"Fénwar i fann zékli, Zékli i fann fonnkèr - La rupture engendre les fragments, Les fragments engendrent la poésie", titre de mon mémoire de fin d'études en Design Produit, renvoie à la condition poétique et discontinue de la culture orale des territoires créolophones, et plus précisément ici de l'Océan Indien. Originaire de l'île de la Réunion, je grandis avec un imaginaire collectif valorisant l'extérieur vis à vis de l'intérieur, engendrant une rupture avec ma culture et mon identité. Cette dernière est poésie, au chant des contes et fonnkèr, elle est matrimoine, déclarée d'entre les seins de nos nénènes, matantes et mères.
Mais si la rupture engendre les fragments, la transmission n'est pas morte. Elle demeure, en misouk, au creux des varangues. La culture créole ne s'est pas effacée, elle est parcellaire. Et si entre ces fragments demeure le vide, nous cherchons à le combler par nos poésies insulaires. Par nos fonnkèr.