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Entrevue avec Daniel Côté

Entrevue avec le président de l’UMQ et maire de Gaspé, M. Daniel Côté

L’équipe du URBA s’est entretenue avec le président de l’UMQ et maire de Gaspé, M. Daniel Côté, afin d’avoir un portrait des priorités qu’il souhaite mettre de l’avant, dans le cadre du nouveau mandat du gouvernement de Québec.

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1L’UMQ poursuivra sa collaboration avec le gouvernement de M. François Legault pour les quatre prochaines années. Quels seront les dossiers prioritaires dans le cadre de ce nouveau mandat?

Le premier dossier, et le plus urgent, est l’inflation. Il faut que les municipalités soient compensées par le gouvernement du Québec pour la hausse des coûts. Une étude de l’UMQ a démontré qu’en 2022, l’inflation aura coûté un milliard de dollars de plus aux municipalités alors que Québec a vu sa situation budgétaire s’améliorer. Nous souhaitons que le gouvernement du Québec collabore avec nous, comme il l’a fait au début de la pandémie en accordant aux municipalités une compensation inconditionnelle de 800 millions de dollars. Le deuxième dossier prioritaire est de pérenniser le transfert de l’équivalent de la croissance d’un point de la TVQ que nous avons obtenu dans l’entente de partenariat Québec-municipalités 2020-2024. D’ailleurs, le premier ministre s’est engagé à le faire lors du Sommet électoral de l’UMQ en septembre dernier. Enfin, il faut que le gouvernement du Québec revoie à la hausse les investissements en infrastructures, notamment en raison de la pression qu’exercent les changements climatiques sur nos finances.

2Justement à ce sujet, pourriezvous nous en dire plus sur les conséquences des changements climatiques sur les budgets municipaux? Comment voyez-vous la redéfinition de votre partenariat avec Québec?

C’est surtout l’adaptation de nos infrastructures qui nécessite beaucoup de ressources. Les municipalités sont les premières concer-

Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé et Mme Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et ministre de la région du Saguenay

nées par les changements climatiques. Nos conduites d’eau ne suffisent plus. Nos nappes phréatiques s’épuisent. Nos routes subissent les effets du gel-dégel. C’est nous qui devons implanter des ilots de fraîcheur. Ce sont nos berges qui s’érodent. Et c’est souvent nous qui devons assumer les coûts pour adapter ces infrastructures. Or, dans le contexte où notre fiscalité a atteint ses limites, il est nécessaire de penser différemment et de mieux soutenir les municipalités pour qu’elles s’adaptent face aux aléas climatiques, le tout, au bénéfice de la population. Plutôt que de compenser les citoyennes et citoyens après qu’ils aient subi les dégâts des aléas climatiques avec le stress qui vient avec, pourquoi ne pas prendre cet argent pour agir en amont ? 3 Tout au long de la campagne électorale, le premier ministre a pris plusieurs engagements. Selon vous, lesquels devront être mis en œuvre prioritairement?

D‘abord et avant tout, il faut que le gouvernement confirme l’enchâssement de la croissance du point de TVQ dans la loi. Les municipalités ont besoin de cette source de revenus, elle fait maintenant partie de notre assiette fiscale et c’est aussi une façon d’assurer notre viabilité financière à long terme. Ensuite, je pense que l’établissement d’un nouveau programme pérenne et prévisible pour les infrastructures récréatives et sportives était une demande claire de l’UMQ à laquelle le premier ministre a répondu en campagne électorale. Les municipalités y tiennent. Entre autres, plusieurs de nos arénas sont en fin de vie utile au Québec. Un grand chantier de modernisation doit s’opérer et le premier ministre s’est engagé à cet effet.

Aussi, je pense à la mise en œuvre de la politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire (PNAAT), qui est un autre engagement auquel nous tenons. L’UMQ doit être partie prenante des décisions à venir à ce sujet, afin que les conclusions soient le reflet des besoins, aspirations et moyens des municipalités.

Pour finir, j’ajouterais la réforme de la Loi sur l’expropriation. Le milieu municipal l’attend depuis longtemps parce que cette réforme est cruciale pour l’avancement de projets d’intérêt public, comme la construction de logements, le développement des transports collectifs ou la protection de milieux naturels. En ce moment, l’indemnisation au propriétaire est mal balisée. Cela peut donc être extrêmement coûteux pour une municipalité d’avoir recours à l’expropriation. On veut vraiment que cette réforme aille de l’avant. 4 Enfin, comment voyez-vous votre collaboration avec le nouveau gouvernement spécifiquement sur les enjeux régionaux?

En fait, avec plusieurs anciennes mairesses et anciens maires qui se retrouvent maintenant à l’Assemblée nationale, dont Mme Suzanne Roy et M. Mario Laframboise qui ont tous deux occupé la présidence de l’UMQ, je crois que la relation Québec-municipalités sera basée davantage sur la confiance et sur une plus grande compréhension des enjeux municipaux. Nous avons aussi vu Mme Laforest, forte de quatre années d’expérience, être reconduite à la tête du ministère des Affaires municipales. Non seulement nous ne repartons pas à zéro en termes de relation, mais nous voyons de nouvelles collaborations possibles. Pour ne citer qu’un exemple, je pense à M. Yves Montigny, ex-maire de BaieComeau très impliqué à l’UMQ, qui a hérité notamment du dossier du transport aérien régional, lui qui a travaillé ce dossier au Comité sur le transport aérien de l’UMQ.

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