© E.Pain
Rencontre avec
Emmanuelle Bercot
Révélée devant la caméra dans des films comme « Mon Roi » et derrière la caméra avec, entre autres, « La Tête Haute », Emmanuelle Bercot est bien plus qu’une actrice et une réalisatrice accomplie. Avec la discrétion qui la caractérise, elle s’est hissée au rang de monument du cinéma francophone. Pour Janette, elle revient sur « Jumbo », une coproduction luxembourgeoise signée par la Belge Zoé Wittock. Vous partagez l’affiche de Jumbo avec Noémie Merlant et formez donc un joli trio de femmes avec Zoé Wittock qui a écrit et réalisé ce long-métrage, son premier.
Vanessa Schmitz-Grucker
La connaissiez-vous avant le tournage ?
Zoé, je l’ai vraiment rencontrée pour ce film-là. Cette grande fille délicate m’a beaucoup plu mais c’est le scénario qui m’a surtout embarquée parce que c’était très différent de tout ce qu’on peut lire à longueur d’année. Ce scénario tourne autour de Jumbo et de la relation particulière d’une femme avec une machine, mais aussi de la relation mère-fille, avec l’extravagant duo Jeanne et Margarette. Vous interprétez cette dernière qui se révèle être une femme excessive, un peu borderline et déjantée,
12 ::: Interview
un type de personnage que vous avez souvent incarné. C’est ce rôle familier, en quelque sorte, qui a retenu votre attention ?
Honnêtement, non (rires). Au contraire, ça m’agace qu’on me propose toujours des rôles de folle-dingue. J’ai du mal à bien comprendre pourquoi, d’ailleurs (rires). Mais là, c’était différent parce que c’est un vrai rôle de composition dans le sens où il y a un ton assez décalé, c’est un personnage qui est très loin de moi, qui vient d’un milieu populaire. Les autres rôles étaient plus proches de ce que je suis dans la vie mais, là, c’était vraiment une transformation. Et puis, j’ai aimé