2 minute read

André Fortin : la main à la pâte et l’oreille tendue

Les épiciers qui font la différence dans la vie des gens ont souvent une histoire qui prend racine dans l’enfance. Ils ont commencé tout petits à classer des bouteilles, sont devenus emballeurs, avaient une mère qui était caissière et adorait son métier, et bien avant l’âge de 15 ans, avaient déjà fait une incursion dans plus d’un service d’une épicerie.

Elle est là, la genèse de la carrière de l’épicier André Fortin. Ce père de famille, qui a élevé trois enfants, pourrait dire qu’il a tout fait au cours de sa carrière, y compris négocier à titre de délégué syndical et de représentant patronal. On le verra encore régulièrement aux caisses, au service des clients et à la rescousse de son équipe. « Je connais les enjeux, les défis et les joies de chaque poste au sein du magasin parce que je les ai occupés. » C’est une force incroyable dont André Fortin ne se vante jamais.

Advertisement

Quand on demande au proprio du « g ros Metro d’Alma » et du « petit Metro de Delisle » ce qui fait, justement, un bon marchand d’alimentation, il n’évoque pas ses 36 a nnées d’expérience. Ce qui fait d’André Fortin un excellent épicier tient moins de sa gestion des marges de profit que de sa manière de mener ses troupes. « Chez nous, les clients soulignent la belle ambiance de travail, note-t-il. Je sais que si je ne suis pas à l’écoute, et si je n’ai pas à cœur le bonheur de mes employés, on va quand même les vendre, les côtelettes de porc, mais ça va être tellement moins agréable pour tout le monde. »

C’est ainsi que les mots dialogue , relation , affection , respect et écoute se sont tour à tour glissés dans la conversation du Saguenéen. André Fortin n’a pas évoqué le nombre de mètres carrés de ses magasins ni la fraîcheur de ses aliments. Il a plutôt parlé des humains qui l’entourent. Tant pis pour la côte de bœuf en solde ; i l s’est appliqué à dire à quel point il lui importait de se rendre accessible et ouvert aux autres. Par exemple, il a instauré un système d’horaire appris de ses mentors. Il l’a fait en pensant à la qualité de vie des familles et en fonction des besoins de chaque employé.

André Fortin, natif de Chicoutimi, n’hésite pas à reconnaître qu’il a été mentoré. Sans la famille Dubé, avec qui il a travaillé pendant 10 a ns, il serait peutêtre resté ce garçon trop timide, certes incapable de s’adresser à une assemblée de 800 p ersonnes, comme il sait le faire maintenant dans les nombreuses activités du Club Lions au sein duquel il est impliqué. « Si je pouvais parler au jeune André Fortin, je lui dirais qu’aider son prochain est une source d’accomplissement, que le bénévolat nourrit l’âme et qu’en travaillant pour gagner sa vie, il faut surtout cultiver l’amour de ce que l’on fait. C’est avec la persévérance que le sort d’une personne s’améliore. » Parlez-en à celui qui a commencé sa carrière en classant des bouteilles.

This article is from: