Résumés
« Nous ne voulons pas gérer la pauvreté » : des groupes communautaires M. Rock, p. 36 politisent l’insécurité alimentaire et l’aide caritative Dans de nombreux pays favorisés, l’aide caritative est une réponse courante à l’insécurité alimentaire. La coalition dont il est question dans cette étude de cas s’est engagée de façon explicite dans la justice sociale, en s’opposant à ce que l’aide alimentaire ne masque l’étendue du problème, ses causes et ses conséquences à long terme. La structure de cette coalition a aidé les travailleurs
communautaires à dépasser les routines quotidiennes, et notamment à réfléchir sur les politiques relatives à la précarité alimentaire et sur les réponses institutionnelles à ces problèmes. Les membres de la coalition ont défini la sécurité alimentaire comme un objectif dont la réalisation entraînerait une réforme globale. L’un des résultats notables a été de recommander aux
groupes membres de ne pas redistribuer certaines denrées généralement données par des particuliers et des sociétés. En se débattant entre la nécessité de répondre aux besoins alimentaires immédiats et celle de prendre les causes de ces besoins à la racine, les travailleurs communautaires ont pris en considération la santé publique.
Influences culturelles et occidentales sur la transition nutritionnelle K. L. Craven et S. R. Hawks, p. 14 en Thaïlande L’impact du développement économique et de l’urbanisation sur la nutrition et les changements de mode alimentaire dans les pays en transition a été bien étudié. D’une manière générale, on a pu constater qu’il existait bien une corrélation entre le développement économique, l’urbanisation, et des transitions nutritionnelles négatives ayant pour conséquence une augmentation de l’obésité et des maladies non transmissibles liées à la façon de s’alimenter. Cependant, l’impact de l’influence et de la culture occidentales sur les modes alimentaires spécifiques associés à la transition nutritionnelle a été moins étudié. On a une information limitée sur les influences culturelles occidentales sur les habitudes alimentaires en Thaïlande. Des chiffres récents indiquent que la Thaïlande pourrait bien avoir avancé plus vite vers un modèle de transition nutritionnelle comportant des habitudes alimentaires défavorables à la santé que ce à quoi on pouvait s’attendre compte tenu de son développement économique. Cette étude est destinée à déterminer la prévalence des modes alimentaires actuels et des motivations des étudiants thaïlandais en matière d’alimentation. Les étudiants
universitaires ont été choisis pour cette évaluation car on estime qu’ils sont les premiers à adopter de nouvelles tendances alimentaires et des changements nutritionnels dans l’ensemble d’une population. Des échantillons aléatoires ont été sélectionnés auprès de quatre universités différentes dans le sud, le centre et le nord du pays. Les échelles suivantes ont été utilisées pour évaluer quels étaient les modes et les comportements alimentaires de 662 étudiants thaïlandais de différents niveaux d’études : l’échelle de motivation alimentaire (MFES), le test26 sur les comportements alimentaires (EAT-26), et l’échelle cognitive de comportement alimentaire (CBDS). Toutes ces échelles se sont avérées fiables et utilisables lors de recherches antérieures. Pour cette étude, les échelles ont été traduites en langue thaï, puis traduites à nouveau, du thaï vers l’anglais, et testées au préalable pour garantir leur pertinence culturelle et la concordance des significations voulues. On a également obtenu des informations démographiques de base, notamment sur l’âge, le sexe, le nombre d’années d’études, le statut marital, la taille et le poids, ainsi que les revenus
IUHPE – PROMOTION & EDUCATION VOL. XIII, NO. 1 2006
des participants. Les résultats, basés sur les scores élevés des CBDS et des MFES (à l’exception de l’alimentation liée à l’environnement), ont montré que les étudiants thaïlandais avaient une forte tendance à suivre des régimes et à se nourrir hors domicile. Pour la plupart des modes alimentaires négatifs, les filles obtenaient des scores plus élevés que les garçons. On a également trouvé qu’il y avait une corrélation entre la tendance à se soumettre à des régimes et à se nourrir à l’extérieur avec l’indice de masse corporelle, ce qui indique un risque futur de prise de poids et d’obésité. Tandis que la fréquence des troubles du comportement alimentaire, sur la base des scores EAT-26, était faible (13%), l’analyse de ces scores a indiqué que la fréquence des troubles du comportement alimentaire était fortement liée à cette tendance générale à faire des régimes. Ces résultats indiquent la nécessité d’un programme d’éducation à destination des étudiants thaïlandais, et plus particulièrement des filles, pour les informer sur les façons saines de se nourrir et sur les habitudes alimentaires saines à adopter, de façon à prévenir la prise de poids et les troubles alimentaires annoncés par ce modèle de transition nutritionnelle.
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