PlanetVS-HS9-N. Vanier

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Nicolas Vanier “ C’est le monde à l'envers ! ”
9 PLANET-VS.COM ART COLLECTION • 25 € ÉDITION SPÉCIALE [ Regards
de Nicolas Vanier et Vitalie Taittinger ]
EN CHIFFRES UNE VENTE AUX ENCHÈRES DE 31 MILLIONS € SUCCESS STORY GÉRARD PERSE, UNE INCROYABLE RÉUSSITE CARNET DE VOYAGE DU PHOTOGRAPHE THIERRY DES OUCHES PORTRAIT STÉPHANIE DE BOÜARD-RIVOAL, DE LA FINANCE À ANGELUS
croisés
CHAMPAGNE-BDR.COM
LAFITE
CHÂTEAU
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
CHÂTEAU
ROTHSCHILD
MOUTON ROTHSCHILD CHÂTEAU CLARKE EDMOND DE ROTHSCHILD

Faut-il se fier à a nos emotions ?

[ Sans elles, notre vie serait un film en noir et blanc… ]

Notre monde moderne serait-il de plus en plus gouverné par nos émotions ? C’est ce qu’on serait invité à croire en observant par exemple la charge émotionnelle qui imprègne de plus en plus l’univers aussi envahissant que coloré de la télévision et de la publicité. Et que dire de la culture, de la musique, de la chanson ou encore des films à succès ? Et donc d’internet, qui a notamment inventé les smileys pour conférer au courrier électronique un parfum d'émoi…

Qui n’a jamais été frappé par une œuvre d’art ? Que ce soit de l’admiration, de la peine, ou même du dégoût, l’art génère un large éventail d’émotions... Dans ce numéro, le photographe Thierry des Ouches, qui parcourt le vignoble français, ne nous dit-il pas ? « Les matières abandonnées sur lesquelles la nature a repris ses droits m’offrent une palette naturelle de couleurs dont le ressenti me plongeenharmoniedansmasensibilité.Ceciprovoquechezmoidesémotions.Cesontlescouleursque j’aime,douces,subtiles,quiportentenellesl’empreintedutemps. »

Disons-le, il en va de même de la gastronomie. Couleur, forme, consistance des aliments, présentation dans l’assiette, nous sentons les parfums des plats, notre bouche prend la mesure des produits, de leurs saveurs… Chaque plat a son image sensorielle…

Et donc… L’étude des émotions est un domaine en plein essor... De nombreux auteurs ont tenté et tentent encore d’élucider les mécanismes de l’émotion à l’aide d’indicateurs psychologiques et comportementaux. Divers modèles contemporains ont tenté de classifier les émotions suivant différentes variables. Ainsi, en 1984, le psychologue américain Plutchik décomposait les émotions en huit patterns comportementaux (protection, destruction, reproduction, réintégration, incorporation, rejet, exploration, orientation) associés à huit émotions primaires (joie, attirance, peur, surprise, tristesse, dégoût, colère, anticipation).

Nos expériences, parfois simples, nous permettent de créer nous-mêmes des moments de grâce immergés dans l’émotion. Apprendre à immobiliser l'éphémère, voir un paysage comme une toile tendue, suivre le mouvement des fourmis, attendre sans rien faire, se fabriquer des vies, jeûner quelques temps, plonger dans l’eau froide… Autant d’expériences intérieures qui déconcertent le corps comme l'esprit, interpellent le sens des mots et des conventions, secouent l'ordre du monde et dérangent celui de nos habitudes ; voire retrouvent l'étranger dans le familier, renversent les évidences qui saturent notre quotidien, s’insurgent contre les inerties de la vie en provoquant l'impulsion à questionner…

Chaque expérience doit nous permettre de faire vaciller une évidence que l’on croyait incontournable. Et si tous les psychologues n’aboutissent pas aux mêmes conclusions, tant mieux. C’est là ce qui marque nos différences… Dans tous les cas, toutes les expériences que nous vivons sont significatives, sinon extraordinaires. Sens et émotion sont ainsi fortement sollicités pour colorer l’environnement d’une inspiration hédoniste.

Aujourd’hui encore, les chercheurs percent un à un les secrets de notre boîte noire et de ses cent milliards de neurones, analysant peu à peu son organisation et donc nos émotions. La chimie du cerveau permettrait-elle de manipuler nos humeurs ? Qui sait ? Avec l’avancée de la science, peut-être sera-t-il possible dans un futur proche de demander à son médecin des pilules pouvant provoquer des émotions précises ?

Quoi qu’il en soit, sans émotion, on peut dire que notre vie serait un film en noir et blanc, un long fleuve trop tranquille...

Q
EDITO
EDITION SPECIALE
Conseiller Communication, Communications Consultant: Jean-Michel DELAVAUD Correspondants & Editorialistes, Correspondents & Columnists: Enrico BERNARDO, Adam BILBEY, Philippe FAURE-BRAC, Serena SUTCLIFFE, David CHOKRON, Jean-François SCHERPEREEL, Alain AVIOTTE, Patricia REY, Laurence GOUNEL, Rodolphe GOMIS, Audrey GROSCLAUDE, Viviane LAFARGUE, Gigi RIARD, Jade REICHELL, Sarah
Joshua JAMPOL. P.A.O : Remerciements à Atelier Claire CARREAU Photographes,
Dépôt légal à parution, Copyright Planète
Fondateur, Editeur & Directeur de la Publication, Founder,Editor&PublishingDirector: Thibault REICHELL Attachée de Presse, Press Agent: Olivia REICHELL-GONTHIER
CANONGE, Jean-Charles CHAPUZET,
Photographs: Leif CARLSSON, Thierry DES OUCHES Dessinateurs, Illustrators: Jade, Ange, Hugo, Tom & Théo, Rose, Swana, Jeyla Régie Publicitaire, Advertising Department: PLANET V&S - t.reichell@citizenhedonist.com
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Olivia & Thibault* Reichell
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*Fondateur, Editeur & Directeur de la Publication

EN CHIFFRES | 6

Les vins ne connaissent pas la crise... COCKTAILS | 8

Les plus chers du monde WHISKY | 10

Les whiskies ont le chic pour créer le buzz

ON EN PARLE | 12

Rencontre autour d’un verre : Le Gabriel BACCHUS | 14

Laurent-Perrier - Blanc de Blancs Brut Nature CIGARE | 16

Un aficionado à Miami BORDEAUX | 20

Un millesime 2019 de cuvées de prestige

THE FINEST OF WINES AND LUXURY

ENTRETIEN |

C'est le monde à l,envers !

[ Regards de Nicolas Vanier et Vitalie Tattinger ] 24

C’est dans le Morvan que nous avons rencontré l’explorateur et réalisateur Nicolas Vanier lors de la préparation de son prochain film « C’est le monde à l’envers ! » et Vitalie Taittinger, Présidente des champagnes Taittinger dont il avait fait la connaissance lors de la réalisation de son dernier film « Champagne ! ».

SUCCESS STORY |

Gérard Perse

[ Une incroyable réussite ] 36

Qu'en est-il au juste du rêve américain, ce fameux American Dream qui remplit depuis des décennies les discours de tous les présidents des Etats-Unis ? Le fameux slogan « Yes we can » de Barack Obama s’écrira-t-il un jour en Français plus qu’il ne s’écrit aujourd’hui ? Rencontre avec Gérard Perse.

SPIRITUEUX |

JS Robicquet

[ Les clés du succès ] 18

Certaines des créations imaginées par JeanSébastien Robicquet depuis 2001 ont acquis une réputation planétaire : la vodka Cîroc, le gin G’Vine, le vermouth La Quintinye Vermouth Royal. Une véritable success-story… Maison Villevert, sa société, pèse aujourd’hui 100 millions d’euros.

CARNET DE VOYAGE |

Thierry des Ouches

[ Dans les vignobles bordelais et champenois... ] 50

Photographe autodidacte, Thierry des Ouches développe un univers photographique très personnel, tant poétique qu'esthétique. Doté d’une signature presque graphique, il promène son boîtier dans des décors où il recherche des ambiances poétiques et colorées. Amateur de vins, le vignoble français ne pouvait que le sensibiliser… Nous lui avons demandé de poser son objectif dans le bordelais et en Champagne...

PORTRAIT |

Angelus

[ Stéphanie de Boüard-Rivoal ] 84

En 2012, après une carrière dans la gestion de fortunes à Londres, Stéphanie de Boüard-Rivoal rachète les parts de son père Hubert de Boüard et devient ainsi la première actionnaire du Château Angelus. L'année même où le château est classé Premier Grand Cru Classé "A".

SOMMAIRE
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Les vins ne connaissent pas la crise... Pour preuve, la 162ème édition de la vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune a atteint un total de 31 millions €, établissant un record pour toute vente aux enchères de vin organisée par Sotheby's. La vente présentait 802 pièces de vin abritant 51 cuvées du millésime 2022 - réparties en 620 fûts de vins rouges et 182 fûts de vins blancs, fruits du vignoble couvrant 60 hectares du Domaine des Hospices. Le prix moyen frais inclus par pièce, a connu une augmentation par rapport à 2021, et globalement, le prix moyen frais inclus par lot incluant la Pièce des Présidents et les spiritueux s'élève à 39 155 €, soit une hausse de 12 %. Le prix moyen hors frais des vins rouges et blancs est en hausse de 8,28 % par rapport à l'année dernière (35 974 € en 2022, 33 223 € en 2021). A cette occasion, la Pièce des Présidents s’est vendue pour un montant record de 810 000 €. Cinq pièces de Bâtard-Montrachet Grand Cru, Cuvée Dames de Flandres se sont vendues 324 000 € chacune, soit plus du double de l'estimation haute avant vente. La 162ème édition de la vente proposait deux nouvelles cuvées : Corton Grand Cru Cuvée Les Renardes (avec 13 pièces vendues pour un total cumulé de 700 756 €) et Beaune Blanc 1er cru Clos des Mouches cuvée Hugues et Louis Bétault (5 pièces vendues pour un total cumulé de 235 440 €).

EN CHIFFRES
Texte : Jade Smailovic
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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION

Conçu pour le Club Playboy de Londres par Salvatore Calabrese, spécialiste des cognacs millésimés. 6 800 euros correspond au coût des ingrédients utilisés pour réaliser ce cocktail ! Un vieux cognac Clos de Griffier 1778, une liqueur de Kummel 1770, un triple sec de 1860 et de l’Angostura des années 1900…

20 500 €

Imaginé par le barman du Ritz-Carlton de Tokyo, le « Diamond is Forever » fait partie des cocktails les plus chers du monde… Grâce à un bijou en or et un diamant d’un carat ajouté à la composition à base de vodka Grey Goose et jus de citron.

12 765 €

Pas de diamant pour faire flamber les prix, mais seulement de la feuille d’or et des ingrédients exceptionnels dont un champagne millésimé et une eau-de-vie ultra rare de 1888. C’est ainsi que le Gigi’s, restaurant dans le quartier de Mayfair à Londres, peut s’enorgueillir d’avoir concocté, en l’honneur de l’actrice Grace Jones, le cocktail le plus cher du monde, le « Grace » : 12 765 € la coupe.

21 000 €

C’est le prix du « Jewel of Pangaea », un cocktail vendu au Pangaea, club très « select » de Singapour. Créé par Ethan Leslie Leong, il est composé d’un très vieux cognac et d’un champagne Krug 1985. Il est servi avec une chaîne de main en or blanc et une bague sertie d’un diamant triple X d’un carat, du joaillier Libanais Mouawad.

Le prix d’une bouteille de cognac Croizet Cuvée Léonie 1858 – celui dégusté par Churchill et Eisenhower lors de la planification du D-Day – utilisé pour concevoir le Winston, un des cocktails les plus chers de l’histoire de la mixologie par un barman de Sidney.

COCKTAILS

LES PLUS CHERS DU MONDE

Certains barmen de la planète participent à une course : c’est à celui qui imaginera le cocktail le plus cher. Les ingrédients les plus exceptionnels sont alors utilisés, ainsi que quelques pièces de joaillerie, histoire de gonfler le prix plus rapidement…

COCKTAILS
6
800 €
101 795 €
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Texte : Valentine Holsen • Photo : DR

Le prix d’une bouteille vendue en décembre 2011 par la distillerie japonaise Suntory. Au total, 150 exemplaires de son Yamakazi 50 ans d‘âge, vieilli en fûts de Mizunara (un chêne japonais très parfumé) en 1961, étaient proposés à la vente.

La somme à débourser pour l’un des 70 flacons de Tullibardine 1952. La marque écossaise, propriété d’une famille de vignerons bourguignons, a choisi de présenter son whisky dans une carafe en cristal Baccarat rehaussée d’or et abritée dans un coffret comprenant également deux verres, une carte de membre et une clé donnant accès à un coffre au sein de la distillerie.

5,5 M €

L’extravagant montant affiché par le mystérieux whisky Isabella’s Islay et sa carafe en cristal anglais recouvert d’or blanc, de 8 500 diamants et de 300 rubis. A l’intérieur se cacherait un « very old single malt whisky » reflétant le caractère particulier de la reine des Hébrides : l’île d’Islay.

LES PLUS CHERS DU MONDE

Mis en fûts au siècle dernier, vénérés des connaisseurs, distillés au comptegouttes dans des carafes d’exception… Les whiskies ont le chic pour créer le buzz et attirer l’attention des collectionneurs. Focus.

: Chloé Sofi • Photo : Andrejs Pidjass

C’est l’adjudication atteinte par une bouteille de whisky Macallan Decanter “M” de 6 litres lors d’une vente de spiritueux pilotée par Sotheby’s à Hong Kong en janvier 2014. Devenu le whisky le plus cher du monde cédé aux enchères, détrônant au passage un autre single malt de la distillerie écossaise Macallan, il est proposé dans un flacon signé Lalique édité à 4 exemplaires seulement.

1,25 M €

Prétextant une miraculeuse découverte, le site masterofmalt.com met en vente, le 1er avril 2011, un whisky de 105 ans d’âge de la distillerie Aisla T’Orten… anagramme de « it’s not a real distillery ». Le poisson est énorme mais de nombreux sites continuent de relayer l’information.

WHISKY
WHISKY Texte
9 400 €
25
335 €
462
780 €
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LA SENSATION BB

LE GABRIEL

Remarquable ensemble architectural faisant face à la Garonne, Le Gabriel est situé au centre de la Place de la Bourse à Bordeaux. Ce restaurant emblématique bordelais, couronné d’une étoile Michelin en 2021, a été acquis début 2019 par la famille de Boüard de Laforest, propriétaire du Château Angelus à Saint-Émilion.

Après l’acquisition du Logis de la Cadène à Saint-Émilion en 2013, c’est tout naturellement à Bordeaux, capitale de la gastronomie et des grands vins, que Stéphanie de Boüard-Rivoal poursuit, avec Le Gabriel, la diversification et le développement des activités familiales dans le monde de la grande restauration et de l’hôtellerie de charme. C’est à Alexandre Baumard, chef du Logis de la Cadène, étoilé en 2017, que Stéphanie de Boüard-Rivoal confie la responsabilité de l’ensemble, élargissant ainsi avec audace son champ d’expression.

Dans un élégant immeuble du XVIIIème siècle, Le Gabriel propose, sur quatre étages, un bar offrant des tapas savoureux à partager, accompagnés de cocktails, un bistrot dédié à une cuisine de saison régionale, gourmande et généreuse, une table gastronomique, couronnée d’un macaron Michelin en 2021, baptisée “ L’Observatoire ”, ainsi qu’un espace réservé aux séminaires.

Le Chef Alexandre Baumard, également à la tête de la brigade du Logis de la Cadène à Saint-Émilion, poursuit sa quête d’une cuisine épurée, concentrée gustativement et faisant la part belle aux meilleurs produits de saison qu’il a sélectionnés, avec précision et rigueur chez tous ses fournisseurs locaux, du Pays basque à La Turballe, en Bretagne, en passant par Royan et La Cotinière. «Ce sont les maraîchers et les poissonniers qui me guident dans l’élaboration des cartes. J’imagine toujours des plats en fonction de ce quelesproducteursetlanaturenousproposent» note le jeune chef de 34 ans, Alexandre Baumard, nommé en 2021 « Grand de demain » par Gault & Millau.

Avec une cuisine ancrée dans le terroir, Il revisite les plats classiques de la gastronomie française et les

adapte à sa sensibilité en leur apportant créativité, modernité et finesse, «J’aime beaucoup le poisson qui, quel que soit le type de cuisson, nécessite une grande précision. Pour les viandes, j’associe trois cuissonsdifférentesdansuneassiette:parexemple, des parties d’un agneau ou d’un pigeon seront confites, d’autres rôties minute, et d’autres cuites à basse température». Alexandre Baumard porte une attention toute particulière à la présentation, fruit de son imagination poétique. Ses plats mettent les sens en éveil. Il offre des compositions savamment ponctuées de mets variés, riches en couleur, avec un jeu de textures, au moyen d’associations et de saveurs nouvelles.

Plus d’infos sur www.bordeaux-gabriel.fr

À LA CARTE CHÂTEAU LA FLEUR DE BOUÄRD

Le Château La Fleur de Boüard est né de la profonde croyance de son propriétaire, Hubert de Boüard de Laforest, en la richesse des terroirs de Lalande-dePomerol. Accompagné de sa fille Coralie et de son directeur technique Philippe Nunes, il a mis son savoir-faire technique et œnologique au service d’une démarche innovante et respectueuse de son environnement.

À la direction du domaine depuis 2014, Coralie de Boüard-Maillet œuvre pour faire rayonner l’image de Château La Fleur de Boüard et sa présence à l’international. Grâce à un habillage des vins plus moderne et élégant, et une démarche orientée vers l’événementiel et l’œnotourisme, elle a su insuffler une nouvelle dynamique.

Parmi les vins, le Château La Fleur de Bouärd, assemblé à 80 % de merlot, 15 % de cabernet franc et 5 % de cabernet sauvignon. Le Plus de La Fleur de Bouärd  et, dernier né de la famille, Le Lion de La Fleur de Boüard, issu des jeunes vignes du domaine.

Plus d’infos sur : www.www.lafleurdebouard.com

RENCONTRE AVEC JÉRÔME DURAND ( Une carrière entre la Champagne et Cognac )

Jérôme Durand a rejoint récemment le groupe Arvitis (famille Thiénot) en tant que directeur général de l’une de ses Maisons de champagne, Canard-Duchêne. En Champagne, Jérôme Durand a notamment été directeur marketing et du développement des champagnes Lanson, Besserat de Bellefon, Tsarine et Alfred de Rothschild pendant 4 ans. Il a ensuite pris la direction générale de la société Larsen en 2015.

© Leif Carlsson

«Je suis fier que l’on me confie la direction de Canard-Duchêne, une des grandes Maisons historiques de la Champagne. Le modèle familial au temps plus long doit permettre de maintenir la belle dynamique, engagée notamment en 2018 lors de la célébration du 150e anniversaire de la fondation de la Maison et de développer son potentiel», déclare Jérôme Durand.

ON EN PARLE
RENCONTRE AUTOUR D’UN VERRE
Plus d’infos sur : www.canard-duchene.fr 12

Maison familiale et indépendante

La plus ancienne Maison de Vins de la Champagne : Aÿ 1584

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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Odilon de Varine, Chef de caves de la Maison Gosset, révèle la toute première édition de Gosset Celebris en Blanc de Blancs Millésimé.

Laurent-Perrier

Elu le plus bel hôtel du monde à plusieurs reprises par Condé Nast Traveler, fleuron des établissements Relais & Châteaux, le Domaine Les Crayères est une destination incontournable en Champagne. Le Chef Philippe Mille, Meilleur Ouvrier de France en 2011 et doublement étoilé depuis 2012, signe la carte du restaurant « Le Parc ». Rencontre avec le Chef sommelier Martin Jean…

Si Martin Jean veille religieusement sur ses verticales prestigieuses avec ses Côte Rôtie du Domaine Jamet ou des Meursault CocheDury quasi introuvables, ce jeune passionné champardennais ne boude pas son plaisir à cultiver un autre trésor : 9000 bouteilles de champagne, avec pas moins de 530 maisons ici représentées.

Votre carte des vins a été élue la plus belle carte des vins au monde par la revue World of Fine Wines 2022 et la plus belle carte de champagne en France et en Europe par The Wine List 2021 ?

En effet, notre cave, qui est située dans un authentique bunker au fond du parc, est composée de 63 000 bouteilles. Elle comporte 2970 références dont 1020 références de champagne.

Etes-vous en champagne plutôt grande Maison ou jeune domaine indépendant ?

C’est le juste équilibre qui l’emporte. Nous cherchons dans chaque vin la pureté et l’authenticité d’une Maison.

Contrairement aux idées reçues, le champagne est un vin de garde...

En effet, au fil du temps, il développe d’autres arômes, accompagne d’autres plats… On passe parfois à côté de beaucoup de choses si l’on boit un champagne trop jeune…

Vous possédez à votre carte, de nombreuses références de la Maison Laurent-Perrier…

Effectivement, nous en possédons quatorze. De l’Ultra Brut, en passant par le Blanc de Blancs Brut Nature, le Grand Siècle Itération 24, le Grand Siècle Itération 25,…

Avec quel plat de Philippe Mille, associeriez-vous le Blanc de Blancs, Brut Nature de Laurent-Perrier ? Sans hésiter, avec son Chausson moelleux de volaille….

CARTE D’IDENTITÉ

Laurent-Perrier - Blanc de Blancs Brut Nature

Laurent-Perrier a toujours privilégié le chardonnay comme cépage majoritaire dans l’ensemble de ses cuvées et a été précurseur de la catégorie Brut Nature dès 1981. Aujourd’hui, une parfaite maîtrise de la vinification et de l’élevage de ce cépage lui permet d’élaborer ce Blanc de Blancs Brut Nature.

LA MAISON

Fondée en 1812, la Maison de champagne LaurentPerrier connaît son âge d’or à partir de 1948, grâce au dynamisme de Bernard de Nonancourt. Depuis, comme indiqué précédemment, la Maison construit son identité autour du chardonnay. Par la fraîcheur et la finesse qu’il confère à l’assemblage, ce cépage signe le style de cette référence de la Champagne.

L’ASSEMBLAGE

Un 100% chardonnay issu des meilleurs crus de la Côte des Blancs (Avize, Cramant, Oiry, Chouilly ) et de la Montagne de Reims (Tours-sur-Marne, Villers- Marmery, Rilly La Montagne) dont 40% de vins de réserve pour plus de finesse et de complexité. Ce vin bénéfice d’un vieillissement de 5 ans en caves.

LA DÉGUSTATION

Une robe blanche avec une effervescence fine et persistante. Un nez minéral avec des notes d’agrumes. Après une attaque vive, ce vin s’exprime en bouche avec une présence très équilibrée pour terminer avec une finale tout en fraîcheur, très citronnée.

Plus d’infos sur : www.laurent-perrier.com

INGRÉDIENTS

LA POULARDE

• Immerger le coffre de la volaille dans une casserole contenant le bouillon de volaille, cuire à frémissement pendant 35 min.

• Hors du feu, recouvrir la casserole et laisser refroidir à température ambiante.

• Lever les filets de volaille cuits. Poêler les filets dans une noix de beurre, ajouter les ailerons déjà pochés pour les colorer, verser le jus de volaille et finir en les enrobant.

LES TARTINES

• Poêler les foies de volaille avec l’échalotte hachée dans une noix de beurre en les gardant rosés, refroidir, ajouter le foie gras terrine, mixer le tout en y ajoutant la fine champagne et la moutarde.

• étaler cette farce en enrobant les filets de volaille sur les tranches de pain grillée, puis passer 5 min au four à 160°C.

• 1 coffre de Poularde de la Champagne

• 60g de foie gras terrine

• 45 g de beurre

• 1 échalotte hachée

• 1 cuillère à café de moutarde

• 2 tranches de pain au levain

• 1 l de bouillon de volaille maison

• 12 cl de jus de volaille maison

• 5 cl de fine de Champagne

• Gros sel, sel, poivre du moulin

BACCHUS
À LA CARTE DU DOMAINE LES CRAYÈRES Texte : Viviane Lafargue • Photo : DR
Meilleur Ouvrier de France Cuisine 2011, 2 macarons au Guide Michelin © Anne Emmanuelle Thion
CHAUSSON MOELLEUX DE VOLAILLE • LAURENT-PERRIER, BLANC DE BLANCS BRUT NATURE PHILIPPE
MILLE
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UN AFICIONADO À MIAMI

Figure du milieu de la mode, producteur exécutif de séries photos et films publicitaires pour des marques de luxe prestigieuses, Didier Lazare Benitah, avec sa marque Didier Cigars, devient au fil des années une référence aux Etats-Unis dans l’industrie du Cigare « premium ».

Quel est votre parcours ? Je réside à Miami depuis 25 ans maintenant. Je suis natif de Saint-Germain-en-Laye, en France, où j’ai passé une grande partie de mon enfance. Mon parcours professionnel est en décalage total avec l’univers du cigare car je viens de l’univers de la mode, plus particulièrement du mannequinat. Au début les années 90, j’ai fondé avec mon frère l’agence de communication Season, devenue au fil des ans leader mondial dans l’élaboration et la gestion d’outils de communication pour les agences de mannequin. A force de persévérance, nous avons collaboré avec des agences aussi célèbres qu’Elite, Ford, Next, Metropolitan, City Models et beaucoup d’autres...

Comment êtes-vous devenu producteur de cigares ? Lorsque j’évoluais dans l’univers de la mode, il m’arrivait régulièrement de fumer un cigare. Je m’étais rendu compte qu’il y avait une élégance similaire dans les univers de la mode et du cigare. Mais j’ai vraiment pris goût au cigare par ma complicité grandissante avec la communauté cubaine de Miami. J’ai beaucoup voyagé dans les régions productrices de tabac pour apprendre et surtout comprendre. Au tout début, j’avais rencontré un propriétaire de champs de tabac au Honduras et en République Dominicaine qui disposait également d’une petite manufacture à Miami. Il m’a proposé de stocker mon propre tabac en très petite quantité et de m’aider à créer mon propre « blend ». J’ai ainsi débuté à titre privé. J’offrais mes cigares à mon réseau professionnel, à des amis, sans jamais envisager à cette époque d’en faire une activité professionnelle, de monter une véritable structure autour de cette passion.

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans l’aventure ? Tout simplement les compliments que je recevais de mes amis aficionados quant à la qualité de mes cigares. Il m’était parfois difficile de dire qu’ils venaient de ma production personnelle... J’en étais presque gêné, craignant de passer pour un prétentieux. Le jour où j’ai pensé avoir mis au point une formule qui faisait l’unanimité en termes de goût, je me suis dit : pourquoi ne pas élaborer ma propre structure ? C’est ainsi qu’est né Didier Cigars au Nicaragua, dans la ville de Esteli. Aujourd’hui, nous sommes distribués dans les lounges les plus prestigieux et les plus selects des Etats-Unis et nous avons une clientèle privée pour laquelle nous fabriquons des collections sur mesure.

Quelle est la particularité de vos cigares ? Je ne peux rien dévoiler, vous vous en doutez bien. Mais ils possèdent certainement un des meilleurs Ligero du monde, cette feuille centrale dans le cigare qui assoit son arôme et lui donne son identité.

Le meilleur mariage entre vos cigares et un alcool de prédilection ? Vous pouvez marier un Didier Cigars à un de mes cognacs favoris, le Paradis Imperial d’Hennessy. Mais je dois confesser que le meilleur mariage est avec un bon espresso.

Et pour finir quelle est votre maxime ? Sans hésiter, et elle peut s’appliquer à la fabrication d’un cigare… « Lavéritévautbienqu’onpassequelquesannéessanslatrouver » de Jules Renard.

Plus d’infos sur www.didiercigars.com

CIGARE CIGARE
Texte : Hervé de l’Antenne • Photo : DR
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BANDOL À SON SOMMET...

ABUS D’ ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
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LES CLÉS D’UNE SUCCESS-STORY…

Certaines des créations imaginées par Jean-Sébastien Robicquet depuis 2001 - toutes à base de raisins - ont acquis une réputation planétaire : la vodka Cîroc (deuxième vodka premium au monde), le gin G’Vine (troisième gin premium au monde), le vermouth La Quintinye Vermouth Royal (meilleur vermouth rouge au monde). Une véritable successstory… Maison Villevert, sa société, pèse aujourd’hui 100 millions d’euros. Rencontre…

On connaît aujourd’hui votre success-story dans l’univers des spiritueux mais quelle enfance avez-vous eu ?

Quelques mois après ma naissance, mes parents sont partis s’installer au Cambodge. Enfant, je suivais ma mère sur les marchés et ce souvenir est encore intact : parfums, senteurs, saveurs sont ancrés dans ma mémoire. J’ai ensuite grandi au milieu des vignes dans un petit village situé à quelques kilomètres de Bordeaux. Je me souviens des travaux de la vigne. C’était la découverte du raisin, des moûts et des premiers parfums de la nature. Dès mon plus jeune âge, mon père a participé à mon éducation gustative.

Puis fut venue la période des études ?

En effet. A cette époque, étudiant en œnologie à Bordeaux, au sein du laboratoire de Jean Ribéreau-Gayon, l’un des fondateurs avec Louis Pasteur de l’œnologie moderne, j’ai eu le privilège de me former professionnellement à la dégustation. Cela m’a permis de me familiariser avec la culture du vin. Puis, j’ai choisi de poursuivre mes études en droit-économie-gestion pour obtenir un DESS. Ces formations m’ont permis d’explorer toutes les faces du miroir.

C’est à cette époque que vous avez intégré la Maison de Cognac Hennessy ?

Je suis entré chez Hennessy en 1989 et, en 1990, Hennessy m’a proposé de participer au développement du marché de Singapour. J’y suis resté trois ans, ce qui m’a permis de m’immerger dans la vie locale et de me familiariser avec la culture asiatique. De retour en France, j’ai ensuite été nommé chez Hine (appartenant alors au Groupe LVMH) où j’étais en charge du marketing et responsable Export (USA, RoyaumeUni, Amérique Latine et Afrique). Puis, après ces dix années passées chez LVMH, j’ai renforcé mes connaissances en intégrant le Groupe de Bernard Magrez, où je m’occupais de l’export et principalement des Amériques du Nord et du Sud. Ce sont très certainement le mix de toutes ces formations académiques et empiriques ainsi qu’un savant mélange entre le défrichage, l’innovation et la gestion de marques qui m’ont permis de franchir le pas de l’entreprenariat au début des années 2000.

C’est à cette époque que vous avez créé dans la région de Cognac, votre société ?

En effet, à l’origine, elle avait pour vocation d’être une plateforme de e-procurement (avec une sélection équivalente à un label) à destination principalement des Etats-Unis, pour les vins et spiritueux français. L’idée était simple : boire moins mais mieux, déguster des produits de meilleure qualité. Aujourd’hui, cette notion, au même titre que la montée en puissance des valeurs environnementales, fait partie du paysage. A l’époque, penser ainsi était novateur. Mais en juin 2001, la bulle Internet a explosé et nous nous sommes retrouvés à court de fonds financiers.

Vous avez dû rebondir, ce qui nous amène à la genèse du Maison Villevert d’aujourd’hui…

Puisque nous avions créé cette société, sélectionné et acheté les produits, je me suis dit : « Eh bien, allons les vendre nous-mêmes ! » . Je dis souvent que des contraintes il faut faire des opportunités. C’est donc aussi à cette époque que, inspiré par les vodkas premium, je me suis dit : « Laculture françaiseestcelleduvin,pourquoinepasimaginerunevodka françaisehautdegammeàbasederaisinetdoncdevin! ».

Mais à peine deux mois plus tard, (septembre 2001), les deux tours jumelles de Ground Zero à New York s’effondraient tragiquement. Au-delà du drame humain lié à ces attentats terroristes qui ont marqués l’histoire, il m’a fallu faire preuve d’une grande résilience pendant cette année de création de la société. Pourtant, je pense que c’est un état d’esprit, nous n’avons pas perdu notre enthousiasme.

Cela a donc marqué la naissance de la vodka Cîroc, le début de votre succès ?

A cette époque, une équipe de Diageo - le leader mondial des vins et spiritueux, en voyage d’études en France, m’a exposé sa volonté de faire une vodka française premium. Puisque la mienne, à base de raisins français, était prête, il était logique de leur présenter. Un an plus tard naissait Cîroc, lancée en 2003 à New-York... Dix ans plus tard Cîroc entrait dans le top 10 des marques les plus prestigieuses au monde. Aujourd’hui, 25 millions de bouteilles sont consommées chaque année dans le monde.

Puis, vous avez été précurseur à nouveau en vous intéressant au gin ?

En 2005, je me suis mis en tête de créer un gin français, lui aussi à base de raisin, forcément. J’avais lu un article sur un projet de gin à base de fleur de vanille de Madagascar. Ça a fait tilt : nous avons nous aussi à Cognac une fleur fantastique, la fleur de vigne. J’ai donc décidé de louer des hectares de vignes - il faut se souvenir qu’à l’époque, le cognac était en crise et certains arrachaient leurs vignespour récolter les fleurs. Nous les avons distillées, comme le font les parfumeurs de Grasse avec les roses par exemple, pour qu’elles deviennent l’un des composants de notre gin de France. C’est ainsi que G’Vine, anagramme de Vigne

est né en 2006 (avec son flacon vert si reconnaissable). Et nous avons créé un rituel de dégustation avec notre grand verre très reconnaissable lui aussi. G’Vine est aujourd’hui le troisième gin premium au monde.

Cette approche du gin a d’ailleurs été couronnée de succès en 2021 au Royaume Uni par votre entrée au sein du Hall of Fame de Gin Magazine (UK), qui rend hommage à une quinzaine de légendes ayant apporté une contribution durable au monde du gin…

Effectivement. Cette reconnaissance récompense la création de G’Vine, seul gin élaboré à base de raisin et de fleur de vigne. Je crois bien que je suis également encore aujourd’hui le seul Français ainsi honoré.

La création du gin Nouaison est-elle intervenue au même moment ?

Nouaison (en 2009) a été pensé comme le petit frère de G’Vine, dont le nom originel est G’Vine Floraison. G’Vine Floraison plaisait beaucoup en Europe du Sud mais nous nous sommes aperçus qu’il avait du mal à séduire les pays nordiques (aimant les gins plus épicés et à la teneur en alcool plus forte). Nous avons donc décidé de faire évoluer Nouaison et la deuxième génération a donc été présentée en 2019 et elle plaît beaucoup notamment dans le monde la nuit auprès des mixologistes.

Pourquoi avoir également lancé un vermouth ?

C’est très simple… Je me trouvais à Londres en 2009 dans l’un des speakeasy branchés de la ville. Je commande un Vesper. Le barman utilise alors mes créations G’Vine et Cîroc pour réaliser ce cocktail. Mais, évidemment n’ayant pas de vermouth parmi nos créations, l’idée m’est venue d’en créer un… La Quintinye Vermouth Royal était née, à nouveau à base de raisin, puisqu’il est obtenu à partir d’une base de pineau des Charentes, ce qui lui donne une longueur incomparable. Il a d’ailleurs été reconnu comme le meilleur vermouth rouge au monde en 2016.

Quels sont vos projets à venir ?

Concernant notre activité - la création de spiritueux - avec une quinzaine de marques (la vodka Cîroc, les gins June, G’Vine et Nouaison, la téquila Excellia, la Quintinye Vermouth Royal, la Guilde du Cognac, la vodka bio Le Philtre…) Maison Villevert, est désormais un acteur dynamique du marché des spiritueux. Nous cherchons à consolider et accompagner notre croissance. Nous renforçons nos positions et notre distribution en France et à l’international notamment du fait des acquisitions ou prises de participation, en France, Celtic Whisky Distillerie et Cognac Grosperrin, Paragon Brands au Royaume-Uni…. Et fort de nos sites d’élaboration et de conditionnement situés à proximité de Cognac, nous continuons à nous développer : extension du site de mise en bouteilles et de nos entrepôts, création de chais, en investissant plusieurs millions d’euros sur ces dernières années.

Plus d’infos sur : www.maisonvillevert.com

SPIRITUEUX
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Depuis2001,nousconstruisons chaquejournotreréputationde novateurs. Nous réinventons lesspiritueuxenlesrendantmeilleurs, plus aboutis et, surtout, ancrés dans leur époque. Cette approche nous offre un formidable espace de développementinternationalfondésur nos valeurs : le respect, l’excellence, l’entrepreneuriat engagé ainsi que l’énergie des équipes qui m’entourent.

SPIRITUEUX
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Un millésime 2019 exceptionnel…

BORDEAUX PICHON-LONGUEVILLE Comtesse de Lalande Pauillac, 2ème Grand Cru Classé en 1855 290€ PAVIE Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé «A» 385€ PAPE CLÉMENT Pessac-Léognan Cru Classé de Graves 99€ ANGELUS Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé «A» 450€ DOMAINE DE CHEVALIER (Blanc) Pessac-Léognan Cru Classé de Graves 101€ LEOVILLE BARTON Saint-Julien, 2ème Grand Cru Classé en 1855 111€ DAUZAC 5ème Grand Cru Classé en 1855, Margaux 41€ BATAILLEY Pauillac, 5ème Grand Cru Classé en 1855 57€ CANTEMERLE 5ème Grand Cru Classé en 1855 31€ PHÉLAN SÉGUR Saint-Estèphe 54€ CANTENAC BROWN Margaux, 3ème Grand Cru Classé en 1855 56€ LA GAFFELIERE Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé «B» 84€ CANON 1er Grand Cru Classé «B» Saint-Emilion 160€ MONTLABERT Grand Cru Classé Saint-Emilion 33€ BRANAIRE-DUCRU Saint-Julien, 4ème Grand Cru Classé en 1855 75€ SAINT-PIERRE Saint-Julien, 4ème Grand Cru Classé en 1855 57€ LÉOVILLE POYFERRÉ 2ème Grand Cru Classé en 1855 Saint-Julien 131€ Constituez
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Bordeaux,
2019
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Ceci,
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sur la rive
liquoreux
Barsac
non
75
20
à
l’année
réunit toutes les
d’un très bon millésime.
sur la
gauche comme
droite ainsi que pour les
de
ou de Sauternes. Une réussite générale propice à la constitution de votre cave. Découvrez notre sélection
exhaustive (prix des bouteilles en
cl).

MALARTICLAGRAVIÈRE (Rouge) Pessac-Léognan, Cru Classé de Graves 51€

LASCOMBES Margaux, 2ème Grand Cru Classé en 1855 76€

COS D’ESTOURNEL 2ème Grand Cru Classé en 1855 Saint-Estéphe 225€

CALON-SÉGUR

BORDEAUX
37€
MARQUIS DE TERME Margaux, 4ème Grand Cru Classé en 1855 43€ CLARKE Listrac Médoc
GUIRAUD 1er Grand Cru Classé en 1855 Sauternes 54€ LA LOUVIÈRE Pessac-Léognan 31€ PICHON BARON 2ème Grand Cru Classé en 1855 Pauillac 191€ PAVIE-MACQUIN 1er Grand Cru Classé «B» Saint-Emilion 108€
Médoc 19€
42€
3ème Grand Cru Classé en 1855 Saint-Estéphe 150€ LA LAGUNE 3ème Grand Cru Classé en 1855 Haut-Médoc 49€ ROLLAN DE BY
LAFON-ROCHET Saint-Estèphe, 4ème Grand Cru Classé en 1855
PONTET-CANET Pauillac, 5ème Grand Cru Classé en 1855 170€ HAUT-BAILLY Pessac-Léognan Cru Classé de Graves 115€
SMITH HAUT-LAFITTE (Blanc) Pessac-Léognan Cru Classé de Graves 105€
CLINET
175€
45€
45€
DE FIEUZAL Grand Cru Classé de Graves Pessac-Léognan 38€
CHATEAU
Pomerol
PRIEURÉ-LICHINE 4ème Grand Cru Classé en 1855 Margaux
PEDESCLAUX 5ème Grand Cru Classé en 1855 Pauillac
Pauillac, 5ème Grand Cru Classé en 1855 77€ MONTROSE Saint-Estèphe, 2ème Grand Cru Classé en 1855 202€ CHATEAU SEGUIN Pessac-Léognan 29€ DUCRU BEAUCAILLOU 2ème Grand Cru Classé en 1855, Saint-Julien 250€ GISCOURS Margaux, 3ème Grand Cru Classé en 1855 69€ LÉOVILLE LAS CASES Saint-Julien, 2ème Grand Cru Classé en 1855 275€ LA COUSPAUDE Grand Cru Classé Saint-Emilion 42€ RAUZAN-SEGLA 2ème Grand Cru Classé en 1855 Margaux 120€ LAGRANGE Saint-Julien, 3ème Grand Cru Classé en 1855 55€ ISSAN Margaux, 3ème Grand Cru Classé en 1855 72€ GRAND-PUY DUCASSE Pauillac, 5ème Grand Cru Classé en 1855 41€ 21
LYNCH-BAGES Pauillac, 5ème Grand Cru Classé en 1855 139€ GRAND-PUY-LACOSTE

DANS LES CHAIS DU CHÂTEAU MONTIFAUD

Depuis 1837, la famille Vallet crée des eaux-de-vie à l’attention des amateurs et collectionneurs de cognacs du monde entier. Discrète, à l'image de la célèbre eau-de-vie, elle maîtrise parfaitement les codes de cette magie qui s’opère à l’issue de la double distillation : la transformation du vin en cognac, la « liqueur des dieux ».

Le Château Montifaud en quelques mots… Le vignoble se situe en Petite et Grande Champagne, deux appellations nommées ainsi en raison de la forte concentration en calcaire des sols. Ce terroir permet de développer des notes florales et offre un potentiel de vieillissement exceptionnel en fût. La gamme s’étend du VS au XO (qui a reçu une double médaille d’or en 2022 au San Francisco World Spirit Competition). Quelques trésors de famille : Réserves Spéciales, XO Majestic, Extra, L50 et Héritage Maurice Vallet. Ainsi que la collection des « Grandes années », qui est composée uniquement de millésimes : 1976, 1978, 2001, 2002 et 2003. Et bien-sûr le Pineau des Charentes. A déguster secs, sur glace ou en cocktails (Sidecar, Horse’s Neck, Stinger…) suivant les goûts.

«

C’est dans la nuit des chais et des vieux fûts couleur de terre que le cognac lentement s’améliore. Depuis des siècles, les bâtiments, lesprocédés,lesgestessontpareils,carnulprogrès nepeutmodifiersanspréjudiceuneréussiteparfaite et certaines méthodes à jamais excellentes ». Nul mieux que l’écrivain charentais controversé Jacques Chardonne n’a su retranscrire l’univers précis, raffiné et multiséculaire du cognac. Rencontre avec Laurent Vallet, 6ème génération à la tête du Château Montifaud, afin de retracer l’histoire de sa famille et évoquer cette alchimie qui s’opère d’abord dans le secret des alambics, puis dans le silence profond des chais de vieillissement.

Votre savoir-faire familial remonte à 1837. Pouvez-vous revenir sur vos origines ?

Mon aïeul Augustin-Pierre Vallet créa un vignoble de 3 hectares vers 1837. Dix ans plus tard, celui-ci s'étendait sur une douzaine d'hectares et Augustin-Pierre devint bouilleur de cru en installant trois alambics. Peu de propriétaires distillaient leur vin à cette époque. Il distillait donc pour lui et pour ses voisins.

Beau chemin parcouru depuis cette époque… Mes autres aïeux et mon père avec qui je partage toujours sur ce sujet, y ont contribués... Le domaine se compose aujourd’hui d'un vignoble de 150 hectares dans le cognaçais, en GrandeChampagne et en Petite-Champagne, les deux

premiers crus de la région de cognac.

Depuis 2000, vous êtes à la tête du Château Montifaud. Il existe parait-il une tradition dans votre Maison de cognac.

En effet. Dans la famille Vallet, depuis 6 générations, lorsqu’un enfant rejoint son père dans l’entreprise familiale, une partie du cognac distillé cette année-là

est stockée précieusement et ne sera vendue que par les générations futures.

Vous conservez, parait-il, de très vieux millésimes dans votre chai…

Nos chais familiaux voient vieillir des cognacs datant des années 1866 à nos jours. Une partie en millésimes est scellée par le Bureau National Interprofessionnel du Cognac comme le veut la législation.

Depuis votre arrivée, vous vous êtes lancés dans la création d’un gin…

En étant en parfaite osmose avec notre ancrage cognaçais, nous avons cherché à innover avec mon épouse Elodie en explorant le gin sous de nouvelles facettes afin de corser et de parfumer les cocktails avec une touche originale, unique et locale. Entièrement élaborés et distillés à partir de raisins, ils sont avant tout fidèles à nos valeurs et notre appréciation des eaux-de-vie. Nous avons ainsi sélectionné six arômes caractéristiques de nos collections de cognacs. Tilleul, pomme, réglisse, abricot, amande et clou de girofle qui sont omniprésents dans nos deux créations : Osmoz classic et Osmoz citrus. A notre image, ces deux gins sont en totale osmose. Basés sur le principe de réciprocité, ils se complètent, s’interconnectent et s’équilibrent jusqu’à atteindre une parfaite alchimie.

Plus d’infos sur www.chateau-montifaud.com, famille-vallet.com et www.osmoz-gin.com

COGNAC ESCAPADE
Texte
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KENZO Créateur de mode PIERRE ARDITI Artiste KARL LAGERFELD Créateur de mode A. KAREMBEU Top model JEAN ALÉSI Coureur automobile ANDY GARCIA Acteur PHILIPPE STARCK Designer RICHARD ORLINSKI Sculpteur VINCENT LINDON Acteur C. LAMBERT Acteur PEI-MING YAN Peintre RAPHAËL NADAL Tennisman CAROLE BOUQUET Actrice JEAN RENO Acteur P. COELHO Écrivain KEANU REEVES Acteur DEPUIS 15 ANS ILS ONT FAIT NOTRE UNE ! THEY HAVE MADE OUR FRONT PAGE FOR 15 YEARS! MAIS AUSSI CHRISTOPHE HONDELATTE | Journaliste • JACQUES VERGÈS | Avocat • DAVID DOUILLET | Judoka ALAIN AFFLELOU | Homme d’affaires • PHILIPPE BOUVARD | Humoriste • IGOR & GRICHKA BOGDANOV | Scientifiques PATRICK BRUEL | Artiste • HENRI SALVADOR | Artiste • MONSEIGNEUR DI FALCO | Évêque • CHRISTIAN CLAVIER | Acteur HENRI LECONTE | Tennisman • LUC FERRY | Philosophe • ANTHONY DELON | Acteur • ALAIN JUPPÉ | Politicien MICHOU | Artiste • MARCEL CERDAN | Boxeur • BERNARD MONTIEL | Présentateur • JEAN-CLAUDE BRIALY | Acteur JACQUES WEBER | Metteur en scène • FRÉDÉRIC MITTERRAND | Politicien • JEAN-JACQUES BEINEX | Réalisateur JOSÉ GARCIA | Acteur • DAVID PUJADAS | Journaliste • ROBERT HOSSEIN | Metteur en scène • STÉPHANE BERN | Journaliste BIXENTE LIZARAZU | Footballeur • CHARLELIE COUTURE | Musicien • PHILIPPE GILDAS | Présentateur

Changer le monde pour le préserver. Dans le Morvan, l’explorateur, écrivain et réalisateur Nicolas Vanier et Vitalie Taittinger, Présidente de la Maison de champagne Taittinger, sur le tournage de « C’est le monde à l’envers ! ». Deux univers différents mais la même préoccupation de la nature, de son respect et des défis à venir. Vitalie Taittinger, très attachée à la culture, s’implique dans de nombreuses causes, principalement dans le monde de l’art et la préservation du patrimoine. Les aspects environnementaux font également partie de ses préoccupations et de ses engagements.

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C'EST LE MONDE à l'envers !

[ Regards croisés de Nicolas Vanier et Vitalie Taittinger ]

En cette fin d’année, c’est dans le Morvan que nous avons rencontré l’explorateur et réalisateur Nicolas Vanier lors de la préparation de son prochain film « C’est le monde à l’envers ! ». Nous avions convié à cette rencontre Vitalie Taittinger, Présidente des champagnes Taittinger dont il avait fait la connaissance lors de la réalisation de son dernier film « Champagne ! ». Quels sont donc les liens entre Vitalie Taittinger et l’aventurier Nicolas Vanier ? Ils sont nombreux et de plusieurs ordres... Tout d’abord le champagne, sujet qui les a naturellement réunis, mais aussi la nature, pour laquelle ils partagent tous les deux une véritable passion. Mais aussi l’aventure, car Vitalie a été bercée par les souvenirs de son grand-père maternel, Jacques Flotard, qui a bien connu l’explorateur Paul-Emile Victor dont il a partagé une des expéditions. Et, pour finir, les préoccupations écologiques et sociétales soulevées par le prochain film de Nicolas Vanier. Rencontre...

Texte : Thibault Reichell • Photos : Cyprien Leym

Remerciements aux équipes de Nicolas Vanier (Olivia, Marie, Stéphanie et Candice) et Vitalie Taittinger (Sandrine et Claire) pour l’organisation de ce reportage.

ENTRETIEN
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DE L’EXPLORATION À LA RÉALISATION

LES 1000 VIES DE NICOLAS VANIER

Parallèlement à l’écriture, Nicolas Vanier est passé derrière la caméra en 2004 en tournant « Le Dernier Trappeur ». Il a, depuis, réalisé de nombreux films à succès. Après « Donne-moi des ailes », « l’Ecole Buissonnière » et le mythique « Belle et Sébastien », les amateurs du 7ème art ont découvert à nouveau Nicolas Vanier en 2022, avec la réalisation de son dernier film « Champagne ! » à l’occasion duquel il a rencontré Vitalie Taittinger.

Dans ce film de potes, Nicolas Vanier raconte l’histoire d’une vigneronne champenoise, incarnée par Elsa Zylberstein, qui reçoit pour un week-end une bande de copains (Stéphane De Groodt, FrançoisXavier Demaison, Éric Elmosnino, Sylvie Testud...). «C’estunfilmàlagloiredel’amitiéetduchampagne, unecomédiequinousfaitcomprendrequel’amitiéest rareetqu’ilfautlaprotéger,mêmesiparfoisquelques embûches peuvent se trouver sur ce joli chemin…» commente Nicolas Vanier. Et de rajouter, «Je rêvais de cette proximité avec la vigne. Ça me touche, car je suis petit-fils de paysan et j’ai retrouvé chez les vigneronscetamourpourlaterrequejevoyaisdans les yeux de mon grand-père». Et le réalisateur de raconter avec enthousiasme cette dégustation dans les vignes avec un viticulteur « bio » ainsi que le rôle de la viticultrice campée par Elsa Zylberstein, qui évoque dans le film, sa conversion au bio.

Cette vie « à la dure » ne l’empêche pas d’être un véritable hédoniste. Hédonisme qu’il partage avec son épouse, l’écrivaine Diane Vanier, à ses côtés lors de ses nombreuses expéditions, auteur entre autres du livre culinaire « Le petit livre de la France gourmande ». Amateur de vins, Nicolas Vanier possède une cave d’environ 500 bouteilles avec une prédilection pour les grands bordeaux et les vins de découverte (Cahors, Loire,…).

Nicolas Vanier, cet explorateur, écrivain et réalisateur français, nous fait rêver et vivre depuis de nombreuses années ses périples qui font aujourd’hui l’objet d’une quarantaine d’ouvrages et de nombreux films. Lors de ses aventures, il a toujours été soucieux de transmettre son amour de la nature et des hommes qui vivent en harmonie avec elle. Au fil des décennies et de ses expéditions –des dizaines de milliers de kilomètres parcourus avec ses chiens, de l’Alaska à la Sibérie en passant par le Canada, la Laponie, la Mongolie, la Chine et la Russie – il a pris la mesure des dérèglements climatiques et de l’épuisement des ressources naturelles. Plus que jamais, il a à cœur aujourd’hui de partager son engagement pour une écologie positive en faveur de la protection de la planète.

Vous réalisez actuellement votre prochain film « C’est le monde à l’envers ! ». La forme d’expression que vous avez choisie pour raconter cette histoire qui porte un message fort, sur l’écologie et l’avenir du monde, est celle d’une comédie*. Pourquoi vouloir traiter un sujet si grave sous une forme qui peut paraître « distrayante » ?

À partir du moment où on écrit un livre, ou qu’on réalise un film, on est dans une recherche de partage. On a envie de s’adresser au plus grand nombre, et pour faire passer des messages, il faut toujours s’appuyer sur du positif. Je n’ai évidemment pas la prétention de pouvoir changer le monde avec un livre ou avec un film, mais ce que j’aime faire, c’st soulever un débat, des discussions. Et ce que je raconte ici génère des situations qui peuvent prêter à rire, alors j’en profite avec délectation.

Qu’est-ce que la fiction permet de raconter qu’un rapport ne racontera jamais ?

Avec « C’est le monde à l’envers ! », je m’appuie sur la fiction parce que la situation décrite n’est pas encore arrivée. Un cataclysme climatique d’une telle ampleur que le chaos s’installe, jetant les familles sur les routes. Pour Stanislas, l’un des personnages principaux, un trader parisien implacable qui

se croyait à l’abri de tout parce qu’il a « tout », c’est le début de l’exode et la découverte rocambolesque de la vie à la campagne, d’une vie à reconstruire sur d’autres bases.

Une fiction d’anticipation, donc…

Je pars d’une situation qui n’est pas encore arrivée mais qui est malheureusement probable et parfaitement vraisemblable. Bill Gates, il y a quelques années, a raconté qu’une pandémie pourrait s’étendre sur toute la planète et que ce serait dramatique parce qu’on n’y était pas préparé… Son avertissement est passé totalement inaperçu car tout le monde jugeait ça totalement improbable ! Quand on parle de cette situation, que je décris dans le livre, on est dans quelque chose d’infiniment probable, ce qui se passe actuellement tend à le prouver tous les jours ! Je me suis appuyé sur un certain nombre de données mais aussi sur des conversations que j’ai eues avec un grand nombre de personnes. Il faut savoir, par exemple, que pendant la crise des subprimes, on est passé à quelques dizaines de minutes d’une catastrophe de ce genre. Il faut se rappeler que les gens allaient à la banque retirer du liquide, faisaient la queue dans les stations-service et dans les magasins vidés en quelques minutes. Heureusement, il y a eu une réaction extrêmement forte d’un certain nombre d’hommes politiques, dont celle du président français de l’époque, pour freiner cette escalade qui, aujourd’hui, va d’autant plus vite qu’avec internet, en quelques minutes, tout le monde est alerté d’une situation. Si on balance, là, sur internet, «onrisque,leweekend prochain, de manquer d’essence», un quart d’heure après, les gens font la queue ! Et du coup, ça provoque le manque d’essence, puis c’est l’enchaînement…

Concrètement, le monde à l’envers, ça veut dire quoi ? Derrière ce roman et ce film, je veux parler de quelque chose qui m’inquiète beaucoup : ceux qu’on appelle aujourd’hui « les réfugiés climatiques », dont le nombre s’accroît de dizaines de milliers chaque jour. Car – et c’est totalement injuste – ce n’est pas dans les pays qui ont provoqué le réchauffement climatique que les effets désastreux se font le plus fortement ressentir. Arrivera un moment, et ce moment est très proche – je ne suis pas un expert, je ne suis pas un scientifique, mais j’ai lu avec attention les 500 pages du rapport du GIEC – où des dizaines, des centaines de millions de personnes ne pourront plus vivre là où ils sont. Par notre faute ! Comment imaginer que ces personnes, qu’on a en quelque sorte mises dehors, ne vont pas nous demander de les secourir ? Qu’est-ce qu’on fera le jour où ça arrivera ? On va ériger un mur de 20 mètres de haut ? Leur tirer dessus pour qu’ils ne le franchissent pas ?

SYNOPSIS DU FILM “C’EST LE MONDE À L’ENVERS ! »

Le climat s'emballe, l'économie s'effondre... Stanislas, trader redouté des buildings de La Défense, se retrouve démuni : plus d’eau, plus d’électricité, plus de connexion, et plus de compte en banque. Sa femme, Sophie, le convainc d’aller trouver refuge avec leur fils à la campagne chez Patrick, un agriculteur dont Stanislas vient juste d’acheter la ferme en opérant un placement financier. Mais Patrick et Constance, son épouse, ont aussi tout perdu avec la crise, et ils n’entendent pas céder leur terre à ces Parisiens fraîchement débarqués sur leur propriété. Malgré tout ce qui les oppose, ces deux familles vont devoir apprendre à vivre ensemble avec comme seules ressources, celles que la nature offre et ainsi inventer les codes d'un nouveau monde.

ENTRETIEN
■ ■ ■
*Au casting de « C’est le monde à l’envers ! » : Michaël Youn, Valérie Bonneton, Éric Elmosnino, Barbara Schulz, François Berléand et Yannick Noah.
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Le consommateur, c’est lui le roi du monde…

«La seule «prise de conscience», encore une fois, je m’en fiche ! Ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui de changer le monde, ce ne sont pas les présidents de la République, ce sont les consommateurs !

Le consommateur, c’est lui le roi du monde !

Le consommateur, c’est lui qui détient le pouvoir colossal de pénaliser tous ces produits qui détruisent la forêt amazonienne, voilà ! Encore une fois, on fait de la superbe viande en France. Pourquoi aller bouffer de la saloperie nourrie au soja qui est en train de détruire la forêt amazonienne ?»

(Nicolas Vanier)

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Des solutions qui existent à ce jour. «Jem’exprimeparcequejesuisunfouamoureuxdesoiseaux, desourspolaires,decespaysquim’onttoutdonné.J’étais très optimiste, j’ai envie de le rester, mais voilà, je trouve dramatique de voir qu’à l’aube de ces catastrophes à venir, quin’ontrienàvoiravecleCovid–etjedisçaavectoutela retenuequ’ilfautavoirparrapportàtoutescesfamillesqui ontétédétruites–riennebouge.» (Nicolas Vanier)

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Aller vers un vivre mieux… «Très souvent, je pose cette question qui peut paraître complètement futile et ridicule et qu’on pourrait décliner à outrance : est-ce que le fait de pouvoir manger des fraises toute l’année nous rend heureux ? Réponse : non ! Moi, ce qui personnellement me rend heureux, c’est pendantplusdesixmois,mepriverdefraiseset,lorsquel’été arrive,deguettersurlesétalslabonnefraisederégion.Elles seront bien meilleures que celles qui viennent de Bolivie ou deje-ne-sais-oùetqu’ontrouvetoutl’hiver.» (Nicolas Vanier)

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Revenons à Stanislas, votre héros. Il réussit bien dans la vie, il a une situation en or… Oui, un trader qui, au départ, n’avait rien. Et qui a travaillé comme un dingue pour se mettre à l’abri. Il a tellement de millions d’euros sur un compte qu’il se croit protégé pour toujours. De tout. Sauf de ce qui arrive… Car comme nous ont dit, très tôt, les Indiens, le jour où il n’y aura plus d’eau, où il n’y aura plus de forêt… qu’est-ce que vous ferez de votre argent ? Vous ne pourrez pas racheter de l’eau, vous ne pourrez par racheter des arbres…

Ce cataclysme modifie sa vision du monde, et aussi sa relation aux autres… Quand ce genre de situation arrive, ça révèle ce que sont les personnes, dans ce qu’elles ont de plus mauvais et ce qu’elles ont de meilleur. Effectivement, la leçon de cette histoire-là, c’est que, bien évidemment, on ne s’en sortira que grâce à un peu de solidarité, une denrée rare aujourd’hui.

Est-ce à dire qu’aujourd’hui chacun est enfermé dans une sorte d’aveuglement ? On ne regarde plus l’autre, on ne regarde plus le monde... Absolument… Avec un égoïsme complètement démesuré. Égoïsme par rapport aux générations futures déjà, puisqu’on continue à se comporter exactement de la même façon, alors même qu’on sait, depuis quatre ou cinq ans, qu’on est définitivement en train de détruire ce sur quoi les générations futures pourraient éventuellement vivre ou survivre. On augmente tous les jours la dette, on s’en fiche complétement, on n’en parle même pas pendant les campagnes présidentielles, on augmente la consommation et la surconsommation de tout, alors même que, encore une fois, on a les chiffres ! On a les simulations. On sait qu’on va dans le mur !

Et qu’on a des experts quasi incontestés qui nous expliquent qu’on a quelques années pour changer la donne… Toutes les simulations qui ont été faites, grâce à des moyens extrêmement puissants, s’avèrent parfaitement exactes. On est capable aujourd’hui de simuler pour l’année à venir, et ainsi de suite. C’est devenu effectivement incontestable et incontesté, mais ça passe totalement inaperçu. Il y a un phénomène d’inertie absolument énorme : ce que l’on fait maintenant, on n’en recevra éventuellement les bénéfices que dans quinze ou vingt ans. Mais de la même façon, ce que l’on ne fait pas maintenant nous conduira dans une dérive exponentielle, avec des périodes d’instabilité telles que plus rien ne sera corrigeable. Avec des phénomènes d’emballement qui sont autant de bombes à retardement climatique. Un phénomène que je connais bien. Autant je ne suis pas un scientifique, autant j’ai observé dans mes expéditions la bombe climatique qu’est le permafrost. Une plateforme gelée en permanence sur laquelle tout repose en Arctique. La combustion des énergies fossiles crée des émissions de gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement climatique. La glace dans l’Arctique est en train de fondre, mais sous la glace, il y a une quantité absolument gigantesque de gaz, dont le méthane, qui se retrouve libéré dans l’atmosphère alors qu’il est piégé depuis des dizaines de milliers d’années. Voilà une des nombreuses bombes à retardement qui va nous exploser à la figure si, effectivement, on ne réagit pas très vite.

Des grandes voix de l’écologie se sont tues ces derniers temps. Est-ce qu’il y a la volonté chez vous, à travers vos romans, vos films, de vous exprimer encore davantage sur ces sujets ?

Oui, même si on a l’impression de prêcher dans le désert. Parce qu’effectivement, il y a une prise de conscience qui est de plus en plus grande, mais comme je le dis souvent, les ours polaires, ils s’en foutent complètement de notre prise de conscience, ce qu’ils voudraient, eux, c’est que ça change et que ça bouge, et le problème, c’est que ça ne change pas et que ça ne bouge pas ! Il faut définitivement que nous entrions dans une période de sobriété, de sobriété heureuse, comme disait Pierre Rabhi. Assurément, ce n’est ni un livre, ni un film, ni une prise de parole de ma part, qui vont changer quelque chose. Mais voilà, chacun s’exprime avec ce qu’il peut, ce qu’il souhaite. C’est vrai qu’avec ce roman et ce film, je vais m’exprimer sur le sujet. Pour dire haut et fort que ça fait quinze ans que je parle de ce qui va arriver – et qui est là maintenant – et que ça ne change rien. Parce que les scientifiques, finalement, en dehors du rapport du GIEC dont tout le monde se fout, ont peu l’occasion de s’exprimer. Un livre et un film, oui, offrent une occasion de s’exprimer…

Plus d’infos sur www.nicolasvanier.com

ENTRETIEN ■ ■ ■
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Deux tiers des oiseaux vont disparaître.

«Avec «Donne-moi des ailes»,jemesuisbeaucouprapprochédedifférentsscientifiquesquitravaillentsurlaproblématiquedesoiseaux.

On sait qu’on a perdu un tiers des oiseaux, ce qui n’est quand même pas rien. On sait aujourd’hui qu’il y a un deuxième tiers qui va disparaître,quoiqu’onfasse,mêmesionarrêtaitaujourd’huitoutcequilesmenace.C’estquandmêmefoudesedirequenoussommes justeentraind’entreprendre– ounon,maisaprioric’estnon–lesactionsquivontnouspermettredesauverlederniertiers.Nosenfants vontseréveillerdansquelquesannées,etiln’yauraplusunoiseauquivachanterdansleciel.Celafaitpartiedeschosesincontestées, incontestables,mais…oncontinue!» (Nicolas Vanier)

ENTRETIEN
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Des changements climatiques spectaculaires. «Toute ma vie, j’ai observé les choses avec mes yeux et avec mon cœur. J’ai traversé, il n’y a encore pas très longtemps, la Sibérie, la Mongolie.Desjoursetdesjours,avecmeschiensdetraîneaux,j’aivudesforêtsoùiln’yavaitplusunseularbredebout.Surdescentaines de milliers d’hectares ! Dans le Grand Nord, tout repose sur le permafrost. Lorsque le permafrost dégèle, les arbres qui sont dessus tombent.Toutsimplement.Onappelleçades«forêtsivres».Ilafalluinventerunterme.Desexemplesdecetype,j’enaimalheureusement énormément.AutantonressentpeuenFranceleseffetsdeschangementsclimatiques,autantdansl’Arctiqueonestsurdesaugmentations detempératurequimodifienttoutdemanièrespectaculaire.» (Nicolas Vanier)

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Rencontre dans le Morvan avec Vitalie Taittinger sur le tournage du film « Le monde à l’envers ! » réalisé par Nicolas Vanier. Deux univers différents mais la même préoccupation de la nature, de son respect et des défis à venir…

Que pensez-vous de l’engagement de Nicolas Vanier ? J’aime son histoire, son rapport sincère et authentique à la nature, la manière dont il défend ce qu’il aime et veut transmettre. C’est un homme singulier, un homme libre. De nombreux experts nous alertent et nous expliquent que nous n’avons que quelques années pour changer la donne. Ce qu’apporte Nicolas est primordial, il nous encourage à prendre soin de la terre par le partage, par l’amour, par le plaisir et non par la peur. C’est ce que j’ai aimé dans son dernier livre « Le monde à l’envers ! » qu’il adapte actuellement pour le grand écran.

Faut-il rêver que le monde change ?

Bien sûr qu’il faut rêver pour que le monde change ! Le rêve est une projection liée au plaisir. Je ne crois pas que nous puissions aller quelque part sans envie. Le sens du devoir existe, mais il n’est pas aussi contagieux que le modèle du rêve. Or aujourd’hui, il faut une mobilisation générale sur ces enjeux planétaires ! C’est une opportunité rare de réussir à dépasser les clivages nationaux, régionaux, politiques ou autres. En ce sens, Nicolas Vanier a raison, le cinéma est un vecteur essentiel. Il est là pour nous inspirer en ayant la faculté de parler de la réalité avec la force de l’art.

Comment avez-vous fait connaissance avec Nicolas Vanier ?

J’en avais beaucoup entendu parler par mon père mais ne l’avais jamais vu. Quand il est venu faire les repérages pour son film « Champagne ! » et chercher quelques partenaires, nous l’avons invité à la Marquetterie, berceau de la Maison près d’Epernay. Je suis tombée sous le charme de cet homme généreux, ouvert et extrêmement vivant ! J’ai bien aimé son regard.

Qu’est-ce qui vous a rapproché ?

Peut-être le sens de la famille au sens large, de l’aventure, l’indépendance et puis le goût des ambiances folkloriques, joyeuses ! Celui des champignons aussi…

Avez-vous des anecdotes du tournage du film « Champagne ! » dans les caves de votre Maison ?

Des petites ! Je travaille au-dessus de ces caves la plupart du temps et c’est vrai que de passer d’une journée de rendez-vous à un tournage aux entrailles de cette Maison que je connais depuis des années a quelque chose de merveilleusement inédit. Ce qui m’a le plus étonnée est le nombre de similitudes que l’on peut trouver entre le tournage et le montage d’un film et l’élaboration d’un vin. Ces heures de travail du détail, cette conjugaison de différents métiers d’art pour un résultat final qui porte une émotion, le reflet d’un temps. Cette belle performance d’équipe ! J’ai aimé ce moment aussi parce qu’il a invité à jouer deux personnes qui travaillent dans les caves… C’est chouette de partager !

Comment vous impliquez-vous au niveau environnemental ?

Tirant notre raison d’être du vignoble, nous ne pouvons pas échapper aux questions environnementales. Notre Maison doit se projeter dans le futur avec une forme de hauteur sur les sujets d’avenir, d’où l’importance des questions liées à l’environnement, à la RSE. Nous sommes engagés pour une viticulture durable depuis une quinzaine d’années, et certifiés HVE, VDC depuis 2017. Notre trésor est ce vignoble de 288 hectares. Une grande partie de la qualité de nos vins repose sur ce terroir. Nous n’avons pas d’autre solution que de transmettre un patrimoine vivant en bon état. C’est la racine de notre engagement. Mon père a donné le premier cap avec l’enherbement, politique de zéro herbicide. Cet objectif

imposait un travail extrêmement physique de la part de ceux qui travaillent dans nos vignes. Aujourd’hui nous continuons dans ce sens et cherchons à avoir le regard le plus juste sur chacune de nos parcelles, nous adaptons le soin en fonction de ce que nous connaissons d’elles, gélives ou non, sensibles à l’humidité ou pas, et beaucoup de paramètres encore qui reposent sur l’observation de ceux qui pétrissent la terre tous les jours. La preuve même que dans cet engagement environnemental,

l’utilité du traineau à chiens. Je ne l’ai jamais connu, il est parti assez jeune, mais ses 4 fils, comme ma mère, ont toujours raconté ses aventures avec une grande fierté. C’était un amoureux de la montagne. chasseur alpin, directeur de l’école de Haute montagne, il a transmis à ses enfants le goût de la nature, du dépassement, de l’effort. Ce goût nous est resté et peut être aussi celui des grands personnages du froid ! qui sais !

Votre père à Chamonix était proche de l’alpiniste Gaston Rébuffat. Conservez-vous des souvenirs de ses rencontres ?

Gaston Rébuffat était un contemporain de mes grandsparents, Jean et Corinne Taittinger. Sa maison se situait juste en face de ces derniers à Chamonix. Ils se voyaient de temps en temps et se respectaient beaucoup ! Gaston était un homme extraordinaire, un vrai intellectuel ! Modeste, il savait rester dans l’ombre et surtout, il avait une telle connaissance de la montagne qu’il ne fanfaronnait pas. Il savait qu’avec elle, la moindre erreur pouvait être fatale et mettre en danger toute la cordée. J’ai en tête l’image d’un personnage solitaire qui savait admirablement jouer en équipe. Mon père l’admirait beaucoup pour sa rigueur, sa droiture et nous en a souvent parlé. A tel point que mon fils s’appelle Gaston.

« Le monde à l’envers ! », titre du prochain film de Nicolas Vanier, signifie quoi pour vous ? Que nous marchons sur la tête et que nous nous sommes coupés de notre bon sens terrien.

Allons-nous vers une société durable ?

Je le crois et surtout je l’espère. Nous n’avons pas d’autre choix. A quel rythme et comment, c’est ce qu’il reste à définir. Il y a un tel virage à opérer tant individuellement que collectivement ! Je trouve que nous avons la chance de vivre ensemble un défi passionnant !

le maillon humain est essentiel. C’est lui qui porte cet espoir. Individuellement ou collectivement, chacun peut s’emparer de ce projet pour la planète, quelle que soit l’échelle à laquelle il agit !

Nicolas Vanier prône une écologie non culpabilisante, partagez-vous sa vision ?

Bien sûr ! Je déteste la culpabilité, si vous vous sentez déjà dans la faute, vous avez perdu une bonne moitié de l’énergie qu’il vous faut pour avancer. C’est tellement dommage de ne pas envisager les choses par le plaisir, l’envie. Avant de vouloir protéger, c’est important d’apprendre à aimer, à regarder. C’est en ça que les témoignages de Nicolas sont précieux, ils connectent à la nature, donnent envie de la préserver pour être en mesure de continuer à respirer un air sain, à voir le ciel, de la verdure, de l’eau. C’est simple mais cela ne le sera plus si nous ne faisons rien.

Comment le supportez-vous dans sa démarche ? Modestement. Pour faire des films il faut de gros moyens. Mais on dit aussi que les petits ruisseaux font les grandes rivières alors voilà… Nous aidons un peu et sommes là en plus si besoin avec ce que nous savons faire…du champagne ! C’est parfois utile pour apporter de la joie !

Votre grand-père aurait fait une excursion transalpine aux côtés de Paul-Emile Victor ? Oui ! en 1938 ! Avec Michel Perez et Paul-Emile Victor ils ont réalisé un raid transalpin entre Saint-Etienne-de-Tinée et Chamonix. Ils ont gravi 12 cols, dont le passage du Picdu-Thabor à plus de 3000 mètres d’altitude, pour prouver

Est-ce que des rencontres avec des personnalités sensibles à l’écologie vous ont particulièrement marqué ? J’ai partagé récemment une table ronde avec Bertrand Piccard, explorateur et environnementaliste suisse, initiateur du projet « Solar Impulse ». J’ai beaucoup aimé son point de vue sur l’efficience. Ne pas envisager l’écologie comme une régression, un repli mais plutôt une performance, un challenge. Cela va de pair avec le fait de ne pas entretenir une vision culpabilisante. Dans cette période de l’histoire que nous sommes en train de traverser, tous les types d’hommes et de femmes doivent pouvoir se retrouver dans ce défi. Certains adopteront la sobriété monacale, d’autres iront chercher de nouveaux modèles, de nouvelles performances y compris économique. La nature humaine ne changera pas et je crois que ce qui compte est de partager une vision commune et de travailler dans le même sens. Depuis un an, nous aidons, toujours modestement, une équipe de jeunes menée par un ancien champion du monde de kitesurf, Alex Caizergues, qui cherche à réaliser le record absolu de vitesse et développe une application sur la décarbonation de l’industrie du transport maritime. « Syroco » est un projet passionnant qui est une preuve de plus que cette démarche environnementale est bien réelle !

Taittinger, l'engagement d'un nom

La Maison Taittinger est l’une des dernières grandes Maisons de champagne à avoir conservé son indépendance et à porter le nom de ses propriétaires et dirigeants, gage d’un savoirfaire intact et d’un style caractérisé par une forte proportion de chardonnay, synonyme de finesse et d’élégance en terroir champenois. Grâce à son vignoble de 288 hectares, l’un des plus grands de Champagne, exploité selon les techniques les plus respectueuses du sol, Taittinger garantit une signature irréprochable et des vins reconnus pour leur qualité constante dans le monde entier.

Plus d’infos sur : www.taittinger.com

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VITALIE TAITTINGER Présidente du Champagne Taittinger

La jeunesse ne croit plus en notre monde. «Des jeunes, de par le monde, nous disent : « Vous voulez qu’on aille à l’école pour préparer notre avenir,maisunavenircommeceluiquevousnouspréparez,onn’enveutpas!»Jetrouveçatrèsfort comme message. Des gens se permettent d’insulter Greta Thunberg. Comme toute personne, elle estcritiquable,maiscommentnepasentendrececri?Quin’estpasseulementlesienmaisceluide millions de jeunes qui nous disent : « On ne fera pas d’enfants parce que c’est criminel de mettre au monde un enfant aujourd’hui, dans un monde où ils ne pourra pas vivre. » Je trouve cela absolument désespérant,bouleversantd’enarriverlà.» (Nicolas Vanier)

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Gérard Perse

Qu'en est-il au juste du rêve américain, ce fameux American Dream qui remplit depuis des décennies les discours de tous les présidents des Etats-Unis ? Le fameux slogan « Yes we can » de Barack Obama s’écrira-t-il un jour en Français plus qu’il ne s’écrit aujourd’hui ? Encouragerons-nous davantage nos jeunes à cesser de douter de leurs capacités, qu'ils croient en leurs chances, qu'ils osent… Pour cela, faudra-til revoir le système éducatif français et réinculquer à notre jeunesse l'idée selon laquelle n'importe quelle personne, par son travail, son courage et sa détermination, peut réussir. Comment ? En introduisant des modules de formation sur le développement personnel, la visualisation, le dépassement de soi, etc. En faisant intervenir auprès d’eux des exemples de réussites, qu’elles soient dans les nouvelles technologies comme dans des métiers dits manuels. Et en revoyant très certainement aussi la fiscalité appliquée aux entrepreneurs individuels… En tous les cas, ce qui est certain, c’est que, avec son épouse Chantal, Gérard Perse, parfait autodidacte, a réalisé à sa manière son rêve américain « made in France ». Rencontre avec cet homme d’affaires français, 283ème fortune française, à la tête de vignobles dans le Bordelais et de plusieurs affaires dans l’hôtellerie et la restauration.

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Texte : Thibault Reichell • Photos : Thierry des Ouches • Assistant : Ange Reichell
[ Une incroyable
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réussite

Gérard Perse dans son bureau, scrutant les vignes de Château Pavie. Né en 1949 dans la banlieue parisienne, Gérard Perse est le premier fils d’une famille modeste de 9 enfants. Adolescent, il s’échappe en faisant du vélo. Gagne quelques courses. Rencontre son épouse Chantal sur un podium. C’est sa bonne étoile. À ses côtés il enchaîne les métiers : jockey, peintre en bâtiment, marchand de fruits et légumes. Puis dans les années 1980, il saisit le tournant de la grande distribution. Pionnier, il devient propriétaire et directeur de plusieurs super et hypermarchés en région parisienne, emploie jusqu’à 1500 personnes, avant de tout céder pour acquérir Château Pavie en 1998.

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Pavie est certainement l’un des plus beaux vignobles parmi ceux du Bordelais. En fait, ce sont trois vignobles en un !

PIssu d’une famille modeste de neuf enfants de la banlieue parisienne, Gérard Perse se lance très tôt dans la vie active. Sportif, il devient jockey à 14 ans puis peintre en bâtiment à 17 ans. Passionné de cyclisme, il rencontre sa future épouse Chantal sur le podium d’un critérium qu’il vient de gagner. Ce sera sa bonne étoile…

Flash-back… A cette époque, le couple n’avait aucune assise financière. Rien ne prédestinait alors Gérard Perse à une telle réussite… Cet entrepreneur autodidacte crée alors avec son épouse Chantal sa première entreprise à 22 ans à peine, un simple magasin de fruits et légumes, avec rien d’autre que de l’audace et beaucoup de volonté. « Notreforce,c'estdenousêtrerencontrésavecChantal etdetravaillerensembledepuislepremierjour ». Car le travail ne leur fait pas peur : « Ilfallaittravaillerde6heures à22heures,6jourssur7».

Gérard Perse a le sens du contact, il est à sa place. Sa première épicerie marche bien. Alors, en 1982, il se rend à Caen, au siège de Promodès, numéro un de la grande distribution en Europe (Continent, Shopi, Huit à Huit, Champion) pour rencontrer le fondateur, Paul-Louis Halley.  « Il cherchait des jeunes pour faire grandir ses marques ».  Il le séduit, obtient sa protection auprès des banques, ce qui lui permet d’acheter pour 3,4 millions de francs de l’époque un supermarché. Champion en Seineet-Marne. Cela fonctionne si bien qu’il se retrouve en huit ans à la tête de quatre supermarchés Champion et d’un hyper Continent. « J’avaislemeilleurchiffred’affairesetla meilleure rentabilité au mètre carré en France ».  Il dirige alors 1 500 personnes.  « Jesuisunpatronàl’ancienne : perfectionniste, mais à l’écoute du personnel. Je n’ai jamais eu un conflit social même si parfois je m’emporte… ». Effectivement, audelà de ce qui pourrait passer pour une banalité, ce parcours exemplaire met en lumière chez Gérard Perse un trait de caractère, le perfectionnisme. En effet, qu'il gère un étal de fruits et légumes ou cinq hypers, la démarche est la même. Il fait le mieux possible, il a l'œil sur tout, n'accepte aucune forme de laisser-aller, ni aucun conseil approximatif. En 1998, il cède à Promodès ses supermarchés pour 200 millions de francs. Une incroyable réussite ! Rencontre…

Comment passe-t-on du monde de la grande distribution à l’acquisition de plusieurs propriétés viticoles ? Cela s’est fait par étapes. En 1988, Promodès m’impliquait dans l’achat des milliers de bouteilles proposées dans les supermarchés du groupe lors des foires aux vins. A cette époque, j’ai d’ailleurs monté un petit club de dégustation avec des copains qui le resteront. Acheter pour les foires aux vins était très sympa. Pendant près de dix ans, j’ai donc parcouru le vignoble bordelais à la recherche de pépites. J’étais un acheteur, pas un concurrent, les vignerons me racontaient leurs secrets. Et j’ai eu à un moment envie de franchir le pas en devenant vigneron…

Et c’est ainsi en 1993, que vous avez acquis le Château Monbousquet, ce Saint-Emilion Grand Cru Classé pour 45 millions de francs ?

Au départ ma première passion, c'était le Margaux, mais j’ai découvert Saint-Émilion avec Jean-Luc Thunevin. A un moment, j’ai appris la mise en vente du Château Monbousquet. Je l’ai acquis le jour même de ma visite du domaine. Je menais alors une double vie de dingue. J’arrivais à 6 heures du matin pour gérer mes supermarchés jusqu’à 22 heures, six jours sur sept, et me rendais à Monbousquet un jour toutes les trois semaines. Puis tous les quinze jours. Puis toutes les semaines. Je découvrais alors les saisons, les papillons, la nature… Sous mes tubes de néon, j'en avais perdu jusqu'à la perception.

Vous avez alors misé sur des terroirs auxquels personne ne croyait ?

J’ai appliqué les mêmes méthodes que j’utilisais depuis des années dans la grande distribution mais avec une expérience des plus réduites. J’ai beaucoup écouté, réfléchis et je pense avoir pris les bonnes décisions en innovant à contresens des idées reçues. J'ai la chance de ne pas faire partie du sérail bordelais, de n'en avoir ni la formation, ni la culture, ni les traditions. Cette liberté m'a tout permis. Michel Rolland, qui a été mon consultant depuis le premier jour, était sidéré par ce que j'osais. Ses autres clients n'osaient pas, empêtrés dans leurs héritages. Les premiers commentaires des critiques de vin m’ont donné raison dans ma démarche. J’ai alors essuyé les tirs groupés de tous ceux qui n'acceptaient pas bien cette avancée de Monbousquet, confirmée par les grands critiques. À ce moment-là, pour deux ou trois innovations qui sont aujourd'hui largement pratiquées, les gens me traitaient de fou. Pour moi, certains ont inventé l'expression "faire du vin avec de l'argent". Les innovations dont je vous parle, c'est la vendange en vert. C'est-à-dire couper vers la fin juillet toutes les grappes excédentaires pour le bon épanouissement du raisin, sa concentration. J'ai appris ça d'un arboriculteur qui exploitait des vergers. Quand un pommier peut faire cinq cents belles pommes, il est inutile de le laisser avec mille qui seront petites et pas très bonnes. Et voilà que mes détracteurs ont qualifié la méthode de technologique. Mêmes énervements avec les élevages sur lie, découverts en Bourgogne avec les vins blancs auprès de Dominique Laurent. C'est Dany Rolland, la femme de Michel, qui m'a encouragé à essayer cela avec mes rouges. Mes vins y ont beaucoup gagné. D’ailleurs, le Château Monbousquet a été promu en 2006 Grand Cru Classé. Et à présent, tout le monde fait la même chose.

Et c’est en 1998, avec l’acquisition du Château Pavie, pour un montant que l’on dit de 240 millions de francs, que votre vie a totalement basculé ?

J’adorais la grande distribution, ça m’a permis de sortir du trou, mais je décrochais, je me lassais. Il fallait vendre. Je pense que j’avais déjà franchi le pas un an auparavant avec l’acquisition, toujours à Saint-Emilion, du Château Pavie-Decesse.

Le critique américain de vins Robert Parker ira jusqu’à vous attribuer sa note maximale de 100 points sur le millésime 2000 de Château Pavie et déclarer « Pavieestaujourd’huil’undes meilleursvinsdumonde »…

C’est exact. Ceci a récompensé ma prise de risque. Il ne faut pas oublier que c’en était un lorsque j’ai acquis Pavie. Ça paraît simple aujourd’hui, mais c’est un peu dingue quand on regarde de près. A l’époque, Pavie est sur le papier un superbe Premier Grand Cru Classé B, mais le domaine va mal. Il est à vendre depuis deux ans, perd de l’argent, la propriété est dans un état déplorable, la famille qui le possède se déchire. Le vin est moyen. De gros investisseurs viennent voir et disent non. Il fallait tout changer, aussi bien les pratiques culturales que les installations techniques. Mais j’ai cru au potentiel des 37 hectares d’un seul tenant, qui se développent sur trois terroirs, commençant à 20 mètres et culminant à 110 mètres de haut sur un plateau calcaire. Une telle complexité n’existe pas dans le Bordelais. J’étais prêt à prendre tous les risques. Comme pour Monbousquet, j’en ai pris deux d’emblée. Un mois après l’acquisition, en juin, j’ai imposé l’effeuillage pour que le raisin ait une meilleure prise au soleil. Et l’été, il fallait couper les grappes les plus vertes pour favoriser la maturation des restantes. Je réduisais le rendement de moitié mais doublait la qualité. J’ai vu les voitures des vignerons défiler devant mes vignes. On m’a pris pour un fou. Et puis tout le monde m’a copié (sourire). Et bien-sûr, j’ai amélioré les installations techniques en construisant un nouveau chai et un nouveau cuvier. ■ ■ ■

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L’acquisition

Lorsque la famille

met en

le

en 1997, son

1er

‘’B’’. Ce n’est pas le genre d’acquisition qui se fait à la légère. Dans le village, Gérard Perse est encore considéré comme un outsider. Son engagement à Monbousquet est regardé avec curiosité. Personne ne lui donne la carrure d’un tel investissement, plutôt dimensionné aux capacités d’un fond ou d’un grand groupe. Pourtant ces quelques années passées près des vignes lui ont donné l’envie de franchir le cap. Accompagné de son épouse Chantal, il rencontre la famille Valette sans se positionner. Le courant passe. Un premier accord est passé pour l’achat de Pavie-Decesse, la propriété sœur de Château Pavie, constituée de 8 hectares situés au sommet du plateau calcaire. C’est déjà un peu de Pavie. Mais pour avoir le reste, Gérard Perse doit faire un choix : celui de passer d’une vie à l’autre. D’abandonner pour la vigne tout ce qu’il a construit à la ville. Finalement le pas est sauté en 1998.

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du Château Pavie Valette vente Château Pavie vin est classé Saint-Emilion Grand Cru Classé

Le terroir exceptionnel de Pavie Lors de son acquisition en 1998, Gérard Perse a cru au potentiel du Château Pavie : « Son vignoble de 37 hectares d’un seul tenant se développe sur trois terroirs. Ilyad’abordleplateaucalcaire.Situéà85mètresenvironduniveau de la Dordogne il constitue 60% du domaine. Puis la côte, avec ses argiles densesetprofondes,trèspauvres,de50à60centimètresd’épaisseur,assises surducalcairefriablequifavoriseunenracinementprofonddelavigne.Lepied de côte enfin, situé à 35 mètres environ du niveau de la Dordogne, de pente plusfaible,plutôtsablo-argileuxetlégèrementgraveleux.Décritainsi,celapeut paraîtrearide.Dansleverre,çadonneunecomplexitéinoubliable ».

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Une belle réussite car le Château Pavie fait partie depuis 2012 des Premiers Grands Crus Classés « A » de SaintEmilion…

Pavie est certainement l’un des plus beaux vignobles parmi ceux du Bordelais. En fait, comme rappelé précédemment, ce sont trois vignobles en un ! Le pied de côte apporte la finesse, la côte justement nommée Pavie se charge de la densité et le plateau, de la minéralité. Et c'est précisément l'assemblage des vins de ces trois origines qui fait le caractère énorme de Château Pavie, un vin aussi large que long, un monstre d'arômes et de puissance.

Votre réussite a créé de nombreuses jalousies…

Vous savez, la petite tradition bordelaise, je l’ai bousculée… Au début, des gens ont dit : “Vousconnaissez cePerse,j’aientendudirequec’étaitunépicier”.Mais ça fait maintenant vingt-cinq ans que je vis à Saint-Emilion, mes petits-enfants y vont à l’école, je suis bien accepté. Et jalousé… (sourire).

Vous avez également avec l’Hôtel de Pavie*****, Relais & Châteaux, rendu son lustre à Saint-Émilion ?

En 2001, nous avons fait l’acquisition de cet établissement, initialement appelé l’Hostellerie de Plaisance, idéalement situé au sommet du village médiéval de Saint- Émilion. Hôtel 5 étoiles, Relais & Châteaux depuis 2003, l’établissement offre une vue imprenable sur les toits de Saint-Emilion. Il a été intégralement rénové et agrandi en 2007 par l’architecte d’intérieur Alberto Pinto. Rebaptisé en 2020 « Hôtel de Pavie », il propose 16 chambres et 5 suites, parmi lesquelles certaines sont installées dans le vignoble de Château Pavie. Sur la route des grands vins de Bordeaux, l’étape s’impose. Et en 2017, L’Envers du Décor, le restaurant / bar à vins historique de Saint- Emilion a rejoint notre groupe familial. Rendez-vous des amateurs et des professionnels de la région, l’endroit est une valeur sûre où arpenter sans bouger les grands vignobles de France, dans les méandres d’une carte riche de plus de 500 références.

Situées dans un bâtiment dont la partie la plus ancienne date du XVIe siècle, ancienne maison de négoce à proximité immédiate de l’hôtel, les cinq suites font la part belle aux pierres de taille et aux matières nobles. La décoration a été confiée à Jean Philippe Nuel. Ces nouvelles suites sont spacieuses, entre 55 et 136m2, et permettent aux hôtes d’y organiser un dîner intime s’ils le souhaitent. Dans ce bâtiment, l’Hôtel de Pavie propose également une nouvelle salle de séminaire qui peut accueillir jusqu’à 20 personnes. Idéale pour les board meetings.

L’année 2020 a également marqué l’arrivée à l’Hôtel de Pavie du chef multi étoilés Yannick Alléno ?

Effectivement, côté table, Yannick Alléno nous a rejoint pour prendre les cuisines de La Table de Pavie, le restaurant 2 macarons Michelin de L’Hôtel de Pavie. Comme moi, il adore le vin et je lui ai demandé, pour le restaurant, de devenir l’interprète du terroir qui nous entoure. La vigne est le fil rouge de la carte. Les feuilles, les sarments, le moût de raisin, les jus… Tout cela vient lier la cuisine du Chef. La cuisine est au service du vin, c’est une table qui vit au fil des saisons, comme Saint-Emilion. Cela permet de vivre une expérience « accords mets-vins » de haut vol.

En deux décennies, bien avant que le néoruralisme soit à la mode, Gérard Perse a su rêver sa vie… En même temps que les plus beaux domaines familiaux se faisaient racheter par de grands groupes, lui constituait un ensemble géré en famille « comme une famille ». L’homme a toujours été un peu en avance sur son époque, jusqu’à prendre le risque de nager à contrecourant. Sa réussite a suscité autant l'admiration que la jalousie. En tous les cas, ce qui est certain, c’est que, avec son épouse Chantal, Gérard Perse, parfait autodidacte issu d’un milieu modeste, s’est donné les moyens de réaliser à sa manière son rêve américain « made in France ». Et ceci en partant de rien… Respect ! ■

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L’Hôtel de Pavie s’est agrandi récemment avec la création de cinq nouvelles suites ?
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La naissance de Perse Latitudes Depuis 1998 et l’acquisition de Pavie, Gérard Perse s’est ancré dans le paysage local avec sa famille. Sa fille Angélique et son gendre Henrique Da Costa l’ont rejoint en 2005. Ses petitsenfants vont à l’école à Saint-Emilion. Le patrimoine s’est étoffé. Dans les vignes et au-delà, le champ d’activités s’est ouvert à l’hôtellerie et la restauration, ainsi qu’à la culture des oliviers et à la production de miel. Ces activités connexes répondent au goût d’un certain art de vivre qui réconcilie le luxe et l’essentiel, mais aussi l’amour de la nature et le génie de l’Homme. En 2020, la marque Perse Latitudes a vu le jour pour unir sous une même bannière ces différentes entités.

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1. Une destination œnotouristique

Pour Gérard Perse, le partage est intimement lié à la culture du vin. C’est pourquoi il encourage le développement de l’œnotourisme à Château Pavie, où il est possible d’organiser des visites sur rendez-vous, ce qui est rare. Une salle de dégustation de 200m2 et une boutique ont été aménagées dans les chais à cet effet.

2. Une histoire de famille Chantal et Gérard Perse et leur fille Angélique. Absent ce jour-là de la photo, car en déplacement professionnel au Vietnam, leur gendre Henrique Da Costa.

3. Pousser les portes du Château Pavie L’ensemble technique achevé en 2000 est englobé en 2013 par un ensemble plus vaste confié au décorateur Alberto Pinto. Cet expert des grandes demeures compose ici un temple du vin. L’horizontalité du bâtiment, reprend la ligne calcaire de la côte Pavie, de même que le matériau des façades.

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4 & 5. L’Hôtel de Pavie et son restaurant doublement étoilé

Avec seulement 17 chambres et 5 suites, l’Hôtel de Pavie essaime ses charmes avec mesure et intimité. Décoré par Alberto Pinto, qui maîtrise à la perfection l’embellissement du patrimoine, l’intérieur fait la part belle aux vieilles pierres parmi lesquelles se mêlent des réalisations contemporaines. Situées à proximité immédiate de l’hôtel, dans un bâtiment dont la partie la plus ancienne date du XVIe siècle, la décoration de 5 nouvelles suites a été confiée à Jean Philippe Nuel. C’est en 2020 que le chef multi étoilés Yannick Alléno rejoint l’aventure de l’Hôtel de Pavie avec La Table de Pavie couronnée aujourd’hui de deux macarons au Guide Michelin. Véritable interprète du terroir qui entoure La Table de Pavie, Yannick Alléno propose une carte avec comme fil rouge la vigne. La Table de Pavie est un terrain de jeu intarissable pour le Chef, qui propose une cuisine au service du vin. Il collabore avec les producteurs locaux qui lui fournissent les meilleurs produits de saison de la région. Il est accompagné au quotidien de Sébastien Faramond, Chef exécutif, et Sébastien Nabaile, Chef pâtissier, ainsi que de leurs équipes.

6. Côté vignes

Jusqu’au XIXème siècle, Pavie était surtout connu pour les pêches qui ont données son nom au Château.

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La Table de Pavie - Yannick Alléno A la Table de Pavie, située au cœur de Saint-Emilion dont le prestigieux vignoble est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le chef Yannick Alléno, plusieurs fois récompensé de 3 macarons au Guide Michelin dans ses différents établissement dans le monde, sublime les produits locaux avec technicité et passion. Sa cuisine raffinée et moderne, s’accorde à merveille avec les cépages saint-émilionnais et bordelais.

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1998 : la renaissance de Pavie

Retour par Gérard Perse sur l’acquisition de Pavie, 25 ans après… « La complexité du vignoble de Pavie n’existe pas dans le Bordelais. En 1998, lors de son acquisition, j’étais prêt à prendre tous les risques. J’en ai pris deux d’emblée. Un mois après l’acquisition, en juin, j’ai imposé l’effeuillage pour que le raisin ait une meilleure prise au soleil. Et l’été, il fallait couper les grappes les plus vertes pour favoriser la maturation des restantes. Je réduisais le rendement de moitié mais doublait la qualité. J’ai vu les voitures des vigneronsdéfilerdevantmesvignes.Onm’aprispourunfou. Et puis tout le monde m’a copié (sourire). Et bien-sûr, j’ai construit un nouveau chai et un nouveau cuvier ».

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LA RÉUSSITE D’UN SELF MADE MAN…

Des vins, de l’huile d’olive et du miel. Une maison aux portes ouvertes. Une table richement garnie. Ce que Gérard Perse et sa famille - son épouse Chantal, sa fille Angélique et son gendre Henrique -partagent avec le monde, puise aux sources de l’humanité. Aujourd’hui la marque Perse Latitudes chapeaute cinq vignobles sur la rive droite de Bordeaux, au sommet desquels rayonne Château Pavie, sacré en 2012 SaintÉmilion Premier Grand Cru Classé ‘’A‘’. Le groupe emploie environ 200 personnes sur les 180 hectares de ses propriétés viticoles et dans ses différents établissements.

LA CLUSIÈRE, UN DOMAINE AU CŒUR DES ALPILLES

A quelques battements d'ailes au-dessus du village de Mouriès, au cœur du massif des Alpilles, dans cette Vallée des Baux de Provence où l'olivier est roi, Gérard Perse et sa famille ont acquis une propriété dotée d'un beau verger de 10 hectares avec quelques 1 600 arbres âgés de 20 à 150 ans : La Clusière. Le nom de La Clusière correspond parfaitement aux caractères géographiques du lieu, les oliviers étant plantés dans une large gorge. A l'abri de la barrière montagneuse, les oliviers se mêlent à la garrigue dans un équilibre harmonieux, bénéficiant d'un terroir unique formé d'éboulis caillouteux d'origine calcaire et d'un microclimat spécifique.

PERSE LATITUDES EN QUELQUES DATES

• 1993 : acquisition de Château Monbousquet

• 1997 : acquisition de Château Pavie-Decesse

• 1998 : acquisition de Château Pavie

• 2001 : acquisition de Château Bellevue-Mondotte

• 2001 : acquisition de Clos Lunelles

• 2001 : acquisition de L’Hostellerie de Plaisance

• 2003 : L’Hostellerie de Plaisance devient membre de Relais & Châteaux

• 2005 : Angélique et Henrique Da Costa, fille et gendre de Gérard et Chantal Perse rejoignent les activités de la famille à Saint-Emilion après des carrières respectives dans les ressources humaines et dans la banque à Paris

• 2006 : Château Monbousquet accède au rang de Saint-Emilion Grand Cru Classé

• 2007 : rénovation de L’Hostellerie de Plaisance orchestrée par l’architecte d’intérieur Alberto Pinto

• 2012 : Château Monbousquet est cédé à la CARMF. Gérard Perse continue d’y vivre et de gérer le domaine

• 2012 : Château Pavie est classé Saint-Émilion 1er Grand Cru Classé ‘’A’’

• 2013 : inauguration des nouveaux Chais de Château Pavie conçus par l’architecte d’intérieur Alberto Pinto

• 2015 : acquisition d’une oliveraie de 15 hectares dans la vallée des Baux de Provence, naissance de l’huile d’olive Domaine de la Clusière

• 2017 : rachat de L’Envers du Décor, restaurant et bar à vins historique de Saint-Émilion

• 2020 : naissance de la marque Perse Latitudes qui englobe toutes les activités de la famille Perse

• 2020 : L’Hostellerie de Plaisance***** devient L’Hôtel de Pavie*****

• 2020 : le Chef Yannick Alléno prend les cuisines de La Table de Pavie, restaurant 2 macarons Michelin de l’Hôtel de Pavie

Plus d’infos sur : www.perselatitudes.com / www.hoteldepavie.com www.laclusiere.com / www.envers-dudecor.com

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Dans les jardins du Château Pape Clément Après avoir étudié les Beaux-Arts et l’histoire de l’art, Stéphane Cipre commence sa carrière de sculpteur en réalisant des œuvres qualifiées de figuration académique. Il questionne sensiblement le devenir de l’art ainsi que la part de nos sentiments dans un monde en perpétuelle évolution. Une de ses sculptures, réalisée en 2019, « Si le vin manque, tout manque » (290 x 180 x 520 cm), est exposé dans les jardins du Château Pape Clément, propriété de Bernard Magrez.

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[ Thierry des Ouches dans le vignoble… ]

Photographe autodidacte, Thierry des Ouches développe un univers photographique très personnel, tant poétique qu'esthétique. Doté d’une signature presque graphique, il promène son boîtier dans des décors où il recherche des ambiances poétiques et colorées. D’errance en voyage, il part sur les routes en solitaire, en quête d’objets ordinaires, de matériaux délabrés, de sujets anodins ou familiers. Dans sa démarche, « jechercheàvivredes momentsintenses,commeexfiltrésdelaréalité,àm’immergerdansdes ambiancesdanslesquellesjemesensenphase,guidéparlapoésiequej’y perçois.Enbonhédoniste,jechercheàmefaireplaisiretpouratteindrece but,jeprovoquedesrencontresavecdesuniversquej’affectionne ».Amateur de vins, le vignoble français ne pouvait que le sensibiliser… Nous lui avons demandé de poser son objectif dans le bordelais et en Champagne afin de réaliser le portrait de personnalités du monde du vin.

: Jade Reichell • Photos : Thierry des Ouches

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Texte
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THIERRY DES OUCHES VU PAR...

« EnregardantlesphotographiesdeThierry desOuches,jeréagisàsessubtilesimages qui quels que soient les sujets qu’elles représentent,sontdesdocumentsvisuelsà lafoismagnifiquesetsubstantiels.Dansses photos,ontrouvelestyle,l’âme,lacompositionetcepetitplusdemagie,essentieletsi difficileàsaisir,quidonnevieauximageset lesrendinoubliables. »

« Dans les photos de Thierry des Ouches, les sensations débordent des images, car ses images sont la vie… L’atelier sent l’essence,onentendlebruitd’étédesboulesde pétanques sur la place au grand soleil, les petitshôtelsdéglinguésetlesverrièresimmensesdesfaçadesmodernesontlemême frémissement, une espèce de pulsation sourde,irrigantlesartèresdel’espace.Iln’y apasdanssesimagesunemoraleduregard, mais la vie même avec ses mises en scènes inattendues, le grave et le léger réconcilié. Il y a comme ça des évidences : dans les photographies de Thierry des Ouches, le tempss’arrêteetpalpiteàlafois… »

« Moi qui ne fais que des photographies en noir et blanc, j’ai regardé son travail empli d’appréhension et j’ai miraculeusement découvert que la couleur existait et pouvait mêmeêtreutiliséed’unemanièrenonagressiveavecintelligenceetsensibilité.Monaustère univers noir et blanc s’écroulait, oui la couleur pouvait n’être pas anecdotique et devenirmêmeessentielle ! »

« L'œuvre de Thierry des Ouches est un de cesregardssinguliersanimésparleplaisir. Plaisirderaconter,deconstruireunrécit,de partagers,lesvariationsdelalumièreavec un œil amusé et émerveillé. Il cultive son exotismedeproximité,etlaphotographieest avant tout pour des Ouches, une démarche poétiqueconceptualiséeautourdesapalette decouleurs.»

Installé en Gâtine, Thierry des Ouches est né à Paris en 1958. Il se met à son compte à l'âge de 20 ans. Très rapidement, il collabore avec des agences de publicité. Il obtient pour les campagnes qu’il réalise de nombreux prix, notamment au Festival de Cannes en 1993 pour la campagne Les Adieux de la 4L commandée par l'agence Publicis. Il est l'auteur de plusieurs livres dont Requiem, préfacé par Jean-Loup Sieff en 1995, une première édition de Vaches, préfacée par Eliott Erwitt en 1997, et Femmes en 1998 (tous trois aux Editions Subervie), France, préfacé par Philippe Delerm en 2000 (Editions du Collectionneur) et Les Animaux de la Ferme en 2006 (Editions du Chêne). Suivront d’autres ouvrages comme Silences (2020) et Yvonne et le Parasol Bleu (2023). Quand on lui parle de ses sources d’inspiration, Thierry des Ouches nous répond, « Jesuisdepuistoujoursaniméparcequej’appelle pompeusement « mon exotisme de proximité » ! En d’autres termes,attiréparl’ordinaireenoppositionàl’extraordinaire.C’est pourquoilaplupartdeslieuxquejephotographiesontenFrance dansdescampagnesretirées. ». Et de rajouter, « Les matières abandonnées sur lesquelles la nature areprissesdroitsm’offrentunepalette naturelledecouleursdontleressentime plongeenharmoniedansmasensibilité. Cesontlescouleursquej’aime,douces, subtiles,quiportentenellesl’empreinte du temps. C’est ce dernier qui fait le travail,pasmoi. ».

Peintre de la Marine, Thierry des Ouches expose régulièrement dans de nombreux musées et institutions dont la Bibliothèque Nationale de France en 2000, à l'occasion de l'entrée dans les collections permanentes d'une partie de son œuvre photographique. Il jouit d'une renommée internationale depuis le succès de son exposition « Vaches* » sur la place Vendôme à Paris en 2004.

Depuis, les expositions se sont enchaînées avec les « Animaux de la Ferme » présentées sur l'esplanade des Invalides (2006) et au Château de Chambord (2007-2008). Son plaisir suprême, « Essayer de n’avoir pas plus de trois couleurs dans chacune demesphotos.Unpeucommedanslaphotographieennoiret blancdanslaquelleilyatoujoursdugris.Maislàcen’estpas la« pellicule »quidéterminelerendufinal,maislessujetsou paysagesquim’interpellentetquejechoisisquivontdonnerla teintedominante.Beigeetbleupale,vertd’eauetvieuxrose ». Il est également l’auteur de plusieurs romans dont Dans le décor et Martin de la Brochette. Dans le vignoble bordelais, de Bernard Magrez au Château Pape Clément, à Frédéric Castéja au Château Batailley, etc, en passant par la Champagne avec Fabrice Rosset chez Deutz, Hubert de Billy chez Pol Roger, etc, il photographie les hommes et les femmes qui se cachent derrière les plus beaux joyaux du vignoble français. Rencontres…

* La cuvée « Solange »

Les « Vaches » et la Place Vendôme à Paris étaient en soi d'un incroyable décalage. J’ai voulu "pousser le bouchon plus loin", en prenant une option radicale pour le buffet le soir du vernissage entre Maire de Paris et Ministre de la Culture. Ce sera : « vin rouge, fromage, nappe à carreaux rouge et blanc »! A l’époque, j’avais choisi Androuet pour le fromage, et un côte de Thongue, le bien sympathique Domaine de L’Arjolle, que j’ai baptisé pour l’occasion « La Cuvée Solange » en créant une étiquette spéciale reproduisant «  Solange », la vache devenue « la star » de mon livre et de l’exposition. J’ignorais que cela ne serait pas une mince affaire, car reproduire la colonne Vendôme sur une bouteille de vin, monument historique et produit alcoolisé ne faisant pas bon ménage, il m’a fallu parlementer et trouver les bons arguments, pour me rendre légitime ! Mais la « Cuvée Solange » a fini par exister et rencontrer un joli succès !

LE QUESTIONNAIRE DE PROUST

Chacun d’entre nous connaît le célèbre questionnaire de Proust mais quelles sont ses origines ? L’écrivain français Marcel Proust (1871-1922) découvre ce test à la fin du XIXe siècle, alors qu'il est encore adolescent. Ce jeu anglais datant au moins des années 1860 était nommé « Confessions ». Il figure dans un album en anglais de sa camarade Antoinette, fille du futur président Félix Faure, dont le titre original est « An Album to Record Thoughts, Feelings » (un album pour garder ses pensées, sentiments, etc.). À cette époque, ce genre de jeu est en vogue ; la mode en vient d’Angleterre. Proust s'y essaye à plusieurs reprises, toujours avec esprit. Le manuscrit original de ses réponses date de 1890, l’année de ses 19 ans et est intitulé « Marcel Proust par lui-même ». Retrouvé en 1924, il est vendu aux enchères en 2003 pour la somme de 102 000 euros. Un autre questionnaire authentifié (Proust y a répondu en 1887 à l’âge de quinze ans) a été retrouvé en 2018 par un libraire parisien. Nous avons demandé au photographe Thierry des Ouches de se prêter à ce jeu et de répondre à quelques questions…

Le principal trait de mon caractère ?  L’optimisme.

La qualité que je préfère chez un homme ? L’humour, la sensibilité.

La qualité que je préfère chez une femme ?

La sensibilité, l’humour.

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ? La capacité d’écoute malgré nos différences, dans des rapports simples, profonds et fidèles.

Mon principal défaut ? Etre éternellement insatisfait.

Mon occupation préférée ? Construire un nouveau projet.

Mon rêve de bonheur ?

Arrêter de courir après ce rêve inaccessible.

Quel serait mon plus grand malheur ?

Perdre un membre de ma famille ou mon meilleur ami.

Ce que je voudrais être ? Contemplatif.

Le pays où je désirerais vivre ? Là où je vis, en France.

La couleur que je préfère ?

Toutes les couleurs, pourvu qu’elles soient douces.

La fleur que j'aime ? Les fleurs des champs.

L'oiseau que je préfère ? La mésange, l’hiver.

Mes auteurs favoris en prose ? Romain Gary, Victor Hugo.

Mon héros favoris dans la fiction ? Le Capitaine Haddock.

Mes compositeurs préférés ?

Jean-Sébastien Bach et Stevie Wonder.

Mes peintres favoris ? La peinture hollandaise du 17ème pour ses clairs obscurs, et particulièrement Rembrandt. Dans un tout autre registre, Albert Brenet.

Mes héros ? Eric Tabarly, Jésus Christ, et ceux qui se donnent sans compter et sans limite pour nous offrir du rêve à vivre, à entendre, à méditer.

Mes héroïnes dans l'histoire ? Amelia Earhart, Lucie Aubrac, Marie Curie, Mère Teresa, Simone de Beauvoir, Indira Gandhi.

Ce que je déteste par-dessus tout ? Le manque d’ouverture d’esprit, la bêtise, la vraie, celle qui ne connaît pas de limite.

Personnages historiques que je méprise le plus ?

Les dictateurs, officiels et officieux.

Le fait militaire que j'estime le plus ? L’appel du 18 Juin 1940 du général de Gaulle.

La réforme que j'estime le plus ? Le vote des femmes…en 1945 seulement !

Comment j'aimerais mourir ? En paix, dans mon sommeil.

État d'esprit actuel ?

Positif comme jamais, doublé d’une énergie créative débordante.

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?

Toutes celles que l’on reconnaît.

Ma devise ?

Ceux qui rêvent le jour auront toujours un avantage sur ceux qui ne rêvent que la nuit.

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Plus d’infos sur : www.thierrydesouches.fr Instagram : @thierrydesouches
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Le goût du défi

« Chacunsentsondevoir,samissionquelquepart. Lamiennem’aétérévéléeparmonpropreparcours: rappeleràchacundenous,chaquejour,qu’ilnefautjamaisrenoncer. Ils’agitdes’inscriredansundésirpermanentd’amélioration, d’innovation,avecténacitéetambition. Monplusgrandplaisirrestedevoirdesêtressedépasser, devenirmeilleurs, poureux-mêmesetpourlesautres. Alorscroyezenvous,etvousréussirez. »

À 86 ans, Bernard Magrez, surnommé « l’homme aux 40 châteaux », garde intacte sa rage de gagner. Parti de rien, il a fait fortune dans les alcools et s’est fait ensuite un nom dans les grands bordeaux. Ce businessman infatigable vient de célébrer les 770e vendanges de son « navire amiral », le prestigieux château Pape Clément, le tout premier vignoble qu’il a acquis dans les années 1980. La séance photos commence… En parfait homme de communication, Bernard Magrez prend la pose dans un des salons de Pape Clément, ce Grand Cru Classé de Graves, dont les vignes à l’alignement impeccable résistent à l’urbanisation de la ville de Bordeaux. La simple évocation du nom de son

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BERNARD MAGREZ Propriétaire du Château Pape Clément Cru Classé de Graves - Pessac-Léognan

château fait rêver les palais des amateurs de vin du monde entier. Entrepreneur hors norme, passionné et en perpétuelle quête d’excellence, ainsi que mécène, l’homme est insatiable et altruiste. «A86ans,onn’ajamaisassezdetemps.Jemedépêchedefairedubien,rendreun peudecequelaviem’adonné».Entre deux clichés photos, il nous parle de son joyau, « Ses origines remontent à 1252… Bertrand de Goth, nommé Pape en 1305, prend le nom de Clément V. Son frère lui lègue alors le domaine de Pessac. Il donnera son nom au Château et au vin et par la suite à sa légende ».

Plus d’infos sur : www.chateau-pape-clement.fr

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New York à Cantemerle « Aprèsunecarrièreentantqu’avocateinternationale, spécialistedesfusionsacquisitions,dansuncabinetaméricainàParis, j’aieuenviededonneruneautredimensionàmavieetdeluidonnerunsens. Cedéclicaeulieulorsd’unséjouràNewYork… J'aialorsdémissionnéetjemesuisattachéeàunprojetquimetenaitàcœur, évoluerdanslemondeduvin. Plusieursannéesaprès,j’ailachancededirigerleChâteauCantemerle.» LAURE
Directrice
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De
CANU
Générale du Château Cantemerle
ème Grand Cru Classé en 1855 - Haut-Médoc Depuis 2021, Laure Canu est Directrice générale du Château Cantemerle, ce Grand Cru Classé en 1855. Un parcours sans faute et discret pour cette ancienne avocate, spécialiste des fusions acquisitions (Cabinet Mayer Brown), passionnée par le vin, qui décide à un moment de sa vie de lui donner une autre orientation. En effet, celle qui conseilla une clientèle internationale lors d’opérations de croissance externe, de restructuration et de financement, décide en 2011 de reprendre ses études en école de commerce et de passer un mastère spécialisé en management des vins et spiritueux. Finie la représentation de clients dans le cadre de contentieux ou de procédures arbitrales.

« J’enavaisrasleboldecettevietrépidante.Al’époque,j’étaisassezjeune,sansenfantetsansmaison,c’étaitlemomentdechanger » commente Laure Canu. A ce jour, elle ne regrette absolument pas « d’avoirquittélarobenoirepourlarobe bordeaux ».Et de rajouter « Mon parcoursàBordeauxaétéjalonnéderencontresmarquantes,j’yaiétéaccueillieavecbeaucoupdebienveillance ». Mais place à l’instant dégustation commenté par la maîtresse des lieux, « Avecsonterroirparticulier,Cantemerleproduitdesvinsdélicats,équilibrésetd’unerare complexitéaromatique ».

Plus d’infos sur : www.cantemerle.com

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L’une des dynasties les plus puissantes du monde, présente dans des secteurs d’activité aussi divers que ceux de la finance, l’hôtellerie de prestige, l’art, les grands domaines viticoles… était jusqu’en 2005 absente en Champagne. C’est à cette époque que trois branches de la famille ont décidé d’unir leurs forces en créant leur propre Maison sous la marque « Barons de Rothschild » aujourd’hui dirigée par Frédéric Mairesse. Infatigable globe-trotter, ce dernier passe chaque année plus de 180 jours à parcourir le monde afin d’évangéliser les amateurs de champagne. « Après 12annéespasséssiviteauprèsdelafamilleRothschild,j’aitoujourscettefouguedespremiersjourspourcette

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La dynastie des Rothschild

« JesuisnédansleNorddelaFranceàCambraimaisj’aiadoptélaChampagnelors demesétudes dès15ans ! LarencontreaveclafamilleRothschilds’estfaite audétourdedégustationsdeleursgrandsvinsquim’onttoujours impressionné. Œuvrerpourlestroisbranchesdecettedynastiesurunprojetinédit enChampagne constituaituneopportunitéuniqueetleSaintGraalpourl’entrepreneurquejesuis. » aventureincroyable ». C’est ainsi, qu’en toute discrétion, l’aventure des Rothschild a débuté dans le vignoble champenois et plus précisément à Vertus. A ce jour, la Maison s’est constitué un domaine de 8 hectares, ainsi qu’un réseau d’approvisionnement principalement situé dans les Grands crus et Premiers crus de la Côte des blancs et de la Montagne de Reims. Quand on lui demande de définir le style de ses champagnes, Frédéric Mairesse nous répond que « l’onretrouvepourchacund’entreeux,lafinesseduchardonnayetl’harmoniearomatiqueissuedesgrands terroirssélectionnés ».Assurément, le chardonnay est la signature de cette Maison de champagne.

Plus d’infos sur : www.champagne-bdr.com

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Souvenirs de vacances à Batailley

« 6èmegénérationdanslemondeduvin,jesuispresquené(sourire) unbiberondevinàlamain.Depuismaplustendreenfance, jemesuisfamiliariséàtouteslesétapesdesmétiersduvin enm'amusant.Adolescent,avantd’intégreruneécoledecommerce, jepassaismesvacancesdanslesvignesduChâteauBatailley. Et,encoreaujourd’hui,noussommes,avecmonépouseLaurenceet nostroisenfants,tousnosweek-endsdansleMédocoùjechasse… »

Le Château Batailley est intimement lié à l’histoire de la famille Castéja, une famille historique de Bordeaux dont le vin fait partie de l’ADN et qui développe depuis quelques années ses activités dans le e-commerce avec les sites marchands 1 jour 1 vin et La Grande Cave. Historiquement, à la fois négociants et propriétaires, les Castéja règnent sur quatre Maisons de négoce et une dizaine de châteaux dont trois grands crus classés sur la rive droite et la rive gauche de la Garonne (Batailley, Lynch-Moussas, Trotte Vieille…). Parmi eux, le Château Batailley est une des plus anciennes demeures de la commune de Pauillac dans le Médoc. « Lenomde«Batailley»viendraitdela

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FRÉDÉRIC CASTÉJA Propriétaire avec sa famille du Château Batailley 5 ème Grand Cru Classé en 1855 - Pauillac
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«Bataille»quieutlieuen1453entrelesFrançaisetlesAnglaissurlesterresdufuturdomaine.AveclareconquêteduChâteauLatourparles Français,cetteannéevoitlafindelaguerredeCentAns »,nous indique Frédéric Castéja. Et de rajouter, chasseur passionné : «Onpeutl’associer avecdesgibiersàpoiletàplume.Maisaussiavecunevianderouge,unplatensauce,desvolailles,desfromagesfortsdechèvreetdevache(brie, vieuxchavignol,munster),ainsiqu’avecdesdessertsaucaféouauchocolat ».2016 est un de nos millésimes préférés. Avec de très beaux fruits rouges, il est boisé et floral. Très belle matière, beaucoup d'allonge. Ses tannins sont amples et fins. Superbe. Plus d’infos sur : www.batailley.com

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Deutz après

quitte la présidence

carrière

au sein du groupe Roederer. C’est l’année des grands changements au sein de la Maison de champagne Deutz… Après l’arrivée de Caroline Latrive en tant que nouvelle cheffe de caves, c’est maintenant son président Fabrice Rosset qui, après une superbe carrière au service de la famille Rouzaud, laisse sa place à Marc Hoellinger. En effet, Fabrice Rosset quitte la présidence de Deutz qu’il a exercée pendant 26 ans, après une carrière de presque 50 ans au sein du groupe Roederer Collection. La mission qu’a accomplie cet homme très respecté en Champagne est remarquable. Quelques chiffres… Alors qu’à son arrivée en 1996 la Maison Deutz, tout juste rachetée par la famille Rouzaud, était encore une belle endormie commercialisant à peine 600 000 bouteilles,

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page
se tourne... « Aujourd'hui,notregroupe,notresociétéetmoi-mêmeannonçonsl'arrivée en2023deMarcHoellinger,nouveauPrésidentDirecteurGénéral àlatêtedesMaisonsChampagneDeutzetDelasFrères. L'émotionquejeressenssemêleàlaprofondereconnaissance quejenourrisàl'égarddemilliersdepersonnes quim'ontapportéleursoutien,leurtalent, leuramitiéaucoursdecedemi-siècle passédanslegroupeLouisRoederer… »
*Au
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Une
qui
FABRICE ROSSET* Président de Champagne Deutz
1er Janvier 2023, Fabrice Rosset
de Champagne
26 ans de présidence et une
exemplaire de presque 50 ans

elle atteint aujourd’hui près de 3 000 000 de cols avec plus de 300 hectares d’approvisionnement, essentiellement dans les premiers et grands crus. On doit aussi à Fabrice Rosset la création de la fameuse cuvée « Amour de Deutz », l’un des plus célèbres blancs de blancs de la Champagne, faisant du champagne Deutz l’une des rares Maisons à posséder deux cuvées spéciales : Amour de Deutz et William Deutz. Le registre stylistique de cette Maison fondée il y a 185 ans, se décline aujourd’hui autour de vins à la personnalité affirmée. Assurément, Fabrice Rosset marquera de son empreinte l’histoire de la Champagne. Nous sommes fiers d’avoir scellé avec lui une amitié de 20 ans qui perdurera indiscutablement. Respect Président ! Plus d’infos sur : www.champagne-deutz.com

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Nicolas Glumineau est une personnalité atypique dans le paysage bordelais… Après une expérience militaire comme chasseur alpin et une formation d’artiste lyrique au Conservatoire de Musique de Bordeaux, il est tenté par une carrière de chanteur. Mais la vie, le vin et la rencontre de sa future femme en décident autrement. « Jebaignedepuistoujoursdanslamusique.Maconversions’estfaiteàl’âgede10ans quand,j’écoutepourlapremièrefois TheLovecats,unechansondesCure.C’estmonpremiervraifrisson.Acetteépoque,j’étaisunvéritable corbeau,toutdenoirvêtu.Danstouscesgroupes,j’étaisavanttoutattiréparlarythmique,cequim’anaturellementconduitverslabasse. Ladécouvertedel’artlyriques’estproduiteplusieursannéesaprès,vers19ans »nous explique Nicolas Glumineau. C’est lors de ses études

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à la faculté d’œnologie de Bordeaux, durant des stages dans des châteaux bordelais, qu’il a commencé à découvrir le monde du vin. Et que le déclic s’est produit… Aujourd’hui, à la tête du Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande, Nicolas Glumineau, donne un second souffle à la propriété, signe sa dixième vendange avec des derniers millésimes précis et droits, proches de la perfection. Nicolas Glumineau souligne : « Depuisunedizained’années,lesprincipesdelabiodynamie ontétéintégréssuruntiersdudomaine.Eten2021,unedémarchedeconversionenbioaétélancéesurl’ensembleduvignoble ».Mais, ce beau parcours viticole ne l’empêche pas de vivre toujours sa passion musicale en jouant avec des amis de

d’infos sur : www.pichon-comtesse.com

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la
dans
Light...
De l’art lyrique aux Grands Crus Classés « Jebaignedepuistoujoursdanslamusique…Aprèsleconservatoire,j’auraispu faireunecarrièredechanteurlyrique,maisj’aichoisilesgrandscrusdeBordeaux. Unsoirde2010,alorsquejerentraisdeSingapour,jemesuisrendu àlarépétitiongénéraleduRequiemdeFauré,etj’airéaliséquejen’yétaisplus... J’aiprisconscienceàcemomentprécisquemavieétaitautre,etquelevin avaitprislepassurlamusique. »
basse
un groupe de rock, les Strobe
Plus
Directeur
ème
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NICOLAS GLUMINEAU Général du Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande
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Grand Cru Classé en 1855 - Pauillac

La famille Bernard, impliquée à la fois dans le négoce et la gestion de propriétés viticoles (Domaine de la Solitude, Clos des Lunes, Lespault-Martillac…), est une des grandes familles du Bordelais. Originaire du Nord, son activité était centrée, depuis le 17ème siècle, sur la production de sucre et d’alcool. Grièvement blessé durant la guerre de 1914, Lucien Bernard découvrit Bordeaux au cours de sa convalescence. Il y fit la connaissance de sa future femme et y créa au départ sa propre société d’alcools. Le premier pied était posé dans le Bordelais. Olivier Bernard, qui dirige aujourd’hui les domaines familiaux, raconte : « Jesuisentrétrèstôtdanslavieactive,ouvrantmapremièrecaveàvinà18ans.En1983,monpère JeanetsesfrèresrachetaientleDomainedeChevalieretmeproposaientd’endevenirlegérant…Aujourd’hui,mesdeux

CARNET DE VOYAGE L’élite de Pessac-Léognan…... «Seulungrandterroirpeutproduireungrandvin... LorsquejeprésenteleDomainedeChevalier,j’aimebiencommencerparcesmots. Ilsexprimentnotrephilosophieprofonde,cellequiestinscritedansl’approcheduvignoble maisaussidansl’espritdeshommesetdesfemmesquitravaillentici, affinantannéeaprèsannéeleurscompétencesauservice decequiestàmesyeuxl’essentiel,c’estàdirel’équilibre... »
Propriétaire
OLIVIER BERNARD avec sa famille du Domaine de Chevalier
Cru Classé de Graves - Pessac-Léognan
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fils,AdrienetHugo,travaillentavecnousauseinduDomaine». Sous l’égide de cet homme hyperactif* se perpétue au Domaine de Chevalier une tradition d’intransigeance dans la recherche incessante de la perfection. Ce domaine de 67 hectares appartient à l’élite des Grands Crus Classés de Bordeaux (en rouge et en blanc)... Amateur de véhicules anciens et de vieux gréements, Olivier Bernard consacre ses loisirs à la voile et à la marche. Grand connaisseur de vins du monde entier, il possède une cave personnelle exceptionnelle.

Plus d’infos sur : www.domainedechevalier.com

*Ancienprésidentdel’UniondesGrandsCrusdeBordeaux,Vice-chancelierdel’AcadémiedesVinsdeBordeaux,Ancienprésidentdel’UniondesCrusClassésdeGraves,MembredelaCommanderiedu BontempsMédoc,desGraves,deSauternesetBarsac,Vice-présidentdel’AcadémieduVindeFrance.

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Originaire de Reims, Nathalie Doucet a effectué l’ensemble de sa carrière en Champagne. Mariée, mère de deux enfants, elle est titulaire d’un doctorat de marketing et membre de l’Institut français des Administrateurs. Après avoir passé près de 20 ans au sein du groupe Renaud Cointreau, elle prend en septembre 2020 la présidence de la Maison de Champagne Besserat de Bellefon dont l’histoire est intimement liée à l'art de vivre à la française. Sa première mission, en tant que Présidente, consistait à filialiser la Maison Besserat de Bellefon pour lui permettre de disposer de son propre réseau de distribution, d’une équipe commerciale et marketing dédiées. Mission réussie car Besserat de Bellefon vient d’être élue « Maison de

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La « Frenchytude » assumée

« Sansaucundoute,maplusbelleréussiteestd’avoirréussi àconcilierviefamilialeetprofessionnelle,avoirsutrouveraufil desannéesunjusteéquilibreetfaitdeschoixstratégiquesqui m’ontpermisdem’épanouir.Filled’officier,j’aireçuuneéducation quim’atoujourspousséeaudépassementdesoietàpositiver leschoses.PrésiderlaMaisonBesseratdeBellefon, richede180ansd’histoire,estincontestablementmaplus grandefiertéprofessionnelle. »

l’année » lors de la dernière remise des Trophées champenois 2022. Son nouveau défi avec son équipe, consiste à dynamiser la marque Besserat de Bellefon, à renforcer son image et la porter vers une nouvelle dimension. Pour Nathalie Doucet, « LaChampagneestriched’unterroirunique,d’unehistoire,d’unsavoirfaire,d’unevaleuruniverselle.Ilfautapprendre,comprendre,s’enrichirdecesacquispourpouvoirapportersapierreàl’édificeentoutehumilité ».Pour cette femme de caractère, dont la devise est « quels que soient l’obstacle, la difficulté, ne jamais renoncer », la « Frenchytude » chère à Besserat de Bellefon, ce style de vie à la française, fait de liberté, d’élégance et de simplicité, lui permettra de continuer à servir ses plus beaux flacons sur les plus belles tables du monde.

Plus d’infos sur : www.besseratdebellefon.com

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NATHALIE DOUCET Présidente de Champagne Besserat de Bellefon
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Le Château Léoville Barton, valeur sûre du paysage bordelais est très apprécié des amateurs de vin à travers le monde. Pour preuve, en 2019, le célèbre magazine américain Wine Spectator lui avait attribué le titre prestigieux de « Vin de l’année » pour son millésime 2016. Depuis huit générations, la passion de la famille Barton, d’origine irlandaise, pour le vin, se reflète dans l'élégance et la constance du Château Léoville Barton, 2e Grand Cru Classé en 1855 sur le terroir mythique de Saint-Julien dans le Médoc. Cette famille a la discrétion et l’humilité des grandes familles de Bordeaux. Aujourd’hui, en lançant un grand projet de rénovation et d’extension de l’ensemble de l’outil technique pour les châteaux Langoa-Barton et Léoville-Barton, un nouveau chapitre de ce grand vin s’écrit. « Nousavonsàcœur

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CARNET DE VOYAGE Une lignée irlandaise « J’aieulachancedegrandiraumilieudesbarriquesetdesvignes deLéovilleBarton.Jemesouviensdesvisitesdominicalesde monGrandPèreetsesbouteillesdégustéesàl'aveugleavecle pouletrôti.Prochedelanature,j’auraispuvivreaussienAfrique duSudoùj’aipassémondiplômedeguidesafari.Deveniranimal dansunbiotopeoùl’hommenedomineplusétaitextraordinaire. Maisl’appeldeLéovilleBartonaétéplusfort… » DAMIEN SARTORIUS Propriétaire avec sa famille du Château Léoville Barton 2 ème Grand Cru Classé en 1855 - Saint-Julien
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deréaliserunprojetarchitecturalquinousressembleetquivas’inscriredansletemps,àl’imagedenotrehistoirefamiliale »commente Damien Sartorius, fils de Lilian Barton et de Michel Sartorius. Et de rajouter « Lagrandenouveautéestcelledutransfertdelavendangequiseraréalisépargravité.Lenouveau cuviervoituneaugmentationsignificativedunombredecuves,dontlescontenancessontplusvariées,demanièreàaffinerlasélectionintra-parcellaireetune attentiontouteparticulièreestportéeàladimensionécologiqueduprojetdanssonensemble.Enfin,unenouvelleplacevaêtredonnéeàl’œnotourisme…». Assurément, les futures générations de la famille Barton ont de beaux jours devant elles… Plus d’infos sur : www.leoville-barton.com

C’est toujours un plaisir d’être accueilli en Champagne par le rire et la bonne humeur d’Hubert de Billy, cinquième génération de Pol Roger. Après des études de commerce, ce fin gastronome, qui prône l’adéquation entre la gastronomie et le champagne, membre du directoire de la Maison, est plus particulièrement investi dans la partie commerciale et marketing. En charge également des relations publiques et du développement de la marque, il passe la moitié de son temps à voyager à travers le monde et l’autre partie à participer à l’assemblage des futures cuvées. « Mapremièreparticipationàl’élaborationd’unecuvée remonteà1988.Al’époque,jemesouviensquemonpèrem’avaitditenparlantdemongrand-onclePolRoger :« Suis-lecar

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CARNET DE VOYAGE Le champagne de Winston Churchill « Lorsquej’aiintégrélamaisonfamilialeen1988,lechefdecave del’époque,JamesCoffinet,etmongrand-oncleJeanPol-Roger dégustaientpendantplusieurssemainesetélaboraientun archétypedecequipouvaitêtreréalisé.Puis,avantquejene lesrejoigne,monpère,ChristiandeBillyetmononcle, ChristianPol-Roger,venaientdégusteràleurtour, versle15janvier.Nosvinsnesontjamaisl’œuvred’uneseule personne,maislefruitdutravaildetouteuneéquipe. »
BILLY Membre du directoire de Champagne Pol Roger
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HUBERT DE
ilestcommelescopains,ilnerajeunitpasetilseraitbienquetuapprennesdesonexpérience ».J’aialorsbeaucoupobservéetdégusté… ».Indiscutablement, depuis des décennies, Pol Roger, présidé aujourd’hui par Laurent d’Harcourt, est le champagne des "gentlemen" comme l'a écrit Jean-Paul Kauffmann dans "Voyage en Champagne". Winston Churchill qui aimait à dire « Mesgoûtssontsimples,jemecontenteaisémentdecequ'ilyademeilleur »était parmi ces amateurs. D’ailleurs, la Cuvée Sir Winston Churchill, cuvée de prestige de la Maison Pol Roger, a été créée en son hommage, avec pour références les qualités qu'il appréciait dans le Champagne : robustesse, charpente et maturité. il est indéniable qu'elle repose sur une formule que son dédicataire n'aurait pas reniée… Plus d’infos sur : www.polroger.com

Propriétaire de vignes depuis plus de deux siècles, la famille Aubert exploite plus de 300 hectares et de nombreux domaines du Bordelais, essentiellement en Libournais, avec pour fleuron le Château La Couspaude, Grand Cru Classé de Saint-Émilion. A l’entrée du village médiéval de Saint-Emilion, valeur sûre de l’appellation, le Château La Couspaude raconte deux siècles d’histoire ! Jean-Claude Aubert, bon vivant et hédoniste devant l’éternel, nous attend en train de lire L’équipe, attablé dans la salle de réception du Château. Le sport reste avec la chasse une de ses passions. D’ailleurs, cette personnalité bordelaise a pu hésiter un temps entre une carrière au handball - sport dans lequel il a évolué au niveau national - et le monde du vin. Mais pourquoi hésiter ? Il a

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tout simplement mené les deux de front. Nous sommes en fin de matinée. Aucun déjeuner gargantuesque de prévu après la prise de photos. Jean-Claude Aubert n’a pas beaucoup de temps aujourd’hui, il doit s’envoler pour New York afin de rencontrer sommeliers et cavistes. Car, pour lui, les relations humaines sont au cœur de tout fonctionnement. Les nombreuses années qu’il a passées dans la région parisienne, au marché de Rungis, y sont très certainement pour quelque chose… Notre coup de cœur, le millésime 2018, aux tanins fins et séduisants, aux arômes subtils et fondus, à la bouche puissante et dense. Il est taillé pour une longue voire une très longue garde. Plus d’infos sur : www.chateau-la-couspaude.com

CARNET DE VOYAGE Au cœur de la cîté médiévale de Saint-Emilion « LeChâteauLaCouspaudeestunechartreuseduXVIIIèmesiècleavec,ensoncentre, unecourintérieurepavéede900m².Lesvigness’étendentaunord-estdelaville, à400mètresdel’églisemonolitheduvillage.LaCouspaude,propriétéde7hectares entièrementclosedemurs,figureparmilesquelquespropriétésquiontleprivilège desesitueraucœurdelavillemédiévaledeSaint-Emilion. »
JEAN-CLAUDE AUBERT Propriétaire avec sa famille du Château La Couspaude Grand Cru Classé de Saint-Emilion
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Depuis son origine, dix-sept générations successives ont perpétué le savoir-faire de la Maison Gosset, propriété du groupe familial Renaud Cointreau, présidé à ce jour par Jean-Pierre Cointreau. Mais ce n’est pas ce dernier, retenu pour affaires, qui nous accueille aujourd’hui, mais Odilon de Varine, Directeur adjoint de la Maison Gosset. Œnologue de formation, né à Reims d’une mère exploitante en Bourgogne et d’un père dirigeant les vignobles d’une grande Maison de Champagne, Odilon de Varine se compare avec humour à Obélix « Commelui,jesuistombédedansquandj’étaispetit ! ».Quand on lui parle de ses centres d’intérêt, il nous répond, « mavies’articule autourdetroispassions :mafamille,levinetlescoursesdevoituresanciennes.Ellepeutserésumersansdouteàcettephraseconnue

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histoire qui remonte à 1584 « ChampagneGossetestlaplusancienneMaisondesvinsdelaChampagne. Sonhistoiredébuteilyaplusde400ansaveclepremierancêtreofficieldelalignée, JeanGosset,seigneurd’AÿetdeMareuil,quifondelaMaisonen1584. Seizegénérationss’illustrerontaprèslui dansl’artduchampagnecommeéchevins,maires, procureursmaissurtoutdanslaculturedelavigne
Une
etlenégocedesvinsdeChampagne. »
Directeur
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ODILON DE VARINE
Général adjoint de Champagne Gosset

despilotes :« lepremierquifreineestunlâche »aveccependanttoujoursleregardportéleplusloinpossiblepouraffinerlatrajectoire etéviterlessorties deroute…» . Mais l’heure est à la visite de Gosset, dont le flacon « Antique », adopté dés 1760 est devenu l’emblème de la Maison. Ce domaine historique de 2 hectares, à la fois lieu de production et de réception, est composé d’un parc boisé classé, de bâtiments et de près de 2 kilomètres de caves du XIXe siècle. Depuis 2021, de nouveaux aménagements ont été réalisés à l’occasion de l’ouverture du parc au public : une boutique et un bar à champagne. Aux beaux jours, il est possible de déguster les cuvées Gosset à proximité de la fontaine ou à l’ombre rafraîchissante des arbres, dans un véritable havre de paix.

Plus d’infos sur : www.champagne-gosset.com

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D’après la légende, il y a plusieurs siècles, vivait en ce lieu une vieille femme qui trottinait jusqu'à l'arrêt de diligence le plus proche afin d'avoir les dernières nouvelles. Un parchemin en gascon du 15ème siècle atteste ainsi de l'utilisation de ce nom, Trotte Vieille. On retrouve cette histoire dans le nom du second vin de ce Premier Grand Cru Classé « B », La Vieille Dame de Trotte Vieille, créé en 2002. Aujourd'hui, et depuis 1950, le domaine est la propriété du groupe Borie-Manoux (Batailley, Lynch-Moussas) que dirigent Philippe Casteja et son fils Frédéric. Trotte Vieille occupe un superbe coteau un peu à l’écart de ses pairs, capable de donner des vins fins et racés, de grande longévité. Le vignoble de 12 hectares est planté à 49% de merlot, 46% de cabernet franc et 5% de cabernet sauvignon. Une démarche de développement durable a été entreprise ces dernières années et le chai a été totalement reconstruit.

Plus d’infos sur : www.trottevieille.com

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Château Trotte Vieille, une valeur sûre de Saint-Emilion
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Château Lynch-Moussas, une histoire de famille depuis 100 ans

Le Château Lynch-Moussas, était au 18e siècle, comme Lynch-Bages, la propriété de la célèbre famille d'origine irlandaise Lynch. La famille Castéja, propriétaire depuis le XVI° siècle à Pauillac, a acquis ce château au début du XX° siècle. Mais, c’est seulement à partir de 1969 et l’arrivée à sa tête d’Émile Castéja, qui replante le vignoble et modernise les installations, que le Château Lynch-Moussas fait à nouveau parler de lui pour la qualité de son vin. Depuis 2001, c’est son fils, Philippe Castéja et son petit-fils Frédéric qui ont repris les rênes des propriétés de la rive gauche. Les progrès ont été très sensibles ces dernières années, grâce à leurs efforts entrepris. Le vignoble de 62 hectares est planté à 75% de cabernet sauvignon et 25% de merlot. Ce Grand Cru Classé en 1855 est souvent moins puissant que d’autres pauillacs. Le millésime 2020, qui illustre la belle forme actuelle, possède une belle et élégante palette aromatique, une bouche bien construite, veloutée et équilibrée. Un pauillac harmonieux au bon rapport qualitéprix dont la durée de garde peut dépasser 15 ans.

Plus d’infos sur : www.lynch-moussas.com

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DE DAUZAC À LA BÉGUDE…

Château Dauzac, Grand Cru Classé de Margaux en 1855 et propriété depuis 2020 de l’entrepreneur breton Christian Roulleau, est dirigé depuis 2013 par Laurent Fortin. Convaincu du potentiel hautement qualitatif de la propriété, ce dernier a mené depuis son arrivée de grands chantiers de revalorisation du cru, à la fois à travers des investissements techniques et des engagements en faveur du respect de l’environnement et des hommes.

Longtemps propriété de la compagnie d’assurances Maif, Dauzac est redevenu une propriété familiale, depuis son rachat en 2020 par l’entrepreneur breton Christian Roulleau qui a l’ambition, avec son Directeur général Laurent Fortin, de continuer à faire progresser ce cru. « Notreregardseporte plus que jamais sur la biodiversité, pour laquelle nous noussommesengagésavecdenombreuxprojets.Etnous allonsnaturellementpoursuivresurlavoiedel’innovation, quiestlevéritableADNdeDauzac », souligne d’ailleurs Laurent Fortin. En effet, la diversité des cent vingt hectares de la propriété, mêlant vignes, prés, verger et espaces boisés, a sans aucun doute conditionné l’appréhension de l’écosystème. Car, la biodiversité ne peut se concevoir sans la cohabitation encouragée d’espèces animales. Des moutons paissent dans le parc, une douzaine de ruches jouxtent le bâtiment principal. Aigrettes, hérons, habitent le lieu et contribuent à sa richesse. Des bancs et tables de pique-nique sont ouverts aux familles et amis qui peuvent librement profiter de la sérénité du lieu. L’identité du Château Dauzac est avant tout celle de son terroir d’un seul tenant, composé d’une croupe de belle profondeur de graves, dans une veine géologique spécifique à ce cru. Le vignoble est composé de 69% de cabernet sauvignon, 29% de merlot et 2% de petit verdot. Le grand vin révèle une belle complexité, une élégance et

une minéralité que le merlot vient compléter pour amener rondeur et soie. Parfaitement équilibré, il possède un beau potentiel de garde qui avec le temps développera une finesse remarquable et une complexité aromatique, marque des grands crus racés. Le Château propose également un second vin, Aurore de Dauzac, qui offre un fruité croquant et intense, exprimant toute la gourmandise d’un vin de Margaux. Et la gamme est complétée par plusieurs vins dont D de Dauzac, Labastide Dauzac, HautMédoc de Dauzac…

Un virage s’opère depuis plusieurs années déjà vers la biodynamie. Et une des particularités de Château Dauzac, est d’être le premier Grand Cru Classé, depuis 2016, à revendiquer l’élaboration de vins 100 % végan, puisque le collage est réalisé à l’aide de protéines végétales, plutôt qu’avec le traditionnel blanc d’œuf !

Récemment, l’entrepreneur breton Christian Roulleau a ajouté un joyau à son patrimoine viticole, avec le rachat du domaine de La Bégude, signature emblématique de Bandol. Il a confié à Laurent Fortin la direction de ce site absolument exceptionnel. Véritable terrasse surplombant la Méditerranée, le domaine compte 300 hectares, dont 20 seulement sont plantés de vignes à l’heure actuelle. Un développement progressif de la propriété devrait se dérouler en plusieurs étapes : le passage à plus de 50 hectares de patrimoine végétal en 5 ans (plantation de vignes et d’oliviers), le développement de la notoriété des vins et des marques connexes suivant le modèle de Château Dauzac, une refonte de l’outil technique avec la création d’un nouveau chai après les vendanges 2023, et le déploiement de l’hospitality. L’ambition étant de produire un grand vin rouge de Bandol et un grand rosé de garde. Une affaire à suivre…

Plus d’infos sur www.chateaudauzac.com et www.domainedelabegude.fr

LAURENT FORTIN
CARNET DE VOYAGE © DR 80
Directeur général du Domaine de La Bégude et du Château Dauzac 5ème Grand Cru Classé en 1855 - Margaux

Château Montlabert, nommé Grand Cru Classé de Saint-Emilion

Contrairement à celui des Crus Classés en 1855, le classement de SaintEmilion a la particularité d’évoluer. En effet, révisable tous les dix ans depuis sa création en 1955, le nouveau classement des vins de Saint-Emilion a été dévoilé en septembre dernier par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Ce nouveau classement voit apparaître le Château Montlabert comme Grand Cru Classé de Saint-Emilion.

Depuis 1750 où il apparaît sous son patronyme actuel, propriété depuis 2008 de la très discrète famille Castel, déjà à la tête d’une vingtaine de domaines en France, ce château saint-émilionnais entièrement rénové récolte les fruits de plusieurs années d’investissement. En effet, la famille Castel s’est donné le temps et les moyens de la réflexion pour dessiner les contours d’une nouvelle histoire et d’une nouvelle ambition.

Pendant plusieurs années, ce sont les 21 hectares de vignes qui ont monopolisé l’attention de l’équipe en charge du domaine. Et c’est naturellement par là que la famille Castel a choisi de commencer. Plus de dix ans séparent l’acquisition de la propriété de la construction de l’outil de vinification : le temps nécessaire à la compréhension et à l’écoute du sol pour révéler au mieux la singularité du terroir dans le respect des écosystèmes. Un nouveau chai a été érigé sur les plans de l’architecte bordelais Olivier Chadebost, reconnu pour sa contribution dans des propriétés bordelaises de prestige.

Plus d’infos sur : www.chateau-montlabert.com

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Les origines du Château Angelus L’angélus... L’origine de cette sonnerie assortie d’une prière vient du XVe siècle. À cette époque, le Pape Calixte III, après la bataille victorieuse du Saint-Empire sur l’armée Ottomane le 21 juillet 1456, ordonna en signe d’action de grâce, que toutes les cloches de la chrétienté sonnent chaque jour le matin, le midi et le soir. Cette prière prit le nom d’angélus. La cloche figurant sur l’étiquette de Château Angelus symbolise cette origine et ces moments de recueillement.

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De la Finance à Angelus

En 2012, après une carrière dans la gestion de fortunes à Londres, Stéphanie de BoüardRivoal rachète les parts de son père Hubert de Boüard et devient ainsi la première actionnaire du Château Angelus. L'année même où le château est classé Premier Grand Cru Classé "A"*. Dès son arrivée, elle engage la propriété familiale dans une ambitieuse dynamique de développement et de diversification des activités familiales. C'était il y a 10 ans… Depuis, la gamme Angelus s’est étoffée. Outre le charismatique premier vin, le Carillon d’Angelus a su marquer son territoire. Comme Tempo d’Angelus, plus accessible, qui séduit une nouvelle génération d’amateurs de vin. En plus du domaine viticole, Stéphanie de Boüard-Rivoal développe la restauration et l’hôtellerie. Tout d’abord en 2013 à Saint-Emilion, avec le Logis de la Cadène. Puis à Bordeaux, en 2019, avec la reprise du restaurant Le Gabriel. Aujourd’hui, ces tables, sous la houlette du chef Alexandre Baumard, sont toutes les deux étoilées. Son dernier projet aux abords de Bordeaux, la Ferme 1544, s’inscrit dans une démarche environnementale, qui permettra au chef Alexandre Baumard de tracer parfaitement les produits qu’il travaille dans ses restaurants.

Texte : Thibault Reichell• Photos : Thierry des Ouches

*En2022,StéphaniedeBoüard-RivoalaprisladécisiondesortirduclassementdeSaint-Emilion.

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Rencontre avec Stéphanie
Boüard-Rivoal

QUESTIONNAIRE VIE PRIVÉE

Quelles sont vos principaux traits de caractère ? Passionnée, exigeante et déterminée.

Vous dites souvent préférer l’analyse, la rigueur et la détermination à l’intuition et l’imagination… Absolument, mais je laisse toujours une part à l’intuition et à l’émotion. Ces deux sensibilités sont complémentaires, mais je subordonne l’une à l’autre pour parvenir à ce qui me semble constituer un équilibre porteur.

Quelles sont vos sensibilités en peinture ? L’impressionnisme est un mouvement que j’affectionne particulièrement, Monet et Renoir en particulier. Si vous étiez un écrivain ?

Albert Londres, qui porte un regard lucide et sans concession sur le monde qui l’entoure tout en portant un intérêt et une affection aussi sincère que considérable à ce dernier.

Que représente pour vous le vrai luxe ? Décider seule de la manière dont j’occupe mon temps.

Qu’est ce qui surprend les gens chez vous ?  Ma détermination et ma ténacité.

Quelle a été la leçon la plus précieuse de votre carrière ?

Une leçon actionnariale, sous forme d’une trahison dont j’ai eu toutes les peines du monde à contrecarrer les effets.

Comment gérez-vous le stress ou les délais serrés ?

En montant à cheval, en cuisinant ou en lisant.

Que doit susciter pour vous un grand vin ? Une émotion gustative autant qu’affective. L’alliance du goût et de l’histoire, un équilibre alliant finesse et complexité et procurant un souvenir impérissable.

Si vous étiez une maxime ?

J’aime beaucoup ce bon mot de Talleyrand, qui disait « Onditdemoitropdebienettropdemal ;jejouis des honneurs de l’exagération », mais s’il fallait réellement choisir une maxime plutôt qu’une citation ce serait celle du refus du renoncement : Dum spiro spero (tant que je respire, j’espère).

Que signifie pour vous l'équilibre travail-vie ?

Une quête permanente, de chaque instant. J’ai le sentiment que nous passons notre vie justement à chercher cet équilibre, qu’on n’atteint que de façon extrêmement fugace.

Une histoire de famille

Au commencement d’Angelus, un vignoble exceptionnellement situé aux portes du village de Saint-Émilion. Puis, au fil des générations, la passion et la détermination de la famille de Boüard de Laforest ont écrit l’histoire et lui ont bâti un destin à sa pleine mesure. Domaine de 85 ha dont 55 à Saint-Émilion et 27 ha qui constituent le cœur historique de la propriété, Angelus est aujourd’hui un des plus importants vignobles de l’appellation Saint-Émilion.

La famille de Boüard de Laforest préside aux destinées du Château Angelus depuis 1782. Porté au sommet par Hubert de Boüard, qui pilota le domaine pendant plus de 30 ans, Angelus est à présent présidé par sa fille, Stéphanie de Boüard-Rivoal, Huitième génération de la famille et troisième femme à diriger le domaine en près de 250 ans. Rencontre avec une femme déterminée, à la fois ancrée dans la tradition et tournée vers l'avenir.

Vous présidez depuis 2012 Château Angelus. Pouvez-vous nous parler de votre vie avant cette date ?

J’ai grandi sur le domaine, aux côtés de mon grand-père et de mon père. Mon enfance a été heureuse et paisible, imprégnée quotidiennement de ce qui émanait de cet endroit, de cette terre. Aussi loin que je me souvienne j’y ai toujours été attachée, et ce d’autant plus que je voyais l’attachement profond qu’éprouvaient mon père et mon grand-père pour ce lieu singulier qui était la terre de leurs ancêtres. A un stade assez précoce, je devais avoir 7 ou 8 ans, j’ai manifesté mon souhait de prendre la suite de mon père, ce qui m’a valu quelques sourires, mi-amusés mi-attendris. Cette intention s’est affirmée et raffermie au fil du temps, mais j’ai décidé d’avoir une première vie professionnelle loin de la sphère d’influence familiale. J’ai étudié à la faculté d’économie de Bordeaux, puis à l’ESCP-EAP, avant de passer un peu moins d’une dizaine d’années passionnantes à Londres dans la peau d’une banquière épanouie mais qui gardait à l’esprit l’objectif initial : revenir à Saint-Emilion et me consacrer au rayonnement et au développement d’Angelus.

Vous écrivez actuellement un nouveau chapitre de l’histoire d’Angelus avec la construction d’un nouveau chai… Ce nouvel outil nous permettra de pousser encore un peu plus loin notre quête permanente d’excellence en matière de vinification. Nous repensons notre chai de vinification pour l’adapter à un degré d’exigence extrême, à un travail parcellaire accru, mais aussi au confort de travail de nos équipes, qui est primordial si nous attendons d’elles qu’elles se surpassent pour parvenir à l’excellence que nous visons en toutes circonstances pour Angelus. Vue de l’extérieur l’évolution paraîtra subtile, mais de l’intérieur nous en mesurerons l’impact profond dès la mise en service de ce nouveau chai.

Depuis 1985, votre père Hubert de Boüard de Laforest, qui a été rejoint par son cousin Jean-Bernard Grenié, a écrit une page importante de l’histoire du Château Angelus. Quel regard portez-vous sur lui ?

Il a porté la propriété à un niveau inédit, en étant précurseur tant en matière de viticulture, que de technologie ou de communication. Ces trois aspects centraux ont permis l’ascension d’Angelus au sommet, en un laps de temps relativement bref. J’ai pour mon père la plus grande admiration et le plus grand respect.

Vous favorisez depuis quelques années des îlots de biodiversité sur votre propriété…

En réalité, l’approche environnementale en cours à Angelus est à l’œuvre depuis maintenant plus de 40 ans, et a été amorcée par mon père selon une analyse rationnelle et de pur bon sens. Mon père vivait sur le domaine avec sa famille, il n’était que logique qu’il se soucie de la qualité de son environnement. Récemment, nous avons amplifié le mouvement, en décidant de nous affranchir des labels en tout genre pour développer un système normatif qui nous soit propre et qui soit spécifiquement adapté à Angelus. Nous avons en effet initié une démarche de conversion en agriculture biologique labellisée pour réaliser en cours de route que ça n’était qu’une première étape, restrictive à notre sens. Nous avons alors décidé d’élaborer notre propre charte, en fonction de nos besoins et ambitions spécifiques. Les vendanges du millésime 2022 viennent de s’achever.

Ce millésime sera-t-il un millésime d’anthologie ?

De toute évidence, 2022 est un immense millésime. Bien qu’il ne soit pas encore embouteillé, nous pouvons l’affirmer sans le moindre doute. Il rejoindra la liste des millésimes d’anthologie, aux côtés des 1959, 1961, 1982, 1990, 2000, 2005, 2010, 2015, 2016, 2018, 2019 et 2020. A Angelus, il comptera vraisemblablement parmi les 3 ou 4 plus grands millésimes jamais produits par la propriété.

Si vous deviez retenir 5 millésimes d’Angelus, lesquels seraient-ils ?

C’est une question difficile, parce que nos vins évoluent en permanence, et ce qui est grand aujourd’hui le sera peutêtre moins demain qu’un grand millésime en cours de vieillissement, un peu monolithique aujourd’hui et grandiose demain. S’il fallait en choisir 5 à déguster au moment où vous me posez la question, je dirais 1959, 1961, 1990, 1998 et 2000. Mais dans l’absolu, en termes de qualité pure, je dirais 1990, 2000, 2010, 2016, 2020 et 2022.

Carillon d’Angelus marche-t-il aujourd’hui dans les pas de son illustre aîné Château Angelus ?

Carillon d’Angelus est désormais un grand vin à part entière, qui n’est plus le second vin d’Angelus mais le fruit de son propre vignoble. Grâce à une mosaïque de terroirs variée et de grande qualité, il est une fidèle expression de SaintEmilion. L’extraordinaire chai que nous avons construit pour accompagner nos ambitions pour Carillon permet de magnifier le fruit de ces terroirs remarquables, et d’élaborer un grand vin dont la définition en fait un vin différent d’Angelus, mais pas nécessairement inférieur.

A quel type d’amateurs s’adresse N°3 d’Angelus ?

N°3 d’Angelus s’adresse à une clientèle d’amateurs de vins qui ne sont pas des experts ni des passionnés, et qui recherchent un bon vin à consommer sans avoir à l’attendre 10 ou 15 ans, dont le prix soit raisonnable et dont l’image traduit une identité et exprime une histoire.

Et concernant Tempo d’Angelus ?

Tempo d’Angelus est une déclaration d’amour à Bordeaux, en même temps qu’un exercice de style et une réponse à ceux qui, bien que le phénomène ait diminué ces derniers temps, considèrent que les bordeaux sont trop chers ou ingrats dans leur jeunesse. Avec Tempo, nous avons voulu offrir un véritable grand vin de Bordeaux à un niveau de prix extrêmement attractif. Rançon du succès, nos vignes produisent bien moins de vin que nous en demandent nos négociants et leurs importateurs, et nous ne pouvons produire que ce que nous donnent nos propres vignes puisque je me refuse à pratiquer l’achat de raisin pour un vin portant notre nom. Ce qui porte le nom d’Angelus ne peut venir que du vignoble d’Angelus.

Au sein des activités de votre groupe, vous avez développé depuis votre arrivée en 2012 un pôle hôtellerie-restauration. Quelles étaient vos motivations ?

Nos motivations étaient essentiellement d’ouvrir plus largement notre univers à des amateurs de vin et de gastronomie que nous n’avions, faute de temps et d’infrastructures adaptées au réceptif, pas la possibilité de recevoir à la propriété. Pour vous donner un ordre d’idée nous recevons chaque année entre 2 et 3% des personnes qui nous sollicitent. Ces restaurants permettent à des milliers de personnes de pénétrer notre univers, et de découvrir nos vins comme ceux que nous aimons, à Bordeaux ou ailleurs.

Vous avez à cette époque posé la première pierre de ce projet en faisant l’acquisition à Saint-Emilion du Logis de la Cadène, couronné aujourd’hui d’un macaron au Guide Michelin… Fondé en 1848, le Logis de la Cadène, le plus ancien restaurant de Saint-Emilion, est devenu au fil du temps une institution courue tant par les visiteurs de passage que par les habitants des alentours.

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Un des fleurons de Bordeaux

En 1954, lors du premier classement de Saint-Émilion, Château Angelus est Grand Cru Classé. Il bénéficie déjà d’une forte notoriété qui l’aidera à traverser la crise des vins de Bordeaux de 1973 et à aborder le renouveau technologique des années 80. C’est à ce moment-là que, fort du passé de ce merveilleux cru mais résolument tourné vers le futur, Hubert de Boüard de Laforest, œnologue diplômé de l’Université de Bordeaux, initie et mène une politique ambitieuse et novatrice. Aujourd’hui, Château Angelus est reconnu dans le monde entier comme l’un des fleurons de Bordeaux.

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L’angélus sonne pour le Carillon d’Angelus Au cours des dernières années, l’acquisition de nouvelles parcelles et la construction d’un chai conçu comme un outil technique de pointe ont permis à Angelus de faire bénéficier son « petit frère » Carillon d’Angelus de la pleine mesure qui l’anime depuis toujours dans l’élaboration de son grand vin. Désormais, ce cru est également, à part entière, le fruit de l’alchimie typique d’Angelus entre un terroir, un savoir-faire et une rigueur absolue.

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Ce lieu familial intimement lié à l’histoire de la cité m’a séduite, et j’ai mené son acquisition à l’été 2013. Nous avons dès la reprise du lieu adjoint au restaurant un petit hôtel de charme, composé de 5 chambres à l'élégance sobre, imprégnées d'un esprit « campagne chic ». Cette année, une importante phase de travaux viendra donner un nouveau souffle au Logis de la Cadène. L’acquisition du bâtiment adjacent, en 2021, offre la possibilité d’étendre l'établissement, une opération qui va entraîner sa fermeture pendant quelques mois. Le Logis, originellement, était plus une maison d’habitation qu’un restaurant, peu fonctionnel. C’est d’abord la cuisine qui va être déplacée dans le nouveau bâtiment. Nous allons passer de 30 à 70 mètres carrés de plain-pied, alors qu’aujourd’hui la chambre froide et la plonge se trouvent au sous-sol. La réception sera également placée dans le nouveau bâtiment. Nous pourrons ainsi recevoir nos hôtes venus s’installer dans leurs chambres sans qu’ils ne croisent les clients du restaurant attablés en terrasse et qu’ils ne se dérangent mutuellement. En lieu et place de l’ancienne cuisine sera aménagé un salon, où les clients pourront patienter autour d'un cocktail ou d’un verre de champagne avant de s’attabler, et revenir à l’issue de leur repas pour prendre un digestif. Et juste à côté, derrière l’actuel accueil, c’est une cave à fromages qui verra le jour. Enfin, trois nouvelles chambres seront aménagées au-dessus des futures cuisines. Le Logis de la Cadène rouvrira ses portes en mai 2023, paré de ses nouveaux atours.

Qu’en est-il de la Maison de la Cadène ?

Située au 9 de la rue de la Porte Brunet, au cœur du village de Saint-Emilion, à deux pas du Logis de la Cadène, "La Maison de la Cadène" a ouvert ses portes en 2016. Cette belle demeure du 17ème siècle au charme familial, dans l'esprit du Logis de la Cadène, propose 4 suites, des espaces à vivre (bibliothèque, salon, salle à manger), des espaces de détente (billard, jardin) et de bien-être (hammam, sauna, salle de massages). Sur 4 niveaux, avec une vue imprenable sur la cité, la Maison de la Cadène mélange matières, boiseries, parquets anciens, terres cuites et porcelaines à quelques touches contemporaines. Elle allie confort et gastronomie, tous les ingrédients de l'art de vivre à la française. Assiste-ton aujourd’hui au renouveau du Gabriel, le restaurant étoilé que vous possédez également en plein cœur de Bordeaux ?

Je ne dirais pas qu’on assiste au renouveau du Gabriel, dont l’histoire est somme toute récente, mais plus simplement à sa montée en puissance après une période de « rodage ». La vocation du Gabriel est d’être une des tables gastronomiques majeures de Bordeaux et de sa région. Je pense, en toute humilité, que c’est déjà le cas à l’heure actuelle et qu’il existe cependant une marge de manœuvre pour que le talent de notre chef s’exprime avec encore plus de justesse.

Vous venez d’acquérir une ferme de 9 hectares. Quel est l’objectif de cette « Ferme 1544 » ?

L’origine du nom 1544, est un hommage à l’arrivée du premier de mes ancêtres à Bordeaux au cours de cette même année, Georges Boüard, qui était magistrat au parlement de Bordeaux. Sa vocation est d’alimenter nos restaurants, ainsi que de recycler les restes de nos restaurants en nourrissant des poules et des cochons. Outre une activité d’élevage nous y pratiquerons également le maraîchage et la pêche, puisque cette ferme se situe au bord de la rivière.

Comment voyez-vous le groupe que vous êtes en train de constituer dans 10 ans ?

Rien n’aura fondamentalement changé, mais nous aurons poursuivi notre développement. Angelus sera toujours, je l’imagine et je l’espère, une marque majeure dans le paysage mondial des grands vins, et aura une production lui permettant, au travers de ses multiples cuvées, une présence substantielle sur tous les marchés. Angelus est une des plus importantes propriétés de Saint-Emilion en termes de superficie et de volumes de production, mais reste dans l’absolu un domaine relativement petit en comparaison des domaines médocains ou californiens, sans parler des maisons champenoises qui peuvent produire des quantités considérables de vins d’une qualité admirable. Ces modèles me paraissent consolider les marques qui s’y adossent. ■

Meilleur sommelier du monde en 2013, après avoir remporté le titre de meilleur sommelier d’Europe en 2010, Paolo Basso, italien d’origine et suisse d’adoption, parcourt le monde avec ses quatre casquettes : producteur (il produit cinq vins dans le Tessin, dédiés à sa fille Chiara), négociant pour la Suisse,

Château Angelus 1945

[ le goût de l'histoire ]

La robe est assez profonde, d’une belle intensité, rouge grenat avec des reflets tuilés. Au nez, il est important d’attendre que ce vin se révèle. À l’ouverture de la bouteille, il apparaît un peu fermé sur lui-même, mais dès qu’il est servi, je sens des notes de tabac légèrement fumé, puis des notes plus épicées, clou de girofle, cannelle, noix muscade, une touche de balsamique. Monte ensuite comme une odeur d’aiguilles de sapin, un peu de résine ou des notes de feuilles de chêne quand elles tombent à l’automne.

L’important est de prendre son temps. J’ai l’impression d’être un archéologue qui participe à des fouilles et va de découverte en découverte. Déguster un millésime ancien, c’est faire un voyage à travers le temps, ce vin qui a bougé au fil des ans reste vivant et nous donne un plaisir éphémère que l’on gardera pourtant en mémoire. Et ce que l’on déguste, ce n’est pas « un grand vin » mais une grande bouteille, chacune étant unique. Apparaissent toujours au nez, après quelques minutes, des notes fruitées de griottes que l’on trouve généralement dans la jeunesse d’un vin – inhabituelles sur un vin vieux – et même une petite note iodée. C’est assez étonnant.

Ensuite, l’entrée en bouche est très délicate, distinguée et soyeuse. En milieu de bouche, il y a une courbe qui monte

enseignant dans diverses écoles prestigieuses et consultant, notamment pour Air France, dont il sélectionne les vins. Il a fait halte au Château Angelus pour déguster un millésime exceptionnel, dont il ne reste que deux autres bouteilles précieusement conservées dans les caves du château.

MONDE 2013

gentiment en intensité, on sent le corps toujours là, la structure et sa belle intégrité, sa solidité, son caractère classique. Un des éléments qui ressort est la fraîcheur apportée par l’acidité : c’est sa colonne vertébrale. Une note minérale témoigne du caractère vivant de ce vin, qui dégage de l’énergie.

En fin de bouche, la structure devient plus délicate et légère, les tanins ressortent, ils prennent une touche plus ferme, se joignent à l’acidité pour créer cette persistance, une fois le vin bu. On voit réapparaître en rétro-olfaction certains arômes savoureux, de petites touches d’épices, de cannelle, de clou de girofle, et même de poudre de cacao. Débouché depuis une heure, dégusté depuis une demi-heure environ, il est arrivé à son sommet avec l’oxygénation et la température dans le verre. Il faut être patient, respectueux, et attendre qu’un tel vin se livre. Lui a attendu soixante-seize ans, on se doit de lui dédier un peu de temps pour l’apprécier dans toute sa complexité…

En conclusion, je dirais que ce vin est un nectar, mais qu’il faut aussi le déguster de manière intellectuelle : il est le fruit de l’histoire, il témoigne du travail des hommes, avec les moyens de l’époque, lors d’une année exceptionnelle où le millésime a mis les vignerons à l’épreuve (lire aussi "En coulisse").

EN COULISSE

“J’airessentibeaucoupd’émotionàouvrircettebouteille,reconditionnéeen2018et sortiedelacaveunpeuavantladégustationpourqu’elleremonteentempérature, rappelleStéphaniedeBoüard-Rivoal.Celam’évoqueunNoëlavecmonpère,Hubert, etmongrand-pèreJacques.Car1945estlepremiermillésimequisuitsonretourde captivitéenAllemagne.Levinétaitcomposéàl’époquede40%deCabernetFranc. Unetrèsgrandeannéepourlevin,maistrèsproblématiquepourlesvigneronstantla récolteaétémaigre:toutdébutmai,entrelamortd’Hitleretlasignaturedel’armistice, ungelviolentetagressifs’estabattusurlesvignes,faisantsuiteàunebellesaison donnantdesraisinstrèsbienconstitués,trèsconcentrés.Legelafaitunesélection naturelle.Autotal,larécoltede1945selimiteentreunquartetuntiersd’unerécolte normale…Cequirendd’autantplusprécieusecettebouteilleexceptionnelledégustée avecrecueillementetjoie.“

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