ACTUALITÉS ENTREVUE AVEC LE MINISTRE DÉLÉGUÉ À LA SANTÉ ET AUX SERVICES SOCIAUX, M. LIONEL CARMANT
Le développement, le bien-être et la sécurité de nos enfants sont une responsabilité collective
MAI 2021
Q R
URBA
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Dans un premier temps, est-ce possible de nous expliquer ce qui amène un jeune à être sous la protection de la jeunesse ?
Il existe une multitude de raisons pour lesquelles un enfant peut faire l’objet d’un signalement. La DPJ a été instituée il y a plus de 40 ans pour s’occuper des cas lourds de jeunes en difficulté, quand ils sont victimes d’abandon, d’abus physiques, d’abus sexuels, de mauvais traitement psychologique, de négligence ou de trou bles de comportement sérieux. Vous comprendrez que l’objectif, c’est d’intervenir le plus tôt possible avec les enfants, avec les parents pour éviter que la situation dégénère et qu’un jeune se retrouve en protection de la jeunesse.
troubles de comportements sévères (violence, délinquance). Cela dit, la provenance des signalements est assez variée (milieu scolaire, intervenants et professionnels, organismes communautaires et sources familiale), ce qui rassure quant au niveau de vigilance qui prévaut dans la société à l’égard de la sécurité des enfants.
Selon l’évaluation qui sera menée à la suite du signalement, il sera déterminé de retenir ou non le signalement en question et de mettre en œuvre l’intervention et la mesure recommandée pour s’assurer que le jeune et sa famille puissent bénéficier du meilleur soutien possible.
Bien que le nombre de signalements soit en hausse au cours des dernières années, l’objectif demeure d’éviter le recours systématique à la DPJ comme on tente du côté de la santé physique d’endiguer le recours à l’urgence. En plus d’être sous la pression d’une demande sans cesse croissante, la DPJ a souffert d’un exode des ressources humaines et d’un sous-financement pendant plusieurs années, une situation que nous nous efforçons de corriger depuis maintenant deux ans et demi. Depuis mon arrivée au ministère, ce sont près de 200 M$ supplémentaires que nous avons investis, soit une augmentation de plus de 25 % au chapitre des services aux jeunes en difficulté depuis 2018, dont 30 M$ annoncés dans le dernier budget. Tous ces investissements sont faits dans une perspective d’offrir davantage de soutien et de services aux jeunes et aux familles. Parmi les jeunes pris en charge en protection de la jeunesse, certains le sont à la suite d’un signalement ayant démontré que leur sécurité ou leur développement est compromis, alors que d’autres le sont en raison de
M. Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux