DOSSIER ENVIRONNEMENT TRAITEMENT DE L’EAU
Chrono-environnement-Silac, retour sur 15 ans de recherche Depuis 2006, le laboratoire Chrono-environnement de l’université de Franche-Comté s’associe à Silac, une entreprise de thermolaquage située dans la même région, à Champlitte. Détails d’une collaboration réussie entre industriel et laboratoire pour la protection de l’environnement.
Le Salon, une préoccupation commune
«Le retour d’expériences a montré qu’une action université-industrie concertée permettait de
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n juin dernier, univer si t a i res , i nd ustriels, représentants d’agences environnementales (Agence de l’eau, Dreal), élus politiques et membres de la société civile se sont réunis sur l’invitation de Patrice Colinet, le maire de Champlitte pour un séminaire ayant pour objectif la présentation des résultats de 15 années de collaboration fructueuse entre le laboratoire universitaire et la PME chanitoise. Lors de son allocution d’ouverture, le maire a précisé : «Champlitte est un groupement de communes de 1800 habitants qui a une attractivité patrimoniale et industrielle avec Silac, le premier employeur de la commune. Et la protection de l’environnement est une préoccupation commune». Même son de cloche pour Thierry Barthelet, directeur général du groupe Émeraude Participation, leader français du traitement de surfaces (TS) de l’aluminium par thermolaquage au travers de trois sites complémentaires (SFPI, Silac, TLV) : «Silac est une entreprise de 200 personnes dont la problématique n’est pas seulement de respecter les règlementations environnementales. Elle a un rôle économique local, social et environnemental. Tous les moyens pour optimiser nos process, on les retrouve à l’université».
Un aperçu du séminaire avec les industriels, les institutionnels et les chercheurs du laboratoire de Chronoenvironnement.
concilier activité économique, recherche fondamentale, formation des étudiants et protection de l’environnement», a déclaré Grégorio Crini, chimiste environnemental de Chrono-environnement qui a piloté le projet collaboratif. Les chiffres sont parlants. Depuis 10 ans, l’entreprise n’utilise que 28000 m 3 d’eau sur les 54720 m 3 autorisés et les rejets annuels sont proches de 16000 m3, à comparer aux rejets autorisés de 24396 m3. Avant rejet dans Le Salon, la rivière voisine, les rejets de fluorures sont de 165 kg/an sur les 342 kg/an autorisés, et ceux d’aluminium de 11 kg/an alors que la norme est à 114 kg/an; les substances SDP (substance dangereuse prioritaire) et SP (substance prioritaire) dont les chromes VI ont disparu du site de production et la DCO (demande chimique en oxygène) est très faible. À la clé : les coûts de fonctionnement de la station ont été divisés par un tiers et la rede-
vance annuelle en tant qu’ICPE a été abaissée d’un facteur deux!
La démarche du bécher à la cuve
De l’échelle du ml d’un bécher à celle d’une cuve de mille litre, «travailler avec un laboratoire pour améliorer la qualité de l’eau industrielle est forcément bien vu par la Dreal et les clients», précise Xavier Hutinet, responsable TS et environnement à Silac qui produit des fenêtres ou vérandas en aluminium thermolaqué pour le bâtiment. Le marché est concurrentiel. Afin de répondre aux exigences, la collaboration avec Chrono-environnement a permis à Silac d’optimiser chaque étape du procédé avec un suivi temporel des données analytiques, de celles qui rentrent dans la station et qui sortent vers le milieu récepteur; «ce qui permet de bien comprendre le fonctionnement de notre station et de prendre les bonnes décisions pour investir et devancer les Galvano Organo - n°894 -Septembre 2021