Énergies marines renouvelables

Une réalité industrielle

Les chantiers s’activent, les emplois sont en forte croissance. La barre du milliard d’euros d’investissements est franchie pour la première fois en France, marquant l’entrée de la filière dans une nouvelle ère, comme l’atteste le rapport 2021 de l’Observatoire des énergies de la mer.

Lors des 7e assises des Énergies marines renouvelables, ou EMR, organisées le 22 juin dernier par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Étienne Pourcher, le directeurgénéral de C2 Stratégie et coordonnateur de l’Observatoire, a présenté la 5e éditiondel’Observatoire des énergies de la mer, créé en 2016. Cette édition «prouve les réalités industrielles des EMR en France», estime Étienne Pourcher. La barre du milliard d’euros est largement dépassée, notamment du fait des investissements engagés pour la construction des parcs de Saint-Nazaire, Saint-Brieuc et Fécamp et de leur raccordement. Des chantiers et infrastructures de production industrielle temporaires ont ainsi vu le jour avec Navantia-Windar à Brest et Bouygues TP au Havre, notamment pour la fabrication des fondations qui accueilleront les éoliennes des parcs commerciaux. Cela vient s’additionner aux infrastructures historiquesetpérenneségalementmobiliséespour la construction desparcs françaisavecGERenewable Energy pour les nacelles et Chantiers de l’Atlantique pour les sous-stations électriques. De nouveaux moyens de production sont en cours de construction à l’image de la future usineSiemens Gamesa Renewable Energydenacellesetdepales (première mondiale), ou seront agrandis comme l’usine de pales GE Renewable Energy de Cherbourg.

Unedynamique confirmée

Sans surprise,l’investissement des développeurs-exploitants concernant l’éolien posé a bondi en 2020 avec la construction des parcs de Saint-Nazaire, de Saint-Brieuc et de Fécamp. Près de 1,2 Mrd € a été dépensé cette même année, soit une multiplication par 5 par rapport à l’an dernier (+439 %). Bien que sa part dans le chiffre d’affaires soit en baissede8 points surunan, l’éolien flottant rapporte tout de même un CA conséquent de 52M€ (+10M€). Si toutes les technologies connaissent une croissance du CA, celui-ci s’établit à 6M€ pour l’houlomoteur et à 11 M€ pour l’énergie thermique des mers, l’hydrolien connaît une baissede2 M€ parrapportà l’année précédente. À l’issue de ces Assises, Jean-Louis Bal, président du SER, a déclaré : «Ces Assises nous ont permis de constater, collectivement, combienlafilièrea progressé depuis deux ans. Les chantiers démarrent, les usines produisent, et aujourd’hui la réalité industrielle de la filière des énergies marines renouvelablesest tangible.Maisnous n’en sommes qu’au début et nous savons que l’atteinte de la neutralité carbone nécessite un changement d’échelle pour le déploiementdes EMR, quidoit être anticipé par l’État, en concertation avec la filière et l’ensemble des parties prenantes…» Pour 2021, la poursuite des activités de fabrication et d’assemblage liées aux projets en construction, l’entrée en construction du parc de Courseulles-sur-Meretdesonraccordement ainsi que des fermes-pilotes éoliennes flottantes constituent un potentiel de croissance significatif en termes d’emplois et de chiffre d’affaires. Côté innovations technologiques, acteurs académi-

Lors des 7e assises des EMR animées par Éric Revel, journaliste économique et politique (au centre), Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a réaffirmé son soutien au développement des EMR, et Jean-Louis Bal (à droite), président du SER, a dressé le contexte et les perspectives des EMR.

ques et entreprises poursuivent leurs synergies et collaborations, à l’image de l’entreprise Eolink qui a annoncé l’installation de son prototyped’éolienneflottante de 5MW sur le site du SEM-REV de l’École Centrale Nantes.

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