Suara 87: Sortons semer

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le mot du directeur

Missio : Former un réseau missionnaire mondial à travers la prière et la charité THÉOGÈNE HAVUGIMANA

Dans le contexte difficile du monde actuel, un monde qui devient chaque jour plus complexe, les institutions étatiques et religieuses sont tentées de se replier sur elles-mêmes pour se protéger. Le danger d’ «auto-référentialité » ou la tendance à faire référence à soi-même est imminent. Il s’agit, comme dit le pape François, d’une attitude consistant à « faire comme on l’a toujours fait » et ainsi de s’enfermer dans la logique du « même » ou la peur d’oser découvrir la nouvelle réalité (pape François, 16 novembre 2013). L’activité missionnaire de l’Église devrait être un remède contre cette attitude autoréférentielle. Missionnaire par nature, l’Église doit oser aller dans le monde ‘entier’, dialoguer avec lui et connecter ses quatre coins grâce à la prière et la charité. De par son objectif originel, Missio – Œuvres Pontificales Missionnaires – donne forme à ce réseau missionnaire initié par Pauline Jaricot (1799 –1862). Sa vie nous interpelle encore aujourd’hui. La conversion et l’engagement de cette femme laïque lyonnaise transforma l’Église de France, qui suite à la Révolution française faisait face à l’anticléricalisme suivi d’une déchristianisation massive. Pauline ne fut pas épargnée par l’esprit du moment. Cependant, à l’âge de 17ans elle fut touchée par la parole de Dieu qui la transforma. Elle découvrit le Christ et se mit à son service à travers le soin des malades, la visite aux prisonniers, etc. À part la prière, ses actes de charité concrétisaient sa rencontre avec le Christ. Elle écrit : « J’ai aimé Jésus-Christ plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-

Grâce à la prière, à une solidarité engagée et concrète, Pauline Jaricot a donné un nouvel élan missionnaire à l’Église. © DR

même tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur » (Aleteia 16 octobre 2015). Petit à petit elle rassembla quelques personnes autour d’elle pour former un réseau de groupes missionnaires qu’elle appelait « les Réparatrices du cœur de Jésus, méconnu et méprisé » (Ibid). Leur charisme était de prier pour les personnes vulnérables et les soutenir matériellement. Pauline aimait prier pour les missions et les missionnaires. Quand elle apprit de son frère, alors séminariste, que les missionnaires en Chine avaient besoin d’une aide financière, elle sensibilisa ses groupes de prière, les invitant à prier pour eux et à les soutenir financièrement grâce à une collecte hebdomadaire. Elle sensibilisa également son entourage aux questions missionnaires

et rappela à chaque fidèle que l’activité missionnaire de l’Église lui appartenait. Pauline fut à l’origine de la fondation de l’Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi, d’où les Œuvres Pontificales Missionnaires (Missio) sont issues. Grâce à la prière et la charité, elle contribua à donner un nouvel élan missionnaire à l’Église. Elle sauva l’Église du danger de se replier sur elle-même. Elle lui permit de regarder plus loin et d’aller jusqu’aux extrémités du monde. À travers ses différentes initiatives Missio veut rester fidèle à ce charisme de départ : sensibiliser les chrétiens à former un réseau missionnaire mondial à travers la prière et la charité. 

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