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Période d’essai pour les athlètes Le nouveau projet de promotion «Para Top Potential» sera lancé en janvier par Sport suisse en fauteuil roulant. Roger Getzmann nous explique en quoi il consiste. Gabi Bucher
Comment la promotion des athlètes est-elle organisée à Sport suisse en fauteuil roulant? Jusqu’à présent, la promotion des jeunes talents comprenait les viviers «Basic Rolli», «Future Rolli» et «Para Talent». En fonction de leur situation, les espoirs sont encouragés de différentes manières et peuvent rester douze ans dans ces viviers de promotion. Pourquoi douze ans et que se passe-t-il ensuite? La science du sport estime qu’il faut sept à huit ans pour qu’un corps change biologiquement et s’adapte au sport pratiqué. Mais la capacité d’entraînement et le talent jouent également un rôle majeur dans ce processus. Une fille plutôt frêle ne devient pas lanceuse de poids! Lorsqu’une jeune commence à s’entraîner à l’âge de neuf ou dix ans, elle n’est biologiquement pas encore prête à affronter les meilleurs athlètes du monde à 18 ans, d’où les douze ans. Mais après, nous partons du principe qu’elle Catherine Debrunner Para Top Athlete
peut appartenir à l’élite et entrer dans le vivier «Para Top Athletes». Elle rejoint ainsi les 10 à 15 athlètes de l’élite qui ont montré qu’ils peuvent gagner des médailles et sont au niveau professionnel. Elle reste dans ce vivier de promotion aussi longtemps qu’elle performe au plus haut niveau. Le projet «Para Top Potential» vient d’être lancé. Quelle place occupe ce nouveau vivier? Nous avons constaté qu’il y avait un fossé entre «Para Talent» et «Para Top Athlete». L’athlète devait s’investir énormément pour combler lui-même ce vide, c’est pourquoi nous voulons mieux le soutenir à l’avenir. Comment fonctionne ce soutien? L’encouragement est le même qu’au niveau des «Para Top Athletes», sauf que nous accordons quatre ans à l’athlète pour montrer qu’il peut vraiment atteindre le sommet. Cet appui est important pour beaucoup de sportifs, notamment sur le plan financier. Un «Para Talent» peut obtenir 900 CHF par
an pour l’entraînement et les compétitions dans sa discipline, et reçoit une solde d’athlète de CHF 3000.–, qu’il peut utiliser librement. Cependant, avec huit à dix heures d’entraînement hebdomadaire, cela le place au niveau junior. Un «Para Top Athlete» quant à lui, perçoit entre CHF 15 000 et 30 000, selon le sport qu’il pratique et son état civil. Cela lui permet de s’entraîner pendant deux heures, huit à neuf fois par semaine, ce qui correspond au volume d’entraînement d’un sportif semi-professionnel. L’athlète «Para Top Potential» bénéficie donc du même soutien financier pendant quatre ans. Comment un athlète peut-il entrer dans ce vivier de promotion? En principe, la demande émane de l’entraîneur national ou du responsable du sport. Les scores et performances de l’athlète sont examinés et le potentiel est évalué. L’organe de sélection décide ensuite si l’athlète peut être admis. S’il a du potentiel, son niveau et ses progrès sont analysés annuellement. Il s’agit pour ainsi dire d’une période d’essai de quatre ans, durant laquelle le sportif peut prouver qu’il fait partie des «Para Top Athletes». Le nombre d’athlètes pouvant participer à ce programme est-il limité? Pas pour le moment, et nous espérons pouvoir accueillir tous ceux et toutes celles qui ont des chances de réussir. S’il y a trop de candidats, nous devrons soit demander un budget plus important, soit sélectionner plus sévèrement. Ce cas de figure serait très réjouissant, car ce serait la démonstration de la réussite de notre programme de promotion.
Paracontact I Hiver 2020
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