Bruxelles, ville festive. Influence des événements festifs sur les politiques urbaines

Bruxelles, ville festive.

Influence

des événements festifs

sur les politiques urbaines de la métropole.

De

l ’ analyse sociale au savoir - faire d ’ un urbanisme en

devenir .

Mémoire de fin d’études Cassian Nadin Sous la direction de Fabrizio Bucella Université Libre de Bruxelles Faculté d’Architecture ULB La Cambre Horta Année Académique 2020-2021

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Je tiens à remercier mon promoteur Fabrizio Bucella, pour la confiance qu’il m’a portée.

Je remercie mes amis, sans qui ces années d’études n’auraient pas eu la même saveur.

Je remercie mes colocataires pour m’avoir soutenu tout au long de mes études.

Je tiens particulièrement à remercier mes parents et ma famille pour leur aide précieuse et leurs bons conseils tout le long de mes études. Je les remercie de m’avoir soutenu jusqu’ici…

Enfin je remercie la musique…

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Avant-propos

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Introduction

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Chapitre I : Bruxelles, une capitale de l’Europe en

12

devenir

Histoire et symptôme d’une ville en devenir La Bruxellisation

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Chapitre II : Un plan régional de développement (PRD) pour imposer une mixité et retrouver l’ur-

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banité

Création du Plan Régional de Développement pour plus de mixité 20 De l’exode rural à la désertification de Bruxelles 24 Analyse du Plan Régional de Développement Durable 27 De l’industrie à l’urbanité, le plan canal sous les projecteurs 30 Un Centre-Ville à redynamiser 32 Pôle du Heysel 34 Le quartier de la Gare du Midi : porte de l’Europe 34 Du choix des événements festifs à Bruxelles 38

Chapitre IV : L’urbanisme temporaire comme moyen

de revitalisation urbaine

53

Le concept des espaces publics 53 L’architecture éphémère dans la production de l’urbanisme métropolitain 54 Bâtir la ville grâce aux événements festifs 55 Les terrains : plages urbaines estivales, foires de Noël hivernales, parcs : des terrains à réhabiliter 56 Enjeux des rendez-vous collectifs 56

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CHAPITRE V : De l’urbanisme temporaire aux événements festifs : du savoir-faire administratif,

66

technique et organisationnel

L’instrumentalisation du rassemblement dans la production de l’acte urbanistique 66 L’attractivité des événementiels festifs 67 Du court terme de l’urbanisme temporaire au moyen terme de la transformation urbaine : La technique au rendez-vous 69

Chapitre VI : Corrélation entre grands événements de Bruxelles

le

PRDD

Le Plan Canal L’hyper-Centre Le plateau du Heysel Le quartier Midi

et les

84 86 87 89

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Chapitre VII : Les événements festifs utilisés dans les occupations temporaires pour devenir de nou-

veaux pôles attractifs

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Les occupations temporaires comme moyen de redynamisation de quartier 93 CityGate : Lieu d’accueil pour les événements culturels et festifs 94 Caserne d’Etterbeek 98 Tour & Taxis 102 Le tri-postal de Bruxelles-Midi 106 Les guinguettes : retrouver la nature en ville 108 Projet personnel : la nuit des architectes, la petite suisse estivale

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Chapitre VIII : Conclusions

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Chapitre IX : Bibliographie et iconographie

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Avant-propos En débutant mon master d’architecture, ma vision du métier d’architecte et mon envie de l’exercer ont pris un tournant. Ce tournant m’a engagé sur des voies quelque peu différentes de celles de l’architecture classique. La chance m’a été donnée en 1er master de faire partie de l’équipe organisatrice de La Nuit des Architectes, bal annuel de la Faculté d’Architecture de l’ULB La Cambre – Horta. Ce bal constitue une occupation temporaire qui permet, le temps d’une nuit, de remettre un lieu oublié sous le feu des projecteurs grâce au travail d’une équipe bénévole et dévouée. Durant toute une semaine, cette équipe s’active à construire des éléments de décoration et à mettre en place les infrastructures nécessaires au bon déroulement de l’événement tout en remettant en valeur le bâtiment inoccupé. En une semaine, les étudiants construisent et définissent des espaces grâce à leurs décors. Les études d’architecte nous forment pour ce genre de travail.

L’architecture éphémère demande beaucoup de créativité, un sens aigu du travail d’équipe et une capacité d’adaptation rapide. La Nuit des Architectes constitue une occasion exceptionnelle pour nous amener à penser, concevoir et exécuter des projets réels en peu de temps. L’événementiel exige en effet d’apporter autant d’attention à l’individu qu’au matériau mis en œuvre.

Suite à cette expérience enrichissante, mon itinéraire architectural s’est orienté très nettement du côté des événements et de la construction éphémère dans les espaces tant publics que privés. Fort de ces différentes expériences, je me suis engagé dans diverses organisations de quartier qui m’ont ouvert à la dimension politique des quartiers et des institutions. Tant de questions se sont alors posées sur la conception des événements éphémères en milieux urbain que je me suis naturellement orienté vers ce domaine pour en faire mon sujet de mémoire.

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Introduction « C’est de là que je viens, que je vis et que sans doute je mourrai. Bruxelles est une aberration, mais attachante.

Comme une copine un peu moche, que l’on n’ose pas trop montrer aux copains mais avec qui on se sent très bien! » (Philippe Geluck, 2015)

Bruxelles, ville aux multiples facettes, ville de grand essor mais aussi ville blessée, ville aux multiples traumatismes sociétaux, ville de bureaux. Bruxelles, ville festive ?

La ville connait un exode urbain depuis les années 90. Suite à la bruxellisation et aux grands travaux, elle connait une perte d’identité urbaine, une fracture sociétale entre le haut de la ville et le bas de la ville. Un centre touristique délaissant les alentours, une perte de son attachement culturel à la Senne. La ville a connu bien des travaux qui ont provoqué l’exode hors de la capitale. Cependant dans les années 2000, la ville voit se profiler un nouveau futur pour sa population. Un plan régional audacieux de développement de la ville est mis en œuvre pour lutter contre la désertification de Bruxelles. Celle-ci s’engage alors à développer des pôles stratégiques prioritaires sur son territoire pour contrer les fractures sociales existantes et proposer plus de mixité entre le Pentagone et les pôles environnants. Ce programme a pour ambition de doter Bruxelles d’une nouvelle identité urbaine, basée sur la mixité et de la diversité, et de lui conférer le statut de ville polycentrique auquel elle aspire depuis tant d’année.

A travers ce programme, le territoire devient la scène des défis urbanistiques. Les changements doivent désormais s’opérer via une politique plus douce, plus temporaire et résiliente. Dans ce contexte, l’urbanisme temporaire permet de créer des zones leviers en s’associant aux événement festifs en vue d’attirer des publics, de créer de la cohésion sociale et d’offrir au final une meilleure qualité de vie en produisant de la convivialité et en renforçant les liens sociaux.

De manière plus immédiate, l’urbanisme temporaire permet de promouvoir les nouveaux aménagements mis à disposition dans les quartiers de revitalisation urbaine.

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L’attractivité de la ville passe désormais par le développement d’événements festifs tels que les marchés de Noël, les fêtes foraines, les festivals urbains ou encore les plages urbaines qui, associés à un urbanisme temporaire, créent de nouveaux espace-temps dans la ville en modifiant les espaces publics. Ces nouveaux espace-temps, s’ils procurent de la convivialité et du lien social, permettront de pérenniser l’événement et, à terme, de dynamiser le quartier en lui conférant une attractivité locale ou internationale. Le Plan Régional de Développement Durable a pour vocation de relever les différents défis sociétaux de la Région de Bruxelles en travaillant notamment sur l’urbanisation temporaire et les événements festifs. « La ville est musique composée de rythmes et de mesures qui combinent sons et silences, temps forts et temps faibles, accélération et ralentissement.

Son organisation spatiale constitue une portée qui structure des mélodies sociales multiples qui, en retour, valident sa forme et activent ses fonctions. La ville est polychromique1. » Notre étude s’effectuera en trois temps : -

-

-

Nous commencerons par l’historique de la ville de Bruxelles depuis sa création pour mieux comprendre l’exode urbain dans les quartiers d’aujourd’hui.

Dans un second temps, nous étudierons le Plan Régional de Développement Durable qui nous permettra de comprendre comment les évènements ont un impact sur la politique urbaine. Le sujet découlera d’une étude préalable faite en 2010 par Benjamin Pradel 2 .

La dernière partie s’appuiera sur l’enquête de terrain, qui permettra de confronter les hypothèses avec les événements toujours existants sur les politiques urbaines étudiées.

1 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_ rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 2 Ibidem

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Chapitre I : Bruxelles, une capitale de l’Europe en devenir Le chapitre suivant passe en revue l’histoire de la ville de Bruxelles depuis sa création expliquée en partie par Pierre Loze et Vincent Cartuyvels dans le Livre : Change, Brussels capital of Europe.

Histoire et symptôme d’une ville en devenir3 Bruxelles : mille ans d’histoire, une ville qui a participé au grand essor du Moyen-âge, au mouvement de la Renaissance, qui fut la métropole des ducs de Bourgogne et de Charles Quint, qui a été une capitale nationale, un lieu de création intense aux alentours de 1900.

Aujourd’hui, une ville blessée, où les traumatismes accumulés s’aggravant l’un l’autre, créent un mouvement centrifuge et une dépression au centre ; une ville qui a perdu le contact avec le sol, avec l’eau : rivière enfuie, sol retourné, habitant évacués, tissu urbain discontinu, morcelé, échelle rompue ; une ville étranglée dans un carcan institutionnel, abandonnée par ses anciens habitants, envahie par des bureaux, par une architecture de marketing sans qualité. Mais aussi une ville qui se repeuple de nouveaux venus, une ville qui est devenue un enjeu européen, une ville dont tout le monde pressent le potentiel et dont l’avenir international se profile de plus en plus nettement… Mais pourquoi ce mal-être ? Les architectes et urbanistes bruxellois et tous ceux qui avec eux ont tenté de réfléchir sur cette ville depuis vingt ans semblent aujourd’hui usés, exténués, en panne de projet, dans l’incapacité d’imaginer son développement harmonieux.

Tous les observateurs qui s’y sont intéressés ont été confrontés à la difficulté de lisibilité de cette ville en termes urbanistiques, au caractère heurté et contrasté, par endroits même déchiré et chaotique, de son paysage urbain. En effet, cette ville se transforme par à-coup, dans un climat de négociation, de compromis entre toutes sortes de pouvoirs plus ou moins clairs.

Mais la construction européenne elle-même s’est faite dans cette ambiance si particulière, dans ce climat de négociation et de compromis, d’avancées 3 Loze Pierre; Vincent Cartuveyls. Histoire et symptôme d’une ville en devenir, pp. 2573 in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2020, Prisme éditions. P.303

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rapides ou de reculs imprévisibles, et sans doute l’Union européenne ne pouvait-elle voir le jour que dans cette ville où l’expression du pouvoir se dissout. Par l’heureux hasard de ses particularités géographiques, historiques et culturelles, Bruxelles est située au cœur d’un pays d’entre-deux.

Ainsi Bruxelles devenu le siège définitif après le traité de Nice, pourrait-elle améliorer son organisation urbanistique sous la pression des besoins européens ? sous cette pression, évoluera-t-elle, afin de permettre la rencontre et l’expression plus aisée de toutes les composantes de la société européenne ? Acceptera-t-on dans cette ville l’expression d’une concentration et d’une centralisation institutionnelle, une expression de la puissance de l’Europe Unie ? Bruxelles, ni capitale, ni Capitole ?4 Répondre à ces questions exige de comprendre son climat, sa mentalité, et d’entrer plus profondément dans l’histoire de cette ville.

Le pays d’entre deux Bruxelles est issue des relations entre l’Empire germanique et la France. En 977, devant la contagion féodale venue de France qui gagne la basse Lotharingie, l’Empereur Ottin II décide de faire du Brabant une marche de défense face aux empiètements et aux velléités de conquêtes de son cousin, Le roi de France.

Un Castrum au centre de l’Europe Le Nouveau duc de Basse-Lotharingie installe son castrum fortifié sur une île de la Senne. A partir de là, Bruxelles offre le schéma typique du développement de toutes les villes médiévales européennes. Les marchants attirés par la richesse du duc s’installent et se développent quelque part entre la Flandre et Liège, sur une rivière secondaire, et à peine navigable : la Senne.

Une ville bipolaire En 1047, les ducs délaissent leur castrum pour aller s’installer sur les hauteurs. Dès cette époque s’établit une configuration urbaine bipolaire qui demeurera jusqu’à nos jours, opposant la vile basse, populaire, artisanale ou marchande, et une ville haute, aristocratique et nobiliaire.

Les deux enceintes Une première enceinte apparait au XIIe siècle qui englobe la ville haute et la ville basse. On peut encore en trouver 4 Loze Pierre; Vincent Cartuveyls. Histoire et symptôme d’une ville en devenir, pp. 25-73 in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2020, Prisme éditions. P.303

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Fig1 Cartuywels, Vincent. 2004 «Un pays entre deux» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.30

Fig2 Cartuywels, Vincent. 2004 «un castrum à la croisée des chemins» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.29

Fig3 Cartuywels, Vincent. 2004 «Une ville bipolaire» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.30

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des fragments à travers le tissu urbain actuel. C’est au XIIIe et XIVe siècle que la bourgeoisie des artisans et des marchands se développe. La ville étant favorablement située sur l’axe est-ouest CologneLiège-Bruges et sur l’axe nord-sud Anvers–Nivelles et les villes du nord de la France. Témoin de cette prospérité et de la croissance démographie due aux relations avec les villes voisines, une seconde enceinte apparait, plus large, construites de 1357 à 1379 qui englobe les quartiers formés à l’extérieur de la ville. Elle donne à Bruxelles cette forme ovale qui deviendra le pentagone actuel.

L’embourgeoisement de Bruxelles Les plans du XVIe siècle montrent une ville très dense, aux rues tortueuses. C’est au XIXe siècle que l’on s’efforcera de corriger ces tracés par l’aménagement de percées nord-sud. La création dès le XVIe siècle, d’un canal de liaison maritime avec Anvers et l’Escaut suscite la création d’un port, à l’intérieur même des murs de la ville. Cette infrastructure de transport fluvial traduit l’essor exceptionnel du capitalisme marchand et manufacturier et de la puissance bourgeoise.

Un bombardement, un incendie : le traumatisme La Belgique fut maintes fois ravagée par les guerres de Louis XIV. Bruxelles fut complètement bombardée en 1695 par les troupes françaises du maréchal Villeroy. L’hôtel de ville et le palais ducal ainsi que quelques églises furent les seuls rescapés de cette opération militaire qui détruisit près de quatre mille maisons et immeubles. En moins de cinq ans, la ville se releva de ses ruines en reconstruisant la Grand Place et créa le magnifique ensemble que l’on peut voir aujourd’hui. Mais en 1731, l’ancien palais des ducs de Brabant et de Charles Quint disparut dans les flammes. Mis à part l’hôtel de ville, la Grand Place et quelques églises, plus rien n’était vraiment ancien à Bruxelles.

Le syndrome de la perte d’identité : une ville à la française Après avoir laissé pendant trente ans les ruines du palais dominer la ville, lui infligeant une perte d’identité du patrimoine, le gouverneur autrichien Charles de Lorraine aménage son palais et transforme l’ancien hôtel Nassau, ouvrant sur la place Royale, bâtie ellemême à l’emplacement de l’ancienne cour, ainsi que le Parc de Bruxelles. Voici donc installés de nouveau 12

Fig3 Cartuywels, Vincent. 2004 «Les deux enceintes» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.31

Fig4 Cartuywels, Vincent. 2004 «Syndrome de la perte d’identité» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.37

Fig5 Cartuywels, Vincent. 2004 «Comme londre» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.42

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dans le haut de la ville les signes du pouvoir.

Les boulevards de ceinture, la ville néoclassique En 1795, les États de Belgique deviennent pendant vingt ans, neuf départements français. Ils seront rationnellement réorganisés par la bourgeoisie nouvelle. Sous l’ordre de Napoléon, les remparts de l’ancienne ville « féodale » ont été abattus et de larges boulevards de ceinture ont été tracés. Dans le haut de la ville des hôtels néoclassiques, formant de nouveaux quartiers, sont reliés à l’ensemble formé par le parc de la Place Royale. Dans le bas de la ville, les façades de nombreuses maisons baroques sont modernisées, dépouillées de leur style. Une ville qui se veut égaler Paris ou Londres grâce à sa bourgeoisie qui s’adonne aux nouvelles sciences appliquées. C’est après Waterloo que la Belgique assiste à son premier holding industriel belge qui favorise le capitalisme moderne.

1830 : un état tampon, par la volonté des Anglais La Belgique devient la deuxième puissance européenne après le Royaume-Uni. Un réseau de chemin de fer créé à partir de 1834, et complété par celui des canaux, fait de la Belgique un des pays les plus denses en infrastructures. Après 1830, une extension vers l’est : le Quartier Léopold voit le jour pour la noblesse. Deux gares sont ensuite construites, Nord et Sud : une importance structurante pour le train. Et vient le canal de Charleroi pour dynamiser l’activité industrielle.

Comme Londres L’embellissement et l’assainissement de l’ancienne ville deviennent l’obsession de la bourgeoisie mue par des motifs de spéculation. Peu à peu le centreville se voit modernisé. La population d’ouvriers est repoussée vers la périphérie ou les quartiers industriels. Les extensions bourgeoises apparaissent dans les communes de Schaerbeek, Ixelles et SaintGilles qui greffent leur système urbain sur le système royal. Les quartiers ouvriers sont repoussés le long du canal, qui accueille industries et habitat ouvrier dans un tissu extrêmement dense. Aujourd’hui ces quartiers sont prolétarisés. La bourgeoisie s’est installée plus loin vers l’est.

Fig6 Cartuywels, Vincent. 2004 «Comme Paris» in in Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2004, Prisme éditions. P.43

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Comme Paris Bruxelles, pour assainir et valoriser le centre, se paie un boulevard haussmannien, fermé par les deux gares, Nord et Midi, et ponctué par une Bourse et une place de prestige. Elle espère attirer la bourgeoisie dans de nouveaux appartements parisiens. Mais celle-ci préfère la maison unifamiliale des faubourgs.

Le phénomène d’enlisement Les communes périphériques se peuplent et se construisent. Un plan de l’ensemble des tracés voyers autour du pentagone prend son point de mire depuis la coupole du Palais de Justice. Ainsi pendant quarante ans, se construisent les rues, avenues, boulevards et les parcs qui feront la qualité et le charme du grand Bruxelles du siècle suivant. Mais la lenteur du chantier du Palais de Justice (1866-83), puis de l’aménagement de ses abords (1883-1895) et l’achèvement laborieux des boulevards du centre (1871-1880), dont certaines parties ne formeront jamais l’ensemble animé imaginé, montrent les limites de cet art de remodeler la ville.

Le XXe siècle, le pacte avec le diable, amnésie et traumatismes, une ville désertée L’héritage problématique dû à la destruction des quartiers d’allure encore médiévale, l’échec du projet du Mont des Art avec la jonction Nord-Midi constituaient une problématique urbanistique épineuse. Bruxelles offrait alors l’image d’une grande ville inachevée. Les axes sont retournés, superposés sur la trame médiévale, orientés ouest-est, organisés par le cheminement de la pente et le ruissellement. On superpose une trame moderne orientée nord sud, articulée par la symbolique des axes royaux, par les pôles des gares Nord et Midi et, plus tard, par un boulevard sur la jonction ferroviaire souterraine. Ces axes, liés au prestige et à la circulation, seront souvent désertés, et le sont encore. Aujourd’hui c’est sur l’axe médiéval que s’organisent les nouvelles dynamiques commerciales et culturelles.

La disparition de l’eau suite à la mise en égout de la Senne et la construction des boulevards Adolphe Max, Lemonnier et Jacqmain en 1869-71 avait déjà enlevé au centre de la ville une grande partie de son caractère médiéval. Mais elle avait conservé son port où les bateaux arrivaient encore jusqu’au bassin SainteCatherine qui donnait un caractère animé au quartier ouest du centre. Au XXe siècle le déplacement du port vers l’extérieur de la ville et le comblement des bassins 15

modifient profondément l’aspect de ces quartiers et la relation de la ville avec l’eau. Cette disparition de l’eau constitue une ablation dont la population n’a pas vraiment conscience. Le centre-ville devient progressivement une sorte de non-lieu historique où tous les repères se sont brouillés.

A la veille de la Première Guerre mondiale, Bruxelles, à l’identité fragile, se projette comme ville carrefour, au futur prometteur. Ceci autorise un programme unique en Europe : la destruction radicale de quartiers centraux pour une jonction ferroviaire souterraine. En fait, pour le siècle qui vient, un chantier de 80 ans saura défigurer la cité, éradiquer l’histoire de sa colline, décourager l’habitant, et le faire fuir.

L’accumulation des signes d’une perte d’identité allait encore s’accentuer à l’approche de l’exposition universelle de 1958. Bruxelles s’abandonne à une fièvre de modernisation sans précèdent. Elle s’ouvre aux valeurs américaines : l’automobile doit passer partout et la Grand Place de Bruxelles devient le plus beau parking du monde. Voies de circulation rapide, tunnels, parkings. Les arbres des grandes avenues sont abattus celles-ci deviennent des autoroutes urbaines. La ville léopoldienne est impitoyablement adaptée au « trafic moderne ». Une série de bâtiments « style moderne » y donne un ton d’un gout nouveau : des tours, des ruptures d’échelle partout, n’importe où, et n’importe comment…

Terrassement, muraille, rampes, plateaux, surplombs, porte à faux et souterrains ont massacré la colline, éradiqué son histoire, effacé le sol. On a créé un désert minéral au cœur de la cité. Ce désert traverse la ville : du quartier Nord à la zone Europe, une « coulée continue » de 3km de bureau.

La Bruxellisation Le mouvement amorcé au XIXe siècle s’est accentué, l’alliance de la spéculation et des intérêts immédiats des possédants, privés ou institutionnels, a continué à façonner Bruxelles : il aboutit à une ville conçue comme carrefour commercial, administratif ou de loisirs, évoluant vers l’apparition de zonings pour chacune de ses activités, bureaux, centres commerciaux ou de loisirs, quartiers d’habitations ; ville transformée au coup par coup sans véritable réflexion urbanistique, 16

évoluant sans planification, au gré des occasions ou opportunités et, dans le souci de contenter chacun, les commerçants, les automobilistes, les fonctionnaires et les employés navetteurs, ou même la ligue esthétique belge qui préfigurait les groupes de pression, mais surtout les propriétaires désireux d’attirer vers leurs biens les investissements ; ville conçue comme outil de progrès, comme instrument d’enrichissement, comme bassin d’emploi, et beaucoup moins, sinon jamais, en termes de valeurs de convivialité, de mémoire, de projet de société, d’identité ou de culture. Ce phénomène n’a rien d’exceptionnel aux USA, mais apparaît comme inacceptable sur le vieux continent. Il a trouvé son appellation : « bruxellisation » 5. Il est d’autant plus inquiétant qu’il touche une ville qui accueille les institutions de l’Europe unie, en construction.

Bruxelles a ainsi désigné pendant près de vingt ans, un patchwork institutionnel, humain, social, urbanistique, une entité à l’identité insaisissable et multiple, atteinte par un processus de dégradation identitaire qui touche les liens à la fois sociaux et culturels qui créent la ville traditionnelle.

De nombreux architectes et urbanistes bruxellois ont tenté de réfléchir sur le futur de cette ville morcelée, donnant naissance, dans les années 1995, à un premier plan d’aménagement de la ville : Le Plan Régional Directeur (PRD) qui donnera un fil conducteur à la rénovation de la ville.

Fig7 Cartuywels, Vincent. 2004 «Comme éditions. P.20

à

New-York»

in in

Change – Brussels Capital

of

Europe. Collectif, 2004, Prisme

5 Demey Thierry. Bruxelles. Chronique d’une capitale en chantier, t. 2. : De l’Expo 58 au siège de la C.E.E. Brussel, CFC-Éditions/Paul Legrain,1992

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Chapitre II : Un plan régional de développement (PRD) pour imposer une mixité et retrouver l’urbanité Création du Plan Régional de Développement pour plus de mixité La mixité était le maître mot du plan initial de développement de Bruxelles : sans s’opposer aux fonctions tertiaires, il instituait des charges d’urbanisme, obligeant les investisseurs à s’impliquer davantage dans le processus de rénovation ou de construction de logements dans la ville. Les pouvoirs régionaux s’activèrent aussi pour que le Quartier Nord puisse être rebâti rapidement d’immeubles de bureaux de gabarit « raisonnable »et de logements.

Une hypothèque pesait en outre sur les constructions qui bordent le canal passant à l’ouest de Bruxelles, que l’on envisageait d’élargir en vue de l’adapter au trafic des barges de 2000 tonnes. La Région renonça officiellement à ce projet. Des immeubles de bureaux et quelques logements sont ainsi apparus, le long du Canal, tandis que le boulevard Léopold II, délaissé pendant un quart de siècle suite à la construction du viaduc, faisait l’objet d’une rénovation et voyait s’installer une zone tertiaire. Enfin, l’arrivée du TGV à Bruxelles avait avivé les appétits des entrepreneurs : ils avaient acquis la plupart des terrains, et, tout comme la SNCB, envisageaient de monter là de grandes opérations immobilières. Les contraintes d’un plan particulier d’aménagement, de réduction de parkings et de gabarit d’immeuble limitèrent les possibilités de développement de ce quartier.

La crainte d’un nouvel échec comparable à celui du Quartier Nord, lié à la fluctuation permanente de la demande, ainsi que l’influence des groupes de pression ou comités de quartiers ont fortement déterminé toutes ces orientations.

Certes, Bruxelles ne se réduit pas à son rôle européen, mais la manne de la présence des institutions internationales constitue une source de richesse et d’évolution rapide, qui en fait un cas singulier dans les villes de taille comparable. Son territoire recèle des potentialités très nombreuses, dont bien peu ont été mises à jour dans une perspective à long terme.

Sa population ne sera pas la même dans vingt ans.

De plus en plus peuplée d’immigrants européens, 18

riches, et non européens, qui le sont beaucoup moins, elle offre une composition sociale très contrastée. Fait unique, à la différence d’autres villes comparables, elle abrite sa population la plus riche en périphérie, ou même dans les régions voisines. De ce fait, elle connaît moins les zones de non-droit qui caractérisent les banlieues.

Le vote des étrangers n’étant pas encore institué, le poids de la nouvelle population dans les décisions ne se perçoit pas encore mais, à la deuxième génération, il fera très brusquement basculer les anciens jeux de pouvoir. Quoiqu’on y parle couramment une vingtaine de langues, la minorité flamande poursuit toujours un combat identitaire afin d’y garder une prépondérance culturelle économique. Elle continue de redouter l’envahissement des francophones faisant « tache d’huile » en périphérie. La bourgeoisie francophone, qui a toujours manifesté une franche désinvolture culturelle, une indifférence identitaire caractéristique et une capacité d’évasion vers l’est, a continué sa progression vers le Brabant wallon. Revendiqué par les uns, abandonnée par les autres et peuplée de plus en plus de nouveaux arrivants, Bruxelles ayant un faible attachement à ses racines historiques semble plus que jamais se complaire dans une sorte d’état de perte d’identité.6 En 1995 un premier Plan Régional de Développement (PRD) est proposé7. Le plan sera le fil directeur de la Région de Bruxelles-Capitale. Il devait trouver une solution pour l’exode urbain et la destruction de la ville, trouver un juste milieu entre la place des bureaux et du logement et la revitalisation des noyaux commerciaux8.

Le PRD aura seulement un titre indicatif mais non règlementaire.9 Le PRD de 1995 sera actualisé en 200210. Il y sera ajouté la notion de zones-leviers. Ces zones seront mises en œuvre par des schémas directeurs définissant 12 priorités. Le plan devait alors : · assurer à la Région une population diversifiée, en renforçant l’intégration sociale des personnes fragilisées, en stabilisant les habitants dans les quartiers et en encourageant le retour à la ville ; · favoriser un développement économique durable et générateur d’emplois pour les

6 Change – Brussels Capital of Europe. Collectif, 2020, Prisme éditions, p.303 7 « Plan Régional de Développement (prdd) » : https://perspective.brussels/fr/plans-reglements/plans-strategiques/plan-regional-de-developpement-prd (consulté le 09 juillet 2021) 8 Ibidem 9 Ibidem 10 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 12 septembre 2002 arrêtant le plan régional de développement. Publié au Moniteur belge du 15 octobre 2002.

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Bruxellois, en évitant une surspécialisation de l’économie régionale dans les fonctions administratives ; · Inclure, de façon durable, le caractère international et interculturel de Bruxelles dans des projets phares, autour d’une identité forte basée sur l’ouverture et le dynamisme.11 Depuis cette mise à jour, le BME (Brussels Major Events)12 ou anciennement le BGE (Bureau des grands événements) crée dans la foulée les Plaisirs d’hivers et Bruxelles-les-Bains sur lesquels nous reviendrons ultérieurement.

Entre 2009 et 2016, Bruxelles fait face à de nouveaux défis : l’essor démographique, la formation et l’emploi, l’environnement et le développement durable, l’internationalisation et la dualisation de la ville13. Le développement urbain doit tenir compte des trois piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnement. Le PRD devient PRDD avec un second D pour « Durable ». Approuvé en 201614, Il doit penser, planifier et promouvoir le développement durable de Bruxelles pour 2025 et 2040 en intégrant des projets dans un contexte de croissance démographique et de mixité sociale, économique et culturelle15.Le projet se fera en deux temps : · le développement des pôles stratégiques prioritaires ; · l’organisation de la Région autour d’une multitude de centres, valorisant ses divers quartiers, sources d’identité locale, d’emplois, de services spécifiques et de proximité.

11 « Plan Régional de Développement (prdd) » : https://perspective.brussels/fr/plans-reglements/plans-strategiques/plan-regional-de-developpement-prd (consulté le 09 juillet 2021) 12 Bureau des grands événements : https://docplayer.fr/8543319-Bureau-des-grandsevenements.html 13 « Plan Régional de Développement (prdd) » : https://perspective.brussels/fr/plans-reglements/plans-strategiques/plan-regional-de-developpement-prd (consulté le 09 juillet 2021) 14 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 12 juillet 2018 arrêtant le plan régional de développement durable (PRDD). Publié au Moniteur belge du 12 juillet 2018.

15 « Plan Régional de Développement (prdd) » : https://perspective.brussels/fr/plans-reglements/plans-strategiques/plan-regional-de-developpement-prd (consulté le 09 juillet 2021)

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Fig8

photo

AirPrint «Abbaye

de la

Cambre» 2004

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De l’exode rural à la désertification de Bruxelles L’exode rural représentant un problème majeur dans le développement de la Région bruxelloise, un Plan Régional d’Aménagement a été mis en place afin de gérer l’augmentation démographique prévue pour 2040.

Depuis les débuts de l’Europe, Bruxelles en a toujours été la plaque tournante. En 2004, deux ans après l’adoption de l’arrêté gouvernemental établissant le PRD, Bruxelles représentait une région comprenant 19 communes, d’une superficie de 161 km2 avec une population de 1.004.239 habitants et une densité moyenne de 6.238 habitants/km2 16. En 2019, La population était de 1.208.542 et la densité moyenne de 7441 habitants/km2. La particularité de Bruxelles est que la population se concentre principalement dans la périphérie et que le centre est inversement moins densifié. Il faut également noter que Bruxelles comprend 16 espaces verts occupant +/- 53% de la superficie.

Suite à une urbanisation désordonnée de la Senne, la métropole ne possède pas une identité forte. « On observe ainsi plusieurs types de paysages entremêlés : de nombreux paysages humides, un ensemble de petites réserves naturelles, la forêt de Soignes, des vallées agricoles qualitatives, des corridors verts ou des petites poches agricoles en pleine ville.»17. Le paysage de Bruxelles se compose de 4 structures :18 · La vallée des infrastructures qui est la vallée de la Senne et le canal. Faible topographie et concentré d’infrastructures fluviales et ferroviaires ainsi que des zones d’industries. · Le paysage construit qui est constitué d’espaces publics, autour de l’axe historique. · Le système d’espaces ouverts sur le contour de Bruxelles. · Le paysage humide provenant des affluents de la Senne constituant les parcs et les zones inondables.

16 «Chiffres-clés de la Région bruxelloise» : https://ibsa.brussels/chiffres/chiffrescles-de-la-region (consulté le 29 juillet 2021) 17 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021) 18 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021)

22

Fig9 Photo

du

Quartier Européen

23

La superposition de ces quatre systèmes produit une structure paysagère pour la métropole. « Cette lecture du paysage permet de prendre position sur l’ensemble du territoire en mettant en évidence les éléments à conserver, à renforcer ou à abandonner. »19 Ces quatre paysages créent un rapport entre la ville et la nature et sont des éléments importants dans la conception du projet urbanistique. Ils produisent une mixité sociale et créent de la biodiversité dans la ville.

Ils contribuent également à maitriser les inondations et améliorent le cycle de l’eau20. Grâce aux vastes espaces ils permettent les rassemblements en tous genre et possèdent une capacité d’envahissement assez importante.

La fracture sociale de Bruxelles doit également être gérée. On rencontre dans les quartiers du centre un taux de chômage de 30% et de pauvreté de 20%21 alors que la périphérie abrite une population mieux nantie. Cette situation s’accompagne par des densités de population très différentes au sein de la ville créant des défis particuliers. Une politique d’attraction de la classe moyenne par la de redynamisation de certains quartiers peut en effet avoir des effets de gentrification.

La moyenne de densité régionale est de 7350 habitants/km2. D’ici 2040, l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) prévoit une densité de 8700 habitants/km2. Cela ne veut pas dire qu’il y aura nécessairement un surpeuplement. En comparaison avec d’autres capitales, Bruxelles n’est pas la métropole la plus peuplée mais son problème tient principalement d’une répartition très inégale de la population. « Trois catégories de communes apparaissent au sein de la capitale: celles dont les densités sont nettement moins élevées que la moyenne et se situant au-dessous de 75% de la moyenne régionale ; celles comprises entre 75% et 125% de la moyenne régionale ; et enfin, les communes présentant une densification plus élevée se situant au-dessus de 125% de la moyenne »22.

19 Mabilde, J., & Vanempten, E. Metropolitaan landschap als coalitie - Le paysage métropolitain en tant que coalition. In J. Mabilde, E. Vanempten, S. Devoldere, & C. Oosterlynck (Eds.), Metropolitan Landscapes: Open ruimte als basis voor stedelijke ontwikkeling - Espace ouvert, base de développement urbain (pp. 10-17).

Brussel,2015.

20 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021) 21 ibiden 22 Trois catégories de communes: celles à densité nettement moins élevée que la

24

Toute politique d’aménagement de la ville doit prendre en compte cette diversité afin de réduire la fracture sociale urbaine en créant par exemple des espaces ouverts et publics dans les zones les plus densément peuplées. « La ville polycentrique repose sur ces principes tout en préservant les diversités environnementales et paysagères qui font aussi partie de la richesse d’une grande ville. Cette logique s’applique au sein du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale mais il est essentiel qu’elle s’applique également à la périphérie qui, jusqu’à présent, a concentré les richesses et a développé des politiques défensives par rapport au boom démographique. Ces communes maintiennent des densités brutes moyennes excessivement faibles de l’ordre de 530 habitants/km2 pour le Brabant Flamand et 366 habitants/km2 pour le Brabant Wallon.

Ces occupations du territoire très différentes font partie de la problématique de la fracture sociale. »23 Les projections démographiques publiées par le Bureau Fédéral du Plan et Statistics Belgium prévoient une augmentation de la population jusqu’à 1.276.555 habitants pour 2025 ; soit une augmentation de 10 000 habitants par an. Les croissances les plus importantes seraient localisées dans les communes du nord de la Région et dans les communes de l’ouest. 24

moyenne et se situant au-dessous de

75% de la moyenne régionale (Auderghem 37h/ ; Bruxelles–ville 55h/ha ; Uccle 36h/ha ; Watermael-Boitsfort 19h/ha ; Woluwe St Pierre 47h/ha) ; celles comprises entre 75% et 125% de la moyenne régionale ( Anderlecht 66h/ha ; Forest 89h/ha ; Berchem St Agathe 82h/ha ; Evere 79h/ ha et Woluwe St Lambert 75h/ha) ; et enfin, les Communes présentant une densification plus élevée se situant au-dessus de 125% de la moyenne ( Etterbeek 150h/ha ; Ganshoren 99 h/ha ; Ixelles 135 h/ha ; Jette 102 h/ha ; Koekelberg 185 h/ha ; Molenbeek 164 h/ha ; St Gilles 201 h/ha ; St Josse 240 h/ha ; Schaerbeek 163 h/ha). Données du Monitoring des Quartiers, du Mini-Bru 2017 (IBSA). : https://docplayer.fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 juillet 2021) 23 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021) 24 Plan Régional de Développement Durable PRDD : http://perspective.brussels/sites/ default/files/documents/prdd_2018_fr.pdf (Consulté le 10 Juillet 2021) ha

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Analyse du Plan Régional de Développement Durable Le Plan Régional de Développement Durable vise à faire évoluer la situation socio-économique grâce à une architecture qui développera plus d’ensembles liés au contexte urbain et aux situations sociales des quartiers pour y apporter une qualité de vie meilleure et un environnement plus sain. La ville de Bruxelles connaissant une situation sociale très dualisée, Il convient de répartir le « boom démographique»25 au travers d’une politique de « densification raisonnée »26.

Une économie de services et d’équipements doit être encouragée. Le PRDD se veut être un fil conducteur pour contrer les fractures sociales et éviter une augmentation des inégalités sociales. Chaque espace devra être doté d’équipements adaptés à la situation sociale de sa population. À travers le PRDD, la ville de Bruxelles veut engendrer une transition vers la « ville de courtes distances » et « planifier de (nouvelles) centralités en fonction des transitions durables et sociales inscrites dans le projet de ville, afin d’intégrer la mobilité sociale des populations concernées et de réduire les effets d’exclusion. »27 Nous étudierons l’extension de l’hyper centre vers le Quartier du Midi ainsi que l’extension de l’hyper centre vers le Quartier de Tour&Taxis en passant par le Canal et la redynamisation du Pôle du Heysel.

25 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021) 26 Ibidem 27 Ibidem

26

27

De l’industrie à l’urbanité, le plan canal sous les projecteurs

Le Canal est « l’épine dorsale »28 de Bruxelles. Il traverse la ville sur 14km de territoire et s’inscrit finalement dans le PRDD après de longues périodes de désintérêt. De par son passé industriel, le Canal engendre des défis de différents types : socio-economiques, croissance démographique, atout paysager, recherche de mixité fonctionnelle, augmentation de la densité de population, réhabilitation à l’eau, évolution de mode de production compatibles avec le milieu urbain et délocalisation industrielle.29 On y trouve un patrimoine architectural de type industriel et fluvial comme le bâtiment de Tour & Taxis, l’ancien garage Citroën, les Brasseries Belle-Vue ou les Brasserie de la Senne. On y trouve aussi les écluses et les péniches du Brussel Royal Yacht Club.

Plusieurs projets urbains y ont vu et y verront encore le jour car le potentiel résidentiel devrait atteindre entre 30 .000 et 40.000 habitants supplémentaires.30 Cette zone connaitra aussi une nouvelle reconversion commerciale comme le projet des Abattoirs avec une nouvelle place publique. L’ancien garage « Citroën » connait également de gros changements. Acheté par la Région en 201531, il deviendra un Musée d’Art Moderne et Contemporain nommé « Kanal ». Il fera office de zone levier grâce à son attractivité en tant qu’espace ouvert sur le quartier. Actuellement l’ancien garage accueille divers événements publics ou privés dans le cadre de sa rénovation. Le bassin Vergote restera un site portuaire visant une nouvelle intégration durable. Tour & Taxis quant à lui connait une toute nouvelle réhabilitation. Avec son patrimoine hors du commun, le site devient un réel pôle culturel et dynamique. Le plan directeur de ce site est : espaces verts, mobilité active, mixité, valorisation du patrimoine et durabilité32. Actuellement l’ancien site ferrovière connait une nouvelle dynamique grâce aux événements culturels innovants qu’il accueille : tournages de films, marchés, open-air, etc. De plus le bâtiment de la Gare Maritime touche à la fin de ses 28 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021) 29 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021) 30 Ibidem 31 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021)a 32 Ibidem

28

Fig12 Photo

aérienne

- Port

de

Bruxeles

Fig10 A2RC Architecte, Tour UP-Site du quai des pénices

Fig13 Ancien

garage

«Cirtroën

Fig11 Photo

travaux de rénovation et accueillera une nouvelle vie intérieure : « Espaces uniques et inspirants entrecoupés de structures en bois chaleureuses. Le bâtiment se prête à l’organisation de rencontres en petit comité ou de grands happenings. La nef monumentale, attrait architectural, est baignée de lumière naturelle indirecte et offre suffisamment d’espace pour les activités intérieures bien fréquentées. »33

33 « Gare Maritime - Tour & Taxis » : https://agenda.brussels/fr/place/258279/garemaritime-tour-taxis (Consulté le 10 juillet 2021)

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Un Centre-Ville à redynamiser Le Pentagone ou l’ancienne ville de Bruxelles est important à l’échelle internationale, métropolitaine, régionale et locale34. Ayant une valeur symbolique et patrimoniale grâce à ses lieux emblématiques il devra se caractériser par : · la concentration de lieux d’intérêts diversifiés : institutionnels, culturels, sociaux, économiques, commerciaux, récréatifs, etc. ; · ses valeurs patrimoniales et symboliques majeures ; · son tissu urbain historique de grand intérêt dont la structure radioconcentrique datant d’avant la motorisation doit être restaurée.

Cette restauration passe par la mise en œuvre d’espaces partagés ou de zones 30 destinées principalement (minimum 50%) aux piétons ; · une animation continue - Ville 24h/24.

Le Pentagone accueille en son centre « l’hyper centre » ou la ville historique. Le PRDD impose d’étendre le territoire pour coller aux réalités actuelles : · vers l’ouest ; · vers le Nord-Est et vers le Sud-Ouest pour intégrer les territoires couverts par le Plan Canal ; · vers l’Est, pour intégrer le quartier européen.

Sous la pression du « boom démographique » et grâce à la création des piétonniers, le centre historique doit voir disparaitre la barrière culturelle constituée actuellement par le centre-ville. Celuici ne doit plus être une frontière entre le Pentagone et le Canal mais devenir, par la structure de ses paysages et sa socio-géographie, une unité reliant ces deux quartiers où le Canal deviendrait la limite.

Une telle évolution entrainerait un changement de notre carte mentale qui passerait d’une vision concentrique à une vision polycentrique du centre.35 Une opportunité sera créée suite à la valorisation du patrimoine urbain qui devra promouvoir l’image de Bruxelles aux niveaux national et international. « Posséder un environnement convivial contribue à 34 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021) 35 Ibidem

30

- Grand Place aérienne

Fig14 Photo

l’attachement des individus à leur ville et à l’attractivité de la Région »36.

Enfin, l’aménagement du Centre devra « passer d’une ville utilitaire et pensée pour le transit automobile à une ville façonnée pour ses habitants et redynamiser l’activité économique du centre »37. En renforçant l’attractivité des logements, le centre devra trouver un équilibre entre le commerce, la culture et le tourisme.38

36 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021) 37 Ibidem 38 Michel Hubert, Eric Corijn, Julie Neuwels, Margaux Hardy, Sofie Vermeulen et Joost Vaesen. Du « grand piétonnier » au projet urbain : atouts et défis pour le centre-ville de Bruxelles , Brussels Studies : https://journals.openedition.org/brussels/1551?lang=en (consulté le 05 juillet 2021)

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Pôle du Heysel Le Pôle du Heysel, urbanisé à la suite des expositions universelles de 1935 (Grands Palais) et de 1958 (Atonium)39, va connaitre un nouveau réaménagement multifonctionnel qui va transformer un nouvelle fois le visage du plateau. Le projet Néo va contribuer à l’apport de nouvelles fonctions urbaines40 : · la réalisation d’un grand centre international de congrès (5000 places) ; · un pôle récréatif et de loisirs garantissant une offre touristique et sportive; · un centre commercial (+ de 70.000 m2) ; · au minimum 750 logements répartis sur le site, auxquels viendront s’ajouter les logements à créer issus de la réaffectation de la réserve foncière que constitue le stade actuel ; · une offre hôtelière.

Le plateau du Heysel verra naitre également de nouveaux espaces verts qui devront créer une nouvelle dynamique socio-culturelle qui s’ajoutera à la vie culturelle en plein essor qu’il connait actuellement.

Le quartier de la Gare du Midi : porte de l’Europe Le quartier du Midi est « la porte de l’Europe » grâce à sa gare internationale. Il devra constituer un lien avec les autres communes mais surtout avec le centre-ville en créant un nouveau cheminement.

Les espaces publics devront être améliorés afin d’accroitre la cohabitation entre la population et les voyageurs internationaux. Les espaces publics seront également renforcés pour les activités des habitants du quartier. De plus la reconversion de l’ancien centre de tri de la poste (Tri Postal) prévoit un nouvel aménagement de 90.000m2 qui devrait accueillir les nouveaux bureaux de la poste et des espaces de co-working. Le Tri-Postal est occupé temporairement par la « Communa » en vue d’une réhabilitation soft du bâtiment visant à redynamiser une partie du quartier.

39 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021) 40 Ibidem

32

- Atomium aérienne

Fig14 Photo

En conclusion, le PRDD vise principalement à améliorer la qualité de vie des habitants et des travailleurs bruxellois en créant de nouveaux espaces publics dynamiques et participatifs. L’attractivité de ces centres influencera les dynamiques touristiques et économiques. Des pôles commerciaux de proximité devront être développés pour diminuer les déplacements et contribuer à la vitalité du quartier. Les espaces urbains devront être des espaces de partage visant à une convivialité entre les riverains et les visiteurs. L’identité de ces quartiers sera alors le vecteur d’une cohésion sociale et contribuera également à la promotion des quartiers à fort patrimoine urbain ou social fort en leur donnant une identité spécifique : «quartier de la mode», «quartier de l’Art nouveau», «quartier européen», «quartier du centre-ville», « le Heysel »,« quartier le plus cool de Bruxelles »41. Ffinalement, le PRDD encourage également les animations nocturnes tels que les nuits des musées, l’éclairage de bâtiments, etc, Il s’agit d’un véritable défi que de celui de «faire ville ensemble». « Il ne suffira pas de communiquer ce plan. Il s’agira de le faire vivre dans un imaginaire collectif et commun. Il fera partie de l’éducation et de l’animation permanente dans le cadre d’une ville en apprentissage et en devenir de citoyenneté mondiale. »42

41 “ten of the coolest neighbourhoods in Europe”: https://www.theguardian.com/ travel/2020/feb/08/10-of-the-coolest-neighbourhoods-in-europe-paris-berlin-rome (consulté le 02 août 2021) 42 « Plan Régional de Développement Durable PRDD » https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 10 Juillet 2021)

33

Chapitre

III : Les grands événements de Bruxelles : choix et analyse

Du choix des événements festifs à Bruxelles Ce point porte sur la liste non-exhaustive des grands événements festifs de Bruxelles. Les événements ont été choisis soit parce qu’ils sont organisés par la Ville de Bruxelles, soit parce qu’ils comportent un intérêt pour les aménagements envisagés dans le PRDD ou encore sur base de l’hypothèse (non prouvée) qu’ils interviennent dans la redynamisation de l’espace urbain. Ils présentent, par ailleurs, une grande implication dans le tissus urbain et leur longévité est importante43. Les événements choisis sont également situés dans les zones de réaménagement du PRDD. Selon Benjamin Pradel « En supposant que l’ensemble de ces objets sociaux, dans toute leur diversité, continuent d’exister périodiquement, leur déploiement dans l’espace urbain, organisé par le politique, devient compatible avec le développement des métropoles, voire y participent activement. »44

Bruxelles-les-Bains Bruxelles-les-Bains est un événement estival organisé par la Ville de Bruxelles depuis 2003 jusqu’en 2019.

Chaque année à cheval sur juillet-août, l’événement investissait le Quai des Péniches jusqu’au Bassin Béco (Canal de Willebroek) et la place Sainctelette45.

Il accueillait des activités ludiques et sportives ainsi que des plages de sable, d’herbe et des palmiers.

L’initiative de la plage urbaine fut lancée par le bourgmestre de la Ville en 2002 dans l’esprit de la « Méthode Thielemans »46 imaginée en 2001, celle-ci 43 Hello Summer

est une exception. Il est cependant la continuité de

bains et son implication dans le tissu urbain est claire.

Bruxelles-les-

44 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_ rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 45 « Bruxelles-les-bains » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxelles-les-Bains (consulté le 02 août 2021) 46 Freddy Thielemans in. Pierre Sambre, « La méthode Thielemans », La Tribune de Bruxelles, 06/11/2002, p. 47. in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de événementielle

34

35

Fig18 Photo

des

Quai

des

Péniches

Fig19 Photo Bains

de l’entrée de

Bruxelles-les-

de

port de

Bruxelles

Bruxelles-les-Bain

aérienne

Fig17 Photo

Fig16 Photo

propose de créer de nouveaux grands événements à Bruxelles à l’instar des plages urbaines parisienne.

En 2019, le Quai des Péniches étant inaccessible, l’événement a dû être annulé et remplacé par Hello Summer.

«On savait déjà qu’il y aurait des travaux à l’emplacement habituel de la plage, mais la Ville avait prévu le déménagement de l’événement. Sauf que ce vendredi matin, dans le quotidien Le Soir, Delphine Houba, l’échevine de la Culture, annonce tout simplement la disparition de l’événement.

Fini Bruxelles-les-Bains, place à «Hello Summer» Un changement qui dépasse largement le nom puisque Bruxelles-les-Bains, c’étaient cinq semaines de sable, de transat et d’activités non-stop de début juillet à la mi-août. Alors que la nouvelle formule n’aura plus lieu que les week-ends.

Quatre weekends précisément, et dans quatre lieux différents : d’abord, la Cité administrative dans le centre-ville ; puis square Ambiorix, près du Quartier européen ; ensuite, direction Neder-Over-Hembeek et la place Peter Benoît ; et enfin, le dernier rendezvous est prévu à Laeken, au square Léopold, le dernier weekend d’août.

Pourquoi ce changement ?

Tout d’abord, la nouvelle échevine du Tourisme voulait à tout prix éviter que Bruxelles-les-Bains version 2019 ne soit «un Bruxelles-les-grues». C’està-dire perturbée par les travaux, notamment du musée Kanal qui doivent démarrer cet été.

Ensuite, Delphine Houba explique que seulement 15% des 375.000 visiteurs annuels de la plage sont effectivement issus de la Ville de Bruxelles. En visitant différents quartiers, elle espère donc rendre cet événement aux habitants. Reste à voir si la sauce prendra... »47

l’Homme et

Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. :

pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_

rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)« Méthode Thielemans » 1 : La fête. 2 : La mobilité. 3 : La Mixité. 4 : La relance de la construction et de la vie des quartiers.

47 « Bruxelles-les-bain c’est fini, place à Hello Summer » : https://www. rtbf.be/info/regions/detail_bruxelles-les-bains-c-est-fini-place-a-hello-summer?id=10205495 (consulté le 02 août 2021)

36

37 Fig21 Photo

des

Quais

des

Péniches

et

Kanal

Fig20 Photo

de

Bruxelles-les-Bains

Hello Summer Le festival Hello Summer a pris la relève de Bruxellesles-Bains. Lancé en 2019, l’événement est un festival culturel implanté dans différents lieux de Bruxelles.

La plupart de ces activés sont gratuites. Concerts, sport, danse, animations pour les enfants, spectacles, théâtre, expositions, folklore… L’événement se déroule pendant deux mois. Hello Summer est une alternative à Bruxelles-les-Bains. En créant des espaces dans divers quartiers pour promouvoir la vie de ces derniers, il permet aux habitants de moins se déplacer. Ce ne sont plus les gens qui vont sur l’événement, mais l’événement qui vient à eux.

“L’événement a pour ambition de permettre un retour à l’essentiel, de rendre ses droits au spectacle, à la musique, à l’art, au cinéma. Que ce soit au détour d’une rue ou d’un quartier, dans un lieu emblématique de la ville, au théâtre, en terrasse ou sur une place : les animations prendront possession des lieux de notre ville, pour les transformer tout l’été en espaces culturels, festifs et créatifs !” souligne dans un communiqué de presse Delphine Houba, échevine de la Culture, du Tourisme et des Grands événements.48 Hello Summer49 s’implante dans les quartiers suivants : - - - - - - - - - - -

Bois de la Cambre Grand Place Parc de Laeken Neder-over-heembeek Anneessens Esplanade de la cité administrative Vaux-Hall dans le parc royal du Nouveau Marché aux Grains Laeken Square Marguerite Parc de Haren Mont des arts

48 « L’édition “Hello Summer 2021” est lancée » : https://bx1.be/categories/news/ ledition-hello-summer-2021-est-lancee-de-nombreux-evenements-a-bruxelles-cet-ete/ (consulté le 02 août 2021) 49 « L’ÉTÉ 2019, UNE SAISON RICHE EN ÉVÉNEMENTS FESTIFS » :https:// www.bruxelles.be/sites/default/files/bxl/hello-summer-2019-dossier-de-presse.pdf (consulté le 02 aout 2021)

38

39 Fig23 Photo Parc Royal - Hello Summer

Fig22 Photo

place des congrès

- Hello Summer

Plaisirs d’Hiver Le marché de Noël « Plaisirs d’Hiver » est lancé en 2002, dans le même esprit que Bruxelles-les-Bains. Il sera remplacé en 2010 par le BME50. Implanté dans le centre-ville, il traverse la Grand Place, La Bourse et se termine sur la Place du Marché au Poisson.

L’événement a été mis en place dans le but d’établir une stratégie ludique pour la constitution d’une offre festive avec des actions de cohésion et des éléments de valorisation dans le centre-ville de Bruxelles. Il allie marché de Noël, activité foraine, et patinoire temporaire. Divers stands sont répartis tout le long de la promenade. De fin novembre à début janvier, l’événement a vu passer près de trois millions de visiteurs en 2019.

50 Brussels Major Event anciennement appelé Bureau des Grands Événements participant à la production d’événement pour l’échevinat de la Région Bruxelles Capitale

40

41

Fig25 Place

du

aux

du

Marché

aux

Poissons

Poissons - Plaisir d’Hiver

Fig27 Place

Marché

Fig26 Place

du

Marché

aux

Poissons

Fig24 Photo

aérienne

- Place

du

Marché

aux

Poissons - Plaisir d’Hivers

Bright Brussels Bright Brussels, Festival of Light est un événement organisé par visit.brussels, l’agence bruxelloise du tourisme, à l’initiative du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. Il s’agit d’un événement de lumière gratuit destiné aux Bruxellois et aux visiteurs belges et internationaux. L’édition 2019 de Bright Brussels, Festival of Light sera le quatrième événement lumière majeur organisé à Bruxelles après les festivals de 2013, de 2017 et de 2018.

Bright Brussels, Festival of Light devient désormais un rendez-vous annuel51.

L’édition 2019 a accueilli quelques 388 000 personnes qui se sont rendues dans la capitale européenne pour admirer les œuvres lumineuses d’artistes belges et internationaux. En 2020, le parcours s’étendait du Centre à la Porte de Hal, en passant par les Marolles, le Sablon et le Quartier Royal. « La forte fréquentation du festival a également eu un impact positif sur le secteur horeca dans le centreville. Samedi soir, il était, en effet, difficile de trouver une table dans un restaurant ou dans un bar.»52 Ce festival met à l’honneur le riche patrimoine architectural de Bruxelles grâce à la magie de la lumière. Deux parcours sont proposés. Un dans le bas de la ville et l’autre dans le haut. Le Festival de 2021 aura toujours lieu dans la vieille ville mais un parcours différent sera proposé : - - - - - - - -

Quai à la Chaux, Quai à la Houille, Quai au Bois de Construction et Quai aux Barques Bassin de la Fontaine du Quai aux Briques et Quai au Bois à Brûler Place du Marché aux Porcs Rue du Grand Hospice devant l’Hospice Pacheco Place du Béguinage et façade de l’église du Béguinage Place du Vismet - Quai aux Briques et Quai au Bois à Brûler Façade de l’Eglise Sainte Catherine (simple illumination) Rue du Chien Marin, Rue du Nom de Jésus

51 « Bright Brussels, Festival of light » https://visit.brussels/site/binaries/content/ assets/pdf/bright-appel-a-projets-2019-fr.docx (consulté le 02 août 2021) 52 « COMMUNIQUÉ DE PRESSE Bruxelles, le 20 février 2020 » : https://bright. brussels/sites/default/files/2020-06/2020-02-20_CP_bright_closing.pdf (consulté le 02 août 2021)

42

43

Fig32 Eglise Sainte-Catherine

de

Fig31 Eglise Saint-Jean Baptiste Bright Brussels Festival

Béguinage -

Bruxelles

au

Fig30 Eglise Sainte Marie-Madeleine Bright Brussels Festival

Fig29 Place Royal

Fig28 Palais Charle

de

Lorraine - Bright Brussels Festival

Festival Couleur Café Couleur Café est un festival de musique du monde et urbaine créé en 1990 par Patrick Wallens. Le Festival se voulait ancré dans le tissu social de Bruxelles et s’installait dès la première édition dans les Halles de Schaerbeek en plein cœur de Bruxelles. Suite aux travaux de la Halle, en 1994 le festival est déplacé dans le site de Tour & Taxis le long du canal de Bruxelles. En 2017, en raison des travaux, le festival déménage sur la plaine du Heysel et le parc d’Osseghem. En 2018 l’événement accueillait quelque 65 000 festivaliers. En raison de la crise COVID le festival a dû être annulé en 2020. Cette année le festival prendra une forme plus petite et se déroulera dans le Studio CityGate à Anderlecht. « Enfin ! La lumière tant attendue au bout du tunnel brille chaque jour un peu plus fort. Couleur Café ne pouvait pas manquer d’être présent cet été si particulier, avec un tout nouveau projet. GATE en est le nom, Anderlecht le lieu, le dernier weekend d’août et le premier weekend de septembre en sont les dates. 53 »

La foire du Midi La Foire du Midi, créée en 1880, se situe sur le boulevard du Midi. Elle résulte de la fusion de trois grandes foires de Bruxelles. Organisée par la Ville de Bruxelles, elle est cheval sur les communes de Bruxelles, de Molenbeek, d’Anderlecht et de Saint Gilles. Installée tout le long du boulevard du Midi, de mi-juillet à fin août, l’événement rassemble 130 attractions en tous genres et accueille chaque année environ 1,5 million de personnes. 54

53 « COULEUR CAFÉ PRÉSENTE GATE » : https://www.couleurcafe.be/fr/nouveau/ couleur-cafe-presente-gate/175/ (consulté le 02 août 2021) 54 « HISTORIQUE 1880>2021 » : https://www.foiredumidi.site/historique/ (consulté le 02 août 2021)

44

45 Fig34 Boulevard

du

Midi - Foire

du

Midi

Fig33 Tour & Taxis - Festival Couleur Café

Le Brussels Summer Festival Le BSF ou Brussels Summer Festival est un événement organisé et crée par la ville de Bruxelles en 2002 dans le cadre de la « Méthode Thielemans ».

Né d’une volonté commune d’acteurs culturels et touristiques, l’événement investit le cœur historique de la ville de Bruxelles pendant 4 jours en août afin de faire du Quartier Royal une vitrine événementielle55.

Le BSF est un festival de musique en plein air dans le Quartier Royal, la Place des Palais, le Parc Royal, la Place des Musées et le Mont des Art. Il accueille également 70 concerts en salle, dans les bars et les clubs du centre-ville. En 2019 le festival avait attiré environ 57.000 festivaliers56.

55 « LA VILLE DE BRUXELLES VEUT-ELLE DÉSERTIFIER LE PENTAGONE ? » :https://www.arau.org/content/uploads/2009/09/LA-VILLE-DEBRUXELLES-07-09-2009.pdf (consulté le 02 août 2021) 56 Brussels Summer Festival : environ 57.000 sur les 5 jours de programmation : https://www.rtbf.be/culture/musique/festival/detail_brussels-summer-festival-environ-57-000-festivaliers-sur-5-jours-de-programmation?id=10294402

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47

Fig37 Mont

des

Arts

Arts - Brussels Summer Festival

Fig39 Mont

des

Fig38 Mont Des Arts - Brussels Summer Festival

Fig36 Place

Fig35 Place Fesival

des

Palais - Brussels Summer

Palais

des

Arena 5 Aréna 5 est la nouvelle scène en plein-air organisée par la Ville de Bruxelles. Elle investira du 22 juillet 2021 jusqu’au 22 septembre 2021 la Place de Belgique (Brussels Expo) sur laquelle défileront une série de concerts et événements organisés dans le respect des protocoles sanitaires57.

La Fête de L’iris La Fête de l’Iris est la fête annuelle et officielle de la région de Bruxelles-Capitale. Elle a lieu le 8 mai pour 3 raisons : - - -

elle a lieu durant la période de floraison de l’iris, appelé fleur de Lys, qui est le symbole de la Région Bruxelles-Capitale ; c’est le jour de la victoire contre les nazis lors de le seconde guerre mondiale ; c’est également une des fêtes de l’archange saint Michel, saint patron de Bruxelles.

Pendant 3 jours, concerts gratuits, animations de rue et toutes sortes d’activités sont organisées pour le grand public. Près de 100.000 personnes participent aux festivités58.

57 «Aréna 5» : https://www.bruxelles.be/arena-5 (consulté le 02 août 2021) 58 Fête de l’Iris : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_de_l%27Iris (consulté le 02 août 2021)

48

49

Fig43 Place

des

Palais - Fête

de l’Iris

Fig42 Place des

Palais - Fête

de l’Iris

Fig41 Photo

aérienne

- Heysel

Fig40 Place

de

Belgique - Aréna 5

Chapitre IV : L’urbanisme temporaire comme

moyen

de

revitalisation

urbaine

Le concept des espaces publics Le concept d’espace public est né au cours des années 70 en réaction à l’urbanisme fonctionnaliste et à la gestion urbaine de l’après-guerre59.

Les espaces publics sont considérés comme un avenir viable et durable des villes60 en créant de la cohésion sociale et en favorisant la rencontre et l’animation.

Actuellement les politiques urbaines contemporaines dynamisent les espaces publics grâce à un marketing urbain qui constitue une unité discursive performante61.

L’urbanisme fonctionnel deviendrait obsolète : - - -

fini l’étalement urbain pour favoriser l’individualisation des modes de vie ; la centralité des villes historiques ne suffit plus à assurer un rôle attractif et gravitaire ; il faut trouver des fonctions plus pérennes pour rendre plus attractifs et socialement plus pratiques les centre urbains.

Dans ce contexte, les événements festifs confèrent au citoyen une image plus identitaire et permettent l’usage plus courant des lieux historiques et bâtis. L’événement festif devient un outil au service de l’organisation de la ville62 : -

-

il permet des aménagements pour de nouvelles rencontres entre citoyens qui stimulent la cohésion sociale et activent une nouvelle forme d’urbanité ; grâce à des logiques soft63 de réversibilité fonctionnelle des espaces dans une volonté

59 Christian Dessouroux. La

diversité des processus de privatisation de l’espace », Belgeo [En ligne], 1 | 2003, mis en ligne le 01 2003, consulté le 10 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ belgeo/15293 ; DOI : https://doi.org/10.4000/belgeo.15293 (consulté le 02 août 2021) 60 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 61 ibidem 62 ibidem 63 Pradel, Benjamin. Mettre en scène et mettre en intrigue : un urbanisme festif des espaces publics», Géocarrefour [En ligne],Vol. 82/3, 2007, mis en ligne le 01 octobre 2010. URL : http://geocarrefour.revues.org/2177 (6 mai 2021) public dans les villes européennes avril

50

51

-

de stimulation ponctuelle de la vie sociale, il suscite le réinvestissement collectif d’espaces publics peu fréquentés et permet une rénovation des logements et la dynamisation du tissu commercial ; les espaces publics devenant des élément essentiels du paysage urbain, il harmonise les espaces urbains disparates, préserve la cohésion sociale, offre des lieux de rassemblement et soutient l’animation urbaine.

Ce qui amène l’urbaniste Jean-Pierre Charbonneau à conseiller de « penser l’aménagement des espaces publics pour rendre possible leur envahissement ». Les événements festifs, en tant que facteurs d’intensification de densité humaine, entrent naturellement dans cette dynamique. « Dans « Plaisirs d’Hiver », il y a une volonté politique affichée de conquête de quartiers un peu oubliés. L’acte festif suscite ainsi le réinvestissement collectif d’espaces publics peu fréquentés au quotidien et s’articule à une politique de rénovation des logements et de dynamisation du tissu commercial. »64 « Les espaces publics sont désormais reconnus comme élément essentiel du paysage urbain. Ils […] sont pourvus d’une fonction : celle de donner une certaine unité et identité à la ville, de produire une cohérence visuelle et fonctionnelle entre les différentes structures urbaines et de procurer à la ville une scène à l’épanouissement collectif. En substance, l’espace public […] inviterait à recréer la ville : harmoniser les fragments urbains disparates et cloisonnés, rétablir ou préserver la cohésion sociale, offrir des lieux de rassemblement et soutenir l’animation urbaine ». 65 Ainsi la Région trouve une réelle opportunité de travailler avec les espaces publics afin de prévoir une redynamisation de la ville grâce à une identité collective que l’espace pourra offrir.

64 Olivier Marette, coordinateur au Bureau des Grands Événements de Bruxelles, entretien réalisé in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_ rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 65« Avis de la commission Régional de Développement 21/11/2017 » : http://crdgoc.be/sites/default/files/2021-01/17063-1960AD9.pdf(consulté le 02 août 2021)

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L’architecture éphémère dans la production de l’urbanisme métropolitain « L’architecture éphémère a représenté pendant des siècles une part importante de l’activité artistique.

Depuis l’antiquité, des décors de théâtre ou de fêtes sont réalisés pour une courte durée à partir de matériaux périssables en vue d’une représentation bien spécifique. Dans ce cas, l’architecture éphémère est logiquement liée à celle d’un événement exceptionnel mais provisoire. Si depuis les années 30, les architectes ont pensé et construit de nombreux projets d’habitats temporaires, c’est dans les années 1960 que se développe une architecture expérimentale prenant en compte l’aspiration de toute une génération à de nouveaux modes de vie. En rupture avec les préceptes du modernisme et avec l’idée d’une architecture fixe et pérenne, certains architectes abordent le projet, non plus sous l’angle de l’objet construit, mais sous l’angle d’un champ d’expériences possibles remettant en cause le conformisme de l’architecture et de ses usages. » 66

Bâtir la ville grâce aux événements festifs « La centralité urbaine repose autant sur une identité géographique, patrimoniale, et polyfonctionnelle que sur l’affluence des publics, l’intensité de la vie sociale, les potentialités d’interactions et l’animation.»67 Il s’agira alors de démontrer comment l’événement permet alors de renforcer l’attractivité des villes en augmentant l’usage collectif des lieux publics. « Or, si l’implantation de fonctions par des projets de renouvellement de certains quartiers est un objectif aménageur pour augmenter la centralité urbaine, elle se fait en articulation avec la vie sociale dans les espaces publics qui peut être stimulée, du moins temporairement, par l’événement. Sur le long terme, la croissance des villes reposera sur l’articulation entre la valorisation médiatique et symbolique de l’urbanité des territoires avec leurs fonctions, leurs infrastructures 66 ARCHITECTURE ÉVÉNEMENT/ ARCHITECTURE ÉPHÉMÈRE, DANS LA COLLECTION DU FRAC CENTRE : https://www.frac-centre.fr/upload/document/pedagogique/2009/FILE_4e146d78168e9_ peda_10_thema_evenement.pdf/peda_10_thema_evenement.pdf (consulté le 02 août 2021) 67 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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et leurs taux d’emploi. »68et cela permettrait « dans une société qui impose des rythmes de vie urbains de plus en plus denses, désynchronisés »et où « les temps de pause accordés au commun se font rares »69,de créer un moment singulier et d’échange grâce aux dynamiques festives. Mais est-ce que ces rythmes festifs en corrélation avec l’intervention de l’urbanisme temporaire pourraient aider à repenser les espaces publics ?

Les terrains : plages urbaines estivales, foires de Noël hivernales, parcs : des terrains à réhabiliter

Prenons comme exemple les plages urbaines, les marchés de Noël ou encore les parcs urbains.

Les Plaisirs d’Hiver ont été mis en place dans le cadre d’une stratégie ludique pour la constitution d’une offre festive avec des actions de cohésion et des éléments de valorisation touristique. Ils fixent un rendez-vous collectif dans un centre historique. Cet événement donnera lieu ultérieurement à Bruxellesles-Bains en août 2003, par la création d’une plage urbaine estivale le long du canal. Les deux événements adoptent l’idée d’identité temporelle liée aux saisons et s’implantent dans des sites historiques forts bénéficiant d’une politique d’aménagement et de réhabilitation de quartiers. Ils donneront lieu au fil du temps à un « patchwork » d’aménagements.

Ces deux événements participent à la production d’urbanisme, de valeur sociale et d’économie.

Dans ce chapitre, nous étudierons l’élaboration de centralité, de rendez-vous collectifs, qui participent à la création d’un urbanisme temporaire basé sur de nouvelles pratiques d’aménagement métropolitain. « On assisterait à l’émergence programmée d’un « turn-over » des espaces attractifs induit par leur nature éphémère. Ces polarités seraient le résultat d’une dialectique fondatrice construisant de nouveaux modes de « faire la ville » entre gestion et appropriation des lieux par le citadin et agencement et signification des lieux par les autorités urbaines.»70 68 ibidem 69 « Quelle place pour la fête dans nos ville »https://lumieresdelaville.net/placefete-nos-villes/ (consulté le 02 août 2021) 70 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Uni-

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Enjeux des rendez-vous collectifs

De l’animation publique aux rythmes sociaux

Depuis les années 70, la qualité de vie dans les villes est une préoccupation à laquelle les autorités répondent par des actions de cohésion sociale. La routine et l’économie constituent alors un obstacle au progrès.

Les efforts doivent désormais porter sur un « homme nouveau qui conduit librement sa vie en rejetant la résistance au changement. »71 C’est en 1988, que Bruxelles est devenue la Région de Bruxelles-Capitale. Elle acquiert alors sa propre politique de développement. En 1995, face à un exode rural et à une perte importante d’identité des quartiers, la Région Bruxelles-Capitale mesure l’importance de travailler sur un nouveau processus d’urbanisation.

Les politiques d’aménagement en lien avec le Plan Régional d’Aménagement (PRD) de 2002 considèrent désormais que les événements festifs servent de « catalyseur » culturel72. « Associer davantage les événements touristiques et culturels avec le potentiel commercial permettrait de travailler sur l’image de la ville, sur l’animation et l’embellissement. Le Plan de Développement International (PDI) de 2007 insiste sur le développement culturel et la production d’événements festifs. »73

Les

événements festifs créent de la cohésion

sociale

Les événements festifs « sont des projets politiques ayant pour objectif de réinjecter du lien social dans la ville »74. Les événements festifs ont pour but de créer des lieux « de partage et d’émotion »75. Grâce à cela ils offrent la possibilité de créer des liens sociologiques entre les habitants de la ville et de partager alors une identité collective. Ainsi « dans l’idéologie actuelle, la ville se substitue à la nation comme terrain privilégié d’exercice de la démocratie et l’urbanité devient un versité

Paris-Est, 2010, Thèse. :

pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/

filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf

(6 mai 2021) 71 ibidem 72 « Avis de la commission Régional de Développement 21/11/2017 » : http://crd-goc. be/sites/default/files/2021-01/17063-1960AD9.pdf(consulté le 02 août 2021) 73 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 74 ibidem 75 ibidem

55

corollaire de la citoyenneté. Le discours des politiques urbaines actuelles est articulé autour des notions de « vivre ensemble » et de « faire société.»76 Le « vivre ensemble » et « la vie locale » deviennent un gage d’attractivité dans la métropole. La médiatisation de ces événements permet d’étendre le champ d’attractivité. Les événements festifs contribuent dès lors à créer une certaine urbanité en pensant de nouveaux liens sociaux et symboliques.

Mais les événements festifs doivent principalement être déterminés par la vie sociale et locale au risque d’entrainer la désaffectation de la population. Si ces conditions sont remplies et que la population prend goût à l’événement, il deviendra alors un « ambassadeur » de l’image de la ville.

Pour finir, si les politiques urbaines, en collaboration avec les événements festifs, parviennent à « synchroniser avec bonheur des temporalités actuellement abruptement séparées, ménagent les voiries, les parcs et les places en fonction de leurs usages aux différentes heures du jour et de la nuit [...], elles auront les honneurs et la gloire. »77 Les événements festifs deviennent un levier pour l’attractivité métropolitaine car s’ils sont bien appropriés, ils renvoient une image du vivre ensemble et valorisent l’image de la ville dans le réseau mondial. Par exemple : Bruxelles-les-Bains, Plaisirs d’Hiver ou encore le Brussels Summer Festival, le Brussels Jazz Festival, la Fête de L’iris, etc., ont permis de transformer l’image de Bruxelles de la cité administrative à la ville européenne rayonnante (Bright Brussels). La validation de l’événement par la population bruxelloise constitue une caution indispensable pour attirer d’autres populations. « On en entend parler en France, en Angleterre, en Hollande et grâce au relais des tour-opérateurs, cet événement a une influence sur le tourisme en provenance des États-Unis, d’Allemagne et de Suisse ! »78

76 ibidem 77 ibidem 78 « De mauvaises langues nous avaient prédit un échec. Or, c’est Bruxelles dans toute sa grandeur qui se déploie ici ! » La Tribune de Bruxelles, n°153, 15/12/2005 in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/ index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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Une

approche de l ’ attractivité urbaine par le

concept de centralité sociale

La centralité est au cœur de toute animation, là où sont les gens. Les événements festifs créent des centralités et provoquent la rencontre des publics dans les espaces qui les accueillent. La population reçoit une vision différente du lieu modifiant de facto les éléments de l’attractivité urbaine.

L’adage populaire veut que « le monde attire le monde ». Depuis sa création en 2004, Plaisirs d’Hiver est passé de 500.000 à 2.500.000 visiteurs en 2008 et 3.000.000 visiteurs en 2019. Bruxelles-les-bains quant à lui attire en 2011 entre 150.000 et 200.000 visiteurs.

En 2013 et 2014 il en a attiré près du double.79 Comme le dit Benjamin Pradel « L’essence de la ville moderne repose sur l’animation et l’interaction de ses milieux urbains et son enjeu est d’attirer des habitants, des classes créatives, des navetteurs et des touristes.

La médiatisation et la diffusion des événements festifs doit contribuer tout autant à l’adhésion de sa population locale qu’à celle des allochtones. Dans ce cas la population présente à un moment donné en ville produit les territoires et les richesses. On peut alors parler de concept « d’économie présentielle » qui actualise une nouvelle facette dans l’organisation de l’économie urbaine. »80. En effet, les commerces bordant de près ou de loin le parcours des Plaisirs d’Hiver voient une augmentation de 20 à 30% de leur chiffre d’affaire81.

Grâce au Tour de France et au festival Tomorrowland en juillet 2019, Le tourisme à Bruxelles avait atteint un taux d’occupation de 78,3% pour les hôtels tandis qu’en 2018 ce taux était estimé à 76%. Il y a dix ans le taux plafonnait à 57% pour la ville de Bruxelles.82 « Le grand atout de Bruxelles, c’est bien sûr que nous sommes géographiquement très bien situés, à moins de deux heures de train de Paris, Londres, Cologne et Amsterdam. C’est un avantage énorme. Un autre avantage est le fait que nous ne nous adressons pas qu’à un seul type de tourisme. Il n’y a pas que du 79 « Bruxelles-les-Bains a attiré 400 000 visiteurs en un mois » : https://www.rtl.be/ info/video/454053.aspx (consutlé le 02 août 2021) 80 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 81« Ville de Bruxelles, Plan Communal de Développement, Bilan 2000-2006 » : https://www.bruxelles.be/sites/default/files/bxl/Urbanisme%20et%20logement/ Plan%20Communal%20de%20D%C3%A9veloppement%20-%20Bilan%202000-2006. pdf (consulté le 15 mai 2021) 82 « Les hôtels bruxellois ont atteint un taux d’occupation record en juillet » : https://www.lesoir.be/239729/article/2019-08-01/les-hotels-bruxellois-ont-atteint-untaux-doccupation-record-en-juillet (consutlé le 10 juillet 2021)

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patrimoine comme à Rome, il y a une offre variée à Bruxelles »83 estime M. Roppe.

L’espace est rendu plus attractif via une « centralité de mise en scène » c’est-à-dire : une thématique, des ambiances, l’aménagement du lieu ou les symboles84.

Les plages urbaines avec le sable et leurs cabanons pour Bruxelles-les-Bains ou encore les chalets et les sapins à Plaisirs d’Hiver participent à la création de ces espaces thématiques. Les festivals avec l’ambiance musicale colorée et festive en sont un autre exemple.

Cependant la « mise en scène » des événements festifs peut être freiné par la taille de l’espace public mis à disposition. En effet, Les événement festifs reposent sur la capacité d’un lieu à accueillir.

Pour les politiques urbaines, les espaces ouverts sont primordiaux mais deux questions se posent toutefois : faut-il créer des aménagement pérennes (bancs, végétations, etc.) permettant une occupation ponctuelle pour des usages collectifs mais pouvant constituer une entrave aux rendez-vous collectifs permanents ou privilégier un aménagement temporaire (aménagement amovible) qui organise l’envahissement tout en laissant l’espace vierge pour les rendez-vous collectifs. « L’urbanisme temporaire et réversible des espaces publics représente l’aspect le plus pragmatique du processus de spatialisation du temps et de la production de rendez-vous collectifs »85.

83 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. :pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/ filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 84 BOURDIN, Alain. Anatomie des nouvelles centralités in. Centralité dans la ville en mutation. Quelles perspectives d’action pour les pouvoirs publics ? Lyon : CERTU,2003, pp. 76-89 85 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/ filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

58

Fig44 Place Flagey - Plots

pour les attaches des chapiteaux

A Bruxelles, plusieurs places sont dotées en permanence d’aménagements spéciaux permettant d’accueillir des rendez-vous collectifs. La Place Flagey, par exemple, est munie de zones électrifiées à haut voltage permettant d’accueillir divers grands événements. On peut également y trouver des modules d’accroches intégrés dans le sol pour les chapiteaux de cirque. La Place du Châtelain est équipée de boitiers électriques de haut voltage rétractables dans le sol.

59

Entre

l ’ acte aménageur et l ’ acte festif

stimuler le social via l ’ urbanisme temporaire

:

Dans un nouveau processus de métropolisation dans l’action publique urbanistique, des nouveaux enjeux d’attractivité apparaissent et les modes de vie changent la manière de pratiquer la ville.

L’espace n’est plus pensé sous l’angle évolutif de l’aménagement des projets urbains. La ville s’engage sur une planification plus éphémère qui n’est plus basée sur un « parti-pris » tiré d’une « anticipation des conduites sociales mais l’aménagement doit intégrer la mutabilité de l’espace urbain. »86. « Les centres-villes sont déjà construits à 80% et ne doivent plus être pensés d’un point de vue quantitatif mais bien d’un point de vue qualitatif en fonction de la manière de vivre » 87. Dans ce cas, produire ne suffit plus, il faut stimuler la vie sociale. Les rendezvous collectifs qui peuvent être une solution en tant qu’aménageur temporaire permettraient de tester et de produire par petites couches. Cela produirait une « acuponcture urbaine ». Les événements festifs sont capables de répondre un usage diversifié de la ville.

Périodicité, réversibilité, souplesse et évolutif sont les maîtres-mots des événements festifs. La périodicité renvoie un retour régulier de l’expérience qui permet à l’événement de s’adapter plus facilement. La réversibilité est un gage de conservation des usages dans l’espace par la population. Les événements s’adaptent et évoluent facilement face à une population ou un urbanisme en transition. Le festival Couleur Café a dû déménager trois fois depuis sa création (Hall de Schaerbeek, Tour & Taxis, Plateau du Heysel, CityGate). Pourtant le festival a tenu bon à chaque fois et s’est adapté aux différentes situations auxquelles il a été confronté.

86 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. :pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/ filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 87 ibidem

60

Rythmer les espaces publics par des événements festifs : un mode d ’ aménagement urbain ? « La logique d’aménagement actuelle se trouve inversée par rapport à celle des années 60» : le tissu bâti s’insère à partir des vides (ou espaces ouverts) qui forment la structure de la ville après des années où les espaces vides n’étaient conçus qu’à posteriori, comme absence de bâti, c’est-à-dire comme espace résiduel dénué de sens et de capacités structurantes pour le territoire urbain »88.

Selon François Ascher, « L›urbanisme doit être capable de jouer avec les événements et avec « l›être-ensemble » pour donner du sens aux lieux. »89 L’urbanisme temporaire des événements festifs commence à être pris en considération face à l’urbanisme traditionnel.

L’action publique urbanistique doit produire des espaces publics pérennes qui permettent d’accueillir des rassemblements en travaillant avec d’autres acteurs événementiels pour produire des rassemblements par la spatialisation du temps.

L’espace public devient un lieu de déploiement pour les rendez-vous collectifs. Il permet alors le rendezvous collectif grâce à la médiatisation du temps et organisation et l’articulation avec l’espace architecturé.

L’événement dans son milieu peut être de courte ou de longue durée car il est réversible mais redondant.

L’événement aménage l’espace grâce à la spécialisation temporelle. Le principe de coexistence des fonctions a donné lieu par exemple aux zones apaisées. Depuis le 1er septembre 2020, plusieurs zones de rencontre ont été définies dans le Pentagone où la vitesse maximale est limitée à 20km/h donnant priorité au piéton. Ces zones de rencontre sont reliées par de axes où le 30km/h est la norme. Sur la chaussée de Bloondael qui borde le rond-point du cimetière d’Ixelles, un nouvel aménagement a été réalisé dans le cadre des mesures faisant suite au COVID-19. La rue à double sens a été transformée en zone apaisée pour accueillir les nouvelles terrasses des cafés et restaurants qui longent la route. Les dispositifs mis en place sont éphémères mais apportent une nouvelle dynamique au quartier.

Cette modification a déjà pu voir le jour des années auparavant grâce aux dispositifs de la Grande Braderie d’Ixelles qui investit l’entièreté de la rue pendant trois 88 ibidem 89 Ascher, François.

Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) in

et urbanité événementielle

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jours avec des brocanteurs, des ambulants et des forains. Les rendez-vous collectifs fournissent une spécialisation temporelle : alternance des fonctions et des usages des lieux urbain. L’apparition et la disparition d’aménagements urbains est une stratégie de marketing urbain qu’on pourrait appeler urbanisme soft : temporaire et orienté sur les usages et non sur l’implantation planifiée, pérenne et irréversible.

On peut dès lors concevoir une généralisation des événements festifs en vue de produire des espaces collectifs. On a vu dans ce chapitre les intérêts de l’urbanisation temporaire pour créer de la cohésion sociale, de la mixité, un étalement des espaces urbains, et pour produire des espaces attractifs afin de réhabiliter ou de redynamiser certains quartiers de la ville à travers le schéma directeur. Les pouvoirs publics urbains pourraenit-ils alors concevoir une telle urbanisation plutôt qu’un urbanisme fonctionnaliste au plan masse figé dans le temps ?

Le chapitre suivant examinera la façon utilisée par l’urbanisme temporaire, à travers les événements festifs, pour produire des espaces attractifs. Une analyse des techniques utilisées pour créer de la mise en scène et des rupture dans la ville. Cela afin de produire de nouvelles attractivités collectives au sein des quartiers.

62

63

Fig48 Quai

des

Péniches

Fig47 Quai

des

Péniches - Bruxelles-les-Bains

Fig46 Place

aux

auxx

Marché

Marché

du

du

Fig45 Place

Poisson - Plaisir d’Hiver

Poissons

CHAPITRE V : De

l’urbanisme

temporaire aux événements festifs : du

savoir-faire

administratif,

technique et organisationnel L’urbanisme temporaire, en utilisant les caractéristiques de certains lieux, renforce l’idée d’un espace à signaler pour un lieu de rencontre. La forme de la ville joue un rôle dans la production des événements festifs car il existe « des dispositions physiques, sensibles et symboliques d’un espace qui peut se prêter plus que d’autres à la mise en scène et au marquage ludique (...) souvent de courte durée. »90 L’urbanisme temporaire renforce les effets de seuil et de frontière pour isoler un espace et le signaler grâce aux caractéristiques morphologiques de la ville. Dans ce chapitre nous allons voir comment procèdent les événements festifs.

L’instrumentalisation du rassemblement dans la production de l’acte urbanistique Les rendez-vous collectifs sont utilisés pour stimuler l’urbanité et pour devenir des pôles attractifs : · l’événement stimule la réhabilitation des lieux urbains ; · l’urbanisme temporaire est un outil de l’animation de certain lieux ; · ils permettent de distribuer l’attractivité événementielle sur les lieux porteurs d’enjeux de réhabilitation.

Par exemple la Place du Marché aux Poissons doit être considérée comme l’axe d’extension du centre-ville de Bruxelles vers le canal. Elle constitue donc l’emplacement idéal pour créer de nouvelles cohésions sociales afin de redynamiser le quartier.

Quant à lui, le plateau du Heysel doit accueillir le 90 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. :pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/ filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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nouveau projet NEO qui devrait accueillir d’ici la fin 2030 une multitude de nouveaux logements ainsi que des nouveaux complexes de congrès. Depuis 2017, le plateau du Heysel a ouvert ses portes au festival Couleur Café et à plusieurs événements musicaux en plein-air 91 en face à l’Atomium. Récemment la Région, en collaboration avec des labels musicaux, a lancé le festival Aréna 5 qui se déroulera du 22 juillet au 22 septembre 2021et sera capable d’accueillir 7500 personnes par jour. La fréquentation des événements permet de faire connaitre des lieux délaissés et de les valoriser en les rattachant à des images de festivité urbaine. Il s’agit ici de réaffirmer politiquement les lieux de centralité comme espace de rencontre, sans négliger la rénovation des fonctions centrales. « Le renouvellement des fonctions centrales des villes passe par la capacité des politiques à lier les projets urbains avec l’image de l’urbanité ». De la même manière, le ministre bruxellois en charge des travaux publics, Pascal Smet, évoque la renaissance annoncée du quartier où se déroule Bruxelles-les-Bains : « Toute la zone du canal entre Tour et Taxis jusqu’à la porte de Ninove va subir un lifting important et profiter d’une redynamisation. Ce projet fait partie d’une vision de la ville qui valorise le canal comme élément structurant et qui met enfin en valeur la présence de l’eau à Bruxelles.»92

L’attractivité des événementiels festifs Il convient donc de démontrer que l’événement produit un effet attractif pour augmenter la fréquentation des espaces. L’attractivité de l’événement est réelle lorsqu’elle fait converger des flux de rassemblement sur un ou plusieurs lieux.

Plaisirs d’Hiver, Bruxelles-les-Bains Brussels Summer Festival

et

L’animation événementielle engendre de nouvelles habitudes d’usage des habitants, découvrant des lieux pour redynamiser la ville. Plaisirs d’Hiver a été mis en 91Le

plateau du

Heysel

accueille déjà beaucoup d’événements mais ceux-ci sont organi-

Palais.

92 Communiqué de presse Pascal Smet 24/05/07 in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel. archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) sés principalement en intérieur dans le complexe des

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place pour produire de l’attractivité dans un espace où il n’y a pas beaucoup de monde à cette période. « Il y a vraiment une mission de dynamisation du tourisme sur Bruxelles qui n’était pas une destination d’hiver. [...] Après il est clair que l’on ne travaille pas pour les touristes exclusivement, on travaille au niveau local et national »93.Par exemple la signalétique lumineuse des Plaisirs d’Hiver oriente les le public vers les commerces du centre et les bâtiments historiques du centre-ville.

Bruxelles-les-Bains s’adresse quant à lui à un public plus local. Les Bruxellois représentent la grande majorité des visiteurs. « Bruxelles-les-Bains c’est un événement de ville qui a pour but de donner de l’animation à la ville et dans un second temps augmenter le potentiel touristique »94 confie l’échevin au tourisme, Philippe Close.

Hello Summer a pour ambition de renforcer l’attractivité de parcs et d’espaces oubliés au profit de la culture qui a été très fortement impactée pendant la période COVID. Il y a aussi une volonté de redynamisation des quartiers via des aménagements sportifs dans les parcs. Par exemple, au bois de la Cambre, un nouveau skate-park a été créé à un endroit où il n’y avait plus d’activité. Mais la volonté première de Hello Summer est de pouvoir faire profiter les différentes populations de Bruxelles à plusieurs endroits et non à un seul endroit comme son prédécesseur Bruxellesles-Bains. Disperser les événements plutôt que de réunir tout en un seul point et élargir de ce fait l’action de redynamisation.

L’objectif du Brussels Summer Festival est quant à lui de faire du quartier de la place Royale une vitrine événementielle. Il s’inscrit dans l’objectif de transformer le quartier du Mont des Arts en un quartier monofonctionnel conçu comme une vitrine à destination des touristes et visiteurs.95

93 O. Marette chargé de mission BGE sur Bruxelles-les-Bains et Plaisirs d’Hiver. in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_ rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 94 P. Close in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 95 « La ville de Bruxelles veut-elle désertifier le pentagone ? » : https://www. arau.org/content/uploads/2009/09/LA-VILLE-DE-BRUXELLES-07-09-2009.pdf (consulté le 09 aout (2021)

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Du court terme de l’urbanisme temporaire au moyen terme de la transformation urbaine : La technique au rendez-vous On peut alors dire que l’urbanisme temporaire, via l’augmentation des usages et de la performance de l’espace, produit des effets favorables à la production d’un urbanisme plus pérenne. En anticipant, médiatisant et en accompagnant les projets urbains, l’urbanisme temporaire devient le fil conducteur de la réhabilitation et de la revalorisation de certains quartiers. Il deviendrait alors un enjeu « politique produisant une image valorisante du lieu »96. Dans ce sens, l’urbanisme temporaire produit de « nouveaux usages »97 et des nouvelles « représentations des lieux. »98 Les événements influencent donc le point de vue sur les cartes mentales de la ville et deviennent utiles dans la préfiguration des orientations urbanistiques plus lourdes. Par exemple « A Bruxelles, les événements n’ont de sens que s’ils réhabilitent certains lieux » affirme l’échevin du tourisme99.

Préfigurer la réhabilitation d’un quartier Préfigurer la réhabilitation redonne alors une nouvelle image aux yeux de la population. En effet, la création de Bruxelles-les-Bains a permis au Canal d’acquérir une nouvelle image. Longtemps été mis à l’écart du centreville de Bruxelles, le Canal a, grâce à l’événement, été remis en valeur à travers le paysage fluvial. Cela a donné une nouvelle dynamique au quartier et de ce fait a accéléré le réinvestissement du lieu. L’événement, via les diverses activités culturelles et économiques, a finalement redonné un rôle identitaire du lieu dans la ville.

L’événement via l’inventivité de l’urbanisme temporaire et en produisant des activités périodiques renforce les habitudes d’usages. « Bruxelles-les-Bains a permis de faire perdurer la réflexion urbanistique dans le temps 96 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_ collectifs.pdf (6 mai 2021) 97 ibidem 98 Ibidem 99 P.Close in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_ collectifs.pdf (6 mai 2021)

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et d’incrémenter durablement différentes phases des différents projets portés par différents acteurs dans le moyen et long terme d’une revalorisation globale d’une large zone urbaine. »100 Les politiques urbaines envisagent alors par la stimulation des usages de l’espace à court terme de créer des centralités qui, à long terme, impacteront la mixité sociale et touristique. « Le sable de Bruxelles-les-Bains est devenu le ciment de ses quartiers.»101

Amplifier l’usage grâce à la médiatisation

Nous avons vu dans les chapitres précédents que l’urbanisme temporaire constitue un moyen de valorisation des espaces de plus en plus utilisé par les politiques urbaines. La médiatisation des événements devient alors un atout majeur dans la réhabilitation ou la redynamisation du quartier. En effet elle permet de renvoyer une image de la revalorisation du quartier à une plus grande échelle et, de ce fait, de toucher une plus grande population qui à son tour redynamisera le quartier créant ainsi une nouvelle urbanité.

L’urbanisme temporaire médiatise et amplifie l’usage d’équipements fonctionnels, du réaménagement de l’espace public et du programme urbain. L’urbanisme temporaire permet l’appropriation d’espaces publics encore peu connus « A Bruxelles, L’événementiel est un levier de promotion de réalisations architecturales et fonctionnelles qui sont utilisées à la faveur d’une intégration de l’organisation festive de la ville. »102 .

100 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 101 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 102 éditorial du dossier de Presse Bruxelles-les-Bains 2009 in Pradel, Benjamin.

Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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Accompagner et orienter en amont L’urbanisme temporaire étant une action résiliente et adaptaive, elle permet aux politiques urbaines d’accompagner mais aussi de diriger en amont les événements éphémères en fonction de la réhabilitation qu’ils doivent produire.

Accompagner la rénovation d’un quartier central de B ruxelles : les P laisirs d ’H iver , un accélérateur d ’ embourgeoisement ?

L’histoire récente de la ville de Bruxelles a contribué au mauvais état du logement ancien contribuant à la migration des classes aisées vers les espaces résidentiels de périphérie. Le quartier historique de Bruxelles fait actuellement l’objet de réinvestissements et d’un processus d’embourgeoisement103 par les populations aisées qui est accompagné et accéléré par les Plaisirs d’Hiver. En effet l’événement avait pour but d’amplifier l’usage du quartier en période hivernal afin d’attirer la population de la Grand-Place en dehors de son périmètre. « S’il s’agit d’attirer de nouveaux résidents, les programmes porteront davantage sur la requalification des espaces publics, l’animation des quartiers commerçants, la mise en valeur du patrimoine architectural, la mise en tourisme de sites urbains, l’organisation d’événements. »104 Avec plus de 3 millions de visiteurs par année, les Plaisirs d’Hiver ont pris le pas sur la ville. Il ne s’adapte plus à la ville mais il cherche à adapter la ville. Le processus de pérennisation se met alors en marche et produit alors un embourgeoisement du quartier.

L’urbanisme temporaire est un fonctionnalisme dit soft.

A court terme, il permet d’anticiper, d’accompagner, d’amplifier et de valoriser les espaces urbains, répondant aux enjeux de réhabilitation à long terme. En créant

103 Christian Dessouroux, Mathieu Van Criekingen et Jean-Michel Decroly. Embellissement sous surveillance : une géographie des politiques de réaménagement des espaces publics au centre de Bruxelles. Belgeo : http://journals.openedition.org/belgeo/7946 (6 mai 2021) 104 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/ Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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des aménagements temporaires et symboliques, l’événement redynamise le quartier d’un point de vue de la mixité sociale et économique du tissu urbain mais il met également le potentiel de l’espace public en valeur. Grâce à la médiatisation, les événements éphémères amplifient l’image et l’identité du lieu afin de redonner une certaine attractivité à celui-ci. Dans ce contexte, la capacité de l’urbanisme éphémère à être résilient lui confère un avantage par rapport à un urbanisme d’aménagement permanent. Il doit laisser la réflexion sur d’autres fonctionnalités urbaines « au risque de nier ce qui a permis par le passé de préserver les potentialités de réinvestissement alternatif des lieux »105 Les événements festifs ne participent pas seulement à l’urbanisme temporaire, ils prennent également appui et renforcent la morphologie du bâti de la ville.

La mise en scène des événements festifs tire profit des fonctionnalités de l’urbanisme temporaire tout en mettant en valeur les symboles de la ville.

La

verticalité mise en valeur pour donner un

effet de rupture avec la ville

Via les installations mises en place, l’urbanisme temporaire produit un espace-temps dans la ville.

Dans un même temps, la morphologie du bâti crée un effet de rupture. À Bruxelles-les-Bains, la verticalité du bâtiment Kanal produit un effet de frontière par ses hautes façades. Ce qui permet d’amplifier l’ouverture sur le canal et de percevoir une réelle rupture avec la ville automobile située en arrière-plan créant ainsi la mise en scène d’une plage urbaine. « Entrer et sortir de ces espaces, c’est entrer et sortir symboliquement d’un temps institutionnalisé. »106

105 ibidem 106 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

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71

Fig54 Photo aérienne - Place des Palais -Bruxelles Sum-

Fig53 Place

des

des

Péniche

Kanal

Fig52 Quai

le long du bâtiment

Palais - Entrée Brussels

Fig51 Entrée Quai

des

des

Fig50 Quai

Péniches

Péniches - Bruxelles-les-bains

Fig49 Quai

des

Péniches - Bruxelles-les-Bains

De

la morphologie urbaine et ses atouts pour

mettre la ville en abîme

En évitant la circulation automobile et en ajoutant des végétaux ou de aménités temporaires, on modifie la réalité urbaine pour les visiteurs et on isole ainsi le lieu de l’événement. Ajouter des panneaux colorés, des porches temporaires donne une impression de rupture spatio-temporelle.

L’isolement de Bruxelles-les-Bains est dû à la verticalité du bâti Kanal. L’effet de rupture est renforcé par les porches d’entrée temporaires. Des banderoles aux couleurs de l’événement signalent l’entrée aux visiteurs. L’effet de rupture est encore plus marqué en traversant la place Sainctelette avec sa forte circulation automobile qui, une fois passé, crée une seconde rupture de calme. A l’intérieur, la vue est dégagée sur le bassin et l’alignement de hautes façades industrielles longe la promenade, isolée ainsi de la ville.

Au Brussels Summer Festival, la même approche est mise en œuvre. Implanté sur la Place des Palais, la Place du Parc et le Mont des arts, un porche d’entrée aux couleurs de l’événement est installé à chaque entrée de place. La scène principale s’inscrit alors dans une verticalité avec les bâtiments aux alentours et crée une nouvelle unité spatio-temporelle.

De la lumière et de la couleur pour exhausser un espace - temps Lumière et couleur pour définir un espace-temps. La mise en lumière est un outil permettant de produire le signe d’un urbanisme temporaire : donner du relief à l’événement ( arches lumineux, couleur en fonction de l’événement, guidage des événements et cheminements) . Les jeux de lumière permettent aux visiteurs de faire disparaitre les espaces privatifs et embellit les contrastes du bâti.

A Plaisirs d’Hiver, plusieurs techniques d’éclairage sont utilisées pour signaler le parcours et les passages à prendre dans le tissu urbain. Les lumières utilisées i rappellent souvent les soirs de Noël. Les lumières permettent aussi de mettre en spectacle les bâtiments du centre historique, classés au patrimoine mondial. Durant l’événement, des artistes mettent en mouvement l’église Sainte-Catherine grâce à la 72

73

Fig57 Palais

de

Charles

de

Lorraine - Bright Brussels Festival

Fig56 Eglise Saint Jean Baptiste Bright Brussels Festival

au

Béguinage -

Fig55 Grand Place - Bright Brussels Festival

technique du mapping vidéo.107 À Plaisirs d’Hiver, un traitement lumineux est mis en place pour crée une ambiance mais aussi pour diriger les visiteurs à travers l’espace. Le directeur du BME explique que le volet illumination a comme finalité « de faire sortir les gens de la place de la Bourse et de la Grand-Place et de leur dire : allez jusqu’au bout. Aujourd’hui le message est passé, les gens se déplacent d’un bout à l’autre mais, pour nous, c’était très important de créer un trait d’union lumineux, visible, fléché, balisé entre les deux pôles.»108 Le Bright Brussels est conçu de la même manière.

L’événement visant à mettre en valeur et faire redécouvrir le patrimoine architectural de la vielle ville. Le parcours est dicté par les constructions éphémères des artistes permettant une promenade claire.

La redéfinition des mobilités quotidiennes : de la place à la rue

La définition des mobilités quotidienne prend un changement au passage des événements festifs. En effet l’urbanisme permet de modifier les modes de mobilité et d’appréhension de l’espace public une fois colonisé par la population. Les types de mobilité, les sens et les vitesses s’adaptent alors à l’urbanisme temporaire mis en place. Les nouveaux usages créés par l’urbanisme temporaire modifient l’image et les habitudes quotidiennes qu’ont les habitants. Le terme « d’urbanisme soft » s’applique ne fois encore à ce type d’aménagement car, une fois l’événement fini, la vie reprend son quotidien. « Tout espace allongé entre des bâtiments n’est pas une rue, comme tout vide, dit Camillo Sitte, n’est pas une place. Tant qu’il n’a pas été saisi en tant que forme autonome, il y a difficulté à saisir un objet. »109 Sur l’espace de Plaisirs d’Hiver, la Place du Marché au Poisson explique Benjamin Pradel, « devient la

107 Le mapping vidéo, également appelé projection architecturale, fresque lumineuse1,2 ou fresque vidéo3 (en anglais Projection mapping, video mapping ou spatial augmented reality)4, est une technologie multimédia permettant de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes, de recréer des images de grande taille sur des structures en relief, tels des monuments, ou de recréer des univers à 360° : « Mapping Vidéo » :https://fr.wikipedia.org/wiki/Mapping_vid%C3%A9o (consulté le 05 août 2021) 108 Directeur du BGE in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/ file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 109 GOURDON,Jean-Louis. La rue, essai sur l’économie de la forme urbaine, Paris : Éd. de l’Aube, coll. Monde en cours,2001, p-39.

74

75

Fig62 Mont

Fig61 Mont

des

des

Arts - Brussels Summer Festival

Atrs

Fig70 Place

Fig60 Place

des

des

Palais - Brussels Summer Festival

Palais

Fig59 Place

du

Marché

Fig58 Place Du Marché

aux

aux

Poissons Plaisir d’Hiver

Poissons

rue par l’aménagement temporaire des chalets. Une rue centrale a été créée par un double alignement de chalets, ponctué de poubelles. Les visiteurs se retrouvent contraints d’emprunter ces rues éphémères qui n’ont d’autre but que de les mettre en relation avec la fonction marchande. Néanmoins, les organisateurs ont dû articuler la rue éphémère avec les rues de la ville ordinaire pour satisfaire les commerçants bruxellois. »110 Dans les aménagements de Bruxelles-les-Bains, le processus est différent. Le canal étant un chemin de promenade, les chalets sont disposés de tel sorte qu’ils ne perturbent la marche normale des visiteurs et, contrairement aux Plaisirs d’Hiver, la rue de vient un espace de flânerie invitant à s’arrêter un temps pour profiter des activités mises à disposition.

Le Brussels Summer Festival investit chaque année la place des Palais et la Place Royale. Les boulevards habituellement remplis de circulation lente ou rapide laissent alors la place à des milliers de festivaliers et de visiteurs qui prennent possession de la route pour flâner et danser.

La

disposition

surfacique

des

fonctions

temporaires

L’urbanisme temporaire ne s’impose pas à la vile mais compose physiquement avec elle (par les surfaces disponibles, le mobilier urbain inamovible ou les végétaux). Il s’agit d’utiliser la morphologie des lieux (de la ville) pour produire du rythme et du collectif.

La verticalité du bâti est utilisée pour produire une sorte de rupture avec la ville. L’horizontalité des lieux d’événement influence quant à elle les déplacements dans la zone d’activité conférant un nouveau sens pratique à l’espace temporaire.

L’urbanisme temporaire est flexible. Il passe de « la place ou rue, loisir ou achat, arrêt ou déplacement »111.

L’urbanisme temporaire change l’image de la ville au travers même de sa morphologie. « Cet autre temps [qui] peut être le temps cyclique où s’inscrivent les figures archétypales de l’imaginaire collectif [...] Tout d’un coup on ne reconnait plus la ville d’hier. Les repères d’hier s’étant évanouis on ne reconnait pas 110 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 111 ibidem

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encore la ville d’aujourd’hui.»112 La foire du Midi investit pendant plus d’un mois tout le boulevard du Midi. Celui-ci étant dans son ensemble un espace de parking situé entre deux routes considérées comme un no-man’s land devient en peu de temps un nouveau Disneyland de la cohésion sociale.

L’utilisation d’aménités naturelles

Fig63 Tour & Taxis - Fuse

open air

- Végétation

A travers des éléments naturels, l’urbanisme temporaire crée l’idée de nature et de rupture avec la ville et produit le dépaysement. Les espaces verts renvoient à une idée de dépaysement dans la ville et créent d’autant plus une rupture avec elle. Les espaces verts impliquent souvent l’idée de repos et de flânerie. Par exemple, au cœur de Tour & Taxis, entre la Gare maritime et les Sheds, le label Fuse organise des festivals en plein-air. Le lieu est parsemé de buissons, d’oliviers et de fontaines qui marquent une rupture avec le site industriel. Hello Summer propose un programme diversifié d’activités dans les parcs de Bruxelles. Cela permet la redécouverte de certains endroits parfois oubliés par sa population. Les guinguettes de Bruxelles proposent également un programme similaire. Le dépaysement permet de se ressourcer au travers de la nature. La diminution du stress devient alors un facteur de cohésion sociale et de bien-être en ville.

112 Basualdo, Rodrigo. Le merveilleux urbain , in. École Régionale des Beaux-Arts de Rennes (coll.), La ville. De l’événementiel au permanent, Rennes : PUR, n°2, 1994, p.

65.

77

L’urbanisme temporaire l ’ urbanise traditionnel

au

service

de

« Un événement festif, s’il rompt avec le fonctionnement et la perception de la ville quotidienne, crée un signal »113. L’urbanisme temporaire, grâce à des symboles et à du matériel, transforme la morphologie urbaine pour un usage collectif. L’urbanisme temporaire accompagne alors le développement urbain traditionnel grâce à ses actions éphémères périodiques. Les événements dialoguent avec la ville héritée mais les formes organisationnelles ne prennent pas le dessus avec les formes limites. La transformation de l’espace public grâce à l’urbanisme temporaire pour accueillir un événement festif concerne les mêmes dimensions que l’urbanisme traditionnel : réorganisation des fonctions et des cheminements, mise en lumière et en couleur de la pierre, instrumentalisation de la morphologie verticale pour isoler et signifier le temps.

L’urbanisme temporaire devient un repaire temporel pour localiser un rendez-vous collectif dans la ville. « Pour les événements dans l’espace public, il faut que cela soit repris par le citoyen. Si le citoyen y adhère, c’est gagné.» 114

La

scénographie ou l ’ art de mettre en scène

le temps

« La scénographie est une manière de mettre en scène l’espace, de modifier la réalité urbaine et d’organiser le rassemblement. La ville est considérée comme une scène ouverte à organiser : espace et temps. Ainsi, mettre en scène l’espace urbain, « ce n’est surement pas l’apprêter pour un spectacle ou faire qu’il en impose, mais c’est au moins l’organiser pour un récit ou un parcours possible.»115 L’événement des Plaisirs d’Hivers est mis en lumière par une agence spécifique. Quant à Bruxelles-les113 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 114 Nadège Williames, adjointe au cabinet de l’échevin à la culture en 2003 in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) 115 Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société.

Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021)

78

Bains, l’événement est mis en scène par une entreprise privée qui se présente comme « décorateurs de l’éphémère »116 organisant les lieux selon le principe du « décor à thème ».

Au sujet du festival de la lumière, le Bright Brussels, les artistes conçoivent leur propre mise en scène.

Cependant chaque année un thème est donné et un fil conducteur est adopté pour faire adhérer les œuvres au patrimoine de la vieille ville.

Du savoirl ’ événement

faire

à

la

pérennisation

de

Le renouvellement des concepts peut attirer des nouveaux visiteurs mais les organisateurs fidéliseront plutôt les usages et les pratiques ancrés. C’est la dimension cyclique qui produira une accumulation du savoir-faire qui constituera leur domaine de compétence. En effet, à force de créer l’événement sur l’espace public, les techniques de montage deviennent des techniques acquises et garantissent alors le bon fonctionnement de l’événement. Peu à peu « une technicité se met en place, il y a des gens de plus en plus performants, de plus en plus compétents, sur des niches en plus parce que l’organisation d’un événement sur le domaine public implique des connaissances et des connexions très différentes de l’organisation d’événements lambda.»117 A partir de là, autant pour des motifs économiques qu’écologiques, les aménagements tendent à être réutilisables d’année en année sur les événements : stockage et réemploi sont les termes clés d’un urbanisme temporaire. « Le public sert presque de test.

Ce qui m’intéresse c’est qu’il est expérimental pour la ville. Avec les services de la ville on s’était dit qu’on pouvait développer certains trucs pour les parcs, pour plein d’autres choses.»118 Une fois que l’événement devient plus pérenne, des innovations techniques se mettent en places. Des aménagements plus pérennes sont conçus dans les espaces publics afin de permettre le bon déroulement de l’événement année après année.

A titre d’exmple, Electrabel a conçu un équipement électrique pour assurer les illuminations des Plaisirs d’Hiver.

116 Site Internet de l’entreprise YD, prestataire de la mise en scène de Bruxelles-lesBains : https://www.yd.be/decoration-florale-vegetale (consulté le 01 août 2021) 117 J-C. Choblet scénographe urbaniste in Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme temporaire et urbanité événementielle : les nouveaux rythmes collectifs.

Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs. pdf (6 mai 2021) 118 ibidem

79

Le patrimoine d ’ aménagement

urbain

comme

outil

L’événement festif, au travers de l’urbanisme, doit s’adapter au patrimoine urbain dans les espaces publics. Le patrimoine est à la fois une contrainte mais aussi un atout pour l’urbanisme temporaire.

Les acteurs doivent travailler avec le patrimoine pour créer une rupture dans la ville tout en évitant de le dénaturer. « Le politique se montre en convoquant un objet ou une disposition d’objets et une capacité à travailler des géotypes centraux variant selon l’histoire et les cultures [...]. Les procédures ne concernent pas strictement le bâti et d’autres dispositifs contribuent à marquer une ambiance, une qualité de vie, une régularité des rythmes quotidiens. Par le biais d’une affirmation de l’ordre, de la régularisation d’un espace dont les contours sont toujours déjà là, dans une fausse évidence, l’instance politique s’affirme, qualifie les espaces au risque de la mise en place d’un code restrictif pouvant entrainer une désertion, un désintérêt au profit d’autres espaces. »119. Le parcours des Plaisirs d’Hiver traverse un tissu patrimonial important. Les jeux de lumière permettent la découverte de ce patrimoine d’une nouvelle manière. Ces zones de patrimoine mises en valeur deviennent des centralités pour l’événement et, à travers l’image qu’elles représentent, produisent une attractivité pour le lieu. L’attractivité deviendra un outil de valorisation important pour la requalification de l’espace.

Le Brussels Summer Festival produit son événement autour des bâtiments royaux. Les rues transformées en place entourée des majestueux palais créent alors une image importante aux yeux des visiteurs.

L’événement, qu’il soit de grande ou de petite ampleur, a le pouvoir de réunir un certain nombre de publics au même endroit. Au moyen de la médiatisation, l’événement est vu par un grand nombre important de personnes. En s’établissant dans un tissu urbain, l’événement permet de redécouvrir les alentours mais aussi les commerçants qui y exercent leur métier.

Grâce à son pouvoir attractif sur la population, celui-ci contribue à (re)dynamiser le quartier. Si l’événement est bien géré et présente le quartier sous une bonne 119 Devisme, Laurant

Pradel, Benjamin. Rendez-vous en ville ! Urbanisme tem: les nouveaux rythmes collectifs. Sciences de l’Homme et Société. Université Paris-Est, 2010, Thèse. : pastel.archives-ouvertes.fr/ file/index/docid/554200/filename/Les_nouveaux_rythmes_collectifs.pdf (6 mai 2021) in

poraire et urbanité événementielle

80

optique, la population visée va revenir et se fidéliser dans le quartier. Ce mode de fidélisation participe d’une redynamisation ‘soft’ d’un quartier.

81

Chapitre VI : Corrélation entre le PRDD et les grands événements de Bruxelles Le schéma du Plan de Développement Durable nous indique les pôles de développement prioritaire de la Région Bruxelles-Capitale. « Suite à l’augmentation démographique que Bruxelles va subir il s’agit de fournir à chaque lieu l’équipement adapté tant à la fonction qu’à la population et de planifier ces centralités en fonction des transitions durables, sociales et économiques inscrites dans les nouveaux projets de la ville afin d’intégrer la mobilité sociale des populations et de réduire les effets d’exclusion. »120 Les zones rouges sont les zones prises en considération dans ce mémoire.

Elles bénéficieront d’une redynamisation des quartiers grâce à l’urbanisme temporaire.

120 «Construisons ensemble la Région bruxelloise de demain » : https://docplayer. fr/86499132-Construisons-ensemble-la-region-bruxelloise-de-demain.html (consulté le 20 mai 2021)

82

83

Fig64 Carte

de développement des pôles prioritaires de

Bruxelles

Le Plan Canal Le Plan Canal est la véritable épine dorsale du développement de la Région Bruxelles-Capitale. Étant le berceau d’un passé industriel, le Canal suscite de nombreuses questions et implique la mise en œuvre d’un ensemble de réaménagements urbains. Défis socio-économiques, croissance démographique, atouts paysagers, recherche de mixité fonctionnelle, délocalisation industrielle121. De manière générale le canal va subir un lifting paysager et urbain au cours des prochaines décennies.

Celui-ci devrait d’ailleurs accueillir un potentiel résidentiel permettant d’accueillir entre 30.000 et 40.000 habitations supplémentaires. Au sein du Plan Canal, les zones rouges sont celles auxquelles nous nous intéresserons et qui sont sujettes à une redynamisation intense par l’urbanisme temporaire.

En effet, si l’on se concentre sur le bassin Béco, le Bassin Vergotte et Tour & Taxis, on remarquera que le quartier assiste depuis 2002 à une effervescence d’événements festifs. Bruxelles-les-Bains de 2002 jusqu’en 2018 a amené sur le site éphémère qu’était la plage urbaine une moyenne annuelle de 200.000 visiteurs. S’en est suivi Couleur Café qui, pendant 3ans, a animé la plaine de Tour & Taxis. Ce dernier attirait annuellement quelque 60.000 festivaliers sur le domaine industriel. Actuellement, tous ces événements ont déménagé ou disparu mais le site de Tour & Taxis accueille en revanche depuis quelques années des événements festifs dans ses « sheds »122. Ceux-ci incluent la BRAFA Art Fair, Art Brussels, le Brussels Design Market, Comic Con Brussels, l’International Brussels Tattoo Convention, la Foire du Livre, les Brussels Fashion Days et le Salon du Chocolat123, pour n’en citer que quelquesuns. Ces derniers attirent sur le site plusieurs milliers de visiteurs par jour. Hello Summer, quant à lui, s’est installé dans le parc Maximilien où il propose des activités sportives.

121« Plan régional de développement durable » : https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté le 05 juillet 2021) 122 « LES SHEDS SONT VERSATILES » : https://tour-taxis.com/fr/meet-and-organise/tous-nos-lieux/sheds/ (consulté le 28 juillet 2021) 123 ibidem

84

85

Fig66 Carte

de développment du pôle

Tour &

taxis et le bassin

Vergote

Fig65 Carte plan Canal

de développement des pôles prioritaires du

L’hyper-Centre Le centre de Bruxelles a connu un exode rural assez important depuis les années 1990. « Il s’agit d’un tissu urbain historique de valeurs patrimoniale et symbolique majeures et de grand intérêt dont la structure radioconcentrique datant d’avant la motorisation doit être restauré »124. Le PRDD prévoit dès lors d’y recréer une concentration de lieux d’intérêts diversifiés : institutionnels, culturels, sociaux, économiques, commerciaux, récréatifs, etc. Cette restauration passe par la mise en œuvre d’espaces partagés ou de zones 30 destinées principalement (minimum 50%) aux piétons.

L’installation d’une animation continue (Ville 24h/24) y est également prévue.

L’hyper centre cloisonné dans le centre (petite ceinture) doit aussi retrouver des connexions vers l’ouest, le Nord-Est et vers le Sud-Ouest pour intégrer les territoires couverts par le Plan Canal.

En 2002, l’événement festif de Plaisirs d’Hiver a été lancé dans la même foulée que Bruxelles-les-bains.

L’événement crée un parcours hivernal depuis la Grand-Place jusqu’à la Place du Marché au Poisson, en proposant des exposants, des artistes et un parcours lumineux visant à mettre en lumière le patrimoine architectural de la vieille ville. Le parcours vise également à connecter la Grand-Place au Canal en traversant les rues et ruelles sinueuse tout en redorant la culture, le patrimoine et l’économie du quartier.

Depuis 2013, le festival de la lumière « Bright Brussels » a pris ses quartiers dans le centre de Bruxelles. Chaque année, le parcours voyage à travers les différents quartiers du centre-ville mais l’optique de l’événement ne change pas de celle de Plaisirs d’Hiver. Il invite à une (re)découverte du patrimoine grâce à un parcours lumineux crée par des artistes de tous horizons. Changeant les places en rues et les rues en places le parcours connecte une nouvelle fois les alentours du Canal à l’hypercentre en passant par le Mont-des-Arts, le quartier Dansaert ou Dixmude. L’événement se déroule en général en février visant à favoriser les commerces en période creuse. En moyenne, l’événement aura 124 « Plan régional de développement durable » : https://docplayer. fr/163373047-Plan-regional-de-developpement-durable.html (consulté 2021)

86

le

05

juillet

attiré chaque année plus de 100.000 visiteurs dans les rues du centre-ville.

Le Brussels Summer Festival a également lieu dans le pentagone de Bruxelles, mais cette fois dans la Ville haute. Le festival dure 4 jours et se déroule à la fin août. 60 000 festivaliers et visiteurs profitent de cette occasion pour découvrir le patrimoine royal encadrant les trois scènes de musique urbaine. Le festival offre, à l’achat du ticket d’entrée, un « pass » qui donne accès au musée de la ville durant deux journées. En faisant découvrir la ville aux visiteurs, le festival transforme ses boulevards routiers en des places ou la cohésion sociale, la dynamique estivale et l’économie redonnent vie au Quartier Royal et ses alentours qui profitent également de cet événement festif.

Fig67 Carte

de développement du pôle

«Pentagone»

Hello Summer propose depuis 2019, durant les deux mois d’été, des activités culturelles et sportives dans les différents quartiers du centre. Du spectacle plein air au terrain de basquet, l’événement donne à la population de ces quartiers l’occasion de profiter d’espaces oubliés ou des nouveaux équipements sportifs qu’il met en place.

87

Le plateau du Heysel125 L’urbanisation du plateau du Heysel est indissociable du développement de l’événementiel à Bruxelles. En effet, Bruxelles dispute le privilège d’accueillir des événements internationaux tels que les expositions universelles ou spécialisées. Le Domaine du Heysel, anciennement propriété du roi Léopold II, a été cédé à l’état belge pour être ensuite cédé à la Ville de Bruxelles qui y a fait construire par la suite les installations de l’Exposition universelle de 1935.

A l’heure actuelle, le plateau du Heysel est surtout un complexe de récréotouristique qui accueille plus de 5 millions de visiteur par an126 qui fréquentent notamment les événements, foires et congrès organisés dans le parc d’expositions. Depuis 1958 le domaine a été démantelé et reconstruit. Ces transformations étaient inscrites dans une vision d’ensemble en matière d’aménagement urbain et de développement économique127. Malgré leur nombre, les événements qui se déroulent sur le plateau du Heysel génèrent peu d’urbanité et d’intensité urbaine comparé aux autres événements cités plus haut. « Le Plateau du Heysel apparait aujourd’hui comme une réelle opportunité de développent touristique et événementiel à l’échelle de la Région.

La densification du site, notamment par le logement, fait également partie du projet NEO qui comprendra au minimum 750 logements autour du stade de foot Roi Baudoin afin d’accueillir l’essor démographique prévu sur le site.

Le plateau du Heysel et un lieu de création urbanistique qui doit encore voir le jour128. Ce pôle d’activités collectives commence cependant à se développer petit à petit. En 2017, le festival Couleur Café à pris pour trois ans possession d’une partie du Boulevard du Centenaire et du Parc d’Osseghem.

L’ampleur du festival (65.000 visiteurs) permet de médiatiser le pôle du Heysel en l’ouvrant au tourisme mais aussi à la population bruxelloise. Le festival a permis d’ouvrir la porte à d’autres événement qui l’ont suivi sur le site. Ainsi, à la suite de Couleur Café, 125 « Perspective.brussels Heysel » : https://perspective.brussels/fr/projets/ poles-strategiques/heysel (consutlé le 02 août 2021) 126 « VISITBRUSSEL 2013 » in Kadri, Boualem. Dynamiques métropolitaines et développement touristique. Presses de l’Université du Québec, 2014.

127 Kadri, Boualem. Dynamiques métropolitaines et développement touristique.

Presses de l’Université du Québec, 2014.

128 « TOUR & TAXIS Diagnostic territorial et focus sur les équipements d’intérêt public » : https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/version_finale_ tt_fr.pdf (Consulté le 15 juillet 2021)

88

Fig68 Carte

de développement du pôle du

Heysel

des événements de musique électronique en pleinair129 ont également pris possession du Boulevard du Centenaire le temps d’une soirée en le transformant en une place publique festive. En réponse à la fermeture des grandes salles de concerts, la Ville de Bruxelles a pris l’initiative de créer un nouvel événement en pleinair sur le plateau du Heysel. Aréna 5 propose un festival de musiques diverses pendant un mois sur une seule scène pouvant accueillir 7500 personnes par jours. En collaboration avec de grands labels musicaux, Aréna 5 accueille des groupes de grande renommée et médiatise largement l’événement et, par-là, le plateau du Heysel sur la scène internationale.

129 Le pole du Heysel proposes d’entre eux sont en extérieur.

89

beaucoup d’événement de grands ampleur, mais très peu

Le quartier Midi130 Le quartier du Midi est principalement connu pour sa gare ferroviaire internationale desservant Paris, Londres, Amsterdam ou Luxembourg et constitue une porte d’entrée de l’Europe dans Bruxelles. Le PRDD prévoit de renforcer la mixité fonctionnelle et sociale de ce quartier, d’y développer un pôle d’emplois et d’accroitre sa convivialité. Une attention particulière doit y être portée sur la qualité paysagère et des espaces publics renforçant un lien entre les communes de Saint-Gilles, Anderlecht et le Centreville.

Depuis 1885 la Foire du Midi se tient sur le Boulevard du Midi depuis la Porte de Hall jusqu’à la Porte d’Anderlecht. À cheval sur les communes d’Anderlecht, Saint-Gilles, Bruxelles et Molenbeeck, la foire a attirée près d’un million de visiteurs en 2019 dont 20% de touristes internationaux131.

L’investissement du centre du boulevard par la foire transforme une « autoroute » en un couloir de couleurs et d’activités festives qui renforce la mixité sociale du quartier.

130 « Le Plan d’Aménagement Directeur » : https://perspective.brussels/fr/projets/ poles-strategiques/quartier-midi (Consulté le 15 juillet 2021) 131 « Les vrais chiffres de fréquentation de la Foire du Midi » https://www.dhnet. be/regions/bruxelles/les-vrais-chiffres-de-frequentation-de-la-foire-du-midi-5d5ec721f20d5a1dbdfbadbe (Consulté le 15 juillet 2021)

90

91

Fig69 Carte

de développement du pôle

«Quartier

du

Midi»

Chapitre VII : Les

événements

festifs utilisés dans les occupations temporaires

pour

devenir

de

nouveaux pôles attractifs

Les occupations temporaires comme moyen de redynamisation de quartier

Une occupation temporaire, c’est le fait d’investir un lieu vide pendant sa période d’inoccupation, avec l’accord du propriétaire, sous forme de convention signée par les parties impliquées dans le processus.

Toutes les occupations temporaires sont très différentes les unes des autres et leurs fonctions, tout comme la façon dont elles se déroulent dépend des occupants, des propriétaires, du bâtiment, de la situation du bâtiment, de son architecture, de la commune dans laquelle il se trouve, etc.

Grâce aux activités qu’elles proposent, les occupations temporaires ont tendance à attirer de plus en plus de visiteurs. Outre les activités culturelles qu’elles peuvent proposer, elles offrent également une ouverture sur le quartier en proposant un potentiel de logements temporaires et des possibilités de transformations architecturales et urbaines. De plus en plus tournées vers le secteur culturel elles proposent des activités multiples et variées qui ont pour but de rassembler les citoyens dans un lieu autrefois vide. Elles deviennent alors un lieu de cohésion sociale et de réflexion architecturale intéressant pour la ville. Les occupations temporaires peuvent engendrer, suite à des appels à projet, des activités culturelles, sportives, artistiques, éducatives, etc. créant de ce fait une mixité dans le but d’accueillir un public plus large.

Certaines occupations temporaires proposent également des événements festifs dans leur enceinte.

L’événement festif génère alors une multitude d’aménagements temporaires (scènes musicales, scénographie, expositions, bars éphémères, etc.) permettant de redonner vie aux bâtiments délaissés.

Si ses rendez-vous fonctionnent, ils peuvent se pérenniser et accueillir un public plus large en redonnant de la dynamique au quartier dans lequel ils s’implantent. Dans ce chapitre nous allons étudier 92

trois occupations temporaires qui sont en corrélation avec les projets de développement du PRDD. Ces études reposent sur les travaux de Guillaume Szpirer : Enjeux et perspectives des occupations temporaires sur le territoire de Bruxelles-Capitale.132

132 Szpirer, Guillaume. Enjeux et perspectives des occupations temporaires sur le territoire de Bruxelles-capitale. 2020. Université libre de Bruxelles. Mémoire de master.

93

CityGate : Lieu d’accueil pour les événements culturels et festifs

En 2015, l’ancienne usine pharmaceutique Vesdre Continental a été acquise par Citydev133 « pour y développer un projet d’envergure, exemplaire au niveau de la mixité sociale et fonctionnelle. L’idée était de développer un projet ambitieux dans le cadre des prescriptions de la Zone d’Entreprises en Milieu Urbain (ZEMU), des enjeux du Plan Canal et du Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) de Biestebroeck. »134 Afin de rendre vie à ce quartier situé entre le canal et le chemin de fer à Anderlecht un plan de développement a été étudié : optimisation des surfaces, projet urbain plus cohérent, mutualisation d’espaces ou d’équipements. En Attendant le démarrage du chantier, Citydev a fait appel à la SPRL Entrakt pour gérer le projet d’occupation temporaire qui donnera lieu au Studio CityGate (130.000m2) afin d’accueillir de manière transitoire des ateliers d’artistes, un pôle culturel, social et économique, des équipements collectifs et un skate-park visant à redynamiser la partie sud-ouest de Cureghem à Anderlecht.

Le projet Citydev vise à accueillir : - -

-

-

environ 364 logements (256 sociaux SLRB et 108 conventionnés citydev.brussels) ; une école fondamentale francophone à pédagogie active de 500 élèves et une école secondaire francophone du degré inférieur à pédagogie active de 750 élèves ; environ 16.000 m² d’activités économiques (6.000 m² pour citydev.brussels et 9.600m² pour la SLRB), ces locaux étant destinés à la vente et à la location ; des places de parkings nécessaires au projet.

L’occupation temporaire CityGate possède une grande cour intérieure permettant d’accueillir un large public, un grand potager, du mobilier urbain et un skate-park. Dans le bâtiment, on retrouve des espaces dédiés à la musique et aux concerts, des espaces de restauration et des petits commerces

133

citydev.brussels est longtemps désignée comme la

Société de Développement Région de Bruxelles-Capitale (SDRB) 134 « CityGate II – Petite île » www.citydev.brussels/en/node/4617 (consulté le 02 août 2021) pour la

94

d’artisans, un skate-park ainsi qu’un projet de recyclage ‘Superlab’. A l’étage supérieur on retrouve des studios d’artistes et des salles de danse.

L’occupation temporaire Studio Citygate se veut être un lieu de rendez-vous pour la créativité et le partage rassemblant un grand nombre de résidents qui ont la possibilité de travailler ensemble et d’échanger leurs savoirs. Les projets mis en place sont ici aussi une sorte de projection des futures activités que souhaitent implanter Citydev dans le futur quartier et sert à réanimer ce quartier en y insérant un lieu culturel, créatif et social. 135 Le Studio accueille également de grands événements festifs, comme Hangar, La Nuit des Architectes ou Couleur Café. Ces événements, en attirant quelques milliers de visiteurs, étend la visibilité du quartier à d’autres quartiers de la ville grâce à des moyen médiatiques mais aussi aux constructions éphémères mises en place dans l’occupation du lieu. En effet le lieu est au départ pratiquement vide et il faut tout concevoir pour le bon fonctionnement de l’événement.

En accueillant plusieurs ASBL, le studio CityGate, initie une multitude d’aménagements temporaires qui permettront au lieu de devenir plus fonctionnel et de fonctionner sans embuches. « Avec un titre ouvrant littéralement les portes vers la liberté et faisant rêver de voyages, vous savez à quoi vous attendre. GATE est la combinaison parfaite entre le merveilleux site industriel Studio CityGate et les ingrédients immanquables de Couleur Café : les influences mondiales, la fête, des musiques de qualité et des fans ravis – et ce, pendant 8 jours. »136 Comme pour les casernes d’Ixelles, cette occupation temporaire est une projection du projet futur mais celleci est située dans un quartier où la dynamique culturelle et sociale a disparu au profit des industries. Les projets culturels proposés ont dès lors pour but de créer une nouvelle dynamique sociale et culturelle et d’attirer un nouveau public pour relancer la vie urbaine de ce quartier.

135 Szpirer, Guillaume. Enjeux et perspectives des occupations temporaires sur le territoire de Bruxelles-capitale. 2020. Université libre de Bruxelles. Mémoire de master.

136 « COULEUR CAFÉ PRÉSENTE GATE » https://visit.brussels/fr/article/gate (Consulté le 03 août 2021)

95

96

Fig72 Photo CityGate

montage du mur d’escalade de

Fig71 Photo

intérieure de l’occupation de

CityGate

Fig70 Photo

montage du future porjet de

CityGate

97

Photo

avant

les

Photo

après

les

temporaires de la terrasse

Fig80

temporaires de la terrasse

Fig79

aménagements

aménagements de

CityGate

avant les

de

CityGate

temporaires de la cours

Fig78Photo

après

aménagements temporaires de la cours

Fig77 Photo

les

de

CityGate

aménagements

avant les

aménagements

CityGate

les

aménagements temporaires du skate park

de

après

Fig76 Photo

temporaires du skate park

Fig75 Photo

Photo

de

CityGate

avant

Photo

de

CityGate

après aménagements temporaires de la cours

Fig74

aménagments temporaires de la cours

Fig73

les

les

Caserne d’Etterbeek L’occupation temporaire « See U » appelée également « Usquarre.brussels » a pris ses quartiers dans les anciennes casernes d’Ixelles, à deux pas de la gare d’Etterbeek. Construites au début du 20ème siècle, les casernes ont été conçues pour accueillir une école de gendarmerie. Après avoir subi quelques modifications au cours du siècle passé, ces bâtiments sont restés sans entretien pendant plusieurs décennies.137 En 2014, la Région de Bruxelles-Capitale conçoit pour les casernes une reconversion en cité étudiante, sur un site d’une ampleur de 38.500 m2 et comportant plusieurs grands bâtiments pour un total de surface de plancher de 42.000 m2.

En 2015, la Région de Bruxelles-Capitale fait une demande d’étude à plusieurs bureaux d’architectes et d’urbanistes pour lancer un projet de reconversion des casernes. Il sera alors proposé une concentration d’espaces dédiés à l’apprentissage, à la programmation de logements familiaux, de commerces de l’Horeca, et d’aménagements extérieurs.

Les objectifs pour le quartier futur sont : - - - - - - -

une valorisation du patrimoine des bâtiments des casernes, la reconfiguration des espaces publics pour en faire un lieu convivial ouvert sur le quartier, une nouvelle offre d’équipements de proximité pour les habitants, un nouveau parc diversifié de logements, un pôle inter-universitaire, une infrastructure spécifique dédiée à l’alimentation, un potentiel pour des activités culturelles.

Le See-U (nom donné à l’occupation temporaire) est inauguré en 2019. 80 projets temporaires verront le jours sur le site qui atteste des nécessités, des intérêts et de la situation transitoire du lieu. Divisés en 7 thématiques, le lieu comprend alors : Playground, Food, Lab, Gallery, Sustainable, Community et Family.

137 « Perspective.brussels Casernes d’Ixelles – Usquare » : https://perspective. brussels/fr/projets/poles-strategiques/casernes-dixelles-usquare consulté le 03août 2021)

98

Le « Playground » est le cœur de See U. Situé au centre des casernes, il dispose d’un large espace plein-air qui accueille une guinguette proposant des activités sportives, des activités culturelles et d’un espace de détente proposant boissons et nourriture accompagnés de DJ Set du jeudi au dimanche. En 2019, à l’occasion du départ du Tour de France à Bruxelles, les organisateurs ont pris l’initiative de créer un vélodrome en matériaux recyclé. Ce dispositif temporaire suscite la curiosité de la population du quartier qui se l’approprie alors pour se rassembler lors des différentes activités que propose la guinguette ou simplement pour flâner et décompresser des effets de la ville aux alentours. Ce lieu est un pôle attractif bénéficiant principalement à la tranche d’âge 20-35 qui s’y retrouve pour profiter de l’espace. L’occupation temporaire travaille sur les dispositifs mis en place afin de créer une scénographie permettant une rupture avec la ville. Des portiques en bois recyclé sont créés aux entrées. Des grands tags réalisés par des artistes ont également fleuri sur la façade du bâtiment central conférant une identité nouvelle à ce lieu prometteur de cohésion sociale, culturelle et économique pour le futur projet urbain en devenir.

En finalité, cette occupation temporaire constitue clairement une redynamisation transitoire réussie.

Les activités installées, ainsi que les espaces mis en place en son sein, permettent de préparer la future implantation. Le futur projet étant axé sur l’espace public, l’occupation temporaire See-U a constitué une expérience sociale permettant d’observer les comportements d’appropriation du lieu. L’occupation temporaire a réussi à créer une sorte de projection du futur projet grâce à un urbanisme temporaire et dynamique.138

138 « Perspective.brussels Casernes d’Ixelles – Usquare » : https://perspective.brussels/fr/projets/poles-strategiques/casernes-dixelles-usquare consulté le 03août 2021)

99

100

Fig83 Photo See U

montage du future projet du

Fig82 Plan du

See U

temporaires

Fig81 Photo

d’ensemble de la cours du

See U

près les aménagements

101

See U

Casernes

du

original des

Fig88 Photo d’ensemble

Fig87 Photo

Fig86 Photo

de l’entrée du

See U

Fig85 Photo

du vélodrome du

See U

Fig84 Photo

de la terrasse du

See U

Tour & Taxis En bordure du Canal et à proximité du centre historique, l’ancien site ferroviaire de Tour & Taxis connaît un véritable renouveau. L’Entrepôt Royal, les Magasins (Sheds), l’Hôtel des Douanes, l’Hôtel de la Poste et maintenant la Gare Maritime fraichement rénovée constituent le premier pôle de ce renouveau en accueillant depuis 2010 des entreprises, des commerces, des foires commerciales, des salons et de événements publics et privés. Situé sur le parcours touristique bruxellois, entre la vieille ville et l’Atomium, Tour & Taxis propose des événements incontournables.

En 2017, l’ancienne friche de Tour & Taxis a entamé sa transformation en vue de la programmation des logements, équipements et commerces tout en tenant compte des caractéristiques socio-démographiques des quartiers des alentours. Le tissu urbain, riche de son histoire industrielle, offre des espaces propices à la reconversion : logements, bureaux, équipements culturels et sportifs, etc. Au regard de la croissance démographique attendue ces prochaines années, le renforcement urbanistique, social, économique devra être assuré pour être garants de la cohésion sociale et du bien-être des habitants. Le site est amené à devenir un futur quartier central de la Région de Bruxelles-Capitale. Tour & Taxis doit avoir pour ambition de devenir un pôle d’attractions touristiques et économiques tant pour un public local qu’international. La mise en valeur de l’histoire du site, de l’architecture et le développement d’immeubles de bureaux passifs doivent contribuer à cet objectif. Les axes-clés de ce schéma directeur sont les espaces verts, la mobilité active, la mixité, la valorisation du patrimoine et la durabilité.

La rénovation de la gare Maritime permettra une meilleure accessibilité, désenclavant ainsi certains quartiers. Grâce aux activités commerciales et de bureaux prévues, elle participe au renouveau économique de la Région.

Au sein des prestigieux sheds (17.410 m2 de surface), l’offre en activités culturelles, commerciales et événementielles touche un public métropolitain voire international. Parmi ces événements, l’on retiendra Brussels Design Market, Bike Brussels, Magnum Mansion139.

139 “Tour & Taxis, Diagnostic territorial et focus sur les équipements d’intérêt public » https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/version_finale_

102

Un grand nombre d’activités ont été organisées, notamment des festivals comme Couleur Café qui a pris possession des lieux jusqu’en 2017. Le festival a apporté une nouvelle attractivité autour du site en attirant chaque année quelque 60.000 festivaliers. Tour & Taxis devient un site événementiel et culturel d’envergure régionale. Il accueille dans son enceinte la plus grande exposition photographie en plein-air d’Europe140. En 2021, O’Dance Plein air et Plein Air By Fuse ont investi les lieux de Tour & Taxis en créant des mini-festivals qui peuvent accueillir chaque jour quelque 500 visiteurs.

La création temporaire de mobilier est mise en place et l’attractivité qu’ils provoquent attire les visiteurs curieux de découvrir les nouveaux locaux de la Gare Maritime.

De plus on y trouve également deux bars éphémères et une école de cirque. Ces événements contribuent à une nouvelle mixité, fréquentation, gestion et, au final, à une nouvelle image du site.

Les équipements présents sur le site de Tour & Taxis assurent le caractère public des espaces publics et du parc, par leur localisation stratégique par rapport aux quartiers environnants et les continuités urbaines à travers du site de Tour & Taxis.141

tt_fr.pdf (Consulté le 04 août) 140 « Découvrez le plus grand festival photo d’Europe. » https://agenda.brussels/ fr/516172/photocity (Consulté le 04 août) 141 “Tour & Taxis, Diagnostic territorial et focus sur les équipements d’intérêt public » https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/version_finale_tt_ fr.pdf (Consulté le 04 août)

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Fig90 Logo

de

Tour & Taxis

Fig89 Photo

aérienne de

Tour & Taxis

105

Fig94 Photo

de

à

10.39.33.p10

O’dance - Tour & Taxis

FigCapture d’écran 2021-08-12

photographie

Fig93 Photo

de l’exposition - Tour & Taxis

extérieure de la

Fig92 Photo de la FigTour & Taxis

cours principale de

Fig91 Photo

des

Sheds - Open Air Fuse

Le tri-postal de Bruxelles-Midi Le Tri postal est un grand bâtiment de 6 étages situé à côté de la gare du Midi, le long de l’avenue Fonsny.

Connecté directement aux voies ferrées, il a rempli sa fonction de tri postal de 1958 à 1998. Resté inoccupé jusqu’en 2019, la SNCB rachète le bâtiment et prévoit d’y installer ses bureaux et son siège central. Le chantier est prévu pour 2023, Le bâtiment est occupé temporairement.

L’asbl Communa142 investit tout le rez-de-chaussée du bâtiment, soit 1.340 m2. Inutilisées pendant 21ans, les installations techniques étaient totalement obsolètes.

Un Crossfunding a permis de réhabiliter le lieu afin d’accueillir l’occupation temporaire. 143 L’idée d’occuper le bâtiment pour le public et de faire revivre le site via une redynamisation du quartier fut initiée par une pétition lancée par le comité de quartier suite à une bonne cohésion entre les habitants du quartier et les occupants du site. Cette initiative donnera lieu à la recréation de la cohésion sociale et génèrera un lieu de grande utilité pour le quartier.

On peut en effet retrouver sur le site des activités qui répondent aux besoins du quartier. Divisées en 6 axes on peut y trouver : jeunesse et sport, accueil de jour, ateliers de construction, locaux associatif, pôle vélo et événements culturels. Il y a aussi un fablab (atelier partagé), une salle de danse, un atelier vélo, un centre d’accueil pour les sans domicile fixe, des espaces pour associations, etc.

142 Communa est une ASBL qui s’engage pour une ville plus abordable, plus démocratique, plus résiliente et plus créative. Si l’occupation temporaire est leur outil principal, ils développent aussi d’autres propositions concrètes pour faire face à la marchandisation des espaces urbains

143 Spirer, Guillaume. Enjeux et perspectives des occupations temporaires sur le territoire de Bruxelles-capitale. 2020. Université libre de Bruxelles. Mémoire de master.

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107

aménagements

des

de l’entrée

Fig103 96 Tri-postal - Photo

Fig102 Tri-Postal - Photo

Tri-postal

aménagements

Fig101

Tri-postal

aménagements

Fig100

-

-

Photo

Photo

des

des

temporaire

Fig99 Tri-Postal - Plan

de l’occupation

Tri-postal aménagements

Fig98

Tri-postal

aménagements

Fig97

-

-

Photo

Photo

des

des

-

Photo

du quartier du

Tri-postal aménagements

Fig96

Fig95 Axonométrie

des

Midi

Les guinguettes : retrouver la nature en ville

Les Guinguettes ne sont pas à proprement parler des occupations temporaires. Elles n’en constituent pas moins des pôles attractifs pour les parcs de Bruxelles.

En effet, depuis 2016, plusieurs guinguettes ou pavillons temporaires ont vu le jour ou ont été rénovés dans les divers parcs de Bruxelles. Au bois de la Cambre, dans l’Abbaye de la Cambre, au Parc Royal, au Parc de Laeken, etc.

Le Bureau d’architecture Piovenefabi a notamment conçu plusieurs pavillons dans cinq parcs de Bruxelles. Les pavillons qui font référence aux guinguettes historiques de la ville, sont composés d’un bar et d’une toiture rétractable144. Les pavillons produits avec peu de moyen possèdent leur propre expression à travers l’urbanisme temporaire. En effet, ils suscitent une attention particulière aux relations qu’ils entretiennent avec leur environnement, ce qui leur confère une qualité architecturale essentielle. « L’engagement de Bruxelles Environnement est aussi important à noter, il est de bon augure de voir des institutions publiques soutenir des projets pertinents par l’architecture qu’ils déploient et légers dans les usages qu’ils proposent »145 explique l’un des trois architectes. Ces petits lieux festifs constituent un accès direct pour la redynamisation de certains endroits de parc parfois oubliés. De bonne augure et agréables ces constructions éphémères apportent une cohésion sociale, une qualité de vie agréable dans les milieux qu’elles proposent. En effet la qualité architecturale et l’espace qui l’accueille est en général en rupture avec la ville et propose alors un endroit calme, bucolique et de détente pour profiter des activités qu’elles proposent.

144 « Pavillons temporaires (guinguettes) Divers parcs de Bruxelles en été 2016 » : https://architecture.urban.brussels/fr/interviews/radim-paul-et-valentin-central (Consulté le 06 août 2021) 145 ibidem

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Fig108 Parc Duben - Guinguette Emilie

Fig107 Parc du

Roi Baudoin - Guinguette Fabiola

Fig106 Abbaye Giselle

de la

Fig105 Parc cu Guinguette Maurice

Cambre - Guinguette

Cinquantenaire

-

Fig104 Heysel - Photo Chez André

de la

Guinguette

Projet personnel : la nuit des architectes, la petite suisse estivale

A titre personnel, j’ai eu l’opportunité durant mes études de contribuer à l’organisation d’événements festifs de moyenne et grande ampleur. En travaillant dans le milieu de l’événement et principalement celui de la décoration éphémère à titre privé ou public.

Mon parcours m’a amené à décorer les Sheds de Tour & Taxis, Le château de la Hulpe, les loges VIP de Couleur Café, l’atrium de la Commission Européenne, etc. Mais c’est avec le Cercle de la Faculté d’Architecture ULB La Cambre Horta (Caré - Cercle des Architectes Réunis) que j’ai participé à mon plus grand événement. Le Caré organise annuellement son bal facultaire. Celui-ci est bien différent des bals facultaires habituels car il se produit dans un bâtiment vide ou abandonné. Le bal, appelé aussi La Nuit des Architectes, est soutenu par la Faculté d’Architecture ULB La Cambre Horta.

La Nuit des Architectes Membre de l’équipe de montage durant trois éditions et organisateur durant l’édition de 2019, j’ai profité de ces expériences enrichissantes pour mon parcours d’architecte. Elles m’ont fait prendre conscience de l’impact que pouvait avoir un événement sur la situation architecturale ou urbaine du lieu occupé.

Les répercussions que l’événement pouvait avoir sur le milieu urbain ou sur des possibles reconversions des sites ont également retenu toute mon attention.

L’événement, éphémère par nature, a eu sur moi un impact durable de par l’impact qu’il peut avoir sur le lieu occupé.

La recherche du lieu incombe à l’équipe organisatrice (4 personnes) quelques mois avant l’événement. Le lieu doit pouvoir accueillir un rassemblement d’environ 2000 à 3000 personnes (étudiants, professeurs, sympathisant et sponsors), doit être assez grand pour assurer tous les aspects nécessaires au bon déroulement du bal (bar, billetterie, toilettes, scènes et vestiaires, etc.), il doit être inoccupé et, si possible, posséder un certain cachet architectural et avoir un potentiel d’aménagement rapide en tenant compte des contraintes de sécurité. L’événement prend la forme d’une occupation temporaire dont la gestion incombe intégralement à l’équipe organisatrice.

Chaque année, un nouveau lieu est investi par 110

111

Fig111 Nuit

des

Architectes - Scène

principale

des

scène principale

Fig110 Nuit

Architectes - Construction

de la

Fig110 Nuit des Architectes - Tunnel éphémère : après

lumineux

Fig109 Nuit des Architectes - Tunnel éphémère : avant

lumineux

l’événement.

Dans un premier temps, les secteurs privés et publics sont contactés afin de trouver un lieu qui convienne à l’événement. En 2019, c’est la société Citydev qui répond à l’appel. Elle a pour mission le développement de Bruxelles en redynamisant des parties de la ville. Dans le cadre de sa mission, elle acquière des bâtiments délaissés à Bruxelles, qui seront rénovés en lien avec une politique de dynamique de rénovation urbaine.

Le choix du lieu se porte sur le centre Tri de B-post à Anderlecht et, après un avis positif du Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente (SIAMU), la convention d’occupation temporaire de trois semaines peut être signée. Une semaine avant l’événement, une cinquantaine d’étudiants de la faculté et sympathisants prennent possession du lieu. Sous l’idée d’un thème choisi au préalable par les organisateurs, les étudiants construisent les structures nécessaires au déroulement de l’événement et les décors éphémères qui donneront vie au bâtiment le temps d’une soirée. L’intérêt de notre métier d’architecte dans ce type d’événement éphémère est qu’il faut prévoir la disposition du mobilier dans un lieu qui n’est pas prévu à cet effet, les mouvements de foules et les sorties de secours et la mise en scène du lieu afin d’assurer la cohérence entre l’événement et l’architecture du bâti. Tous les dispositifs mis en place sont créés par les étudiants à l’aide de matériaux tels que Itong, Gyproq et Metalsud (pour les grosse structures) et des matériaux de récupération pour la décoration plus petite. D’année en année les étudiants affinent leurs aptitudes pour la construction mais aussi leur capacité d’investir les lieux sur les plans pratique et social. Chaque édition permet d’améliorer la prochaine. Une fois l’événement monté il peut accueillir le public et lui faire découvrir un bâtiment oublié de Bruxelles, le confronter à ce type de lieu, remis en valeur le temps d’une soirée.

Après l’événement, le bâtiment investi est censé reprendre sa vie normale. Dans certain cas cependant, d’autres asbl reprennent le lieu et ses aménagements pour produire de nouveau événements festifs. Le lieu (en accord avec l’occupation temporaire) connait ainsi une succession d’événements et, grâce aux actions éphémères, retrouve une nouvelle fonction redynamisant le quartier dans lequel il se situe.

A certaines occasions, il est advenu également que certains décors furent conservés pour le futur 112

bâtiment. Lors de l’édition 2018 au Studio CityGate, le bar éphémère construit par l’équipe du Caré a été conservé à la demande du propriétaire dans l’optique d’une future occupation.

J’ai pu retenir de cette expérience, que l’événement éphémère nécessite beaucoup de recherches et de travail au préalable pour qu’il puisse être mené à bien.

Mais aussi qu’il faut une certaine capacité à réagir rapidement et efficacement dans la conception, être résilient face aux inconvénients associés au choix du lieu. Cette expérience m’a appris à quel point les événements disposent d’un pouvoir d’attraction à travers ce qu’ils représentent. Et la comparaison entre un lieu vide au départ et un lieu rempli d’activités, de cohésion sociale et d’amusement sera le plus beau souvenir que je retiendrai de cette expérience.

113

La Guinguette de La Petite Suisse Le deuxième événement auquel il m’a été donné de participer est la Guinguette de la Petite Suisse.

L’événement a été créé suite à la situation sanitaire qui nous a frappés depuis mars 2020. le comité a lancé à l’été 2020 le projet « La Guinguette de La Petite Suisse ». Celui-ci avait pour objectif de créer un lieu de vie pour tous après un confinement éprouvant, symbolisant une bulle d’oxygène après de longs mois difficiles pour l’ensemble de la population. Avec l’aide de bénévoles, nous avons dynamisé la Place de La Petite Suisse en créant un espace de détente aussi bien pour les familles, que les étudiants, les riverains et les bruxellois. Nous avons pu redonner un peu de couleurs à la culture en donnant l’occasion à de petits groupes de musiques locaux de se produire dans une période où plus aucun festival, ni salle de concerts n’étaient ouverts. Qui plus est, nous avons créé des opportunités pour des commerçants du quartier et des ambulants. Ceux-ci ont été invités à participer à l’événement afin de se relancer, se faire connaitre et aussi travailler après de longs mois d’inactivité. Le bilan de la première édition de « La Guinguette de La Petite Suisse » fut un franc succès. Je retiens de cet événement la façon dont la population s’approprie un espace donné.

L’événement étant éphémère nous devions nous adapter à l’espace public mais la population décidait aussi de la disposition de l’événement en fonction soit des conditions météorologique (soleil, pluie), des activités sportives qu’elle découvrait ou simplement de la disposition des tables en fonction des concerts qui avaient lieux. Encore une fois, la résilience des auteurs de l’éphémère permet à l’événement de s’épanouir là où bon lui semble dans la limite des autorisations communales.

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115 Fig113 Place

de la

Petite Suisse - Guinguette

de la

Petite Suisse

Fig112 Place

de la

Petite Suisse - Guinguette

de la

Petite Suisse

Chapitre VIII : Conclusions Bruxelles la ville aux multiples facettes. Ville de grand essor au Moyen-Âge, Bruxelles est devenue aujourd’hui une ville blessée où les traumatismes accumulés s’aggravent l’un l’autre, créant un mouvement centrifuge et une dépression au centre. Une ville évacuée, au tissu urbain discontinu, morcelée, envahie de bureaux par une architecture de marketing sans qualité. La « bruxellisation » a effacé l’identité de cette ville qui connut un important exode urbain dans les années 90.

Le plan régional de développement voit le jour en 1995 et est mis à jour en 2022 afin de freiner ce déclin et imposer une mixité dans la ville morcelée socialement. La création de zones leviers vise à diversifier la population tout en assurant un développement économique et social durable. Le plan prévoit le développement de pôles stratégiques afin de créer des sources d’identité locale, d’emplois et de services spécifiques aux quartiers.

L’objectif final étant d’accroitre la cohésion sociale pour retrouver une nouvelle identité urbaine et de produire une diversité dans le but de contrer la fracture sociale existante.

L’urbanisme fonctionnel est remis en question au profit d’un urbanisme temporaire, bien plus réversible dans son fonctionnement. L’urbanisme temporaire permet la stimulation ponctuelle des quartiers et donne une place au réinvestissement de la vie sociale dans les espaces publics afin de contrer l’individualisme des villes. Dans ce contexte de développement des villes, les espaces publics ont un rôle important pour générer un avenir viable.

A travers son plan de développement, la ville accorde une place de plus en plus importante à la qualité de vie et au développement de la dimension humaine. Les politiques attribuent un effet levier au développement de la ville pour contrer le fractionnement socio-spatial que connait Bruxelles. Le réaménagement des espaces publics est envisagé comme un moyen de renforcer les liens sociaux au travers d’espaces de convivialité pouvant accueillir les événements festifs visant à la cohésion sociale des quartiers. Les événements festifs créent ainsi des lieux de partage et du vivre ensemble.

Ils engendrent une attractivité grâce à la mise en scène de l’espace public et attirent des publics aussi bien à l’échelle locale qu’internationale. L’attractivité de ces événements stimule la vie sociale en rythmant les 116

espaces publics, permettant au final de redynamiser les quartiers dans lesquels ils s’installent.

Les nouvelles politiques d’urbanisme utilisent dès lors ces événements dans le but de redynamiser les quartiers destinés à une réhabilitation urbaine. Les événement préfigurent, amplifient et accompagnent les projets urbains. Grâce à leur réversibilité, les événements s’adaptent aux espaces publics et permettent un contrôle de l’envahissement des espaces. Les événements festifs se servent également de la morphologie des villes pour créer des espaces attractifs et changer ainsi l’image perçue par la population. Les événements festifs permettent aussi la découverte de lieux reculés ou oubliés de la ville. L’événement remodèle les espaces, transforme la place en rue et inversement.

Face à l’expansion démographique prévue à Bruxelles d’ici 2040, il faudra également gérer la transition démographique afin d’éviter de nouvelles fractures sociales. Le plan régional de développement devient en 2016 le plan régional de développement durable (PRDD) afin d’intégrer ces nouveaux défis. Dans ce contexte, l’urbanisme temporaire associé aux événements peut contribuer à redynamiser les quartiers à bas potentiel, identifiés dans le PRDD. Le Plan de développement du Canal, en transformant les bords de la Senne, convertit un espace industriel en un espace de vie où les abords de la Senne seront réaménagés pour accueillir et créer une cohésion sociale tout en créant un nouveau rapport à l’eau. Cet ambitieux projet va transformer la ville de manière significative. Dans ce contexte, Tour & Taxis devient un pôle de développement culturel et social important dans le cadre du plan Canal.

La pertinence de ces transformations ne pourra être jugée que plus tard et leur impact sur le développement de la ville n’est certes pas encore mesurable. L’expérience de Tour & Taxis permet toutefois de dégager déjà certaines hypothèses sur le rôle et les avantages de l’urbanisme temporaire. L’urbanisme temporaire est d’autant plus intéressant qu’il est réversible et peut donc retourner en arrière ou évoluer de manière significative avec l’évolution de la population. Il s’adapte également à la mixité sociale que connait Bruxelles. On comprend que la réflexion sur l’organisation de l’espace n’est plus basée exclusivement sur l’économie mais aussi sur les services que propose la ville et le bien être collectifs de la population qu’elle accueille.

En transformant ses paysages urbains et en intégrant des équipements permettant d’accueillir des événements d’envergure afin de redynamiser plusieurs pôles, la Région de Bruxelles développe un réseau urbain plutôt que de se concentrer sur l’importance de son centre touristique.

On passe ainsi d’un concept de ville concentrique à celui 117

de ville polycentrique. L’urbanisme temporaire permet de mettre en place des nouvelles formes d’interactions sociales tout en créant de la mixité et de la cohésion en connectant les grands pôles urbanisés. Il contribue par là à accroitre l’attractivité de la ville et lui confère un avantage attractif sur les villes concurrentes.

Ce mémoire a pour modeste ambition de mettre en exergue le rôle des événements festifs et des rassemblements collectifs à travers l’urbanisation temporaire dans cette dynamique de réappropriation des espaces publics.

Comme nous l’avons montré, les exemples foisonnent à Bruxelles mais aussi dans d’autres villes et suscitent un soutien fort de la part des autorités publiques et un engouement important pour les populations concernées et allochtones.

Mesurer l’impact réel à moyen et long terme de tels événements est une tâche ardue qui dépasse le cadre de ce mémoire. Demeure également la question de comment éviter l’épuisement et assurer le renouvellement de tels projets condamnés à terme à être phagocytés par les grands projets urbanistiques. Une carrière entière d’architecte ne permettrait probablement pas de répondre à de telles questions en permanente évolution.

118

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CHAPITRE IX : BIBLIOGRAPHIE ET ICONOGRAPHIE ARTICLES

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ASPX (CONSUTLE LE 02 AOUT 2021)

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• « BUREAU DES GRANDS EVENEMENTS » : HTTPS:// DOCPLAYER.FR/8543319-BUREAU-DES-GRANDS-EVENEMENTS. HTML • « CITYGATE II – PETITE ILE » WWW.CITYDEV.BRUSSELS/ EN/NODE/4617 (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « COMMUNIQUÉ DE PRESSE BRUXELLES, LE 20 FEVRIER 2020 » : HTTPS://BRIGHT.BRUSSELS/SITES/DEFAULT/ FILES/2020-06/2020-02-20_CP_BRIGHT_CLOSING.PDF (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « COULEUR CAFÉ PRÉSENTE GATE » HTTPS:// VISIT.BRUSSELS/FR/ARTICLE/GATE (CONSULTE LE 03 AOUT 2021) • « COULEUR CAFÉ PRÉSENTE GATE » : HTTPS://WWW. COULEURCAFE.BE/FR/NOUVEAU/COULEUR-CAFE-PRESENTEGATE/175/ (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « DECOUVREZ LE PLUS GRAND FESTIVAL PHOTO D’EUROPE. » HTTPS://AGENDA.BRUSSELS/FR/516172/PHOTOCITY (CONSULTE LE 04 AOUT) • « FETE DE L’IRIS »: HTTPS://FR.WIKIPEDIA.ORG/WIKI/ F%C3%AATE_DE_L%27IRIS (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « GARE MARITIME - TOUR & TAXIS » : HTTPS://AGENDA. BRUSSELS/FR/PLACE/258279/GARE-MARITIME-TOUR-TAXIS (CONSULTE LE 10 JUILLET 2021) 27 • « HISTORIQUE 1880>2021 » : HTTPS://WWW. FOIREDUMIDI.SITE/HISTORIQUE/ (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « L’EDITION “HELLO SUMMER 2021” EST LANCEE » : HTTPS://BX1.BE/CATEGORIES/NEWS/LEDITION-HELLO-SUMMER2021-EST-LANCEE-DE-NOMBREUX-EVENEMENTS-A-BRUXELLESCET-ETE/ (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « L’ÉTÉ 2019, UNE SAISON RICHE EN ÉVÉNEMENTS FESTIFS » :HTTPS://WWW.BRUXELLES.BE/SITES/DEFAULT/ FILES/BXL/HELLO-SUMMER-2019-DOSSIER-DE-PRESSE.PDF (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « LA VILLE DE BRUXELLES VEUT-ELLE DESERTIFIER LE PENTAGONE ? » : HTTPS://WWW.ARAU.ORG/CONTENT/ UPLOADS/2009/09/LA-VILLE-DE-BRUXELLES-07-09-2009.PDF (CONSULTE LE 09 AOUT (2021) • « LES HOTELS BRUXELLOIS ONT ATTEINT UN TAUX D’OCCUPATION RECORD EN JUILLET » : HTTPS://WWW.LESOIR. BE/239729/ARTICLE/2019-08-01/LES-HOTELS-BRUXELLOISONT-ATTEINT-UN-TAUX-DOCCUPATION-RECORD-EN-JUILLET (CONSUTLE LE 10 JUILLET 2021) • « LES SHEDS SONT VERSATILES » : HTTPS://TOURTAXIS.COM/FR/MEET-AND-ORGANISE/TOUS-NOS-LIEUX/SHEDS/ (CONSULTE LE 28 JUILLET 2021) • « LES VRAIS CHIFFRES DE FREQUENTATION DE LA FOIRE DU MIDI » HTTPS://WWW.DHNET.BE/REGIONS/BRUXELLES/ LES-VRAIS-CHIFFRES-DE-FREQUENTATION-DE-LA-FOIRE-DUMIDI-5D5EC721F20D5A1DBDFBADBE (CONSULTE LE 15 JUILLET 2021) • « PAVILLONS TEMPORAIRES (GUINGUETTES) DIVERS PARCS DE BRUXELLES EN ETE 2016 » : HTTPS://ARCHITECTURE. URBAN.BRUSSELS/FR/INTERVIEWS/RADIM-PAUL-ET-VALENTINCENTRAL (CONSULTE LE 06 AOUT)

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• « QUELLE PLACE POUR LA FETE DANS NOS VILLE »HTTPS://LUMIERESDELAVILLE.NET/PLACE-FETE-NOS-VILLES/ (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • « SITE INTERNET DE L’ENTREPRISE YD, PRESTATAIRE DE LA MISE EN SCÈNE DE BRUXELLES-LES-BAINS » : HTTPS:// WWW.YD.BE/DECORATION-FLORALE-VEGETALE (CONSULTE LE 01 AOUT 2021) • « TOUR & TAXIS DIAGNOSTIC TERRITORIAL ET FOCUS SUR LES EQUIPEMENTS D’INTERET PUBLIC » : HTTPS:// PERSPECTIVE.BRUSSELS/SITES/DEFAULT/FILES/DOCUMENTS/ VERSION_FINALE_TT_FR.PDF (CONSULTE LE 15 JUILLET 2021) • « VISITBRUSSEL 2013 » IN KADRI, BOUALEM. DYNAMIQUES METROPOLITAINES ET DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE. PRESSES DE L’UNIVERSITE DU QUEBEC, 2014.

• «ARENA 5» : HTTPS://WWW.BRUXELLES.BE/ARENA-5 (CONSULTE LE 02 AOUT 2021) • «CHIFFRES-CLES DE LA REGION BRUXELLOISE» : HTTPS://IBSA.BRUSSELS/CHIFFRES/CHIFFRES-CLES-DE-LAREGION (CONSULTE LE 29 JUILLET 2021)

NOTES

• BRUSSELS MAJOR EVENT ANCIENNEMENT APPELE BUREAU DES GRANDS ÉVENEMENTS PARTICIPANT A LA PRODUCTION D’EVENEMENT POUR L’ECHEVINAT DE LA REGION BRUXELLES CAPITALE • CITYDEV.BRUSSELS EST LONGTEMPS DESIGNEE COMME LA SOCIETE DE DEVELOPPEMENT POUR LA REGION DE BRUXELLES-CAPITALE (SDRB) • COMMUNA EST UNE ASBL QUI S’ENGAGE POUR UNE VILLE PLUS ABORDABLE, PLUS DEMOCRATIQUE, PLUS RESILIENTE ET PLUS CREATIVE. SI L’OCCUPATION TEMPORAIRE EST LEUR OUTIL PRINCIPAL, ILS DEVELOPPENT AUSSI D’AUTRES PROPOSITIONS CONCRETES POUR FAIRE FACE A LA MARCHANDISATION DES ESPACES URBAINS • HELLO SUMMER EST UNE EXCEPTION. IL EST CEPENDANT LA CONTINUITE DE BRUXELLES-LES-BAINS ET SON IMPLICATION DANS LE TISSU URBAIN EST CLAIRE. • LE MAPPING VIDEO, EGALEMENT APPELE PROJECTION ARCHITECTURALE, FRESQUE LUMINEUSE1,2 OU FRESQUE VIDEO3 (EN ANGLAIS PROJECTION MAPPING, VIDEO MAPPING OU SPATIAL AUGMENTED REALITY)4, EST UNE TECHNOLOGIE MULTIMEDIA PERMETTANT DE PROJETER DE LA LUMIERE OU DES VIDEOS SUR DES VOLUMES, DE RECREER DES IMAGES DE GRANDE TAILLE SUR DES STRUCTURES EN RELIEF, TELS DES MONUMENTS, OU DE RECREER DES UNIVERS A 360° : « MAPPING VIDEO » :HTTPS:// FR.WIKIPEDIA.ORG/WIKI/MAPPING_VID%C3%A9O (CONSULTE LE 05 AOUT 2021) LE PLATEAU DU HEYSEL ACCUEILLE DEJA BEAUCOUP D’EVENEMENTS MAIS CEUX-CI SONT ORGANISES 124

PRINCIPALEMENT EN INTERIEUR DANS LE COMPLEXE DES PALAIS. • LE POLE DU HEYSEL PROPOSES BEAUCOUP D’EVENEMENT DE GRANDS AMPLEUR, MAIS TRES PEU D’ENTRE EUX SONT EN EXTERIEUR. • TROIS CATEGORIES DE COMMUNES: CELLES A DENSITE NETTEMENT MOINS ELEVEE QUE LA MOYENNE ET SE SITUANT AU-DESSOUS DE 75% DE LA MOYENNE REGIONALE (AUDERGHEM 37H/HA ; BRUXELLES–VILLE 55H/HA ; UCCLE 36H/ HA ; WATERMAEL-BOITSFORT 19H/HA ; WOLUWE ST PIERRE 47H/HA) ; CELLES COMPRISES ENTRE 75% ET 125% DE LA MOYENNE REGIONALE ( ANDERLECHT 66H/HA ; FOREST 89H/HA ; BERCHEM ST AGATHE 82H/HA ; EVERE 79H/ HA ET WOLUWE ST LAMBERT 75H/HA) ; ET ENFIN, LES COMMUNES PRESENTANT UNE DENSIFICATION PLUS ELEVEE SE SITUANT AU-DESSUS DE 125% DE LA MOYENNE ( ETTERBEEK 150H/HA ; GANSHOREN 99 H/HA ; IXELLES 135 H/HA ; JETTE 102 H/HA ; KOEKELBERG 185 H/ HA ; MOLENBEEK 164 H/HA ; ST GILLES 201 H/HA ; ST JOSSE 240 H/HA ; SCHAERBEEK 163 H/HA). DONNEES DU MONITORING DES QUARTIERS, DU MINI-BRU 2017 (IBSA). : HTTPS://DOCPLAYER. FR/163373047-PLAN-REGIONAL-DE-DEVELOPPEMENT-DURABLE. HTML (CONSULTE LE 10 JUILLET 2021)

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INCONOGRAPHIE

• FIG1 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «UN PAYS ENTRE DEUX» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.30 • FIG2 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «UN CASTRUM À LA CROISÉE DES CHEMINS» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.29 • FIG3 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «UNE VILLE BIPOLAIRE» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.30 • FIG3 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «LES DEUX ENCEINTES» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.31 • FIG4 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «SYNDROME DE LA PERTE D’IDENTITÉ» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.37 • FIG5 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «COMME LONDRE» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.42 • FIG6 CARTUYWELS, VINCENT. 2004 «COMME PARIS» IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.43 • FIG8 PHOTO AIRPRINT «ABBAYE DE LA CAMBRE» 2004 IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.95 • FIG9 PLISSART, MARIE-FRANCOISE. 2004 « QUARTIER EUROPÉEN » IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.95 • FIG10 NADIN, C. (2021) A2RC ARCHITECTE, TOUR UP-SITE [PHOTOGRAPHIE] • FIG11 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES [PHOTOGRAPHIE] • FIG12 (S. D.) PORT DE BRUXELES – AIRPRINT [PHOTOGRAPHIE] IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.95 • FIG13 NADIN,C. (2021) ANCIEN GARAGE CIRTROËN [PHOTOGRAPHIE] • FIG14 (S. D.) PHOTO AIRPRINT [PHOTOGRAPHIE] IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.87 • FIG14 SCHMITT, S. (S. D.) PHOTO AÉRIENNE – ATOMIUM [PHOTOGRAPHIE]. ©VISIT.BRUSSELS. ATOMIUM_-_ HEYSEL_-_HEIZEL_-_SKY_VIEW_GLV_4218_DXO • FIG16 (S. D.) PORT DE BRUXELES – AIRPRINT [PHOTOGRAPHIE] IN CHANGE – BRUSSELS CAPITAL OF EUROPE. COLLECTIF, 2004, PRISME ÉDITIONS. P.109 • FIG18 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES. [PHOTOGRAPHIE] • FIG17 (S. D.) BRUXELLES LES BAINS. [PHOTOGRAPHIE] HTTPS://WWW.LEVIF.BE/ACTUALITE/ BELGIQUE/BRUXELLES-LES-BAINS-C-EST-FINI/ARTICLENEWS-1128327.HTML • FIG19 (S. D.) BRUXELLES LES BAINS. [PHOTOGRAPHIE] HTTPS://CANAL.BRUSSELS/EN/CONTENT/ RECORD-NUMBERS-BRUXELLES-LES-BAINS-2013 • FIG20 ISOPIX (S. D.) BRUXELLES LES BAIN. [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS://WWW.SUDINFO.BE/ID115369/ 126

ARTICLE/2019-04-26/BRUXELLES-LES-BAINS-CEST-TERMINEPLACE-HELLO-SUMMER • FIG21 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES ET KANAL. [PHOTOGRAPHIE] • FIG22 HELLO SUMMER. [PHOTOGRAPHIE] ARABEL. : HTTPS://WWW.ARABEL.FM/HELLO-SUMMER-VA-ANIMERLES-LIEUX-PUBLICS-DE-LA-VILLE-DE-BRUXELLES-TOUTLETE/ • FIG23 (S. D.) HELLO SUMMER. [PHOTOGRAPHIE] FESTIVAL THÉATRES NOMADES 2021 : HTTPS://WWW. FESTIVALTHEATRESNOMADES.BE/ • FIG24 DANHIE, E.(2015) PLAISIR D’HIVER. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW.FLICKR. COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/23738748416/IN/ ALBUM-72157661147391830/ • FIG25 2020.PLAISIR D’HIVER. [PHOTOGRAPHIE] PLAISIR D’HIVER : HTTPS://WWW.PLAISIRSDHIVER.BE/PRESSEPHOTOS/ • FIG26 NADIN,C. (2021) PLACE DU MARCHÉ AUX POISSONS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG27 2020.PLAISIR D’HIVER. [PHOTOGRAPHIE] PLAISIR D’HIVER : HTTPS://WWW.PLAISIRSDHIVER.BE/PRESSEPHOTOS/FIG29 PLACE ROYAL • FIG28 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS://BRIGHT. BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG29 NADIN,C. (2021) PLACE ROYAL. [PHOTOGRAPHIE] • FIG30 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS://BRIGHT. BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG31 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS://BRIGHT. BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG32 NADIN,C. (2021) PLACE SAINTE-CATHERINE. [PHOTOGRAPHIE] • FIG33 TOUR & TAXIS - FESTIVAL COULEUR CAFÉ [PHOTOGRAPHIE] : HTTP://WWW.RADIOBOBO.BE/ PAGE/2/?AUTHOR=0 • FIG34 FOIRE DU MIDI : HTTPS://WWW.LEVIF.BE/ ACTUALITE/BELGIQUE/LA-FOIRE-DU-MIDI-A-BRUXELLES-ESTANNULEE/ARTICLE-NEWS-1314285.HTML • FIG35 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/7880436650/IN/ ALBUM-72157631289130436/ • FIG37 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS:// WWW.FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/7880419544/IN/ ALBUM-72157631289130436/ • FIG36 NADIN,C. (2021) PLACE DES PALAIS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG38 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/7880424158/IN/ ALBUM-72157631289130436/ • FIG39 NADIN,C. (2021) MONT DES ARTS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG40 ARÉNA 5 : HTTPS://WWW.MOUSTIQUE.BE/ INDEX.PHP/30378/FEU-CHATTERTON-BRILLANT-LARENA-5 • FIG41 SCHMITT, S. (S. D.) PHOTO AÉRIENNE – ATOMIUM [PHOTOGRAPHIE]. ©VISIT.BRUSSELS. ATOMIUM_-_ 127

HEYSEL_-_HEIZEL_-_SKY_VIEW_GLV_4218_DXO FIG42 PLACE DES PALAIS - FÊTE DE L’IRIS 51 • FIG42 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/32910418687/IN/ ALBUM-72157707098801801/ • FIG43 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/46938190105/IN/ ALBUM-72157707098801801/ • FIG44 FIG39 NADIN,C. (2021) PLACE FLAGEY. [PHOTOGRAPHIE] • FIG45 FIG39 NADIN,C. (2021) PLACE DU MARCHÉ AUX POISSONS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG46 PLAISIR D’HIVER. [PHOTOGRAPHIE] PLAISIR D’HIVER : HTTPS://WWW.PLAISIRSDHIVER.BE/PRESSEPHOTOS/ • FIG47 ISOPIX (S. D.) BRUXELLES LES BAIN. [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS://WWW.SUDINFO.BE/ID115369/ ARTICLE/2019-04-26/BRUXELLES-LES-BAINS-CEST-TERMINEPLACE-HELLO-SUMMER • FIG48 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES. [PHOTOGRAPHIE] • FIG49 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES. [PHOTOGRAPHIE] • FIG50 CEPRIÀ.C, (C. D.) BRUXELLES-LES-BAINS [PHOTOGRAPHIE] LA CAPITALE: HTTPS://LACAPITALE. SUDINFO.BE/258993/ARTICLE/2018-07-26/BRUXELLES-LESBAINS-PAS-LA-GRANDE-FOULE-IL-FAIT-TROP-CHAUD • FIG51 NADIN,C. (2021) QUAI DES PÉNICHES. [PHOTOGRAPHIE] • FIG52 (S. D.) BRUXELLES LES BAINS. [PHOTOGRAPHIE] HTTPS://WWW.LEVIF.BE/ACTUALITE/ BELGIQUE/BRUXELLES-LES-BAINS-C-EST-FINI/ARTICLENEWS-1128327.HTML • FIG53 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR • FIG54 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR • FIG55 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS:// BRIGHT.BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG56 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS:// BRIGHT.BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG57 JEAN-PAUL, R.(2020) BRIGHT BRUSSELS FESTIVAL [PHOTOGRAPHIE] VISIT.BRUSSELS : HTTPS:// BRIGHT.BRUSSELS/FR/GALLERY • FIG58 NADIN,C. (2021) PLACE DU MARCHÉ AUX POISSON [PHOTOGRAPHIE] • FIG59 2020.PLAISIR D’HIVER. [PHOTOGRAPHIE] PLAISIR D’HIVER : HTTPS://WWW.PLAISIRSDHIVER.BE/ PRESSE-PHOTOS/ • FIG60 NADIN,C. (2021) PLACE DES PALAIS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG61 NADIN,C. (2021) MONT DES ARTS. [PHOTOGRAPHIE] • FIG70 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/7880436066/IN/ ALBUM-72157631289130436/ • FIG62 DANHIE, E.(2015) BRUSSELS SUMMER 128

FESTIVAL. [PHOTOGRAPHIE] FLICKR : HTTPS://WWW. FLICKR.COM/PHOTOS/VISITBRUSSELS/7880415210/IN/ ALBUM-72157631289130436/ • FIG63 LEFEVRE.J (2021) TOUR & TAXIS - FUSE OPEN AIR [PHOTOGRAPHIE] FLAIR : HTTPS://WWW.FLAIR.BE/FR/ LIFESTYLE/FUSE-TOUR-TAXIS-TERRASSE/ • FIG64 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPEMENT DES PÔLES PRIORITAIRES DE BRUXELLES [ILLUSTRATION] • FIG65 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPEMENT DES PÔLES PRIORITAIRES DU PLAN CANAL[ILLUSTRATION] • FIG66 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPMENT DU PÔLE TOUR & TAXIS ET LE BASSIN VERGOTE [ILLUSTRATION] • FIG67 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPEMENT DU PÔLE «PENTAGONE» [ILLUSTRATION] • FIG68 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPEMENT DU PÔLE DU HEYSEL[ILLUSTRATION] • FIG69 NADIN. C (2021).CARTE DE DÉVELOPPEMENT DU PÔLE «QUARTIER DU MIDI»[ILLUSTRATION] • FIG70 CITYGATE : PETITE ILE/CITYGATE II: PROJET DE SOCIÉTÉ MOMENTANÉE SBA-KSA-AHA-NOA • FIG71 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG72 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG73 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG75 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG77 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG79 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG74 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG76 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG78 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG80 CITYGATE [PHOTOGRAPHIE] : HTTPS:// STUDIOCITYGATE.COM/ • FIG81 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG82 SEEU [ILLUSTRATION] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG83 EXEMPLES D’AMÉNAGEMENTS FUTURES [ILLUSTRATION] PERSPECTIVE.BRUSSELS HTTPS:// PERSPECTIVE.BRUSSELS/FR/PROJETS/POLES-STRATEGIQUES/ CASERNES-DIXELLES-USQUARE • FIG87 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG84 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG85 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG86 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG88 SEEU [PHOTOGRAPHIE] TAVU :HTTPS://WWW. TAVU.BE/PORTFOLIO/SEE-U/ • FIG89 PHOTO AÉRIENNE DE TOUR & TAXIS [PHOTOGRAPHIE] HTTPS://WWW.EVENTBRITE.CO.UK/E/OPENAIR-PARTY-VIBKES-TOURTAXIS-TICKETS-165918989163?FBCLID 129

=IWAR13K28NRQXGYZPOXIFSZJS5OXYT16G5OVATJZL7LB4H QDBMVODMBHBTZHY • FIG90 LOGO DE TOUR & TAXIS [ILLUSTRATION] : HTTPS://SUMMER.TOUR-TAXIS.COM/NL/EVENT/PLEIN-AIR-BYFUSE/ALL/ • FIG91 PONSEELE. I (2021) FUSE OPEN AIR. [PHOTOGRAPHIE] FAIR : HTTPS://WWW.FLAIR.BE/FR/ LIFESTYLE/FUSE-TOUR-TAXIS-TERRASSE/ • FIG92 PHOTO DE LA COURS PRINCIPALE DE TOUR & TAXIS : HTTPS://TOUR-TAXIS.COM/FR/MEET-ANDORGANISE/TOUS-NOS-LIEUX/PLACE-DE-LA-MUSIQUE/ • FIG93PHOTOCITY (2021) PHOTO DE L’EXPOSITION EXTÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE [PHOTOGRAPHIE] HTTPS://WWW.FLAIR.BE/FR/CULTURE/LA-PLUS-GRANDEEXPO-PHOTO-PLEIN-AIR-EUROPE-BRUXELLES/ • FIG94 NADIN,C. (2021) O’DANCE. [PHOTOGRAPHIE] • FIG95 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG97 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG100 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG102 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG99 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG96 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG98 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG101 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG103 TRI-POSTAL [PHOTOGRAPHIE]: HTTPS://COMMUNA.BE/LES-LIEUX/LE-TRIPOSTAL/#FONCTIONNEMENT-DES-LIEUX • FIG105 PARC DU CINQUANTENAIRE - GUINGUETTE MAURICE [PHOTOGRAPHIE] : HTTP://GUINGUETTESBARC. BE/ • FIG104 HEYSEL - PHOTO DE LA GUINGUETTE CHEZ ANDRÉ [PHOTOGRAPHIE] : HTTP://GUINGUETTESBARC.BE/ • FIG106 ABBAYE DE LA CAMBRE - GUINGUETTE GISELLE [PHOTOGRAPHIE] : HTTP://GUINGUETTESBARC.BE/ • FIG107 PARC DU ROI BAUDOIN - GUINGUETTE FABIOLA [PHOTOGRAPHIE] : HTTP://GUINGUETTESBARC.BE/ • FIG108 PARC DUBEN - GUINGUETTE EMILIE [PHOTOGRAPHIE]: HTTP://GUINGUETTESBARC.BE/ • FIG109 NUIT DES ARCHITECTES - TUNNEL LUMINEUX ÉPHÉMÈRE : AVANT • FIG110 NUIT DES ARCHITECTES - TUNNEL LUMINEUX ÉPHÉMÈRE : APRÈS • FIG110 NUIT DES ARCHITECTES - CONSTRUCTION DE LA SCÈNE PRINCIPALE • FIG111 NUIT DES ARCHITECTES - SCÈNE PRINCIPALE 130

• FIG112 BERHAUT, T (2020) GUINGUETTE DE LA PETITE SUISSE [PHOTOGRAPHIE] • FIG113 NADIN, C (2020) GUINGUETTE DE LA PETITE SUISSE [PHOTOGRAPHIE]

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