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La famille Ferland : 100 ans dans la peau d’un épicier
Depuis 1917, c’est le souci d’offrir un service irréprochable et des produits de qualité qui aura permis successivement à Oscar, à Roland, à Serge et, maintenant, à Karyn Ferland de se démarquer à Québec. Et une cinquième génération fait déjà son entrée sur la scène.
Lorsque Karyn Ferland s’empare d’une caisse afin de donner un coup de main, il se trouve toujours un client pour penser qu’il s’agit « d ’une p’tite nouvelle » qui attend encore son uniforme de Metro ! Ç a fait sourire la copropriétaire des succursales du boulevard Charest, dans le quartier Saint-Sauveur, et de la rue Marais, dans Duberger, qui aimait déjà être caissière à l’été de ses 16 ans.
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Dans la vingtaine, Karyn Ferland n’était pas si certaine de vouloir poursuivre la tradition familiale. Quand Serge, le père de Karyn, a acquis la succursale de la rue du Marais, en 2008, elle avait 25 a ns, et allait bientôt accoucher d’Antoine. Elle y a travaillé en comptabilité. Puis est venue Olivia. C’est à l’aube de ses 30 a ns qu’elle a décidé de joindre les rangs de la direction. Et c’est là qu’elle a eu la piqûre et est devenue copropriétaire avec son père. Il lui a appris à se défendre contre les géants de ce monde en ayant toujours à cœur d’offrir un service irréprochable et des produits de qualité.
« M on père a toujours été un investisseur redoutable, raconte Karyn. Il m’a appris à foncer. » C ’est peut-être cette fibre entrepreneuriale, très présente chez l’homme d’affaires, qui intimidait sa fille et l’empêchait de se sentir à la hauteur, à ses débuts. Elle en a fait sa force ! « I l reste que mon père m’a aussi enseigné à être généreuse et attentionnée envers mon monde, se souvient-elle. Il demeure un homme d’affaires profondément humain, et j’ai évolué avec cet exemple en tête. »
De jeune caissière à femme d’affaires, Karyn Ferland a connu une courbe d’évolution assez spectaculaire. « La plupart des employés et des clients du quartier Saint-Sauveur m’ont vue naître, raconte celle qui siège aujourd’hui au Comité consultatif de Metro. Oui, c’était intimidant et confrontant de soudain devenir la patronne. Mais ils ont été formidables et m’ont généreusement permis de prendre ma place. »
L’aventure dure depuis 105 a ns chez les Ferland. D’ailleurs, fait peu banal, Roland, le grand-père de Karyn et arrière-grand-père d’Antoine, travaille encore. Il est âgé de 95 ans.
Ceux qui croient que Monsieur Roland ne fait que jaser avec les clients peuvent aller se rhabiller ! L’ancien propriétaire de trois succursales de Metro, désormais sur le payroll , travaille cinq jours par semaine. Au magasin, il se déplace toujours avec un panier d’épicerie. « C hez Metro, personne ne sait que j’ai une canne, avoue l’homme, avec un sourire entendu ! Au travail, je ne ressens jamais la fatigue. Et quand je me couche le soir, je m’endors heureux de savoir que, le lendemain, je retournerai au magasin », note celui qui a passé quelque 80 années dans le monde de l’épicerie.
Au Metro Saint-Sauveur de Québec, où règne un esprit d’épicerie de quartier, Roland Ferland a pris l’initiative de créer une section de canettes. « Je déballe une quinzaine de caisses par semaine pour permettre aux clients de se procurer différentes variétés à l’unité. Il faut penser à ceux qui se déplacent en autobus », note le nonagénaire, qui livrait ses premières commandes à vélo et en traîneau, au début des années 1940.
« O ui, les choses changent, et mon grand-père en a vu beaucoup, observe Karyn. Mais une chose ne change jamais : les gens veulent bien manger. Nos départements sont exceptionnels et regorgent de produits locaux et haut de gamme. Mais au-delà d’une excellente gestion et des meilleurs produits, une grande part du mérite revient à nos employés, qui sont vraiment attentionnés, talentueux et dévoués. Sans eux, rien de tout cela ne serait vraiment possible. »

