Paracontact_4_2020_f

Page 50

GROS PLAN

À VOS CÔTÉS

Compétence et passion Depuis sept ans, Sarah-Maria Kaisser représente les droits des paralysés médullaires à l’Institut de conseils juridiques (ICJ). Gabi Bucher

Peu avant 8 heures, Sarah est attablée au restaurant du CSP devant son ordinateur. Lors d’une «journée monstre» comme celle-ci, chaque minute compte, dit-elle en riant. Car notre sympathique avocate a le rire facile et c’est sur le même ton qu’elle me raconte comment elle est arrivée à l’ASP. Pendant son stage au tribunal de Bienne, elle tapait le procès-verbal d’une audience. Le chef de l’ICJ de l’époque, Michael Weissberg, était alors l’avocat de l’une des parties. «Après le procès, il est venu me demander si je savais qu’il cherchait une avocate. Je lui ai répondu que non.» «Eh bien, à présent vous le savez», a-t-il répliqué avant de lui indiquer l’offre d’emploi. Il l’a donc débauchée de la salle d’audience, avant même qu’elle ait passé ses examens du barreau. Un agenda plein à craquer Michael Weissberg a dû sentir que Sarah était une personne engagée et dynamique, 50

qui défendrait avec passion les droits de ses clients. «Les journées comme aujourd’hui sont celles que je préfère», confie-t-elle. Elle discutera d’abord des nouvelles admissions dues à des accidents avec Cordula Ruf, cheffe du conseil social du CSP. «Je me fais ainsi une première idée des cas où il pourrait y avoir des problèmes juridiques.» Puis les conseils aux patients se succèderont, au rythme d’un par demi-heure. Il y en a douze aujourd’hui, ce qui ne laisse pas beaucoup de marge. «Mais à la fin de ma journée de travail, je sais que j’aurais aidé certains paraplégiques en leur ôtant de la pression et du stress.» Un thème majeur pour les nouveaux patients hospitalisés suite à un accident est la question de la responsabilité. «Si je constate que l’accident a probablement été causé par leur faute, je contacte directement le ministère public.» Et ce, afin de clore l’affaire, car selon le code pénal, il est possible

d’abandonner les poursuites contre l’auteur des faits si celui-ci est si lourdement affecté par les conséquences de son acte qu’une condamnation serait déraisonnable. Or la paralysie médullaire est, de fait, une lourde conséquence. «Si un tiers est impliqué, nous déposons plainte contre lui, d’abord dans le cadre d’une procédure pénale, puis auprès de lui et de son assurance.» Le contact personnel est fondamental. «C’est aussi ce que j’aime dans mon métier. Je rencontre des gens de tous âges et de tous horizons. Ils sont reconnaissants pour notre travail. C’est très agréable.» Un large spectre Aucune journée ne se ressemble. Outre les conseils mensuels à Nottwil, l’ICJ propose des consultations au REHAB Basel, à la Clinique Suva de Sion et à l’Hôpital Balgrist de Zurich. Il y a aussi des visites à domicile. Le travail de bureau est vite chronophage. «Rien que de lire mes courriels le matin me prend une heure.» Si elle peut répondre aussitôt à certains, d’autres lui demandent souvent des recherches juridiques. L’éventail est énorme: clarifications du droit de la responsabilité civile, procédures d’assurance sociale, procédures pénales, etc.

Sarah referme son ordinateur portable, le temps presse, les clients attendent. «J’aime quand ça s’agite comme ça», lâche-t-elle en riant avant de s’en aller.

Paracontact I Hiver 2020


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.