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Hébergement des aînés en Belgique : une résidence-service sous forme de village

À MI-CHEMIN ENTRE LA MAISON DE REPOS OFFRANT DES SOINS ET LE DOMICILE PRIVÉ DE L’INDIVIDU, LA RÉSIDENCE-SERVICE PERMET UNE TRANSITION EN DOUCEUR POUR LES AÎNÉS SOUHAITANT ÊTRE ENTOURÉS EN CAS DE DANGER OU DE CHUTE, À L’INSTAR DE CERTAINES RPA QUÉBÉCOISES DÉDIÉES AUX PERSONNES AUTONOMES ET SEMI-AUTONOMES. EN BELGIQUE, CE TYPE D’HÉBERGEMENT PEUT TOUTEFOIS ÊTRE PRIVÉ, PUBLIC OU ASSOCIATIF.

Le Closi Village résidence pour seniors s’étend sur un hectare et se démarque ainsi par son organisation en village, avec 38 logements individuels de plain-pied de 40 à 60 m². Le Closi jouit d’un taux d’occupation de 100 % alors qu’il n’est pas rare en Belgique qu’une résidence-service souffre d’un nombre important de logements vacants, dans un marché fragilisé par la pandémie et une surabondance de l’offre¹, peut-on lire dans le quotidien belge d’information économique, L’Écho.

SERVICES ET STYLE DE VIE

Pour Soizic Cabiaux, assistante de direction et ergothérapeute, les deux raisons majeures pour « lesquelles les résidents viennent chez nous sont le manque de contacts sociaux et maison inadaptée. […] Ils payent un loyer et n’ont pas à prendre en charge les contraintes administratives », explique l’assistante de direction. La disposition particulière à la manière d’un village leur permet de profiter d’un espace relativement vaste sans devoir l’entretenir, mais aussi de vivre dans de « petites villas », renforçant encore vraisemblablement le sentiment d’être chez soi. « Les résidents […] aiment qu’il n’y ait personne au-dessous, au-dessus », nous indique le directeur de la résidence.

En ce qui a trait à la sécurité, le village offre une réponse permanente au moyen d’un système de télévigilance, avec une réponse dans les 15 minutes. Le Closi est également doté d’un personnel de nuit, pour notamment intervenir en cas de chute et d’un système d’appel, de boutons et tirettes. Le site est sécurisé et le résident choisit un code d’accès qu’il donne à ses proches de confiance. En effet, contrairement à une résidenceservice sous forme d’appartements, le bureau de direction est situé en périphérie, ce qui signifie « moins de contrôle », expliquent-ils. Cependant, les résidents peuvent recevoir des visites à leur guise, de jour comme de nuit, à condition de les signaler pour des raisons de sécurité et de surveillance du nombre de personnes présentes sur le site et à l’intérieur des logements. Ils peuvent également accueillir leur famille pour la nuit, précise Soizic Cabiaux, mais la surveillance est assurée tandis qu’ils vivent essentiellement entre eux.

La résidence ne propose pas de services de soins ni d’équipe médicale, donc les résidents doivent solliciter des intervenants externes en cas de besoin. La pharmacie livre les médicaments à la résidence, qui les redistribue ensuite dans les logements, mais le personnel du Closi n’a pas le droit de consulter le dossier médical des résidents ni de vérifier s’ils ont pris correctement leur traitement. Cependant, la direction indique travailler en « étroite collaboration avec l’infirmière à domicile qui […] transmet des informations ». François Descamps précise que la surveillance et l’intervention en cas de problème sont assurées par la direction, mais l’assistance quotidienne relève de la responsabilité des résidents. Cela s’applique également aux services d’aide-ménagère, familiale ou kinésithérapie. Néanmoins, la résidence dispose d’un répertoire de professionnels recommandés disponibles sur demande. Les repas peuvent être pris dans une salle de restauration ou livrés à domicile.

Par ailleurs, la configuration en village favorise le renforcement des liens entre les résidents, contribuant ainsi à tisser un réseau social solide. Ils « se retrouvent souvent pour jouer aux cartes, organisent des soupers chez les uns et les autres » et des groupes se forment naturellement, leur offrant ainsi un réseau social tout en préservant leur intimité dans leur propre espace.

Cette externalisation des services permet de faire en sorte que le nombre d'employé soit réduit, avec 3 membres de l'équipe de direction, une concierge présente en tout temps, un technicien, ainsi qu'une personne pour les repas et l'entretien des locaux.

LA GESTION DU VILLAGE

En ce qui concerne la gestion administrative, ils constatent qu’il n’y a aucune distinction majeure. « C’est similaire à celle d’une résidence habituelle, mais sur une plus grande superficie », explique l’assistante de direction. L’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité) régit toutes les structures de soins en Wallonie, imposant des règles strictes concernant les dimensions des logements, les points d’intervention, la permanence, les repas et les normes, mais « pour une résidence-service, les contraintes sont moins nombreuses que pour une maison de repos », souligne François Descamps. Le cahier des charges pour l’agrément reste inchangé, que ce soit pour un « village » ou une résidence-service classique », précise-t-il. De plus, les chaudières ont également dû être divisées. Ils doivent veiller à respecter certains critères, comme la superficie au sol et la hauteur sous plafond, mais l’absence d’ascenseur et d’escalier réduit les risques.

Selon Soizic Cabiaux, les défis sont principalement d’ordre logistique, notamment pour la distribution des repas, du courrier et des médicaments. « Cela devient rapidement plus compliqué que de circuler dans un couloir avec un chariot », ajoute-t-elle. Si tous les résidents prenaient leurs repas à domicile, elle estime que la distribution prendrait une heure.

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