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Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous avons embrassé l’année 2025 avec beaucoup d’énergie et de dynamisme, mais aussi avec une nouvelle stratégie pour la période 2025–2028. En 2024, le comité central et la direction ont longuement réfléchi à la manière dont nous pourrions à l’avenir intensifier notre présence auprès de nos membres.
Derrière la nouvelle stratégie se cache un long processus basé sur une analyse minutieuse et des échanges soutenus.
«Nouvelle
stratégie»
Nous avons parlé avec vous, nos membres, par le biais d’enquêtes, dans des groupes de travail et lors d’entretiens personnels. Des partenaires, des bailleurs de fonds et d’autres expert·e·s nous ont également donné de précieuses impulsions. Il en est résulté dix orientations majeures qui marqueront notre travail au cours des quatre prochaines années. J’aimerais expliciter quatre d’entre elles: Représentation des intérêts: Nous œuvrons activement pour que la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) soit appliquée et participons aux processus politiques. Renforcement des coopérations: Nous intensifions la collaboration avec des partenaires tels que le Groupe suisse

pour paraplégiques, le REHAB Bâle, la clinique universitaire Balgrist, la Clinique romande de réadaptation et d’autres centres de rééducation.
Focalisation: En raison de l’évolution démographique, nous accorderons à l’avenir plus d’attention aux jeunes et à nos membres retraités.
Soutien aux clubs en fauteuil roulant: Soucieux d’accompagner au mieux nos membres dans toutes les phases de leur vie, nous aidons davantage les CFR sur le plan administratif et informatique ainsi que dans la gestion du club et des bénévoles.
Dans ce numéro, nous vous exposons les mesures déjà prises pour répondre aux orientations ci-dessus. Vous y trouverez des informations sur les départs à la retraite, sur de nouvelles coopérations, notamment avec le CHUV, ou sur la formation «Gestion de club». Nous nous réjouissons de construire l’avenir avec vous.
Cordialement,
Laurent Prince, Directeur

Édition
Association suisse des paraplégiques Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch
Rédactrice en cheffe
Evelyn Schmid
Rédaction
Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann
Traduction
Sonia Bretteville, Elvire De Tomi
Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann
Photos
ASP, FSP, Adobe Stock, Swiss Paralympic/ Tobias Lackner, Swiss Olympic Academy, CHUV 2025/Weber Gilles, A. Kutter, Plusport/N. Deparis, D. Marzari, SBB CFF FFS, Swiss Paralympic/Jana Leu, SRF/ Gian Vaitl, P. Boisset, N. Rubitschon, S. Planzer, M. Wittwer, D. Biedert, Inclusion Handicap/Jonas Gerber, CFR Lausanne, BFHS, P. Repond, M. Estermann
Impression
Brunner Medien AG, www.bag.ch
Dernier délai de rédaction du prochain numéro:
Édition été 2025: close Édition automne 2025: 21.5.2025
Tirage
8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français
Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.
Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.


AVANCER
ACTUALITÉS 6
CLUB MANAGEMENT
Un nouvel entrain au comité du club 8
ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S
Élections au comité central 9
COOPÉRATION
La compétence près de chez soi 10
ÉCLAIRAGE
Nouvelle campagne: «Nie allein» 11 ÉTHIQUE
Dans le respect et la dignité 12
CONSEILS VIE
PARAPLÉGIE INCOMPLÈTE
La paralysie médullaire invisible 14
VÊTEMENTS
Pratiques, confortables ou tendance? 17
CONSEILS JURIDIQUES
DÉPART EN RETRAITE
De quoi faut-il tenir compte? 18
IMPÔTS
Revenus et déductions 20
TRIBUNAL FÉDÉRAL
Financement des soins et allocation pour impotent 21
MÉDECINE ET SCIENCES
MARCHÉ DU TRAVAIL
«Barrière de rösti» pour l’intégration professionelle 22
SANS
NOUVEAU LOGEMENT Déménagement dicté par le bon sens 24
expérience révolutionnaire
EN TRAIN
toute sérénité dans les transports
EN FAUTEUIL ROULANT
RSP
Soutien renouvelé
En 2025–2028, la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) sera à nouveau reconnue et encouragée par la Confédération en tant qu’«établissement de recherche d’importance nationale».
La RSP est l’un des rares instituts de recherche en Suisse à obtenir cette reconnaissance pour la cinquième fois. La Confédération et le canton de Lucerne lui renouvellent en effet une subvention de 1,1 million de francs par an. Depuis 2008, la RSP bénéficie d’un soutien en raison de son orientation unique en matière de recherche. Elle étudie des questions qui se posent dans la vie des paralysé·e·s.
LOGO
Nouveau design pour le GSP
Le Groupe suisse pour paraplégiques poursuit le développement de son image de marque avec ses organisations. Dans ce contexte, le logo de l’ASP a lui aussi été remanié. Le nouveau logo de l’ASP sera petit à petit utilisé dans tous les moyens et canaux de communication. Dans un souci de rationalisation des coûts et des avantages, il ne sera modifié que si une révision ou une nouvelle commande se présente.
ÉVÉNEMENT
Forum juridique
Qu’en est-il de l’égalité des personnes en situation de handicap et quels sont les défis qui nous attendent?
C’est à ces questions que sera consacré le Forum juridique, qui aura lieu le 8 mai 2025 à 14 heures dans l’auditorium de l’Institut Guido A. Zäch à Nottwil.
Des intervenant·e·s hautement qualifié·e·s dont Markus Schefer, Caroline Hess-Klein, Nuria Frei et Olga Manfredi expliqueront comment la situation juridique évolue et où en est la mise en œuvre de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à participer à cet échange. L’événement est gratuit. L’ASP offrira ensuite un petit apéritif.
Nous vous enverrons l’invitation et le lien d’inscription par courriel.
ASP
Échange
Le 25 janvier 2025, les présidents et présidentes des clubs en fauteuil roulant se sont réuni·e·s pour échanger à Nottwil.
La présidente de l’ASP a informé sur la révision en cours de la loi sur l’égalité des personnes handicapées (LHand) et a présenté l’ordre du jour de la prochaine assemblée des délégué·e·s. Les deux candidats qui souhaitent être élus au comité central se sont eux-mêmes adressés à l’assistance (voir page 9).
L’accent a également été mis sur les assemblées générales. En s’appuyant sur l’exemple du Rollstuhlclub Zentralschweiz, les participant·e·s ont discuté des exigences qu’une AG doit remplir pour être valide et de la manière de transformer une AG en un événement attrayant pour le club, auquel les membres auront plaisir à prendre part.
FSP
Stephan Bachmann élu au conseil
Le conseil de fondation de la Fondation suisse pour paraplégiques a donné un siège à Stephan Bachmann.

Il remplace Barbara MoserBlanc, spécialiste en RH et en marketing, qui a marqué le conseil de fondation de son empreinte pendant 12 ans.
Depuis 2011, Stephan Bachmann est directeur du REHAB Basel qu’il quittera à la mi2025 pour devenir consultant indépendant. Aussi membre du comité central de l’ASP depuis 2013, il s’en retirera en 2025 en raison de la limitation de la durée de son mandat.
RÉSEAUX SOCIAUX
Plateforme X
Fin 2024, l’ASP a quitté la plateforme de réseau social X, anciennement Twitter.
Par choix des exploitants de la plateforme, les contenus haineux et les fake news s’y propagent sans contrôles. L’ASP désapprouve ce genre de pratiques. Comme beaucoup, elle a donc décidé de se retirer. L’ASP utilisait X pour communiquer avec les médias.
L’ÉCHO DES CLUBS
Anniversaires
CFR de la Côte
Le CFR de la Côte célèbrera son 40e anniversaire en 2025. Le club est né à l’initiative de Daniel Joggi, qui l’a présidé pendant les dix premières années. Aujourd’hui, le CFR de la Côte réunit 79 membres.

Une première à l’armée
La badiste Ilaria Olgiati est la première para-athlète à être engagée comme militaire contractuelle.
RC Oberwallis
Le RC Oberwallis fête également ses 40 ans cette année. Le 20 juillet 1985, le club a d’abord été baptisé «RC Rhône». Plus tard, il est devenu le «RC Naters», avant de prendre son nom actuel en 1995.
CRF Valais romand
Les Bas-Valaisans ont eux aussi une raison de faire la fête. Le CFR Valais romand soufflera ses 30 bougies. La majorité des 230 membres sont eux-mêmes directement concernés, mais de nombreux sympathisants soutiennent aussi la cause des personnes en fauteuil roulant en devenant membres.
L’ASP souhaite un bon anniversaire aux trois CFR et les remercie de leur engagement au cours de toutes ces années.
L’armée soutient 18 sportives et sportifs d’élite en leur offrant un emploi de militaires contractuel·le·s à 50%. Celles et ceux qui jouent un rôle majeur dans leur discipline sportive au niveau international peuvent bénéficier de cette opportunité.
Neuf postes sont ainsi pourvus après chaque cycle olympique (Jeux d’été/d’hiver). Cinq athlètes féminines et quatre athlètes masculins des Jeux Olympiques d’été seront sous contrat de février 2025 à l’été 2028, dont Ilaria Olgiati. C’est la première fois qu’une athlète issue du parasport obtient l’une de ces places si convoitées. Une cinquantaine de candidatures a été reçue pour ces neuf postes.
Soulager au quotidien
Aidez-nous à mieux comprendre les escarres et les douleurs aux épaules.
Une étude de la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) examine l’impact du comportement adopté au quotidien pour soulager la pression sur l’apparition d’escarres et de douleurs aux épaules. Les personnes recherchées pour participer à l’étude sont celles qui vivent depuis au moins cinq ans avec une paralysie médullaire complète, utilisent principalement un fauteuil roulant manuel et sont capables de soulager elles-mêmes la pression.
La participation à l’étude comporte cinq visites réparties sur une année, à la RSP ou au domicile. Les visites comprennent des questionnaires, des examens et la mesure de votre comportement en termes de soulagement de la pression au moyen d’un tapis de mesure placé sous votre coussin d’assise. Outre des conseils personnalisés, vous recevrez aussi une petite indemnité.
Nous avons éveillé votre curiosité? Yannik Schürch, coordinateur yannik.schuerch@paraplegie.ch Tél. 041 939 65 93
MILITAIRE
ÉTUDE
Un nouvel entrain au comité du club
La «Swiss Olympic Academy» propose un vaste panel de cours. Après avoir suivi la formation «Club Management», Urs Kläger et Remo Truniger ont apporté un nouvel entrain au Rollstuhlclub Thurgau.
Nicolas Hausammann
Un grand nombre de clubs et associations peinent à recruter des volontaires pour siéger dans leur comité. Il en va de même pour l’Association suisse des paraplégiques dont les sections sont multidisciplinaires. En effet, les activités des clubs en fauteuil roulant (CFR) ne se limitent pas uniquement au sport, et encore moins à une seule discipline. Il est donc particulièrement important de doter les membres du comité, déjà en poste ou en passe de l’être, du savoirfaire qui leur permettra d’assumer leurs tâches de manière ciblée et de réussir à développer leur club. Afin de répondre à cet impératif, le nouveau concept de sport pour tous s’attache à la promotion du cours en
gestion de club et encourage les efforts en faveur de la formation des responsables bénévoles de club. Deux membres du comité ont immédiatement saisi l’opportunité pour mieux faire avancer leur CFR.
Volonté de se lancer
Les mots de Remo Truniger sont éclairants: «Ce cours est salutaire!» S’il est vrai qu’il faut être motivé·e pour le suivre, les contenus innovants et actuels, assortis d’exemples pratiques, sont enthousiasmants. L’acquisition des connaissances se fait d’une part en ligne pour l’étude personnelle, d’autre part en présentiel pendant deux jours. «Les 25 heures d’e-apprentissage étaient très bien

INTÉRESSÉ·E?
Saisissez cette chance et faites progresser votre CFR! Les contenus de la formation sont élaborés en allemand, puis traduits en français, mais l’enseignement en présentiel est en allemand.
Lien vers le cours et le dossier:

Contact ASP: davide.bogiani@spv.ch
structurées et particulièrement inspirantes. Ensuite, les ateliers des deux jours en présence m’ont permis d’acquérir une assurance incroyable pour aborder les questions essentielles à la gestion de club. Notre CFR est maintenant mieux armé que jamais», explique Urs Kläger. «Les ateliers axés sur la pratique et l’échange avec les clubs de piétons de la Fédération suisse de gymnastique (FSG) étaient très enrichissants. Cela nous a également confortés dans l’idée que nous étions sur la bonne voie avec notre club», poursuit Urs Kläger. Tout comme Urs, Remo affiche une réelle volonté de mettre en œuvre ce qu’il a appris. Cette formation leur a donné la confiance dont ils avaient besoin pour remplir leurs fonctions au sein du comité.
Impulsions profitables
Concrètement, le RC Thurgau a depuis affiné les profils de son comité en dotant les différents ressorts de descriptions de fonctions plus détaillées. Urs Kläger estime que c’était «une super manière de se mettre le pied à l’étrier en tant que président». Les actions ont été entreprises avec l’ensemble du comité juste après le cours. Grâce aux nombreux modèles fournis dans la partie en ligne et aux leviers de la «Swiss Olympic Academy Library», l’équipe était outillée pour s’attaquer aux changements et les réaliser. «L’échange avec les clubs FSG nous a en outre encouragés à emprunter de nouvelles voies, lors de manifestations et dans la recherche de sponsors, par le biais de projets d’inclusion et de sensibilisation avec les établissements scolaires et les sponsors», ajoute Remo Truniger.
Retombées durables
Le partenariat avec la FSG, PluSport et Swiss Olympic semble porter ses fruits. «Même en termes de durabilité des événements, le cours offre une panoplie d’idées et nous pouvons tous deux sincèrement le recommander», affirme la délégation thurgovienne. Basée sur les valeurs olympiques – respect, amitié et excellence – la formation renforce les compétences tant professionnelles que méthodologiques ainsi que les aptitudes en gestion des chargé·e·s de fonctions. L’évolution du paysage sportif suisse se poursuit ainsi de manière globale et inclusive.
ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S
Élections au comité central
Albert Marti et Stefan Keller se présentent aux deux sièges vacants. Découvrez le portrait des deux candidats.
Nadja Venetz
Les membres du comité central (CC) sont élus pour deux années. Par conséquent, des élections auront lieu lors de l’assemblée des délégué·e·s du 3 mai 2025. Stephan Bachmann se retire après avoir atteint la durée maximale de son mandat de 12 ans. Quant à Daniel Stirnimann, il renonce à renouveler le sien. Tous les autres membres du CC se représentent.
Pour les deux sièges vacants, deux candidats sont pressentis: nous vous les présentons plus en détail.
Albert Marti
Le Schaffhousois Albert Marti n’est pas un inconnu dans le cercle de la paralysie médullaire. De 2019 à la fin 2024, il a dirigé le pendant européen de l’ASP, l’European Spinal Cord Injury Federation ESCIF, en tant que secrétaire. Il a rédigé sa thèse de doctorat pour la Recherche suisse pour paraplégiques sur l’intégration au marché du travail des paralysé·e·s médullaires, puis a travaillé pour l’ASP et la Fondation suisse pour paraplégiques dans le domaine des innovations. Ce travailleur indépendant, titulaire d’un MBA, connaît parfaitement le Groupe suisse pour paraplégiques (GSP).
Handbikeur passionné, Albert Marti a longtemps présidé la commission technique Handbike de Sport suisse en fauteuil roulant. De par ses fonctions de vice-président du Rollstuhlclub Winterthur-Schaffhausen, il connaît les préoccupations des clubs en fauteuil roulant et de leurs membres. Il préside aussi le projet d’aide HaitiRehab, qui aide les personnes en situation de handicap du nord d’Haïti à s’intégrer dans la
vie sociale et professionnelle. Au sein du comité de la Conférence des personnes handicapées de Schaffhouse, ce paraplégique de 55 ans défend en outre les intérêts des personnes ayant un handicap en Suisse. À l’avenir, Albert Marti souhaite mettre son vaste réseau au service de l’ASP et améliorer les échanges entre les sociétés du GSP et les clubs en fauteuil roulant. La Fondation suisse pour paraplégiques a élu Albert Marti «Paralysé médullaire de l’année 2023» pour récompenser son engagement en faveur de ses pairs.
Stefan Keller
En sa qualité de coach et conseiller indépendant, Stefan Keller permet à ses client·e·s d’atteindre leurs objectifs. À 61 ans, il aime transmettre sa longue expérience et former d’autres coaches. En tant qu’intervenant et guide, il accueille aussi régulièrement des groupes de personnes intéressées au ParaForum, l’espace visiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques, et raconte sa vie de paraplégique incomplet. Sur la

base d’un mandat, le Soleurois travaille pour Impulse, une organisation qui promeut l’inclusion sur le marché du travail, et acquiert des entreprises qui souhaitent obtenir le label «iPunkt» pour une inclusion réussie.
L’aviation est la grande passion de Stefan Keller. Il a fondé et longtemps présidé l’association «Wings for People», qui permet aux personnes en fauteuil roulant de réaliser leur rêve de voler en parapente – du vol en tandem jusqu’au brevet de pilote. Président bénévole de la commission cantonale spécialisée «Personnes handicapées», une commission consultative du Conseil d’État soleurois, Stefan Keller a largement contribué aux lignes directrices «Handicap 2021», qui servent de base aux objectifs de législature pour la mise en œuvre au niveau cantonal de la loi sur l’égalité des personnes handicapées et de la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, et ont été mises en vigueur par le Conseil d’État.

Albert Marti et Stefan Keller De l’énergie et du savoir-faire pour l’ASP
COOPÉRATION
La compétence près de chez soi
Le Centre suisse des paraplégiques et la Clinique universitaire de Lausanne (CHUV) s’associent – ensemble, ils ont créé un service ambulatoire régional pour les personnes paralysées médullaires de Suisse romande.
Peter Birrer

Au moment d’effectuer son contrôle annuel, Jean Rivier était à chaque fois obligé de prévoir plus d’une journée. En effet, rien que le voyage aller-retour entre son domicile à Penthalaz, dans le canton de Vaud, et le Centre suisse des paraplégiques (CSP) lui demandait un effort considérable: il parcourait 400 km en tout, et pour être sûr d’être à l’heure, il dormait la veille à Nottwil.
Aujourd’hui, ce patient de 59 ans doit à nouveau subir un examen approfondi. Mais il se sent nettement plus détendu, car le cadre a changé: ce matin-là, Jean Rivier n’a pas rendez-vous avec des médecins et des thérapeutes dans le canton de Lucerne, mais au
Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Et il n’a mis que 20 minutes pour s’y rendre.
L’équipe de Nottwil au CHUV
Le CSP a déjà travaillé pendant plusieurs années avec l’établissement de soins lausannois Plein Soleil avant d’entamer une coopération avec le CHUV en 2023. Après un projet pilote réussi, celle-ci est désormais durablement reconduite. Les personnes atteintes de paralysie médullaire et domiciliées en Suisse romande peuvent se faire soigner dans le service ambulatoire régional du CHUV. Les connaissances spécifiques sont régulièrement fournies par le CSP.
Ainsi, une semaine par mois, une équipe de Nottwil intervient à Lausanne: Josephus Maria Ruijgrok, médecin adjoint Paraplégiologie au CSP, et des collaborateurs et collaboratrices de l’ergothérapie, de la physiothérapie et de ParaHelp. En outre, le Dr Etienne Aleton, médecin adjoint au CHUV, et le secrétariat jouent un rôle majeur.
La collaboration entre le CSP et le CHUV est un atout pour les patients et patientes de Suisse romande. Et elle met en lumière dans cette partie du pays le travail effectué à Nottwil dans le domaine de la paraplégie et de la tétraplégie. La coordination et l’affectation s’effectuent via le service ambulatoire du CSP.
«Lorsqu’un traitement complexe est nécessaire ou que l’expertise requise n’est pas disponible au CHUV, les contrôles continuent d’être effectués à Nottwil», explique Inge Eriks Hoogland, cheffe du service ambulatoire du CSP et médecin adjointe Paraplégiologie. «Nous examinons individuellement dans quel cas il est possible de voir quelqu’un au CHUV.» S’il s’agit des premiers contrôles après la rééducation primaire, le lieu de traitement est clair: c’est toujours à Nottwil, même pour les personnes concernées de Suisse romande.
Au CSP pour les problèmes graves «La coopération avec le CHUV est essentielle pour nous. Nous avons ainsi un lien direct avec la clinique universitaire», souligne Inge Eriks Hoogland. Elle représente un grand soulagement pour des personnes comme Jean Rivier, ancien enseignant du secondaire. «Je gagne non seulement beaucoup de temps, mais aussi beaucoup d’énergie: au final, cela se répercute aussi sur la qualité de vie», dit-il. S’il se sent parfaitement pris en charge à Lausanne, il est conscient «qu’en cas de grave problème de santé, Nottwil resterait la bonne adresse.»
Mais pour l’instant, l’offre du CHUV lui suffit amplement. Ou en d’autres termes: il profite de la compétence du CSP quasiment à sa porte. Après sa consultation médicale et une séance d’ergothérapie et de physiothérapie, il repart dans l’après-midi. Et il est tout de suite après de retour chez lui à Penthalaz.
Le savoir-faire du CSP au CHUV Charlotte Blessemaille avec Jean Rivier
Nouvelle campagne: «Nie allein»
Depuis février, la FSP mène une nouvelle campagne pour attirer de nouveaux membres. Stephan Michel, responsable Marketing et communication de la FSP, en explique les tenants et aboutissants.
Evelyn Schmid
La nouvelle campagne de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) a été lancée en février. Quels en sont les messages clés?
La campagne s’intitule «Nie allein» («Jamais seul·e» en fran çais). Notre message principal, c’est que la Fondation suisse pour paraplégiques et ses 2 millions de membres ne laissent personne seul avec une paralysie médullaire. Et que, d’autre part, les paralysé·e·s médullaires œuvrent beaucoup pour notre société. L’appel à l’action invite la population à rejoindre notre fondation et à se montrer solidaire des personnes paraplégiques et de leurs proches. Car lorsque quelqu’un subit une paralysie médullaire, ce n’est pas seulement lui ou elle qui est touché·e, mais aussi tout son entourage.

c’est-à-dire de près de 20 000 adhérant·e·s. Nous voulons ensuite sensibiliser la population aux préoccupations des paralysé·e·s médullaires et transmettre des connaissances sur ce sujet.
Comment la campagne a-t-elle vu le jour?
La campagne a été développée par l’agence «Freundliche Grüsse» dans le cadre d’un processus de sélection, puis choisie et accompagnée par une équipe de la FSP dirigée par Stefanie Kaufmann. Elle se compose de deux parties: la première, centrale, met à l’honneur les paralysé·e·s médullaires. Ce sont les visages de notre campagne – des gens avec leur propre histoire que nous racontons aussi de manière cross médiatique sur différents canaux.
les sites en ligne et les affiches, car c’est en nous diversifiant que nous atteindrons le plus de personnes.
La dernière campagne intitulée «Je n’y peux rien» a parfois suscité des critiques de la part des personnes atteintes de paralysie médullaire, comme l’a montré un sondage. Quels enseignements en avez-vous tirés lors de la conception du nouveau thème central?
Pourquoi la FSP fait-elle de la publicité?
C’est grâce à nos bienfaiteurs et bienfaitrices que notre réseau de prestations – de la clinique à la recherche, en passant par l’aide directe ou l’ASP – est possible. Nos membres nous restent tous très fidèles, mais nous en perdons tout de même chaque année plusieurs dizaines de milliers, qui décèdent ou quittent le pays. Afin de compenser ces pertes et recruter de nouveaux membres, nous devons vanter le fait de devenir donateur et donatrice de notre fondation, comme le font aussi les entreprises pour acquérir des clients.
Quels objectifs la FSP veut-elle atteindre avec la nouvelle campagne?
Nous voulons d’abord accroître le nombre de nos membres – d’environ 1% net par an,
Où et comment la nouvelle campagne sera-t-elle diffusée?
La campagne sera diffusée en Suisse alémanique et au Tessin. En Suisse romande, notre campagne actuelle «Cela peut arriver à tous», spécialement conçue, se poursuit. Nous misons surtout sur la télévision,
Oui, il y a eu quelques critiques, mais cela a aussi été la campagne la plus réussie de l’histoire de la fondation. Il y a deux ans, nous avons fait un sondage auprès des paralysé·e·s médullaires et environ 70% des participant·e·s ont déclaré que la question de la culpabilité ne les dérangeait pas. Mais dans la nouvelle campagne, nous n’abordons plus ce sujet. Nous montrons les personnes paraplégiques avec leur entourage, au sein de la société dans son ensemble, ainsi que la contribution de nos deux millions de membres à notre travail. C’est une campagne très belle et positive, par laquelle nous voulons aussi remercier toutes celles et ceux qui contribuent à notre réseau de prestations.

Campagne avec des récits de personnes concernées
ÉTHIQUE
Dans le respect et la dignité
L’ASP s’impose des règles éthiques strictes pour que vous soyez entre de bonnes mains chez nous – dans les prestations de conseil, les voyages et le sport.
Nadja Venetz

M’a-t-on répondu de manière méprisante ou juste franche? Cette remarque était-elle sérieuse ou était-ce de l’humour douteux? Cette main m’a-t-elle touchée par hasard ou intentionnellement? Les personnes qui accordent leur confiance à l’ASP ont le droit d’être traitées avec équité et respect. Pareil pour celles qui partent en vacances avec nous ou qui s’entraînent au sport en fauteuil roulant. L’ASP réunit les gens et conseille ses membres, même dans les situations délicates. Lorsqu’il s’agit de rencontres, il faut des directives éthiques claires sur la manière de vivre ensemble. Comment garantir que tout le monde soit traité avec dignité, indépendamment de son sexe, de son origine, de sa religion et de ses idées? Comment éviter les débordements et les abus?
Les valeurs selon lesquelles l’ASP agit sont consignées dans les directives de conformité. Celles-ci font partie de l’assurance qualité interne et s’appliquent à tout le personnel et à toutes celles et ceux qui s’engagent bénévolement à l’ASP. Cette dernière pose les droits humains comme credo suprême: «Pour l’ASP, les droits humains sont les valeurs les plus fondamentales qui doivent être respectées et observées par tous et toutes. Pour l’ASP, chaque être humain est unique et précieux. Chacun·e est respecté·e pour ses capacités in-
dividuelles.» Toutes celles et ceux qui travaillent à l’ASP sont tenu·e·s de respecter ces directives, mais aussi de signaler leur non-respect. Toute forme de discrimination et de harcèlement est strictement interdite et sera sanctionnée après un examen minutieux.
Des conseils de qualité
Le département Conseils vie de l’ASP fixe des garde-fous supplémentaires dans son concept:
– La dignité humaine, la justice sociale, l’égalité et le respect sont des valeurs fondamentales qui guident notre action.
– Nous allons à la rencontre de nos client·e·s avec transparence, tolérance et empathie. Nous respectons et protégeons leur personne et les accompagnons quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge, leur langue, leur position sociale, leur mode de vie, leur religion ou opinion politique.
– Notre collaboration est empreinte de respect et de bienveillance. Grâce à une communication ouverte et directe, nous posons les bases d’une relation de confiance.
L’équipe du conseil social suit le code de déontologie du travail social, obligatoire pour toute personne travaillant dans ce domaine. «En tant que travailleuse sociale, j’ai un triple mandat: celui envers mon
client ou ma cliente, un second envers l’ASP, mon employeuse, et un troisième envers les droits humains», explique la cheffe du département Daniela Vozza. La complexité du mandat du travail social est due à la nature pluridimensionnelle des situations problématiques et à la recherche conjointe de solutions avec les client·e·s, leur entourage et d’autres services impliqués. Dans ce contexte, gérer les collisions d’intérêts, les contradictions et naviguer parmi les conflits de loyauté font partie intégrante du travail social. Il est inévitable et nécessaire de se confronter à des dilemmes et à des points de tension. Pour ce faire, l’équipe du conseil social recourt régulièrement à des discussions de cas et à l’intervision.
Fair-play dans le sport
L’ASP est soumise au code de déontologie du travail social, mais aussi au statut éthique et à la charte éthique du sport suisse. Elle s’engage ainsi en faveur d’un sport sain, respectueux, loyal et performant. En tant que fédération membre de Swiss Olympic, l’organisation faîtière du sport suisse, l’ASP y est tenue. Dans le sport suisse, la dignité des personnes concernées est primordiale. Les infractions et les abus n’y ont pas leur place. L’ASP veille à ce que toutes les parties prenantes vivent ces valeurs: les athlètes, les entraîneur·euse·s, les fonctionnaires, les

responsables des clubs en fauteuil roulant, les soignant·e·s, les médecins, etc. «L’éthique est capitale dans le sport suisse. Toutes celles et ceux qui suivent une formation J+S, esa ou d’entraîneur·euse connaissent la charte éthique. Nous y ajoutons ensuite nos propres priorités», souligne le chef de département Peter Läuppi. Que ce soit lors de la conférence annuelle des entraîneurs et entraîneuses, de l’assemblée des sportifs et sportives ou des rencontres des responsables de club: les questions d’éthique sont omniprésentes.
L’ASP consigne avec Swiss Olympic les mesures qu’elle peut encore optimiser en termes d’éthique dans un catalogue individuel. Si une fédération ne respecte pas les directives éthiques, ses prestations peuvent être réduites. L’association faîtière prescrit certaines priorités et met à disposition les moyens de communication et les outils correspondants que l’ASP diffuse, comme la boussole éthique (voir encadré).
Chaque fédération membre désigne en outre un ou une responsable d’éthique, qui s’occupe de la mise en œuvre de la charte et sert d’interlocuteur·trice pour ces questions. À l’ASP, c’est Valery Vangen qui occupe cette fonction. Toute personne ayant des questions ou constatant un abus peut s’adresser à elle en toute confiance. «Nous
enquêtons méticuleusement sur chaque plainte. En cas de soupçon de délits graves comme une agression sexuelle ou un cas de harcèlement, nous pouvons demander de l’aide à Swiss Sport Integrity», affirme Peter Läuppi. La fondation indépendante Swiss Sport Integrity, qui lutte contre les infractions relatives au dopage et à l’éthique dans le sport suisse, gère sa propre plateforme de signalement qui permet de faire remonter les informations si on ne souhaite pas parler directement à la fédération concernée.
Bonnes vacances!
Selon Läuppi, les plaintes et les incidents sont pris très au sérieux en interne, grâce aux directives de la division Voyages. Tous les accompagnateurs et accompagnatrices bénévoles doivent attester par leur signature, dans une déclaration personnelle, qu’ils et elles respectent les directives de conformité de l’ASP et préservent l’intégrité personnelle de chacun·e. Les cours préparatoires pour les responsables de groupes et les soignant·e·s bénévoles abordent en détail le comportement que l’on attend. Les bénévoles ainsi que le personnel de l’ASP sont invités à être attentifs, à thématiser tout comportement suspect et à signaler toute infraction éventuelle. «C’est justement lors de nos voyages que des personnes qui ne se connaissent pas se rapprochent, partagent
BOUSSOLE ÉTHIQUE
Mon comportement est-il correct?
Cet outil ludique aide à réfléchir à son propre comportement en se basant sur quatre piliers: «Pouvoir», «Idéaux», «Proximité» et «Pression». Un «trop» de pouvoir, d’idéaux, de proximité ou de pression, mais aussi un «trop peu» peuvent porter atteinte à la dignité d’une personne.
À l’aide de termes descriptifs et d’exemples concrets, la boussole montre comment classer une situation donnée. Se trouve-t-elle dans la zone verte, grise, orange ou rouge?
www.swissolympic.ch/ ethik-kompass
une chambre, aident aux soins corporels. Nous devons choisir ces personnes avec beaucoup de minutie», insiste Peter Läuppi. Pour que seuls des gens bien intentionnés soient vraiment engagés pour ces tâches sensibles, les personnes intéressées doivent, depuis 2025, fournir un extrait spécial du casier judiciaire.
Si des infractions à ces directives éthiques sont signalées, l’équipe des voyages examine attentivement ces déclarations. «Si quelqu’un ne se comporte pas en adéquation avec les directives de conformité, nous devrons interrompre aussitôt la collaboration», conclut Läuppi.
Informations complémentaires
– Swiss Sport Integrity: sportintegrity.ch
– Code de déontologie du travail social: avenirsocial.ch/fr/publications
– Service de médiation du Groupe suisse pour paraplégiques: paraplegie.ch, à la rubrique Organisation, qualité et résultats
PARAPLÉGIE INCOMPLÈTE
La paralysie médullaire invisible
Christof Bötschi, paraplégique incomplet, peut marcher à l’aide de bâtons –ce qui lui vaut parfois d’être regardé de travers. Cela joue un rôle important dans la réinsertion professionnelle pour laquelle ParaWork l’accompagne.
Peter Birrer
Ça ne doit pas être forcément le sommet du Säntis ou un projet aussi téméraire, voire aussi fou. Mais Christof Bötschi aimerait à nouveau pouvoir gravir une montagne. Un jour. Et il voudrait surtout le faire par ses propres moyens, à pied.
L’économiste d’entreprise rêve de refaire ce genre de randonnée qui lui est devenu impossible depuis le 11 août 2023. Ce jour-là, il est victime d’un accident de parapente –peu avant l’atterrissage, la voile s’emmêle dans les câbles du téléphérique, Christof Bötschi chute de plusieurs mètres sans pouvoir freiner. Il ne peut plus bouger les jambes et réalise tout de suite que «c’est une blessure grave». Quelques heures après l’accident, le Suisse oriental est opéré à Saint-Gall, où le diagnostic tombe: paralysie incomplète, aussi appelée parésie. Cinq jours plus tard, il commence une rééducation de cinq mois au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil.
Marcher avec des orthèses et des bâtons
Il est midi, l’année 2025 a à peine commencé, Christof Bötschi est attablé au restaurant universitaire de l’EPF de Zurich, et il raconte comment son existence a changé du tout au tout. Et quand il dit: «J’ai été extrêmement chanceux de m’en être sorti. Ça oui!», il parle surtout de la chance qu’il a de pouvoir remarcher malgré sa paralysie médullaire.
L’homme de 38 ans a certes besoin d’orthèses aux deux jambes et de bâtons, mais il parvient désormais à parcourir plusieurs centaines de mètres, même si le rythme n’est plus le même qu’avant. Pour se rendre de la gare à son bureau de l’EPF, il met un quart d’heure au lieu de huit minutes.
Christof Bötschi, qui soutient des start-up en tant que gestionnaire de programmes, a longtemps refoulé l’impact de sa blessure médullaire. Il affirme à son amie de l’époque qu’il veut refaire des randonnées et des excursions à vélo avec elle. À Saint-Gall, il voit des signes encourageants. Mais en réédu-

À pied avec des orthèses et des bâtons de randonnée
cation, c’est la douche froide quand on lui annonce qu’il sera désormais «partiellement piéton», c’est-à-dire qu’il devra se déplacer en fauteuil roulant pour certaines choses. Il place de grands espoirs dans les thérapies, investit beaucoup d’énergie pour pouvoir à nouveau marcher. Mais cinq mois plus tard, à la fin de sa rééducation primaire, c’est bien en fauteuil roulant qu’il quitte le CSP.
Un déménagement inévitable
Son quotidien est radicalement bouleversé. Christof Bötschi ne reprend pas le cours de sa vie là où il l’avait laissée. Il ne renoue pas avec ses anciennes habitudes mais doit s’adapter à plein de nouvelles choses. Impossible de retourner dans sa chère colocation du centre-ville de Saint-Gall, où il y a trop de marches à monter et pas d’ascenseur. Faute d’alternative, Christof Bötschi déménage à Winterthour.
Au début, il a besoin de son fauteuil roulant pour faire ses courses. Lorsqu’un produit est hors de sa portée, il ne demande pas qu’on l’aide. Parce qu’il n’en pas besoin: il n’a qu’à se lever. Dans ces moments-là, il s’attire parfois des regards perplexes et peu amènes. Comment une personne en fauteuil roulant peut-elle se lever toute seule? Est-ce qu’il fait semblant? Est-ce que … «Oui, cela m’a parfois traversé l’esprit: ces gens se disent sûrement que je fraude l’AI.»
«Alors, ça va le ski?»
Christof Bötschi se heurte souvent à des situations où la mentalité du tout noir ou tout blanc est parfois très marquée dans la société. Quand on est en fauteuil roulant, on ne peut pas être en mesure de marcher ne serait-ce que quelques mètres de manière autonome. Ou quand il se déplace avec des bâtons, il doit parfois essuyer des remarques sur le sujet. Une fois, à Hambourg, un inconnu lui a lancé: «Alors, ça va le ski?»
Ou quand il sort, il lui arrive d’être la cible de blagues idiotes parce qu’il a ses bâtons avec lui. La plupart du temps, il parvient à garder son calme. Mais parfois, il s’énerve. Parce qu’il ne s’est pas cassé une jambe, mais bien le dos. Quelquefois, il prend la peine d’expliquer ce qui s’est passé et que,
effectivement, certain·e·s paralysé·e·s médullaires peuvent remarcher. Mais d’autres fois, il se contente de ravaler sa colère parce qu’il sait que tout effort d’explication n’aura de toute façon aucun effet sur l’importun·e.
La gravité de sa lésion médullaire ne se voit pas à première vue. S’il parle à quelqu’un de sa paraplégie, il voit bien à quel point, face à ce sujet, les gens ont du mal à se mettre à sa place. Car ils n’arrivent pas à appréhender ce qu’est la paraplégie incomplète. «Soignez-vous bien!», «Tout va s’arranger», ou «Prompt rétablissement!», voilà ce qu’il entend. «Ça part d’un bon sentiment. Mais si j’étais en fauteuil roulant, personne ne dirait ça.»
Répartir intelligemment ses forces Il porte ses orthèses de manière ostentatoire. D’une part, parce qu’il n’a pas de pantalon assez large. D’autre part, car ces soutiens indispensables indiquent qu’il a un problème de santé. «Sinon, les gens pourraient penser que ma démarche chancelante est due à mon état d’ébriété avancée», dit Christof Bötschi en riant.
Il a de la chance que son accident ne l’ait pas obligé à se reconvertir. Une fois sa rééducation à Nottwil achevée, il a pu retourner à son métier. De l’extérieur, tout semble être redevenu comme avant quand il est assis à son bureau. Mais la réalité est tout autre. Il doit répartir intelligemment ses forces. Il investit beaucoup de temps et d’énergie dans les thérapies «pour se rapprocher le plus possible de mon ancien moi». Mais le fait est qu’il a aussi perdu une partie de sa mobilité. Bien des choses sont devenues plus complexes, chronophages et longues à planifier, bref plus compliquées.
Épaulé par un coach professionnel La phase de réinsertion professionnelle est toujours en cours. Depuis la fin de sa rééducation, il est étroitement accompagné par Beatrix Gehriger, coaching professionnel & formation de ParaWork au Centre suisse des paraplégiques. Elle consigne régulièrement en détail l’évolution de la condition physique de son patient. Il s’agit de la résistance à l’effort, la gestion de la vessie et des intestins, la motivation, la fa-

tigue et les douleurs, ou encore de savoir si Christof Bötschi a l’énergie nécessaire pour entretenir des contacts sociaux en dehors de son travail. «Il est crucial de tenir un dossier détaillé pour pouvoir montrer une image aussi réaliste que possible de la situation professionnelle», explique Beatrix Gehriger.
Elle assume aussi des tâches de coordination dans les échanges avec les représentant·e·s de l’employeur et les parties prenantes des assurances sociales compétentes. Elle fait office «d’interprète» pour clarifier les questions et les facteurs cadres liés à la paralysie médullaire. Au cours du second semestre, la réinsertion professionnelle devrait entrer dans sa phase finale. Ensuite, d’autres prestations seront examinées par diverses assurances sociales, comme l’AI ou l’assurance-accidents – et le Suisse oriental n’aura alors plus besoin d’être épaulé par Beatrix Gehriger.
Christof Bötschi a pleine confiance dans le fait qu’il continuera à progresser. Pour lui, il est essentiel de regagner le plus d’autonomie possible, car il a du mal à accepter de l’aide. Mais il est ouvert à la nouveauté, aussi dans le sport. Parfois, il a l’impression que son courage est mis à l’épreuve, or il n’en manque pas. Et il a des rêves ou plutôt des objectifs, comme celui de gravir à nouveau une montagne.
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// Walter

Pour moi, la #LibertéDeMouvement, c’est plus que la mobilité. C’est aussi réaliser des rêves et des objectifs et, au mieux, inspirer d’autres gens.


L’AUTOCOLLANT DYNAMIQUE !


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Le logo du fauteuil roulant dessiné par Rolland Bregy est différent des autres pictogrammes. Plus moderne et énergique, sa forme elliptique et la position inclinée de la personne en fauteuil roulant soulignent le caractère actif des personnes en mouvement.


Vous pouvez commander ces autocollants auprès de l’ASP. Toutes les informations concernant les modèles disponibles et les modalités d’achat figurent sur le site www.rolliwelt.ch.
VÊTEMENTS
Plutôt pratiques, confor tables ou tendance?
Quand on est en fauteuil, il faut se sentir à l’aise, mais pas facile de trouver des vêtements qui soient à la fois jolis et agréables à porter. Petite discussion de l’équipe de Conseils vie lors d’une pause-café.
Angela Fallegger et Silvia Affentranger
Nous, Silvia Affentranger, travailleuse sociale, et Angela Fallegger, conseillère pairs, papotons devant la machine à café.
Silvia: «Wouah, sympa ta robe! Tu as fait du shopping ce week-end?»
Angela: «Non, mais j’ai fait du tri dans mon armoire. Je voulais voir ce que j’avais comme robes de printemps. Mais comme il fait très froid aujourd’hui, j’ai enfilé des collants spéciaux doublés de peau de mouton avec la robe.»
Silvia: «On ne voit pas du tout la fourrure, c’est une très jolie tenue! Tu achètes tes vêtements plutôt en ligne ou en magasin?»
Angela: «Je fais généralement mes achats en ligne et mes essayages à la maison, où j’ai assez de place pour me changer. Et je les porte un petit moment pour voir s’ils provoquent des escarres.»
Silvia: «Tu connais la mode adaptive sur Zalando? Tu l’as testée?»
Angela: «Oui, j’ai vu ça. Les vêtements ont des détails intéressants, par exemple des passants qui facilitent l’habillage quand la fonction des mains est limitée, ou les pantalons ont une fente sur la jambe, pour vider la poche d’urine plus facilement. On peut aussi cacher cette dernière dans la jambe du pantalon pour dissimuler son contenu. Il faut que ce soit fonctionnel, mais les aspects sanitaires sont tout aussi importants. Je veille à ce que le tissu soit élastique et qu’il n’y ait pas de coutures ou de boutons inutiles qui pourraient causer des escarres ou déclencher une spasticité par irritation.»
Silvia: «On dirait que ça limite pas mal le choix. Car il faut quand même que les vêtements te plaisent.»
Angela: «Oui, ça a été un grand changement pour moi après l’accident. Je ne pouvais plus porter mes petites robes moulantes et mes jeans slim, à cause du risque d’escarres ou du côté peu pratique à enfiler.»
Silvia: «Je n’avais encore jamais pensé à cela en côtoyant des personnes en fauteuil roulant. Je remarque surtout celles qui n’ont pas encore trouvé les modèles qui leur conviennent et qui portent des vêtements amples.»
Angela: «C’est vrai. Quand on est assis·e, les pantalons n’ont pas assez de tissu à l’arrière et en ont trop à l’avant. Pareil pour les t-shirts ou les vestes. Il faut prendre une taille de plus pour tout couvrir.»
REMARQUE
Demandez conseil à vos pairs: lb@spv.ch
Marques de mode adaptée aux personnes en fauteuil roulant: kleidungamiamo.ch, kineticbalance.de, rehatec.ch, zalando.ch/adaptive-mode
Silvia: «Exactement, s’il y a des parties dénudées, ça peut mettre la personne en face mal à l’aise. Mais s’il y a trop de tissu, ça peut nuire à la santé. Où trouver des vêtements à la fois pratiques et jolis? Ou alors, il faut les faire souvent retoucher?»
Angela: «Il existe des boutiques en ligne qui proposent des vêtements spéciaux pour les personnes en fauteuil roulant. On peut aussi faire ajouter des passants ou des fermetures éclair sur les habits ou des œillets sur les chaussures. Personnellement, je porte des capes de pluie que j’achète en magasin de rééducation. Il faut bien s’emmitoufler pour rester au chaud et au sec. La peau mouillée est bien plus sensible aux lésions cutanées.»
Silvia: «À quoi fais-tu attention?»
Angela: «Je porte plusieurs couches et souvent des jambières en laine autour des mollets pour avoir bien chaud. Et s’il pleut, j’ai une protection que je peux poser sur mes jambes. Ça m’a longtemps gênée que les manches de mes vestes soient vite mouillées et salies. J’ai donc testé des manchettes que j’enfile par-dessus la veste. Comme ça, quand je les retire, la veste en dessous reste propre et sèche.»
Silvia: «Ah oui … comme les guêtres que l’on mettait autrefois sur les chaussures et les pantalons.»
Angela: «Oui, exactement, il faut être créative. C’est très important de partager nos expériences personnelles, des conseils et des nouveautés.»
Silvia: «Je trouve ça super que vous, l’équipe de conseil par les pairs, apportiez aussi un soutien à nos membres sur ce sujet.»

DÉPART EN RETRAITE
De quoi faut-il tenir compte?
L’arrivée à l’âge de la retraite représente non seulement le début d’une nouvelle étape de la vie, mais entraîne aussi quelques changements en termes de prestations des assurances sociales. L’article qui suit vous en donne un aperçu et vous fournit des explications.
Marina V’Kovski, avocate
Intéressons-nous d’abord plus en détail aux prestations de l’assurance-invalidité.
Rente d’invalidité
La rente d’invalidité de l’assurance-invalidité (AI) est convertie en une rente de vieillesse de l’AVS au moment où la personne assurée atteint l’âge de la retraite ou l’âge dit de référence. Cette rente de vieillesse est au moins égale à l’ancienne rente d’invalidité (garantie des droits acquis).
Il faut noter que pour un couple, la somme des deux rentes individuelles de l’assurance vieillesse ne peut pas dépasser 150% de la rente maximale. Si elle est supérieure à ce montant maximal, les rentes individuelles se verront réduites.
Allocation pour impotent
L’allocation pour impotent de l’AI est elle aussi convertie en une allocation pour impotent de l’AVS. Si une personne impotente a touché une allocation pour impotent de l’AI à la fin du mois au cours duquel elle atteint l’âge de référence ou jusqu’au moment où elle perçoit une rente entière anticipée, l’allocation pour impotent continue à lui être versée au même montant (garantie des droits acquis). Comme la garantie des droits acquis s’applique aussi lorsque la personne assurée sollicite l’allocation pour impotent avant d’atteindre l’âge de référence, mais que celle-ci ne lui est ensuite versée qu’une fois cet âge atteint, il est important que la demande soit déposée avant l’entrée dans l’âge AVS.
Impotence CHF 504.– CHF 126.– CHF 252.–faible
Impotence CHF 1260.– CHF 315.– CHF 630.–moyenne
Impotence CHF 2016.– CHF 504.– CHF 1008.–grave
Les taux actuels des allocations pour impotent figurent dans le tableau ci-dessus. Veuillez noter que si l’état de santé de la personne assurée se détériore après avoir atteint l’âge de référence, l’allocation pour impotent de l’AI ne pourra être ni révisée ni augmentée, malgré la garantie des droits acquis. Si la personne assurée entre (même temporairement!) dans un home ou un établissement médico-social, l’allocation pour impotent sera en outre adaptée en conséquence. Si la personne assurée quitte ensuite l’EMS pour retourner chez elle, une allocation pour impotent à domicile lui sera certes versée, mais selon les taux inférieurs de l’AVS et non plus selon ceux de l’assurance-invalidité.
Contributions d’assistance
La garantie des droits acquis s’applique aussi aux contributions d’assistance. Si une personne a touché une contribution d’assistance de l’AI à la fin du mois au cours
duquel elle atteint l’âge de référence ou jusqu’au moment où elle perçoit une rente entière anticipée, la contribution d’assistance continue de lui être versée au maximum dans la même mesure qu’avant.
Afin que les droits acquis soient accordés pour les contributions d’assistance, l’assuré·e doit avoir sollicité l’office AI avant l’âge de référence, remplir les conditions d’octroi et avoir déjà bénéficié d’heures d’assistance au cours du mois précédant le versement de la rente de vieillesse. Ni la date de la facture ni celle du remboursement par l’AI ne sont pertinentes. Si l’office AI n’a pas encore rendu sa décision sur les contributions d’assistance avant l’entrée à l’âge de référence, la personne assurée a la possibilité suivante pour prétendre malgré tout à la garantie des droits acquis: engager un ou une auxiliaire de vie à ses propres risques financiers au plus tard le mois précédant le versement de la rente de
API de l’AI API de l’AI API de l’AVS (à la maison) (dans un home)
vieillesse et bénéficier d’heures d’assistance. Si l’office AI alloue par la suite une contribution d’assistance à l’assuré·e et que la demande ne remonte pas à plus de 12 mois, la contribution d’assistance peut aussi être remboursée rétroactivement pour la période comprise entre le dépôt de la demande et la date de la décision. Au cas où l’office AI refuserait le droit aux contributions d’assistance si les conditions ne sont pas réunies, la personne assurée devra prendre en charge elle-même tous les frais liés à l’assistance dont elle a bénéficié (pas de remboursement par l’AI).
Il convient en outre noter que les contributions d’assistance ne peuvent en principe plus être augmentées une fois atteint l’âge de la retraite. En revanche, elles peuvent être réduites par décision de l’assurance si les frais d’assistance ne sont plus liés de manière significative au handicap, mais à l’âge.
Moyens auxiliaires
Pour un moyen auxiliaire, ce n’est pas la date à laquelle on en a fait la demande qui compte, mais la date à laquelle il a été indiqué pour la première fois, en fonction de l’âge et de l’état de santé.
Si le moyen auxiliaire était déjà indiqué avant l’entrée en vigueur de l’âge de référence et que les conditions pour ce moyen auxiliaire sont toujours remplies, la personne assurée a droit à une prise en charge des coûts par l’assurance.
Si le besoin du moyen auxiliaire n’est apparu qu’à l’âge de l’AVS, la personne assurée a droit au moyen auxiliaire, pour autant que celui-ci figure dans la liste de l’ ordonnance relative à la remise de moyens auxiliaires par l’assurance-vieillesse et que les conditions respectives pour l’octroi du moyen auxiliaire soient remplies.
Tant que les conditions déterminantes continuent d’être remplies, le droit aux moyens auxiliaires reste en principe de même nature et de même ampleur qu’avant l’entrée en vigueur de l’âge de référence (garantie des droits acquis). Exemple: si la personne assurée disposait avant d’atteindre l’âge de l’AVS d’un véhicule à moteur adapté en
raison de son invalidité, elle a droit après la retraite, dans la même mesure qu’auparavant, à une transformation du véhicule en raison de l’invalidité.
En revanche, les moyens auxiliaires exclusivement liés à l’activité professionnelle ne sont plus accordés après l’entrée dans l’âge AVS et la cessation de l’activité professionnelle.
Abordons à présent les prestations accordées par les assurancesaccidents.
Rente d’invalidité
Le montant de la rente d’invalidité versée par l’assurance-accidents reste le même une fois l’âge de référence atteint. Une rente complémentaire de l’assurance-accidents n’est pas recalculée lorsque la personne assurée atteint l’âge de référence. Toutefois, si elle avait plus de 45 ans au moment de l’accident, la rente LAA est réduite comme suit:
MONTANT DE LA RÉDUCTION
2 points de 1 point de pourcentage/an pourcentage/an (pour toutes les années entre l’accident et l’âge de la retraite)
Pour les personnes qui ont atteint ou atteindront l’âge ordinaire de la retraite entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2029, une réglementation spéciale s’applique: la rente n’est diminuée que d’un cinquième du montant de la réduction légale (droit transitoire).
Allocation pour impotent Lorsque l’âge de référence est atteint, l’allocation pour impotent de l’assurance-accidents continue à être versée dans la même mesure qu’avant. Elle ne peut toutefois plus être révisée, donc augmentée.
Prestations de soins et remboursement des frais (moyens auxiliaires, traitements médicaux, frais de transport) Jusqu’en septembre 2023, les prestations de soins et le remboursement des frais par l’assurance-accidents étaient limités suivant l’âge des bénéficiaires de rentes partiellement invalides. Avec l’entrée à l’âge de l’AVS et la cessation de l’activité professionnelle, ces prestations de l’AA n’étaient plus versées, et c’était la caisse d’assurance-maladie qui était responsable de leur octroi. La règle était différente pour les bénéficiaires de rente totalement invalides, donc n’exerçant pas d’activité professionnelle. Ces personnes avaient droit aux prestations de soins et au remboursement des frais même après avoir atteint l’âge de la retraite.
Cette pratique constituait une inégalité de traitement entre les personnes partiellement invalides ou exerçant une activité lucrative, et les personnes totalement invalides, donc sans activité lucrative.
Dans son arrêt du 21 septembre 2023, le Tribunal fédéral a heureusement réparé cette injustice. Dans son arrêt ATF 149 V 224, le Tribunal fédéral est arrivé à la conclusion que le texte de la loi, sa genèse, son contexte, son sens et son but, ainsi que l’égalité de traitement entre les bénéficiaires de rentes partiellement et totalement invalides plaidaient contre une limitation des prestations en fonction de l’âge pour les bénéficiaires de rentes partiellement invalides. Selon le Tribunal fédéral, l’assurance-accidents obligatoire est tenue de fournir les prestations de soins et le remboursement des frais même au-delà de l’âge de la retraite de la personne assurée partiellement ou totalement invalide.
Au vu de cette jurisprudence, il est donc recommandé de prendre contact avec l’assurance-accidents et d’exiger le remboursement des prestations de soins et des remboursements de frais même au-delà de l’âge de la retraite.
Institut de conseils juridiques Karl-Neuhaus-Strasse 21 2502 Biel/Bienne
Tél. 032 322 12 33
IMPÔTS
Revenus et déductions
C’est bientôt le moment de remplir sa déclaration d’impôts. De quoi faut-il tenir compte du point de vue des assurances sociales et de la responsabilité civile?
Mirjam Schneider, avocate

Klaus Müller travaille depuis plusieurs années comme employé de banque. En rentrant chez lui, il se fait renverser par une voiture et devient paraplégique. Après sa rééducation primaire, il reprend son activité à temps par tiel. Il perçoit d’abord des indemnités journalières, puis des rentes partielles de l’assurance-invalidité et de l’assuranceaccidents, ainsi qu’une allocation pour impotent et une indemnité pour atteinte à l’intégrité de l’assurance-accidents.
Avant l’accident, M. Müller avait souscrit une assurance pour invalidité dont le capital lui est alors versé. En tant que membre de la Fondation suisse pour paraplégiques, il touche en outre le montant de soutien versé aux bienfaiteur·trice·s. Après de longues négociations, l’assurance responsabilité civile du conducteur fautif lui accorde un dédommagement financier qui compense la perte de revenus due à l’accident et couvre par ailleurs les dépenses liées à l’invalidité. Il comprend aussi des indemnités de réparation pour tort moral.
L’assurance-accidents alloue également une rémunération mensuelle à son épouse, Anna Müller, pour les prestations de soins à domicile qu’elle assume.
En remplissant sa déclaration d’impôts annuelle, M. Müller se demande quelles sont les prestations imposables parmi toutes celles-ci. Pour le savoir avec exactitude, il s’adresse alors à l’Institut de conseils juridiques de l’ASP.
Revenus de rentes/ Indemnité pour impotent Les indemnités journalières et les revenus de rentes sont imposables à 100% en tant que revenus de substitution. Ces gains sont soumis à l’impôt sur le revenu avec le revenu professionnel de M. Müller. Les frais liés au handicap peuvent être déduits, si le contribuable les supporte lui-même, comme les dépenses supplémentaires liées au handicap pour se déplacer, les frais à sa charge pour les moyens auxiliaires, etc.
L’allocation pour impotent n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu, car elle constitue un remboursement de frais. Il en va de même pour les contributions aux coûts de l’AI pour les mesures médicales et de réadaptation professionnelle.
Capital invalidité/Montant versé aux bienfaiteur·trice·s de la FSP
Le capital invalidité que M. Müller perçoit de son assurance maladie est soumis, comme d’autres prestations en capital provenant de la prévoyance, à une imposition unique à un tarif spécial lors de son versement. Dans la mesure où le capital est conservé par la suite, il devient partie intégrante de la fortune imposable.
Même chose pour le montant de soutien versé aux bienfaiteur·trice·s de la FSP. Comme le ou la bienfaiteur·trice paralysé·e médullaire a droit au versement de cette indemnité par le paiement préalable de sa contribution, le montant de soutien versé au bienfaiteur·trice est qualifié, du point
de vue du droit fiscal, de prestation provenant d’une assurance et est donc fiscalement traité de la même manière que le capital invalidité évoqué.
Indemnité pour atteinte à l’intégrité de l’assurance-accidents
L’indemnité pour atteinte à l’intégrité de l’AA a un caractère de réparation morale et n’est soumise à aucune imposition séparée. Elle est toutefois imposée ensuite comme fortune du contribuable.
Prestations de l’assurance responsabilité civile
Dans la mesure où les prestations de l’assurance responsabilité civile indemnisent des dépenses dues à l’invalidité, elles ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. La réparation du tort moral en est également exclue. En revanche, les prestations qui compensent une perte de revenus sont soumises à une imposition unique spéciale. Malheureusement, selon la pratique du Tribunal fédéral, ces conséquences fiscales ne peuvent pas être prises en compte dans le calcul des dommages-intérêts à verser par l’assurance responsabilité civile ou la personne responsable.
Taxe d’exemption de l’obligation de servir
Les personnes touchant une rente ou une allocation pour impotent de l’assurance-invalidité fédérale ou de l’assurance-accidents sont exonérées du paiement de la taxe d’exemption de l’obligation de servir.
Contributions aux soins
L’indemnité versée par l’assurance-accidents pour les soins prodigués par Mme Müller est considérée comme un revenu imposable pour les époux Müller. Monsieur Müller pourrait en principe déduire cette indemnité au titre des frais liés au handicap, dans la mesure où il la verse à son épouse. L’opération serait donc fiscalement neutre pour M. Müller, puisqu’il pourrait déduire comme frais liés au handicap le même montant que celui sur lequel il est imposé. Or pour Mme Müller, il s’agit d’un revenu imposable non déductible. Comme les Müller sont imposables conjointement, l’indemnité n’est donc pas véritablement neutre sur le plan fiscal.
TRIBUNAL FÉDÉRAL
Financement des soins et allocation pour impotent
La personne assurée doit-elle partiellement ou totalement prendre en compte les contributions aux soins versées par l’assurance-maladie avec l’allocation pour impotent de l’assurance-invalidité (AI)? Non, répond le Tribunal fédéral dans un arrêt récent favorable aux assuré·e·s.
Michael
Bütikofer, avocat et notaire
Les personnes qui touchent des contributions aux soins ambulatoires en plus d’une allocation pour impotent d’une assuranceaccidents savent que cette dernière prend partiellement en compte les frais de soins avec l’allocation pour impotent. En d’autres termes, la personne assurée contre les accidents doit utiliser au moins partiellement son allocation pour impotent pour couvrir les frais de soins. Dans certains cas, il peut arriver que la totalité de l’allocation pour impotent de l’assuranceaccidents, à l’exception de CHF 365,40, doive servir à financer les frais de soins (de base).
cation pour impotent de l’AI pour prendre en charge ses frais de soins? Le Tribunal fédéral a répondu à cette question dans son arrêt du 29 août 2024 (TF 9C_480/2022).
Jurisprudence du Tribunal fédéral

Situation sans couverture accident
Toute personne subissant une paralysie médullaire sans pouvoir bénéficier des prestations d’une assurance-accidents obligatoire (p. ex. parce que la personne assurée n’exerce pas d’activité professionnelle, que la paralysie médullaire est due à une maladie ou en raison de l’absence de couverture par une assurance-accidents) reçoit en principe une allocation pour impotent de l’AI ainsi que des contributions aux soins de la caisse-maladie. Dans ce cas de figure, la personne assurée doit-elle également utiliser tout ou partie de l’allocation pour impotent de l’AI pour couvrir ses frais de soins? Ou, en d’autres termes, la caisse-maladie peut-elle exiger de la personne assurée qu’elle recoure à l’allo-
La loi fédérale relative à la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) contient, entre autres, des dispositions dites de coordination. Il s’agit donc de dispositions indispensables afin de coordonner entre elles les prestations en partie similaires des différentes assurances sociales. Et ce, notamment afin d’éviter que la personne assurée ne soit surindemnisée en raison du cumul de prestations identiques et similaires des différentes assurances sociales.
Dans son arrêt cité ci-dessus, le Tribunal fédéral a logiquement soulevé la question de savoir si le cumul des allocations pour impotent de l’AI et des contributions aux soins des caisses-maladie entraînait chez la personne assurée une surindemnisation non voulue par la loi. Le Tribunal fédéral a tout d’abord précisé que les allocations pour impotent de l’AI étaient des prestations en espèces et que les contributions aux soins des caisses-maladie consistaient en des prestations en nature. Ensuite, le Tribunal fédéral a considéré que seules des prestations similaires des différentes assu-
rances sociales pouvaient donner lieu à une surindemnisation. C’est-à-dire qu’il ne peut y avoir de surindemnisation involontaire – sous réserve d’une autre disposition légale expresse – que si une personne assurée touche des prestations identiques en espèces ou en nature des différentes assurances.
Pas de prise en compte des soins avec l’API
Comme les allocations pour impotent de l’AI sont des prestations en espèces et que les contributions aux soins de la caisse-maladie des prestations en nature, le cumul de ces prestations ne conduit pas, selon le Tribunal fédéral, à une surindemnisation involontaire. Au final, les allocations pour impotent de l’AI et les contributions aux soins des caisses-maladie peuvent être perçues de manière cumulée. La personne assurée ne doit donc pas prendre en compte les contributions aux soins versées par la caisse-maladie avec l’allocation pour impotent de l’AI. Il s’agit là d’une différence importante avec les situations dans lesquelles l’assurance-accidents verse d’une part des allocations pour impotent et d’autre part des contributions aux soins. En effet, l’art. 18 al. 2 let. b de l’OLAA prévoit pour ce cas de figure une disposition légale expresse qui empêche le cumul des prestations, aussi bien des allocations pour impotent et que de contributions aux soins de l’assurance-accidents.
MARCHÉ DU TRAVAIL
«Barrière de rösti» pour l’intégration professionnelle
Une nouvelle étude montre qu’il existe de grandes différences régionales en ce qui concerne les chances de réussite en matière d’insertion professionnelle. En Romandie notamment, il y a beaucoup à faire.
Johannes Kinast, responsable Communication de la Recherche suisse pour paraplégiques
Quelles sont les chances pour les personnes paralysées médullaires de revenir à la vie active? La réponse tient en peu de mots: nulle part au monde, l’intégration professionnelle ne fonctionne mieux qu’en Suisse. Mais il existe de nettes différences entre les régions. Et l’écart se creuse encore.
C’est ce qui ressort d’une étude récemment publiée par la Recherche suisse pour paraplégiques (RSP). Sur une période de dix ans, les chercheurs et chercheuses ont comparé le taux d’emploi des paralysé·e·s médullaires à celui de la population générale. Il s’agissait de la première étude de ce type au monde. Les données proviennent de trois enquêtes SwiSCI menées auprès de personnes ayant une lésion médullaire en Suisse.
De nettes disparités régionales
La participation au marché du travail des personnes atteintes de paralysie médullaire s’est nettement améliorée dans notre pays. Leur taux d’emploi est passé de 56% en 2012 à 64,6% en 2022, ce qui place la Suisse en tête au niveau mondial. Parallèlement, la différence avec la population générale, appelée écart d’emploi, s’est réduite de 22,5 à 15,4%. Ce recul réjouissant concerne surtout les femmes, les personnes d’âge moyen et les tétraplégiques. L’étude montre donc que d’une manière générale, l’intégration professionnelle fonctionne de mieux en mieux en Suisse.
Les chercheurs et chercheuses ont également examiné les différences entre les régions. En 2022, le taux d’emploi des personnes atteintes de paralysie médullaire était de 76,7% en Suisse centrale, la valeur la plus élevée du pays. Le Tessin a enregistré la meilleure progression entre 2012 et 2022, suivi par la Suisse centrale et le canton de Zurich: dans ces trois régions, l’écart d’emploi par rapport à la population générale a diminué de 12 à 13%.
Mais il y a aussi de mauvais élèves. Dans la région lémanique (Genève, Vaud, Valais), le taux d’emploi des paraplégiques et tétraplégiques n’était que de 47,3%. L’écart d’emploi y a même augmenté depuis 2012, alors qu’il a nettement diminué dans toutes les autres régions suisses. En Suisse centrale,
la différence avec la population générale est de 11%, dans la région lémanique de près de 30%. Mais même sur le Plateau (Berne, Fribourg, Neuchâtel, Jura, Soleure) et dans le nord-ouest de la Suisse (Bâle-Ville, BâleCampagne, Argovie), l’écart d’emploi reste élevé, avec environ 20%.
Une intégration réussie
Urban Schwegler est responsable du groupe de recherche «Travail et intégration» à la RSP et premier auteur de l’étude. Ce «Röstigraben» dans les taux d’emploi le préoccupe: «Il est inacceptable que dans un petit pays comme le nôtre, il y ait des disparités régionales aussi marquées.» Il a une hypothèse sur le fait que l’intégration au travail se soit davantage améliorée dans certaines parties de la Suisse: l’offre ParaWork de
Intégration sur le marché du travail en 2012 et 2022
Intégration sur le marché du travail
des personnes atteintes de paralysie médullaire (PM) par rapport à la population générale suisse (PG), en pourcentage. L’écart d’emploi (EE) s’est réduit au cours de la dernière décennie.
Nottwil est un outil particulièrement efficace pour la réinsertion professionnelle. Ce programme spécialement conçu pour les personnes atteintes de paralysie médullaire au Centre suisse des paraplégiques (CSP) met l’accent sur une intégration durable dans le marché du travail.
ParaWork présente plusieurs avantages par rapport à l’intégration professionnelle par l’AI: en effet, l’organisation travaille en étroite collaboration avec les équipes médicales et thérapeutiques du CSP. Cela permet d’aborder rapidement les problèmes de santé pendant l’insertion professionnelle. En outre, les mesures de ParaWork sont adaptées aux paralysé·e·s médullaires. Les connaissances spécialisées sur les problèmes que les personnes concernées rencontrent en plus de leur mobilité réduite –douleurs, spasticité, escarres, infections, stress psychique, etc. – sont essentielles pour une intégration réussie. ParaWork tient également compte de l’effort quotidien plus important des paraplégiques et tétraplégiques en termes de soins du matin, de soins personnels et de gestion de thérapie.
Enfin, ParaWork accompagne les personnes jusqu’à ce qu’elles aient une situation professionnelle stable. Les offres englobent l’ensemble du processus d’insertion – de la rééducation primaire en clinique à l’accompagnement par des coaches sur le lieu de travail, en passant par le suivi ambulatoire.
Le plutôt sera le mieux
Autre avantage: ParaWork commence le processus d’intégration professionnelle dès la rééducation primaire en clinique. Cela permet aussi à l’AI d’intervenir tôt et d’éviter ainsi les retards dus aux formalités dans le processus de réinsertion. Si l’on commence cette dernière plus tard, explique Urban Schwegler, on peut passer à côté d’emplois vacants et les longues procédures d’attribution de l’AI peuvent réduire les chances de succès. De fait, une autre étude non encore publiée du groupe de recherche montre que si l’on commence l’intégration professionnelle dès la rééducation primaire, la probabilité de réussite augmente de plus de 6%.
Écarts d’emploi en 2022

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Répartition régionale en pourcentage:
C’est dans la région lémanique que l’écart d’emploi entre les personnes atteintes de paralysie médullaire et la population générale est le plus important (29,8 %), et en Suisse centrale qu’il est le plus faible (10,8 %)
Une autre étude démontre l’efficacité de l’ensemble de l’offre ParaWork: les personnes qui y ont eu recours ont atteint un taux d’activité de 81,4% – près de 20 points de pourcentage de plus que celles ayant participé à d’autres mesures de réinsertion, généralement proposées par les offices de l’AI. Stefan Staubli, responsable du domaine Insertion sociale et professionnelle au CSP, souligne l’importance de la collaboration avec la RSP: «Notre démarche s’appuie sur la science, nous ne suivons pas que des convictions.»
Les causes du «Röstigraben» Revenons-en aux différences régionales. Urban Schwegler explique que ParaWork est la seule offre de réinsertion spécialisée dans la paralysie médullaire à l’échelle nationale et qu’elle est en théorie ouverte à l’ensemble des paralysé·e·s médullaires de Suisse. Or très peu de personnes de Romandie en profitent. «Déjà, ParaWork est difficilement accessible pour elles, car l’offre n’existe pour l’instant qu’à Nottwil et que les spécialistes francophones sont peu nombreux. Et bien souvent, les offices cantonaux de l’AI de Genève et du Valais ne financent pas les mesures de ParaWork», note Urban Schwegler.
Pour lui, il est évident que toutes les personnes paralysées médullaires en Suisse devraient pouvoir participer à une offre de réinsertion professionnelle spécialisée. Il faudrait donc que ces offres soient disponibles au niveau régional et financées par les offices cantonaux de l’AI. ParaWork mène déjà des campagnes auprès de ces derniers afin de rendre l’offre plus visible.
L’étude de la RSP montre que si la Suisse a bien progressé en termes d’intégration professionnelle des personnes atteintes de paralysie médullaire, il reste néanmoins des progrès à faire, notamment en Suisse romande. Il faudrait supprimer les barrières et faciliter l’accès à des offres spécialisées comme celle de ParaWork. C’est ainsi que l’on pourra poursuivre sur cette belle lancée et créer des chances égales pour les personnes atteintes de paralysie médullaire – dans toutes les régions.
NOUVEAU LOGEMENT
Un déménagement dicté par le bon sens
Devenu tétraplégique, Philipp Kutter de Wädenswil n’est pas retourné vivre chez lui après sa rééducation à Nottwil – lui et ses proches ont choisi de ne pas faire de travaux et de louer un grand appartement. Un crève-cœur pour la famille déjà fortement éprouvée.
Peter Birrer
Tous deux sont originaires de Wädenswil, tous deux sont tétraplégiques depuis un accident de ski survenu à quelques jours d’intervalle en février 2023 – et pour tous les deux, la question du logement s’est posée. La situation de départ était identique, mais les solutions choisies ont été radicalement différentes.
Roland Fässler a pu retourner vivre dans sa maison après y avoir fait réaliser des travaux onéreux (voir notre numéro de décembre). Philipp Kutter et sa famille, en revanche, louent aujourd’hui un appartement spacieux dans la même commune. Après avoir terminé sa rééducation au Centre suisse des paraplégiques, il n’est plus
retourné chez lui. Le maire de Wädenswil et conseiller national du centre déclare: «Même si c’est douloureux de ne plus pouvoir vivre dans son bon vieux chez-soi, nous nous en accommodons. Et nous sommes satisfaits.»
Le plan initial: rester dans la maison À l’origine, il n’était toutefois pas question de changer de logement. Bien au contraire. Les Kutter aiment la partie de leur maison jumelée, se sentent bien dans le quartier familial et n’envisagent pas un instant de déménager après l’accident. L’idée est d’essayer coûte que coûte d’y faire des transformations – même si les dépenses sont importantes.

Felix Schärer, chef du Centre construire sans obstacles de l’ASP, prend en charge la direction du projet. Le 3 mai 2023, le diagnostic du logement est effectué en présence de Philipp Kutter, qui revient pour la première fois à Wädenswil et dans sa maison, trois mois jour pour jour après l’accident.
Felix Schärer se fait une idée détaillée de la situation et pointe les difficultés qu’il faudrait surmonter en cas de travaux de transformation. Au total, il y a quatre étages de petite superficie, peu d’espace, et à la fin, pas mal de points d’interrogation subsistent. Mais le projet de transformation n’est pas encore abandonné en cette journée chargée d’émotions. Anja, la femme de Philipp Kutter, déclare: «Pour nous, il était hors de question de quitter notre maison.»
«À quoi ressemblera notre nouvelle vie?»
Mais un jour, une amie qui vit près de chez eux dans un appartement de quatre pièces et demie l’appelle. Elle souhaite emménager dans un plus petit logement et a pensé que ce bien spacieux pourrait leur convenir: il dispose d’une grande pièce à vivre accessible en fauteuil roulant et tout est de plain-pied. Anja Kutter la remercie, mais refuse mentalement – pourtant, ce coup de téléphone la turlupine. «Nous pouvons quand même visiter l’appartement», ditelle à son mari. Et c’est ce qu’elle fait avec
Vie de famille Philipp Kutter aide à faire les devoirs
une amie: le logis leur plaît beaucoup. Les portes sont assez larges pour un fauteuil roulant électrique, son mari pourrait même accéder seul aux chambres des enfants. Malgré toute l’affection et l’attachement qu’elle porte à son foyer, le bon sens lui souffle que ce serait la meilleure solution pour un nouveau départ.
«Durant cette phase, nous avons été confrontés à d’innombrables défis. Et de nombreuses questions restaient sans réponse: À quoi ressemblera notre nouvelle vie? Comment allons-nous y arriver? De quoi avons-nous besoin?» Anja se dit: «Peutêtre que nous le découvrirons plus facilement dans un appartement en location qui ne nécessite pas autant de travaux que dans la maison.» Ils hésitent, pèsent le pour et le contre. Finalement, le cœur lourd, ils décident de déménager.
Émotion lors du déménagement
Assise à la table de la cuisine, Anja Kutter raconte ce qu’elle, ses enfants et bien sûr aussi son mari, ont ressenti. «Le déménagement a été une décision purement rationnelle. Les gros travaux de transformation avec un ascenseur vertical aurait sûrement été possibles. Mais même après cela, la situation n’aurait pas été satisfaisante pour Philipp. La liberté de mouvement aurait été réduite», estime-t-elle. Et d’ajouter qu’elle n’aurait pas trouvé ellemême l’énergie nécessaire pour tout gérer en même temps, c’est-à-dire: encourager son mari, accompagner les enfants dans leur deuil et faire le sien, gérer son entreprise, diriger la campagne électorale de son mari et, en plus de tout cela, s’occuper des travaux.
Le jour où ils ont quitté leur maison, Anja Kutter a une nouvelle fois senti «le sol se dérober sous ses pieds». C’est ainsi qu’elle décrit son émotion. «À nos yeux, notre maison était bien plus qu’un toit sur notre tête. C’était notre refuge qui nous offrait sécurité et protection. Et c’était l’endroit qui incarnait notre ancienne et si belle vie.» Au cours des deux premières semaines qui ont suivi le déménagement, elle et ses deux filles n’ont pas arrêté de pleurer: «Nous avions déjà tellement perdu avec l’accident de Philipp, et voilà que notre maison nous
était également enlevée. De plus, nous avons vraiment pris conscience que rien ne serait plus jamais comme avant. Cela nous a déchiré le cœur.»
Au moins, Anja et Philipp Kutter n’ont pas à changer leurs filles d’école. Le nouvel appartement n’est pas très loin de leur ancienne maison, devant laquelle, Anja évite aujourd’hui encore, de passer. Certes, ils ont trouvé des locataires formidables, mais la seule vue du terrain lui fait monter les larmes aux yeux. Et sa cadette lui demande encore: «Quand est-ce qu’on rentre à la maison?» Ce n’est pas facile non plus pour Philipp Kutter, «mais ce n’est pas aussi fort».
Contrôle de l’environnement via le smartphone
Mi-août 2023, Anja Kutter investit le nouvel appartement avec ses deux enfants. Fin octobre, la famille est à nouveau réunie quand Philipp achève sa rééducation à Nottwil. Il découvre son nouveau foyer quelque peu ajusté. La salle de bains est adaptée, la porte d’entrée automatisée, tout comme l’entrée qui mène à l’appartement. Et la commande de l’environnement s’effectue via le smartphone, de la porte de la terrasse à la télé, en passant par les interrupteurs. Et dans la cave, Anja loue un atelier qu’elle transforme en salle de thérapie dans laquelle Philipp Kutter fait des séances de physiothérapie et d’ergothérapie deux fois par semaine. Roland Fässler y a aussi droit de cité une fois par semaine.
Felix Schärer du CSO ne s’est pas seulement occupé de l’appartement, mais aussi du bureau de Philipp Kutter dans la mairie de Wädenswil. L’hôtel de ville, classé monument historique, disposait déjà d’un ascenseur, de sorte que seules des automatisations importantes, des adaptations de seuils et des commandes de contrôle de l’environnement ont été mises en œuvre sur le lieu de travail.
Philipp Kutter se veut combatif: «Nous tirons le meilleur parti de la situation.» Il s’est habitué au fait que beaucoup de choses requièrent plus de temps et une planification minutieuse. Les actes spontanés du quotidien ne sont plus possibles ou alors


au prix de gros efforts. Il ne considère pas ses mandats politiques comme une charge, mais comme un enrichissement: «Ils me donnent de l’énergie. Il m’est déjà arrivé de ne reprendre conscience qu’à la fin d’une séance que j’étais en fauteuil roulant.»
Malgré tous ses avantages, l’appartement sera-t-il une solution définitive? «Nous n’y changerons rien pour le moment, même si je préférerais vivre plus près du centre de Wädenswil», reconnaît Anja Kutter. Son mari acquiesce, signe qu’ils ont réussi leur nouveau départ: «Je me sens bien.»
ADAPTATION INDIVIDUELLE
Même situation, autre solution
Les deux projets de Roland Fässler/ Philipp Kutter montrent que, malgré des situations de départ similaires, différentes solutions sont possibles pour adapter le cadre de vie.
Le Centre construire sans obstacles de l’ASP fournit une bonne base de décision professionnelle. La personne directement concernée peut décider, avec sa famille, comment adapter ou modifier le cadre de vie en fonction de ses besoins.
Demandez nous conseil zhb@spv.ch
Technique Le portable ouvre des portes
Salle de bains Adaptée aux besoins

VOYAGE ASP
Croiser le regard des éléphants et des girafes
Le rêve d’une vie: un safari en Afrique du Sud. Cinq membres de l’ASP et leurs accompagnant·e·s ont pu approcher une faune impressionnante. Nadja Venetz
Rhinocéros, buffles, léopards, lions, phacochères, crocodiles, hippopotames, autruches, hyènes, singes, gnous, impalas (une espèce africaine d’antilope), zèbres, éléphants … Luca Stia est intarissable quand je lui demande quels animaux le groupe a
pu observer pendant ses vacances organisées par l’ ASP. Son euphorie transparaît dans sa voix. «Voir toutes ces bêtes sauvages, c’était exceptionnel et totalement fascinant. Je n’ai pas de mots», s’émerveille encore le Lucernois.
Le voyage de l’ASP en Afrique du Sud a vite affiché complet. Apparemment, partir en safari était le rêve de beaucoup. Le programme de voyage faisait la part belle à l’observation de la faune sauvage. Le groupe a d’abord parcouru la Private Game Reserve
en jeep pendant plusieurs jours, puis le célèbre parc national Kruger. Luca m’explique le déroulement du séjour: «On faisait une excursion deux fois par jour. On partait le matin et on se baladait deux ou trois heures, puis on y retournait en fin d’après-midi, vers 16 heures. Entre deux, on avait du temps pour nous.» Parfois, leur groupe de dix devait faire preuve de patience avant d’apercevoir quelque chose d’intéressant. Et parfois, c’était instantané. «Nous sommes entré·e·s dans le premier parc et plusieurs girafes étaient déjà là. Et il y avait aussi plein d’impalas», raconte Brigitte Huber, une participante.
Permission de toucher
Les deux guides locaux leur ont donné plein d’informations intéressantes sur la faune sud-africaine. Le genre d’animaux que l’on peut observer à tel moment dépend aussi du temps qu’il fait. En cas de forte chaleur ou de pluie, les bêtes bougent moins et il faut davantage de patience en safari. Par deux fois, les guides ont organisé une rencontre particulière. Le groupe a visité un refuge pour animaux sauvages et a pu y caresser des guépards. «C’était une expérience unique de toucher un animal aussi dangereux», confie Brigitte. Mais elle n’a pas eu peur. Des rangers se trouvaient juste à côté et ouvraient l’œil. «Le pelage était plus ébouriffé que ce à quoi je m’attendais et moins doux que celui d’un chat domestique.»
Le groupe a également pu admirer de très près un hippopotame qui avait été recueilli et élevé par des hommes après une tempête. Les participant·e·s ont pu le nourrir et le caresser, s’approchant ainsi d’un animal qu’il faudrait éviter de croiser en temps normal. Les hippopotames, d’allure un peu pataude, sont en fait extrêmement agressifs.
Un visiteur inattendu
Dans les parcs naturels, les voyageurs et voyageuses ont dormi dans des camps au beau milieu de la nature. Chaque binôme avait son propre bungalow. «On nous a recommandé de toujours fermer les portes pour éviter que les singes n’entrent et de bien boucler les valises, car les scorpions aiment s’y nicher», explique Brigitte. Et
bien sûr, ça n’a pas loupé: «Ma compagne et moi avons tout de suite appelé notre guide.» Lequel a constaté qu’il s’agissait d’un spécimen plutôt inoffensif. «Mais nous avons quand même détalé en hurlant comme deux furies», rigole la Suissesse.
La journée, les singes erraient dans les camps à l’affût de nourriture. Il suffisait d’une seconde d’inattention pour qu’ils parviennent à leurs fins. «Nous étions assis sous la véranda à une table, où des fruits étaient posés. J’ai aperçu une maman singe à côté de moi. Un petit s’agrippait à son ventre. Rapide comme l’éclair, elle a sauté sur la table et chipé une banane. Nous en sommes tous restés comme deux ronds de flan avant d’éclater de rire», relate Brigitte.
dingue!», raconte Luca en riant. En revanche, le détour par les townships était pesant. «La pauvreté y est désastreuse», déplore Brigitte. Grâce aux deux guides locaux, les participant·e·s en ont beaucoup appris sur la vie et le quotidien en Afrique du Sud. «En Suisse, nous entendons peu parler de ce pays», constate la voyageuse.
Des souvenirs pour la vie
L’ambiance au sein du groupe était excellente. Les journées étaient bien remplies, et c’est ce qu’ont apprécié les vacanciers et vacancières. «J’ai trouvé ça cool. Nous avons vécu et vu énormément de choses. Si on voyageait seul, il faudrait organiser chaque point du programme», estime Luca, qui est déjà souvent parti en vacances avec l’ASP.


Le Cap et ses environs
Il est clair que le safari a vraiment marqué les deux personnes que j'ai interrogées. Mais le voyage comprenait encore bien plus. Au début du circuit de deux semaines, Le Cap et ses environs étaient au programme. Le groupe est monté en téléphérique sur la montagne de la Table, a exploré le Cap de Bonne-Espérance et a rendu visite à une colonie de pingouins. «Il y avait tout un tas de pingouins, c’était

Son bilan ne pourrait être plus positif: «L’Afrique du Sud a été l’un des plus beaux voyages que j’ai faits jusqu’à présent, et j’ai déjà visité plusieurs pays.» Même son de cloche chez Brigitte: «J’y retournerais bien tout de suite. Le temps passé là-bas était merveilleux et nous n’avions pas du tout envie de rentrer à la maison.» En deux semaines, elle a pris d’innombrables photos qu’elle veut maintenant trier. «Je voudrais me faire un album avec tous ces beaux souvenirs.»
Safari Le clou du voyage
Brigitte Huber Caresses inhabituelles Luca Stia à Cape Point
Athlète par vocation grâce à votre affiliation

Votre affiliation à la Fondation suisse pour paraplégiques permet à des personnes paralysées médullaires de mener une vie d’athlète. Merci pour votre solidarité.
paraplegie.ch

CONNAISSANCES
Atelier de nutrition
Que peut-on manger et que faut-il éviter? À quoi les personnes en fauteuil roulant doivent-elles veiller en matière d’alimentation?
L’équipe d’expert·e·s de la Clinique romande de réadaptation de Sion répondra avec compétence à ces questions et à bien d’autres lors de l’atelier de nutrition qui aura lieu l’après-midi du 29 mars 2025 à l’Hôpital de Loëx à Genève.
Si vous avez envie de prendre soin de votre corps et d’apprendre de nouvelles choses, ce cours est fait pour vous! Il est gratuit pour les membres de l’ASP.

«move on»
Découvrez de nouvelles activités sportives ou de loisirs tout en vous amusant avec les autres participant·e·s de tous âges.
Participez au camp de sport et de loisirs «move on» en Suisse romande du 16 au 18 mai 2025.
Le vendredi après-midi du 16 mai, le camp se tiendra à Bulle et le samedi 17 mai et le dimanche 18 mai à Yverdon-les-Bains.
Informations
ÉVÉNEMENT
Gaming Day de l’ASP
Le Gaming Day de l’ASP du 8 mars 2025 à Nottwil est l’occasion idéale de s’immerger dans l’univers fascinant des jeux vidéo.
Apprenez à programmer facilement votre propre jeu ou à améliorer rapidement votre technique.
Des expert·e·s dresseront pour vous l’historique des jeux vidéo et vous donneront un aperçu des prochaines avancées. Des professionnel·le·s du secteur partageront avec vous de précieux conseils et astuces! Bien entendu, vous pourrez aussi essayer et jouer vous-même.
Vous trouverez le programme complet ici

RÉTROSPECTIVE
ParaVacances
Le 11 novembre 2024, la journée ParaVacances s’est déroulée sous une nouvelle forme au Centre suisse des paraplégiques.
Pour la première fois, cette journée était conçue à la façon d’un salon du voyage, où était fourni un maximum de renseignements sur l’offre de voyages 2025. Les visiteurs et visiteuses ont pu s’entretenir personnellement avec les spécialistes du voyage de l’ASP et obtenir les réponses utiles à la préparation de leurs vacances. L’objectif était aussi d’élargir la clientèle. Le hall d’accueil du CSP était le lieu idéal pour ces rencontres.
ACTIVITÉ Randonnée
Vous aimez le grand air et adorez relever des défis physiques? Alors venez avec nous le 25 mai 2025.
Les randonnées avec Anita Panzer jouissent désormais du statut de tradition.
Le 25 mai 2025 (date de report 1er juin 2025), nous partirons d’Ifenthal SO pour nous rendre sur le col Challhöchi, sur le Ballon suisse, à l’Allerheiligenberg et redescendre par les gorges du Diable jusqu’à Hägendorf.

Les personnes en fauteuil roulant sont tirées par des accompagnant·e·s muni·e·s de cordes ou, si nécessaire, freinées dans les descentes.
Vous serez enchanté·e par ce trajet de 14 km en pleine nature, comprenant 500 m de dénivelé positif pour 770 m de dénivelé négatif et de magnifiques panoramas. Alors, en route pour un joyeux bol d’air en montagne!
Informations/Inscription
Toutes les informations concernant les sorties et événements sont sur notre site Internet. spv.ch/manifestations
CAMP DE SPORT ET DE LOISIRS

PARAVACANCES
Bon voyage!
Nos cinq spécialistes des voyages vous ouvrent les coulisses de notre agence de l’ASP. De l’idée à l’atterrissage réussi – découvrez comment nous planifions vos vacances.
Valery Vangen
Les préparatifs débutent un an et demi avant la distribution de notre catalogue «ParaVacances». Impossible de réduire ce délai, car un voyage de groupe sans obstacles requiert une organisation minutieuse et détaillée.
Tout commence par une réunion de planification où les spécialistes des voyages soumettent leurs propositions au chef du département, Peter Läuppi. Deux critères sont décisifs: la destination doit disposer d’un hôtel avec des chambres accessibles en nombre suffisant et proposer un transport sur place adapté aux fauteuils roulants. En outre, nous tenons compte des souhaits de notre clientèle. Ces dernières années, les vacances balnéaires ont été très prisées. Nous avons donc intégré davantage de séjours à la mer dans notre programme de 2025. L’idée étant toujours de proposer une offre équilibrée dans laquelle chacun·e trouvera son compte.
Notre quintet de voyagistes a pour objectif de planifier, de réaliser et d’assurer le suivi de 15 voyages de groupe par an, parmi lesquels des vacances pour tous les membres et d’autres pour les membres tétraplégiques, en utilisant le car ou l’avion. Tous les séjours doivent avoir lieu à la meilleure période de l’année, sans se chevaucher.
Sans bouger de Nottwil
Nous recherchons et planifions nos destinations sans bouger de Nottwil. Pour ce faire, nous nous basons sur les expériences des années passées et sur des informations trouvées sur le Net. Mais comme le terme d’accessibilité peut prêter à confusion, nous devons vérifier chaque détail.
Quelle est la largeur de la porte? La hauteur du lit? Y a-t-il des rampes d’accès? Nous tirons tout cela au clair avec les hôtels, les entreprises de transport et les organisateurs. Répondre à ces points précis
est essentiel pour bien préparer le voyage et faire en sorte qu’il soit réussi. À cet effet, nous envoyons des questionnaires standardisés aux hôtels. Ces formulaires répertorient toutes les dimensions et spécificités pertinentes. Les données doivent être étayées par des photos explicites. Nous ne sélectionnons l’hébergement qu’une fois ces renseignements complétés. Nous demandons aussi des informations détaillées et des photos aux entreprises de transport et aux organisateurs. Nous réglons les questions par téléphone ou par courriel. Cela nous permet de nous faire une idée globale et de nous assurer que la situation correspond aux besoins de nos participant·e·s. Comme Monserrat Thalmann, spécialiste des voyages, souligne: «Planifier un voyage sans obstacles signifie penser au moindre détail, de la largeur de la porte de la chambre d’hôtel à l’accessibilité des lieux d’excursion.»
Nos inestimables bénévoles Sans le soutien des bénévoles, nos voyages ne seraient pas possibles. Or il faut aussi organiser ces missions. Les responsables de groupe, les assistant·e·s de baignade et les soignant·e·s bénévoles veillent sur place au bon déroulement du séjour. Ces personnes rendent les vacances inoubliables pour les participant·e·s et sont nos yeux et nos oreilles sur place. Leur flexibilité et leur engagement permettent de résoudre directement les problèmes inattendus, les petits couacs ou les changements de dernière minute.
Après chaque voyage, nous étudions les commentaires de nos vacanciers et vacancières. Nous invitons les responsables de groupe et des soins à un débriefing afin de savoir en détail ce qui s’est bien et mal passé. Nous examinons si nous pouvons garder la destination et quelles améliorations y apporter.
Mais une chose est sûre: pour chaque voyage de groupe, il faut faire des compromis, car le monde ne sera hélas jamais totalement accessible. Nous travaillons néanmoins sans relâche à optimiser notre offre d’évasions – pour une aventure sans obstacles qui restera un bon souvenir dans tous les esprits.
Lever les inhibitions, ouvrir les yeux
Dans l’ER pour sportifs et sportives d’élite, qui incorpore aussi les para-athlètes, le cours de sensibilisation fait partie intégrante du programme de formation. Les responsables sont ravis.
Peter Birrer
Début novembre 2021, l’Armée suisse a connu une petite révolution. Pour la toute première fois, l’École de recrues pour sportifs et sportives d’élite a accueilli deux personnes issues du monde du handisport: l’athlète Elena Kratter, amputée d’une jambe, et le handbikeur Fabian Recher, né avec un spina-bifida et en fauteuil roulant. Tous deux ont commencé leur formation de 18 semaines à Macolin. La première ER inclusive a fait sensation dans les médias.
Or il fallait se préparer à ce nouveau tournant qui apportait son lot de questions: le terrain au-dessus du lac de Bienne est-il accessible en fauteuil roulant? Comment surmonter les éventuelles inhibitions et craintes? Comment fonctionne le vivre ensemble au quotidien dans l’ER? L’adjudant d’état-major Urs Walther, chef du domaine sport d’élite, a cherché le dialogue avec Marco Bruni, chef développement des athlètes de l’ASP. La solution: un cours de sensibilisation pour toutes les recrues, planifié et réalisé par d’actuel·le·s ou d’ancien·ne·s para-athlètes de PluSport et de l’ASP.
Théorie et pratique
Les athlètes sont formé·e·s dès que l’ER commence. Ainsi, les participant·e·s ont non seulement un aperçu du handicap et de la rééducation, mais apprennent aussi quand et comment aider une personne à mobilité réduite. Les élèves ont l’occasion de se déplacer à leur tour en fauteuil rou-
lant, de pratiquer des sports de balle et de monter des marches seul·e·s ou avec une assistance. Et lors de discussions décomplexées, ils et elles obtiennent des réponses à toutes leurs questions.
«J’ai tout de suite été emballé par l’idée de ce cours», dit Djamel Maarfia, adjudant d’état-major et directeur de l’ER pour sportifs et sportives d’élite. «Il s’agit de lever les inhibitions, de créer une meilleure compréhension et d’intégrer au mieux les personnes en situation de handicap. Ce cours a ouvert les yeux de beaucoup de gens. Nous cultivons une approche simple et ouverte. Et si quelque chose n’est pas clair, on peut toujours demander.»

«Ne t’inquiète pas»
Ce sont souvent les petits conseils qui ont de grands effets. Les discussions doivent si possible se dérouler d’égal·e à égal·e et non «d’en haut». Djamel Maarfia observe désormais des situations où des piéton·ne·s s’accroupissent lorsqu’ils et elles parlent à un·e camarade en fauteuil roulant. «Cela se fait automatiquement depuis longtemps, et c’est pareil pour le coup de main quand il s’agit de gravir une pente. Les recrues en fauteuil roulant demandent elles-mêmes de l’aide», dit-il. Il se souvient des débuts, lorsqu’il ne savait pas s’il pourrait mettre en œuvre une ER inclusive comme il le souhaitait. Fabian Recher l’a rassuré: «Il m’a dit: ‹Ne t’inquiète pas. Si j’ai un problème, je te le dirai.›»
Aux yeux de Djamel Maarfia, les para-athlètes sont un enrichissement pour l’ER. «Ils et elles ne demandent jamais de traitement de faveur. Cela fait forte impression et les autres soldat·e·s n’osent pas se plaindre de quoi que ce soit», raconte-t-il. Urs Walther ne peut que confirmer: «Ces personnes accomplissent beaucoup de choses avec de la persévérance et sont des modèles pour les autres.»
Une ER inclusive pour sportifs et sportives d’élite est depuis longtemps une évidence. Il en va de même pour les cours de sensibilisation: «Ils sont très appréciés et s’avèrent aussi utiles à tout le monde bien au-delà du quotidien de l’ER.»

Poser des questions et faire sa propre expérience en fauteuil roulant
Une expérience révolutionnaire
Grâce à cet engin innovant, même les personnes dont les fonctions des bras et des mains sont limitées peuvent skier de manière autonome. Cet hiver, nous proposons des cours à Sörenberg et à Villars-sur-Ollon.
Thomas Hurni
Une équipe mixte en recherche et construction de «Tetradapt» de l’Université de l’Utah a conçu un engin de glisse ultramoderne sur la base du Snow’Kart de l’entreprise Tessier et l’a mené jusqu’à la production en série. Le TetraSki comble un vide, car jusqu’à présent, il n’existait aucun équipement de sport de neige permettant aux personnes hautement paralysées de dévaler les pistes en toute autonomie. Les moniteurs de ski de Sörenberg et de Villars-surOllon ont acquis une solide expérience durant l’hiver 2023/24 et accompagnent les skieurs et skieuses avec compétence.
Facilité et liberté
Les skis montés sur le châssis du Snow’Kart sont actionnés par deux moteurs reliés à un module de commande qui reçoit les ordres de direction et de positionnement. Le skieur ou la skieuse dirige ainsi l’engin via un joystick placé – selon les besoins –à droite ou à gauche de l’accoudoir et effectuent toutes les manœuvres classiques du ski: chasse-neige, virage ou glisse. Si la personne ne peut plus ou peu utiliser ses mains, elle pilote le TetraSki par la bouche avec l’expiration et l’inspiration.
Par mesure de sécurité, le moniteur l’accompagne et peut intervenir au moyen d’un câble de freinage et d’une télécommande. Si nécessaire, il peut ralentir la descente et corriger le virage. Sur le télésiège ou le téléski, on utilise les mêmes méthodes qu’avec l’uniski: le moniteur dispose d’un vérin de traction ou il déplie le châssis.
Disponibilité et réservation
À Sörenberg, trois moniteurs de ski qualifiés connaissent bien le TetraSki et sont à
la disposition de ses utilisateur·trice·s. Du 6 janvier jusqu’à la fin de la saison, il est possible de le réserver des journées ou des demi-journées entières. En Romandie, les cours en TetraSki sont donnés par l’organisation partenaire de l’ASP «Handiconcept» qui a deux instructeurs spécialement formés. Disponible à Villars-sur-Ollon depuis le 15 janvier, cet engin aussi innovant que plaisant, régalera les skieurs et skieuses romand·e·s jusqu’à la fin de l’hiver.
Réservez vite!
Les places étant limitées, celles et ceux qui veulent profiter de cette nouvelle sensation
de liberté sur la neige doivent vite s’inscrire sur le site Internet de l’ASP. Des demi-journées ou des journées complètes de cours sont encore disponibles dans les deux stations. Les novices commenceront par une demi-journée pour s’habituer, et comme les participant·e·s de l’hiver dernier, réserveront des journées entières pour savourer pleinement le plaisir de la glisse.
INSCRIPTION
Cours à Sörenberg


Cours à Villars-sur-Ollon

En toute sérénité dans les transports publics
Le simple fait de voyager relève parfois du défi pour les personnes en fauteuil roulant. Cet article vous donne des conseils pour utiliser au mieux les offres et les prestations des CFF.
Esther Buchmüller, Centre de compétences accessibilité et inclusion des CFF
Qu’il s’agisse d’aller au travail, de se rendre à une visite médicale ou tout simplement de partir en excursion: ces conseils vous aideront à utiliser les transports publics de manière sûre et détendue, quelle que soit votre expérience en la matière.
Planification numérique du voyage
Le moyen le plus simple de planifier votre déplacement est de consulter l’horaire en ligne des CFF – sur www.cff.ch ou sur l’application Mobile CFF. Vous pouvez y vérifier l’accessibilité de votre trajet. Saisissez la relation souhaitée dans l’horaire. Cliquez sur le point de menu «Paramètres» et faites défiler jusqu’à l’option «Relation accessible aux personnes à mobilité réduite». Sélectionnez le type de relation (p. ex. avec ou sans assistance) qui doit vous être indiqué lors de la consultation de l’horaire. Une fois votre sélection effectuée, vous ob-
Accès sans escaliers
Par la rampe ou un ascenseur sur le quai
tenez des informations détaillées sur l’accessibilité à votre gare de départ, de changement et d’arrivée. Divers symboles de fauteuils roulants sont utilisés pour savoir rapidement si une relation peut être empruntée de manière autonome ou si une assistance est nécessaire pour monter ou descendre du train. En cas de panne d’as-
PROJET PILOTE
Jusqu’au 30 juin 2025, les CFF testent un service d’assistance supplémentaire gratuit dans leurs gares.
Dans le cadre de ce projet pilote, nous vous aidons, si possible, à vous orienter dans la gare, à prendre votre correspondance ou à emprunter la rampe d’accès. Contactez le Contact Center Handicap pour nous faire part de vos besoins.

censeur dans les gares, un symbole d’information vous en avertit. Pendant votre voyage, nous vous conseillons de télécharger l’application Inclusive CFF qui vous envoie directement les informations clientèle des gares et des trains des CFF.
Réservez une assistance
Il existe des offres d’assistance gratuites pour les relations qui ne peuvent pas encore être utilisées de manière autonome. L’assistance par le personnel, par exemple avec le Mobilift jaune ou la rampe pliante, est considérée comme standard lorsqu’il n’est pas possible de voyager seul·e. Si une gare ou un quai n’est accessible que par des escaliers, un service de navettes est mis en place. Ces services de navettes se font par la route jusqu’à la prochaine grande gare sans escaliers. Si vous avez besoin d’une assistance dans les TP, contactez le Contact Center Handicap.
Comment acheter votre billet
Achetez facilement votre billet dans l’application Mobile CFF ou sur cff.ch. Vous avez besoin de l’aide d’un·e accompagnant·e pour voyager? Dans ce cas, vous avez droit à une carte d’accompagnement qui permet à la personne qui vous assiste de voyager gratuitement. Pour cela, vous avez besoin d’un billet valable. Si vous prenez souvent les transports publics, nous vous recommandons l’abonnement général à prix réduit pour voyageurs avec un handicap.
Voyager plus léger sans bagages
Pour partir en vacances en Suisse, nous vous conseillons le service Expédition de bagages des CFF. Celui-ci achemine vos bagages de gare à gare, de gare à domicile ou même de porte à porte. Les informations sont disponibles sur cff.ch/bagages.
Vous trouverez une foule d’informations utiles sur cff.ch/handicap. Nous vous souhaitons de bons voyages avec les TP.
Contact Center Handicap
Ici, vous pouvez réserver une assistance et poser vos questions sur l’accessibilité d’un voyage.
Tél. 0800 007 102 (gratuit en Suisse, tous les jours de 5 heures à minuit)
EN QUÊTE DE RELÈVE
Un plaidoyer pour le ski
Pascal Achermann dirige les sites d’entraînement en para-ski alpin. À 39 ans, il mène une lutte acharnée avec son équipe pour attirer la relève comme le prouve la journée que nous avons passée avec lui sur les pistes de Sörenberg.
Peter Birrer
Au petit matin, Pascal Achermann prend place dans une télécabine qui l’emmène à Rossweid. Il pressent qu’une journée de rêve l’y attend. «Un quotidien comme ça, c’est deux fois plus de plaisir», dit-il. En chemin, il parle de son travail qu’il peut faire dans les meilleures conditions lorsqu’il y a assez de neige à Sörenberg. Pascal, qui a grandi dans le village à côté de la station inférieure, dirige une équipe qui entraîne des skieurs et skieuses en situation de handicap. Les personnes malvoyantes et à mobilité réduite en font partie, tout comme les paralysé·e·s médullaires. Sa motivation? «La gratitude et la bonne humeur. Ces gens ont le droit de faire du sport et leur attitude positive nous apporte beaucoup», répond-il.
Sites d’entraînement pendant 18 jours Employé à 60% comme chef de projet dans une menuiserie, il dirige le domaine de la relève alpine au sein de l’Association suisse des paraplégiques et a également un mandat pour PluSport. Dans ce contexte, le terme de «relève» n’est pas forcément synonyme de «jeune». «Il se peut que quelqu’un soit victime d’un accident à un âge avancé et qu’il ou elle ait ensuite envie de faire du ski. Celles et ceux qui débutent font alors partie des espoirs, à 15 comme à 55 ans», explique-t-il.
En cette belle journée d’hiver, c’est d’une part le cadre de la relève qui se réunit à Sörenberg et d’autre part, deux sportifs qui

se sont inscrits à ce que l’on appelle le site d’entraînement et dont Pascal Achermann est aussi responsable. Ces entraînements se font sur 18 jours au total par saison à Sörenberg, Veysonnaz et Wildhaus. L’objectif: l’amélioration individuelle de la technique de ski sous la direction de professionnels. Pour ce faire, celles et ceux qui veulent intégrer le cadre des talents de la relève doivent en avoir suivi au moins la
Au bord de la piste Pascal Achermann observe la course d’un athlète
moitié pendant un hiver. En outre, il est obligatoire d’avoir participé une fois à une course de la Swiss Disabled Cup.
«En principe, toutes les personnes en situation de handicap sont les bienvenues», souligne Pascal qui cite ensuite les conditions facilitant l’initiation: «Pour celles en fauteuil roulant, il est bien évidemment préférable qu’elles puissent se transférer plus ou moins toutes seules et se débrouiller sans aide sur un téléski ou un télésiège, par exemple.» Et d’ajouter: «L’initiative personnelle, l’autonomie et une bonne dose de discipline sont indispensables si l’on veut avoir des ambitions en ski. Il faut parfois savoir se dépasser pour s’entraîner par une visibilité moyenne, des températures basses et un vent glaçant. Mais cela fait aussi partie du ski alpin.»
Piste réservée à Sörenberg Lorsque les conditions sont aussi parfaites qu’en ce jour de la dernière semaine de l’année, tout le côté désagréable s’envole –et les sessions d’entraînement paraissent même trop courtes. La piste de Sörenberg, spécialement réservée à la relève et aux athlètes du site d’entraînement, est dans un état impeccable. Pascal est en haut de la ligne de départ, il joue le rôle d’observateur et son état d’esprit se lit sur son visage: il est rayonnant.
Les athlètes défilent et dès qu’un imprévu se produit sur le parcours, le chef en est informé par radio. De temps en temps, il accompagne un·e participant·e et lui donne un retour concret en fin de course: où peut-on apporter des corrections? Qu’est-ce qui était bien?
Pierre-Henri Vulliens est l’un des athlètes du site d’entraînement à Sörenberg. En uniski, ce quinquagénaire slalome entre les portes avec une vitesse et une élégance remarquables. Il sort littéralement du lot. Le Lausannois, paraplégique depuis un accident de parapente en février 2023, s’est remis à skier il y a tout juste un an et consacre beaucoup de temps à sa deuxième passion sportive après le badminton. Il est à peine arrivé en haut du télésiège qu’il est impatient de dévaler à nouveau la pente. Jusqu’où veut-il aller? «Je ne me fixe pas de

limites. Je veux faire de la compétition et atteindre le maximum en tant que skieur», répond Pierre-Henri Vulliens.
Le ski confronté à des problèmes de relève
Pour Pascal, le Suisse romand est une perle rare et son engagement pour le ski est une aubaine. La discipline est confrontée à des problèmes de relève qui ne se résolvent pas par un simple claquement de doigt. Cela est notamment dû au fait que ce sport reste peu visible. «Nous n’avons l’occasion de skier que pendant environ trois mois. En outre, il est plus difficile de transmettre le virus du ski à quelqu’un, s’il ne sommeillait pas déjà en lui avant un accident», estime-t-il.
Il place donc de grands espoirs dans les cours de l’ASP et de PluSport, qui s’adressent avant tout au grand public. Si les coaches y décèlent des talents potentiels, ils essaient de leur donner le goût d’une carrière dans le ski. Dans l’idéal, cette carrière devrait passer par des sites d’entraînement pour mener à un cadre et à l’élite nationale, voire internationale. Christoph Kunz, qui a remporté une médaille d’or aux Jeux Paralympiques de 2012 et de 2014, en est l’exemple type.
À Sörenberg, Pascal s’occupe des participant·e·s avec une équipe de moniteurs de ski expérimentés et fiables, dont bon nombre sont là depuis des années. Markus Bieri est l’un d’entre eux. L’adjoint de Pascal est en fait retraité, mais il n’en a pas le loisir, car il rempile sans cesse dès qu’on a besoin d’un coup de main ou, dans ce cas, d’un
moniteur de ski. Markus accompagne tout aussi souvent Pierre-Henri Vulliens et lui donne des conseils qui font mouche malgré la barrière de la langue. «Nous communiquons avec les pieds et les mains», plaisante Markus.
«C’est ici que ça se passe!» Pascal souhaite qu’à l’avenir, davantage de personnes soient attirées par les sites d’entraînement qui lui tiennent tant à cœur. Il forme des moniteurs et monitrices de ski afin d’encadrer des personnes en uniski. Pour lui, le travail dans les sites est «une affaire de cœur» et il fait en même temps un peu de publicité pour le paraski. «Les personnes en fauteuil roulant peuvent passer une journée de ski en famille ou entre ami·e·s. J’en connais beaucoup qui maîtrisent l’uniski. Et je peux leur assurer une chose: c’est ici que ça se passe», dit-il.
Pour le chef, la journée à Sörenberg ne se termine pas à la fin de la session d’entraînement. Le soir, il est chez lui dans son atelier, à préparer le ski de Pierre-Henri pour que ce dernier puisse à nouveau disposer d’un matériel optimal le lendemain. «Nous voulons offrir les meilleures conditions possibles», explique Pascal. Les participant·e·s apprécieront.
Regarder la vidéo Fabian Laimer participant du site d’entraînement

Pierre-Henri Vulliens (à droite), 54 ans, se fixe de sérieux objectifs
ESPERT·E·S DU CNP
Alex Stravs, expert en performance
Un concentré de connaissances en un même lieu. L’équipe du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) accompagne nos athlètes sur le chemin de l’excellence. Alex Stravs est expert en performance à la Médecine du sport de Nottwil.

Tu es expert au CNP depuis? Depuis juin 2024.
Quel est ton rôle au CNP?
Je suis responsable du soutien en sciences du sport apporté aux membres du cadre de SSFR. La planification et la réalisation de l’entraînement, le conseil aux athlètes dans le domaine de la force et de l’endurance ainsi que l’aide à la planification à long terme font partie de mes tâches.
Ton activité préférée?
J’aime l’échange et le contact direct avec les athlètes ainsi que la collaboration axée sur les objectifs.
Quel est ton super-pouvoir?
Je suis imbattable au pliage de t-shirts!
Ton application préférée?
L’appli de l’appareil photo, pour immortaliser des moments.

SWISS PARALYMPIC NIGHT
Awards
Le 7 décembre, Swiss Paralympic a mis à l’honneur les 13 meilleur·e·s athlètes de l’année 2024 et a fait un bel adieu à la légende du parasport Heinz Frei.
L’Allianz Newcomer Award 2024 a été décerné à la handbikeuse Sandra Fuhrer. Pour sa première participation aux CM, elle a créé la surprise en décrochant le bronze dans la course sur route et en gagnant sa première médaille internationale. Tous les médaillé·e·s des CE, CM et des Jeux Paralympiques ont aussi été récompensé·e·s. En 2024, 40 médailles au total ont été remportées en athlétisme, cyclisme, badminton et natation lors de grands événements.
Heinz Frei a reçu le Lifetime Award pour ses innombrables victoires et son engagement dans le sport d’élite pour handicapé·e·s.
WCMX
Triplé pour Lorraine Truong
L’actuelle championne du monde de WCMX s’appelle à nouveau Lorraine Truong.
La Valaisanne a remporté à Birmingham (USA) son troisième titre consécutif de championne du monde de WCMX. Sa victoire était loin d’être acquise. Après une longue maladie, elle n’a décidé de participer qu’au dernier moment. Avec cet exploit, Lorraine Truong a aussi gagné les premiers World Series de cette discipline encore jeune.
Tout ne s’est pas aussi bien passé pour le deuxième participant suisse, Emiglio Pargätzi. Parti pour monter sur le podium, le Grison n’a pu conclure aucune de ses manches. Il s’est classé septième et a terminé les World Series à la cinquième place chez les hommes.
COMPÉTITION À
TITRE
CE de rugby à La Haye
Les huit meilleures nations européennes s’affronteront du 22 au 27 avril à La Haye (NL) pour le titre de champion d’Europe.
En 2023, la Suisse s’était déjà qualifiée pour cette phase finale en terminant cinquième au CE de la division A à Cardiff (GB). Avec l’Allemagne, le Danemark, la France et la Grande-Bretagne, quatre équipes paralympiques de 2024 sont notamment en lice, ce qui promet des matches captivants. Avec une sixième place, l’équipe de Suisse peut
garantir son maintien dans la meilleure ligue européenne. Elle vise la qualification au CM de 2026, qui peut se décrocher directement ou indirectement via un tournoi séparé. Ce championnat marque le début d’un nouveau cycle de quatre ans, avec en vue la qualification au CM de 2026 et aux Jeux Paralympiques de 2028.
Pour en savoir plus wheelchairrugby2025.com

Catherine Debrunner et Heinz Frei récompensés
Une soirée riche en émotions: Catherine Debrunner et Heinz Frei ont marqué les Swiss Sports Awards 2024.
L’athlète paraplégique Catherine Debrunner a été élue «Sportive paralympique de l’année» pour sa saison exceptionnelle en 2024. La Thurgovienne de 29 ans a fait forte impression aux Jeux Paralympiques de Paris de l’été dernier, en remportant six médailles. Elle a elle-même qualifié cette distinction de «cerise sur le gâteau» d’une saison incroyable.
Heinz Frei a reçu le prix d’honneur pour l’ensemble de son parcours. Âgé de 66 ans, il a mis fin en 2024 à une carrière de plus de 40 ans, durant laquelle il a remporté 35 médailles paralympiques et a été élu 10 fois parasportif suisse de l’année. Ce prix, qui n’est décerné que pour la septième fois, rend hommage à ses performances exceptionnelles et à son engagement en faveur du parasport. SPORTS AWARDS
Événement sports-awards.ch
RÉVISION
Classification
Le nouveau code de classification IPC est en vigueur depuis le 1er janvier 2025.
Celui-ci régit le droit de participation et la classification des athlètes dans les disciplines paralympiques.
Informations paralympic.org/ipc
BASKET-BALL
Finale
Le 12 avril, la finale de la Coupe de Suisse pour la saison de basket-ball 2024/25 se jouera à Bronschhofen.
Soyez de la partie et assistez en direct à l’affrontement des deux meilleures équipes suisses de basket-ball pour cette coupe très convoitée! Nous publierons bientôt les détails sur basketball.spv.ch.
CM DE CURLING
Doubles mixtes
À la mi-mars, la Suisse tentera d’obtenir des points pour les JP de 2026 lors du CM de curling en doubles mixtes en Écosse.
La ville de Stevenston accueillera le tournoi du 10 au 16 mars 2025. Notre équipe nationale sera composée des champions de Suisse 2025 Françoise Jaquerod et Eric Décorvet. Le duo sera accompagné par l’entraîneuse nationale Katja Schweizer et, comme lors des CM 2024, par Stefan Meienberg, entraîneur national de la relève de SWISS-CURLING et expert en doubles mixtes.
Informations/Résultats worldcurling.org
LOISIRS
Offres
annuelles et saisonnières
Vous avez l’intention de faire régulièrement du sport en 2025?
Profitez de l’une des offres annuelles et saisonnières de l’ASP. Badminton en salle de sport ou tennis sur les courts extérieurs, vous trouverez à Nottwil plein de possibilités de vous maintenir en forme. Que vous ayez déjà des connaissances ou que vous soyez novice, tout le monde est le bienvenu!
Informations et inscription

Tout sourire, mais déterminé
Durant le traditionnel camp de Noël de basket-ball, les novices profitent de l’expérience des plus chevronné·e·s. Sofiane Hadfi, qui fait partie de la première catégorie, raconte pourquoi il y a participé.
Sonia Bretteville
Sofiane a à peine 20 ans et déjà un parcours peu banal. Après un premier apprentissage de charpentier, une rupture d’anévrisme l’oblige à se réorienter professionnellement. Il choisit de devenir dessinateur en bâtiment, mais une deuxième hémorragie provoque une paralysie et il doit quitter la Suisse romande pour suivre une rééducation au CSP de Nottwil.
Découvertes sportives
Passionné de football depuis 15 ans et joueur au FC Xamax de Neuchâtel, il cherche alors un sport qui se pratique en fauteuil
roulant. À Nottwil, il essaie le tennis, le handbike, le badminton, mais l’inconvénient des disciplines individuelles, c’est qu’en cas d’échec, «on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. C’est pour ça que je préfère les sports d’équipe!», dit-il en riant. Il a découvert le basket fauteuil un peu par hasard grâce à une rencontre au restaurant du CSP. Nicolas Hausammann passait par là, ils ont échangé quelques mots et l’entraîneur-joueur de l’équipe de Suisse lui a proposé de venir au prochain entraînement. «J’ai suivi son conseil et j’ai tout de suite accroché», se souvient Sofiane. Désormais

mordu de basket fauteuil, il trouve que c’est un beau sport, exigeant, ludique et très varié. Il était encore en pleine rééducation à Nottwil pendant les Jeux Paralympiques de Paris 2024 et avait tout le loisir de regarder les épreuves, de vibrer avec les athlètes et surtout de se projeter.
Projets sagement mûris
Il ambitionne d’intégrer l’équipe nationale de basket-ball: «J’ai hâte que Janic Binda soit mon capitaine, il est incroyable, monstre rapide, il se faufile partout!» Loin de tirer des plans sur la comète, Sofiane réfléchit, organise et planifie la voie qui lui permettra d’atteindre ses objectifs. Conscient des sacrifices que cela implique, il quittera bientôt Vully, village situé entre le lac de Morat et celui de Neuchâtel, pour passer quelques mois chez les Alémaniques. Apprendre le suisse allemand ne le rebute pas non plus. Son oreille est habituée au Senslerdeutsch et il comprend mieux le dialecte que l’allemand, même s’il avoue préférer «faire court lorsqu’il s’agit de le parler». Son prochain séjour à Nottwil est minutieusement programmé puisque, parallèlement aux cours et coachings de réinsertion professionnelle qu’il suivra chez ParaWork pendant trois mois pour devenir agent immobilier, il participera aux entraînements des para-basketteurs et para-basketteuses des Pilatus Dragons, l’équipe locale où joue aussi son idole Janic Binda.
Toute sa famille le soutient et pour Noël, sa mère lui a offert un panier de basket. Sofiane l’a aussitôt installé dans l’ancien atelier de menuiserie de son grand-père, à côté de leur maison. «Comme ça, je fais des shoots tous les jours, et mes amis me rejoignent le soir.»
Des shoots, il en a fait sans discontinuer pendant trois jours avec ses nouveaux copains du camp de Noël. Mais ce genre d’entraînement intensif n’a rien d’un divertissement. Pour preuve, les paumes de ses mains étaient en sang à l’issue de la première journée. Qu’à cela ne tienne! «Il faut des cals dans les mains pour pouvoir aller à Los Angeles», dit-il avec un sourire angélique qui ne cache pas sa détermination. On sent bien qu’il ne rigole pas avec son plan de carrière. Rendez-vous donc en 2028.
Sofiane Hadfi joyeux mais blessé au camp de Nottwil
En forme tout l’été
Vous rêvez déjà de la belle saison?
Les Active Motion Days offrent des expériences estivales inédites que vous n’oublierez pas de sitôt.
Martina Meyer

Des sports comme le ski nautique ou la voile ne sont pas faciles à pratiquer seul·e. En plus d’une infrastructure particulière, ils requièrent du matériel spécifique, des mesures de sécurité adéquates et un vaste savoir-faire. Depuis quelques années, nous organisons les Active Motion Days (AMDs) en collaboration avec des organisations partenaires qui disposent d’une expertise avérée en matière de technique, d’équipement, de sécurité et de formation dans leur discipline sportive. Nous connaissons la majorité de ces partenaires depuis longtemps. Ces coopérations nous permettent de proposer les Active Motion Days à divers endroits de Suisse pour que vous ayez la possibilité de découvrir de nouvelles activités dans différentes régions.

Liberté et adrénaline sur l’eau Gardez le cap! La voile est plus qu’un simple sport. Faites l’expérience de la liberté au milieu des éléments que sont l’eau et le vent. Guidé·e·par l’équipe de Ships N’Wheels, vous apprendrez les bases de la voile, le maniement d’un bateau adapté ainsi que les principales précautions à prendre. Goûtez aux sensations de la navigation sur le lac de Bienne avec une vue fantastique sur les vignobles environnants. Pour hisser les voiles, il est préférable d’avoir assez de force dans les bras.
Si vous préférez la vitesse, nous vous recommandons les journées de glisse lacustre à Mols SG. Les cracks du club de ski nautique du lac de Walenstadt vous montreront la technique. Une fois que vous aurez pris le coup de main, vous pourrez filer à 30 km/h sur l’eau. En plus de l’équilibre, les muscles des bras et des mains sont particulièrement sollicités. Une bonne fonctionnalité des mains et de la force dans les bras sont des conditions importantes pour vivre une expérience riche en adrénaline. Il est également nécessaire de savoir nager.
Par monts et par vaux
Partir à la conquête des montagnes en VTT? Grâce aux différents équipements de notre partenaire Défisport, la journée d’initiation au VTT est à la portée de toutes
et tous. À Conthey VS, vous dévalerez les 10 km de descente en mode autonome ou guidé. Un apéro valaisan à 2000 m d’altitude est bien sûr de rigueur! Si le temps le permet, vous bénéficierez gratuitement d’une vue fantastique sur les sommets.
Une aventure attend les plus sportif·ve·s qui oseront relever le défi du tour en handbike ou singletrail à travers les sentiers et les pâturages. Des montées raides et des descentes escarpées sont aussi au programme. Les membres de «Sensebike» s’y connaissent et vous feront découvrir des beautés cachées de la Suisse. Bien que les vélos soient équipés d’une assistance électrique, vous devez avoir une bonne endurance. De plus, vous avez besoin de la fonctionnalité des deux mains et des deux bras pour propulser, freiner et piloter le vélo.
Que vous ayez déjà de l’expérience ou que vous souhaitiez tester de nouvelles activités, venez bouger aux Active Motion Days. Ensemble, nous resterons en forme et énergiques!
Inscrivez-vous!
Vous trouverez ici un aperçu des dates

Descendre à fond en VTT
PROJET DE REVITALISATION
À fond le ski de fond
Les projets de revitalisation en ski de fond sont très appréciés. Mark Skarupa a même trouvé son sport d’hiver de prédilection lors du cours à Lenk. D’autant plus qu’il peut le pratiquer avec sa compagne.
Nicolas Hausammann

Mark Skarupa
Ensemble aux sports d’hiver
beaucoup apprécié le déroulement du cours. «Chacun a été pris en charge à son niveau et le timing entre les parties actives et les pauses était top.» Et Mark Skarupa n’est pas le seul à être de cet avis. Les projets de revitalisation en ski de fond ont le vent en poupe. «C’est le plus beau lundi de l’année», affirme Pascal Boisset, responsable des cours de ski de fond. Déjà car le soleil était au rendez-vous, mais aussi parce qu’une fois de plus, un super week-end sur les pistes, qui affichait complet, s’est déroulé à merveille avec des personnes en fauteuil roulant au bel enthousiasme. Sport suisse en fauteuil roulant attribue aussi cet engouement à la suppression du frein que représentent les coûts. C’est idéal pour s’initier à un nouveau sport.
Ensemble sur les pistes
La cerise sur le gâteau de ce week-end sur les pistes enneigées, c’est que Mark Skarupa a pu le vivre avec son amie et qu’il voudrait continuer à le faire à l’avenir. Car le ski de fond est effectivement un sport où l’inclusion est tout à fait possible – du moins sur les parcours plats. Il se voit déjà partir sur les pistes à Studen SZ avec sa compagne. «Au début, elle fera probablement le plus grand tour et moi le plus petit», estime-t-il. «Mais j’ai le sens de la compétition et mon objectif est de faire en sorte que la différence de vitesse diminue au fur et à mesure que ma forme s’améliore.»
Recherche d’une offre encadrée
Mark Skarupa n’a pas encore acheté sa luge de ski de fond, mais il a déjà fait une présélection de ses modèles favoris après son cours de ski de fond à Lenk. Avec le VTT, il avait déjà trouvé son sport d’été fétiche et cela faisait un moment qu’il cherchait une activité qui lui permettrait de rester en forme pendant l’hiver. Ce devait être en plein air, dans la nature. Si l’uniski lui avait bien plu, le risque de blessures à l’épaule était trop grand pour lui et le coût élevé du bob et des remontées mécaniques était un gros point négatif. «Je préfère investir cet argent dans le VTT en été», plaisante Mark Skarupa.
Le juste prix
Les projets de revitalisation de Sport suisse en fauteuil roulant n’engendrent aucun coût. Dans le cours de Pascal Boisset, la première journée d’initiation est gratuite et la deuxième coûte dix francs. Mark Skarupa en a profité pour suivre le cours à Lenk. L’excellente organisation de l’ASP a été un autre point positif: «J’ai reçu toutes les informations très tôt et on m’a même recommandé des offres d’hôtels accessibles et bon marché.» Le jeune homme de 28 ans a aussi
Karin Jakob a elle aussi encore à l’esprit les images du magnifique week-end de fin janvier, ponctué par les éclats de rire de Pascal Boisset. Elle s’est lancée sur les pistes de ski de fond pour la deuxième fois, après trois années de pause. «Comme mon entraînement sportif se concentre surtout sur la force qui me reste dans les jambes, j’ai eu à plusieurs reprises besoin de l’aide de l’accompagnateur», explique-t-elle. Un parcours relativement plat avec la luge et les services à louer d’un·e assistant·e, «ce serait l’idéal». Car elle adore ce sport et souhaite vraiment continuer, aussi pour renforcer les muscles de son buste. Il semble bien que le ski de fond soit en passe de devenir une discipline populaire dans le sport en fauteuil roulant – grâce aux projets de revitalisation.
CHANGEMENT DE PERSPECTIVE
Nouveaux regards, nouvelles chances
Depuis 2024, Katja Schweizer et Mathias Frank consolident l’équipe des entraîneurs nationaux de Sport suisse en fauteuil roulant. Tous deux apportent leur expérience du sport piéton – mais ce changement comporte son lot de défis.
Linda Wiprächtiger
Katja Schweizer, joueuse de curling aguerrie, et Mathias Frank, ex-professionnel du cyclisme, sont deux athlètes qui ont osé passer du côté du parasport. Un pas qui se traduit pour elle comme pour lui, par des challenges et des perspectives aussi excitantes qu’instructives.
Jeu d’échecs sur glace: précision accrue
Pour Katja Schweizer, le travail dans le sport en fauteuil roulant est un peu un retour à la maison. Elle avait en effet mis en place le curling fauteuil en Allemagne quand elle était cheffe du développement de la fédération allemande de curling. Aujourd’hui âgée de 46 ans, elle apporte son expertise en Suisse. Le changement reste pourtant un défi. «Le curling c’est comme les échecs sur la glace – mais sans balai, c’est plus subtil», explique-t-elle. Sans balayage, le tir ne peut être réajusté, ce qui exige une précision accrue. Les gestes utilisés chez les piéton·ne·s sont inopérants. «En curling fauteuil, nous misons sur des pierres plus simples, mais plus sûres. C’est une stratégie différente, mais tout aussi exaltante», résume Katja.

Biscoteaux et aérodynamisme
En se lançant dans le parasport, Mathias Frank s’aventure en terre inconnue. Après sa carrière de cycliste et son poste de directeur de course aux CM de paracyclisme 2024, à 38 ans, il a endossé le rôle d’entraîneur national de handbike en novembre 2024. Une terre inconnue qui le fascine. «La force des bras remplace celle des jambes. Ça change tout: la puissance, la vitesse et même le tracé du parcours», décrit-il. Les montées raides peuvent être insurmontables en handbike – en revanche, la position couchée offre un aérodynamisme qui permet d’enregistrer des vitesses de 70 km/h en descente. Mais l’aspect technique n’est pas le seul défi qu’il relève: les athlètes ont souvent des exigences physiques spécifiques, surtout les tétraplégiques qui, en raison d’une thermorégulation perturbée, ont besoin de stratégies de refroidissement et de réchauffement élaborées. «On apprend à veiller à des détails dont on ne tenait pas compte auparavant», raconte Mathias.
Encourager les novices et l’élite
Le sport en fauteuil roulant présente une autre particularité: de nombreux athlètes changent de voie. Si leur carrière est atypique, c’est souvent par manque de connaissance de la discipline sportive pratiquée. «Il faut d’abord acquérir les bases», préconise Katja Schweizer. Mathias Frank fait le même constat: «Les niveaux de départ étant très différents, l’organisation de l’entraînement doit être flexible.» L’encadrement individuel est donc particulièrement important. Katja mise sur un ajustement continu entre les objectifs de l’entraînement et ceux des athlètes, tandis que Mathias répond au

besoin accru d’assistance. «Avec des parasportif·ve·s, un camp d’entraînement est plus intense, car beaucoup de choses durent plus longtemps. La préparation prend plus de temps et il faut les aider.»
Horizons élargis
Malgré les disparités, tous deux sont unanimes sur le fait que les interactions avec les sportif·ve·s sont pratiquement les mêmes qu’avec les piéton·ne·s. Les objectifs sont semblables: performance, précision, esprit d’équipe et volonté farouche de progresser. Mathias ajoute: «Bien sûr, tout n’est pas transposable à l’identique, mais les athlètes nous soutiennent énormément dans cet exercice.»
Les horizons et la passion qu’apportent Katja Schweizer et Mathias Frank enrichissent le sport en fauteuil roulant. Leur engagement le montre: l’univers du parasport est peut-être différent, mais il mène au même but: des performances de haut niveau et une source d’inspiration pour toutes et tous.
Mathias Frank est attentif aux détails
Katja Schweizer transmet son savoir

SENSIBILISATION
Parcours en fauteuil roulant au Musée des Transports
Les visiteurs et visiteuses du Musée des Transports de Lucerne peuvent désormais essayer de se déplacer en fauteuil roulant.
Des apprenti·e·s en construction de routes ont composé le parcours, qui comporte différents revêtements routiers et des obstacles quotidiens. Toutes les heures, il est
proposé d’effectuer un transfert assisté du fauteuil roulant à la voiture, au train ou à la télécabine. En tentant ainsi de circuler en fauteuil roulant, les piétons et piétonnes réalisent un peu la réalité des déplacements en fauteuil roulant dans l’espace public. Avant l’ouverture du parcours le 12 février, des personnes en fauteuil roulant l’ont minutieusement testé.
ENTRÉE DANS LA VIE PROFESSIONNELLE
Le passage de l’université, de l’école supérieure ou de l’HES à la vie professionnelle représente un défi pour beaucoup, en particulier pour les diplômé·e·s en situation de handicap.
Comment exploiter le réseautage, à quoi faut-il veiller lors de l’entretien d’embauche et doit-on mentionner les détails de son handicap dans la lettre de motivation? C’est précisément sur ces questions que le programme myAbility Talent® offre un soutien précieux (en allemand ou en anglais).
Il met en relation des étudiant·e·s, des doctorant·e·s et des titulaires d’une formation professionnelle supérieure avec des entreprises de renom qui recherchent des personnes de talent. Vous avez l’opportunité de prendre part, de mars à septembre 2025, à des coachings et à des ateliers pour mieux vous présenter et développer des stratégies de communication sur l’accessibilité au travail.
Délai de candidature: 17 mars karriere.myability.jobs (myabilitytalent/schweiz)
JUBILÉ Handiconcept a 25 ans
Nous souhaitons un bon anniversaire à notre partenaire Handiconcept qui pour l’occasion ouvre ses portes les 15/16 mars 2025.
Depuis un quart de siècle, l’association permet de vivre des expériences en plein air malgré le handicap.
Allez découvrir et tester les engins de paraski à Bretaye VD, l’entrée est gratuite!
Informations handiconcept.ch
MARCHÉ
Bonnes occasions
Vous voulez vendre votre voiture adaptée ou votre fauteuil de douche? Utilisez les portails en ligne suivants.
Sur le forum de la communauté de la Recherche suisse pour paraplégiques, la rubrique «marché» vous permet de passer une annonce. community.paraplegie.ch
Sur le site d’Orthotec, les particuliers peuvent aussi publier leurs annonces. Vous y trouverez surtout des véhicules, des fauteuils roulants, des équipements de traction et de sport. orthotec.ch
Il est aussi possible d’acquérir ou de vendre des moyens auxiliaires d’occasion ou autofinancés sur le marché de la FSCMA. sahb.ch
VOYAGES
En quête d’inspiration?
Chaque année, l’équipe de voyage de l’ASP prépare plus d’une douzaine de séjours accessibles. À l’avenir, nous mettrons ces informations à votre disposition.

Vous pourrez ainsi y puiser des idées pour vos prochaines vacances. Dès maintenant, nous publions nos archives de voyage sur notre site avec les descriptifs des voyages passés qui vous aideront à planifier vos propres escapades.
Archives de voyage: spv.ch/voyarchives

L’appel porte ses fruits
Le Conseil fédéral améliore la révision de la LHand et annonce une loi pour l’inclusion.
Le 3 décembre 2024, des personnes en situation de handicap et des représentant·e·s d’organisations ont déposé un appel au Conseil fédéral et au Parlement. L’appel critiquait sévèrement la révision partielle en cours de la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées.
POLITIQUE
Logement protégé
Lors de la session d’hiver, le Conseil national a approuvé une modification de la loi sur les prestations complémentaires qui encourage les logements protégés.
La promotion de l’habitat à domicile retarde les entrées en institution. Le Conseil national a notamment augmenté le supplément pour une chambre d’assistance de nuit de CHF 500.–, afin que les bénéficiaires d’une contribution d’assistance puissent effectivement proposer une chambre à leur assistant·e de nuit. Il a aussi majoré le supplément pour fauteuil roulant destiné
aux personnes vivant en colocation. Il a en outre annoncé que le supplément pour la location d’un logement accessible peut être pris en compte non pas une fois, mais deux fois par foyer pour les communautés d’habitation où plusieurs locataires sont en fauteuil roulant. Cela suppose cependant que, les pièces utilisées en commun soient spacieuses. Ces conditions se trouvent presque exclusivement dans des immeubles neufs aux loyers nettement plus onéreux. Deux suppléments pour fauteuils roulants permettent de compenser en grande partie ces surcoûts.
Peu avant Noël, lors d’une conférence de presse, le Conseil fédéral a annoncé plusieurs propositions d’amélioration dont le renforcement de la protection contre la discrimination. En outre, le Conseil fédéral a laissé entrevoir une loi pour l’inclusion ainsi que des mesures concernant l’AI; ceci à titre de contre-projet indirect à l’initiative pour l’inclusion. Mais la situation insoutenable dans les transports publics n’est toujours pas résolue.

Nouvelle présidente
L’ancienne conseillère fédérale Ruth Metzler-Arnold a été élue à la tête de Swiss Olympic lors du 28e Parlement du sport. L’ASP est membre de Swiss Olympic, l’organisation faîtière du Sport suisse.
LHAND
SWISS OLYMPIC
L’ENTRETIEN
C’est ma vocation
Annick Meystre, vice-présidente de l’ASP, parle de ses différents rôles –et raconte pourquoi elle s’intéresse aux personnes handicapées depuis son enfance.
Peter Birrer
Qui est Annick Meystre?
Mmh (elle sourit) Je suis quelqu’un de curieux, motivé, dynamique, ouvert, et j’espère aussi sociable. Et ma grande passion, c’est le monde des personnes en situation de handicap. Je m’intéresse aux personnes et à tout ce qui est fait pour elles par le Groupe suisse pour paraplégiques à Nottwil.
D’où te vient cette passion?
Il n’y a pas d’histoire particulière derrière cela. Peut-être est-ce lié à l’empathie, au fait que je voulais simplement comprendre ces gens. La passion s’est développée au fil des années. Dans ma famille et mon entourage proche, il n’y avait personne en situation de handicap, mais dès mon enfance, le sujet me fascinait. À l’époque, une femme m’avait fortement impressionnée, l’actrice française malentendante Emmanuelle Laborit. Très vite, j’ai lu des articles sur l’œuvre de Guido A. Zäch ou sur Heinz Frei et Daniel Joggi.
Comment t’es-tu instruite sur le sujet?
Je cherchais des informations dans la presse ou sur Internet et je suis tombée sur le Groupe suisse pour paraplégiques de Nottwil. Au gymnase de Brigue, j’ai pris une décision: une fois ma maturité en poche, je m’engagerai dans le sport handicap. Et c’est ce que j’ai fait. À Sierre, j’ai intégré la section Sport Handicap de PluSport. J’y ai encadré des enfants, des jeunes et des adultes atteint·e·s de handicap moteur cérébral, de polyhandicap, d’autisme ou de handicap mental.
Était-ce l’idée d’aider les plus faibles qui t’a poussée à le faire?
Non, je ne pense pas. Et je n’ai jamais fait quelque chose par pitié. J’ai toujours mis l’accent sur le vivre ensemble, l’inclusion, la discussion d’égal·e à égal·e, la réalité de la vie. J’ai découvert une sorte de nouveau monde, qui reste invisible et inconnu pour beaucoup, voire qui fait peur.
Peur …?
Souvent, les gens ont de la peine à aller vers les personnes handicapées. Parce qu’ils ne savent pas comment se comporter ou comment les aider. Mais je n’ai jamais eu ce genre d’appréhensions, bien au contraire. C’est pourquoi je voulais m’engager. Au début, l’un des moteurs était aussi la question suivante: comment inciter les personnes handicapées à faire du sport ou de l’exercice physique en général? Comment mettre en pratique l’idée d’inclusion?
Et un beau jour, tu as atterri à l’ASP. Cela ne s’est pas fait si vite. J’ai commencé dans le sport handicap en 2004, lorsque j’ai suivi des formations chez PluSport. À l’époque, je n’avais que 20 ans. Pendant mes études à l’Université de Lausanne, j’ai découvert le basket-ball en fauteuil – et je n’ai plus pu m’en passer. À Nottwil, j’ai suivi la formation de base de l’ASP en polysport. J’ai interrompu mes études de médecine à Lausanne, je me suis inscrite à la Haute École de Sierre et je suis devenue éducatrice sociale. J’ai interviewé Erwin Zemp et Heinz Frei à Nottwil pour mon travail de bachelor. Au départ, j’avais pour objec-
tif de travailler un jour dans le domaine de la paraplégiologie. Mais lorsque j’ai encadré différents camps pour PluSport, je suis tombée sur quelque chose de passionnant. Quelque chose que je voulais approfondir.
L’INTÉRESSÉE
L’éducatrice sociale aime les défis
Annick Meystre (1985) a grandi dans le Bas-Valais. Elle a passé ses deux dernières années d’école cantonale au collège de Brigue. «Je cherchais un défi et j’ai appris l’allemand valaisan.» Elle a suivi une formation d’éducatrice sociale à la Haute école de Sierre.
Elle est vice-présidente de l’ASP, siège au conseil d’administration de la Recherche suisse pour paraplégiques ainsi qu’au conseil de fondation de Swiss Paralympic. Depuis 2009, elle est associée-gérante de Défisport à Saxon VS. Elle dirige l’entreprise avec son mari. Leur couple s’est formé grâce à l’ASP: «Nous nous sommes rencontrés en jouant au basket-ball fauteuil.»
En 2019, tu t’es fait élire au comité central de l’ASP et en 2020, tu as été promue vice-présidente. Que fais-tu dans cette fonction et quels sont tes objectifs?
Je suis le bras droit de la présidente Olga Manfredi. C’est elle qui m’a proposé cette fonction particulière. Nous sommes très proches et nous voyageons régulièrement ensemble. L’alchimie entre nous est parfaite et il est également important que le lien avec le directeur de l’ASP, Laurent Prince, fonctionne impeccablement. J’essaie de faire valoir les besoins des paralysé·e·s médullaires au sein du comité et de refléter la réalité, dont je suis très consciente de par mes activités quotidiennes.
Qu’est-ce que cela signifie, refléter la réalité?
Je vois ce qui fait avancer les personnes en situation de handicap sous différentes perspectives: celle de nos client·e·s, qui sont pour la plupart membres de l’ASP et donc aussi de clubs en fauteuil roulant, que je ressens dans mon travail quotidien; la mienne en tant que membre du CFR Valais romand et Fribourg; et celle de mon mari Serge, qui est devenu paraplégique il y a 50 ans suite à un accident. Il est important pour moi d’être proche des gens. Ils sont toujours au centre de mes préoccupations, ce sont eux les experts. C’est pour eux que je veux faire bouger les choses. Et il me tient à cœur que la Suisse romande et le Tessin soient toujours pris en compte dans toute cette thématique.
Tu es vice-présidente de l’ASP, mais tu siégeras aussi au conseil d’administration de la Recherche suisse pour paraplégiques. Quel y est ton rôle? Outre le cahier des charges habituel, je m’efforce avant tout de faire valoir la perspective des personnes concernées et de leurs proches. Je me concentre toujours sur la question suivante: comment intégrer les résultats de la recherche dans le quotidien des personnes atteintes de paralysie médullaire? Il est également important que le travail dans le domaine de la recherche à Nottwil soit diffusé à l’extérieur – de plus en plus au-delà de la Suisse alémanique. Mon activité est certes avant tout stratégique, mais je pense toujours au

côté opérationnel. Comment pouvonsnous maintenir et améliorer la situation des personnes en fauteuil roulant, leur santé bio-psychosociale, favoriser leur plus grande autonomie, sans perdre de vue l’approche globale? Je suis quelqu’un qui aime mettre la main à la pâte. Et je suis parfois aussi quelqu’un d’impatient (rires)
Tu gagnes d’abord ta vie avec l’entreprise Défisport que ton mari Serge a fondée avec toi. Es-tu tous les jours dans le magasin?
Quand je ne suis pas à Nottwil, oui. Nous vendons des équipements de sport pour personnes handicapées, des fauteuils roulants et des moyens auxiliaires, et nous conseillons notre clientèle.
Tu fais cela en tant que piétonne? Non, c’est le cœur de métier de Serge, Régis et Daniel, qui ont tous beaucoup d’expérience en tant que parasportifs. Ce sont
eux les experts. Je me considère comme une pièce du puzzle et j’apporte ma contribution pour que l’entreprise tourne, que ce soit au bureau ou parfois à l’atelier.
Cela signifie que tu es aussi bricoleuse. Je dirais plutôt que je suis curieuse ou pragmatique. S’il y a quelque chose à faire et qu’on manque de personnel, je donne un coup de main. J’aime apprendre de nouvelles choses. C’était pareil pour l’atelier. Certaines choses ne peuvent pas attendre. La clientèle a besoin que nous fassions la réparation dans un délai raisonnable.
Où trouves-tu l’énergie pour toutes tes activités?
Je pense que mon intérêt et ma motivation me donnent la force nécessaire. Pour moi, ce que je fais n’est pas un métier. C’est une vocation, c’est ma vie, une mission et aussi la normalité pour moi. Je ne regarde pas l’heure en me disant: maintenant, ça suffit.
Tu t’intéresses au handicap depuis 20 ans. Qu’est-ce qui a changé?
En cette année anniversaire, nous pouvons prendre conscience du chemin parcouru, nous extasier sur les évolutions technologiques qui facilitent la vie des gens en général, mais aussi des personnes atteintes de lésions médullaires. L’acceptation, l’inclusion, l’accessibilité sont autant de domaines cruciaux, mais qui requièrent beaucoup de temps pour atteindre l’objectif. Le cap est bon, on sent une évolution, même s’il faut le dire: c’est une politique des petits pas. À mes yeux, cela devrait parfois aller plus vite. Si je peux contribuer à faire avancer les choses plus rapidement, je le fais.
Quand par exemple?
Récemment, j’ai échangé avec une femme qui m’a parlé des difficultés de financement des moyens auxiliaires. Elle n’avait pas fait de rééducation et ne connaissait pas l’ASP. Je lui ai conseillé de prendre contact avec le conseiller pair Yann Avanthey de l’ASP et avec l’Institut de conseils juridiques pour se défendre. C’est important de mettre les gaz, même à petite échelle. Cela ne m’a pas demandé un gros effort. Mais ce genre de chose est capital, car cela peut éventuellement avoir une influence sur des cas similaires.
Dans quel domaine le besoin de rattrapage est-il le plus élevé?
L’égalité est certainement un grand sujet, c’est pourquoi l’initiative pour l’inclusion a été lancée. À l’ASP, nous pouvons profiter de l’expertise d’Olga Manfredi en ce qui concerne la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, par exemple. La visibilité et la sensibilisation sur le sujet pourraient être meilleures, mais il faut une évolution radicale. Grâce aux Jeux Paralympiques de Paris, le sport handicap a bénéficié d’une excellente couverture médiatique. La candidature aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2038 peut certainement y contribuer. Notre directeur, Laurent Prince, siège en effet au comité. Mais il est important que les personnes handicapées et leurs préoccupations soient prises en compte au-delà des compétitions sportives. En réalité, la plupart des personnes



Engagée pour les personnes handicapées Annick Meystre, monitrice en tandem avec une cliente (en haut), lors de la Swiss Paralympic Night 2024 et avec la présidente de l’ASP Olga Manfredi à la conférence de la CDPH à l’ONU à New York.
concernées ne sont pas des athlètes professionnel·le·s et ne sont donc pas visibles. En Romandie, je constate justement une différence avec les cantons alémaniques.
Dans quel sens?
Les Suisses romand·e·s ont plus de réticences à aborder le thème du handicap. En Suisse alémanique, les gens sont plus ouverts, ce qui est certainement aussi lié à Nottwil. Un coup d’œil sur la carte du pays montre où vivent la plupart des bienfaiteurs et bienfaitrices de la Fondation suisse pour paraplégiques. Il faut encore un peu de travail pour accroître la notoriété du Groupe suisse pour paraplégiques dans les régions francophones. Mais nous persévérons.
Quelle est l’importance des clubs en fauteuil roulant, peut-être justement dans ce contexte?
Autrefois, ils avaient une sorte de fonction Google. On y apprenait beaucoup, on voyait comment les personnes concernées, appe-
lées pairs, se transféraient du fauteuil à la voiture, par exemple. Aujourd’hui comme hier, les précieux conseils et les discussions de qualité sont essentiels, notamment pour les questions pratiques ou techniques. Et un point majeur est toujours d’actualité: le contact social. Pour beaucoup, le club est comme un deuxième foyer. Il fait sortir les gens de chez eux et les fait bouger, ce qui contribue à une bonne qualité de vie et à une santé globale.
Y a-t-il un rêve que tu aimerais réaliser? Lorsqu’il s’agit d’inclusion, je dis toujours que l’objectif doit être de ne plus parler d’inclusion, mais de la vivre. Un enfant handicapé doit pouvoir suivre une formation ou participer à un camp de ski de la même manière. Je souhaite que l’on ne dise pas: cela ne fonctionne pas. Ou: c’est trop compliqué. Avec un peu d’imagination et de flexibilité, on trouve toujours une solution. Et c’est pour cela que je m’engage aussi à l’avenir.
CFR Lausanne
La présidente Aude Jardin insuffle un enthousiasme authentique à son club. Sa philosophie: accompagner les membres dans leurs difficultés de tous les jours et les motiver.
Elvire De Tomi
Le Club en Fauteuil Roulant de Lausanne (CFRL) n’a rien à envier à Tom Cruise lorsqu’il s’agit de relever sa mission: créer un sentiment de communauté entre tous les membres et leur concocter des activités et animations plaisantes, variées et adaptées. Les excursions et voyages organisés par le comité rencontrent toujours un vif succès. «Les sorties en pleine nature, culturelles et conviviales, sont les plus appréciées. Et nos derniers voyages en Alsace et au Tyrol ont aussi beaucoup plu», précise Aude Jardin qui souligne la bonne dynamique de l’équipe, dont le noyau dur d’une vingtaine de personnes participe régulièrement aux activités, tous âges confondus.

clusion. Il recherche la collaboration avec différents organismes pour améliorer la situation de ces personnes. À cet effet, il contribue à la sensibilisation de la population en répondant aux diverses sollicitations et en faisant ainsi prendre conscience des préoccupations des personnes handicapées.
aussi du lac. Ainsi, des cabines de plage spacieuses et une douche avec siège ont été installés, et un lift sera mis en place pour la baignade en 2025. «Tout est une question de bonne volonté», commente la présidente Aude Jardin.
Grand événement national
La Fête fédérale de gymnastique (FFG), qui a lieu tous les six ans, est le plus grand événement polysportif de Suisse. Cette année, des milliers de gymnastes et un public venu de toute la Suisse sont attendus à Lausanne, et le CFRL a été sollicité pour améliorer l’accessibilité universelle des sites sportifs de la ville. Un projet a réuni les étudiant·e·s de l’école d’ergothérapie et les membres du club afin d’y répertorier tous les problèmes d’accès. Les services municipaux ont ensuite été contactés pour optimiser les infrastructures: un immense processus. Le projet s’achèvera avant le début des festivités, en juin 2025. Le club est très fier d’y avoir contribué.
Le CFRL est aussi très actif dans le sport, comme le prouvent les offres proposées sur le site Web: escrime, yoga et danse chorégraphique, etc. Une démonstration de cette dernière sera d’ailleurs donnée au camp de sport et de loisirs «move on» 2025. La pétanque n’est pas en reste, avec un tournoi organisé dans un cadre fantastique, sur un terrain accessible au bord du lac. Quant à l’équipe de curling avec Didier Recordon, responsable des sports et membre de l’équipe nationale, elle participe activement à tous les matches disputés en Suisse et recrute!
Par ailleurs, le club se bat pour les droits des personnes en situation de handicap et s’engage en faveur de l’Initiative pour l’in-
Week-end lacustre bis Le club fourmille d’idées. L’an passé, il a mis sur pied un week-end sur le lac avec différents partenaires, au cours duquel les participant·e·s ont pu s’essayer au paddle, au kayak et à la pêche dans un bateau accessible. Suite aux échos très positifs, il réitèrera cette belle expérience les 21 et 22 juin 2025. Grâce à l’influence du CFRL, la ville de Morges se réaménage pour permettre aux personnes en fauteuil roulant de profiter
Comme on le voit, le CFRL ne chôme pas. Pour mener à bien tous ses projets, il recherche des bénévoles qui accompagnent les membres lors des sorties et prêtent main forte aux organisateurs. Car le responsable culture et loisirs Xavier Rusconi prépare un beau voyage en 2026 et plein de surprises pour 2025
LE CLUB EN BREF
– 160 membres actifs
– 42 membres passifs
– Escrime, yoga, danse chorégraphique, curling
– Excursions et voyages www.cfrlausanne.ch

CHIENS D’ASSISTANCE
Une équipe de choc!
Adopter un chien d’assistance, c’est gagner un allié précieux et un ami fidèle. Une formatrice et un propriétaire de chien racontent leur expérience.
«Glenda ramasse tout ce que je fais tomber. Elle peut ouvrir les portes et m’aider à enlever ma veste. C’est très pratique pour un tétra», explique Pascal Repond. Glenda n’est pas une aide-ménagère, mais sa chienne d’assistance. Le quinquagénaire en parle avec affection car elle est bien plus qu’un «simple» outil. «Glenda et moi formons une équipe. Cela donne une toute autre image de moi, j’engage plus facilement la conversation avec les passant·e·s et quand je ne l’ai pas avec moi, les gens me demandent où elle est.»
Les toutous ont fait partie de sa vie dès son plus jeune âge. «Mes parents adoraient les bouviers bernois. Les chiens ont toujours
beaucoup compté pour moi.» Il savait donc à quoi s’attendre lorsqu’il a décidé d’adopter son premier chien d’assistance après être devenu tétraplégique suite à un accident en 1999. «Après la rééducation, je me suis barricadé chez moi. J’avais besoin de quelque chose qui me force à sortir tous les jours», se souvient Pascal Repond. Simone Ruscher souligne cet aspect: «Pour moi, les avantages sociaux qu’apporte un chien d’assistance sont considérables. On gagne un meilleur ami et on découvre le monde ensemble.»
Simone Ruscher est l’une des deux instructrices de chiens d’assistance qui s’occupent de l’entraînement de ces animaux et de

l’accompagnement de leurs propriétaires à la Fondation École suisse pour chiens d’aveugles à Allschwil BL. Comme son nom l’indique, l’accent est mis sur les chiens guides. Mais elle forme aussi des chiens d’assistance, des chiens d’accompagnement pour autistes et des chiens à but social. Ce n’est souvent qu’après la puberté, quand ils ont environ un an, qu’on oriente les chiens élevés par la fondation vers la division la plus adaptée. Dès qu’ils sont âgés de quelques semaines, les chiots s’exercent à rapporter. Il y a aussi un vieux fauteuil roulant dans le couloir de la section des chiots. Les animaux doivent s’habituer le plus tôt possible à cet engin, quelles que soient les tâches qu’ils devront accomplir plus tard. Dès l’âge de 18 mois, les chiens reçoivent une formation ciblée. Il faut répéter inlassablement les petites étapes et les exercices dans divers environnements jusqu’à ce que tous les ordres soient intégrés. Cela prend entre six et neuf mois d’entraînement intensif.
Les deux font la paire
Alors que le chien est encore en formation, on commence à réfléchir à qui il pourrait convenir. «C’est la règle d’or, trouver le match parfait», s’amuse Simone Ruscher. Chaque chien a un profil de personnalité. Tout comme chaque candidat·e. Cela s’apparente un peu à un site de rencontre en ligne. L’équipe d’Allschwil s’appuie sur une grande expérience. Et pour que l’homme et l’animal se trouvent, il est essentiel qu’ils fassent mutuellement connaissance de manière approfondie. Les personnes intéressées remplissent un questionnaire et se rendent au siège de la fondation à Allschwil. Simone Ruscher souligne l’importance de
Nadja Venetz
Pascal Repond avec Glenda, sa chienne d’assistance
Routines Promenades quotidiennes et aides précieuses

cette première rencontre: «Nous montrons ce que nous faisons et pouvons mieux cerner les futur·e·s maîtres ou maîtresses.» Et cela permet de clarifier les questions cruciales: Comment la personne imagine-t-elle la vie avec un chien? Quelles sont ses conditions physiques? Comment son entourage peut-il la soutenir? Quelles aides le chien doit-il apporter?
Celles et ceux qui, après cet échange, sont toujours intéressé·e·s par un chien d’assistance reçoivent la visite de Simone Ruscher ou de sa collègue et, bien sûr, d’un chien. «Nous évaluons la situation sur place. Comment fonctionnent les portes? Y a-t-il un monte-escalier? Fait-il du bruit? Chaque chien réagit différemment à de telles conditions.» La formatrice rédige un rapport illustré de photos et définit les objets que le chien doit connaître par leur nom. Enfin, tous trois partent faire une première promenade ensemble. Dans l’idéal, c’est le début d’une nouvelle amitié.
De nombreuses visites suivent, entre lesquelles le dressage du chien se poursuit, axé sur les exigences spécifiques du ou de la candidat·e. L’école attache une grande importance à l’accompagnement étroit de ses clientes et clients. Le cours d’information est déterminant. Pendant deux jours, la formatrice plonge dans le quotidien du ou de la futur·e propriétaire avec un chien qui pourra potentiellement lui convenir. «Nous essayons de rejouer le déroulement d’une journée à l’identique. Qui sort avec le chien tôt le matin et quelle promenade fait-il? Où le chien dort-il? Quand et comment doit-il aider son maître ou sa maîtresse? De quoi le chien a-t-il besoin et quand?», interroge

BON À SAVOIR
Formation de chiens d’assistance
Simone Ruscher. Un précieux déclic, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais eu d’animaux. Car avoir de l’expérience en la matière n’est pas une condition requise. «Nous apprenons aux gens tout ce qu’ils peuvent et doivent savoir», assure Simone Ruscher qui reste en contact étroit avec ses clients et clientes une fois le chien d’assistance placé.
Un réseau fiable
L’évaluation minutieuse prend du temps et il peut s’écouler un à deux ans entre le moment où l’on a fait part de son intérêt et l’accueil de son propre chien d’assistance. Il arrive parfois que des collaborateurs ou collaboratrices de l’école de chiens déconseillent l’adoption. «Nous essayons de faire en sorte que le candidat se rende compte lui-même que ce n’est pas possible», precise Simone Ruscher. Comme lorsqu’une personne est si limitée physiquement qu’elle ne peut pas récompenser elle-même le chien ou qu’elle vit dans une institution avec beaucoup de personnel et sans personne de référence claire. Et parfois, Simone Ruscher conseille d’attendre. «Des patient·e·s en rééducation primaire nous appellent déjà pour avoir un chien d’assistance. Nous leur suggérons d’attendre d’être sortis de la clinique et de s’habituer à leur nouveau quotidien en fauteuil roulant. Il y a peut-être des travaux à faire pour rendre le logement accessible. Un chien doit arriver dans un environnement stable.» Cela signifie aussi que la personne en fauteuil roulant doit avoir dans son entourage au moins trois personnes fiables qui s’engagent à l’aider à s’occuper du chien. «Il faut savoir qui sortira le chien s’il a neigé et que le fauteuil roulant électrique reste bloqué ou si le ou
La Fondation École suisse pour chiens d’aveugles ainsi que la Fondation «Le Copain» forment des chiens d’assistance et les placent gratuitement. Les chiens restent la propriété de la fondation respective. blindenhundeschule.ch lecopain.net
la propriétaire du chien doit être hospitalisé·e pendant plusieurs jours», explique Simone Ruscher.
Les chiens d’assistance prennent leur retraite à l’âge de dix ou onze ans. Il faut renoncer à leur donner des tâches qui sollicitent fortement leur colonne vertébrale afin d’éviter les surcharges. «Une bonne moitié des propriétaires décident de garder leur chien, même s’il ne peut plus tout faire», ajoute Simone Ruscher. D’autres chiens terminent leurs vieux jours dans une famille d’accueil triée sur le volet. Un départ qui fait mal. Pascal Repond en a fait la cruelle expérience. Son premier chien d’assistance, Verlan, est mort en 2016. «Il m’a fallu plusieurs années avant d’être à nouveau prêt à accueillir un nouveau compagnon.» L’accompagnement étroit de l’école de chiens l’a beaucoup aidé dans ce processus. Que conseille-t-il aux personnes en fauteuil roulant qui envisagent d’adopter un chien d’assistance? «Il faut être disposé à s’occuper du chien deux à trois heures par jour et à sortir par tous les temps. Si l’on s’implique, un chien d’assistance est une grande chance.»

À VOS CÔTÉS
Le contact humain
Si vous devez faire un changement d’adresse ou si vous avez une question, il est fort possible que vous ayez à faire à Chantal Meier-Reuse.
Nadja Venetz
Tout a commencé avec le sport. Chantal Meier-Reuse est entrée pour la première fois dans les bureaux de l’ASP le 1er avril 1992. Jamais cette jeune femme pétillante n’aurait alors pensé qu’elle y resterait trente ans – et s’y plairait autant qu’au premier jour. Elle a fait ses débuts comme secrétaire technique pour le Sport en fauteuil roulant sous André Deville. «Je consignais les résultats et les records, je gérais les règlements des compétitions et j’étais en contact avec les athlètes.» Chantal mettait tout en œuvre pour que le fameux marathon en fauteuil roulant autour du lac de Sempach se déroule comme sur des roulettes. Elle se remémore cette époque avec plaisir: «Des athlètes de plus de 40 nations y participaient. Je téléphonais à la moitié de la planète.» La globe-trotteuse qu’elle était adorait ça. Les inscriptions arrivaient par courrier postal, par la ligne fixe ou par télex. Plus tard il y eut encore le fax, avant
qu’Internet ne modifie radicalement le travail au bureau. Parallèlement, sa vie personnelle a aussi connu des changements: devenue maman, elle a réduit son temps de travail et est passée à la réception. Aujourd’hui, elle est collaboratrice de l’Administration centrale.
Pivot et clé de voûte
Elle gère les données des membres de l’ASP et veille à ce que les collaborateurs et collaboratrices inscrivent correctement leurs heures de travail et jours de congé. Elle assume des tâches de secrétariat et donne des informations par téléphone. Il s’agit souvent de demandes générales ou de changements d’adresse. Mais il arrive aussi que des gens appellent car ils traversent une crise grave. «Ce genre de discussions me met à rude épreuve. J’aimerais trouver une bonne solution pour la personne à l’autre bout du fil. Mais certains services sont par-
fois tellement débordés que je dois lui expliquer qu’on la contactera mais pas avant deux semaines, et c’est difficile.»
Avant d’entrer à l’ASP il y a plus de 30 ans, cette employée de commerce diplômée a changé plusieurs fois de poste. Elle travaillait pour financer ses voyages. Mais à l’ASP, c’est différent. «Le contact humain, qu’il s’agisse du personnel ou des membres, est chaque jour enrichissant. Cela fait des années que je suis proche de certains membres des clubs en fauteuil roulant», dit-elle. Elle maîtrise aussi parfaitement le français, son père étant originaire du Bas-Valais. «Durant les premières années de ma vie, je ne parlais que cette langue», explique-t-elle. Elle se sent toujours très attachée à la région. «J’aime la mentalité. Tout est un peu plus léger, ouvert et simple.»
Ses trois enfants sont aujourd’hui de jeunes adultes, tous sportifs. Leur passion rythme la vie des parents, qui, en fidèles supporters, vont assister à des matches de handball et de football en Suisse et à l’étranger. Euxmêmes préfèrent les pistes de ski ou les courts de tennis. Grâce à son œil pour l’esthétique et à sa fibre créative, notre quinquagénaire transforme les appartements de ses ami·e·s et de ses connaissances en véritables cocons. Son oasis à elle, c’est sa petite ferme avec son vaste jardin, ses nombreux arbres fruitiers et ses dix moutons.


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1. Hollister Clinical Study, CLR-00847, 2021
2. Données Hollister, TR-00643, 2023
Hollister, le logo Hollister ainsi que HydraBalance, Infyna Chic et VaPro sont des marques déposées de Hollister Incorporated. © 2024 Hollister Incorporated.
Jonny utilise les sondes VaProTM
Kathie utilise les sondes Infyna ChicTM


