Paracontact Été 2025

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Quiconque se voit confronté à une paralysie médullaire, que ce soit à la suite d’un accident ou d’une maladie, doit réinventer sa vie. Les échanges entre personnes ayant les mêmes préoccupations et leur solidarité mutuelle aident à s’orienter et sont les piliers des clubs en fauteuil roulant. En tant qu’association faîtière, nous souhaitons que ces sections soient fortes et réparties dans toutes les régions de Suisse. Néanmoins, nous avons conscience que les possibilités de s’informer, de pratiquer un sport et de rencontrer d’autres personnes concernées, sont infiniment plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a 30 ans. En outre, beaucoup de clubs peinent à mobiliser leurs membres et à pourvoir les postes.

Relever ce défi impose une approche créative, voire une nouvelle orientation comme une fusion. C’est la voie que les deux clubs en fauteuil roulant tessinois ont décidé de prendre. Il n’y a désormais qu’un seul CFR au Tessin, le Gruppo Paraplegici Ticino. Dans l’interview des pages 44 à 47, les responsables expliquent comment est née l’idée de ce mariage et en quoi celui-ci est «Conjuguons nos forces»

bénéfique aux membres. De surcroît, ils pensent ainsi disposer d’une plus grande capacité d’influence au niveau politique.

L’ASP intensifie également son engagement politique. C’est d’ailleurs l’objectif que nous nous sommes fixés dans notre stratégie pour les prochaines années. Avec la révision partielle de la loi sur l’égalité des personnes handicapées et le contre-projet indirect du Conseil fédéral à l’initiative pour l’inclusion, les points à l’ordre du jour exigent en effet que nous soyons énergiques. Pour ce faire, nous unissons nos forces et nous engageons avec d’autres associations d’intérêts pour que chacun·e puisse participer à la vie en société de manière autodéterminée et égalitaire. Ensemble, nous pesons plus dans la balance.

Cordialement,

Édition

Association suisse des paraplégiques Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch

Rédactrice en cheffe

Evelyn Schmid

Rédaction

Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann

Traduction

Sonia Bretteville, Elvire De Tomi

Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann

Photos ASP, FSP, Adobe Stock, Murat Pelit, Vittoria La Rocca, Evelyn Lüchinger, Daniel Stirnimann, Photo mise à disposition par Jan Frei, Tobias Lackner, 3×3 Austria Basketball, Andi Gautschi, Corsin Näff, Inclusion Handicap, Swiss Paralympic/Gabriel Monnet, GPT, RT Zürich, Corinne Sägesser, Giulia Damiano

Impression

Brunner Medien AG, www.bag.ch

Dernier délai de rédaction du prochain numéro: Édition automne 2025: close Édition hiver 2025: 20.8.2025

Tirage

8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français

Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.

Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.

FÊTE FÉDÉRALE DE GYMNASTIQUE

Venez retrouver la FSP à Lausanne 8 ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S Les jalons de l’avenir sont posés 9

Soutien financier

CONSEILS VIE CHOIX DU VÉHICULE

rime avec liberté 12

Faut-il assurer

moyens auxiliaires? 15

CONSEILS JURIDIQUES

ALLOCATION POUR IMPOTENT

Quand on dépend de l’aide d’un tiers 16

MÉDECINE ET SCIENCES

VIE PROFESSIONNELLE

Comment réussir la réinsertion? 18

CONSTRUIRE

CONSULTATION

Médecine sexuelle

Le CSP de Nottwil propose désormais une consultation de médecine sexuelle.

L’offre s’adresse aux personnes paralysées médullaires et à leurs partenaires. L’objectif est de promouvoir la santé sexuelle et d’apporter un soutien dans les questions physiques, psychiques et relationnelles. Les conseils sont dispensés par des professionnel·le·s. Inscriptions via le service de neuro-urologie.

Contact paraplegie.ch/spz

NOUVEAU PERSONNEL

Marine Huegi

Avocate

En février 2025, Marine Huegi a réussi l’examen du barreau. Devenue avocate, elle défend les droits des membres de l’ASP depuis avril. Son travail, qui consiste à conseiller les gens et à les aider à faire valoir leurs droits, est très motivant. Après son diplôme de droit de l’Université de Fribourg, elle a affiné son profil professionnel avec plusieurs stages auprès de différents offices, tribunaux et cabinets d’avocats.

Bol d’air frais

Marine Huegi aime le grand air; elle est passionnée d’escalade, de course à pied et de randonnée. Depuis peu, elle s’essaie au kitesurf, un sport qu’elle adore

L’ÉCHO DES CLUBS

Le CFR Bienne au slowUp

Tobias Soder, président du CFR Bienne et membre du comité central de l’ASP a ouvert le slowUp à Morat.

Le 27 avril, la mobilité douce s’est imposée dans les rues de Morat. La manifestation proposait 33 km sans voitures et invitait à les arpenter en fauteuil roulant, à vélo ou en handbike.

Les organisateurs se sont efforcés de rendre l’événement accessible à toutes et tous, et ont fait appel à l’expertise de l’ASP. Le CFR Bienne a aussi apporté sa contribution. Lors de l’ouverture du parcours, le président du

Virginie Müller

Avocate

Virginie Müller a obtenu son brevet d’avocate en 2019. Elle a d’abord travaillé comme assistante à l’UniDistance Suisse, puis de 2020 à 2025, comme greffière à la Cour suprême de Berne et s’est principalement consacrée au droit pénal. En s’engageant à l’ASP, elle se réjouit de se plonger dans un autre aspect de la jurisprudence et d’aider directement ses mandant·e·s.

À l’affût

La Biennoise se promène souvent dans la nature. Elle adore partir en randonnée et observer les oiseaux et autres animaux. Et elle a toujours un bon livre sous la main.

club et membre du comité central Tobias Soder a souligné l’importance des manifestations inclusives de ce genre. Une délégation de membres du club a ensuite parcouru une partie de l’itinéraire.

La Fondation suisse pour paraplégiques était elle aussi présente avec un stand pour sensibiliser la population à la paralysie médullaire. Celles et ceux qui le souhaitaient pouvaient relever un défi en handbike sur le stand.

Série slowUp slowup.ch

Denise Walcesky

Ingénieure architecte diplômée

Denise Walcesky a rejoint le Centre construire sans obstacles à la mi-mai. Elle a étudié l’architecture à l’Université technique de Berlin, s’est ensuite installée à Londres, où elle a cofondé la société 5PA Architects, puis est venue en Suisse en 2020 pour des raisons familiales, a continué à travailler pour 5PA et s’est remise à son compte en 2022.

Pleine d’idées

Denise Walcesky n’exprime pas seulement sa créativité dans son travail, mais aussi pendant son temps libre, dans la peinture et les activités manuelles. Elle fait du yoga, aime le vélo et, depuis peu, le ski.

SALUTACOACH

Pour votre santé

Vivre plus sainement – un objectif alléchant. Mais par où commencer?

L’ASP vous soutient avec SalutaCoach, une start-up de l’Université de Bâle. Un bref questionnaire analyse votre mode de vie grâce à un système de feux tricolores. Vert: vous menez une vie saine. Orange: vous devriez consulter un coach. Rouge: des

mesures sont fortement recommandées. Si le feu est orange ou rouge, vous bénéficiez d’une consultation téléphonique gratuite. Ensuite, à vous de voir si vous souhaitez un accompagnement par SalutaCoach.

Vers le questionnaire www.salutacoach.ch/fr/asp

REMBOURSEMENT DES PRESTATIONS DE SOINS

Assurances accidents

Le 1er octobre 2024, une nouvelle convention tarifaire est entrée en vigueur entre l’ASSASD et la Commission des tarifs médicaux LAA.

Ainsi, les prestations fournies par une personne agréée ou une organisation d’aide et de soins à domicile doivent désormais être remboursées comme suit: évaluation et conseil CHF 125.04/h, examen et traitement CHF 120.00/h, soins de base CHF 110.04/h. Sur la base de l’enquête sur la structure des salaires de la Confédération, les taux horaires pour l’aide et les soins prodigués par des personnes non agréées ont aussi été adaptés: pour l’aide non médicale CHF 28.00, pour les soins médicaux CHF 31.50.

Nous recommandons aux personnes qui touchent des contributions aux soins calculées sur la base d’un taux horaire inférieur de la part de l’assurance-accidents, d’exiger de cette dernière l’ajustement des contributions aux soins aux nouveaux taux horaires, ainsi que le versement rétroactif du montant de la différence. Pour ce faire, nous mettons à votre disposition une lettre qu’il vous suffira de compléter avec vos données personnelles.

Télécharger la lettre

PRÉSIDENT ·E·S DE CLUB

CFR Fribourg

Yvan Python

Né le: 12.2.1955

Profession: retraité

Au club depuis: 1975

Loisirs: le tennis, les voyages, le tir sportif

Projets actuels du club: promouvoir le sport de compétition, améliorer encore les offres très prisées du sport pour tous, renforcer la cohésion au sein du club et l’échange social. Offres du club: basket-ball, location de handbikes, entraînement polysportif, événements et excursions

RC Solothurn

Corinne Ruchti-Blaser

Née le: 22.9.1967

Profession: administratrice des finances

Au club depuis: 2024

Loisirs: équitation, lecture et sorties au théâtre

Projets actuels du club: lancement d’un après-midi jeux et conversations

Offres du club: sport (p. ex. gymnastique, danse, rugby, tennis), culture et conseils vie

FÊTE FÉDÉRALE DE GYMNASTIQUE

Venez retrouver la FSP à Lausanne

Du 12 au 22 juin 2025, quelque 65 000 gymnastes et 300 000 visiteurs et visiteuses de toute la Suisse se donneront rendez-vous à Lausanne pour vivre une inoubliable Fête fédérale de gymnastique. Au cœur de l’événement: la Fondation suisse pour paraplégiques.

Le sport rassemble les êtres humains. C’est pourquoi la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) s’engage en tant que partenaire de l’inclusion de la Fête fédérale de gymnastique à Lausanne. «L’inclusion joue justement un rôle majeur dans le sport», explique Joseph Hofstetter, directeur de la FSP. Pour les personnes atteintes de paralysie médullaire, le sport est non seulement un élément important pour reconstruire et maintenir leur santé, mais aussi un moyen de participer à nouveau à la vie sociale après un coup du sort.

Le comité d’organisation «Lausanne 2025» et la FSP s’associent pour mettre l’accent sur ce point précis. La Fête fédérale de gymnastique est le plus grand événement sportif populaire en Suisse. Afin d’amélio-

rer l’accessibilité, des zones spectateurs dédiées aux personnes à mobilité réduite ont été prévues, ainsi que des chemins et des WC accessibles en fauteuil roulant. Des informations détaillées seront fournies au public en fauteuil roulant avant la manifestation sur le site lausanne2025.ch.

Rencontres au stand de la FSP

La FSP sera présente avec un stand interactif installé sur la place de la Navigation. Celles et ceux qui le souhaitent pourront s’essayer au basket fauteuil et participer à un challenge de handbike. L’occasion pour les personnes concernées d’échanger avec les collaborateurs et collaboratrices de la FSP afin d’en savoir plus sur la paralysie médullaire et sur le réseau de prestations du Groupe suisse pour paraplégiques.

La Fondation suisse pour paraplégiques se réjouit de votre visite à son stand sur la place de la Navigation.

Vous trouverez de plus amples informations sur www.paraplegie.ch/ lausanne2025

Par cette présence sur place, la FSP souhaite à la fois poursuivre son travail général de sensibilisation et renforcer encore sa notoriété en Suisse romande.

Giulia Damiano, figure de proue

Si le thème de l’accessibilité revêt une telle importance pour les organisateurs, c’est en grande partie grâce à Giulia Damiano. Cette Lausannoise de 26 ans est devenue paraplégique à la suite d’un accident de gymnastique aux anneaux. Cheffe de projet au secrétariat général pour la Fête fédérale de gymnastique Lausanne 2025, elle est aussi l’égérie de la campagne de sensibilisation de la FSP en Romandie et prête son visage à des spots télévisés, des affiches, des annonces en ligne et des publicités sur les autobus.

Après son accident en 2021, Giulia Damiano a fait sa rééducation au Centre suisse des paraplégiques (CSP) à Nottwil. Malgré ce drame, la gymnaste s’est d’emblée montrée combative. «Quelle que soit la situation dans laquelle je me trouve, je cherche toujours des solutions.» Ces solutions, la Lausannoise les a trouvées. Trois ans après l’accident, elle pratique l’escalade, le tennis et la musculation. Elle est aussi vice-présidente et entraîneuse de la société de gymnastique GymPully, officie comme juge et travaille au secrétariat général de «Lausanne 2025». «Le sport a toujours été un élément majeur de ma vie», déclare Giulia Damiano. «Et il le restera certainement.»

Dans leur communication commune, «Lausanne 2025» et la FSP donnent un coup de projecteur sur l’histoire de Giulia Damiano et son insertion réussie.

VENEZ AUSSI
Photo: «Lausanne2025»

ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S 2025

Les jalons de l’avenir sont posés

Sollicitée à bien des égards, l’ASP n’a pas chômé en 2024. Elle a même dû redéfinir et garantir son futur financement. Elle est prête à relever les prochains défis avec force et dynamisme.

Evelyn Schmid

L’assemblée des délégué·e·s a débuté à la lueur de 45 bougies. Heidi Hanselmann et Joseph Hofstetter, respectivement présidente et directeur de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP), ont souhaité un joyeux 45e anniversaire aux participant·e·s en leur offrant un gâteau géant. Ensuite, Olga Manfredi, présidente de l’ASP et Laurent Prince, son directeur, sont revenus sur l’année écoulée, soulignant que la gamme de prestations avait encore été renforcée. En 2024, 22 534 heures ont été consacrées au conseil des membres sur des questions juridiques, architecturales et sociales, les athlètes ont gagné 22 médailles lors de compétitions internationales et l’ASP a (co) organisé 354 manifestations, dont de nombreux événements de loisirs ou de sport pour toutes et tous ainsi que 15 voyages

Bonne assise financière

L’ASP, organisation à but non lucratif, est tributaire de partenariats stratégiques avec ses deux principaux bailleurs de fonds. En 2024, elle a signé pour les quatre prochaines années un nouvel accord de collaboration avec la FSP, dont la généreuse contribution d’exploitation de près de 8,4 millions de francs par an permet aux membres de bénéficier de prestations gratuites ou à prix réduit. Le deuxième plus grand bailleur de fonds, l’OFAS, qui lui verse une subvention annuelle d’environ CHF 2,4 millions, a décerné à l’ASP, à l’issue d’un audit complet, une très bonne note pour les prestations fournies.

Les 48 délégué·e·s présent·e·s ont approuvé à l’unanimité les comptes 2024 ainsi que le rapport annuel. L’ASP a clôturé l’exercice

2024 avec un bénéfice, malgré une perte importante liée aux activités opérationnelles. Cela a été possible grâce à un résultat financier exceptionnellement élevé en bourse de 1,4 million de francs. Il en résulte un bilan positif de 712 450 francs.

Élections au comité central Albert Marti et Stefan Keller s’étant mis à disposition pour remplacer Stefan Bachmann et Daniel Stirnimann après leur départ, le comité central (CC) est ainsi renforcé par deux personnes atteintes de paralysie médullaire, qui ont de profondes affinités avec les activités de l’ASP. Tous les autres membres du comité central ont été réélus.

Le départ de Stefan Bachmann a été chargé d’ émotions. Après douze ans au CC, il quitte l’ASP avec un œil qui pleure et l’autre qui rit, comme il le dit lui-même. Il se réjouit de pouvoir à l’avenir faire valoir les préoccupations des personnes concernées auprès de la FSP en tant que membre du conseil de fondation.

Le nouveau comité central d. g. à d.: Tobias Soder, Alessandro Viri, Olga Manfredi, Cornel Villiger, Albert Marti, Stefan Keller, Annick Meystre

La voix des CFR L’assemblée des délégué·e·s est aussi l’occasion de soumettre des propositions. Le RC Bern a demandé au CC de l’aider à financer le Powerchair Hockey, une discipline sportive coûteuse. Les coûts de transport des très lourds engins de sport électriques ont massivement augmenté. La requête ayant été acceptée, l’ASP évaluera des solutions d’ici la prochaine assemblée. Par ailleurs, le Gruppo Paraplegici Ticino, qui a récemment fusionné, a montré pourquoi cette union a eu lieu et quels en sont les avantages (voir à partir de la p. 44).

Ces deux thèmes soulignent l’importance de l’échange. Laurent Prince l’a rappelé dans sa conclusion, affirmant par ailleurs qu’il était optimiste pour l’avenir: «Ensemble avec des clubs en fauteuil roulant forts, nous accompagnons les personnes atteintes de paralysie médullaire ou d’un handicap comparable dans toute la Suisse tout au long de leur vie et représentons leurs intérêts à l’extérieur.»

OFFICE FÉDÉRAL DES ASSURANCES SOCIALES

Soutien financier de la Confédération

Nos prestations gratuites ou à prix réduit ne sont possibles que grâce à des bailleurs de fonds comme l’OFAS. Mais que finance exactement la Confédération?

L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) verse des fonds à plus de 50 organisations de personnes handicapées pour la promotion des droits et du bien-être des personnes en situation de handicap. Actuellement, l’ASP et les clubs en fauteuil roulant (CFR) reçoivent près de 2,4 mil-

des entraînements hebdomadaires de sport de loisirs (appelés cours annuels), des cours d’une journée comme une excursion en handbike ou une sortie en canoë, mais aussi des cours en bloc. Ces derniers peuvent être des week-ends de ski ou un camp d’entraînement de plusieurs jours en Suisse. Il

lions de francs par an. Et ce jusqu’en 2027, à condition que nous comptabilisions suffisamment d’heures dans les domaines convenus. Ensuite, l’OFAS renouvelle le contrat avec les organisations de personnes handicapées.

Fonds affectés

Les clubs en fauteuil roulant touchent des subventions pour les cours de sport. Concrètement, cela signifie qu’ils peuvent par exemple demander des subventions pour

Entraînement hebdomadaire

du RC Thurgau, subventionné par la Confédération

est requis qu’au moins cinq personnes handicapées y aient participé sur toute la durée, car l’OFAS exige que l’offre réponde à une demande. Malheureusement, les compétitions sont exclues de cette possibilité de financement. L’OFAS a une idée claire du ratio qui doit exister entre les dépenses et le montant des subventions. Il faut donc attester des charges financières que le club en fauteuil roulant a dû couvrir (p. ex. location de locaux, frais de matériel, rémunération de l’entraîneur·euse ou autres).

Du côté de l’association faîtière, il est en outre possible de comptabiliser des heures de conseil social, juridique et en construction. L’ASP doit alors apporter la preuve de la qualité et de l’efficacité des prestations fournies. La diffusion d’informations visant à améliorer de manière avérée et durable la qualité de vie des personnes concernées fait aussi l’objet d’un soutien financier partiel. Le magazine Paracontact, les infolettres ou certains contenus web en sont quelques exemples.

Contrats

L’OFAS négocie chaque fois un contrat de prestations avec l’ASP. Malheureusement, la marge de négociation est très réduite, comme l’explique Ramona Wiss, cheffe des services de l’association: «Le Contrôle fédéral des finances (CDF) donne à l’OFAS des directives strictes sur les montants qu’elle peut mettre à la disposition des organisations de personnes handicapées, et à quelles conditions. Cela se reflète dans les contrats. En outre, les modalités doivent être similaires pour les 50 organisations subventionnées.» L’ASP signe ensuite avec chacun des clubs en fauteuil roulant des sous-contrats de prestations qui règlent le nombre d’heures et le type de prestations subventionnées. Ces contrats sont soumis aux conditions de l’OFAS et doivent être approuvés par celui-ci. L’OFAS procède à un audit de l’ASP une fois par période contractuelle et vérifie si les clauses sont respectées. Il examine également si l’ASP assume son devoir de surveillance vis-à-vis des CFR.

Des baisses à prévoir

Depuis quelques années, les organisations faîtières dont le groupe cible est «les personnes atteintes d’un handicap psychique» ont aussi droit à la cagnotte de subventions qui est plafonnée. Ramona Wiss craint donc une diminution des contributions: «De plus en plus d’organisations de personnes handicapées piochent dans le budget de la Confédération dont le montant ne varie pas. Les objectifs de prestations deviennent alors plus ambitieux et les parts attribuées à chaque organisation diminuent. Reste à espérer que les politiques fassent contrepoids.»

Bien préparé·e·s

L’ASP ne pourrait pas organiser de voyages sans l’aide des bénévoles. Monserrat Thalmann de l’équipe de voyage, explique le nouveau concept de formation des accompagnant·e·s.

Nadja Venetz

Les bénévoles se chargent de la supervision du voyage ou aident les vacanciers et vacancières à effectuer leurs soins quotidiens. Depuis cette année, vous formez ces personnes en suivant un concept remanié. Qu’est-ce qui a changé?

La nouveauté tient au fait que nous n’organisons plus les cours seul·e·s à l’ASP, mais avec nos partenaires Procap, PluSport, insieme et la Fondation Cerebral. L’inscription et la coordination se font actuellement auprès de PluSport et, à partir de 2026, via Sport + Handicap EDUCATION. Les bénévoles qui souhaitent être responsables des soins suivent le cours de deux jours «Accompagner les voyages et les camps sportifs». Pour devenir responsable de voyage, il convient au préalable de prendre la mesure des réalités de cette fonction en accompagnant un voyage de l’ASP en tant qu’assistant·e. Nous conseillons ensuite à celles et ceux qui ont fait leurs preuves de suivre le séminaire de trois jours «Responsable de voyages et de camps sportifs». En plus de ce parcours de formation, les candidat·e·s doivent, depuis 2025, fournir un extrait spécial de casier judiciaire.

Qu’espérez-vous de ces nouveautés?

Nous avons la certitude que les bénévoles seront mieux préparé·e·s aux exigences de leurs tâches. Plus longs, les deux cours permettent d’acquérir davantage de connaissances et de compétences pratiques. Ils sont aussi l’occasion de prendre conscience de ses propres réactions lorsqu’il s’agit de passer plusieurs jours avec un ou une inconnu·e. En effet, les participant·e·s partagent une

chambre d’hôtel, comme c’est le cas entre voyageur·euse·s et accompagant·e·s. Et de notre côté, nous observons les comportements dans le groupe. Étant donné que le ou la responsable du voyage assumera de lourdes tâches, cette personne doit savoir résoudre des problèmes sur place, gérer les imprévus et maintenir une bonne ambiance dans le groupe. La nouvelle structure de formation nous permet de mieux savoir qui est capable de remplir cette mission.

D’où est venue l’idée de collaborer avec d’autres organisations?

Exploiter ensemble les synergies est plus judicieux que d’œuvrer seul·e. Les participant·e·s acquièrent des connaissances sur différents types de handicaps et peuvent travailler pour toutes les organisations suivant ce concept. Tout le monde en profite.

Pourquoi verser des honoraires?

D’une part, il s’agit d’un signe de reconnaissance du service rendu; d’autre part, cela nous autorise à poser des exigences de qualité. Celles et ceux qui accompagnent nos voyageur·euse·s doivent le faire dans l’intérêt de l’ASP et accomplir les tâches conformément à nos directives et à nos valeurs. Nous recommandons en outre d’investir les honoraires dans sa propre formation continue et de suivre par exemple un cours de secourisme.

En quoi notre clientèle bénéficie-t-elle de ces changements?

Nous avons davantage de moyens pour sélectionner les bénévoles. Nous misons sur

la préparation afin que les participant·e·s vivent une belle expérience. Sinon, ce n’est pas des vacances.

Quelles sont les répercussions pour les bénévoles ayant été formé·e·s selon l’ancien système?

Rien ne change. Ces personnes sont toujours conviées à accompagner nos voyages. Nous leur avons seulement demandé un extrait spécial de casier judiciaire. Et comme auparavant, nous prenons en compte l’expérience professionnelle dans la formation, particulièrement pour quelqu’un qui travaille dans le secteur des soins. Au début de chaque année de voyage, nous invitons les bénévoles inscrit·e·s à l’un des 15 voyages à une séance d’ouverture de saison comprenant une brève remise à niveau sur certains sujets. En 2025, il y avait un atelier de photographie et un exposé sur la dynamique de groupe. Nous restons ainsi en contact avec les personnes qui nous aident.

Bien préparé·e à la mission pour l’ASP

Mobilité rime avec liberté

Bastian Fernandez, tétraplégique, conduit à nouveau de manière autonome. Cette liberté retrouvée accroît son indépendance et l’encourage à se fixer de nouveaux objectifs.

Peter Birrer

Bastian Fernandez avance son fauteuil roulant jusqu’à la porte coulissante de son monospace et, sur pression d’un bouton, déploie une petite plateforme élévatrice qui lui permet de se hisser à l’intérieur. Toujours dans son fauteuil, il se place derrière le volant et rejoint peu après le flot de circulation. Maîtriser les défis est désormais devenu la routine. Lorsqu’il est au volant, il a l’impression d’être comme avant.

Pourtant, il était loin d’être évident que Bastian Fernandez puisse un jour à nouveau conduire. Le trentenaire est passé par des phases où il ne se serait jamais cru capable de le faire.

Départ pour l’Europe

Cet Argentin, qui possède également un passeport italien, est originaire de Lobos, une ville située au sud-ouest de Buenos

Aires. Au départ, il voulait devenir géomètre, mais il a interrompu ses études parce qu’il était attiré par l’aventure et la découverte de nouvelles cultures: «Je voulais être libre et vivre pleinement.»

Ses grandes passions, outre le football, sont les chevaux et le polo. Dans ce sport d’équipe, il s’agit pour les cavaliers de mettre le ballon dans le but adverse à l’aide de longs maillets en bois. En Europe, le jeune homme se fait embaucher comme palefrenier et pratique aussi son sport favori. Il devient membre d’un club en Argovie et participe à un tournoi le 11 août 2017 à Birrfeld.

Mais le sol est glissant et soudain le cheval trébuche. Désarçonné, le cavalier chute et se blesse gravement au dos. Bastian Fernandez se retrouve tétraplégique avec un degré de paralysie élevé. Après les premiers soins à

l’hôpital universitaire de Zurich, il passe neuf mois au Centre suisse des paraplégiques (CSP) de Nottwil. Pendant la phase de rééducation, loin de chez lui, de nombreuses questions le taraudent: Que vais-je devenir? Que serai-je encore en état de faire? Ne vais-je désormais plus pouvoir me débrouiller seul, sans aide extérieure?

Ses proches font immédiatement le voyage pour le soutenir. Sa mère Carolina vient vivre en Suisse afin d’être aux côtés de son fils. Au CSP, Bastian Fernandez échange avec d’autres personnes paralysées médullaires et apprend surtout une chose: la patience. «J’ai dû apprivoiser un nouveau corps et découvrir de quoi j’étais encore capable», raconte-t-il.

L’ASP, une interlocutrice essentielle Par la force des choses, il s’habitue à sa nouvelle situation. À Nottwil, il bénéficie du soutien de ParaWork lors de sa réinsertion professionnelle et trouve un emploi à temps partiel dans l’équipe photo et vidéo de la Fondation suisse pour paraplégiques. L’Association suisse des paraplégiques (ASP) lui est aussi d’un grand secours. Collaboratrice du département Conseils vie, Judith Stocker le guide et s’occupe de l’administration, notamment des prestations d’assurance et des questions pécuniaires.

Au début, la coopération n’est pas facile. Bastian Fernandez est difficilement joignable par téléphone et la barrière de la langue limite aussi la communication. Sans compter qu’il n’est pas aussi flexible et mobile qu’il le souhaiterait pour aller à ses

DE PRÉCIEUX CONSEILS POUR L’ACHAT D’UNE VOITURE

À quoi faut-il faire attention quand on achète une voiture?

Beat Bösch, conseiller par les pairs, vous répond.

Rabais de flotte: les membres de l’ASP avec un handicap bénéficient d’un rabais de flotte lors de l’achat d’un nouveau véhicule. Les rabais doivent être négociés au préalable avec le garagiste. Le formulaire de demande pour une confirmation de rabais de flotte est disponible à l’ASP. Lors du choix, Beat Bösch recommande: «Plus la voiture est grande, mieux c’est, car il doit y avoir de la place pour un fauteuil roulant et un engin de traction ou de sport.»

Droits de douane/Rétrocession des taxes: jusqu’au 31.12.2023, l’impôt sur les véhicules automobiles neufs et d’occasion (4%) et les droits de douane (12 à 15 CHF/100 kg sur le poids brut du véhicule) pouvaient être remboursés. Depuis le 1.1.2024, plus aucune taxe n’est perçue sur les véhicules importés. Les droits de douane ne sont donc plus remboursés. Seul le remboursement de l’impôt sur les véhicules automobiles neufs et d’occasion de 4% peut être demandé.

Contributions aux frais d’amortissement: 3000 CHF pour les personnes dont le revenu brut mensuel atteint au moins 1890 CHF et dont le trajet domicile-travail en transports publics n’est pas raisonnable. Les personnes qui gèrent le ménage et qui en assument la responsabilité principale y ont aussi droit.

Impôt sur les véhicules à moteur: quiconque est tributaire d’une voiture en raison de son handicap peut demander l’exonération de cet impôt. Les directives sont réglées au niveau cantonal.

Assurance: la plupart des assurances accordent un rabais de 40% lors de la conclusion d’une assurance tous risques.

Informations supplémentaires sur le site Web de l’ASP

rendez-vous. Il doit sans cesse faire appel à un taxi pour le conduire de Muri dans le canton d’Argovie, où il habite, à Nottwil.

Tout s’arrange lorsque Judith Stocker lui rend visite à domicile. «C’est ainsi qu’est née une relation de confiance, indispensable pour une collaboration», dit-elle. Et si une chose aide radicalement Bastian Fernandez à mieux trouver ses repères au quotidien, c’est la perspective de conduire à nouveau lui-même. Au début, il pense que c’est exclu du fait de son handicap physique, mais Judith Stocker le met en

contact avec Beat Bösch. Il est lui aussi tétraplégique et accompagne les personnes concernées en tant que conseiller par les pairs à l’ASP. Il l’encourage à tester le véhicule avec une commande spéciale (Joysteer) et l’oriente sur le choix de la voiture appropriée.

Émotions après l’examen de conduite Et en effet, une nouvelle perspective s’ouvre pour Bastian Fernandez. Lorsqu’il réussit son permis de conduire en novembre 2023, il est euphorique. «Plus besoin de prendre le taxi ou de constamment demander à ma

mère de m’emmener quelque part. La voiture est pour moi synonyme de liberté, d’autonomie et de bonheur», explique-t-il.

Il apprécie de partir au travail à Nottwil en passant par les collines et d’être un peu plus spontané pour ses loisirs. Il peut ainsi se rendre de temps en temps à Zurich pour suivre des matches de polo. «La mobilité a aussi un effet sur ma motivation générale. Je me fixe toujours de nouveaux objectifs», ajoute-t-il. Il voit des opportunités et ne regrette plus les choses qu’il ne peut plus faire: «L’équitation et le travail avec les chevaux me manquent, c’est clair. Mais je ne nourris pas de ressentiments, même envers le cheval qui m’a fait chuter.»

S’il compare sa situation actuelle à celle qui était la sienne juste après l’accident de 2017, il ne mâche pas ses mots: «Il y a un monde entre les deux.» Il prend du plaisir à travailler, à pratiquer ses hobbies – le Sud-Américain joue très bien de l’harmonica, adore le dessin numérique et aime regarder le football. D’ailleurs, un tatouage de Lionel Messi, son idole, orne son dos.

Gagner en autonomie

Les phases où il va mal sont de plus en plus rares. Les contacts avec la travailleuse sociale Judith Stocker s’espacent aussi – ce qui est bon signe. «Bastian gagne de plus en plus en autonomie. Je suis heureuse de voir qu’il s’y retrouve mieux dans toutes les questions complexes avec les assurances et les administrations», déclare-t-elle.

Bastian Fernandez lui en est reconnaissant: «Si j’ai un problème, je sais que je peux m’adresser à elle.» Et d’ajouter: «Ma vie a certes fortement changé, mais j’ai eu de la chance dans mon malheur: avec ma paralysie médullaire, je suis entre de bonnes mains à Nottwil, à tous points de vue.»

Visionner la vidéo La collaboration de Judith Stocker et de Bastian Fernandez

L’AUTOCOLLANT DYNAMIQUE !

Le logo du fauteuil roulant dessiné par Rolland Bregy est différent des autres pictogrammes. Plus moderne et énergique, sa forme elliptique et la position inclinée de la personne en fauteuil roulant soulignent le caractère actif des personnes en mouvement.

Vous pouvez commander ces autocollants auprès de l’ASP. Toutes les informations concernant les modèles disponibles et les modalités d’achat figurent sur le site www.rolliwelt.ch.

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DOMMAGES

Faut-il assurer ses moyens auxiliaires?

Un moyen auxiliaire est un objet indispensable. Il est donc crucial de savoir qui prend en charge sa réparation ou son remplacement en cas de dommage.

Yann Avanthey et Gian Paolo Donghi

Lorsque l’on dépend d’un moyen auxiliaire pour se déplacer, il est conseillé de s’informer sur la manière dont celui-ci est assuré en cas de dommage ou de perte, et de réfléchir s’il est judicieux d’adapter sa propre police d’assurance. Pour cela, il faut déjà savoir qui l’a financé. Une assurance sociale ou une fondation?

Qui prend en charge quel dommage?

Les moyens auxiliaires accordés par l’assurance-invalidité (AI) sont remis par cette dernière sous forme de prêt et restent donc sa propriété. Pour les dommages résultant d’une utilisation normale, l’AI prend en charge les frais de réparation. En outre, l’AI couvre le remplacement du moyen auxiliaire en cas de vol.

L’AI se réserve toutefois le droit d’exercer un recours contre une éventuelle assurance responsabilité civile de la personne concernée. Cela peut être le cas s’il s’agit d’une détérioration délibérée du moyen auxiliaire. Il convient de clarifier précisément avec l’AI ce que l’on entend par «délibéré», par exemple si le moyen auxiliaire est endommagé du fait de la spasticité et qu’il nécessite des réparations répétées.

Contrairement aux moyens auxiliaires de l’AI, ceux accordés par l’assurance-accidents deviennent la propriété de la personne assurée. Néanmoins, l’assurance-accidents reste responsable des réparations, pour autant que le devoir de diligence n’ait pas été enfreint.

Adapter l’assurance ménage

La situation est différente si le moyen auxiliaire est endommagé ou perdu au domicile, suite à un incendie, un dégât des eaux ou un cambriolage. Dans ce cas, les frais sont couverts par l’assurance ménage obligatoire. Il est donc conseillé d’adapter le contrat d’assurance, notamment pour les fauteuils roulants électriques. L’assurance ménage fait la distinction entre le vol avec effraction, le détroussement et le vol simple. Ces trois types de vol peuvent être couverts. La protection est alors valable aussi bien au domicile qu’en dehors.

Objets emportés dans le véhicule

En principe, les moyens auxiliaires qui se trouvent dans le véhicule ne sont pas automatiquement assurés contre le vol ou les dommages. S’ils ne sont pas couverts par une assurance sociale, cela vaut la peine de vérifier avec l’assurance auto s’il est judicieux d’adapter la police d’assurance, notamment s’il s’agit d’équipements sportifs et d’objets qui n’ont pas été financés par des assurances sociales.

Dommage causé par un tiers

Les moyens auxiliaires peuvent être involontairement endommagés par une tierce personne. Dans ce cas, l’assurance responsabilité civile privée de cette dernière doit prendre en charge le dommage.

Des compagnies d’assurance proposent une couverture complémentaire aux prestations des assurances sociales en cas de vol, de dommage ou de perte. Cela vaut donc la peine de se renseigner auprès de son agence. Certaines assurances ne couvrent que les lunettes et les appareils auditifs, mais d’autres prennent aussi en charge les fauteuils roulants, les fauteuils électriques ou les appareils respiratoires, comme AXA.

EN SAVOIR PLUS En lisant l’ordonnance sur les moyens auxiliaires de l’AI, § 2.12 et § 2.15.

Quand on dépend de l’aide d’un tiers

L’allocation pour impotent doit permettre aux personnes qui, en raison de leur handicap, ont besoin d’assistance au quotidien pour mener une vie indépendante.

Mirjam Schneider, avocate

Les questions relatives à l’allocation pour impotent font partie du quotidien de l’équipe de l’Institut de conseils juridiques (ICJ) de l’Association suisse des paraplégiques, et il ne se passe guère de jour sans que nous y soyons confronté·e·s dans notre rôle d’avocate ou d’avocat. Raison suffisante pour consacrer à nouveau un article à ce sujet.

Généralités

Le but de l’allocation pour impotent est de permettre aux personnes en situation de handicap de mener une vie indépendante. Est considérée comme impotente toute personne qui, en raison d’une atteinte à sa santé, a besoin en permanence de l’aide

d’un tiers, d’une surveillance personnelle ou d’un accompagnement pour faire face aux nécessités de la vie.

L’allocation pour impotent est un forfait mensuel qui est versé de toute façon, peu importe que l’aide, l’accompagnement ou la surveillance aient été effectivement fournis ou non et par qui, et si cela a réellement entraîné des frais. La seule chose déterminante est de savoir s’il existe objectivement une impotence.

Le droit à l’allocation pour impotent est supprimé pour chaque mois complet que la personne passe à l’hôpital. La condition est que les assurances sociales prennent en

charge la majeure partie des frais d’hospitalisation. Les personnes qui vivent dans un home reçoivent certes une allocation pour impotent, mais à un taux réduit.

Pour déterminer le montant de l’allocation pour impotent, on distingue trois degrés d’impotence. L’impotence est grave lorsqu’une personne a besoin de l’aide régulière et importante d’un tiers pour accomplir les six actes ordinaires de la vie et qu’elle nécessite en outre des soins permanents ou une surveillance personnelle. L’impotence est moyenne lorsqu’une personne a besoin de l’aide régulière d’un tiers pour accomplir au moins quatre actes ordinaires de la vie. L’impotence est aussi qualifée de moyenne lorsqu’une personne a besoin de l’aide régulière d’un tiers pour accomplir au moins deux actes ordinaires de la vie et qu’elle nécessite en outre une surveillance personnelle permanente ou un accompagnement pour faire face aux nécessités de la vie. L’impotence est faible lorsqu’une personne a besoin de l’aide régulière d’un tiers pour accomplir au moins deux actes ordinaires de la vie. On parle également d’impotence faible lorsqu’une personne nécessite une surveillance personnelle permanente ou un accompagnement pour faire face aux nécessités de la vie. En ce qui concerne l’accompagnement pour faire face aux nécessités de la vie, il convient de préciser que celui-ci ne peut être appliqué que dans le cadre de l’assurance auprès de

A droit à une aide quiconque ne peut effectuer les actes ordinaires

l’assurance-invalidité. L’assurance-accidents légale, en revanche, ne connaît pas cette institution.

Pour qu’il y ait impotence, il faut en principe que l’aide d’une tierce personne soit régulière, c’est-à-dire qu’elle soit nécessaire tous les jours. Cette aide doit en outre être importante. C’est le cas lorsqu’une

LES ACTES ORDINAIRES DE LA VIE

S’habiller/se déshabiller

Il y a impotence lorsque la personne n’est pas en mesure d’enfiler ou d’enlever ellemême un vêtement indispensable. La préparation des vêtements n’est toutefois pas prise en compte. Enfiler et enlever d’éventuels moyens auxiliaires font également partie de cet acte ordinaire de la vie, pour autant qu’ils ne servent pas à des fins de traitement ou de thérapie, mais au maintien d’un acte ordinaire de la vie. En revanche, si le moyen auxiliaire sert à un traitement médical ou à une thérapie ou si, malgré l’utilisation du moyen auxiliaire, il n’est pas possible d’obtenir une autonomie dans les actes ordinaires de la vie, le besoin d’aide correspondant ne doit pas être pris en compte dans l’allocation pour impotent, mais dans les soins.

Se nourrir

Cet acte ordinaire de la vie englobe les fonctions partielles suivantes: apporter les aliments au lit, les couper en morceaux, les porter à la bouche, les réduire en purée et avoir une alimentation spéciale.

Il y a impotence, d’une part, lorsque l’aide d’un tiers est importante et régulière pour s’alimenter. Et d’autre part lorsque la personne peut se nourrir elle-même, mais qu’elle ne peut le faire que d’une manière non habituelle. C’est par exemple le cas lorsqu’elle ne peut pas couper les aliments en morceaux ou qu’elle ne peut les porter à la bouche qu’avec les doigts. Dans ce cas, l’aide d’un tiers sert à accomplir l’acte conformément aux usages. Pour qu’il y ait impotence, il ne suffit toutefois pas qu’une

personne ne peut plus accomplir au moins une fonction partielle d’un acte ordinaire de la vie, ou ne peut l’accomplir qu’au prix d’efforts déraisonnables ou d’une manière inhabituelle.

Pour les actes ordinaires de la vie qui comprennent plusieurs fonctions partielles, il n’est toutefois pas nécessaire que la per-

sonne ait besoin d’une aide extérieure pour accomplir la majorité d’entre elles. Il suffit qu’elle ait besoin de l’aide régulière et importante, directe ou indirecte, d’un tiers pour effectuer l’une de ces fonctions partielles. Attention: le fait d’accomplir de manière difficile ou ralentie les actes ordinaires de la vie ne constitue pas en soi une impotence.

personne ait besoin de l’aide d’un tiers uniquement pour couper des aliments durs. En effet, étant donné qu’on ne consomme pas quotidiennement ce genre d’aliments, l’aide apportée n’est pas régulière.

Se lever/s’asseoir/se coucher

Dans son arrêt déjà ancien ATF 117 V 146, le Tribunal fédéral a décidé que la fonction partielle «se lever» ne peut pas être comprise comme le simple fait de se mettre debout, car se lever n’est que très rarement une fin en soi. Au contraire, on se lève généralement pour faire ensuite quelque chose en position debout. Selon le Tribunal fédéral, le besoin d’aide est avéré lorsque la fonction partielle est inutile pour la personne concernée. C’est le cas lorsqu’une personne paralysée médullaire peut certes se lever, mais qu’une fois debout, elle n’est pas en mesure de se tourner vers des tiers ou des objets, car elle est occupée à se maintenir en équilibre avec ses mains. Par conséquent, les personnes qui ne peuvent pas se lever sont aussi considérées comme impotentes dans cet acte ordinaire de la vie.

Faire sa toilette

Cet acte ordinaire de la vie comprend les fonctions partielles suivantes: se laver, se coiffer, se raser et prendre un bain ou une douche. Il y a impotence lorsque la personne ne peut pas effectuer elle-même un acte quotidiennement nécessaire du domaine de l’hygiène. Le fait qu’une personne ne puisse pas se faire des coiffures ou se vernir les ongles elle-même ne constitue toutefois pas une impotence.

Aller aux toilettes

Jusqu’en décembre 2023, il était admis que le fait de réaliser soi-même un sondage urinaire pouvait justifier d’une impotence à partir d’une fréquence de cinq fois par jour ou plus, même si l’aide d’un tiers n’était pas requise dans ce cas. Dans son arrêt du 6 décembre 2023, le Tribunal fédéral a toutefois décidé de ne plus s’en tenir à cette jurisprudence de 2008. Il a notamment déclaré qu’il n’y avait pas d’impotence dans les cas où une aide importante d’un tiers n’était pas une nécessité. Depuis, une aide importante et régulière d’un tiers est toujours nécessaire pour justifier d’une impotence, même dans cet acte ordinaire de la vie. En revanche, la manière inhabituelle d’accomplir cet acte sans toutefois avoir besoin de l’aide d’un tiers ne constitue plus une impotence.

Se déplacer (dans le logement et à l’extérieur)/entretenir des contacts sociaux

Pour qu’il y ait impotence dans cet acte ordinaire de la vie, il suffit qu’une personne dépendante d’un fauteuil roulant en raison d’une incapacité de marcher ait besoin au quotidien de l’aide régulière et importante d’un tiers pour surmonter des obstacles dans un environnement non accessible. Cela signifie qu’une personne est déjà impotente dans cet acte ordinaire de la vie lorsqu’elle a impérativement besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de justifier en plus de l’aide d’un tiers.

VIE PROFESSIONNELLE

Comment réussir la réinsertion?

Les attitudes, les motivations et les sentiments des employeurs et des personnes atteintes de paralysie médullaire sont décisifs pour un retour réussi à la vie professionnelle.

Johannes Kinast, responsable Communication de la Recherche suisse pour paraplégiques

Le retour au travail après une paralysie médullaire – dans l’ancienne ou une nouvelle activité – s’accompagne de nombreuses incertitudes. Les personnes concernées se demandent si elles sont à la hauteur des exigences, tandis que les employeurs réfléchissent au bien-fondé et à la manière d’embaucher une personne paraplégique. Mais comment les attitudes, les motivations et les sentiments personnels des parties prenantes influencent-ils la décision d’établir un rapport de travail?

Une étude d’Amanda Folie et du Dr Urban Schwegler du département «Travail et intégration» de la Recherche suisse pour paraplégiques apporte des réponses à cette question. Ils ont interrogé des personnes atteintes de paralysie médullaire et des employeurs qui, entre 2018 et 2022, ont été soutenu·e·s par ParaWork au Centre suisse des paraplégiques lors du processus de réinsertion professionnelle. Qu’ont-ils découvert?

Joie partagée, joie redoublée Pour beaucoup, le travail fait partie de l’identité – il procure du plaisir, de l’estime de soi, des contacts sociaux et une tâche qui a du sens. Nombreux sont ceux et celles qui ont un lien émotionnel avec leur occupation et leur milieu professionnel. C’est pourquoi la question du retour au travail suscite moults sentiments. Souvent, des craintes et des incertitudes apparaissent lorsque la poursuite de l’activité

antérieure s’avère incertaine. Si le retour n’est pas possible, cela peut conduire à de la tristesse. Le soulagement et la gratitude sont d’autant plus grands lorsque l’emploi peut être maintenu.

Or les paralysé·e·s médullaires ne sont pas les seul·e·s à ressentir de fortes émotions dans cette situation: les employeurs aussi. Ils éprouvent souvent de la compassion pour la personne concernée, ce qui peut

influencer positivement la décision de la garder. Les employeurs interrogés font plus rarement état de sentiments négatifs concernant le retour de la personne à son poste de travail.

L’étude montre aussi que les sentiments des deux parties sont étroitement liés. Les sentiments positifs tels que l’empathie et la gratitude peuvent se renforcer mutuellement, selon la devise: une joie partagée est une

Les Job Coaches de ParaWork aident au retour à la vie professionnelle

joie redoublée. Mais cela peut devenir problématique lorsque les émotions ne vont pas de pair: si l’employeur est dubitatif ou anxieux alors que le ou la collaborateur·trice se réjouit, le risque est grand que cela conduise à des malentendus. Il est donc essentiel d’aborder ouvertement ces sentiments. C’est là qu’intervient le travail des spécialistes de l’insertion: ils et elles aident les deux parties à se mettre d’accord et à établir une collaboration basée sur la confiance.

Le dilemme des employeurs

Les sentiments, mais aussi les attitudes et les motivations personnelles jouent un rôle important dans la décision des employeurs de reconduire la relation de travail avec une personne paraplégique. L’étude montre que beaucoup d’entre eux sont confrontés à un dilemme: d’une part, ils souhaitent poursuivre la collaboration –en raison des compétences de la personne, par compassion ou loyauté, ou par conviction personnelle vis-à-vis de l’inclusion et de l’égalité des chances. D’autre part, ils ont une responsabilité envers l’entreprise. Ils doivent s’assurer que l’employé·e peut continuer à faire son travail – et que l’infrastructure nécessaire est en place. L’incertitude règne souvent sur ces deux points. C’est pourquoi les spécialistes de l’insertion devraient bien les informer et leur montrer les défis, mais aussi les chances, que représente le maintien de l’emploi – et comment on peut adapter les tâches de travail ou faire financer les moyens auxiliaires.

Le fait que les employeurs et les personnes concernées aient souvent une idée erronée de la qualité de la performance après le retour au travail pose aussi problème. Selon l’étude, les employeurs supposent souvent que la performance et la charge de travail seront moindres qu’avant. Ils sont donc agréablement surpris lorsque leurs attentes sont dépassées. En revanche, les personnes paraplégiques exigent souvent trop d’elles-mêmes au début. Elles se réfèrent à leurs performances antérieures – et ne remarquent qu’à leur retour à quel point la lésion médullaire impacte leur capacité de charge. Beaucoup sont donc frustrées par ce qu’elles peuvent accomplir.

Un retour progressif à la vie professionnelle aide à définir des attentes réalistes. En faisant des essais et en augmentant lentement leur taux d’occupation, ces personnes peuvent voir ce dont elles sont capables. Chez ParaWork, des Job Coaches financés par l’AI accompagnent les essais. Discuter avec des paralysé·e·s médullaires expérimenté·e·s peut aussi aider à définir ses propres attentes de manière plus réaliste. Le Peer Counselling du Centre suisse des paraplégiques ou le département Conseil vie de l’Association suisse des paraplégiques proposent ce genre d’échanges.

La communication est essentielle

La réussite de la réinsertion professionnelle des paralysé·e·s médullaires requiert avant tout une bonne communication – à différents niveaux. La personne concernée et l’employeur doivent ouvertement aborder les attentes et les sentiments lors d’un échange direct. C’est la seule façon d’éviter les malentendus et d’établir une bonne collaboration.

Au niveau de la société, il faut éliminer les préjugés à l’égard du travail des paraplégiques et organiser le marché du travail de manière plus inclusive – ainsi, l’accessibilité doit être prise en compte dès le début pour les nouveaux postes de travail. Les employeurs et les assurances sociales devraient être sensibilisés à ce que cela fait de travailler en étant atteint·e d’une paralysie médullaire. L’accent ne devrait pas être mis sur les restrictions de ces personnes, mais sur leur potentiel. Les employeurs devraient reconnaître qu’ils n’embauchent pas un·e «handicapé·e», mais un être humain aux capacités et aux besoins uniques. Des campagnes d’information ou des événements de réseautage peuvent encourager cette attitude. ParaWork organise ainsi chaque année un apéritif pour les employeurs et les représentant·e·s de l’AI, afin d’ouvrir un échange et de les y sensibiliser.

L’étude montre clairement que les attitudes, les motivations et les sentiments personnels – des deux côtés – sont décisifs pour qu’un rapport de travail s’établisse. Une communication franche et un accompagnement par des spécialistes sont indispensables pour réussir une intégration durable.

CONSEILS

Qu’est-ce qui est important pour les paraplégiques en recherche d’emploi?

– Être au clair sur ses propres besoins et possibilités:

De quoi suis-je capable?

Qu’est-ce que je veux?

De quoi ai-je besoin pour cela?

– Ne pas exiger trop de soi-même – mieux vaut commencer doucement et augmenter progressivement sa charge de travail.

– Parler ouvertement de sa situation afin de susciter la compréhension, d’éliminer les préjugés et d’éviter les malentendus.

Exiger la même chose des employeurs.

– Se faire aider – par exemple par ParaWork ou le conseil par les pairs.

Pour l’étude, des entretiens ont été menés avec des employeurs qui ont été accompagnés par des spécialistes dans le processus d’insertion. Il est possible que les personnes interrogées se soient exprimées de manière plus positive que ne l’auraient fait des employeurs n’ayant pas bénéficié d’un tel soutien. De plus, l’étude n’a interrogé que dix paralysé·e·s médullaires et dix employeurs. C’est pourquoi le groupe de recherche prévoit maintenant une enquête en ligne avec davantage de participant·e·s. L’objectif est de découvrir quels sont les attitudes, les motivations et les sentiments qui prédominent chez les employeurs et les personnes concernées lorsqu’il s’agit d’embaucher un·e paraplégique – ou de retourner à la vie professionnelle en tant que tel·le.

LIEU DE TRAVAIL

Une interaction qui fonctionne à merveille

Devenu paraplégique après un accident, Richard Apied a pu revenir dans l’entreprise qui l’employait depuis 26 ans. Et ce, grâce à l’installation d’un ascenseur vertical, à l’engagement de son employeur et au soutien d’autres personnes.

Peter Birrer

L’accueil est chaleureux. Philippe Gerber serre Richard Apied dans ses bras comme un vieil ami, s’enquiert de son état de santé et plaisante avec lui, avant de l’accompagner à son poste de travail. À première vue, cette scène n’a peut-être rien d’exception-

nel. Elle reflète néanmoins la grande affection que se portent ces deux hommes aux rôles pourtant très différents: avec ses frères Michel et Pascal, Philippe Gerber est copropriétaire de l’entreprise Suter Viandes S. A. à Villeneuve VD et responsable des ventes, et Richard Apied est l’un de ses 250 employé·e·s. Mais depuis toutes ces années qu’ils se côtoient, il s’est créé entre eux une vraie relation amicale, si précieuse dans les situations difficiles. Comme celle dans laquelle Richard Apied s’est retrouvé le 5 mars 2022.

Ce samedi matin-là, il devait comme d’habitude ouvrir la petite épicerie fine de Suter Viandes à Montreux et servir la clientèle. Or il ne s’est pas présenté à la boutique, ce qui a intrigué les commerçants voisins. Ce n’est que dans l’après-midi que Philippe Gerber a appris ce qui s’était passé. Sur le chemin de Montreux, son employé à moto a voulu éviter une voiture qui a brusquement tourné devant lui. Il a percuté un lampadaire et s’est gravement blessé au dos. L’accident l’a rendu paraplégique.

Le message sans équivoque du chef Quelques jours après l’opération en urgence à la clinique universitaire de Lausanne, la phase de rééducation commence à Nottwil. Lorsque le patient, aujourd’hui âgé de 52 ans, appelle Philippe Gerber pour la première fois, il lui dit: «Je veux retravailler pour Suter Viandes.» Le chef lui répond: «On va te trouver un emploi, ne t’inquiète pas.» Aujourd’hui, il ajoute: «Pour nous, il était évident que nous allions tout faire pour qu’il revienne chez nous. Cela fait partie de notre culture d’entreprise: nous sommes là pour notre personnel.»

Richard Apied vit à Thonon-les-Bains, à une bonne heure de route de Villeneuve. Cela fait 26 ans qu’il travaille chez Suter Viandes S.A.: il a d’abord été cuisinier à la cantine, puis assistant du responsable qualité après diverses formations, et employé dans d’autres filiales. Il fait quasiment partie des murs et a toujours recherché le contact avec les autres. Toutefois, un retour à Montreux n’était pas une option: impossible d’envisager l’idée même de faire des travaux dans un espace si restreint.

Une relation amicale

Philippe Gerber, co-propriétaire de l’entreprise, a tout fait pour que Richard Apied puisse rester dans la société.

Alors que faire? La solution: un emploi dans les bureaux de Villeneuve, où il serait en relation avec la clientèle. Mais il fallait d’abord mettre en place l’infrastructure nécessaire pour que Richard Apied puisse intégrer l’équipe qui occupe le deuxième étage du siège de l’entreprise. Après une consul-

tation gratuite, Dominik Widmer, architecte au Centre construire sans obstacles de l’Association suisse des paraplégiques (ASP), s’est chargé de la procédure de demande de permis de construire auprès de la commune et du canton.

L’idée d’un monte-escalier a été envisagée, mais elle s’est révélée irréalisable pour des raisons de place. Celle d’un ascenseur vertical s’est imposée, même si c’était une variante plus coûteuse. Alors, quand l’assurance-invalidité (AI) a approuvé la demande de prise en charge des coûts, plus rien ne s’opposait à l’adaptation du poste de travail.

Six mois de travaux

Le diagnostic du lieu de travail a été fait en été 2023. Un an et demi plus tard et après six mois de travaux, le projet était achevé en décembre 2024. L’ascenseur situé juste à côté de l’entrée principale permet à Richard Apied d’accéder à tous les étages ainsi qu’à une salle de repos où il peut se retirer si nécessaire. Seules quelques personnes disposent d’un badge pour utiliser l’ascenseur. «Nous étions dès le départ déterminés à rendre le bâtiment accessible, autant que possible, pour que Richard puisse se rendre partout.» En outre, un WC a été adapté et des portes ont été automatisées.

Une première séance s’est tenue au siège de l’entreprise avec l’employé, des représentant·e·s de l’AI, de ParaWork et de la direction. Des gros bras l’ont hissé dans les escaliers jusqu’à la salle de réunion du troisième étage. «Je me suis toujours bien senti dans mon milieu professionnel», dit le Français qui raconte que le grand patron de l’entreprise, le père des trois propriétaires actuels, est venu lui rendre visite à Nottwil. Quant à Philippe Gerber, il est empli de gratitude pour l’accompagnement étroit de l’ASP, ParaWork et l’AI dont il a bénéficié: «Nous étions en terre inconnue, un cas pareil ne s’étant encore jamais présenté. Nous étions donc reconnaissants du soutien apporté par les spécialistes.»

Sensibilisation du personnel

Les chefs de service et le personnel de l’administration ont suivi une petite formation avant le retour du quinquagénaire: Yann Avanthey, conseiller par les pairs de

l’ASP, et Prisca Grandgirard, Job Coach de ParaWork, les ont sensibilisés en novembre 2024 au thème de la paralysie médullaire. Ils ont expliqué les problèmes, souligné les besoins et levé ainsi les réticences qui existent vis-à-vis des personnes en fauteuil roulant.

«L’objectif est le même pour tout le monde: permettre à Richard Apied de maîtriser son quotidien avec la plus grande autonomie possible, et le retour à la vie professionnelle en fait aussi partie», explique Prisca Grandgirard. Elle ne se considère pas comme une simple conseillère sur les sujets professionnels, mais bien plus comme l’interlocutrice de son client, pour lequel elle fait souvent le lien avec différentes institutions: «S’il a une demande, il peut me contacter. Et je m’efforce alors de trouver une solution.» Elle souligne tout particulièrement le rôle de l’employeur: «L’engagement de Philippe Gerber est impressionnant.»

Depuis début février de cette année, une reprise à temps partiel thérapeutique a été mise en place pour Richard Apied qui se charge des tâches courantes une fois par semaine pendant deux heures. Il s’occupe des commandes, appelle ses client·e·s et les conseille, ce qui ne lui pose aucun problème grâce à sa vaste expérience du métier. La question d’augmenter son temps de travail, et de combien, reste encore ouverte. Philippe Gerber insiste: «Nous n’exercerons aucune pression. C’est à Richard de définir le rythme.»

«Médaille d’or de la patience»

Le fait qu’il puisse à nouveau participer à la vie active a aussi un effet bénéfique sur

son psychisme. «Il aurait mérité une médaille d’or pour sa patience. Il y avait sans cesse des retards qui n’étaient pas sans affecter mon client», explique Prisca Grandgirard, qui l’a toujours motivé et encouragé à ne pas perdre confiance.

Richard Apied est heureux d’avoir enfin pu s’y mettre après une longue attente. «Le travail me donne une certaine structure. Je fais partie d’une équipe et je suis utile. Cela fait du bien. Je n’ose même pas imaginer ce que serait une vie privée de tout travail.» Il est tout à fait envisageable que, suivant l’évolution de son état de santé, il soit employé en télétravail. En tout cas, son bureau est déjà aménagé.

Pour le moment, il est encore dans la phase d’acclimatation à son nouveau quotidien. Mais après quelques semaines, il dresse un premier bilan: «Je suis très satisfait. J’espère que cette évolution positive va se poursuivre.» Philippe Gerber le regarde et lui répète: «Tu sais que tu n’as absolument aucune pression.»

Le co-propriétaire de l’entreprise est heureux que la solution de l’ascenseur vertical ait fonctionné, car il est non seulement utile à Richard Apied, mais ouvre aussi la perspective d’offrir à l’avenir aux personnes en fauteuil roulant la possibilité de travailler dans son entreprise.

Au bureau et non plus au comptoir comme avant

Juste à temps pour le paradis

Plages de rêve et trésors culturels: s’il est enchanteur, le séjour au Mexique est aussi très éprouvant.

Nadja Venetz

Quand on voyage, il faut parfois improviser. Tous les globe-trotteurs le savent, même s’ils espèrent toujours éviter la poisse et les imprévus. Or le 1er février, l’avion qui devait emmener les 12 membres de l’ASP au Mexique reste cloué au sol. L’appareil est endommagé et le vol annulé, annonce l’organisateur Edelweiss. Que faire? L’ASP met immédiatement en place un car accessible à destination de Francfort. De là, notre groupe s’envolera finalement vers Cancún. Caraïbes, nous voilà!

Face au retard, les cinq personnes en fauteuil roulant, qui ont chacune un accompagnant·e, restent stoïques. «Bien sûr que je

me suis énervée, mais nous avions encore presque deux semaines de vacances devant nous», relativise Vera Müller, l’une des participantes. Et ce séjour l’a totalement séduite. «C’était génial de passer du froid de la Suisse à des températures estivales de rêve, avec une mer turquoise et des plages de sable blanc. De vraies bonnes vacances», résume-t-elle.

Le groupe prend ses quartiers au Dreams Jade Resort & Spa, un vaste complexe hôtelier qui comble toutes les attentes. Les chambres sont spacieuses et l’hôtel sans obstacles. On peut se détendre au bord de la piscine ou nager dans la mer. Les parti-

cipant·e·s apprécient la baignade. «J’étais tous les jours dans la piscine», raconte André Töngi, l’un des vacanciers. Les employé·e·s de l’hôtel viennent prêter main forte en cas de besoin. «Le personnel était très chaleureux et nous a littéralement déroulé un tapis sur la plage pour que nous puissions accéder plus facilement à la mer», explique Valery Arambula, l’une des responsables de groupe.

Comme tout est compris, on peut goûter aux plats raffinés de divers restaurants à toute heure de la journée. Parfois, nos touristes prennent le repas du soir en commun, parfois ils et elles font cavalier seul.

Les participant·e·s apprécient beaucoup ce mélange d’activités de groupe et de moments de temps libre. Entre les excursions communes, le programme prévoit toujours des journées de liberté.

Sites historiques

Cancún est un véritable paradis pour les vacances, et l’un de ceux dont l’histoire est la plus riche. L’endroit remonte aux Mayas, une puissante civilisation qui est encore admirée aujourd’hui pour ses connaissances en mathématiques, son calendrier et ses temples imposants. Le groupe de voyage de l’ASP se rend à Chichén Itzá et y visite les ruines centenaires. Le temple du dieu serpent Kukulcán est mondialement connu. «Voir ces constructions si anciennes m’a fait forte impression. Notre guide a expliqué plein de choses passionnantes sur la culture des Mayas», relate Vera Müller. Elle apprend ainsi que le temple, construit entre le 8e et le 12e siècle, compte exactement 365 marches. La plateforme au sommet de la pyramide était utilisée pour les offrandes. Une ruine encore plus ancienne se trouve à Cobá, entourée d’une jungle luxuriante. «On se sentait comme Indiana Jones», raconte Valery. Les personnes en fauteuil roulant parviennent à franchir les sentiers naturels escarpés, aidées des piétonnes.

La culture maya est également présente dans le parc à thème et de loisirs Xcaret. Les voyageur·euse·s y découvrent aussi une multitude d’espèces d’oiseaux exotiques. Le groupe s’attarde dans le parc jusqu’au soir et profite, outre des spécialités culinaires, des danses et de la musique locales. La troupe de l’ASP passe une autre belle soirée à Xoximilco, où elle participe à une fiesta mexicaine flottante à bord d’une trajinera. Ce bateau traditionnel glisse au fil de l’eau, longeant des plateformes sur lesquelles musiciens et danseurs répandent la bonne humeur. Une ambiance festive s’installe rapidement avec les passagers et passagères des autres trajineras. «À la fin, tout le monde dansait pour de bon», raconte Valery.

Négocier les prix

Dans la petite ville balnéaire de Playa del Carmen, les Suisses font le plein de souvenirs. André Töngi, qui décroche alors le

titre de «roi du shopping», est content d’avoir à ses côtés Monserrat Thalmann, la deuxième responsable du groupe, qui maîtrise parfaitement l’espagnol, la langue locale. «Monserrat m’a aidé à marchander.» Si l’on a le malheur de ressembler de près ou de loin à un touriste américain ou canadien, on se voit d’emblée proposer un prix exorbitant. Le secret est de négocier au moins de moitié.

organisent à l’improviste une baignade avec les dauphins pour celles et ceux qui en avaient la force et l’envie.

Ce que les voyageurs et voyageuses ont le plus apprécié? «Se baigner dans un cenote», s’exclame André Töngi. Les cenotes sont des bassins d’eau douce souterrains typiques de la région, qui se sont formés lors de la dernière période glaciaire. Bon

Le bonheur au Mexique Vera Müller et André Töngi (en haut) passent des vacances enrichissantes avec le groupe de l’ASP

Vers la fin du séjour au Mexique, la fatigue commence à se faire sentir. Tout le monde ne se remet pas du vol long-courrier, de la chaleur constante et des kilomètres en car sur des routes cahoteuses. «Quand nous avons constaté que le niveau d’énergie du groupe baissait tangiblement, nous avons adapté le programme et annulé certaines excursions», raconte Monserrat. En alternative, les deux responsables du groupe

nombre de ces piscines naturelles ne sont accessibles que par un terrain escarpé. Heureusement, quelques-unes sont plus faciles d’accès. Le meilleur moment de Vera Müller a aussi rapport à l’eau. «J’ai adoré barboter dans la mer chaude avec une très légère houle.» Ils sont tous deux rentrés ravis et comblés. «Il faut maintenant que je me ré-acclimate», déclare André Töngi avec le plus grand sérieux.

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Grâce aux fonctions innovantes, uniques au monde et brevetées (R. Küschall) AUTO CLAMP et AUTO LIFT, le processus d’accrochage et de levage est un jeu d’enfant, d’une simple pression sur un bouton. Cela fonctionne même avec une fonction limitée des doigts et des mains ainsi qu’une force physique réduite. La commande tétra et l’assistance à la trajectoire sont deux autres solutions techniquement sophistiquées

ESSAI ET CONSEIL

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Le cours est adapté à tous les niveaux et se déroule dans une ambiance dynamique et conviviale.

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DIVERTISSEMENT

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Festival

Le festival de musique aura lieu les 22 et 23 août 2025 sur les hauteurs de Nottwil.

Des artistes de la région performent avec le lac de Sempach en toile de fond. Un service de bar, de la nourriture locale et un concept de décoration unique garantissent une expérience mémorable. Les festivalier·ière·s en fauteuil roulant peuvent désormais parquer leur voiture sur place en s’annonçant au préalable au CO: contact@grindstonefestival.ch.

Vivez de près un petit festival qui sort des sentiers battus!

Infos et billets grindstonefestival.ch

Marrakech

Du 4 au 11 avril 2025, le groupe de l’ASP s’est immergé dans l’effervescence de la «Perle du Sud» et a été envoûté tant par l’atmosphère que par l’hospitalité de ses autochtones.

Marrakech – vibrante, fascinante et pleine de contrastes – est une véritable fête pour les sens. Entre palais somptueux, marchés colorés et jardins idylliques, les vacanciers et vacancières de l’ASP ont profité de l’ambiance orientale. Loin de l’agitation, les participant·e·s ont pu se reposer dans l’hôtel Handioasis, qui porte bien son nom tant il est accessible.

PLACES LIBRES

Vacances

balnéaires

Vous avez envie de vous ressourcer sur l’île grecque de Crète du 4 au 11 octobre 2025? Alors inscrivez-vous au voyage pour tous les membres.

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PARTENAIRE

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Après un long retard de livraison, le voilà enfin. Le nouveau Gössi Car est arrivé!

Avec une signalétique et un équipement modernes, ce car accessible aux fauteuils roulants offre tout ce que l’on peut désirer.

Équipé d’une plate-forme élévatrice ainsi que de toilettes adaptées, il est dès à présent à la disposition de l’ASP et des clubs en fauteuil roulant.

LOISIRS

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Un saut dans le vide suivi de 30 mètres de chute libre avec le cœur qui bat à toute vitesse avant que la corde vous balance à travers la gorge spectaculaire, c’est faire l’expérience unique de la gravité et des sensations fortes. Prêt·e pour le grand frisson? Alors, rendez-vous le 16 août 2025.

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VOYAGE URBAIN

BATAILLE DE LUMIÈRES

Lasertag – une aventure pleine d’obstacles

Peut-on jouer au laser game en fauteuil roulant? Avec ses rampes raides, ses gilets inconfortables et ses adversaires impitoyables, le jeu est un vrai défi. Malgré tout, le plaisir est au rendez-vous.

En ce dimanche de fin mars, c’est enfin le jour J: deux personnes en fauteuil roulant et d’une piétonne entrent dans le Lasertag Arena d’Emmen LU. Le site Web indique que l’arène est sans obstacles et on nous a aussi confirmé par téléphone que le jeu était accessible en fauteuil roulant. À quoi devons-nous nous attendre? À une lutte sans merci pour gagner des points – sans s’annoncer au préalable, que l’on soit à pied ou en fauteuil roulant. Voyons si les dires du personnel se vérifient car, d’après mon expérience de personne en fauteuil roulant, je m’attends à tout.

Le voyage aller: RAS ou presque L’Arena est bien accessible en voiture ou avec les transports en commun. Il y a effectivement des places de parque pour han-

dicapé·e·s que nous trouvons rapidement. Mais lorsque nous arrivons à l’accueil, l’employé est surpris de voir débarquer nos deux fauteuils roulants – bien que l’on nous ait assuré au téléphone que ce ne serait pas un problème et qu’il n’était pas nécessaire de prévenir. Je conseille donc aux potentiels intéressé·e·s d’annoncer leur venue en indiquant la taille exacte du groupe et le nombre de fauteuils roulants, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Après un assez long moment, que nous passons toutefois agréablement grâce à la jolie zone d’attente avec bar, le jeu peut enfin commencer. Comme Lisa et moi n’avons aucune expérience du laser game, Raffaela, la piétonne du groupe, nous livre des astuces de ses précédentes parties.

Le jeu: bataille de lumières dans le noir Le laser game est un jeu plein d’action au cours duquel différentes équipes s’affrontent dans une arène spéciale. Le but est de toucher les adversaires avec des rayons laser tout en évitant de se faire tirer dessus. Chaque membre de l’équipe porte un gilet équipé de capteurs et un pistolet laser qui envoie des rayons infrarouges.

Il faut cumuler le maximum de points en touchant les adversaires. Chaque coup porté est aussitôt affiché et la personne touchée est «éteinte» pendant un instant avant de reprendre le jeu. Il existe différents modes de jeu: du «team deathmatch» à des variantes dans lesquelles toute l’équipe travaille à une mission précise. Les règles sont simples: toujours bouger, viser avec précision et travailler en équipe. Pour gagner, il faut faire mouche le plus de fois et afficher la meilleure coopération d’équipe.

Les instructions de jeu nous sont données par vidéo, rapidement, clairement et sans fioritures. Reste une grande question: Comment allons-nous nous appeler? Nos noms d’emprunt doivent être stylés et refléter notre combativité! «Ella», «Wayway» et «Lisse», membres de l’équipe des rouges, sont prêtes à conquérir l’arène …

Le premier défi: la rampe d’accès L’arène est divisée en deux niveaux et pour récupérer les gilets, il faut monter à l’étage

La belle équipe Lisa, Raffaela et Wayra

supérieur. Le seul moyen d’y accéder est une rampe ultra raide. Un challenge pour nous, pourtant sportives en fauteuil roulant. Même l’athlète Lisa n’arrive pas à bout de la montée, alors Raffaela la pousse énergiquement. Le personnel de Lasertag Arena vient aussi nous prêter main forte pour gravir la pente. La première partie de notre échauffement est donc faite.

Les gilets que nous devons enfiler sont relativement rigides. La hauteur du dossier du fauteuil roulant nous gêne un peu pour les enfiler. Mais finalement, nous nous retrouvons en tenue de jeu, prêtes à l’action – il n’y a plus qu’à s’attacher les cheveux et c’est parti!

Les dix premières secondes qui suivent le début du jeu sont décisives pour se positionner dans l’arène. Alors que la plupart des joueurs et joueuses s’éparpillent dans tous les sens, nous devons d’abord élaborer une stratégie. L’arène a beaucoup à offrir, mais tout n’est pas accessible en fauteuil roulant. Nous devons rester au niveau supérieur, tandis que les autres peuvent passer d’un étage à l’autre. Mais pas de soucis, même avec ce petit inconvénient, le plaisir est au rendez-vous.

S’il est vrai que la position assise nous rend moins flexibles, elle nous confère quelques avantages tactiques: nous sommes plus difficiles à atteindre et nous avons davantage

AVIS

Avis pour les joueur·euse·s en fauteuil roulant

Accessibilité

L’accès est possible, mais uniquement avec une assistance. Pas de WC adaptés.

Plaisir du jeu

De l’action à l’état pur, mais avec des restrictions.

Niveau de difficulté pour les personnes en fauteuil roulant

Il faut bien maîtriser son fauteuil roulant et disposer d’une bonne fonction des mains. La mobilité du tronc est un avantage.

de cachettes à disposition. Et si l’on est doué·e pour faire plusieurs choses à la fois, on peut rouler en tirant: redoutable au laser game!

Les enfants dans l’arène sont toutefois impitoyables. Comme nous sommes moins mobiles en fauteuil roulant, nous sommes souvent prises pour cible. Mais dans la deuxième partie, nous inversons la donne et leur montrons qu’il ne faut pas nous sous-estimer. Toucher quelqu’un depuis l’étage supérieur et le faire sursauter parce qu’il n’a rien vu venir, nous procure un vrai frisson mêlé à un malin plaisir.

Conclusion: une aventure réussie malgré les obstacles

Le Lasertag d’Emmen est définitivement une expérience exaltante, même s’il y a encore beaucoup à faire en termes d’accessibilité. Notre groupe est cependant unanime: nous reviendrons! Mais la prochaine fois, nous nous organiserons mieux et réserverons un temps de jeu. Encore un petit

AUTRE PERSPECTIVE

Ce qu’en pense la piétonne Raffaela

De mon point de vue d’accompagnante, j’ai d’abord remarqué l’étroitesse des places de parque pour handicapés. Il aurait été difficile de sortir du véhicule avec des fauteuils roulants plus grands. La question de la gestion de la vessie n’est pas non plus résolue: il n’y a pas de toilettes accessibles. Mes deux partenaires de jeu maîtrisent très bien leur fauteuil roulant. Plus le maniement est habile, plus il est facile de s’enfuir et plus vite on trouve de nouvelles cachettes. La rampe qui relie les deux niveaux de jeu est définitivement beaucoup trop raide et la prudence est donc de mise. Si l’on peut s’accommoder de ces inconvénients, le Lasertag est une activité amusante.

conseil: si l’on joue en fauteuil roulant, il faut impérativement se faire accompagner d’un·e allié·e pour que le jeu soit encore plus amusant.

Avant de tenter l’expérience du Lasertag en fauteuil roulant, informez-vous au préalable sur les conditions de l’Arena. Venez accompagné·e de quelqu’un qui pourra vous pousser en cas d’urgence. Toute l’arène n’est pas réellement accessible, mais le jeu peut tout de même constituer un challenge passionnant pour les paraplégiques mobiles. Le gilet rigide peut être un peu gênant, mais si vous aimez l’action et les défis d’un nouveau genre, vous y trouverez sûrement votre compte.

Laser Arena laser-arena.ch

ROADTRIP

Que voulez-vous qu’il arrive?

Daniel Stirnimann aime voyager – seul et sans chichis. Récemment, il a passé cinq semaines dans les Balkans. Pour lui, barouder dans des conditions rudimentaires est une grande liberté.

Lorsqu’il se retrouve paraplégique, Daniel Stirnimann est persuadé qu’il ne sortira plus de chez lui, qu’il passera désormais ses vacances entre ses quatre murs. Il a déjà de la peine à s’adapter à sa nouvelle vie de paralysé médullaire en fauteuil roulant, même dans son environnement familier. Mais sa compagne ne baisse pas les bras et lui propose un marché: partir 15 jours à Chypre, avec l’option d’interrompre leur séjour à tout moment et de rentrer à la maison. Contre toute attente, le couple passe de belles vacances sur l’île méditerranéenne. «Cela s’est bien mieux passé que je ne l’avais imaginé, et c’est ainsi que j’ai repris goût aux voyages», se souvient le Suisse.

Depuis, bien des années ont passé, remplies d’ innombrables voyages. Désormais, ce paraplégique fait une chose que de nombreuses personnes en fauteuil roulant n’osent pas faire: il voyage seul. Il est parti six mois de la Suisse centrale à Mumbai au volant d’un tout-terrain. Pris par son métier, il n’avait guère le temps de faire de longs voyages, mais depuis 2022, il est en retraite. «Une fois retraité, je me suis promis de me remettre à voyager vraiment», raconte le sexagénaire. Voyager vraiment, cela signifie créer des liens avec la population locale, observer le quotidien et parcourir les paysages – loin de la cohue des hauts-lieux touristiques. S’il a planifié son circuit en Inde deux ans à l’avance, aujourd’hui, Daniel

Stirnimann ne fait plus que des préparatifs sommaires. «Je réserve juste les traversées en ferry; pour tout le reste, je décide spontanément.»

Comme pour son périple de cinq semaines dans les Balkans en automne dernier. L’itinéraire est fixé dans les grandes lignes. Il se rend en Slovénie en passant par la Styrie et la Carinthie. De là, il fait un détour par l’Italie et longe ensuite la côte croate vers le sud. Il traverse la Bosnie jusqu’en Serbie et suit la frontière serbe pour revenir par le Monténégro et l’Albanie jusqu’à la côte, où le ferry le ramène en Italie. «Les Balkans m’attiraient depuis longtemps», confie le retraité.

Voyager léger

Il se déplace en mini-van, un VW Caddy Maxi. «J’avais besoin d’une voiture qui puisse servir aussi bien au quotidien qu’en voyage et qui ne coûte pas cher à l’entretien.» Un camping-car aménagé? Bien trop compliqué. «Keep it simple» est la devise de Daniel Stirnimann, autant dans le choix du véhicule que dans son équipement. Fort de sa grande expérience, il sait ce dont il a besoin en voyage et surtout ce dont il n’a pas besoin. «Plus tu as de choses, plus tu t’encombres», il en est persuadé. Ses affaires tiennent dans deux grandes caisses arrimées sur le côté: quelques habits, un sac de couchage, un matelas, un oreiller, un réchaud à gaz, une sonde urinaire, des médicaments, du matériel photo. Et c’est tout.

La passion des voyages Sillonner les paysages en mini-van, l’appareil photo à portée de main

«Il y a zéro confort», plaisante le baroudeur. Il n’a ni chauffage, ni climatisation. «Quand j’ai froid, je me glisse dans mon sac de couchage.» Et il utilise beaucoup de lingettes pour faire sa toilette de chat. Il ne réserve une nuitée dans les campings qu’en cas d’urgence. De temps en temps, il prend une chambre d’hôtel. «J’ai tout ce qu’il faut pour être autonome pendant trois ou quatre jours.»

Pour passer la nuit, il faut choisir un endroit plat. Parfois, c’est un petit coin tranquille, parfois une rue bruyante. «Je me pose n’importe où, même en plein centreville», explique Daniel Stirnimann. Comme sa voiture ne ressemble pas à un campingcar, personne n’imagine que quelqu’un puisse y dormir. Car le camping sauvage est interdit dans de nombreux pays. Les rares fois où des policiers sont venus frapper à la vitre, la discussion s’est close dès qu’ils ont aperçu le fauteuil roulant. «Le handicap peut parfois être un atout.»

Et son handicap lui permet aussi d’ouvrir des portes. «Dans certaines situations, j’ai besoin qu’on m’aide et des inconnu·e·s viennent spontanément s’enquérir de moi, ou alors c’est moi qui les aborde», raconte le voyageur. Ainsi, lors de son périple dans les Balkans, il trouve toujours une bonne âme pour l’aider à monter des marches, pour le pousser sur les pavés traîtres de Mostar ou pour le porter jusqu’à un restaurant. Il est persuadé que les gens sont animés de bonnes intentions: «Il me fallait

Rudimentaire L’équipement a été optimisé au fil des années

changer de l’argent, mais plusieurs marches m’empêchaient d’accéder au bureau de change. Bien sûr, j’aurais pu chercher une autre banque, mais aurais-je plus de chance? Quelqu’un m’a vu hésiter et s’est approché de moi. J’ai mis deux billets de cent dans la main de cette personne en espérant qu’elle me rapporterait mon argent.» Et c’est ce qu’elle a fait. «Je n’ai jamais été volé, ni pris à partie», déclare Daniel Stirnimann. «Partout dans le monde, il y a des gens qui vous aident. C’est rassurant. Pour chaque problème, il y a une solution.»

Preuve en est celle qu’il a lui-même mise au point: son fauteuil-WC. Cette chaise pliante munie d’un sac poubelle et d’une lunette de WC a fait ses preuves. «Avant, j’utilisais un modèle coûteux d’un magasin spécialisé. Il était lourd et prenait beaucoup de place.» La solution actuelle, en re-

vanche, est peu encombrante et facile à sortir de la voiture. «Car je dois tout transbahuter moi-même dans mon véhicule.»

Mais l’invention est un peu bancale. «Je dois m’appuyer contre la portière de la voiture, sinon je bascule», reconnaît le bricoleur.

Revenons aux Balkans. Les tensions politiques sont palpables, surtout au passage des frontières. «J’étais un peu sceptique pour la Serbie, mais ce pays m’a finalement beaucoup plu, notamment la ville de Novi Sad sur le Danube.» Notre aventurier apprécie la cuisine locale qu’il célèbre à chaque voyage. La vie bat son plein dans les villes, tandis qu’à la campagne, les champs sont encore cultivés avec des moyens très simples. Ce photographe amateur passionné se régale. On peut encore apercevoir les traces de la guerre des années 1990 à de nombreux endroits. Les habitant·e·s qu’il rencontre sont aimables, mais aussi un peu déstabilisé·e·s par son fauteuil roulant. Lui-même est étonné: «Je n’ai pas vu d’autres personnes handicapées dans les Balkans. Comme si elles n’existaient pas.»

En avril, notre globetrotteur chargera à nouveau son matériel dans le Caddy bleu. Six semaines pour sillonner la Turquie, c’est son plan. Et il n’a réservé que le ferry qui lui fera traverser l’Adriatique.

Pas facile en fauteuil roulant On trouve toujours de l’aide

HOMMAGE À UNE LÉGENDE

Bon sang, Henry!

Jan Frei a eu une enfance ordinaire. Ce n’est qu’avec le temps qu’il a réalisé que ce n’était pas si anodin de grandir aux côtés d’une icône du sport suisse. Hommage d’un fils à son père, Heinz Frei.

Jan Frei

Mes enfants ont l’habitude de voir leur grand-père à la télévision, aux Sports Awards ou au Super10Kampf. Ils sont encore trop petits pour réaliser le pourquoi du comment. Pour eux, c’est tout à fait banal. Je connais bien ce sentiment, car je ressentais la même chose il y a plus de 30 ans.

Quand papa a fait des prouesses aux Jeux Paralympiques d’Atlanta en 1996, mes camarades de première année et moi avons confectionné en classe des médailles dorées et des guirlandes colorées. Et ce, afin de lui préparer un accueil paralympique au Breitiweg, qui porterait dorénavant le nom de Chemin Heinz-Frei. Aujourd’hui, tout cela me semble assez surréaliste, mais à l’époque, c’était normal. J’étais même un peu gêné quand on me parlait de mon père et de ses victoires. On nous a toujours inculqué la modestie et l’humilité. Alors oui,

j’ai grandi aux côtés d’un célèbre sportif de haut niveau, mais pour moi, c’était juste mon papa. Bien sûr, contrairement aux autres pères, il était en fauteuil roulant, mais j’y était tellement habitué qu’un jour, en rentrant de l’école, j’ai fondu en larmes en le voyant debout. Il participait alors à une étude sur l’ostéoporose chez les paraplégiques. Pour cela, il devait se tenir debout sur une plaque vibrante plusieurs fois par semaine. L’armature métallique qui l’entourait le maintenait sur ses jambes, et c’est ce qui m’avait choqué.

Sprint final au Chemin Heinz-Frei

Dès l’instant où j’ai reçu mon premier vélo avec changement de vitesses, j’ai tenu à accompagner mon père à son entraînement. Il a probablement dû ralentir un peu le rythme et raccourcir la séance pour ne pas me gâcher le plaisir, mais je n’ai rien remarqué à l’époque. Ce qui m’importait alors,

c’était d’être en tête à l’issue du sprint final décisif sur le Chemin Heinz-Frei avant d’arriver à la maison.

J’avais aussi le droit de venir quand il bricolait dans la cave, qu’il préparait son fauteuil de course et qu’il avait parfois besoin d’un coup de main. Tout ne marchait pas toujours du premier coup, et c’étaient les seuls moments où j’entendais mon père jurer, lui qui était par ailleurs assez modéré. Aujourd’hui encore, quand quelque chose ne marche pas, il se parle à la troisième personne: «Henry, bon sang, fais un effort, tu dois y arriver!»

L’adolescence a encore plus soudé notre relation père-fils. Il me permettait de l’accompagner aux courses chaque fois que c’était possible. Les trajets en voiture jusqu’à Paris sont un sacré souvenir. Sept heures de route, une énorme salade de pâtes dans

les bagages, la carte routière étalée sur les genoux … J’étais à la fois le motivateur, le DJ et le co-pilote. Paris est très tortueux et parsemé de rues à sens unique, il faut donc être attentif à tout moment. Ainsi, chaque année, nous nous repérions un peu mieux à Paris. Une seule fois, j’ai failli baisser les bras quand nous avons crevé en pleine pampa française. Je nous voyais déjà jeter l’éponge, mais grâce à son soutien compétent, nous avons réussi à monter nousmêmes la roue de secours et avons pu poursuivre notre périple.

L’Allemagne et la superstar Je connais par cœur l’itinéraire du marathon de Berlin. Chaussé de mes rollers, je survolais littéralement les rues désertes autour du parcours. Je prenais des raccourcis et j’arrivais à la hauteur de papa quatre ou cinq fois en pleine course pour lui crier de prendre de l’avance ou du recul et l’encourager. Je n’oublierai jamais comme il chantait sous la douche après une victoire à Berlin. L’hôtel préparait à chaque fois une petite réception et mettait un verre de vin blanc ou de champagne dans les mains de mon père, alors légèrement déshydraté. Il n’en fallait pas plus pour que sa bonne humeur atteigne des sommets.

Quand j’étais petit, j’ai toujours souhaité que papa reste éternellement un sportif de haut niveau. C’est pourquoi j’ai eu beaucoup de mal à l’entendre exprimer son envie de prendre sa retraite après être rentré bredouille des Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004. Je ne lui ai bien sûr jamais avoué mon désir, mais il a probable-

Une longue carrière d. g. à d.: marathon 1982, dernière participation aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021, belle complicité père-fils

ment senti les choses. En réorientant son entraînement, en passant à un vélo couché plus confortable (handbike) et en se ménageant ainsi physiquement, il a réalisé mon vœu. Car son esprit de compétition était intact et lorsqu’il s’est rendu compte qu’à force de travail et de sueur, il pouvait côtoyer l’élite de cette jeune discipline et jouer ainsi les trouble-fête, la niaque est revenue. Sa carrière sportive s’est donc considérablement prolongée et chaque succès était un bonus. Cela lui convenait très bien de ne plus «devoir», mais de «pouvoir». L’élite mondiale en place a fait une drôle de tête quand, tirant habilement parti de l’effet de surprise, il a remporté deux médailles d’or aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2008. J’ai pu assister en direct à la défense de son titre dans le contre-lamontre de Londres en 2012, qui nous a

procuré à tous de belles émotions. Ce qui a suivi à Tokyo en 2021, avec la médaille d’argent en course sur route, était si inattendu que ça frôlait le kitsch.

Encore plus dangereux en colère

Grâce à Henry, j’ai appris à quel point le mental comptait dans le sport. Souvent, il était le meilleur quand les enjeux étaient cruciaux et qu’il sentait une résistance de l’extérieur ou de la part de ses adversaires. Cette attitude du «maintenant ou jamais» peut libérer des ressources insoupçonnées. Ce n’est pas pour rien qu’un concurrent a un jour chuchoté aux autres athlètes sur la ligne de départ: «Ne mettez pas Frei en colère, sinon il sera encore plus dangereux.» Mon père l’a entendu et, une fois de plus, c’est lui qui a fini en tête de course.

Il y a sûrement pire comme modèle

Aujourd’hui, j’ai parfois les larmes aux yeux quand je raconte avec fierté ces histoires à mes enfants. C’est un privilège que de pouvoir partager de telles expériences et oui, il y a sûrement pire comme modèle. Henry, Heinz, Päpu ou Äti; il continuera à avoir une influence positive sur son entourage, non pas avec de belles paroles, mais en montrant l’exemple, car les actes valent plus que les mots.

Souvenir dans l’album de famille

EXPERT·E·S DU CNP

Marco von Ow, expert en performance

Un concentré de connaissances en un même lieu: l’équipe du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) accompagne nos athlètes sur le chemin de l’excellence. Marco von Ow est expert en performance à la Médecine du sport de Nottwil.

Tu es au CNP depuis?

Depuis avril 2021.

Quel est ton rôle au CNP?

Dans le cadre d’un coaching global, j’accompagne les athlètes vers leur objectif. La tâche principale est l’entraînement athlétique et la prise en compte globale de tous les facteurs qui favorisent le succès.

Quelle est ton activité préférée?

J’adore travailler avec les gens et je cherche constamment à m’améliorer pour en tirer le meilleur parti.

Quel est ton super-pouvoir?

La pensée latérale, hors du cadre– mais cela n’aide pas toujours.

Ton application préférée?

Goodnotes. Pour noter mes «pensées latérales».

Power à Zurich

Le 12 avril dernier, la gare centrale de Zurich s’est transformée en une impressionnante arène sportive.

Pour clore la saison 2024/25, le titre de champion de Suisse de Powerchair Hockey a été décerné et cette discipline a été présentée à un large public. Des milliers de passants et de passantes ont regardé, et même suivi, les matches passionnants des quatre équipes de LNA d’Argovie, de Berne et de Zurich. Dans le cadre d’un week-end de promotion des CM U19 d’Unihockey 2025, la journée de match de la ligue régulière a attiré les foules. À l’issue des rencontres, les «Iron Cats I» ont été sacrés champions devant leur public.

COMPÉTITION

CE de para aviron

Les CE se dérouleront du 29 mai au 1er juin 2025 à Plovdiv (Bulgarie), sur le prestigieux parcours de régates au cœur de la ville, dans un canal artificiel.

Claire Ghiringhelli y représentera la Suisse en PR1 W1× (monoplace). L’athlète s’est en effet trouvé une nouvelle passion sportive avec le para aviron et s’est classée huitième aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Elle s’entraîne actuellement de manière intensive pour atteindre la finale A au CE.

Début mars, elle a prouvé qu’elle était en bonne forme en réalisant 8.42 mn (2000 m) lors des CS Indoor. Le CE promet des compétitions captivantes et lui offrent la possibilité de se qualifier pour les CM de Shanghai (21 au 28.9.2025).

Nautisme

Le CFR Lausanne organise à nouveau un week-end lacustre à Morges, sur le lac Léman, les 21 et 22 juin 2025.

Les personnes qui le souhaitent pourront s’essayer à différents sports nautiques adaptés, comme le paddle, le kayak et la pêche. Pour cette dernière, un bateau de pêche spécialement aménagé sera mis à disposition. L’objectif de ce week-end ne se résume pas uniquement à faire la promotion du sport mais aussi à permettre aux parti-

cipant·e·s de passer un agréable moment sur l’eau en profitant de la convivialité du groupe.

Tout se déroulera au Port du Petit-Bois, où l’accès à l’eau est désormais idéal pour les personnes en fauteuil roulant, car à la demande d’Aude Jardin, présidente du CFRL, des aménagements y ont été effectués.

Annonce cfrlausanne.ch

L’ÉCHO DES CLUBS

«MOVE ON»

Camp sport et loisirs

Le très prisé camp de sport et de loisirs de Nottwil aura lieu du 6 au 11 octobre 2025.

De nombreuses activités seront à nouveau proposées et pourront être testées pendant la semaine. Venez trouver votre préférée!

Vous pouvez vous inscrire pour trois ou six jours et rejoindre ainsi la famille «move on». Attention, les places sont limitées, inscrivez-vous dès l’ouverture du portail en ligne.

Informations/ inscriptions en ligne ici dès la mi-juin:

HANDBIKE CHALLENGE

Giro Tremola

Depuis Airolo sur la Tremola jusqu’au sommet du col du Gothard: le «Giro Tremola» aura lieu le 30 août.

Le challenge débutera à 9 h 30 à Airolo. Il s’agira de parcourir 13 km et 930 m de dénivelé.

La manifestation s’adresse aux handbikeurs et handbikeuses expérimenté·e·s (engins électriques autorisés). Idéalement, la participation se fait en tandem avec un·e accompagnant·e en VTT.

Inscription: 18 juillet barbara.urfer@explorafutura.ch. Frais de participation: 65 francs.

BASKET-BALL 3 × 3

La Suisse au CM

Le premier championnat du monde de basket-ball en fauteuil roulant 3×3 aura lieu en Afrique du Sud du 1er au 3 août 2025.

Connue depuis longtemps, la variante du basket-ball de rue 3×3 s’est établie comme discipline officielle aux derniers Jeux Olympiques d’été à Paris. Ce jeu rapide et plein d’action s’étend à présent au paras-

port. L’Afrique du Sud accueillera pour la première fois le CM de basket-ball en fauteuil roulant 3×3. L’équipe féminine de Suisse, qui a remporté la médaille d’argent l’année passée au championnat d’Europe à Vienne, défendra les couleurs de notre pays à Sun City (RSA).

Plus d’infos sur le CM 3×3 www.iwbf.org

CM de paracyclisme 2025

Les handbikeurs et handbikeuses suisses concourront pour le titre de champion du monde du 28 au 31 août 2025 en Belgique.

L’hôte est Renaix (Belgique), une ville flamande avec une grande tradition de cyclisme – connue grâce au Tour des Flandres. Le départ et l’arrivée sont prévus dans le centre, sur la Grand-Place. Les CM débu-

teront par le contre-la-montre sur un circuit de 9 km. Les courses sur route suivront un parcours varié de 15 km avec des distances différentes selon la catégorie. La compétition se terminera comme d’habitude avec le relais par équipe. La sélection suisse pour les championnats du monde aura lieu après le championnat de Suisse, le 7 juillet 2025.

HANDBIKE

Restorative Therapies - RT300

Leader en stimulation électrique fonctionnelle (FES) dédiée pour la neurorééducation, en clinique comme à domicile.

Les bienfaits

- Maintien et rééducation musculaire

- Réduction des spasmes

- Amélioration de la circulation sanguine

- Augmentation de l’amplitude des mouvements

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Roues avec suspension intégrée, réduisant les vibrations et les chocs jusqu’à 70%. Idéales avec une propulsion électrique.

Restorative Therapies - Xcite2

Permet aux thérapeutes d’appliquer facilement et efficacement la FES à des activités fonctionnelles du quotidien. Plus 40 activités préprogrammées.

Phœnix Instinct

Sacs à roulettes multidirectionnelles spécialement adaptés aux fauteuils roulants, pour plus d’indépendance.

Aria Wheels

Fauteuils roulants actifs et ultra légers à l’élégance italienne. Châssis en aluminium ou en magnesium pour un confort et des performances inégalés.

PROJETS DE REVITALISATION

Un nouvel élan

Comment réussissons-nous à inciter les membres de l’ASP à faire du sport? Grâce à des programmes attrayants, tels que les cinq projets de revitalisation. Reste maintenant à persévérer.

Marco Bruni

Après la pandémie, la Confédération a alloué des fonds destinés à des mesures de revitalisation afin de ramener la population dans les clubs sportifs et d’armer les clubs pour l’avenir (cf. Paracontact 3/24). Sport suisse en fauteuil roulant a également initié des projets; le premier bilan est positif.

Ski de fond: un franc succès Avec ou sans handicap, le ski de fond est un sport d’hiver varié et plaisant. Pourtant, ces dernières années, la pratique du paraski de fond était en recul. Un projet de revitalisation, lancé en janvier 2025, lui a apporté un nouvel élan. Tous les cours d’initiation ont affiché complet. Les participant·e·s qui revenaient pouvaient continuer à s’entraîner pour 10 francs par jour de cours. L’intérêt pour le ski de fond semble être de retour, mais il s’agit maintenant d’entretenir l’enthousiasme et de renforcer cette discipline à long terme.

Le basket fauteuil pour enfants prend son envol

En Suisse, un grand nombre de sportifs et sportives adorent jouer avec le ballon orange. L’objectif de Wayra Huber, nouvelle responsable de projet, est d’encourager les enfants à le pratiquer très tôt. Pour ce faire, quatre fauteuils roulants pour enfants ont été achetés sur le budget de la CT Basketball et sont à disposition pour des cours. Les entraînements à Nottwil sont déjà agendés et d’autres sont prévus à SaintGall et en Romandie. Pour les juniors, les entraînements inclusifs ont le vent en poupe – un signal fort pour l’avenir de ce sport.

Boccia: une discipline prometteuse

La boccia offre de multiples possibilités pour les personnes avec ou sans handicap. La boccia paralympique est une discipline réglementée depuis 1984, tandis que le bocce sitting permet un jeu inclusif. Souhaitant développer les savoir-faire, nous

avons collaboré avec les fédérations suisse et italienne de boccia. Les journées d’initiation proposées à Bienne, Coire, Lucerne, Sion et Chiasso ont reçu un bon écho. Par ailleurs, afin d’assurer la promotion durable de ce sport, les entraîneur·euse·s ont suivi une formation à Nottwil en avril 2025. La boccia jouit d’un fort potentiel.

Tennis de table: focus sur la Romandie Rapide et tactique, le tennis de table peut être pratiqué tant en position assise que debout. Pourtant, on y joue peu en Suisse romande. Le projet de revitalisation visait par conséquent à le faire connaître dans les régions francophones. Des cours d’initiation organisés à Bulle, Genève, Yverdonles-Bains et Fribourg ont réussi à séduire une quarantaine de participant·e·s. Pour la première fois depuis des années, une équipe romande a participé au championnat de Suisse par équipes. Et le CTT Onex propose désormais des entraînements inclusifs. Avec une promotion ciblée, le tennis de table pourrait bientôt devenir une valeur sûre du parasport.

Handbike tout terrain: l’aventure au grand air

Le HTT offre d’attrayantes possibilités pour pratiquer un sport en extérieur. Deux sites sont précurseurs dans ce domaine. Le Swiss Bike Park d’Oberried BE propose une infrastructure entièrement adaptée aux fauteuils roulants. Depuis l’année dernière, deux HTT disponibles de mai à juin et en septembre, pouvaient être testés avec l’aide du personnel spécialement formé. Dès mai 2025, deux modèles différents de HTT seront à nouveau disponibles sur place. Le Swiss Bike Park s’efforce de conserver cette offre au-delà du projet de revitalisation. La manifestation de VTT Just Ride 2024 à Disentis GR a aussi contribué à la promotion du handbike tout terrain. Des tours guidés et des entraînements techniques y ont été organisés – malgré la neige. L’amélioration de la communication et de l’infrastructure devrait permettre de populariser ce sport.

Envie de faire du sport?

Vous trouverez toutes les offres en ligne spv.ch/manifestations

UNE JOURNÉE AVEC

Jared Arambula

«Le basket-ball est redevenu un plaisir», affirme le vainqueur des Jeux Paralympiques de Rio 2016. Les aléas de la vie ont mené cet Américain de 35 ans à Nottwil, où il s’est redécouvert une passion pour le basket-ball qu’il transmet désormais à des talents suisses.

Lundi matin, 9 h 30 dans la salle de sport du Centre suisse des paraplégiques (CSP) de Nottwil. Les lumières s’allument, le panier descend dans un ronronnement de moteur et l’odeur citronnée du nettoyant pour parquet flotte encore dans l’air. La semaine d’entraînement de basket-ball débute pour Patrick Rüegg, soldat de sport d’élite, et Jared Arambula son coach personnel. Aujourd’hui, les «scoop shots» et les tirs à mi-distance sont au programme.

Une heure et demie et 300 lancers plus tard, c’est chose faite. «C’est encore nouveau pour moi d’être aussi focalisé sur un joueur et de corriger son jeu de manière individuelle et ciblée. Le coaching est parfois plus fatigant que le match lui-même», explique Jared Arambula après les séances individuelles très intenses. L’entraînement suivant s’enchaîne avec Basil Dias, «Future Rolli», avec lequel il travaille les détails de coordination, le maniement du ballon et le «catch and shoot». Après une courte pause, c’est au tour d’Adrian Ruf, petit prodige de 13 ans et plus jeune recrue du basket-ball en fauteuil roulant de Suisse, de s’entraîner avec Jared.

Parallèles et motivation

Quand Jared est dans la salle avec Adrian, cela le renvoie à son propre passé. «Je sais ce que c’est d’avoir 13 ans et d’être en fauteuil roulant. Je sais quelle passion et quel dévouement il faut pour devenir bon en basket tout en se débrouillant à l’école et dans la vie», dit-il en pensant à son travail

avec les jeunes talents. Son engagement en tant que coach a aussi ravivé sa propre motivation pour le sport qui a toujours été son refuge dans la vie. À tel point que cet été, il participera à nouveau aux «try out» pour l’équipe nationale américaine. Il profite donc des pauses entre les séances de coaching pour s’entraîner lui-même.

«Le basket-ball en fauteuil roulant m’a tout donné: ma femme, une nouvelle famille ici en Suisse, un travail comme joueur et aussi comme coach. Cela me remplit de joie de pouvoir à présent donner un peu en retour, de voir grandir les joueurs et les joueuses. C’est génial et cela me motive chaque jour!» Jared souligne que sa vaste expérience n’est pas seulement utile pour apporter des améliorations techniques, mais qu’elle ouvre aussi des discussions approfondies sur la manière de vivre en tant que sportif en fauteuil roulant. À quoi peut ressembler une vie qui tourne autour du sport? Comment trouver sa place dans les différentes communautés en tant que sportif et sportive en fauteuil roulant? Ces échanges qui s’engagent avant et après les entraînements sont inestimables pour les deux parties.

Un coup de chance pour la Suisse Jared a trouvé le bonheur en Suisse grâce à sa participation à l’IWBF EuroCup avec son équipe de Grande Canarie. Mais c’est aussi une grande chance pour le basket en fauteuil suisse de l’avoir dans son pool d’entraîneurs. En effet, avec la professionnalisation croissante et l’intégration dans

la promotion du sport d’élite de l’armée, le besoin de séances d’entraînement encadrées aux heures de travail normales a bondi. Patrick Rüegg, qui suit la plupart des séances chez Jared, ne tarit pas d’éloges sur son coach: «L’entraînement individuel est crucial dans ma phase de développement en tant que joueur. Il me donne tant de précieux conseils. Le fait que Jared soit lui-même un basketteur en fauteuil et qu’il puisse corriger les petits détails dans le maniement du fauteuil me fait progresser super vite.»

Pour Jared, la journée sportive touche à sa fin sur le parquet du CSP. Mais comme son entourage est lui aussi mordu de basket (sa femme Valery est la nouvelle manager de l’équipe nationale féminine de 3×3), «it’s always game time» chez les Arambula!

Pratiquer les lancers sous l’œil de Jared

FORMATION ET PERFECTIONNEMENT

Idées pour concevoir les entraînements

Martina Hüper est entraîneuse de Powerchair Hockey. Les formations de Sport suisse en fauteuil roulant l’aident à élargir son horizon et apportent un vent de renouveau à l’entraînement.

Nicolas Hausammann

Martina Hüper est membre fondateur des Red Eagles et c’est grâce à elle et à une collègue qui partageait ses idées que le hockey est arrivé à Bâle. Avec trois autres entraîneurs et entraîneuses, elle s’emploie à développer le Powerchair Hockey au RC Beider Basel. Dans ce club, les deux équipes des Red Eagle, qui jouent en LNB et en LNC,

FORMATIONS

Faites votre choix parmi le programme varié de cours de formation et perfectionnement chez Sport suisse en fauteuil roulant et nos partenaires de formation!

Feuilletez et inscrivez-vous

sont pleinement impliquées. Martina en est venue au sport et à la fonction d’entraîneuse grâce à son fils Ben qui, atteint de dystrophie musculaire de Duchenne, est lui-même un joueur enthousiaste. À tel point qu’il a rejoint les Iron Cats de Zurich, le géant de la ligue.

À la mi-mars, l’entraîneuse a suivi le module pratique de Sport suisse en fauteuil roulant à Nottwil. «J’apprécie beaucoup les cours dispensés par SSFR. Ils me poussent toujours à inventer de nouvelles formes d’exercices. Même les joueurs et joueuses ressentent ce vent de renouveau après les cours», témoigne la sexagénaire. Cette année, le thème de Sport des adultes Suisse, «Innover et se soucier de l’entourage», tom-

bait donc à pic. Et l’échange avec les collègues d’autres disciplines est précieux. Déjà lors du module de base, elle avait pu profiter de leurs riches expériences. Le perfectionnement apporté par le module pratique a lui aussi répondu à ses attentes.

Récompensée par des sourires «J’essaie toujours tout de suite les nouvelles idées de jeu issues des cours. L’équipe y répond souvent très bien et les réactions après les entraînements sont positives. C’est la plus belle récompense quand on teste une nouveauté», confirme Martina. Cette fois-ci, le module mettait l’accent sur les formes cognitives et coordinatrices de l’initiation dans les entraînements.

La difficulté de nombreux sports d’équipe en fauteuil roulant repose sur l’hétéroclisme des groupes: des novices aux professionnel·le·s, des écolier·ère·s aux retraité·e·s. «Il est donc crucial de créer un bon esprit d’équipe lors des entraînements, et nous y sommes parvenus en concevant nos cours avec créativité», se félicite Martina.

Une expérience personnelle sympa Bien sûr, les règlements et l’engagement au sein du club en fauteuil roulant imposent aussi certaines formations continues. «Je trouve les cours passionnants, même s’ils ne sont pas spécifiquement axés sur les contenus de notre discipline, mais conçus pour le polysport. L’expérience personnelle dans les fauteuils de sport est toujours sympa pour nous, du Powerchair Hockey, car nos joueurs et joueuses sont motorisé·e·s», explique-t-elle.

Martina Hüper, entraîneuse des Red Eagles

Ces expériences variées aident Martina à remplir son rôle multiple au sein du club. Les entraîneurs et entraîneuses sillonnent à présent aussi leur région pour recruter de nouveaux talents, et vantent les mérites du Powerchair Hockey dans une école spécialisée. Ainsi, plus de monde devrait pouvoir profiter de l’objectif d’entraînement de Martina: «Pour moi, le plaisir des participant·e·s est la priorité absolue. Les élèves doivent passer un agréable moment d’insouciance avec l’équipe lors des entraînements du samedi et ce, dans le respect que nous leur témoignons en tant que moniteurs et monitrices.»

HANDBIKE TOUT TERRAIN

Le bon modèle

Les handbikes tout terrain (HTT) sont en vogue. Mais devant l’abondance des différents modèles disponibles sur le marché, on peut être vite perdu·e. Alors, quel est celui qui me convient le mieux?

Nicolas Hausammann

Nous avons demandé à Andreas Gautschi, expert en handbike tout terrain, ainsi qu’à deux vététistes expérimentés, ce qui compte vraiment lors de l’achat.

Champ d’utilisation: où veut-on rouler? Avant de vous lancer à la recherche du HTT parfait, vous devez vous demander sur quelle surface vous allez principalement rouler. Un trail tout- terrain exige d’autres paramètres qu’une longue randonnée sur des chemins forestiers ou ruraux. Les adèptes de downhill auront besoin d’une autre monture que celles et ceux qui préfèrent, rouler en forêt.

Andreas Gautschi explique: «Pour les handbikes tout terrain, l’accent est moins mis sur la vitesse. Il s’agit avant tout de traction, d’entraînement, de maniabilité et de

garde au sol. Si on est fan du tout-terrain, il faudrait choisir un engin avec une suspension optimale et une bonne adhérence. Mais si on roule sur des chemins tranquilles, un modèle moins sophistiqué fera l’affaire.»

Quel est le bon type de construction? Trike delta ou trike tadpole? Non seulement les sensations de conduite, mais aussi la technique et le prix vont dépendre de ce choix cornélien. Alors que le trike delta est construit avec une roue motrice à l’avant et deux roues suiveuses à l’arrière, le trike tadpole est doté d’une roue motrice à l’arrière et de deux roues directrices à l’avant. Les deux modèles présentent des avantages et des inconvénients. «Pour le downhill en tout-terrain, le trike tadpole est souvent le meilleur choix, tandis que le trike delta of-

frira une meilleure tenue de route sur les chemins plats», analyse Andreas Gautschi. L’athlète en fauteuil roulant Manuela Schär, par exemple, a clairement misé sur les propriétés de conduite du trike Tadpole: «Je ne jure que par mon Bowhead RX avec système de bascule pour pouvoir prendre des virages en biais et dévaler des pentes, mais ce système requiert une certaine stabilité du tronc pour pouvoir l’exploiter pleinement. Et alors, ce n’est que du bonheur.»

Quant à Peter Roos, tétraplégique, il préfère son HTT Schmicking justement pour la tenue de route. «Sur le tout-terrain, j’ai effectivement atteint plusieurs fois mes limites avec la traction avant et pour les transferts aussi, ce serait parfois mieux de n’avoir qu’une seule roue. Mon vélo est toutefois largement suffisant pour les randonnées de 40 à 50 km qui sont possibles avec une seule charge de batterie. Je me sens libre et j’apprécie vraiment les tours que je peux faire», explique le vététiste qui a opté pour le trike delta.

Confort et maniabilité

Le confort est un critère important qu’il ne faut pas négliger. Plus vous roulez, plus vous remarquez la différence entre un vélo à suspension intégrale et un vélo rigide. «Les handbikes à suspension intégrale sont nettement plus confortables et peuvent éviter de déclencher de la spasticité», explique Andreas Gautschi. «Le système de suspension plus simple compense mieux les irrégularités, ce qui est particulièrement avantageux sur les sentiers cahoteux. Avec un système à essieu rigide, vous ris-

Le trike tadpole: parfait pour l’aventure

POUR ET CONTRE

Le handbike trike delta

+ Tenue de route, idéal pour les trajets en ligne droite

+ Prix plus avantageux grâce à une construction plus simple

+ La position assise plus basse assure une grande stabilité au basculement

– Grand rayon de braquage, pas idéal pour les virages serrés

– Moins de traction, surtout en montée ou sur un sol meuble

– Pas de suspension à l’avant, désagréable sur un sol inégal

Le handbike trike tadpole

+ Très maniable et plus agile dans les virages

+ La suspension individuelle des roues offre un meilleur confort

+ Traction élevée: idéal pour les chemins escarpés et non goudronnés

+ La position assise plus haute permet un transfert plus facile

– Construction plus complexe, donc plus chère

– Moins stable pour les trajets rapides sur routes droites

– Difficile à transporter, car les roues ne se démontent pas facilement

quez de basculer en roulant sur des collines abruptes ou des bosses, ce n’est pas vraiment très agréable.»

Quant au transport, la règle est la même pour tous les vélos: sans un minibus et de l’aide pour le chargement, impossible de s’en sortir. «Je suis en train de faire installer un système de rails dans mon nouveau bus afin de pouvoir partir toute seule sur les routes avec mon vélo», confie Manuela Schär.

Puissance du moteur et batterie

L’assistance électrique étant devenue la norme sur de nombreux HTT, la puissance du moteur et l’autonomie de la batterie sont des facteurs importants. La Suisse autorise les handbikes tout terrain avec une puissance continue allant jusqu’à 500 watts, alors que l’UE n’autorise que 250 watts.

Selon Andreas Gautschi, 500 watts sont tout à fait suffisants pour suivre une allure normale.

L’autonomie de la batterie est aussi un sujet sensible, elle dépend de facteurs tels que le terrain, le style de conduite et les conditions météo. «Les batteries avec plus de wattheures (Wh) assurent une plus grande autonomie», précise-t-il. «Une batterie de 650 Wh permet de parcourir environ 30 km sur un terrain difficile. Dans des conditions plus favorables, on peut même aller jusqu’à 100 km.»

Conseil: si on prévoit de longues randonnées, il vaut mieux emporter deux batteries. Deux petites batteries offrent plus de flexibilité et permettent de faire de plus longs trajets.

Freins et changement de vitesse

Comme pour tous les VTT, les freins jouent un rôle décisif dans les versions handbike. Les trois roues doivent être équipées de freins à disque, et de préférence de grands disques de frein pour une meilleure force de freinage. Le changement de vitesse doit également tenir compte des besoins du ou de la cycliste. «Les moyeux à vitesses intégrées sont idéaux pour le tout-terrain, car ils peuvent être actionnés même à l’arrêt», nous apprend l’expert. En particulier dans les montées raides, il est important d’avoir des petites vitesses qui aident efficacement à tourner les manivelles.

Prix et qualité

L’achat d’un HTT représente un investissement important. Son prix se situe actuellement entre CHF 13 000.– et CHF 20 000.–. «La complexité technique et les matériaux de haute qualité font grimper le prix», ajoute Andreas Gautschi. De plus, le faible nombre de pièces produites entraîne des

Le trike delta: tenue de route et vitesse

coûts unitaires plus élevés que pour les productions en série de VTT. «Mais cet argent est bien investi si l’on considère la liberté, le plaisir et le confort qu’offre un HTT», s’accordent à dire nos trois spécialistes.

Quand on opte pour un handbike tout terrain, on est confronté à une multitude d’options. Le confort, la tenue de route et la technique sont déterminants pour trouver le bon modèle. Il est crucial de savoir à quoi on veut donner la priorité: aux randonnées tranquilles ou aux sorties riches en aventures et sensations fortes. L’expert Andreas Gautschi conseille de tester longuement le handbike avant l’achat et de l’assortir à ses besoins personnels. Celles et ceux qui hésitent encore pourront tester différents modèles lors du Giro Suisse, au Meet’n’Ride, les 5 et 6 juillet 2025.

INSCRIPTION

Le matin, testez différents modèles sur place au Swiss Bike Park Oberried et l’aprèsmidi, peaufinez vos compétences techniques sur les trails du parc ou inscrivez-vous à l’une des randonnées de l’après-midi.

www.GiroSuisse.ch

Juvo B7.

Ce fauteuil roulant électrique innovant, spécialement conçu pour les personnes à mobilité fortement réduite, est disponible avec une traction centrale ou avant. Le Juvo B7 offre de nombreuses possibilités de positionnement et de commandes numériques.

Système de siège APS

Le système de siège APS (Advanced Power Seat) permet une prise en charge de haute qualité clinique grâce à un équipement standard avec réglage électrique de l'angle du dossier et des genoux. Une inclinaison du siège à 45° avec fonction de levage et de nombreuses positions de siège préréglées pour une adaptation optimale sont disponibles en option.

Fonction active

L‘inclinaison négative place l‘utilisateur dans une position assise active qui l‘incite à prendre en charge son propre poids, stimule la circulation et peut avoir un effet positif sur la tension du corps. En combinaison avec le Multilift à réglage électrique, cette fonction offre un accès optimal à des hauteurs de travail moyennes pour plus de liberté au quotidien.

Innovant et intuitif

ICON-Control est une commande innovante et orientée vers l‘avenir qui permet une adaptation individuelle et une utilisation intuitive. Grâce à une programmation flexible basée sur les indications, vous pouvez répondre avec précision à des exigences spécifiques.

TARGET SPRINT

Discipline dynamique

Baptisé à l’origine biathlon d’été, le target sprint est devenu une discipline à part entière, reconnue dans le monde entier et qui enthousiasme de plus en plus de personnes en fauteuil roulant.

Thomas Hurni

Le target sprint est un sport dynamique qui combine la course en fauteuil roulant et le tir. Il constitue un challenge à la fois physique et mental, car il exige endurance, précision et concentration.

Qu’est-ce que le target sprint?

Le target sprint consiste en trois tours de course de 400 mètres, entrecoupés de deux séries de tir. Les athlètes tirent avec des carabines à air comprimé sur des cibles situées à une distance de dix mètres. Après chaque course, il faut toucher cinq cibles basculantes avant de pouvoir prendre le départ du tour suivant. Si l’athlète ne parvient pas à abattre toutes les cibles après 15 tirs, il ou elle reçoit une pénalité de 15 secondes par cible non atteinte, à passer dans

OFFRES D’ENTRAÎNEMENT

Les clubs suivants vous permettent de vous initier:

Feldschützen-Gesellschaft Zwillikon zwillikon-fsg.ch

Targetsprint Arena Hombrechtikon targetsprint.ch

Freier Schiessverein Rupperswil fsv-rupperswil.clubdesk.com

Sportschützen Glattfelden sps8192.ch targetsprint-zu.ch

Schützengesellschaft Goldach schuetzengoldach.ch

Fédération sportive suisse de tir swissshooting.ch

le box de pénalité. Combiner la course et le tir fait du target sprint un sport exigeant et très varié.

Adapté aux fauteuils roulants

Seules quelques adaptations sont nécessaires pour permettre aux sportifs et sportives en fauteuil roulant de participer au target sprint. Au lieu de courir, les athlètes effectuent le parcours en fauteuil roulant. Les séries de tir sont les mêmes, à ceci près que les stands de tir doivent être accessibles. Grâces à ces aménagements tout le monde peut vivre les mêmes défis et y prendre le même plaisir.

Le target sprint offre un entraînement varié. La combinaison de la course et du tir sollicite l’ensemble du corps et contribue à la forme physique générale. De plus, ce sport favorise la force mentale: le tir exige une grande attention et de la précision. Aussitôt après un effort physique intense, il faut mobiliser toute sa concentration.

Outre les aspects physiques et mentaux, le target sprint présente une dimension inclusive non négligeable. Les personnes en fauteuil roulant peuvent elles aussi participer au target sprint sans que cela ne requiert plus d’effort, si les installations sont accessibles. Chaque entraînement et chaque compétition offrent de nouveaux défis, garants d’une motivation durable.

Nouveau sport, nouvelle tendance

Le target sprint ouvre aux personnes en fauteuil roulant la perspective de faire partie d’une nouvelle communauté sportive.

Cela permet de nouer des amitiés et d’élargir son réseau relationnel. Swiss Shooting organise déjà différentes compétitions et encourage les personnes à mobilité réduite à participer elles aussi aux entraînements et aux rencontres. Sport et loisirs en fauteuil roulant a déjà présenté cette discipline lors de divers événements. Ainsi, au «move on» de l’an passé, des représentant·e·s de Swiss Shooting ont proposé une initiation qui a suscité l’enthousiasme des participant·e·s.

Il est très facile de se mettre au target sprint. De nombreux clubs sportifs et sociétés de tir mettent en place des entraînements spéciaux pour les personnes en fauteuil roulant. Cela vaut la peine de s’informer auprès des clubs locaux et de venir faire un essai. L’équipement, comme les carabines à air comprimé et les fauteuils roulants, est souvent fourni par les clubs.

Concentration après l’effort

Le target sprint est une discipline fascinante qui permet aux sportifs et sportives en fauteuil roulant de pratiquer une activité physique à la fois passionnante et stimulante. L’association de l’effort physique et de la concentration mentale rend ce sport unique et attrayant.

TOURISME

Prêt de fauteuil roulant

Envie d’une boisson fraîche au restaurant de montagne après un long tour en handbike? «Chair in a Box» simplifie la logistique.

«Chair in a Box» est un petit chalet en bois, fermé par une Eurokey, qui contient un fauteuil roulant actif. Cet engin est à la disposition des personnes qui font du handbike ou de l’uniski et veulent faire une pause au

restaurant. Stephan Gmür, lui-même en fauteuil roulant, fondateur de l’entreprise et sportif enthousiaste, est à l’origine du projet. La phase de test est en cours dans le domaine skiable de Motta Naluns près de Scuol. Fin mai, un troisième box a été ouvert à Tarasp. D’autres sites suivront.

Sur le projet wheellife-solutions.ch

LES FEMMES EN FAUTEUIL ROULANT

Besoins moins bien couverts

Les femmes ayant une lésion médullaire sont souvent défavorisées par rapport aux hommes: dans la recherche, les soins médicaux, les offres de soutien.

Dans la recherche clinique sur différents aspects de la paralysie médullaire, les femmes sont fréquemment sous-représentées. Conséquences: en l’absence de données sur les femmes paraplégiques, leurs spécificités ne peuvent être ni étudiées ni couvertes de manière optimale dans le cadre des soins mé-

dicaux. On traite souvent moins de femmes que d’hommes dans les centres spécialisés dans les lésions médullaires. Les offres de soutien qui existent actuellement, comme le sport et le conseil par les pairs, répondent moins bien à leurs besoins. Après la rééducation primaire, elles présentent un risque accru de dépression.

Compléments sur le blog de la communauté community.paraplegie.ch/blog

POLITIQUE

13e rente AI

Lors de la session de printemps, le Conseil des États s’est prononcé contre une 13e rente pour les bénéficiaires des prestations complémentaires (PC) à l’assurance-invalidité (AI).

L’introduction d’une 13e rente de vieillesse a créé une inégalité de traitement dans le 1er pilier pour la couverture des besoins vitaux. Alors qu’à partir de 2026, les rentiers et rentières AVS recevront une 13e rente en décembre, rien n’est prévu pour les ayants droit aux rentes de l’AI. Pourtant, ils et elles en ont grand besoin: plus de la moitié perçoivent des PC , car leur minimum vital n’est pas assuré par la seule rente AI.

Avec la motion 25.3014, la commission sociale du Conseil des États (CSSS-E) a demandé une 13e rente AI pour les bénéficiaires des prestations complèmentaires. Par 25 voix contre 19, le Conseil des États s’est opposé à cette demande, malgré le besoin avéré.

Le projet de la CSSS-E aurait prévu une 13e rente AI au moins pour près de la moitié des assuré·e·s à l’AI. Or la motion était déjà un compromis, car l’égalité de traitement ne peut être atteinte qu’avec une 13e rente AI pour tous et toutes. Cette demande doit rester à l’agenda politique et être prise en compte par le Conseil fédéral et le Parlement dans la poursuite du développement de l’assurance-invalidité.

INCLUSION HANDICAP

Rencontre d’anniversaire

Inclusion Handicap, l’association faîtière des organisations suisses des personnes handicapées, fête cette année ses dix ans.

Au début de l’année, l’association a invité ses membres au Palais fédéral pour y célébrer son anniversaire, mais aussi pour les informer sur ses activités futures. En effet, une association faîtière forte est indispensable pour relever les défis à venir. Qu’il s’agisse de l’initiative pour l’inclusion, de

PROMOTION DU SPORT

Los Angeles 2028

Le canton de Lucerne soutient neuf athlètes dans leur objectif de se qualifier pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2028 à Los Angeles.

Parmi eux, l’athlète Fabian Blum est le seul parasportif. Le soutien apporté est à la fois moral et financier.

la révision de la LHand, de la loi-cadre sur l’inclusion ou des mesures dans l’AI, de nombreuses occasions d’améliorer les droits des personnes en situation de handicap se présenteront dans les prochaines années. Outre un mouvement croissant de la société civile, les associations suisses des personnes handicapées et leur porte-parole Inclusion Handicap jouent un rôle moteur dans cette évolution. L’ASP s’investit elle aussi dans ces discussions.

INITIATIVE

Vidéo explicative du contre-projet

Que signifie le contreprojet à l’initiative pour l’inclusion?

Le fait que le Conseil fédéral dise non à l’initiative pour l’inclusion n’est pas un drame, car il a présenté un contreprojet.

L’Association pour une Suisse inclusive a eu recours à l’intelligence artificielle (IA) pour créer un avatar d’Islam Alijaj. Celui-ci explique en termes simples le contenu du contreprojet annoncé et la suite des événements.

Vers la vidéo explicative

POLITIQUE DU LOGEMENT

Libre choix

Lors de la session de printemps, le Conseil des États a transmis au Conseil fédéral une motion pour réviser la loi sur les institutions destinées à promouvoir l’intégration des personnes invalides (LIPPI).

Suite à l’adoption de la motion 24.3003, le Conseil fédéral est invité à créer sans délai une base légale au diapason de notre époque pour le logement des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui encore, nombre d’entre elles sont contraintes de vivre en institution. Et ce, bien que la liberté d’établissement soit ancrée dans la Constitution fédérale et que la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handi-

capées garantisse les mêmes possibilités de choix. Le Conseil fédéral doit à présent veiller, par la révision d’une loi-cadre, à ce que les fonds investis dans les institutions soient davantage utilisés pour la mise en place d’offres de soutien et de formes de logement ambulatoires.

Dans sa forme actuelle, la LIPPI constituait un obstacle aux structures de soins cantonales adaptées à notre époque et contrastait avec la déclaration de volonté intercantonale. La révision doit aussi permettre de supprimer les obstacles au changement de domicile et de simplifier le déménagement dans un autre canton.

L’INTERVISTA

Insieme siamo più forti

InSuperAbili e Gruppo Paraplegici Ticino si sono uniti in un unico Gruppo carrozzella.

Nicola Canepa, Walter Lisetto e Alessandro Viri parlano delle motivazioni, spiegano il perché della denominazione «GPT» e illustrano i motivi per cui all’interno del processo le diverse mentalità dei membri non contano.

Peter Birrer

I tre si incontrano allo stadio Cornaredo a Lugano. Nicola Canepa vi giunge dalla Val di Blenio, mentre Alessandro Viri e Walter Lisetto, essendo luganesi, giocano in casa. Il motivo dell’incontro è discutere in merito alla fusione dei due Gruppi carrozzella ticinesi InSuperAbili e Gruppo Paraplegici Ticino (GPT).

Nicola Canepa presidia il Gruppo Paraplegici Ticino dal 2019 e manterrà la carica dopo la fusione. Walter Lisetto, finora pre-

sidente di InSuperAbili, diventa suo vice. Alessandro Viri si occuperà invece delle finanze in seno al Comitato direttivo.

Davanti a una fusione viene da chiedersi: C’è stato qualche problema che ha reso inevitabile questo provvedimento?

Walter Lisetto (WL): L’idea di fusione è venuta da InSuperAbili e non è nata da un problema. Il nostro club ha una struttura che funziona molto bene, un grande numero di membri e una buona base finan-

ziaria. Quindi perché unirsi al GPT? Perché insieme possiamo ottenere di più, fare cose migliori e più belle.

Quando è venuta fuori l’idea?

Alessandro Viri (AV): Abbiamo iniziato a parlarne in consiglio circa due anni fa. Durante eventi sportivi comuni spesso i nostri membri ci chiedevano: «Devo indossare la maglia del GPT o di InSuperAbili?» Era una contraddizione, perché molti membri appartenevano a entrambi i club, ma non sapevano chi organizzasse l’evento.

Quindi InSuperAbili e Gruppo Paraplegici Ticino non sono mai stati rivali o concorrenti?

WL: Certo, all’inizio c’erano delle tensioni e personalmente questa situazione non mi piaceva. In fondo facciamo la stessa cosa, quindi non siamo in concorrenza. Col tempo ha prevalso l’idea che un club forte e unito è meglio di due separati.

Nicola Canepa (NC): Quando ho sentito parlare della fusione, sono stato subito d’accordo. Per me non c’era rivalità. Quando ci parlarono della fusione, i due consigli d’amministrazione erano d’accordo sul fatto che la cosa aveva senso. Altrimenti non l’avremmo nemmeno portata in votazione all’assemblea generale.

Non ci sono state voci critiche?

WL: Sì, ricordo un membro che ha reagito emotivamente e ha pianto. Temeva di per-

Riuniti Walter Lisetto, Nicola Canepa e Alessandro Viri

dere tutto ciò che aveva vissuto di importante negli ultimi 12 anni, sin dalla fondazione di InSuperAbili.

Come lo avete consolato?

WL: Gli abbiamo spiegato che non stavamo facendo la fusione per offrire meno, bensì il contrario. Che lo scopo era creare più proposte per il tempo libero e ampliare un luogo di comunità per i nostri membri.

NC: Avevamo già molte attività comuni da tre o quattro anni. Una volta all’anno pubblicavamo anche un bollettino comune, dove erano elencate tutte le attività di entrambi i club e alle quali tutti gli interessati potevano iscriversi. Perciò non vedo il motivo per non mettersi insieme.

WL: L’idea alla base era questa: agire insieme è qualcosa di diverso che agire separatamente. Se ci uniamo, possiamo ottenere anche più visibilità mediatica e maggiore influenza a livello politico in Svizzera. Nel nostro cantone difendiamo gli interessi delle persone con disabilità. Se scriviamo a un’autorità per una questione o un reclamo, questo ci dà peso perché rappresentiamo tutto il Ticino. Se non reagiscono o cambiano qualcosa, sanno che potremmo rivolgerci ai giornali e tematizzare il loro comportamento negativo. Non penso che lo vogliano. Ritengo anche che la fusione abbia degli effetti positivi.

In che senso?

WL: La fusione, quindi un club più forte, dovrebbe aiutare a raccogliere meglio gli sponsor.

AV: Credo che anche all’interno dell’ASP potremmo essere guardati in un altro modo, magari fare da esempio per altri Gruppi carrozzella più piccoli.

Per quale motivo?

AV: Ci sono molti piccoli club che hanno difficoltà a rinnovare i loro consigli d’amministrazione. Dei club in altre regioni della Svizzera geograficamente vicine potrebbero pensare più intensamente a una cooperazione più stretta o a una fusione. Potremmo fare da esempio per altri club in Svizzera.

Quanti membri conta ora il nuovo GPT?

NC: InSuperAbili contava 350 membri, GPT circa 250. In totale ora ci sono 900 membri, di cui 300 membri sostenitori che partecipano regolarmente agli eventi.

E perché in futuro il club si chiamerà GPT? L’idea della fusione era venuta da InSuperAbili …

WL: Questa decisione nasce piuttosto dalla storia del GPT, non riguarda il nome o il logo. Il GPT è stato fondato nel 1979 e

Il nuovo Comitato direttivo da sinistra: dietro: Walter Lisetto, Damiano Zemp, Giorgio Fonio, Ersilia Gianella, Teodosio Margherita, Sara Bassetti. davanti: Gian Paolo Donghi (non membro del comitato), Alessandro Viri, Nicola Canepa, Ilaria Perren. (Assenti Attilio Filadoro, Valerio Caverzasio.)

ha alle sue spalle una tradizione più lunga di InSuperAbili, nato dal GPT nel 2012 soprattutto per fare handbike. Ma il nome InSuperAbili non sparirà del tutto: gli atleti di handbike, per esempio, continueranno a correre e disputare gare in giro per l’Europa con il nome di InSuperAbili.

Il logo rimarrà quello di GPT?

AV: No. L’idea era quella di fondere i loghi attuali di ambo i club. Come base per il design è stato utilizzato il logo di InSuperAbili, il testo invece è stato mantenuto nei colori e stile del GPT.

Vale lo stesso per il sito web?

NC: Anche qui stiamo discutendo, troveremo una soluzione che vada bene per tutti. Ma più importante è il senso di appartenenza che vogliamo conservare e rafforzare.

E cosa offrirete in futuro? Ci saranno maggiori attività?

NC: Gli obiettivi rimangono gli stessi di prima. Manteniamo sicuramente quello che facciamo già ora, poi potrebbe essere ampliato se ci sono richieste. Ci aspettiamo più coinvolgimento e anche una maggiore partecipazione, essendo state abbattute le frontiere dei club.

WL: Lo scorso anno, per esempio, abbiamo visitato il Parlamento. Allora eravamo in 30, forse la prossima volta che organizzeremo qualcosa di simile saremo 50 partecipanti.

AV: Siamo un’associazione molto attiva e innovativa, ecco un esempio: quattro anni fa abbiamo acquistato una mongolfiera con una cabina accessibile per due sedie a rotelle. È l’unica in tutta la Svizzera. Per chi avesse interesse, la affittiamo anche ad altri club per degli eventi. E possiamo anche organizzare il pilota!

La fusione dei due gruppi carrozzella ticinesi ha funzionato nello sport per disabili, ma per esempio nel calcio, a livello cantonale, questo tipo di iniziativa fallisce sin dall’inizio. È strano.

WL: Noi ci siamo concentrati sulla nostra missione e non sugli interessi personali. La questione non era mantenere o meno le posizioni da presidente o vicepresidente, ma fare il meglio possibile per i nostri membri. Questi sono definitivamente al centro delle nostre azioni.

Pare una cosa così seria da sembrare quasi noiosa …

NC: (Ride.) non è che mi sia imposto e che ora voglia fare tutto da solo …

AV: Nicola è per noi la soluzione ideale. Oltretutto pensiamo sia giusto che il presidente del nostro Gruppo carrozzella sia uno di noi e che sappia cosa significa vivere una vita in sedia a rotelle.

NC: C’è da dire che non c’è la fila per candidarsi alla carica di presidente di una tale organizzazione.

AV: Indipendentemente da questioni personali: magari saremo in controtendenza in Ticino, ma costruiamo qualcosa di molto interessante. Il GPT deve essere un club per tutti, riunire le persone. Insieme siamo più forti. Non perseguiamo interessi finanziari, lo scopo è migliorare le condizioni per i nostri membri. Se ciò riesce con una fusione, abbiamo raggiunto lo scopo.

Questo nonostante si senta spesso parlare delle differenze di mentalità all’interno del cantone … che quelli del Sottoceneri la pensano diversamente da quelli del Sopraceneri.

NC: Certamente le mentalità sono diverse, è una situazione paragonabile al Röstigraben. Ma questo ha influenzato poco la fusione, così come la residenza dei nostri membri. La maggior parte dei membri attivi viene comunque dalle grandi città come Lugano o Bellinzona, mentre quelli che vivono nelle valli più remote partecipano meno alle attività.

Dove si troverà la sede principale del GPT?

NC: Ci saranno due uffici: Bellinzona rimane la sede principale e avremo un ufficio a Lugano nel nuovo centro sportivo che si sta costruendo vicino allo stadio di Cornaredo. Il Ticino ha ora un Gruppo carrozzella grande, ma i nostri membri avranno a disposizione due uffici a cui rivolgersi. A Lugano siamo presenti con altre

Il nuovo Gruppo carrozzella ha per scopo di abbattere barriere e promuovere l’inserimento sociale, le pari opportunità e il pieno sviluppo del potenziale di ogni singola persona in carrozzella.

Il GPT offre una vasta gamma di attività sportive settimanali, tra cui basket, handbike, nuoto, powerchair hockey, tennis, yoga. Inoltre, nello sport di squadra il GPT si è fatto un nome sul piano

associazioni e club e grazie alla nuova infrastruttura troviamo nuove possibilità per gli allenamenti. Qui l’inclusione viene vissuta.

Il nuovo Comitato direttivo è composto da dodici persone, sono tante, è una dimensione importante.

WL: C’è molto lavoro da fare e si può gestire soltanto se lo si distribuisce tra varie persone.

Ora con Giorgio Fonio siede un consigliere nazionale nel Comitato direttivo. Sta forse a indicare che il GPT cerca di avere politicamente più peso?

AV: È certamente vero. L’appartenenza politica di Giorgio Fonio (Alleanza del Centro) a noi non interessa, perché siamo neutrali. Ma speriamo così di poter fare lobbying per le persone con disabilità laddove vengono prese le decisioni. Vogliamo essere più presenti politicamente.

nazionale e internazionale. Tra queste: «InSuperAbili» (handbike), «Ticino Bulls» (basket) e «Cyber Falcons» (powerchair hockey).

Oltre alle proposte sportive, il GPT offre una consulenza giuridica che viene in aiuto ai membri per questioni assicurative, amministrative e sociali. In più il club organizza attività culturali, artistiche e di tempo libero che danno ai membri l’opportunità di vivere nuove esperienze e coltivare le amicizie.

NC: Per difendere i nostri interessi abbiamo bisogno di personalità come Giorgio Fonio, ma anche di Alessandro Viri e Walter Lisetto. Alessandro fa parte del Comitato centrale dell’ASP e ci rappresenta a Nottwil. Walter è molto conosciuto in Ticino. Quando si rivolge a un esponente politico, viene ascoltato. I contatti sono di enorme importanza. Ai nostri membri non vogliamo offrire soltanto una vasta scelta di attività, ma aiutarli anche in altri ambiti: costruzione senza barriere, consulenza assicurativa, servizi di prestazione in materia giuridica, consulenza per l’AI – e la lista si potrebbe allungare. Alla fine, si tratta di offrire un massimo contributo a favore di una società inclusiva.

Quando ci incontreremo qui tra un anno, cosa vorreste poter raccontare? NC: Che la fusione è stata la decisione giusta. Noi ne siamo convinti, ora aspettiamo solo la conferma.

INTERVIEW

Nous conjuguons nos forces

Les sections tessinoises InSuperAbili et Gruppo Paraplegici Ticino ont fusionné. Le trio des responsables nous explique les motifs et les enjeux de ce mariage de raison.

Peter Birrer

Nicola Canepa (NC), qui présidait depuis 2019 le Gruppo Paraplegici Ticino, est resté à sa tête après la fusion. Walter Lisetto (WL), jusqu’ici président d’InSuperAbili, est maintenant son adjoint. Et Alessandro Viri (AV) continue de s’occuper des finances au sein du comité.

Quand avez-vous commencé à réfléchir à cette union?

WL: Contrairement à la plupart des fusions, la nôtre ne vise pas à résoudre des problèmes, mais à créer un réseau densifié et renforcé.

AV: Il y a deux ans, nous avons commencé à en parler car, lorsque nous organisions des rencontres sportives communes, les participant·e·s nous demandaient souvent: «Dois-je porter le maillot de GPT ou d’InSuperAbili?» Étant membres des deux clubs, beaucoup ne savaient pas qui organisait l’événement.

NC: Il y a toujours eu des activités communes par le passé. Et une fois par an, nous publiions un bulletin avec les offres des deux clubs, auxquelles toutes les personnes intéressées pouvaient s’inscrire. La collaboration ne date donc pas d’hier.

Le programme d’activités sera-t-il modifié?

NC: L’offre existante sera maintenue, mais si les membres ont de nouveaux besoins, nous les examinerons. Maintenant que les limites du club ont été éliminées, nous pensons que davantage de personnes participeront aux activités.

WL: L’année dernière, nous avons par exemple visité le Palais fédéral avec 30 personnes. Si nous organisons à nouveau une sortie similaire, nous espérons qu’il y aura davantage d’intéressé·e·s et que nous enre-

gistrerons 50 inscriptions. La fusion n’engendre aucune perte, bien au contraire, il y aura encore plus d’options pour diversifier ses loisirs.

Et pourquoi avoir gardé le nom de Gruppo Paraplegici Ticino?

WL: Fondé en 1979, GPT a une plus grande tradition qu’InSuperAbili, un club issu de GPT en 2012 et qui s’est surtout fait remarquer en handbike. Mais le nom InSuperAbili ne disparaît pas complètement. Les handbikeurs et handbikeuses, par exemple, disputeront des compétitions internationales en tant qu’équipe de GPT sous le nom d’InSuperAbili.

Avec un conseiller national dans son comité, le GPT essaie-t-il d’avoir plus d’influence politique?

AV: C’est certainement un objectif, mais nous resterons neutres. La couleur politique de Giorgio Fonio (Le Centre) nous importe peu, nous souhaitons avant tout pouvoir effectuer un travail de lobbying efficace là où les décisions sont prises.

WL: Un club fort a plus de poids que deux petits. Il bénéficie d’une meilleure présence médiatique et son influence sur les affaires politiques croît. Nous défendrons mieux les personnes en situation de handicap dans notre canton.

Prévoyez-vous d’autres effets positifs?

WL: La taille d’un club peut être un avantage dans la recherche de sponsors. AV: Je pense qu’au sein de l’ASP aussi, on nous regarde un peu différemment, peutêtre même comme un modèle pour les petits clubs en fauteuil roulant qui peinent à trouver des bénévoles pour leur comité. Pour conclure, disons que nous conjuguons

nos forces afin d’être un club pour toutes et tous qui unit les gens et les rend plus forts. Nous ne poursuivons pas d’intérêts financiers, mais voulons améliorer les conditions-cadres pour nos membres. Si nous y parvenons par une fusion, l’objectif sera atteint. InSuperAbili comptait quelque 350 membres, GPT environ 250. Maintenant, nous sommes donc 600 au total, ce qui nous rend plus intéressants pour les partenariats.

Lire l’intégralité de l’interview

GPT

Œuvrant pour l’inclusion sociale, l’égalité des chances et la suppression des barrières, ce nouveau CFR conseille ses membres sur des questions juridiques, administratives ou sociales et leur propose un large éventail d’activités culturelles, de loisir et sportives.

En outre, ses équipes «InSuperAbili» (handbike), «Ticino Bulls» (basket-ball) et «Cyber Falcons» (Powerchair Hockey) font connaître le GPT au niveau national et international.

Rollstuhl-Taucher Zürich

Depuis plus de 40 ans, les membres du club plongent, nouent des liens d’amitié et partagent avec d’autres leur passion de l’univers subaquatique.

Certains soirs d’hiver, des bulles d’air viennent éclater à la surface de la piscine couverte de Männedorf, dans le canton de Zurich. Quand dehors, il fait nuit et froid, les membres du Rollstuhl-Taucher Zürich (RTZ) viennent en effet s’entraîner à l’intérieur et peaufiner leur technique en bassin. Ainsi, personne n’aura perdu la main lorsqu’il sera temps de retourner plonger dans le lac fin avril. Et comme la communication sous l’eau est limitée au strict minimum, après chaque plongée, les membres vont entretenir le lien social et amical autour d’une pizza dans un restaurant local.

Aux plongées régulières s’ajoutent chaque année des week-ends de plongée en Suisse ou dans les pays limitrophes. Et une fois par an, le club organise un voyage vers les plus beaux spots de plongée du monde.

Un OVNI à l’ASP

Le RTZ fait un peu figure d’OVNI parmi les autres sections de l’ASP. C’est le seul club entièrement voué à un sport particulier, qui n’est pratiqué dans aucun autre club en fauteuil roulant.

Lui-même paraplégique, son président, Christian Berner (photo) explique: «Il y a bien sûr des gens en Suisse qui pratiquent la plongée en fauteuil roulant, mais beaucoup ne le font que pendant les vacances.» Il n’est donc pas étonnant que les plus acharné·e·s se retrouvent au Rollstuhl-Taucher Zürich qui réunit, depuis sa création en 1982, les fans de plongée avec et sans handicap. En plus de favoriser l’inclusion, il y a aussi un côté pratique à cela. Pour des raisons de sécurité, les membres en situation de handicap sont toujours accompagnés de deux personnes valides lors de leurs sorties subaquatiques.

Tous et toutes ont en commun la passion de la plongée et les plus expérimenté·e·s la partagent bien volontiers. Les personnes qui souhaitent essayer peuvent s’inscrire à une initiation à la piscine. Le club fournit tout l’équipement nécessaire. Il est ensuite possible de suivre une formation de plongée et se faire conseiller en termes d’équipement. L’offre ne s’adresse pas qu’aux personnes en fauteuil roulant, mais aussi à toutes celles qui ont un handicap physique. Certains membres ont une déficience visuelle et une personne malentendante s’est récemment montrée intéressée. D’autres, atteintes de paralysie cérébrale, viennent régulièrement s’initier à la plongée. «Nous nous efforçons de permettre à chacun·e de tenter l’expérience. Il faut un encadrement intensif et, selon les situations, les plongées se limitent à la piscine couverte», précise Christian Berner. Ce sport est à la portée de presque tout le monde.

Liberté et légèreté

«Sous l’eau, nous sommes tous égaux», affirme Christian Berner. Ce sexagénaire était déjà passionné de plongée avant son accident en 1997. Le passage de plongeur piéton à plongeur en situation de handicap a toutefois été rude. «On peut compenser le manque de musculature du tronc avec des poids placés de manière adéquate et une bonne technique de nage.» Mais il a dû s’y reprendre à plusieurs reprises avant d’y parvenir. Après moultes tentatives, il peut dire: «En immersion, je ne ressens aucune restriction». À l’instar de la pluspart des membres. «Beaucoup d’entre nous ont une sensation de liberté et de légèreté qu’ils ne retrouvent pas toujours dans la vie quotidienne.»

En mer Rouge Vacances de plongée en Égypte LE CLUB EN BREF

– 52 membres, 7 membres passifs

– plongées hebdomadaires en piscine ou dans le lac

– initiations à la plongée

– excursions et vacances

– partie grillades, soirée de Noël www.rtz.ch

ANNIVERSAIRE

Un jubilé, ça se fête

Il y a 50 ans, la création de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) marquait le début du soutien, la vie durant, des personnes ayant une lésion médullaire. Cinq ans plus tard, l’ASP renforçait ce réseau de prestations unique en son genre.

Depuis la naissance de la FSP en 1975, le monde a beaucoup changé pour les personnes paralysées médullaires. Grâce aux progrès réalisés, tels que des fauteuils roulants plus légers et plus performants, des voitures adaptées, des moyens auxiliaires innovants ainsi qu’une meilleure accessibilité des bâtiments et des transports publics – leur mobilité et leur autonomie se sont accrues. C’est une condition préalable à l’intégration dans la société, la vie professionnelle et le sport. Sur le plan sociétal et juridique, l’évolution est aussi tangible. Ainsi, de nos jours, les personnes concernées reçoivent rapidement un fauteuil roulant et non plus au bout d’un an comme le prévoyait l’AI jusque dans les années 80.

Ces avancées sont étroitement liées au travail de Guido A. Zäch, à l’histoire de la FSP et de l’Association suisse des paraplégiques (ASP) ainsi qu’aux sept autres organisations du Groupe suisse pour paraplégiques (GSP) qui ont ensuite vu le jour. Pour la plupart des Suisses, tout cela est simplement «Nottwil». Beaucoup d’organisations fêtent leur jubilé en 2025. L’occasion idéale pour montrer ce qui se cache derrière ces sigles et comment cette «idée de Nottwil» s’est développée.

Au début furent les CFR

FÊTE D’ANNIVERSAIRE

Journées portes ouvertes

Le week-end des 6/7 septembre 2025, le Groupe suisse pour paraplégiques vous convie à Nottwil. Des visites thématiques permettront au public de découvrir le quotidien de la clinique, l’utilisation de la robotique, la transformation de voitures, la médecine de sauvetage, le sport en fauteuil roulant et bien d’autres choses encore. Profitez de l’occasion pour y faire une visite en famille, avec des amis ou des connaissances. Nous serions ravi·e·s de vous accueillir sur les stands de l’ASP.

Vous trouverez nos spécialistes en conseil juridique, social et architectural sur le circuit «Soins et domicile» et l’ASP en tant qu’organisation faîtière et fédération de sport en fauteuil roulant sur le circuit «Sport et loisirs».

pement à Fribourg. Cinq ans après avoir créé la FSP et peu après l’Association des bienfaiteurs, Guido A. Zäch, qui était alors médecin-chef du Centre des paraplégiques de Bâle (REHAB), fonda l’ASP le 27 avril 1980. Avec les sept clubs en fauteuil roulant déjà existants, il voulait concrétiser sa vision d’un accompagnement à vie des paralysé·e·s médullaires. Aujourd’hui, les 26 CFR du pays représentent un point de contact important pour les personnes concernées.

Réseau

Les racines du GSP remontent à l’année 1966, lorsque le premier club en fauteuil roulant fut fondé à Kriens LU. Vinrent ensuite les clubs de Bâle, Bienne, Saint-Gall, Wetzikon, Uster et Zurich, ainsi qu’un grou-

Retour à «l’idée de Nottwil». L’ouverture du Centre suisse des paraplégiques (CSP) en 1990 a constitué une autre étape majeure. Les soins médicaux avaient ainsi atteint un niveau inédit. À partir de ce moment, les

patient·e·s paraplégiques, tétraplégiques ou atteint·e·s d’un handicap similaire étaient pris·e·s en charge par une équipe interdisciplinaire hautement spécialisée.

Dix ans plus tard – en 2000 – la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) est venue compléter les compétences. Elle compte aujourd’hui parmi les plus grandes institutions de recherche extra-universitaires au monde dans le domaine des aptitudes fonctionnelles et de la rééducation. Peu à peu, Orthotec, ParaHelp, Sirmed, Active Communications et l’Hotel & Conference Center Sempachersee ont fortifié et étendu le vaste réseau de prestations. Pas moins de 2000 collaborateurs et collaboratrices représentant plus de 100 professions s’engagent actuellement en faveur des personnes concernées – du lieu de l’accident à la rééducation et au-delà – tout au long de leur existence.

Faire bouger les choses

La travailleuse sociale Kathrin Huber accompagne les client·e·s et les aide à acquérir une grande autonomie. Parallèlement, elle s’adonne à un hobby passionnant.

Peter Birrer

Kathrin Huber ne peut pas se permettre de laisser la routine s’installer. Elle confie en souriant: «Il ne faut jamais s’arrêter. Nous devons constamment rester à jour et savoir si, par exemple, une loi pertinente pour notre clientèle a été modifiée.» Mais le fait de devoir se tenir informée en permanence ne pèse aucunement sur cette sexagénaire. Car elle aime apprendre de nouvelles choses. Car, en tant que travailleuse sociale, elle veut accompagner au mieux les personnes. Et car elle met aussi ses compétences professionnelles au service des proches.

Retour aux études à 42 ans

Originaire d’Uri, Kathrin reste très attachée à son canton d’origine même si elle vit à Kriens depuis quarante ans. Après l’école, elle a suivi une formation d’infirmière à l’hôpital cantonal de Lucerne et a travaillé quelques années dans les services d’aide et de soins à domicile, avant de changer

d’orientation à 42 ans. Elle a étudié le travail social à la Haute école spécialisée de Lucerne pendant quatre ans et demi, tout en assumant son rôle de maman de trois enfants. Elle a obtenu son Bachelor puis a décroché un poste de stagiaire au Centre suisse des paraplégiques (CSP). Kathrin pensait que ce serait le temps d’une année, mais elle ne quitte plus Nottwil. Pendant douze ans, elle s’occupe des requêtes les plus variées des patient·e·s en milieu hospitalier.

En juin 2021, elle relève un autre défi. Toujours fidèle au travail social, elle continue à travailler sur le campus du Groupe suisse pour paraplégiques, mais plonge dans un tout autre univers. Au sein de l’Association suisse des paraplégiques, elle aide les personnes concernées et leurs proches lors du passage de la clinique à la maison, les conseille, fait valoir des prestations d’assu-

rance, les aide à assurer leurs moyens de subsistance et les accompagne lors de grands changements qui peuvent concerner le travail, le logement, la retraite ou le couple. Au besoin, elle propose des consultations à domicile. «L’objectif est de permettre aux gens d’atteindre un niveau d’autonomie aussi élevé que possible et d’avoir moins besoin de notre soutien», explique Kathrin. C’est ce qui la fascine particulièrement dans son travail: «Je peux faire bouger les choses.»

Connexion avec la nature

Elle apprécie son environnement de travail et l’équipe au sein de laquelle les cas complexes sont toujours discutés. «Les connaissances spécialisées sont énormes et l’ambiance de travail est décontractée», explique l’adjointe de Daniela Vozza, cheffe du département Conseils vie.

À côté de cela, Kathrin aime passer son temps libre dans les montagnes. En hiver, elle fait du ski de randonnée et en été, elle enfile ses chaussures de marche. En outre, elle étudie les herbes médicinales et sauvages. Elle s’intéresse à leurs effets et fabrique pour son usage personnel des gels douche, des shampooings et des beurres corporels à partir de produits naturels. Et puis elle tient son rôle de grand-mère: depuis presque trois ans, sa petite-fille l’accapare beaucoup. «C’est un cadeau et nous apprécions le temps passé ensemble», ditelle. En tout cas, elle ne s’ennuie jamais et reste fidèle à sa devise: «Ne rien lâcher!»

Inspirée par la nature

La nouvelle technologie de lubrification HydraBalance™ pour plus de sécurité1 et de naturel2 lors du sondage.

Sur les sondes Infyna Chic™ et VaPro™*.

*Lancement en 2024 sur les sondes VaPro™ (40 cm et 20 cm) et VaPro™ F-style en emballage

1. Étude clinique Hollister,, CLR-00847, 2021

2. Données Hollister, TR-00643, 2023

Hollister, le logo Hollister ainsi que HydraBalance, Infyna Chic et VaPro sont des marques déposées de Hollister Incorporated. © 2025 Hollister Incorporated.

Jonny utilise les sondes VaProTM
Kathie utilise les sondes Infyna ChicTM

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