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CHANGEMENTS CLIMATIQUES Des coûts de 2 G$ par année

ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Des coûts de 2 G$ par année pour les municipalités jusqu’en 2055

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À l’automne, l’UMQ a dévoilé les résultats d’une étude inédite sur les coûts des changements climatiques pour l’ensemble des municipalités du Québec pour la période 2025-2080.

Précipitations, inondations, chaleurs extrêmes et cycles de gel-dégel plus intenses, les municipalités subissent directement les conséquences des changements climatiques et doivent en assumer les coûts. Les répercussions sur les infrastructures municipales sont déjà importantes et vont s’accroître dramatiquement au cours des prochaines années. Afin de les mettre à niveau et maximiser leur durée de vie, des milliards de dollars seront nécessaires à l’échelle du Québec.

Selon l’analyse commandée par l’UMQ et réalisée par WSP et Ouranos, il en coûtera minimalement 2 milliards de dollars par an de plus aux municipalités du Québec – soit une augmentation de 12 % de leurs dépenses totales – pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques (entretien, mise à niveau et remplacement de façon résiliente) dès 2025, et ce, jusqu’en 2055. Les routes locales et les infrastructures d’eaux pluviales et usées seront les plus coûteuses en contexte de changements climatiques.

Cette augmentation annuelle de 2 milliards de dollars sera ventilée ainsi selon les régions climatiques identifiées dans l’étude :

Cantons-de-l’Est, Montérégie, Outaouais, région métropolitaine de Montréal

233 M$

Abitibi-Témiscamingue, Saguenay–Lac-Saint-Jean

495 M$

Capitale-Nationale, Mauricie, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches

399 M$

Estuaire et golfe du fleuve Saint-Laurent

155 M$

Nord-du-Québec

522 M$

Face à ce constat, les autrices et auteurs de l’étude proposent six axes d’intervention pour favoriser une meilleure adaptation des infrastructures municipales aux aléas climatiques : aPrioriser et faciliter la construction d’actifs municipaux résilients au climat futur ; aFournir les informations permettant aux municipalités d’intégrer les conséquences des changements climatiques dans leur plan de gestion des actifs ; aConsidérer, dans les analyses de risques climatiques municipales, les actifs critiques identifiés dans les plans de mesure d’urgence ; aMiser sur l’entretien et la maintenance préventive pour atténuer les pics de dépenses ; aEncourager l’implantation de solutions basées sur la nature, telles les infrastructures vertes ; aDiversifier les revenus, notamment par la mise en œuvre de mécanismes d’écofiscalité. L’analyse de WSP et Ouranos calcule également que chaque événement climatique extrême (par exemple, les épisodes d’inondation et de submersion) entraîne un dépassement du tiers des budgets annuels municipaux en sécurité civile.

Ces chocs financiers se multiplieront et s’amplifieront, puisque les inondations automnales seront plus nombreuses et que les dommages causés par les submersions côtières s’aggraveront. Bien qu’ils ne puissent être chiffrés à l’heure actuelle, les coûts associés aux autres événements climatiques extrêmes (vagues de chaleur, érosion, feux de forêt, etc.) s’ajoutent à ceux des inondations et des submersions. Par exemple, pour les municipalités du Sud-Ouest, les vagues de chaleur pourraient excéder six épisodes par année d’ici 2050 et les municipalités situées en région rurale pourraient faire face à des conditions plus propices aux feux de forêt.

À ce sujet, les autrices et auteurs de l’étude proposent deux axes d’intervention : aExplorer la possibilité de créer un fonds de prévoyance québécois pour les désastres naturels ; aCompenser les municipalités dont les revenus ont été affectés par des délocalisations massives.

Enfin, le rapport identifie l’aménagement du territoire comme l’un des principaux leviers à la disposition des municipalités en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques.

En tenant compte du climat futur dans leurs politiques d’aménagement et d’urbanisme, notamment en densifiant le territoire, en s’abstenant de l’artificialiser ou d’en développer les zones à risque, les municipalités peuvent en effet contribuer à réduire la facture des changements climatiques.

Pour plus d’informations ou pour consulter les faits saillants de l’étude : pourleclimat.ca ou umq.qc.ca.

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