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La famille Bolduc : vivre avec les gens qu’on aime
Avant d’entreprendre une vie à la tête d’une franchise à La Malbaie, Sylvain Bolduc passait beaucoup de temps à faire la navette entre la rive nord et la rive sud de Québec. La fatigue et l’usure dues aux heures passées au volant se faisaient sentir, mais l’homme, alors au début de la quarantaine, s’accrochait à sa passion : celle d’être épicier Metro.
Quand on lui a parlé d’une franchise à La Malbaie qui se cherchait un « c hef d’orchestre », Sylvain Bolduc s’est dit qu’il ne savait pas vraiment ce que signifiait « v ivre en région », surtout d’un point de vue humain. « J e dirais que La Malbaie a été généreuse envers moi et ma famille, se souvient-il. Elle m’a pris à bras-le-corps, et m’a appris beaucoup de choses sur la vie et sur moi-même. Je ne retournerais pas à ma vie d’avant. »
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C’était il y a presque six ans. Avec celle qu’il appelle « ma blonde », France Bonenfant, il a tout bâti : une union qui dure depuis 30 ans, trois fils et un duo complice. Soulignons que sa conjointe est gérante de service. « Le moment que je préfère ? d it-il. Le samedi, à 5 h du matin, quand j’allume les premières lumières et que j’arpente les allées, avant l’arrivée des premiers employés. Je suis là pour leur souhaiter une bonne journée. » Ensuite, il se rend au backstore. Il est là, également, pour recevoir ses fournisseurs. « Il y a peu de chances qu’une carotte fanée traverse la ligne de mon magasin », lance-t-il, confiant.
On ne quitte pas la ville pour la région en criant ciseau. Avant de s’installer à Saint-Irénée, Sylvain Bolduc s’est montré prudent. « J ’ai commencé par observer comment on faisait les choses, dans la vie comme au magasin, raconte-t-il. Quand Metro faisait un chèque de 1000 $ p our une école, je ne le postais pas ; je m’y rendais. Je demandais à rencontrer les élèves. J’allais leur parler de l’importance de l’alimentation, de saisonnalité, des vitamines contenues dans les oranges d’hiver et dans les pommes d’automne. Et je me suis rendu compte combien « fa ire manger » me rendait heureux. »
La clientèle est hybride et, quand les touristes quittent, les gens de la place restent. Le patron a sa manière de se mettre à leur service. « Pas seulement pour les nourrir, mais aussi pour les écouter, explique-t-il. On parle de leur santé, de leurs activités, de la température. Mais surtout, si j’ai huit variétés de jus, mais pas de jus de pêche et qu’un client m’en demande, soyez assuré que je fais mon possible pour que mon fournisseur m’en trouve ! E t je rappelle mon client quand j’en reçois. Je suis sur le plancher, je connais mon magasin et j’aime mon monde ! »
On sent la même affection envers ses 85 employés. « O n ne me verra pas me pavaner en complet-cravate, confie-t-il. Je suis plutôt dans l’action. Si j’ai une réunion à faire avec ma gang de la viande pendant que les rôtis français sont en solde, je mets un sarrau et un tablier, et on jase… avec un couteau à la main ! » Non, il ne se prend pas pour un autre, mais il a été boucher, gérant de viande, gérant de service, gérant d’épicerie, superviseur dans les fruits et légumes, et directeur adjoint. On le verra rarement les mains dans les poches.
Comme la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, voilà que son fils aîné, Samuel, a quitté La Malbaie pour s’installer « en région ». À 23 a ns, il vit à Sept-Îles, où il fait sa vie et gère son entrepôt de chips Old Dutch. Mathis, son fils de 13 ans, aime emballer et Zachary, son fils de 11 ans, adore faire balancer les caisses. C’est bien jeune pour parler de relève 100 % locale, quoique…