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Innovation
from GLV 894
L’impact des mesures de soutien à l’innovation
ABGI Group publie la neuvième édition de l’« Observatoire du Financement de l’Innovation 2021 » ; un outil de référence faisant un éclairage complet sur les dispositifs de financement de la R&D et de l’innovation. Les chiffres clés de l’observatoire sur les aides directes et subventions R&D avec un focus sur le plan de relance.
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Avec plus de 67 Mrds € de subventions accordées sur les sept années d’activité et de soutien à la recherche e ur op ée nn e, le pr ogramme H2020 est un succès pour l’Europe. Troisième bénéficiaire, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France a pu bénéficier de 7,481 Mrds € attribués sur la période. Ce dispositif ambitieux reste néanmoins un dispositif complémentaire aux actions indirectes des États. Et en particulierenFrance, avec les Crédits d’impôt recherche (CIR) et/ou Innovation (CII), qui à eux seuls représentent près de 7 Mrds € par an de soutien à la recherche et à l’innovation. « Avec une dotation à hauteur de 95 Mrds €, le programme Horizon Europe, déployé sur la période 2021-2027, conforte notreanalyse delanécessité de combiner lesdispositifs directs et indirects », note Guillaume Carlier, directeur des opérations ABGI France, etilrésume:« Au-delàduprogramme européen et des dispositifs d’aides directes nationales et locales, cet épisode apporte un premier éclairage sur les principaux impacts du plan de relance déployé par le gouvernementfrançaispour faire face à la crise sanitaire. Avec 64% des aides attribuées,les PMEetTPE sont lesacteursqui enont le plusbénéficié ».
H2020,unbilan équilibré
Horizon 2020, le grand programme européen de financement de la R&D lancé en 2014, s’est officiellement terminé fin 2020 ; 67,3 Mrds € ont permis de financer38330 projetsen7 ans. La France, avec 7330 projets financés à hauteur de 7,5 Mrds €, prend la troisième place des pays européens (après l’Allemagne avec 9,9 Mrds € et le Royaume-Uni 7,8 Mrds € de subventions accordées). Ce montant a été réparti autour de trois grands piliers : les défis sociétaux (38,2 % des subventions), l’excellence scientifique (36,9 %) et la primauté industrielle (20,9 %). Les thématiques ciblées par la recherche ont été, par ordre décroissant, consacrées aux technologies de l’information et la communication, puis à la santé et bienêtre, aux transports verts et intelligents, aux énergies propres et renouvelables et enfin aux nanotech et biotech. Les trois plus gros bénéficiaires français sont issus du secteur public : CNRS (840 M€ de subventions), CEA (531 M€) et Inserm (222M€),etles plus grands acteursprivés bénéficiairessontThales (162 M€), Airbus (136 M€) et Safran (non communiqué). Dansceclassement, le dispositif« Instrument PME » apparaît en 12e position avec 1665 Mrds €, soit 2,5 % des aides accordées(figure 1).Depuisdébut 2020,lenou-
Figure 1 : Répartition des aides H2020 par thématique. AMSC Actions Marie SklodowskaCurie, c’est un programme consacré à la gestion des RH et des carrières des chercheurs du public et du privé.

veau programme Horizon Europe prend le relais jusqu’en 2027, avec un budget de 95,5Mrds€.Pourtant,siles programmes européens sont aujourd’hui connus de la plupart des acteurs industriels français, qu’ils soient grands groupes, ETI ou PME, le bilan de H2020 montre un taux relativement faible de dossiers soumis par les acteurs français et a fortiori par les entreprises privées. Plusieurs freins sont constatés : choisir le bon guichet parmi la multitude d’appels à propositions est complexe, de même que réussir à faire correspondrelecalendrierdel’entreprise avec celui des appels. Il est également difficile pour un dirigeant d’évaluer simplementlemontant d’aides dont il va pouvoir disposer si son projet est retenu. Par ailleurs, l’environnement en lui-même d’Horizon Europe diffère sensiblement de celui que les entreprises privées côtoient





Figure 2 : À gauche les dispositifs d’aide par secteur stratégique, à droite la part des aides dans les investissements par secteurs stratégiques.
habituellement : la langue de travail est l’anglais, les échanges se font via une plateforme externe, elles ne disposent pas d’un interlocuteur privilégié qu’elles connaissent et leur réseau d’influence au niveau de la Commission européenne est faible, beaucoup plus en tous les cas qu’au sein de leur écosystème habituel. De même, la dimension collaborative que doit revêtir leur projet, avec le montage d’un consortium, la désignation d’un acteur responsable de la coordination et un partage continu de l’information, n’est pas une façon usuelle de travailler.
Planderelance,soutiendel’industrie française
D’un budget final de près de 40 Mrds € validé fin juin2021, le plan de relance met l’accent sur les secteurs stratégiques de l’industrie française avec trois priorités : l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale. Les mesures de soutien les plus significatives sont l’accélération des investissements industriels, la (re)localisation des secteurs critiques, les aides pour les filières aéronautique et automobile et enfin la décarbonation. Le constat est assez clair et sans équivoque : les TPE/PME sont les principales bénéficiaires des mesures de soutien aux projetsindustriels tous secteurs confondus, à 64%,suivies parles ETIetles GE,quisont très proches en nombre d’entités aidées (près de 18 % chacune). Cette pole position des TPE/PME se retrouve logiquementdansles quatre thématiques du plan de relance, avec des disparités plus marquées s’agissant des ETI. Celles-ci sont en effet plus soutenues dans le domaine de l’aéronautique et de l’investissement industriel dans les territoires, que les GE qui ont été plus nombreuses à percevoir une aidedanslesecteurautomobileetles secteurs critiques. Sixmoisaprèsl’ouverture des guichets, quatre régions se distinguent : l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 126 projets, dont 47 sur l’automobile, l’Occitanieavec85projets,dont 39 surl’aéronautique, l’Île-de-France avec 76 projets, dont 34 projets aéronautiques et la Bretagne avec 47 projets, dont 32 projets territoriaux.
Lafilière automobile
Une des filières ayant reçu le plus d’aides provenant de l’État est la filière de l’automobile (243,3 M€) ; ce sont près de 8 Mrds € qui ont été mis en place depuis le début de la crise sanitaire dans le cadre d’un plan de soutien sectoriel incluant les aides, les investissements et les prêts. Les TPE/PME sont majoritairement bénéficiaires (45 %) suivies par les grandes entreprises (30 %) puis les ETI (25 %). Le bilan du plan de relance pour le volet automobile a permis d’attribuer 793 M€ aux investissements industriels, confortant ainsi près de 10000 emplois. Quant à la filière de la santé, elle a bénéficié des aides d’un montant de 244,8 M€ et celle de l’agroalimentaire, 246,4 M€. Tandis que l’automobile et l’aéronautique bénéficient de lignes budgétaires spécifiques, onconstatepar ailleurs quel’agroalimentaire concentre les fonds liés à l’investissement dans les territoires (figure 2), le soutien à la chaleur bas carbone ainsi que l’efficacité énergétique et l’évolution des procédésdansl’industrie,pourtant transverse auxdifférents secteurs.
Latransitionécologique
La majeure partie de cette enveloppe est dédiée à la modernisation du tissu industriel français pour réduire sa consommation et développer des alternatives bas carbone.L’Ademe et l’ASPgèrentune enveloppe de 2 Mrds € dédiés spécifiquement à décarboner l’industrie française. Ce sont déjà 70 projets qui ont été soutenus pour 389 M€ d’aides distribuées et 845 M€ d’investissements financés, soit 1 million de tonnes équivalent CO2 gagné chaque année. Les filières chimie et matériaux, agroalimentaire et construction sontles plusaidées. ABGIGroup est, depuis 2018,une filiale du groupe Visiativ dont la proposition de valeur singulière permet d’accélérer l’innovation et la transformation numériquedes entreprises.