engagement
Le volontariat au service d’un rêve L’on estime à environ 20% le nombre de Belges de plus de 15 ans qui s’engagent comme bénévoles. Le travail quotidien de Missio ne serait en effet pas possible sans ces bénévoles qui contribuent à la sensibilisation missionnaire et nous soutiennent dans le travail administratif. La fidélité de certains d’entre eux traverse les âges. C’est notamment le cas de Pierre Van den Bossche, l’actuel Président de l’Organe d’Administration de Missio, qui a accepté de répondre à nos questions. CATHERINE DE RYCK
Comme jadis avec les disciples d’Emmaüs, Jésus éclaire pour nous les chemins de la foi et le sens des Écritures. © Leif Rogers
Quand et comment êtes-vous arrivé à Missio? Il y a déjà vingt ans que je me suis rendu pour la première fois au secrétariat national de Missio, à l’invitation d’une bonne connaissance. Elle sollicitait mes compétences de juriste pour assurer le bon suivi des dossiers de legs, par lesquels des personnes donnent une partie de leur héritage à Missio, par testament. C’était pour moi une opportunité de réaliser un rêve.
Comment se traduit cette vocation dans nos sociétés aujourd’hui? Dans le contexte contemporain où les chrétiens sont minoritaires, des adaptations sont inévitablement nécessaires pour réaliser notre vocation. La situation de minorité dans laquelle nous sommes ne saurait justifier l’inaction, bien au contraire. Nous devons trouver de nouvelles façons d’exprimer en paroles et surtout en actes notre foi, de manière à ce qu’elle parle à nouveau au monde et suscite davantage l’adhésion des non-croyants. L’archevêque De Kesel nous rappelle à ce propos que comme Église, “nous devons continuer à chanter, fût-ce à voix un peu moins forte”.
Quel est ce rêve? C’est de m’engager pour la construction du Royaume de Dieu. Plus qu’un rêve qui remonte à mon jeune âge, cet engagement est une vocation, celle de chaque baptisé(e). Nous sommes en effet tous appelés à être le sel de la terre et la lumière du monde; et chacun(e) réalise cette vocation selon ses compétences et ses charismes (Matthieu 25:15).
Cette perception est-elle partagée dans toute l’Église? Toute l’Église a une seule et même mission: proclamer l’Évangile, aimer Dieu et son prochain. Le rôle de Missio c’est précisément d’aider chaque communauté chrétienne à vivre et à bénéficier de cet amour. C’est la raison d’être de notre fonds de solidarité universelle, initié par une de nos fondatrices il y
Pierre souffle ses quatre-vingts bougies l’automne prochain. À peine sa vie professionnelle achevée, il s’est rapidement engagé dans le bénévolat, et notamment à Missio.
déjà deux siècles, la Française Pauline Jaricot. Toutefois, si nous partageons la même mission, il n’existe cependant pas de modèle missionnaire unique, chaque communauté ayant ses spécificités. L’évangéliste Luc dit à ce propos que les premiers chrétiens ont entendu la Bonne Nouvelle dans leurs langues respectives (Actes 2:6). Aussi devonsnous être ouverts au fait que la mission se décline en différentes langues et cultures. Envisagez-vous l’avenir avec confiance? Absolument! Je crois que Jésus est présent en nous et nous parle de différentes manières. Nous sommes en réalité comme les disciples d’Emmaüs (Luc 14:13-35). Souvent notre incrédulité nous fait tourner le dos à Jérusalem, au message du Seigneur. Mais très vite surgit le Ressuscité pour nous faire revenir dans le droit chemin. Un chemin que nous sommes appelés à parcourir non pas seuls, mais avec la communauté des croyants qui partagent nos fragilités, afin de nous soutenir mutuellement, avec la grâce du Saint-Esprit.
11