ et jusqu’à l’arrivée, afin de savoir ce que l’on met dans les sacs de ravitaillement. Il faut avoir juste la quantité nécessaire dans le sac, pour éviter de porter de trop mais surtout pour ne pas en manquer. ” Ce planning a aussi un côté psychologique et rassurant. Il évite au coureur de se poser trop de questions durant la course. “ L’objectif est qu’il ait juste à courir et marcher, à réserver son énergie, et à éviter de réfléchir pour garder tout son potentiel juste pour avancer ! ”
Soizic Coudières précise que ce planning est d’abord à préparer par le coureur, en fonction de décembre 1997 et appartenait au Cafriplainois Jacky Murat en 21h20.
“ voilà longtemps que ce projet me trottait dans la tête. C’est complètement différent et cela permet de se renouveler un peu et d’apporter de la motivation”. Antoine Guillon entre ainsi avec ce nouveau record, un peu plus encore, dans l’histoire de La Réunion. F.L.
antoine Guillon et le Grand raid
2007 : 2e derrière Thierry Chambry (ex-aequo avec Christophe Jaquerod)
2008 : 4e
2009 : 3e
2010 : 2e derrière Kilian Jornet
2011 : 4e
2012 : 2e derrière Kilian Jornet

2013 : 4e
2014 : 12e
2015 : Vainqueur en 24h41’50’’ devant Sébastien Camus et Freddy Thevenin
2016 : 2e derrière François d’Haene
2017 : 2e derrière Benoit Girondel
2018 : 4e de ses temps, du profil du terrain, des ravitaillements personnels possibles, et surtout de son choix d’alimentation. ensuite, le diététicien vérifie si la quantité et la qualité de ce qu’il a prévu, répond bien à ses besoins énergétiques et ses besoins en vitamines et en minéraux.