FlĂąneries occitanes AnimĂ©e et chaleureuse, Toulouse est la quatriĂšme ville de France. Elle sâest fixĂ© comme objectif de devenir un site classĂ© au patrimoine mondial de lâUnesco. Pour sa petite sĆur, Albi, câest dĂ©jĂ le cas. REPORTAGE PETER GRANWEHR
L
e centre-ville de Toulouse devrait ĂȘtre prochainement inscrit sur la liste du patrimoine mondial culturel. Et il a tout pour plaire, grĂące Ă son enchevĂȘtrement de ruelles sinueuses. «Pour adoucir le vent, souvent fort par ici», comme lâexplique Marine Esch, de lâOffice du tourisme. Et les urbanistes ont eu le flair, dans les annĂ©es 1870, de faire traverser la vieille ville par deux axes parfaitement rectilignes: la rue dâAlsace-Lorraine et la rue de Metz, qui mĂšne au Pont Neuf, de lâautre cĂŽtĂ© de la Garonne. Ces deux magnifiques boulevards permettent de sâorienter sans difficultĂ©. On y trouve de cĂ©lĂšbres enseignes, tandis que les ruelles sont partagĂ©es par de plus petits magasins et par un nombre apprĂ©ciable de cafĂ©s et de restaurants. La ville est jeune
La cathĂ©drale dâAlbi et le Pont Vieux. La citĂ© Ă©piscopale de la ville est classĂ©e Ă lâUnesco depuis 2010.
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et cela se voit: la population est composĂ©e pour un quart environ dâĂ©tudiants.
Du rose au pastel
sitĂ©es lorsquâil nây a pas de mariage en cours. La place du mĂȘme nom situĂ©e Ă lâouest, limitĂ©e par un long bĂątiment Ă arcades, a des petits airs espagnols.
Toulouse porte fiĂšrement son surnom de «Ville rose», qui lui vient des nombreux bĂątiments en brique quâelle abrite. Et la lumiĂšre du Sud fait passer les façades du rouge profond Ă lâorange au cours de la journĂ©e. Pas partout, bien sĂ»r, car depuis lâĂ©poque baroque, la brique nâĂ©tait pas assez noble pour les riches: ils faisaient donc peindre leurs façades avec des couleurs vives et les recouvraient en partie de pierre naturelle ou combinaient la pierre et la brique, comme pour le Capitole, qui accueille lâHĂŽtel de ville et le théùtre. Câest le bĂątiment le plus reprĂ©sentatif de la ville, dans lequel trois magnifiques salles peuvent ĂȘtre vi-
Cette touche mĂ©ridionale est bien prĂ©sente car, aprĂšs tout, nous nous trouvons ici en Occitanie, et les noms de rues sont affichĂ©s en deux langues (français et langue dâoc). Câest ici quâĂ©tait situĂ© autrefois le «triangle dâor»: entre Toulouse, Albi et Carcassonne, la guĂšde Ă©tait cultivĂ©e Ă grande Ă©chelle afin de produire la teinture bleue du pastel. Cette activitĂ© a apportĂ© une immense richesse Ă la ville, comme en tĂ©moignent plusieurs palais Renaissance bien prĂ©servĂ©s, comme ceux des familles AssĂ©zat et Bernuy. Et quelques boutiques de pastel font revivre cette