Au Rwanda, une célébration peut durer 2 à 3 heures. Ici, elles durent à peine 45 mn. © Marta Paula Wajer / Missio
la Belgique, terre de mission
Une grande famille Il fut un temps où les sœurs de Saint Vincent de Paul quittaient Lendelede pour une mission au Rwanda ou ailleurs. Elles ont témoigné par leur foi et leur vie communautaire dans des contextes très divers. Aujourd’hui, de nombreuses sœurs africaines de Saint-Vincent de Paul viennent en Belgique, comme moi. Tout comme ces sœurs belges dans le passé, nous voulons témoigner de la Bonne Nouvelle et d’une Église chaleureuse. SR LÉBIA MUKASENSIYO
Peut-être étais-je destinée à la vie religieuse. Je suis en effet née le jour de l’Ascension de Notre Seigneur. C’est pourquoi mes parents m’ont appelée «Mukasensiyo» : femme de l’Ascension. RWANDA
Je viens du Rwanda, où les Sœurs de SaintVincent de Lendelede sont implantées depuis 1964. Depuis 2000, des sœurs rwandaises siègent au conseil d’administration où nous assumons de plus en plus de tâches. J’ai moi-même été élue supérieure générale de la congrégation. Mon mandat actuel se termine à la fin de cette année. UNE GRANDE FAMILLE
Dans ma position, j’ai la joie de faire le lien entre nos différentes communautés. En tant que supérieure générale,
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je vis en Belgique, mais je me rends au Rwanda au moins une fois par an. Je peux aussi rencontrer mes amis et ma famille. Entre-temps, nous restons en contact via WhatsApp, Skype et le courrier électronique. Nous sommes une grande famille, même s’il y a des milliers de kilomètres entre nous. IMMERSION
Ce lien est très important pour moi. C’est pourquoi, en Belgique, nous sommes engagées non seulement dans notre propre communauté, mais aussi dans la vie de l’Église locale. Chaque dimanche, par exemple, nous sommes présentes à la paroisse Saint Sauveur à Harelbeke. Nous y recevons les gens, nous faisons partie de la chorale paroissiale et surtout nous sommes en communion. J’espère que nous pourrons recommencer bientôt, une
fois la crise du corona passée. Certaines sœurs rendent également visite aux malades ou travaillent dans le centre de soins. DIVERSITÉ
Chacune à notre manière, nous sommes témoins de Jésus-Christ. Ce qui me frappe le plus, c’est qu’ici, l’Église occupe une place moins importante dans la société et dans la vie des gens. Au Rwanda, une Eucharistie peut durer jusqu’à trois heures, ici les gens sont déjà pressés de partir après 45 minutes ! En outre au Rwanda, en dehors des services religieux, les gens se rassemblent dans ou autour de l’église. C’est beaucoup plus rare ici. DÉFIS
Faire face à cette situation est certainement un défi. Cela demande une certaine adaptation, une nouvelle vision.