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La famille Thibeault : d'épiciers à bâtisseurs
Les Marquis-Thibeault sont ancrés dans l’histoire des Basses-Laurentides depuis plus de 40 a ns. La pérennité de leur succès repose sur un mantra qui ne se démode pas dans la famille : qualité, variété et service.
1973. Lucien Marquis, marchand général à Trinité-des-Monts, voit les deux aînés de ses sept enfants devenir de prospères marchands Metro à Sainte-Luce et à Québec. L’homme de 52 a ns cède alors au chant des sirènes et déménage ses pénates pour acquérir le Metro du boulevard Gouin à Montréal. Au diable le choc urbain ! L e guts de cet homme dont le fleuve lui coulait dans les veines, et qui a vécu jusqu’à 95 a ns, sera gage d’un succès qui donnera lieu à quatre g énérations de passionnés de l’alimentation.
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Lucien Marquis se sera assuré d’avoir aidé chacun de ses sept enfants, filles comme garçons, à se placer les pieds dans l’alimentation avant de se retirer.
L’histoire se raconte de la bouche de Frédéric Thibeault. Frédéric et son frère Martin, « co nçu chez Metro », sont tous deux connus dans les Basses-Laurentides comme « les gars qui ont six Metro et pas mal de terrains ». Leur mère, Louise, digne fille de Lucien Marquis, était chef caissière chez Dominion quand elle a épousé un policier de Rimouski. Louise Marquis et Nelson Thibeault ont tout lâché pour acquérir leur premier supermarché à Saint-Jérôme.
« M a mère est une comptable et une boss redoutable ; m on père est un entrepreneur et un visionnaire extraordinaire. À deux, ils ont toutes les qualités », observe Frédéric. Aujourd’hui, Louise est toujours contrôleur financier ; Nelson préfère son rôle de conseiller. « Avec son besoin de créer, mon père aurait fait une bien malheureuse police (sic), s’exclame Frédéric. Après l’achat d’un magasin, il était capable de dire qu’il fallait le fermer tout de suite pour le rouvrir deux coins de rues plus loin, acheter le voisin et doubler le chiffre d’affaires. Ma mère a dû en avoir, des vertiges ! Mais chaque fois, elle refaisait les comptes, et l’histoire démontre qu’ils ont eu raison. »
La plus grande qualité du couple n’était pas tant d’avoir raison comme de donner raison. « I ls nous ont fait de la place », résume Frédéric. Pour illustrer, il confie une anecdote. « J ’étais stressé ; j’avais 22 a ns et j’allais congédier un monsieur qui avait deux fois et demie mon âge ! M ais je retiens une chose essentielle : n os parents nous ont permis de prendre des décisions et, par le fait même, nous ont appris à assumer nos erreurs et à prendre des responsabilités. C’est une clé majeure si on veut que la génération suivante prenne sa place. »
Outre ce pif pour faire rouler les affaires, les Marquis-Thibeault reconnaissent que leur succès repose sur une valeur parfois démodée : le service aux clients. « Q uand un client te dit que la salade était molle, vaut mieux ne pas t’obstiner à lui faire croire qu’elle était ferme. Tu es condamné à t’améliorer, mais tu n’iras jamais plus loin que là où tes employés veulent bien te mener. » Heureusement, leurs employés, « du monde en or » , précise Frédéric, veulent aller loin !
F rédéric et Martin sont à la tête des Metro de Saint-Jérôme et de Saint-Antoine, mais aussi de Blainville, le premier succès qu’ils ont eux-mêmes piloté, également de Sainte-Sophie, où ils ont aussi bâti une pharmacie et un café, une autre manière de s’implanter au sein de la communauté. S’est ensuite ajouté le Metro de Prévost et, en avril 2 023, ce sera celui de Mirabel. Et William, l’aîné des cinq enfants de la quatrième génération, vient de passer l’été de ses 15 a ns à se passionner pour… des fruits et des légumes !
S ur les tablettes, les producteurs locaux sont à l’honneur : S erres Savoura, Microbrasserie et Charcuteries Shawbridge, fromages d’ici et produits maraîchers… La fibre locale fait vibrer les allées. Socialement, la famille est impliquée dans plusieurs fondations. « O n conserve un esprit coopératif parce qu’on sait qu’on est plus forts… unis ! »