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Soutenons le Séminaire Sacré-Cœur de Chennai

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Les futurs prêtres en formation au Séminaire Sacré-Cœur de Chennai comptent sur vous pour aller au bout de leur parcours. © Joe Andrew

Grâce à vos contributions, Missio Belgique soutient des centaines de séminaires à travers le monde, et a des contacts directs avec une vingtaine d’entre eux, dont le Séminaire Sacré-Cœur de Chennai, en Inde. Le recteur de ce séminaire, l’abbé Andrew, nous présente ici brièvement l’institution qu’il dirige et ses attentes.

Le séminaire Sacré-Cœur de Chennai appartient à l’archidiocèse de Madras-Mylapore, dans la région du Tamil Nadu, en Inde.

Un séminaire fécond

Il existe depuis 80 ans et a donné à notre Église plus de 2000 prêtres et 22 évêques, qui exercent leurs ministères respectifs en Inde et à travers le monde. Cette année académique, nous accueillons 179 séminaristes originaires de 13 diocèses et 10 congrégations religieuses. La formation au séminaire s’étale sur 6 années, dont 2 en philosophie et 4 en théologie.

L’effet Covid-19

L’année dernière a cependant été particulièrement difficile, en raison de la crise de la Covid-19 qui a durement affecté notre région, mettant à mal de nombreuses familles et séminaristes dont les parents ont perdu leur travail. Presque toutes les activités ont été ralenties ou arrêtées. Le séminaire n’y a pas échappé. Nous avons dû renvoyer les séminaristes chez eux pour le dernier trimestre de l’année (en Inde, l’année scolaire commence généralement la première semaine de juin et se termine fin mars).

Les familles de la région qui soutenaient modestement leurs enfants au séminaire ont été davantage précarisées par la crise sanitaire.

L’alternative numérique

Heureusement, les cours en ligne nous ont aidés à maintenir autant que possible la formation des séminaristes. Mais organiser ces cours en ligne n’était pas facile, car chaque séminariste devait avoir un téléphone portable ou un ordinateur et une connexion Internet pour y prendre part. Les séminaristes qui n’avaient pas accès à l’Internet et au téléphone portables ont été encouragés à rester dans leurs petits séminaires respectifs et leurs maisons paroissiales. Les cours en ligne étaient interrompus quand la connexion internet devenait faible. Nous avons néanmoins pu organiser les séminaires et conférences par webinaire.

Votre soutien

Voilà en résumé comment nous essayons de cheminer ici au séminaire depuis l’année dernière, comptant sur la providence divine et la solidarité de l’Église universelle. Les familles de la région qui soutenaient modestement leurs enfants au séminaire ont été davantage précarisées par la crise sanitaire. Nous comptons vivement sur le soutien de Missio Belgique pour nous aider à surmonter cette période difficile. Soyez assurés, chers donateurs de Missio Belgique, de nos prières quotidiennes. 

SOUTENEZ LA FORMATION DES PRÊTRES, RELIGIEUX ET RELIGIEUSES

Interview du Professeur Henri Derroitte

Le professeur Henri Derroitte enseigne la théologie pastorale et la missiologie à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve. Il est par ailleurs directeur de la Commission interdiocésaine pour la catéchèse et le catéchuménat (CICC), entre autres. Ses fonctions et nombreuses publications en font une référence dans notre Église. Nous le remercions par conséquent d’avoir accepté de partager avec nous ses convictions, ses missions, sa vision de l’Église et de Missio.

Comment concevez-vous la mission que les évêques belges vous ont confiée à la tête de la CICC ?

Je conçois cette mission dans l’optique d’accompagner les mutations que l’Église belge est en train de vivre, afin qu’elle essaie toujours, avec les moyens qui sont les siens, et grâce à la prière, de proposer à des enfants, à des jeunes et à des adultes de découvrir la foi chrétienne et de vivre une relation nourrissante avec Jésus-Christ. C’est ce qu’on appelle la catéchèse et le catéchuménat. Ma responsabilité consiste donc à veiller à ce que cela se fasse le mieux possible, afin que notre Église offre le maximum de qualité et de disponibilité pour accompagner dans la foi ceux qui le souhaitent. C’est dans cet esprit que je fais un lien direct avec la responsabilité missionnaire lointaine, au plan universel.

Faire percevoir à chaque Église locale que nous sommes une famille universelle partageant une communauté de destin, de besoins, de missions, … Voilà ce qu’apporte Missio à notre Église.

Jésus vient s’intéresser à nos conversations, ne les interrompt pas brutalement, au contraire, il s’y insère, partage nos peines, nous accompagne, et au moment opportun, à travers un signe, une parole, nous ouvre une espérance. © Denise Krebs

Interview du Professeur Henri Derroitte

Justement quel lien faites-vous entre la CICC et la mission universelle ?

Le souci d’être une Église qui fait signe, interpelle, propose, soutient, se révolte quand il y a des injustices vaut partout. La mission universelle, le catéchuménat et la catéchèse ont donc une base et un objectif communs : rendre le message de Jésus proche et bienfaisant pour tous les êtres humains. L’idée d’une Église compartimentée, avec des « chasses gardées », ne correspond par conséquent pas aux besoins missionnaires d’aujourd’hui. L’Église est faite pour être une fraternité avec toutes et tous dans le monde entier.

La relation entre Missio et la CICC vous semble donc aussi « naturelle » qu’indispensable ?

Si l’on s’accorde sur le fait que l’Église est à la fois une réalité et un projet de fraternité universelle, alors on comprend que la réussite de ce projet est de la responsabilité de toutes et tous, qu’elle requiert, outre la prière et l’engagement social, la collaboration ou l’union des forces de tous les baptisés et de toutes les institutions de l’Église, par-delà leurs spécificités respectives. C’est pourquoi je pense que la CICC et Missio sont plus que jamais comme deux manières complémentaires de porter une même préoccupation, celle d’être et de faire signe, d’aider les gens à être reçus, écoutés, soutenus. Missio et la CICC se nourrissent et s’aident mutuellement en prenant l’habitude de porter ces préoccupations d’abord en commun.

Concrètement, qu’apporte chacune des deux institutions à l’autre ?

Missio c’est pour moi dans chaque Église locale le rappel incessant que l’Église ne se limite pas aux frontières d’un diocèse, d’une région ou même d’un pays, mais qu’elle a dans sa catholicité une dimension très internationale, très universelle. Missio c’est donc d’abord ce grand poumon d’ouverture de l’Église locale, dans le respect de l’autonomie et des particularités de chaque communauté. Faire percevoir à chaque Église locale que nous sommes une famille universelle partageant une communauté de destin, de besoins, de missions, une famille appelée à s’enrichir mutuellement à travers le partage des expériences et des expertises, la solidarité spirituelle, matérielle, pastorale, etc. Voilà ce qu’apporte Missio à notre Église. D’autre part, Missio a besoin d’être en contact avec l’Église belge de manière très intime et permanente, pour éviter qu’elle ne vive dans un no man’s land, un îlot qui ne serait pas articulé aux questions que les gens de chez nous se posent, ou aux enjeux qui sont ceux de nos paroisses, de nos communautés chrétiennes, monastiques, etc. Cet ancrage local de Missio est d’autant plus nécessaire aujourd’hui que la mondialisation nous ouvre bon gré mal gré les uns aux autres, rendant plus que jamais vital un dialogue entre des témoignages venus d’horizons différents, en vue de construire cette Église métisse et multiculturelle dont nous faisons déjà l’expérience, notamment dans nos grandes villes.

© rr

Ma responsabilité consiste à veiller à ce que notre Église offre le maximum de qualité et de disponibilité pour accompagner dans la foi ceux qui le souhaitent

Cet avenir métissé de l’Église invite également à une mise à jour du discours missionnaire. Comment l’envisagez-vous ?

Notre Église est en ce moment occupée à réfléchir sur la synodalité, qui met en exergue l’égalité entre baptisés et l’importance de la contribution de chacun à l’édification de l’Église. La synodalité nous dit donc quelque chose de la mission ; et c’est pourquoi il me semble qu’une des manières de dire le renouveau de la mission aujourd’hui, c’est de faire appel à la responsabilité de chaque baptisé.e pour réaliser ce projet de fraternité universelle, de liberté et de paix entre toutes et tous. C’est en ce sens que la mission est à la fois un projet théologique et social.

Avez-vous un passage biblique qui vous inspire au quotidien?

Oui, c’est la question de Jésus aux disciples d’Emmaüs : « De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes ? » (Luc 24, 17). Jésus vient ainsi s’intéresser à nos conversations, ne les interrompt pas brutalement, au contraire, il s’y insère, partage nos peines, nous accompagne, et au moment opportun, à travers un signe, une parole, nous ouvre une espérance. Je pense que c’est une bonne façon de montrer ce qu’est la mission aujourd’hui : une pastorale de la proximité et de la disponibilité pour faire fraternité. Ce passage me parle beaucoup.

Un dernier mot à l’endroit de nos lecteurs ?

Je les remercie pour leur fidélité à Missio et les invite à être chaque jour davantage, à travers leurs manières d’être et de faire, leurs gestes de solidarité, les témoins de cette fraternité universelle à laquelle le Christ nous appelle. 

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